Faim

Le vent des Monts Pourpres s’engouffrait dans les rues vides avec un sifflement sinistre. La main de Jérémie se crispa autour du manche de son couteau. Les façades immaculées des maisons ouvraient des fenêtres sombres comme autant d’yeux scrutateurs.

— D’où sort cette ville ? demanda-t-il. Elle n’est pas sur nos cartes.

— Qu’est-ce que ça peut bien faire ? dit l’un de ses compagnons. Quel coup de veine ! On a bien fait de se perdre, finalement. Regardez-moi cette beauté !

Ce disant, il s’empara d’une statuette posée dans une niche. Elle avait l’éclat de l’or et ses yeux étaient d’émeraude. Les voleurs s’éparpillèrent, les uns descellant les pierres précieuses ornant les fresques aux murs, les autres forçant les portes des bâtiments pour piller leurs intérieurs. Après des semaines d’errance, la chance leur souriait enfin.

L’estomac de Jérémie gronda. Il lorgna un cadran solaire à l’aiguille d’argent richement ouvragée. Il y avait des jours qu’il n’avait rien mangé. Une œuvre d’art pareille suffirait à lui payer un véritable festin. Il tendit la main pour s’en emparer.

Un brusque accès de nausée le frappa. Il recula en hâte. Ce malaise n’était pas dû à la faim ; Jérémie avait du sang de voyante dans les veines, et ses pressentiments ne le trompaient jamais. Or, tout dans cette ville le rendait malade.

— C’est impossible qu’on soit les premiers à trouver cet endroit, cria-t-il à la cantonade. Il y a quelque chose de louche, ici.

— Lâche-nous avec tes superstitions de vieille femme, Jérémie. Si tu ne veux pas devenir riche, c’est ton problème.

— Mes « superstitions », s’insurgea-t-il. Elles vous arrangent pourtant bien quand elles nous permettent d’éviter les gardes !

— Tais-toi, la diseuse de bonne aventure !

On lui jeta des regards noirs. Sentant venir une bagarre qui ne se terminerait pas en sa faveur, affaibli qu’il était par ses haut-le-cœur, Jérémie s’éloigna d’un pas rancunier. Il découvrirait lui-même ce qui clochait avec cette ville.

Pour commencer, tout était bien trop propre pour une ville déserte. Il eut beau parcourir les rues, il ne trouva pas un brin d’herbe qui poussât entre les pavés, pas la moindre trace de fiente. Rien ne bougeait. Même les toits étaient dépourvus d’oiseaux. Il scruta le ciel. Il fut un peu rassuré de voir des formes tournoyer là-haut, dans l’ombre des montagnes.

Il s’arrêta soudain. Les formes dans le ciel approchaient. Au fur et à mesure qu’elles descendaient, elles grossissaient, grossissaient. Il se sentit pâlir.

Ce n’étaient définitivement pas des oiseaux.

Elles fondirent sur la cité derrière Jérémie. Des hurlements s’élevèrent. Il se précipita dans l’ombre d’un porche.

Le cœur martelant ses côtes, il essaya de calculer la distance qui le séparait de l’extérieur de la ville. Elle lui sembla insurmontable. Il testa la porte derrière lui. Elle s’ouvrit sans protester. Pouvait-il trouver refuge dans l’une des maisons ?

Mais à contempler l’intérieur sombre, sa nausée redoubla. Affolé, il voulut refermer le battant. Les gonds, qui jusqu’ici lui avaient paru si bien huilés, laissèrent échapper un grincement déchirant.

Pris de panique à l’idée que ce raffut attire la cause des hurlements, Jérémie décampa. Par bonheur, le ciel était vide. Il courut jusqu’au prochain croisement, où il regarda de tous côtés avant de choisir une direction. Il fallait qu’il quitte cette cité. Pourvu qu’il ne soit pas en train de s’y enfoncer plus profondément que jamais…

Il tourna à un coin et jura. Un cul-de-sac.

