Épisode 11, partie 2: Absynthe

Par Reiko
Notes de l’auteur : Bonjour !
Dans ce chapitre apparaît les personnages de Lydasa. Vayen et Karl de son roman "Dans la peau d'un soumis".

Ce soir, était un vendredi comme les autres. Une soirée pour la bande, qui se réunissait au complet pour une fois. Avec bien entendu, Billy et Nathaniel. Tous discutaient de pas mal de choses. Le thème de la discussion semblant être la mise en place de la convention, avec les idées que l'avocate avait eu avec la barmaid. Apparemment, ce petit rendez-vous s'était bien passé. La patronne était contente pour les deux femmes, qui malgré tout leurs déboires méritaient d'être heureuses.

Mais à force de discussion animée, Billy avait fini par parler de son aventure avec un homme. Un homme qui se trouvait là aussi ce soir. Au loin, à une table réservée, pleine de femmes. Beaucoup semblait réellement se demander si le personnage était réellement gay. Certains penchants pour le fait qu'il soit sûrement bisexuel. Expliquant au pauvre blondinet paumé, la différence et aussi qu'il n'y avait pas de mal à cela, que l'orientation sexuelle pouvait évoluer avec le temps. Ou comment un homme hétéro, marié et avec enfants pouvait subitement devenir homosexuel et se barrer avec un homme. C'était possible et surtout, surtout tout à fait normal.

Le styliste et le professeur avaient dû comprendre que le nouveau pouvait angoisser rapidement et piquer des crises de panique. Alors, ils restaient très près de lui, pour le rassurer. Charlotte, égale à elle-même, lui conseilla d'y aller franco, d'aller le voir et de mettre les points sur les I. Nathaniel l'arrêta avant qu'elle y aille pour de bon, heureusement. Surtout que Billy ne semblait pas vouloir que l'homme ne l'approche plus.
- Qui a-t-il, Billy ?, demanda posément la patronne, qui pour une fois, ne l'appelait aucunement par son surnom affectueux.
- Rien… C'est juste… Que je n'arrive pas à ne pas penser à lui… En fait… Je me demande comment moi, je pourrais bien l'attirer…

Un soupir d'exaspération traversa la bande. Connaissant bien ce genre de pensée, qui faisait beaucoup penser au syndrome de l'imposteur. Les deux hommes enlacèrent le blond, qui sourit un peu gêné, les yeux sur ses genoux.
- Tu ne sais simplement pas comment l'aborder, c'est ça ?, demanda-t-elle à nouveau.
- Oui… J'aimerais un peu discuter avec lui… Pour… Le connaître.
- C'est un très bon choix d'approche.

Elle souriait, c'était agréable de voir le développement personnel et émotionnel de ses amis. Car il était clair que Billy semblait être tombé sous le charme de l'homme qui l'avait abordé.
- Absynthe ? Tu sais quelque chose sur lui, du coup ?, demanda Charlotte, essayant de grailler des informations pour son ami.
- En effet, mais assez peu. Il s'appelle Nikolaï, il est d'origine russe et assez silencieux. Pourtant, il dépense énormément en soirée, même s'il reste assez calme. Il n'a pas l'air d'être un gros fêtard.
- Attends, tu te fous de moi ? Calme ?! Alors qu'il est entouré d'une vingtaine de femmes !, hurla presque Charlotte, ce qui fit rougir Billy.
- Oui et bah si ça se trouve, il n'aime pas passer sa soirée seul. Le plus marrant, c'est que le mec le plus riche du Club est venu t'aborder toi, le mec avec le moins de fric., constata Elliot.

S'ensuivi une sorte de consolation pour le pauvre blond, qui ne comprenait toujours pas comment il avait pu attirer ce genre de mec à lui.

- Absynthe ? Bonsoir, comment vas-tu ?, déclara une voix suave juste derrière elle.

Se retournant, ne se rappelant pas vraiment à qui pouvait appartenir la voix en question, elle haussa un sourcil de surprise quand elle reconnu l'inconnu. Un sourire ravit se dessinant sur ses lèvres peintes de rouge. Se levant, pour venir prendre l'homme à la peau mâte dans ses bras. Tous autours de la table semblait observer la scène, comme étonné. C'était tellement rare qu'Absynthe enlace quelqu'un d'autre que Léo ou Equinoxe…
- Euh… Absynthe tu tromperais Léo ?, tenta Charlotte. Ce qui fit rire doucement la dominatrice brune qui se séparait de l'homme inconnu avec de magnifiques yeux bleus.
- Non, je ne ferais pas d'infidélité à mon Léo… Tu me connais donc si mal ?

