Clans et meutes

Heimdall tira sur son aiguille et elle se planta dans la pulpe de son index, pour la troisième fois.

-       Branns ! jura-t-il en lâchant son ouvrage.

La toile s'affaissa mollement à ses pieds. Il suçota son doigt en maugréant, avachi sur son tabouret de bois. Après quelques instants, une odeur nauséabonde lui monta aux narines.

-       Skums, mais c'est pas vrai ! s'exclama-t-il.

Le tissu, tombé tout près du foyer, était en train de prendre feu. Il le tira rapidement en arrière et marcha dessus - mais tout un bord était déjà noirci. Heimdall se sentit envahi à la fois par la honte et le découragement.

Depuis que Skadi était partie vers le Sud avec Frey et Ull, il avait plus que jamais l'impression d'être bon à rien. Ce qui était ironique quand on y pensait - il avait cru au contraire que, loin des moqueries de sa sœur, il saurait peut-être enfin être un peu fier de lui-même. Mais non. C'était comme sa posture - Azar lui avait dit un jour que se tenir le dos rond comme ça, en bougonnant dans sa barbe, ça n'était pas très engageant. Heimdall le savait bien, qu'il n'était pas attirant ni très sympathique, mais c'était comme une habitude qu'il avait prise.

De toute façon, ce n'était pas comme s'il y avait beaucoup de filles à rencontrer. Il soupira, se baissa pour reprendre son ouvrage, mais décida plutôt de sortir.

Dehors, il faisait bon et les oiseaux chantaient. Heimdall évita le centre du campement - il n'avait pas envie de parler à Granppa. Ses encouragements discrets le mettaient plus mal à l'aise qu'autre chose. Il prit le chemin de la forêt avec la vague idée de ramasser du bois ou des baies pour le dîner.

Pas beaucoup de filles, se répéta-t-il. Et surtout, il lui semblait qu'elles étaient toutes casées, ces derniers temps. Sa génération sortait à peine de l'adolescence, et pourtant il y en avait déjà qui préparaient des mariages ! Ça lui paraissait fou, à lui.

Et ça le rendait jaloux.

-       Mais tais-toi un peu, se grommela-t-il à lui-même.

La forêt était assez obscure. On était à cette période de l'année où le soleil ne se couche pas vraiment, mais reste en permanence tout proche de l'horizon, comme un dormeur sur le point de sombrer. Lui et la lune se côtoyaient comme deux égaux dans ces moments-là. Heimdall aimait bien voir la lune se remplir petit à petit, comme elle le faisait en ce moment. C'était quelque chose qu'il gardait pour lui-même, parce que ce genre de petit plaisir lui paraissait toujours un peu ridicule.

Arrivé dans une clairière, il leva les yeux - la lune serait pleine le lendemain soir. Il ramassa tranquillement son petit bois, un peu apaisé.

C'est seulement une fois qu'il eût rassemblé un fagot d'une taille respectable qu'il tiqua pour la première fois. Les oiseaux ne chantaient plus. C'était bizarre. Il serra un peu son fagot contre lui.

Heimdall n'aimait pas les esprits. Les esprits lui avaient pris ses parents quand il était encore trop petit pour s'en souvenir. Il n'aimait pas se retrouver face à des manifestations de leur présence - et ça aussi, il était obligé de le garder pour lui, sinon Skadi se moquait, et il pouvait sentir la condescendance d'Andrev.

Mais là tout de suite, il aurait bien aimé que ses amis soient là - eux, ils auraient su lui dire s'il risquait de se retrouver face à groupe de Pans enragés ou s'il était naturel que les oiseaux cessent de chanter à cette heure-ci, comme ça, brutalement.

Bien sûr que c'est pas naturel, pauvre idiot, se morigéna-t-il. Il hésita à laisser son fagot pour pouvoir courir en cas de besoin. Mais après tout, le camp était tout proche. Il résolut d'avancer prudemment, en se dissimulant un peu derrière les fourrés et en regardant bien autour de lui. Il n'était pas chasseur - il n'était vraiment rien du tout - mais il pensait être capable de repérer quelque chose de menaçant, s'il y avait vraiment quelque chose.