Alors qu’il allait faire demi-tour, une ombre passa sur lui. Il y eut comme un bruit de froissement dans son dos. Il déglutit. Lentement, il se retourna.

Une silhouette se tenait à l’embouchure de l’allée. On aurait pu prendre la créature pour un homme, avant de remarquer son visage, beau et froid comme une sculpture de marbre, et les deux immenses ailes blanches dans son dos.

— Je ne savais pas qu’il y avait des anges dans les Monts Pourpres…

L’ange tenait à la main une épée aussi large qu’un tronc d’arbre. Il examina Jérémie avec détachement. Il ne fit pas mine de le décapiter sur-le-champ, aussi Jérémie s’enhardit-il.

— Je suis désolé d’être entré sans permission, dit-il en inclinant la tête. J’ignorais que cette ville était votre territoire.

L’ange le saisit soudain. Il arracha à Jérémie son sac et le renversa. Seule une outre vide tomba sur les pavés.

— Qu’as-tu volé ?

Terrifié, Jérémie se jeta à genoux.

— Rien du tout ! Pitié, je n’ai rien volé. Ne me tuez pas !

L’ange lui adressa un regard d’airain.

— Te tuer ? La mort n’est pas le pire sort qui t’attend dans cette ville.

La peur et le chagrin délièrent la langue de Jérémie.

— Vous avez tué mes compagnons. Nous ignorions qu’il s’agissait de votre ville ! s’indigna-t-il.

Les traits symétriques de l’ange se contractèrent de dégoût.

— Cette ville maudite ne nous appartient pas. Nous en sommes les geôliers.

Il s’interrompit. Jérémie suivit son regard. Les pavés sur lesquels Jérémie était agenouillé se déformaient comme de la glaise. Ils se soulevèrent comme pour l’engloutir. Il hurla.

La masse avide hésita. Elle ralentit, puis retomba. Les pavés reprirent leur apparence initiale. L’ange rengaina son arme avec un grognement de satisfaction.

— Elle ne peut pas te prendre. Tu n’as rien volé. Quitte ces lieux tant que tu le peux.

Il tourna les talons et s’éloigna.

La gorge sèche, Jérémie se releva et le suivit. Il avait tout à coup bien moins peur de la créature que de rester seul.

Ils retournèrent au quartier dont Jérémie venait. Un autre ange se tenait devant le cadran solaire. Il observait une forme par terre.

Jérémie hoqueta. Cette forme, c’était l’un de ses compagnons. Le corps du pauvre type avait fusionné avec les pavés. Ses jambes avaient disparu et son torse difforme jaillissait du sol comme une purulence. Ses yeux étaient révulsés et de la bave coulait de sa bouche béante. Sa main agrippait encore l’aiguille d’argent.

Le second ange tua le voleur d’un coup d’estoc. La rue tressaillit sous leurs pieds, comme si la cité tout entière protestait contre la perte de son repas.

Jérémie tituba vers les faubourgs. Les façades immaculées des maisons ouvraient des fenêtres sombres comme autant d’yeux affamés. Il se mit à courir. Tout dans cette ville le rendait malade.

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Anna369
Posté le 10/03/2023
Moi je trouve que tu es doué pour les histoires courtes. J'aime le rythme, les émotions, les choses avancent, on ne s'ennuie pas à lire un décor qui ne servirait à rien à l'histoire. Tout est à sa juste place. Donc bravo !!
Dragonwing
Posté le 05/06/2023
Je te réponds avec beaucoup de retard, mais merci Anna, ça me fait plaisir d'entendre ça !
Sæhrímnir
Posté le 04/04/2022
Bonjour,

Comme d'autres l'ont déjà fait remarquer, cette nouvelle va en effet droit au but. Trop peut-être ? Une entrée en matière un peu moins raide ne nous laisserait pas sur notre "faim" dès le début ;)
Sinon c'est très bien écrit.
Dragonwing
Posté le 15/04/2022
Je crois que je ne suis pas très douée pour les histoires courtes, j'ai toujours du mal à doser. Merci de ton ressenti ! ^^
Silvertrass
Posté le 05/01/2022
Bonjour Dragonwing,
J'ai été prise par l'histoire, les images me sont apparues instantannément !

