Endormie

Par Elf
Notes de l’auteur : Je me suis rendue compte que je postais mes poèmes irrégulièrement. Avez-vous un rythme de préférence ?

La route se traçait derrière ses paupières

Les trottoirs, les portails, les maisons

Les arbres effeuillés, les lampadaires allumés

Les champs, les gens

Les crevasses, les tournants

Et les bosses, les ralentissements

L’ombre et la lumière

L’onde solitaire

 

La nuit disparaissait, elle se l’imaginait

Comme un croquis fugitif

Comme un souvenir ressassé

Comme une continuité aux années

 

Elle voyait les paysages même les yeux fermés

Elle voyageait

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Adrien Vermeil
Posté le 23/06/2022
Joli poème. Soutenu par un effet d'érosion, c'est assez envoûtant. J'aime cette idée qu'il y a des choses que notre esprit construit et d'autres que nos yeux ne font qu'effleurer. En voiture parfois il m'arrive d'imaginer la vie des gens que je croise sur la route et je me dis qu'ils sont tellement plus libres, ici dans mon esprit, car leurs possibilités sont infinies. L'esprit ouvre les possibles et je trouve dans ton poème une belle illustration de cette idée.
Elf
Posté le 22/07/2023
Fiou je réponds carrément en retard, mille excuses !!
Et pourtant, ton commentaire me parle complètement ! Merci !
J'ai aussi cette manie d'imaginer la vie des gens, où est-ce qu'ils vont, que ressentent-ils, et puis je les oublie...
Merci d'être passé par là :)
Gaspard
Posté le 24/04/2022
Il y a quelque chose de chantant dans ton rythme d'écriture.
Je l'ai retrouvé ici.
Le poème n'est pas assez long pour entrainer dans un rythme profond, comme le précédent, mais l'image est plus vivace. J'ai cru voir le profil d'une jeune fille à bonnet regardant par la fenêtre arrière d'une voiture, au milieu de la nuit. Ou peut-être d'un bus.
J'avais pris un bus de nuit pour aller de Matsuyama à Tokyo, l'hiver de mes 21 ans, le soir du nouvel an. Ton poème m'a renvoyé à ce souvenir et à cette ambiance si particulière.
Merci :)
Elf
Posté le 24/04/2022
Mais merci à toi !
C'est fou de voir que mes mots peuvent te renvoyer à un souvenir ! Ils vivent tous seuls...
J'ai tendance à lire à voix haute mes poèmes pour les retravailler - tout comme j'aime lire à voix haute les poèmes des autres - je trouve que cela donne une saveur particulière au sens.
Mais Tokyo ! Wow, ça a dû être inspirant !!

E.
noirdencre
Posté le 30/01/2022
Qui peut dire la réalité de ce qui est vécu le jour ou la nuit en rêvant? Au fond qu'importe, puisque sur le moment, notre esprit le vit avec une égale intensité... En rêve on a peur, on s'angoisse, on aime, on s'enthousiasme.
Ne serait-ce pas simplement notre culture qui tranche à notre place en mettant au rang supérieur la réalité du jour et en minimisant les chimères du rêve?
Serait-ce notre choix si on avait pu prendre telle ou telle voie sans influence?
En tout cas c'est un beau texte, apaisant, sur l'extraordinaire voyage qu'on peut faire sous nos paupières, merci!
Je souhaite à tous de belles découvertes.

PS: pour répondre à ta question, l'irrégularité est source de surprise, surtout pas de publication au métronome...
Elf
Posté le 02/02/2022
Merci !
Pour moi, la question se tranche rapidement car je me souviens extrêmement peu de mes rêves... mais je sais que ceux dont je me rappelle sont ancrés dans mon esprit !

E
PS : et bien, soit ! Va pour l'imprévu :)
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