Epilogue

S'il y avait bien une chose à laquelle je ne m'attendais pas du tout en commençant à sortir avec Rey, c'était bien la relation qu'elle entretiendrait avec ma mère.

Je les avais brièvement introduites lors d'une soirée, puis j'avais l'intermédiaire un instant jusqu'à ce qu'elles finissent par échanger d'elles-mêmes. Parfois, ma mère s'inquiétait bien plus pour Rey que pour moi, en me demandant tout le temps quand on viendrait lui rendre visite.

Je n'aurais jamais cru que ma mère s'enthousiasme à ce point pour une de mes relations. Certes, je ne lui avais jamais présenté personne, mais elle aurait pu avoir de nombreux préjugés à son sujet.

Après tout, j'avais bien eu quelques remarques de mes collègues. Des remarques plutôt affectueuses et qui étaient dans la continuité de nos taquineries habituelles. Et en même temps, je pouvais les comprendre. À quel moment aurais-je pu penser que je sortirais avec une des plus grandes influenceuses du moment ?

Étonnamment, j'avais fini par me prêter au jeu. Je ne comptais même plus le nombre de fois où j'avais fait des apparitions dans ses vidéos. Je ne m'attendais pas non plus à éveiller autant de réactions sur les réseaux sociaux.

D'une certaine manière, j'avais pu intégrer ce cercle. J'avais aussi pu me retrouver entre Finn et Poe dans leurs vidéos et leurs streams. Mais étant donné mes capacités exécrables dans les jeux vidéo, soit je finissais par être le mauvais perdant du groupe ou plus souvent surnommé comme le "petit-ami sarcastique" de Rey.

Ces dernières semaines avaient été bien... particulières. Mais je n'en étais plus étonné désormais.

Encore une fois, Rey et ma mère s'étaient retrouvées sur le lieu de travail de cette dernière et j'avais accompagné ma copine. En même temps, elle avait terriblement eu envie de tourner une vidéo ici.

Rey était émerveillée par chaque couloir et chaque pièce. En même temps, elle appréciait beaucoup le magazine de ma mère et elle avait toujours eu un goût assez prononcé pour la mode.

— D'ailleurs, vous seriez libre dimanche midi ?

À cette proposition, un grand sourire se dessina sur le visage de Rey. Comme toujours, elles aimaient bien se voir, et il était fort probable que ma mère apprécie vraiment nous voir aussi collés l'un à l'autre.

— Ce serait avec plaisir ! rétorqua Rey.

Ma mère se tourna vers moi et je perçus un brin de crainte dans son regard.

— Par contre, ton oncle Luke sera là. J'espère que ça ne te gêne pas...

Je pris une longue inspiration. Je n'avais pas vu mon oncle depuis bien longtemps, trop longtemps. Notre dernière discussion avait été plutôt houleuse dans le genre. Depuis, on s'était tous les deux éloignés.

— Si ça ne le gêne pas non plus... Peut-être que ça serait le moment de rediscuter.

Ma mère m'adressa un timide sourire. Elle s'attendait à ce que je me braque, comme j'avais l'habitude de le faire, mais pas cette fois-ci. Et probablement plus avant un bon bout de temps. Désormais, j'avais envie de laisser un peu plus de chances, d'aller de l'avant...

Rey filma encore un peu et ce qui conclut notre petite visite. On retourna dans sa voiture où elle rangea son appareil dans le coffre avant de s'installer sur le siège conducteur.

— Tu as eu des problèmes avec ton oncle ? me demanda-t-elle, ce qui, à son ton, était tout aussi doux que soudain.

— Oui... Ça date un peu. Avant la mort de mon père... Mais c'était une époque où j'étais juste en train de fuir. Alors, forcément, ça a pu être violent entre nous.

— Tu n'es pas obligé de te réconcilier avec ta famille pour moi.

Je levai brusquement mon regard vers elle et constatai sa mine contrite.

— Ne t'en fais pas, je le fais avant tout pour moi, la rassurai-je. Et je suis vraiment heureux que ça se passe aussi bien avec ma mère.

— Moi aussi j'en suis très heureuse... Même si ça fait un peu bizarre de voir ce qu'est réellement une famille. Surtout venant de quelqu'un qui n'est pas de famille a priori.

— En vrai, la famille, on nous impose une partie, mais surtout, on la crée soi-même. Et si ma mère doit faire partie de ta famille, alors soit.

Elle posa sa main sur ma joue qu'elle caressa délicatement, puis elle m'embrassa d'un doux baiser.

— Tu ne veux pas me donner une bonne raison de te punir ? lâcha-t-elle d'une voix suave. J'ai des menottes qui t'attendent dans un tiroir et tu es bien trop sage pour les avoir...

— Je vois que madame ne supporte pas les gentils garçons.

— Jamais...

Ses lèvres étaient si proches des miennes et elle attendait à ce que je joue avec une de ses limites. Alors ma main se glissa sous sa jupe pour atteindre sa culotte. Elle posa ses mains sur mon cou et elle mordit sa lèvre inférieure.

— Et si je t'attache injustement, te rebelleras-tu ? me demanda-t-elle, me provoquant comme toujours.

— Complètement.

— Alors, ça me va.

Elle posa ses mains sur le volant et j'enlevai ma main. On se regarda un long moment pour finalement rire en chœur.

C'était assez cocasse tout ce qui s'était passé entre nous et au final, je ne regrettais pas d'avoir percé à jour sa part sombre. Ce côté obscur dans lequel j'avais plongé avec grand plaisir à mon tour...

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