Et il y avait bien quelque chose. Là-bas, entre les arbres. Un reflet bizarre... Si Heimdall avait suivi ses propres principes - la curiosité, c'était trop risqué - il se serait carapaté bien vite en direction du camp. Mais il n'avait pas l'impression de reconnaître un esprit, et qu'est-ce qui pouvait bien être plus dangereux qu'eux, hein ?

Il avança lentement, prudemment, vers le reflet. Par moments il le perdait de vue entre les arbres. Plus il s'approchait, plus il se dit qu'il s'était monté la tête pour rien : ce reflet, c'était juste des arbres, d'autres arbres, avec une couleur et une forme un peu différente des autres.

Il n'avait aucun moyen de le savoir, mais effectivement, ces arbres étaient très, très différents. Pour la simple et bonne raison qu'ils venaient d'un autre monde.

Et ils n'étaient pas venus seuls.

Heimdall était encore à une bonne dizaine de mètres quand il entendit un craquement - et, aussi nul soit-il, il comprit qu'il n'était plus seul dans la forêt. Il resta immobile, le dos contre un tronc assez massif, son fagot serré contre lui. Il devait rentrer tout de suite. Il ne savait pas qui était là, mais ça ne pouvait pas être quelqu'un de son clan, il le sentait - tout était trop bizarre de toute façon.

Après une minute qui lui parut durer une éternité, il se baissa pour poser son bois par terre, soigneusement, sans faire trop de bruit. Et puis il fallut quitter l'abri relatif que lui offrait l'arbre et les quelques fourrés qui l'entouraient.

Il avait à peine fait trois pas qu'il entendit des pas rapides contre la terre, et il n'eut que le temps de se retourner avant qu'on le plaque au sol. Un cri aigu lui échappa, et une pensée parfaitement idiote traversa son esprit : heureusement que Skadi et Frey sont pas là pour entendre ce cri ridicule.

Son dos lui faisait mal et il avait les cheveux dans les yeux - il essaya de se dégager, mais quelque chose pesait contre lui.

-       Bouge pas, siffla une voix rauque.

On lui appliquait une lame sur la gorge. Heimdall s'étonna lui-même de ne pas avoir si peur que ça. C'était bizarre. C'était peut-être juste parce que la personne qui l'immobilisait avait l'air petite.

Il secoua la tête et la vit enfin : c'était une fille à l'air farouche, aux cheveux bruns ébouriffés et aux yeux d'une belle couleur ambrée. Elle tenait un couteau qui devait faire la taille de son avant-bras, et elle le regardait d'un air furieux.

-       T'es qui ? demanda-t-elle durement. Qu'est-ce tu fous là ?

-       Je, euh... fit Heimdall.

Elle l'étudiait du regard, rapidement, et ses sourcils se fronçaient au fur et à mesure qu'elle détaillait - elle renifla, plusieurs fois, l'air contrarié.

-       C'est quoi ces fringues ? lâcha-t-elle.

-       Hein ?

-       Ok, t'as l'air particulièrement à l'ouest, toi - qu'est-ce que tu fous dans ma forêt et pourquoi t'es fringué comme un...

-       Ta forêt ? répéta Heimdall.

Il ne comprenait pas la moitié de ce qu'elle disait. Et depuis quand la forêt appartenait à quelqu'un ?

-       Fais pas celui qui sait pas, grogna-t-elle. Qu'est-ce que tu venais nous faire, hein ?

-       Beh... Rien. Y'a un... un autre camp ? bredouilla Heimdall.

La fille lâcha une exclamation incrédule et resserra sa prise - inutile. Heimdall n'essayait pas de bouger, en partie à cause du couteau, et en autre partie parce qu'il n'avait jamais été serré comme ça contre une fille et qu'il trouvait ça assez agréable - flippant, mais agréable. Mais flippant.

-       Je répète, essaye pas de m'embrouiller ! Habillé comme ça, t'espérais quoi, passer pour un d'entre nous ? On sait se reconnaître, pauvre débile !

-       ... Pardon mais je vois pas du tout de quoi tu parles.

La fille approcha son visage du sien - Heimdall sentit ses entrailles se nouer un peu.