J'y ai vu... comme un enfer, un purgatoire pour voleur... ^^

Ton écriture, va à l'essentiel sans non plus tomber dans le brut ou l'austère. Après, c'est une question de gout et non de qualité, je la trouve assez pro mais un poil trop "neutre," enfin j'ai trouvé ce texte très bien écrit... Vois-tu, moi qui aime lire à haute voix, ce texte se lit très facilement, il a comme un rythme naturel, très agréable.
Bonne continuation.
Dragonwing
Posté le 09/01/2022
Je n'ai pas trop le réflexe de lire à haute voix, donc c'est une bonne surprise pour moi que ça sonne bien ! Pour l'aspect trop "neutre", je pense que ça vient du fait que je suis plus habituée à écrire des histoires longues. J'ai du mal à vraiment me projeter dans la tête d'un personnage que je ne croise que l'espace d'un texte aussi court. Merci en tout cas, ton ressenti est très intéressant. ^^
Amusile
Posté le 16/10/2021
Une nouvelle qui entre dans le vif du sujet, tout de suite. Pas de détours. Pas de broderies. On est dans le malaise très vite, et le dégoût de Jérémie est palpable.
Dragonwing
Posté le 17/10/2021
Eh oui, j'aime ne pas perdre en rythme sur une histoire aussi courte. Merci de ton commentaire !
Amusile
Posté le 17/10/2021
C’est très bien rendu.
On est plongé tout de suite dans l’action et le mystère. Très appréciable !
Hastur
Posté le 16/10/2021
Hello !

Une nouvelle efficace ! Droit au but, des descriptions presque minimalistes, mais qui dressent un décors suffisant pour que notre imagination fasse le reste du chemin. Il y a une sorte de côté aventure que j'ai beaucoup apprécié.

Merci pour ces images :).

A bientôt !
Dragonwing
Posté le 17/10/2021
Merci à toi !
Isapass
Posté le 14/10/2021
Je retrouve ta faculté à créer décor et ambiance en deux coups de cuillères à pot ! Il n'y a aucune description et pourtant, j'ai visualisé l'action sans problème... mais comment fais-tu ça ?!
Du coup, j'en aurais bien goûté un peu plus et j'avoue être un brin frustrée que ce soit fini si vite ;)
En tout cas, c'est très bien écrit, très agréable à lire.
A+
Dragonwing
Posté le 17/10/2021
Je suis hyper flattée, merci ! C'est quelque chose que j'aime soigner, alors je suis toujours heureuse qu'on m'en fasse la remarque ♥
Puzzle
Posté le 14/10/2021
Ouh, quelle tension !
J'étais presque déçu de voir le texte se terminer, tellement la lecture m'a happé.
Cependant, bien que le thème soit respecté, l'horreur me semble plus présente que le mystère (après, c'est sûrement juste une question de point de vue). Dans le cadre du concours, je trouve que c'est dommage, car vraiment l'écriture et l'histoire sont superbes.
Dragonwing
Posté le 17/10/2021
Ça doit effectivement dépendre du point de vue, parce que d'autres trouvent au contraire que cette histoire colle parfaitement au thème, haha ! Mais je suis contente que le reste t'ait plu, je ne suis qu'à moitié satisfaite de l'histoire donc c'est rassurant.
Nascana
Posté le 12/10/2021
Coucou,

On va dire que la ville avait faim. Le héros a bien fait de suivre son instinct. J'ai eu peur pour lui au moment où il veut se réfugier dans la maison. Je me suis demandée ce qui pouvait s'y cacher.