Elle se tourna vers la table, avec les deux hommes, pour les présenter, enfin… En présenter un. En tout les cas.
- Je vous présente Vayen. Un autre habitué du Club, mais qui vient bien moins souvent qu'autrefois… C'est toi qui me fais des infidélités…
- Je suis désolé, mais je suis gay, je fréquente donc des Clubs centrés là-dessus… Pour trouver un soumis… C'est bien plus simple, tu comprends ?
- Oui, bien évidemment. Je vois donc que tu en as trouvé un ? Il est adorable en tout les cas. Mais asseyez-vous donc avec nous.

Les deux s'assirent. Mais le jeune qui accompagnait Vayen n'avait toujours pas dit un mot, comme timide.
- Et donc ? Qui est ce beau petit minet ?, questionna Elliot, qui semblait des plus intéressés.
- Eh ! Pas touche ! Je ne suis qu'à Vayen !, répliqua alors l'intéressé, avec un regard entre le défi et la possession. Ce qui fit bien rire Vayen, qui l'attrapa par l'épaule pour l'amener contre lui.
- Voici Karl. C'est mon soumis et mon petit-ami.

Absynthe ne pu qu'applaudir face à cette révélation, vraiment heureuse pour son ami de longue date, qu'elle connaissait depuis bien plus longtemps qu'Elliot. Elle fit un signe de la main au bar et Hiacynthe arriva pour prendre la commande des deux nouveaux venus.
- Je voulais montrer ton Club à Karl, il est tellement agréable… Je l'aime énormément.
- Tu sais que vous êtes les bienvenus quand tu le souhaites. N'hésite pas à faire un tour sur le site, pour connaître les dates des soirées à thèmes, je sais que tu aimes ce genre de chose., les deux échangèrent un sourire complice.

C'est alors qu'un soupire de résignation se fit entendre. Tous tournèrent le regard vers Elliot.
- Mais sérieusement ! Y a que moi qui ait personne ! Vous faites tous chier !
- Euh… Moi aussi j'ai personne…, murmura Billy, ce qui fit rire l'avocate rousse.
- Oui, non mais toi comme Charlotte, vous avez des têtes en vues ! Moi j'ai personne, personne !… Sérieux, Vayen, tu vas me donner l'adresse de ton Club,  là.
- Excuse-moi, mais, tu es gay ?, demanda-t-il, en l'observant, après tout, l'expression de genre du styliste pouvait faire penser qu'il était une femme transgenre, ce qui n'était pas le cas.
- Oui ! Enfin non, je suis pansexuel. Ce qui veut dire que oui, les mecs m'attirent. Aller… S'il te plaît !…

Karl se mit à rire à son tour, en se collant à Vayen, lui chuchotant quelque chose à l'oreille. Sans doute pour le convaincre.
- Okay, alors… Un soir, je t'emmènerais avec nous. Est-ce que ça te va ?, demanda le dominant aux yeux transcendant.
- Deal !!, s'écria Elliot en faisant un check à Vayen, il avait clairement retrouvé le sourire.

Il était vrai qu'Elliot n'avait jamais eu de soumis ou de soumise attitrée. Bon, il fallait le dire aussi, qu'il était très intéressé par Equinoxe et qu'avec cette histoire de libertinage avec Nathaniel, il n'allait sûrement pas tarder à proposer quelque chose au couple. Mais aussi, le styliste vivait pratiquement pour son travail, pour qu'il décroche de sa couture, il lui en fallait…
- Au fait, Absynthe. Je ne suis pas venu que pour faire connaître ton Club à mon soumis. Mais aussi pour autre chose…
- Oui ? Si c'est important ou personnel, on peut monter dans mon bureau si tu préfères.
- Non, non, ça ira. Au contraire.

Prenant son verre d'alcool, il le fit tourner dans sa main avant d'en boire une gorgée et de poser à nouveau ses yeux sur la brune.
- Il y a un nouveau Club qui a ouvert vraiment pas loin d'ici, tu es au courant ?
- Un nouveau Club ? Tu veux dire celui près du pont du Guit ? Oui, j'en ai vaguement entendu parler. Il semblerait que le patron soit un entrepreneur qui a l'habitude d'ouvrir des Clubs en tout genre.
- Alors tu n'as pas été jeté un coup d’œil...

