C'était le printemps. Un de ces jours ensoleillés qui gardent l'humidité de la nuit. La lumière se reflétait partout. Dans les flaques d'eau sur le chemin, dans la rosée du matin, sur chaque pétale luisant des fleurs dans le pré.
Esther se promenait. Elle aimait voir s'épanouir les couleurs après l'hiver en noir et blanc. Elle traversait les herbes folles, tachant le bas de sa robe sur le sol humide. Les plantes ainsi remuées laissaient, dans son sillage, transparaître leur parfum, mélangé à celui, plus doux, de la terre mouillée. Cela sentait la violette et la menthe poivrée.
Elle avait revêtu une robe d'été, encore trop légère pour la saison, et frissonnait à l'ombre, en souriant. Esther aimait sentir le vent caresser la peau pâle de ses bras nus. De ses longs cheveux noirs rassemblés en chignon, s'échappaient quelques mèches qui s'égaillaient dans l'air.
Elle se sentait tellement vivante.
Esther se mit à courir, elle dévala le flanc de la colline en riant, et glissa dans la boue. Elle se releva, les bottines embourbées , la robe maculée de terre et continua sa descente, puis elle se laissa tomber dans l'herbe, hilare.
Elle resta un moment allongée, là, immobile, regardant dans le ciel le passage des nuages blancs. Esther soupira d'aise. Le soleil l'enveloppait de sa douceur, elle s'endormit.
Quand elle s'éveilla, la nuit était en train de tomber. Tremblante dans le froid du soir, elle rentra chez elle, au village. Peut-être la réprimanderait-on pour son chignon défait et ses souliers crottés. Elle s'en fichait, Esther. Rien n'aurait su gâcher cette merveilleuse journée de printemps.
Coquilles et remarques :
elle dévala le flan de la colline en riant [le flanc]
Elle resta un moment, allongée, là, immobile [Il y a trop de virgules ; je propose « allongée là, immobile ».]
Esther soupira d'aise. le soleil l'enveloppait [Point → majuscule ou point-virgule → minuscule.]
Peut-être a réprimanderait-on [la]