°{☆《1》☆}°

L'écriture est un abîme profond dans lequel les mots ont de l'importance, dans lequel chaque phrase prend vie et sens, dans lequel l'auteur est le maître du jeu. Car la vie est comme un vaste plateau et les personnages des pions parmi tant d'autres. Dans ce jeu qu'est la vie, il n'y a qu'une seule règle, qu'une seule chance de gagner : savoir ce démarquer des autres.
 

Cela faisait bientôt plus d'une heure qu'il cherchait et il n'arrivait toujours pas à mettre la main dessus. Il y a avait des jours comme celui-ci où il avait cette étrange impression que le sort s'acharnait sur lui, et pourtant dieu sait qu'il était chanceux. Alors faisant les cent pas, il tournait autour des meubles, ouvrait en grand les tiroirs et sortait des milliers de documents ainsi que de feuilles volantes qu'il balançait à l'autre bout de la pièce en un grognement. Cet ouvrage allait le rendre fou ! Il s'en voulait énormément. Si seulement il pouvait retourner en arrière de quelques heures et faire en sorte de garder son bien très précieusement à côté de lui. Il grogna de plus belle en pensant à cette idée impossible qu'il jugeait vraiment stupide. L'appartement était désormais sans dessus-dessous, si bien que l'on ne pouvait faire un pas sans marcher ou trébucher sur quelque chose. Dans un soupir il se mit à envisager le pire : il l'avait perdu. Cela lui semblait improbable sachant qu'il était très soigneux avec ses affaires, mais malheureusement c'était possible, or il voulait surtout se convaincre du contraire. Dans son désarroi, il oublia bien vite l'heure qui tournait et continua inlassablement de chercher se qui le mettait dans tous ses états.

Alors qu'il avait la tête à moitié enfoncée dans un carton de paperasses, une brosse à dent à la main, et encore vêtu d'un simple short qui faisait office de pyjama, son téléphone se mit à vibrer sur la table basse du salon. Il se précipita dessus, glissant par ailleurs sur un cahier, dérapa, et ses orteils firent la violente rencontre avec le pied du meuble qui lui arracha un cri de douleur.

"Allô ? Dit-il avec une grimace.

- Bordel mais qu'est-ce-que tu fous Mok ? Ça fait cinq minutes que je t'attends en bas. Je me les pèle ! Dépêche !

Cette voix rauque et légèrement enrouée, Mokjin la reconnut tout de suite. Son meilleur ami allait devoir attendre : même s'il était déjà tard et il n'était toujours pas prêt. Le jeune homme mit fin à l'appel sans daigner répondre et fila en direction de la salle de bain. Ce fut sans aucun doute l'une de ses douches les plus rapides mais également l'une de ses préparations les plus catastrophiques. Il faillit même oublier de fermer la porte d'entrée en sortant. "La journée de rentrée commence bien" soupira-t-il avec ironie. Comme il s'y attendait, il trouva Kyomin adossé devant la bâtisse de l'immeuble, les yeux rivés sur son téléphone portable. D'ailleurs, quand celui-ci le vit arriver, il sourit de toutes ses dents :

"Enfin ! J'ai cru mourir de froid à plusieurs reprises en t'attendant.

- Si t'es pas content, t'avais qu'à t'acheter un ticket de bus. Répliqua Mokjin sans rigoler.

Sans se soucier du comportement si brusque et agressif de son ami, Kyomin le suivit en direction d'une petite voiture rouge reconnaissable à des kilomètres de part sa couleur vive pétante et s'empressa de monter dedans. L'hiver les avait encore engloutit sous une couche de glace épaisse et d'une blancheur incroyable. Mais comparé aux années précédentes, il faisait bien plus froid et plus venteux. Ils eurent du mal à faire démarrer la voiture et durent attendre quelques minutes, le temps que le pare-brise dégèle.

- Tu peux mettre le chauffage des sièges s'il te plait ?

- Non.

- Rah, mais qu'est-ce-qui ne va pas ce matin Mok ? Soupira Kyomin avec agacement. Je sais que c'est la rentrée et que t'avais pas envie de reprendre mais au point d'être désagréable avec cet gueule d'enterrement !

- Arrête d'être grossier. Tout vas-bien, je te l'ai déjà dit. Soupira le jeune homme.