-       Si t'arrêtes pas tout de suite de jouer les innocents, j'te plante, siffla-t-elle. La forêt est interdite - le panneau, à l'entrée, c'est pas pour les clébards - alors si t'es là c'est forcément pour nous jouer un sale coup. Je sais pas qui t'as parlé de nous, mais...

-       Je t'assure, je comprends pas, je... J'allais juste chercher du bois, moi...

Elle fronça les sourcils et, une fraction de seconde, regarda furtivement autour d'eux. Heimdall fit l'erreur de remuer un peu - elle lui appuyait vraiment fort sur la poitrine - et soudain, quelque chose le heurta brutalement à la tête et il perdit conscience.

 

*

 

Quand il se réveilla, il était attaché à un arbre.

-       Lytts, jura-t-il.

-       Ah, fit la voix rauque de la fille, toute proche. On se réveille ?

Elle était assise en tailleur sur une pierre moussue, à deux pas devant lui. Son couteau tournait dans sa main droite, machinalement. Elle était vraiment jolie, avec ses cheveux coupés n'importe comment.

-       Il faut que tu m'expliques un truc, dit-elle.

Elle semblait attendre une réponse.

-       Euh, quoi ? demanda-t-il timidement.

-       Où est-ce qu'on est ? lâcha-t-elle.

-       Ben. Dans la forêt.

-       Quelle forêt, putain ?

À nouveau, elle avait l'air menaçante - et apeurée, aussi. Elle écarta les bras.

-       Tu m'expliques pourquoi j'ai pas pu retrouver mon chemin ? Pourquoi tout sent bizarre ? Je... Je suis pas là où j'étais tout à l'heure avant de tomber sur toi !

-       Ben, euh...

-       Dis-moi exactement qui t'es, d'où tu viens, et où on est.

Elle se leva, la main ferme autour de son couteau.

-       Je - je m'appelle Heimdall, dit-il rapidement. Heimdall des Vrak - je viens de, euh, ben je viens de notre camp, qui est juste là-bas et on est... dans la forêt, juste... pas très loin des landes.

Sa réponse ne parut pas du tout satisfaire la fille. Ses yeux ambrés s'agrandirent et il put sentir qu'elle avait vraiment peur, d'un seul coup.

-       Tu, euh... Tu t'es perdue ? demanda-t-il en essayant de prendre une voix gentille.

Elle le regarda d'un air incertain.

-       Tu t'appelles comment ? ajouta-t-il sur un coup de tête. T'es de quel clan ? On peut te reconduire, si t'es perdue...

-       Clan ? répéta-t-elle.

-       Oui. Nous, c'est les Vrak.

Elle secoua la tête, baissa les bras - dans la lumière de son étrange objet, Heimdall vit des moucherons s'agiter.

-       Je suis pas d'un clan, moi, dit-elle. Je suis d'une meute...

-       Ah ? Ben, ça fait rien, on peut te ramener quand même. Vous faites halte plutôt vers la lande ou vers les fjords ?

Elle le regarda comme s'il était demeuré.

-       Mais on est où, bordel ?! rugit-elle.

 

*

 

Il mit un moment à la convaincre de le détacher, et ensuite, elle resta sur ses gardes. Mais elle accepta quand même de lui donner son nom.

-       Lara, lâcha-t-elle dans un grognement, quand il lui reposa la question.

-       Lara, répéta Heimdall.

Ça sonnait joli dans sa bouche. Elle croisa les bras.

-       Alors, tu proposes quoi exactement ?

-       Ben, j'ai pas tout compris à ce que tu m'as dit, mais... les endroits dont tu parles - le panneau, le... parc ? c'était quoi le reste ?

-       Le grillage, grogna Lara. Et Lymington.

-       Li... Limintonne, d'accord. Bon. Ben ça me dit rien du tout.

-       Ça, j'ai pigé, grogna-t-elle, retroussant les lèvres. Moi non plus, les landes, ça me dit rien, et vos clans, là... Y'a jamais eu que nous, dans cette forêt !

Heimdall réfléchit en se grattant la tête.

-       J'étais dans ma forêt tout à l'heure, continua Lara, et là, quoi ? D'un seul coup, je me retrouve ailleurs ?

-       Oui, c'est très bizarre, concéda Heimdall.

Il regarda autour d'eux - il faisait plus sombre que tout à l'heure. Le soleil était encore descendu sur l'horizon. Au moins, il ne se coucherait pas tout à fait - l'idée d'être tout seul dans le noir, dans la forêt, alors que visiblement, des gens venus d'ailleurs pouvaient s'y promener, ce n'était que très moyennement rassurant pour Heimdall.

-       Tu veux pas venir au camp ? proposa-t-il finalement. Les shamans sauront peut-être ce qu'il faut faire.

-       Les quoi ?

-       Shamans.

Lara grimaça.

-       Il est où, ton camp ?

-       Hm... Si tu retrouves l'endroit où tu m'es tombée dessus, je saurai le retrouver, je pense.

Ils se mirent en route. Heimdall fut assez impressionné par la distance que Lara avait parcourue en le portant sur son épaule - elle était plus petite que lui, pourtant. D'ailleurs, c'était agréable d'être avec une fille plus petite que lui.

-       Tu vis dans la forêt, alors ? demanda-t-il pour lancer la conversation.

Elle lui adressa un regard peu amène.

-       Ouais. Avec ma meute.

-       Ta meute ?

Un rictus se dessina sur le visage de Lara, et elle confirma d'un signe de tête.

-       Pourquoi une meute ?

-       Vaut mieux pas que tu le saches, répliqua-t-elle d'un ton un peu moqueur.

Heimdall n'insista pas.

Ils retrouvèrent rapidement l'endroit où elle lui avait sauté dessus, et quelque chose revint en tête à Heimdall - les reflets bizarres qu'il avait aperçu tout à l'heure.

-       C'était où ? demanda Lara, les yeux brillants, quand il lui en parla.

-       Juste là, pas loin...

Ils farfouillèrent dans les fourrés, sans pouvoir retrouver quoi que ce soit. Lara finit par se laisser choir sur un tronc couché, le visage crispé, les épaules un peu tremblantes.

-       Ça sert à rien, lâcha-t-elle. Bordel, dans quoi je me suis fourrée...

Heimdall resta là, les bras ballants.

-       Faut que je rentre, dit Lara d'une voix pleine de détresse.

-       Tu as... de la famille, de l'autre côté ? Chez toi ?

-       Ouais...

Elle eut l'air encore plus découragée. Il s'assit prudemment à côté d'elle.

-       Non, mais sérieux, reprit-elle, c'est dingue ce qui est en train de se passer, je... On se croirait dans un film. Un film vraiment nul.

Heimdall aurait voulu lui demander de quoi il s'agissait, mais il lui parut plus important d'essayer de la rassurer.

-       Ça va s'arranger.

-       Ah, tu crois ? ironisa-t-elle.

-       Oui, les... les shamans sauront quoi faire, je te dis.

Elle le considéra avec une certaine curiosité.

-       Vous avez vraiment des shamans ? Genre des grands types avec des masques à plumes ?

-       Euh, pas de ce genre-là, non. Mais ils connaissent des tas de choses. Moi, j'y comprends rien - je comprends pas grand-chose en général, donc... Mais eux, ils pourront sans doute t'aider.

-       Vous êtes nombreux ? demanda Lara.

-       Une trentaine.

-       Et t'as de la famille ?

-       Mon Granppa. Ma sœur est partie vers le Sud, récemment.

Il vit ses yeux se plisser.

-       Tes parents ? demanda-t-elle lentement.

Il secoua la tête.

-       Morts quand j'étais petit.

Les yeux de Lara se remplirent de compassion - elle était vraiment, vraiment jolie, se répéta Heimdall. Puis il détourna les yeux, et son regard tomba aussitôt sur ce qu'ils avaient cherché sans succès - les reflets.

-       Hé, c'est là !

Ils s'approchèrent. Lara renifla, et lui saisit le bras.

-       C'est ça ! lança-t-elle. C'est bien ça !

-       Comment tu... Tu reconnais quelque chose ?

-       Ça sent comme ma forêt ! dit-elle avant de l'entraîner en direction des reflets.

Quand ils arrivèrent face aux arbres, ils s'arrêtèrent, incertains.

-       C'est tellement bizarre, souffla Lara. T'as vu ? On dirait un...

-       Un genre de porte ? suggéra Heimdall. Mais dans les airs ?

Il fit un pas en arrière, la méfiance l'emportant sur le reste. Lara se retourna pour le regarder. Elle souriait, maintenant.

-       J'pense qu'il suffira que je passe là, dit-elle.

-       Hein ? Maintenant ?

-       Ben, ouais. Ça devrait me ramener chez moi.

-       Mais... Les shamans...

Il la regardait, le cœur battant.

-       J'aurais bien aimé voir leurs plumes, lança-t-elle d'un ton moqueur.

Elle se rapprocha de lui.

-       Merci de m'avoir aidée à retrouver, dit-elle en lui donnant une tape sur l'épaule.

-       ... T'es sûre que tu veux partir ?

Elle plissa les yeux.

-       Je veux dire, tenta de se rattraper Heimdall, tu pourrais rester juste un jour. C'est bien, ici, et puis...

-       Non, coupa Lara, merci mais non. Je veux rentrer.

Il baissa la tête. Elle fit un pas en arrière.

-       Bon. Bonne journée... ou soirée... Bref, bon retour chez toi, conclu-t-elle.

Heimdall regarda fixement la terre à ses pieds. Il se sentait plus petit, plus idiot, plus minable que jamais - mais une fille comme elle, il n'en avait jamais vu, et il n'en reverrait jamais, alors il devait faire quelque chose, même si c'était ridicule.

-       Tu es belle, lança-t-il à toute vitesse, avant qu'elle ne passe entre les arbres de chez elle.

Elle lui jeta un coup d'œil ahuri.

-       Hein ?

-       Tu es belle et c'était bien de te rencontrer. Même si j'ai mal à la tête, je veux dire, même si j'ai pas pu faire grand-chose pour toi à part, euh, rien...

Heimdall se sentit envahi par la panique. Qu'est-ce qu'il racontait ? Le visage surpris de Lara bougea soudain et elle partit d'un éclat de rire. Mais contrairement à ce à quoi il s'attendait, il ne se sentait pas ridicule - au contraire, il était fier.

-       Bah, merci ! dit-elle sans cesser de rire. C'est pas tous les jours qu'on me dit ça ! Et c'est pas tous les jours non plus que je croise un humain costaud comme toi !

-       Costaud ?

Il avait toujours été le plus petit. Lara sourit, fit trois pas vers lui, et le serra dans ses bras. Avant qu'il ait eut l'idée de passer ses propres bras autour de sa taille, il l'entendit s'exclamer :

-       Oh-oh !

Et elle se dégagea rapidement.

-       Faut que je file tout de suite, dit-elle.

-       Pourquoi ?

Elle pointa le doigt vers le ciel - Heimdall se tourna et vit la lune, presque pleine.

-       Et alors... ?

Lara secoua la tête et s'avança vers les arbres qui la ramèneraient chez elle.

-       Si un jour tu te perds dans une forêt qu'est pas la tienne, je te souhaite de tomber sur quelqu'un d'aussi sympa que toi, dit-elle avec un clin d'œil.

Elle se glissa entre les arbres.

-       À la prochaine ! lança-t-elle.

Et puis elle disparut.

Dans les jours qui suivirent, Heimdall se demanda pourquoi. Une fille qui venait d'ailleurs, il pouvait concevoir ; un endroit où les gens vivaient en meute, pas de problème ; mais cette histoire de lune ?

Il finit par conclure que c'était juste une excuse. Évidemment qu'une fille comme elle ne voulait pas rester trop longtemps en compagnie d'un garçon comme lui.

Mais elle avait dit qu'il était costaud. Et sympa.

Et sans qu'il s'en rende compte, il se tint un peu plus droit après cet épisode.

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Praline
Posté le 23/02/2017
Coucou Ery !
Alors, que dire si ce n'est que j'aime beaucoup beaucoup ta plume, que ton univers m'a l'air très riche (ça donne envie de te lire!) et que la manière dont tu as imbriqué l'univers d'Elka avec le tien est génialissime. :) 
Je connaissais Meutes et je suis contente de retrouver Lara telle qu'elle est dans les écrits d'Elka. 
 
J'aime aussi la tendresse qui se dégage de cette scène quand il lui dit qu'il la trouve jolie. Heimdall ne parait pas avoir une très haute opinion de lui-même, le pauvre...
 
En tout cas, bravo ! :) 
EryBlack
Posté le 23/02/2017
Hello Praline !
Merci beaucoup, c'est super gentil :D Et je suis bien contente que tu aies retrouvé la Lara de Meutes ! C'était tout le défi, de réussir à la rendre crédible ^^
Et oui, on peut dire qu'Heimdall est très peu épanoui en effet. Il a une soeur qui se moque beaucoup de lui :P C'était intéressant d'entrer dans sa tête, parce que ce n'est pas du tout un personnage principal dans l'Université, et qu'il a un caractère très différent de celui de mes persos principaux !
Bref, ça me fait plaisir que tu aies apprécié, merci pour ton commentaire ! Moi je n'ai toujours pas trouvé le temps d'aller commenter les participations de tout le monde >.< Mais je le ferai !
À bientôt ! 
Keina
Posté le 20/02/2017
"Chou" c'est effectivement le terme qui convient pour qualifier ce texte ! Je ne connais ni Heimdall ni Lara mais j'ai très envie de combler cette lacune. Heimdall est très touchant, dans sa solitude et son désir de mieux connaître l'étrangère. Bon, ça aurait peut-être été une autre histoire s'il avait su ce que signifiait la pleine lune pour Lara (je ne connais pas bien Meutes, mais suffisamment pour savoir que la pleine lune ne doit pas la transformer en princesse à paillettes, mais plutôt en chose poilue, dentue et griffue ! ^^). Bref, voilà quand même un très beau couple, j'aime beaucoup !
EryBlack
Posté le 20/02/2017
Hihi, merci Keina ! C'est intéressant d'avoir l'avis de quelqu'un qui ne connaît ni l'un ni l'autre des personnages :D Et tu as tout à fait raison pour Lara et la lune ; à la base je voulais même la faire avouer qu'elle était un loup-garou, mais ça m'aurait paru bizarre qu'elle le dise à quelqu'un qu'elle vient de rencontrer, et en plus je ne suis pas sûre qu'elle utilise ce terme-là... Mais ça aurait été drôle puisqu'Heimdall n'a aucune idée de ce que ça peut être !!
C'est chouette si ça t'a donné envie de nous lire, héhé 8) Mais je me dois de t'avertir, de mon côté Heimdall est un personnage très secondaire, c'est d'ailleurs en partie pour ça que je l'ai choisi ! J'étais contente de pouvoir le développer un peu. Quant à Lara, elle n'apparaît pas dès le début de Meutes, mais tu auras tout de même vite l'occasion de la connaître un peu mieux si tu t'y mets ! ^^
Merci beaucoup pour ton commentaire <3 
GueuleDeLoup
Posté le 20/02/2017
Oooooooh, c'est si chou Ery!!!! Trop d'amour dans cette petite scène.
C'est cool, tu as super bien représenté Lara je trouve, alors que moi j'avais l'impression de galérer à utiliser Guevara alors j'ai évité un max de la faire parler!
En tout cas, c'est super chouette, je suis super contente d'avoir lu ça X).
EryBlack
Posté le 20/02/2017
Hahahaha merciii Louuup ! Trop contente que ça t'ait plu, je l'ai posté sans le relire et je me suis réveillée ce matin en me disant "mais purée, ça strouve c'est de la merde" xD Surtout pour Lara justement, qu'est pas si simple à gérer ! Mais je crois que ce qui m'a aidée, c'est qu'au début j'avais du mal avec ce personnage et que j'ai appris à l'apprécier petit à petit, du coup j'ai bien observé son caractère ^^ 
Merci beaucoup pour ton retour du coup :D J'ai hâte de lire vos participations !! Je tords le coup à ce fichu commentaire de texte et j'arrive ! 
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