Par chance, il survit. Mais il se retrouve seul. Je doute que les anges aient envie de s'intéresser à lui.

En tout cas, le sort des voleurs ne fait pas envie.
Dragonwing
Posté le 17/10/2021
Oui, Jérémie ne termine pas l'histoire dans une situation géniale, haha. Mais il s'en tire toujours mieux que ses collègues. Merci de ton commentaire !
Belisade
Posté le 11/10/2021
Bonjour Dragonwing,
On imagine très bien l'arrivée des pillards brutaux dans la ville et au milieu d'eux le narrateur qui est un esthète, c'est original et ça explique peut-être pourquoi il n'a rien volé (le cadran solaire à l'aiguille ouvragée), ou rien pu volé : les belles choses lui provoquent la nausée. J'ai visualisé le groupe de personnages comme s'il était en exploration dans un donjon et dragon pour une quête, Les Monts Pourpres qui ne sont pas sur une carte, voire même une partie d'un donjon.
J'ai bien aimé l'épée aussi large qu'un tronc d'arbre, l'image est impressionnante ! Et bien sûr l'idée du sol qui a faim et absorbe les voleurs, c'est top et dérangeant, j'ai pensé à Lovecraft.
Excellent !
Dragonwing
Posté le 17/10/2021
Euh, ce n'est pas franchement parce que le narrateur est un esthète qu'il avait la nausée, mais plutôt à cause de ses prémonitions... ^^;; Merci de ton commentaire, contente que ça t'ait plu !
itchane
Posté le 11/10/2021
Hello Dragonwing !

Comme c'est glaçant !
La tension est présente dès le début grâce aux nausées du héros, auxquelles s'ajoute les rues désertes, les trésors trop beaux pour être vrais, la descente des "oiseaux qui n'en sont pas", wouah, j'ai été scotchée par l'ambiance.
Je ne suis pas absolument sûre d'avoir compris la fin, pourquoi tuer le voleur plutôt que de le laisser manger par la ville ?
Mais c'est un détail, cette cité de malheur me restera en mémoire un moment, brrrrrr !

Bravo pour cette participation ! ♥
Dragonwing
Posté le 17/10/2021
Comme le disent les anges, ils sont les "geôliers" de la ville. Ils l'empêchent de manger pour qu'elle ne gagne pas en pouvoir. En tout cas je suis contente que l'ambiance marche aussi bien, merci !
Alice_Lath
Posté le 08/10/2021
Hello ! Eh bien, que de mystères dans cette nouvelle, effectivement, tu tombes parfaitement dans la thématique ! Je dois dire que j'ai beaucoup aimé l'idée, je ne sais pas pourquoi, je crois que ça me rappelle un roman que j'ai dévoré il n'y a pas longtemps
J'aurais beaucoup aimé en savoir plus sur cette ville, sur ces anges, des descriptions, plein de descriptiiiions hahaha pck j'aime ça et que tu as piqué ma curiosité
En tout cas, je me demande ce qu'ils deviennent une fois que la ville les a avalés 🥲 que de mystères décidément
Dragonwing
Posté le 17/10/2021
C'est bien si j'ai piqué ta curiosité, ça me fait plaisir ! Cette ville vorace me démangeait la plume depuis un moment. Clairement elle a encore ses secrets ^^
Herbe Rouge
Posté le 07/10/2021
J'aime beaucoup l'ambiance de cette histoire, surtout le début. Je ne m'attendais pas à des anges, j'ai cru qu'ils allaient être mangés par des dragons lorsque tu as parlé de formes volantes :)
Très bonne idée que la ville elle-même engloutisse les intrus.
Dragonwing
Posté le 17/10/2021
Des dragons... C'est que je deviendrais presque prévisible XD Heureusement que je suis partie sur autre chose, pour une fois !
Le Saltimbanque
Posté le 02/10/2021
Wouah, une ville qui mange littéralement ses habitants, on dirait un rêve fiévreux de Zola.