Roulant dans le centre ville, ils se retrouvèrent vite parmi les autres voitures qui bouchaient la route déjà bouchée. Vint alors le tumulte incessant et habituel des premiers jours de reprises : le gargouillement des moteurs, le souffle noire s'élevant des pots d'échappements, la musique des véhicules aux fenêtres ouvertes, les klaxons qui rythmait cet attente exaspérante. La voie était parsemée de flocons bancs souillés de gaz après le passage des bolides et des camions. Le silence régnait dans la voiture : Mokjin semblait très concentré sur la route et perdu dans ses pensées et ne faisait nullement attention à son meilleur ami. Jusqu'à ce que celui-ci brise le silence :

"Pourquoi tu parles pas ? D'habitude tu jacasses tellement que tu me fais mal aux oreilles, et aujourd'hui tu dis rien. Il s'est passé un truc ? Demanda-t-il sérieusement

Malheureusement Mokjin ne semblait vraiment pas d'humeur et préféra soupirer plutôt que de répondre. Décidément, son ami avait de la répartie.

- Mais dis-moi ! Pourquoi tu fais cette tête ? Je suis ton meilleur ami, alors t'es un minimum censé me dire les choses quand ça va pas. On dirait la dame blanche, t'es pâle comme un mort. Oh mon dieu, je sais ! C'est un membre de ta famille qui est décédé !

Le jeune homme sourit faiblement, oui en quelque sorte, quelque chose l'avait quitté : un être purement cher à ses yeux l'avait abandonné pour monter aux cieux.

- J'ai perdu mon manuscrit. Finit-il par dire. Je l'ai cherché partout ce matin et, je ne l'ai pas retrouvé.

La réaction de Kyomin ne se fit pas attendre. Un éclat de rire retentit. Il ne put se contrôler et finit seulement par s'arrêter quand son ventre sentit naître des crampes douloureuses. Le jeune homme enleva son manteau sous le regard déprimé du blondinet.

- Avec tes conneries j'ai trop chaud maintenant ! Ricana-t-il.

- Je ne vois absolument pas ce qu'il y a de drôle !

Mais le noiraud continuait de rire aux éclats :

- Mais tu m'as fait trop peur ! J'ai cru, pendant quelques secondes que quelqu'un était mort et tu m'annonces avec le plus grand sérieux que t'as perdu trois post-its !! Je suis désolé mais, oui, c'est drôle !

Mokjin freina brutalement et la voiture se stoppa avec quelques secousses devant le feu de circulation devenu rouge.

" Mais c'est incroyable comment tu peux être encore aussi immature ! Justement, ce n'était pas seulement que trois post-its ! C'était mon histoire ! Mon recueil que j'ai mis tant de temps à écrire, et maintenant j'ai tout perdu ! Mais ça tu peux pas le comprendre ! A part jouer aux jeux vidéo et faire du sport, tu ne t'es jamais réellement investi dans quelque chose. Dit le blondinet, la voix légèrement tremblante de déception.

- Non, tu as raison, renchérit Kyomin, je ne peux pas comprendre les écrivains. Le problème avec vous, c'est que vous vous attachez trop facilement à un morceau de feuille. Tu sais, si tu l'as perdu, c'est que la vie a jugé que t'avais écrit de la merde et que tu pouvais facilement faire mieux. Imagines que l'éditeur ait refusé ton livre, le fait que tu l'ais perdu t'enlève cette déception de vouloir mettre fin à tes jours pour de la paperasse.

- Quel con ! Vivement que tu l'ais ton permis. Dit-il avec un faible sourire.

Son meilleur ami avait toujours su le faire rire même dans les moments les plus difficiles. D'une certaine manière, de sa propre façon le noiraud était une personne extrêmement attachante. Mokjin s'était tout de suite attaché à ce personnage attendrissant malgré ses airs de cow-boy malfamés à première vue. En effet, derrière lui, se cachait une seconde facette bien plus touchante et jouissive que le garçon perdu, désorienté qu'il semblait être. Leur rencontre avait été des plus banales mais à leurs yeux, il s'agissait surtout de la plus belle des coïncidences. Ils avaient fait connaissance au lycée et ne s'étaient pas perdu de vue depuis. Déjà à l'époque, ils se nommaient "les inséparables", allant toujours là où l'autre se rendait, ils marchaient dans le même monde, vers le même horizon. Ils se sentaient si différents qu'ils complétaient simultanément le vide que l'un éprouvait tandis que l'autre le cherchait. Ils se comprenaient de différentes manières, sachant pertinemment quelles étaient leurs attentes respectives. Ils étaient le genre d'esprit à se comprendre facilement sans éprouver le besoin de communiquer. L'un était la moitié de l'autre, ils pouvaient tout se dire sans avoir besoin de se juger, de se remettre en question. Oui, ils étaient inséparables. Mokjin regarda avec tendresse le jeune homme aux cheveux noirs de jais, aux pommettes roses, aux yeux vert éclatant. Sa silhouette bien bâtie se dessinait joliment, de ses épaules carrées, à ses fines jambes athlétiques. Il enviait ce corps et s'était fait à plusieurs reprises la même remarque : il trouvait son ami de toute beauté.

