Data : GHOST in SHELLS

Dans une tour, une IA s’affole. Du moins, comme une machine panique : avec une accélération calme de ses pensées. 

 

Elle note l’arrivée d’intrus, lutte comme c’est son devoir avant d’être mise à genoux, pacifiée par une commande dont elle reconnaît la nature : l’Exécution. Celle avec un E majuscule. L’IA alertée ordonne la loi martiale dans son petit royaume, elle force le retour de chacun de ses sujets dans leurs quartiers et clos à double tour les portes. 

 

Toutes, sauf une. 

 

Les ballons sont abandonnés, les marchés fermés. Vide de toute résistance, les fantômes de l’Exécution entrent, escaladent la tour. L’IA les observe sans les voir, aveuglée par leur équipement. Les GHOST s’avancent. 

 

Ils sont trois. 

 

Juste trois.

 

Si les exécuteurs classiques portent de faux noms sur leur existence physique, les GHOST n’ont plus d’identité et à peine un corps propre. Avec leurs visage avalés par des masques qui nient les regards mécaniques, des exosquelettes SHELLS de grade militaire qui enveloppent leurs corps, et les bruits de leurs pas gobés par des isolateurs phoniques portatifs, ils sont tout à fait ce qu’ils clament être : des fantômes dans une coquille sombre.

 

Les GHOST ne sortent que pour faire disparaître, parfois effacer, d’autres fois protéger.

 

Leur destination apparaît enfin, au soixante-huitième étage. Une porte, ouverte. 

 

La seule du bâtiment. 

 

La lumière qui s’échappe fait peut-être hésiter les ombres, mais il en faut plus pour les arrêter. Lorsqu’ils en passent le pas, une forme les attend. Elle est grande, mais pas très vieille. Seize ans à peine. Elle les accueille d’un « Salut » loin d’être intimidée.

 

— Hylia Rodel ? demandent-ils d’une voix déformée. 

 

Elle acquiesce. De <Hylia Rodel>, ils ne connaissent que des informations standard. S’ils comprennent qu’elle les attendait, ils ne se rendent pas compte de l’effort vestimentaire qu’elle a fait en passant sa robe de dimanches, ni même qu’elle n’a pas pour habitude de retenir ses longs cheveux noirs avec un stylo bille. Elle lève alors des mains salies par des notes à l’encre puis parle :

 

— Je ne résisterai pas, évidemment. Je tiens cependant à rappeler que, par la directive BASHIR qui garantit les droits des métahumains, mon statut d’organisme modifié en violations des lois anti-eugénisme ne peut être retenu contre moi.

 

Les fantômes restent silencieux. 

 

— Nous n’avons pas pour ordre de vous arrêter, répondent-ils. Seulement de vous escorter.

 

<Hylia Rodel> laisse sa tête pencher sur le côté. Avec cette remarque anodine, les GHOST ignorent quelles informations ils laissent échapper. <l’adolescente> sourit. Elle avance d’un pas, hésite. Puis en fait un autre. 

 

Et les fantômes l’emportent. 

 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Tac
Posté le 23/01/2023
Yo !
Wait... Hylia est une IA ou c'est moi qui comprends vraiment tout de travers ? :')
Je trouve que ce chapitre marche super bien cela dit ! (sauf si j'ai mal compris à propos d'Hylia haha)
Plein de bisous!
Flammy
Posté le 12/01/2023
Coucou !

Ils ont l'air grave sympa les ghost dis donc, Reynia devrait y penser comme métier d'avenir ! J'aime bien comment Hylia a vraiment tout prévu, avec le duo Reynia/Hylia, ils sont pas au bout de leur peine ='D

Je me demande quand même pourquoi escorter Hylia, surtout aussi lourdement. C'est pour la faire témoigner contre Reynia ? C'est un peu idiot, elle le fera clairement jamais. C'est pour la mettre dans un coin pour être sûr qu'elle ira pas aider Reynia ? Je penche plutôt pour l'option deux. Enfin, on verra bien =D

Bon courage pour la suite !
Pandasama
Posté le 16/01/2023
Salut !

Je pense au duo Reynia/Hylia comme respectivement le cerveau et les muscles et je trouve qu'en ça, elles fonctionnent bien toutes les deux !

En vrai, j'aime bien les ghost, surtout parce qu'ils me permettent de faire une référence que j'aime bien :3

Comme d'habitude, merci de ta lecture et à la prochaine !
Vous lisez