J'ai beaucoup aimé. Pas facile d'intégrer beaucoup d'éléments en 8000 caractères, et je trouve que tu t'en sort très bien. Il se passe plein de choses, mais je n'ai jamais eu l'impression que c'était précipité.
Le côté stressant est bien posé. L'angoisse du personnage qui monte est très maitrisé, on sent sa panique alors qu'il cherche une sortie.

Je trouve un peu facile que le personnage soit sauvé par l'intuition et son "sang de voyante", mais bon, c'est le côté un peu conte qui veut ça.

En résumé, fort sympa, j'ai passé un bon moment. Bonne continuation pour la suite.
Dragonwing
Posté le 03/10/2021
Ce n'est effectivement pas facile de maîtriser le rythme. J'ai souvent tendance à mettre trop d'éléments dans mes nouvelles, au point qu'on ne comprend plus rien à ce qui se passe. J'ai vraiment essayé de travailler ça cette fois-ci, donc je suis contente si ça se ressent ! Mais j'ai effectivement eu l'impression d'aller dans l'extrême opposé avec quelques facilités scénaristiques. Merci de ton retour !
Kevin GALLOT
Posté le 02/10/2021
Salut Dragonwing, pas mal du tout ta nouvelle, j'aime beaucoup. Une ville vivante et maudite qui attire ses victimes avec des butins, c'est original. Le mystère est bien construit. Je m'attendais par contre à une chute à la toute fin (hormis celle du milieu qui dévoile la vraie nature de la ville et de ses geoliers).
J'ai repéré un truc qui me chiffonne : "protestait la perte de son repas.". Ne dit-on pas "protester contre" ?
Merci pour celle belle participation
A+
Dragonwing
Posté le 03/10/2021
Je me méfie des nouvelles à chute depuis que celle que j'ai envoyée au concours de l'année dernière a échoué en beauté, haha. Mais je peux comprendre que cette fin manque un peu de vigueur, je le ressens aussi.
Tu as absolument raison pour "protester", j'ai fait un bel anglicisme ! Je corrige de suite, merci.
EryBlack
Posté le 01/10/2021
Coucou Drago ! J'enchaîne les textes du concours :)
C'est une super chouette idée. Le tout début m'a évoqué le voyage de Chihiro, avec cette arrivée dans un endroit a priori très accueillant mais étrangement vide. J'aime beaucoup. Je trouve ça super angoissant d'être le personnage qui sent qu'il y a un truc pas net ! J'aime bien aussi le moment de "l'attaque", très efficace. La suite, avec l'apparition de l'ange, m'a moins emballée. À la fois j'aime bien cette révélation tardive du réel pouvoir de la ville... et à la fois, le fait que l'ange s'exprime, donne une forme d'explication (bien que pas entièrement explicite), a fait baisser la tension qui s'était installée pour moi dans le début du texte. Jérémie n'est plus seul et l'ange n'est pas si menaçant ; j'ai vite eu l'impression qu'il était tiré d'affaire. Reste la vision horrible de ce qui est arrivé à son compagnon, mais ce n'est pas la même nature de sentiment ; je trouvais l'angoisse plus efficace pour mener jusqu'à la fin du texte. Après, je reste très fan de l'idée qui me semble proche de l'univers du conte, avec ce côté un peu merveilleux et un peu horrifique !
Une belle participation du coup !
Dragonwing
Posté le 03/10/2021
Merci beaucoup pour ton ressenti, c'est très instructif ! J'ai encore énormément de progrès à faire sur les nouvelles, et les fins en particulier me donnent du fil à retordre. Je n'avais pas pensé au parallèle avec le Voyage de Chihiro, mais ça ne m'étonnerait pas du tout que j'ai été influencée. ^^
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