Finalement, après quelques temps, ils arrivèrent devant une grande bâtisse imposante en plein centre ville. Séoul avait fait rénover la majorité de ses bâtiments si bien que le lycée vers lequel ils se dirigeaient paraissait être le dernier vestige un peu ancien dans ces rues fraîchement neuves et ses immeubles modernes. Il était de toute beauté : ses pierres minutieusement taillées, un jardin richement entretenu, quelques statuettes décorant son entrée, l'environnement était tout sauf désagréable. Mokjin aimait beaucoup ce lieu qui le rendait nostalgique au point d'en rêver. A plusieurs reprises, il s'était déjà imaginé, retombant dans l'enfance, parcourir ces couloirs, non pour y enseigner mais pour y étudier. Il se voyait assis à une table, un livre à la main, un stylo serré entre les dents dans la magnifique bibliothèque du lycée. Il se demandait souvent si les élèves se rendaient compte de la chance qu'ils avaient, de tout ce qu'on leur offrait et s'ils profitaient de ce temps qui passait à toute allure et de tous ces magnifiques souvenirs qu'ils enregistraient inconsciemment petit à petit. Parce que Mokjin aimait beaucoup rêver, s'imaginant une toute autre vie, s'inventant d'autres rêves plus ou moins grandioses. Or, les rires bruyants, les moqueries, le bavardage incessant des lycéens le ramenaient constamment à la réalité : il n'était qu'un professeur de lettre parmi tant d'autres.

Ils descendirent prudemment de la voiture, prenant garde au verglas qui recouvrait entièrement le sol et rejoignirent en silence l'entrée du lycée où se mêlait une foule d'élèves et de professeurs. Malgré le retard qu'ils avaient accumulé, ils arrivèrent pile à l'heure quand la première sonnerie retentit. Le noiraud soupira mais continua d'écrire son message, tapotant à toute vitesse sur le clavier de son téléphone tandis que Mokjin récupérait quelques affaires dont il avait besoin en salle des professeurs.

"Ce midi ? On mange où ? Demanda le blondinet à l'adresse du zombie qui le suivait.

- La cantine est dégueulasse, ça fait trois fois qu'on va à la pizzéria et j'ai vraiment pas envie de manger des sandwichs.

- Ça répond pas à ma question. Soupira Mokjin.

Le jeune homme grommela, bien trop absorbé par l'écran qu'il regardait. Finalement après quelques instants, ils optèrent pour le café à quelques pas de l'école et se séparèrent, contraints d'aller assurer leurs cours respectifs. Mais avant de partir, Kyomin étreignit l'épaule de son camarade :

- Eh Mok ! Je suis sincèrement désolé pour ton roman. Je sais que ça te tenait à cœur et que tu as gaspillé la majorité de ton temps avec, mais je suis sûr que tu en écriras un autre mille fois mieux que le précédant. Dit-il sur un ton sérieux et affectif.

Ses paroles eurent l'effet d'une bougie dans le noir. Il ressentit une vague de chaleur lui embaumer le cœur face à ses dits si sincères. Kyomin n'était pas très doué pour réconforter les gens, il était même très maladroit. Pourtant il faisait des efforts et rien n'était mieux que cela pour rassurer une personne avec des mots. Il le remercia avec un sourire et ils séparèrent pour de bon.