La voix de Vayen semblait si dégoûtée qu'elle propagea son ressenti aux autres qui avait arrêtés de discuter entre eux pour l'écouter.
- Je t'écoute.
- Cet homme ne doit pas être habitué à notre communauté… Il gère son Club comme le ferait un gérant de boîte de nuit…
- D'ailleurs, son Club fait très boite de nuit, pour le coup., ajoutant Karl, qui avait posé sa main sur le genou de Vayen, pour le soutenir.
- Il ne prend absolument pas en compte la sécurité de ses clients et de ses employés. Si tu savais. C'est juste horrible…

Absynthe ne pu que s'interroger. Ce ne serait pas le premier à ne pas respecter une sécurité minimum. Il fallait le dire. Comme beaucoup de dominants ne respectaient pas les contrats et les limites de leurs soumis.
- C'est peut-être choquant, mais ce genre de chose arrive., enchaîna-t-elle.
- Non, tu ne comprends pas… C'est très grave… Il y a des employés qui sont là comme des hôtes, mais pour le BDSM. Il embauche des noobs. Pour des dominants expérimentés, voir cruels !… Si tu passes devant, tu verras des employés sortir en larmes pendant leur pause !… C'est le repaire des doms les plus sadiques de la ville…

Okay… Donc c'était à ce point-là. Vayen fini par se lever. Il était un peu blanc. Sans doute avait-il de l'empathie pour ses pauvres employés.
- Je voulais simplement te prévenir de faire attention si tu te frottes à lui. Il n'a l'air pas clair, ce mec.
- D'accord, je ferais attention. Merci Vayen, va donc t'amuser avec ton soumis, je vous offre la soirée. C'était sympa de te revoir.

Le dominant lui sourit en retour avant de se retourner pour mener Karl jusqu'à l'entrée vers l'arrière, pour accéder à une chambre. La patronne s'assit un peu mieux, se collant à son tour à Léo, qui passa un bras sur son épaule.
- C'est souvent, que des patrons ne respectent pas la sécurité dans un lieu BDSM ?, demanda Nathaniel. Après tout, il ne fallait pas oublier qu'il était assez novice, surtout au niveau des lieux publics.
- Oui, mais généralement, c'est pas les patrons, mais les dominants avec leurs soumis de base. Tu peux vraiment tomber sur le pire des connards sans le savoir., l'informa Charlotte.
- Comme Gaspard…, murmura à son tour Equinoxe. Qui fut tout de suite embrassé par l'avocat aux yeux mauves.

Absynthe semblait réfléchir. Oui, qu'un dominant aille trop loin, ça arrivait souvent. Mais généralement, les patrons de Clubs ou de donjons étaient des plus stricts sur le règlement de leur établissement. C'était étrange que celui-ci, qui avait apparemment, aux dires de Vayen, expérimenté dans la tenue de Clubs, ne prenait pas cet aspect, si important dans le milieu, en considération.
- Tout ça m'inquiète… Je dois bien le dire…, finit-elle par avouer à mi-voix.

Pour finir par se lever, toujours aussi songeuse.
- Je suis vraiment désolé, mais tout ça me perturbe. Je monte dans mon bureau. J'ai besoin d'être seule.

Tous, comme d'habitude, comprirent parfaitement. Après tout, elle aussi était responsable d'un Club. Surtout assez proche de celui qui venait de germer. S'il foutait la merde, ça allait lui retomber dessus à un moment ou un autre. Montant dans son bureau après un au revoir rapide à ses amis, elle s'enferma à clé à l'intérieur.

Faisant les cents pas en gambergeant. Il fallait d'abord qu'elle trouve des informations sur ce Club, sur ce propriétaire mystérieux aussi… Première chose à faire, prendre contact avec le reste des patrons de lieux de la communauté. Il fallait qu'elle sache s'il y avait déjà eu des échos. Ce qui la surprendrait, vu qu'elle n'en avait pas entendu. Après, elle était tellement concentrée sur son propre Club que beaucoup d'informations pouvaient lui filer entre les doigts.

En tout les cas, elle avait une étrange impression face à tout ceci. Heureusement que Vayen avait cru bon de lui en parler. Espérant de tout cœur qu'il allait s'amuser ce soir. Car il venait sans aucun doute de lui rendre un grand service en la prévenant d'un potentiel ennemi, très dangereux en approche.

Elle passa la nuit dans son bureau, épuisé d'avoir essayé de chercher vainement des informations pour connaître un peu plus ce Erwan Morel. Il était cité comme propriétaire de nombreux établissements. Mais rien d'autre. Rien de public sur lui. Quelle plaie.

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Lydasa.
Posté le 21/02/2021
KYAAA mon Vayen et mon Karl, mes deux lapins d'amour. Tu les a tellement bien fait. A ce moment la Eliot n'avait pas encore son surnom de Capote rose le pauvre.
En tout cas c'est stressant cette histoire de club qui ressemble clairement. a un bordel si le personne sert de joujou.
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