Rouge nadir de la nuit,
Ici gît le carnaval fantasque
Des créatures magiques,
Des enchantements,
Des prophéties…
Ici, ces merveilles te saluent bien et te donnent rendez-vous au prochain crépuscule.
Avant de les retrouver,
il faudra traverser le jour.
Réjouis-toi, malgré tout !
Car ce royaume accepte aussi
Les extravagances et les rêves,
les aberrations,
et la folie.
Leur accoutrement a juste l’allure banale du quotidien.
C’est qu’à trop connaître sa cité
emprunter les mêmes passages
savoir sa vie par cœur.
Nous passons à côté
Du nœud-papillon – jamais le même – de la passante de midi,
Des chaussures dépareillées – et tellement assorties – du voisin d’en face,
Des histoires à dormir debout – toujours à propos – récitées par le conteur du coin de la rue,
Et les carrousels pétillants,
Et l’odeur du pain chaud,
Et les chansons d’amour,
Et le rire des enfants,
Tout ce que Mary Poppins possède dans son bagage,
forment le lot de nos fantaisies coutumières.
Ternes, à force d’y jeter, sans cesse
Le regard blasé de l’habitude.
Vraiment j'adore ton écriture et j'espère un jour arriver à ce niveau.
Ce texte en particulier m'a beaucoup plu.
Pour te répondre sur "le niveau" (je n'aime pas ce mot), disons que c'est comme toute chose : ça réclame du temps, du travail et de la patience. Cela fait 15 ans que j'écris de la poésie. Et il n'y a que maintenant que j'arrive à être convaincu, dans la durée, de ce que j'écris. Seul hic, il me manque en ce moment beaucoup de temps pour composer. Mais si je pouvais te donner un conseil, ce serait celui-là. Continuer à écrire, s'essayer à d'autres genres, et lire bien sûr. Pour ma part, les auteurs "déclic" pour me lancer dans ces Pluriels indéfinis ont été Andrée Chedid : Rythme, et Christian Bobin : L'inespérée et La plus que vive. Ce sont vraiment ces trois livres qui m'inspirent en ce moment...