Mokjin avait réussit à postuler dans ce lycée plutôt reconnu en plein milieu de la capital après avoir obtenu son diplôme de professeur de lettre. Il était quelqu'un de sérieux et malgré son jeune âge, il avait réussit à se faire une place parmi ses collègues de travail bien plus âgés et avait obtenu, après bien des jours, le respect de la totalité de ses élèves. Il en était d'ailleurs très fier. Au départ, tout était allé très vite si bien qu'il n'avait jamais le temps de dire "ouf", qu'il se retrouvait au milieu d'une salle devant de parfaits inconnus. Les débuts avaient été durs car, bien qu'il ne le montre pas, il était très timide et avait du mal a dire tout ce qu'il ressentait vraiment devant des personnes qu'il ne connaissait pas. Mais son meilleur ami l'avait rejoint et peu de temps après, tout était devenu plus fluide, plus simple, plus agréable. Le jeune homme avait pris plaisir à faire ce qu'il faisait jour après jour et avait finalement accepté, réussit à maitriser son rôle à la perfection. Kyomin disait souvent que ses cours avaient l'air intéressants et qu'il serait prêt à les suivre plutôt que de faire faire du sport à ses élèves. Oui, car Kyomin détestait travailler et s'était bien vite lassé de l'enseignement éducatif.

Il arrivât enfin devant une salle de cours où une foule de gens l'attendait. Il sourit en attendant certains soupirer d'agacement en le voyant et fut surpris d'en voir d'autres, au contraire, si excités d'être enfin revenu en cours après ces quelques semaines de repos. Pour sa part, Mokjin aurait préféré rester chez lui, au chaud, écrivant sur la table du salon, les écouteurs dans les oreilles.

Et la matinée passa finalement assez vite. Ils parlèrent de tout : de la reprise des cours, des nouveaux romans à lire absolument, du nouveau film de Choi Dong-hung, des discours et des débats, des contrôles à venir et bien évidemment des leçons qu'ils devaient apprendre et revoir. Mokjin aimait beaucoup avoir un point de vue philosophique sur les choses dont ils parlaient, alors ils s'orientaient dans de vastes sujets qui les faisaient réfléchir et apprendre. Le point de vue de la majorité de ses élèves était très pertinent et intéressants mais d'autres préféraient dormir ou dessiner sur leurs cahiers. Qu'importe, le jeune homme aimait ce genre de choses qui, non seulement les aidait à réfléchir sur le monde dans lequel ils vivaient, mais aussi à se remettre en question sur certains aspects la vie.

Quand la dernière sonnerie annonçant la pause méridienne retentit, Mokjin sortit avec hâte du lycée et alla rejoindre Kyomin près du café. Le soleil resplendissait parmi les nuages blancs et il aveuglait le jeune homme. Mais ces quelques rayons de soleil n'étaient en rien désagréables, au contraire, il réchauffait sa peau pâle en ces rudes températures qu'offrait l'hiver. Ils s'offrirent un repas chaud et consistant et en attendant que celui arrive, le blondinet corrigea les dernières copies qu'il devait rendre tandis que Kyomin naviguait sur son téléphone :

"Je te jure, je viens à peine de commencer la semaine et j'en peux déjà plus de ces gosses. Dit le noiraud avec exaspération.

- Tu dis ça comme si tu t'occupais de collégiens attardés.

- Mais c'est le cas ! Ils ont dû se tromper de classe ou quelques chose comme ça, parce que je t'assure, même moi, à leur âge, je n'étais pas aussi débile.

- Heureusement qu'ils ne sont pas là pour t'entendre, sourit Mokjin, vous avez fait quoi ce matin ?

- Piscine, volley et athlétisme. Encore un de ces satanés gamins qui a faillit se noyer. Dis Mok ? Pourquoi ils prennent option "flotte" alors qu'ils ne savent même pas nager ? Souffla Kyomin en affichant un léger rictus aux coins de ses lèvres.

Mais le blondinet ne répondit pas, bien trop occupé à rayer la moindre faute orthographe sur les copies noircies d'encre bleu. Leurs plats arrivèrent bientôt, soulageant ainsi leurs ventres qui criaient famine depuis quelques temps déjà. Et, comme à chaque pause le midi, les deux amis s'informèrent sur l'actualité :

" Écologie  : le paquebot "Atlantis n°412 528", bateau de charge destiné à desservir l'Angleterre en huiles végétales, sucre et autres produits laitiers indiens, a fait naufrage dans la nuit du 6 au 7 Janvier, répandant ainsi plus de 400 000 tonnes de pétrole en plein milieu de l'océan sud Atlantique. Dit Kyomin lisant les grands titres d'internet sur l'écran de son téléphone portable.

