Chapitre XXIX : La Mère rose

Les Protecteurs d’Ixarian rentrèrent enfin chez eux. Une fois arrivés, Evannah et ses amis sentirent une odeur de feuilles sucrées que portait le vent. La fraîcheur frappa leurs poils et leurs cheveux mouillés. Grelottante, la jeune fille rabattit sa capuche.

Yrradan discutait avec ses collègues du sort de Lyzel. Evannah était assez étonnée qu’ils la laissent débloquer une situation dans leur monde. Leïvron, mais surtout Ixarian, détestait le système de Mitrisiane. Quand des regards dédaigneux foudroyèrent l’humaine, elle sentit davantage le poids de sa mission sur ses épaules. À la fin de l’entretien, le fénékos reçut l’autorisation de s’occuper d’elle jusqu’à son rétablissement.

Exténuée, Evannah désirait avant tout se reposer, mais elle savait qu’elle aurait beaucoup de mal à s’endormir. Elle pensait au Marionnettiste et à son sourire malsain avant qu’elle ne soit totalement sous l’effet de la drogue. Cette histoire la chagrinait encore et, cette fois-ci, la fit frissonner. Une poupée… Elle aurait pu être une poupée. Et quelle aurait été sa vie dans une prison de porcelaine ? Que deviendraient les filles condamnées à cet horrible sort ? Que ferait l’Ordre de la Protection de Clya ? Ces questions n’obtiendraient jamais de réponses.

Evannah songea à Lyzel et à Mosdrem qui guettait les âmes. Exposée à tous les dangers, l'humaine n’était cependant pas rassurée par la présence des lanternes blanches ancrées dans les troncs. Leur forte lumière rappelait celle d’un Enfant-Cristal.

Yrradan guida le groupe à travers la forêt. Les branches roses se torsadaient dans tous les sens et laissaient peu d’ouverture. Evannah espérait ne pas se perdre et suivait le meneur de très près. Ses yeux se régalaient des tons violacés du paysage et veillaient à ce qu’aucun pied ne se coince dans un creux. Les feuilles voilaient le ciel et s’agitaient comme des éventails.

Arrivés près d’une pente, Saphir proposa à Evannah de grimper sur son dos, mais elle refusa et assura qu’elle s’en sortirait très bien. Son état la complexait suffisamment. De plus, elle ne désirait pas être un poids de plus pour le guerrier blessé. Malgré la difficulté de la descente, elle réussit à suivre les autres. Alors qu’elle regardait toujours où marcher, elle entendit Iuka jurer d’admiration.

Le lac mauve d’Ixarian s’étendait devant eux. Ses eaux douces s’échappaient et tombaient dans le vide comme une chevelure. Des fénékos de tout âge se baignaient en chahutant, d’autres étaient installés sur une feuille qui s’étalait sur la surface. Des adolescents s’amusaient à sauter de très haut pour provoquer des explosions aquatiques. Yrradan leva les yeux au ciel et marmonna que ces imbéciles allaient se tuer un jour. Evannah se demandait comment ils pouvaient prendre un bain avec ce vent froid.

Le groupe descendit encore jusqu’à atteindre le bord du lac. Les branches s’affinaient et ne pouvaient accueillir que trois personnes sur leur largeur. Elles étaient aussi plus lisses et l’eau rendait leur écorce de pierre glissante. Evannah s’agrippa à la fourrure de Saphir, de peur de tomber dans le vide. Quand elle manqua de déraper, elle céda à la demande du yotora et monta sur son dos. Même sur lui, elle n’était pas rassurée et s’imaginait toujours que Saphir allait trébucher malgré ses griffes. L’humaine lui empoignait presque la peau et retenait son souffle.

Une tresse de branches ondulait au milieu des arbres et formait un pont entre le lac et un tronc où était creusé un tunnel éclairé de lanternes. Evannah se détendit quand le groupe y accéda. Elle leva la tête et s’aperçut que les cimes s’étaient séparées pour dévoiler un ciel rouge comme les framboises. Les nuages, plus foncés, le couvraient et rappelaient par leur grosseur ceux de Mitrisiane. Le cœur de l’humaine se serra en pensant à son monde natal. Le souvenir de sa routine pourtant ennuyeuse l’imprégna de nostalgie, comme si elle ne retrouverait jamais cette vie.

Pas un coin d’ombre n’était le bienvenu dans ce couloir. Construites avec des feuilles, les maisons coniques ou sphériques paraissaient si fragiles. N’importe quelle flamme pourrait les réduire en cendre en quelques secondes et une pichenette pourrait les faire tomber comme un château de cartes. Mais Yrradan affirma qu’elles ne craignaient pas le feu et qu’elles étaient aussi solides que la pierre des arbres. Quant aux habitants, ils vivaient jour et nuit dans la lumière. Ils observaient les étrangers avec curiosité, d’autres avec méfiance.

Yrradan s’arrêta sur une vaste place. Les branches s’entrecroisaient au-dessus d’eux, sur plusieurs étages. Des restaurants les bordaient et cernaient une grande bibliothèque. Des demeures de tailles différentes étaient perchées et abritaient des familles nombreuses. Des fénékos discutaient, les jambes se balançant dans le vide. Les plus jeunes jouaient et descendaient à toute allure vers le tunnel. Yrradan ouvrit les bras pour enlacer trois petites qui couraient vers lui.

– Père ! Père ! s’écrièrent-elles comme si elles l’avaient quitté depuis des années.

Yrradan embrassa ses filles, ému par leur accueil. Leur pelage de soie et leur parfum lui avaient manqué. Il ne voulait plus les lâcher, de peur de ne plus les revoir ensuite.

La plus jeune leva les yeux sur les nouveaux venus et les épia de la tête aux pieds. Ses deux aînées l’imitèrent et furent impressionnées par le lépokyr qui avait penché son museau sur elles.

– Pourquoi avez-vous amené une enfant des pluies, un coureur des mondes et un canidé des pierres ? demanda l’une d’elles.

Evannah était surprise par le vouvoiement. Elle savait que les fénékos étaient très stricts avec la politesse, mais elle ne pensait pas que les règles étaient les mêmes dans la famille.

– Parce qu’ils sont là pour nous aider, Euloryan.

– Mais pourquoi ? Les Protecteurs ont créé des lumières pour chasser les brumes noires ! Ce sont les autres peuples qui ont besoin de nous !

– Cette enfant des pluies permettra de mettre un terme à la catastrophe.

Les petites fénékos analysèrent Evannah. Une lueur d’espoir scintillait dans leur regard. Elles voulaient la fin de Mosdrem pour avoir leur père auprès d’elles et ce désir ajoutait une pression de plus sur la jeune humaine.

– Mais nos invités doivent se reposer, déclara Yrradan. La journée va être dure, demain.

– Ils vont dormir chez nous ? demanda la benjamine.

– Bien sûr que non ! Ils ne se sont pas préparés à ça. Je vais modeler les arbres pour leur faire des abris. Rentrez, maintenant. J’apporterai de la nourriture plus tard.

Les fillettes acquiescèrent et montèrent vers les maisons en courant. Quand ils apprirent qu’ils allaient manger, le groupe ne cacha pas leur enthousiasme.

Yrradan conduisit tout le monde dans un endroit assez espacé pour accueillir une nouvelle demeure. Il s’approcha d’un tronc et y posa ses mains. Quand il les retira, la pierre se déforma et une branche pointue poussa. Yrradan l’allongea et l’aplatit afin de façonner un dôme. La matière l’emprisonna et gonfla de plus en plus. Une fissure se dessina et s’élargit, puis le fénékos sortit.

– Voilà, ça suffira, dit-il, satisfait.

Evannah parcourut la coupole de ses doigts. À cause de sa finesse, elle douta de la solidité et donna quelques coups pour être rassurée. Effectivement, si un objet tombait dessus, il ne risquait pas de s’effondrer durant son sommeil.

La jeune humaine aurait voulu dormir dans une vraie maison, mais héberger des invités était une intrusion dans l’intimité des fénékos, même quand il s’agissait d’amis proches. De plus, les étrangers qui avaient l’honneur de partager un repas ou de passer une nuit devaient offrir des cadeaux en remerciements. Le groupe n’avait pas les moyens de leur fournir de la nourriture, des jouets, des décorations et des draps. Même assister aux tâches ménagères était impossible. Les hôtes devaient tous aider et tout le monde n’était pas en état.

Une fénékos aux longs cheveux cyan arriva, les bras chargés de paniers de fruits, de vaisselle et d’épices. Elle les déposa avant que son mari ne lui saute dessus pour l’embrasser. Pendant un instant, ils oublièrent qu’ils étaient entourés.

– Tu n’avais pas à venir, lui dit-il, toujours enlacé. Je m’occupais d’eux avant de te rejoindre.

– Tu sais très bien que je n’aurais pas attendu, susurra sa femme, souriante. Je ne voulais pas non plus te laisser préparer seul le repas.

Elle se blottit contre lui et ronronna comme un chat. Yrradan prit son visage entre ses mains.

– Nélyssan…, murmura-t-il, sérieux.

– Je le sais, répondit-elle en regardant les invités avec un certain jugement. Bon, tu me les présentes ?

Yrradan lâcha son épouse et se tourna vers le groupe.

– Nélyssan, voici Evannah, Saphir, Iukaluma et son frère Foudre Bleue. Ils étaient accompagnés d’une Enfant-Cristal qui a chassé les brumes noires d’Ermyr.

La fénékos observa les étrangers avec surprise.

– Eh bien ! fit-elle. Quelle drôle de bande ! Je ne comprends pas comment un yotora et une moadrin ont pu s’allier !

Saphir grommela.

– C’est une très longue histoire, répondit froidement Iuka.

– Et vous nous la raconterez pendant la préparation du repas !

Foudre Bleue inspecta la nourriture et gémit quand il ne trouva pas la viande.

– Les lapins de guerre sont carnivores, n’est-ce pas ? s’informa Nélyssan. Il n’y a malheureusement que des fruits. J’espère qu’il pourra faire un effort, car les animaux ne se présentent pas à nous.

– Il le fera, lui garantit Iuka. Chez les lépokyrs, le plus important, c’est d’avoir un espace pour courir.

Foudre Bleue s’éloigna pour chercher la moindre trace d’une proie.

Pendant la préparation du repas, les fillettes les rejoignirent malgré les protestations de leur père. Evannah se demandait pourquoi Yrradan ne souhaitait pas les voir tout de suite alors que leur séparation avait duré des semaines. Après le problème de Lyzel, il allait repartir aussitôt, c’était certain.

Au final, les enfants réussirent à convaincre les parents de rester et jouèrent avec Saphir. Nélyssan leur jetait des coups d’œil en cuisinant. L’une des petites, qui était Euloryan, s’approcha timidement du lépokyr qui poursuivait sa chasse. Il remarqua enfin sa présence et alla renifler son visage. Euloryan rit quand sa langue lui chatouilla les joues. Iuka sourit malgré l’indifférence qu’elle éprouvait face aux enfants.

Le couple discutait essentiellement de Mitrisiane et de son système. Evannah écoutait à peine leur conversation, mais ses oreilles ne pouvaient s’empêcher de réagir aux périphrases. Même si son monde avait connu des époques sans averses infinies, il était toujours considéré comme le Monde des Pluies par les fénékos. Evannah se demandait comment il serait baptisé si le déluge s’arrêtait une bonne fois pour toutes.

Les fénékos n’appelaient jamais les terres voisines par leurs vrais noms. Les prononcer était une appropriation ou une immense preuve d’amitié. Même Leïvron recevait un surnom de leur part. Ixarian était la seule dimension dont ils formulaient le nom et désigner leur race par d’autres mots était un signe d’aversion et d’exclusion. Pour les bannis, leur ancien foyer était baptisé la Mère Rose. Certains habitants insistaient pour que les étrangers l’utilisent, d’autres s’étaient faits à l’idée d’entendre « Ixarian » dans leur bouche.

Evannah s’accroupit près d’Yrradan. Une agréable odeur monta jusqu’à son nez et elle regarda les plats. Des récipients contenaient des compotes de fruits violacés ou des soupes de couleur pêche. Les verres se remplissaient d’un liquide pourpre et clair. Malgré ces couleurs insolites, Evannah salivait alors que son estomac criait famine.

– Ça te plaît ? demanda Yrradan. Nous avons fait en sorte de prendre les végétaux et les herbes les plus tonifiants. Et pour les Nebulas, j’ai ceci (il désigna une bouteille rouge). Nous en avons plein en réserve, nos filles étant – heureusement – toutes nébuliennes. Les crises surviennent beaucoup pendant l’adolescence. Elles sont encore jeunes, mais on s’y prépare déjà.

– Merci beaucoup, Yrradan. Mais je ne veux pas que mes amis et moi volions vos provisions. Votre famille est au moins au courant de notre arrivée ?

– Ne t’en fais pas pour elle. Elle comprend tout à fait. Contrairement à ce que les étrangers croient, les générations suivantes ne sont pas soumises aux précédentes. Même si ma famille n’était pas d’accord, je ne te laisserai pas dans un tel état. Et Ixarian ne manque jamais de nourriture.

– Ses parents sont adorables, renchérit Nélyssan. Ils ouvrent les bras à n’importe quelle espèce. C’est pour cette raison que je suis venue vivre avec la famille d’Yrradan après notre mariage.

– Votre famille n’a pas été triste de vous voir partir ? demanda Evannah.

– Oui, toutes les familles sont tristes de voir leurs enfants partir après leur union. Mais un mariage n’est pas un adieu. Je rends visite à mes parents de temps en temps.

– Tout est prêt, Nélyssan, déclara Yrradan.

– Parfait ! Venez manger, tout le monde !

Les autres s’agglutinèrent autour des plats qu’Yrradan et sa femme servirent. Les fruits étaient très sucrés, la plupart des mets comportaient quelques épices savoureuses. Un goût de fraise, de cerise et de litchi emplit la bouche d’Evannah qui était surprise de ne plus avoir faim après avoir vidé son assiette. Saphir reçut des onguents qu’il promit d’appliquer plus tard. Il ingurgita les élixirs que lui tendait Nélyssan. L’humaine but le calmant que lui avait donné Yrradan en pensant le vomir comme elle l’aurait fait avec n’importe quel médicament, mais le jus s’avérait aussi fade que de l’eau. Repue et débarrassée des douleurs, Evannah poussa un soupir d’apaisement.

La soirée se poursuivit dans la tranquillité et les bavardages. Nélyssan s’intéressa à l’histoire des étrangers qui s’étaient échangés des regards complices. Ils évoquèrent le moins possible les damorials et omirent le fléau dans Maciurim. Les deux guerriers restaient en retrait et adressaient peu la parole à la famille. À leur grand soulagement, le Protecteur ne se montrait pas trop curieux. La femme fénékos posait des questions pointilleuses, mais elle finit par garder le silence. Elle se contentait de hocher la tête et d’écouter son mari.

Euloryan, qui s’était absentée à la fin du récit, revint avec une lyre. Elle joua un morceau et plus personne ne parla. Même les arbres et le vent s’étaient tus. La musique berça l’âme de chacun qui oublia la raison de leur venue. Les notes montèrent dans le ciel et se lovèrent dans les rides de l’écorce.

La mélodie était très entendue dans les mondes de Synoradel. C’était une des rares qui avait quitté Ixarian. Evannah l’avait souvent écoutée dans ses heures de dessin à la bibliothèque.

– La Mère des Quatre, souffla-t-elle après la fin de la performance.

– Tu es passionnée par la musique ? demanda Yrradan, heureux de voir qu’elle connaissait cette célèbre mélodie.

– Oui, confirma Evannah.

– Oh ! s’exclama Euloryan, admirative. Est-ce qu’on peut vous entendre ?

– Euh… Je suis fatiguée.

– Et Evannah doit se reposer, décida Yrradan. La journée risque d’être très rude pour elle, demain.

La jeune fille fut soulagée de ne pas avoir à se dévoiler devant les autres, même si elle savait que son chant était travaillé. Elle était ensuite terrifiée d’apprendre que la soirée soit terminée et de se sentir plus proche des pouvoirs de Lyzel à chaque seconde. Harassée par toutes ces épreuves, Evannah mourait d’envie de se blottir dans des draps.

La famille emporta les récipients. L'humaine proposa son aide, mais Nélyssan le déclina et lui conseilla de se coucher. Une fois le sol débarrassé, les fillettes et leur mère souhaitèrent une bonne nuit au groupe. Saphir les remercia pour ce repas et enlaça les petites fénékos. Elles s’approchèrent du lépokyr qui baissa la tête vers elles et se laissa étreindre. Mal à l’aise avec les enfants, Iuka les salua d’un signe de la main et Evannah accepta leurs câlins.

– Mon père et vous faites une excellente équipe ! l’encouragea Euloryan, pleine d’espoir. Mes sœurs et moi sommes sûres que vous anéantirez les brumes noires !

– Oui, je le pense aussi, mentit la jeune humaine.

C’était Yrradan qui allait chasser Mosdrem. Elle, elle n’avait rien d’une héroïne. Elle n’avait jamais passé une formation pour protéger les autres. Elle n’avait aucune arme sur elle. Elle ne connaissait rien d’Ixarian et du mal qui le terrorisait finalement. Elle n’avait ni courage, ni force, ni foi.

Yrradan revint avec des draps et ordonna à ses filles de suivre leur mère. Elles l’embrassèrent et partirent aussitôt. Le fénékos tendit les couvertures à Evannah.

– C’est tout ce qu’on a. J’espère que cela suffira.

– Oh, oui ! Ne vous en faites pas. Merci beaucoup.

– Eh bien, bonne nuit, Evannah.

– Bonne nuit à vous aussi.

Yrradan monta sur les branches et disparut. Dans l’abri, Evannah plaça les draps de façon à les rendre les plus confortables possible. Ils étaient très légers et elle doutait qu’ils puissent la réchauffer. De toute manière, elle savait qu’elle n’allait pas dormir.

Saphir et Iuka n’avaient pas envie de se coucher. Ni de bavarder d’ailleurs. La moadrin pensait à Mosdrem qui avait surgi dans Ermyr et à son frère qu’elle ne verrait plus. Foudre Bleue s’allongea à ses côtés après avoir essayé de s’installer dans le dôme bien trop petit pour lui.

Comme elle s’y attendait, Evannah s’endormit avec beaucoup de mal. Les lumières blanches apportées par les fénékos l’éblouissaient et elle plaqua un morceau de tissu devant ses yeux. Saphir s’était couché devant l’entrée pour la protéger du froid, mais ce n’était pas l’unique raison qui la forçait à rester éveillée. Ses Nebulas se tranquillisaient durant la nuit et la douleur dans ses muscles s’apaisait.

Lorsqu’elle ferma enfin les paupières, les cauchemars s’acharnèrent sur elle. Elle rêva de son corps qui se changeait en porcelaine, devant le regard pervers du Marionnettiste. Elle appela ses Nebulas pour se téléporter, mais des fissures de lumière zébrèrent sa peau. Ses mains éclatèrent en mille morceaux. Alors que ses bras partaient en poussière, Evannah se réveilla en sursaut et en sueur. Le morceau de tissu avait glissé de ses yeux. À l’entrée du dôme, Saphir appliquait ses onguents avec une grimace.

La jeune fille se rallongea. Le sommeil l’évita le reste jusqu’au lever du jour. Ses pensées tournaient autour de Lyzel et de sa future traversée dans un désert de cristal.

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maanu
Posté le 24/12/2022
Encore de très beaux paysages :) Et c’est très sympa de découvrir tant de choses sur le mode de vie et les mentalités des fénékos ! Une étape de plus dans la traversée des mondes de tes personnages ;)

-« Que ferait l’Ordre de la Protection de Clya ? » -> c’est vrai qu’elle va nous manquer, Clya… Il était intéressant ce « personnage » :)

-« comme si elle ne retrouverait jamais cette vie. » -> j’ai l’impression que la grammaire de cette phrase n’est pas tout à fait correcte… Je crois que quelque chose comme « comme si elle ne devait jamais retrouver cette vie » marcherait un peu mieux ;)
-« N’importe quelle flamme pourrait les réduire en cendre en quelques secondes et une pichenette pourrait les faire tomber comme un château de cartes. » -> là aussi je pense que le temps ne fonctionne pas, on a l’impression d’être dans un récit au présent -> plutôt « aurait pu » que « pourrait », je pense ;)
-« Pourquoi avez-vous amené une enfant des pluies, un coureur des mondes et un canidé des pierres ? » -> très jolis, ces surnoms donnés aux différentes espèces, même si on comprend que c’est pas censé être des compliments… ^^
-« Quand ils apprirent qu’ils allaient manger, le groupe ne cacha pas leur enthousiasme. » -> il vaudrait sûrement mieux mettre les verbes au singulier, puisque le sujet c’est « le groupe » ;)
-« un endroit assez espacé pour accueillir une nouvelle demeure » -> « spacieux » conviendrait mieux
-« Même si ma famille n’était pas d’accord, je ne te laisserai pas dans un tel état » -> « laisserais »
-« Elle était ensuite terrifiée d’apprendre que la soirée soit terminée et de se sentir plus proche des pouvoirs de Lyzel à chaque seconde. » -> j’ai un peu de mal à comprendre cette phrase…
-« L'humaine proposa son aide, mais Nélyssan le déclina » -> « la déclina »
-« Le sommeil l’évita le reste jusqu’au lever du jour. » -> tu voulais dire « le reste de la nuit » ?

Le paragraphe qui décrit le cauchemar d’Evannah, à la fin, est très réussi ! :)
DraikoPinpix
Posté le 04/06/2023
Coucou !
Oui, je suis à la traîne au niveau des réponses. Même si j'ai lu tes commentaires il y a un moment déjà. Je te remercie encore pour tes remarques, elles me sont très utiles à chaque fois !
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