- Encore ! Même les avions ne polluent pas autant !

- Bien sûr que si ! Vu le nombre de jets qui survolent le ciel à chaque minutes, crois-moi, bateaux et aéroplanes polluent autant l'un comme l'autre. Ensuite, sport, bon bah... on a encore perdu contre les japonais ! Rahh, mais qu'ils remplacent les joueurs et en mettent des plus compétents ! Tu crois qu'ils réussiront à sortir vainqueurs un jour ?  C'est pas demain la veille, c'est moi qui te le dis !

- Soit plus optimiste ! Au moins, ils n'ont jamais baissé les bras. Répondit Mokjin calmement.

- Je dois le prendre comme une remarque vis à vis de moi ?

- Non, je ne te visais pas. C'était un compliment.

- Mouais. Oh la vache !

Kyomin s'était tout un coup redressé sur sa chaise et s'était arrêté de parler, manger, manifestement obnubilé par ce qu'il venait de lire. Mokjin le regardait bizarrement, ne comprenant la situation.

- Qu'est-ce-que c'est ? Demanda le blondinet.

- Écoute, c'était sur les diverses infos les plus consultées. Une jeune fille d'environ une douzaine d'années a été enlevée alors qu'elle rentrait chez elle, il y a de cela trois jours. Elle était seule, comme d'habitude. Il semblerait que son père ne soit pas innocent dans l'histoire puisqu'à plusieurs reprises la jeune fille allait à l'école avec des bleus, de larges blessures qui maculaient son visage. Sa mère témoigne qu'elle aussi subissait des violences physiques mais elle assure que son mari était avec elle lors de l'enlèvement. "Ma fille n'a pas fugué, j'en suis sûre : elle ne peux survivre sans moi dehors et elle n'aurait jamais eu l'idée de partir sans me le dire" témoigne la jeune maman. Nous n'avons pas plus d'information à ce sujet si ce n'est que la police garde la famille comme principaux suspects, et enquête dans le voisinage. Récita Kyomin précipitamment.

Contrairement à son ami, Mokjin ne resta pas choqué  devant cette désolante histoire. Après tout, il s'agissait d'une triste nouvelle parmi tant d'autres. Et puis ce n'était pas la première fois qu'un enfant se faisait enlever, qu'une femme subissait des violences conjugales. C'était, hélas, la malheureuse vérité mais ce genre d'évènement arrivait souvent dans le monde entier. Le jeune homme jubilait à l'idée que l'être humain puisse satisfaire égoïstement ses besoins personnels en faisant du mal aux autres. Il avait envie de vomir et sachant que pour le bonheur des uns, il fallait le malheur des autres.

- Tu dis rien ? Ça ne te fait rien ? Demanda Kyomin, visiblement toujours affecté par cette nouvelle.

- Et tu veux que je dise quoi au juste ? Que c'est horrible ? Cruel ? Monstrueux ? Que le père a tort ? Que la mère a raison ? Je ne prends aucun parti, à vrai dire je n'en pense rien. Nous ne sommes pas à la place de ces gens Kyo, on ne peut pas se permettre de les juger ou de dire quoi que ce soit. Les gens qui font des commentaires sont des moutons : ils suivent les infos et se croient concernés sur tout ce qui les entoure, or ce n'est pas comme ça que fonctionne la vie. Tout ne doit pas être sujet à polémique. Alors ouais, je dis rien parce que ça ne me touche pas vraiment. Répondit le blondinet avec calme.

Son ami acquiesça, réfléchissant encore à ce que venait de dire son voisin et continua à réciter les infos. Ils finirent de manger et retournèrent au lycée quelques minutes avant de reprendre les cours. Le reste de leur journée passa tranquillement, et quand vint le soir Mokjin ramena son meilleur ami chez lui après que celui-ci ait râlé durant tout le trajet, maudissant une fois de plus ses élèves. Le blondinet put enfin rentrer chez lui, fatigué mais content. Enfin, presque, puisqu'en ouvrant la porte de son appartement, il glissa sur un morceau de feuille qui recouvrait le sol et ses fesses firent la rencontre hasardeuse avec le dur parquet. "Ce manuscrit m'aura mené la vie dure" pensa-t-il en se massant le bas dos, une légère grimace ornant sa figure.

 

 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez