Chapitre XIII : Iuka (edit : 12/08/20)

Evannah n'hésita pas une seconde et Iila la guida chez Meïlaa, après lui avoir passé une lampe que lui avait donnée le Marionnettiste. Saphir les suivit de très près. La jeune humaine était de plus en plus nerveuse, mais elle ne pouvait pas s'opposer à la décision du yotora. Elle n'en avait pas l'intention d'ailleurs, car il était bien trop déterminé à rencontrer le moadrin.

- Et comment il va ? demanda-t-elle.

- Bien, mais un peu faible, répondit Iila, visiblement aussi inquiète qu'elle, mais Meïlaa est certaine qu'il sera bien vite en forme.

Le groupe arriva enfin devant la maison de Meïlaa. Le cœur de la jeune fille bondissait dans tous les sens. Elle alluma la lampe d'une main tremblante. Elle vit alors le lépokyr allongé près de l'entrée. Il sautilla vers elle, mais se figea à la vue de Saphir.

Le lapin grogna de rage et se rua sur le yotora. Ce dernier poussa Evannah et esquiva l'attaque. Sous sa forme animale, il montra ses crocs et resta immobile sans quitter son adversaire des yeux. Evannah se redressa, les paumes des mains écorchées. La lanterne était fissurée, mais éclairait encore les deux ennemis. La jeune fille regarda l’affrontement, impuissante.

- Saphir, ne lui faites pas de mal ! supplia-t-elle.

- Désolé, dit le yotora, mais lui, il est bien décidé à me tuer.

Le lépokyr se cabra en poussant un cri qui éclata dans toute la cité et fondit sur lui. Saphir reprit sa forme hybride, encaissa l’attaque avec sa main et asséna un coup de poing avec l'autre. Son adversaire chancela en gémissant et revint à la charge. Ses griffes fouettèrent l'air et manquèrent de crever l’œil valide de Saphir. Le yotora lui porta un coup de pied dans le flanc qui projeta le lépokyr comme un tonneau. Endolorie et enragée, la bête se redressa et émit un long hurlement. Ses signes et son regard devinrent lumineux, éblouissant les nilédias qui s'étaient agglutinés pour voir la lutte. Saphir se changea en loup et grogna férocement. Les deux ennemis chargèrent, leurs pattes tambourinant sur le sol.

Evannah serra les dents et les poings. Les larmes lui montèrent aux yeux. Seule la mort d’un des adversaires arrêterait le combat. Autour d’eux, la foule vibrante de consternation et de peur s’était reculée à cause de la clarté. Iila était tout aussi effrayée qu'eux. Désespérée, l'humaine se tourna vers les nilédias. L’un d’eux pouvait faire quelque chose, c’était certain. Elle aurait aimé sauter sur Saphir et le retenir, mais le lépokyr était dans une fureur incontrôlable.

- Arrêtez ! tonna-t-elle, secouée par la terreur, arrêtez !

Mais c'était inutile, aucun des deux ne l'écoutait. Le lapin fonçait à une vitesse extraordinaire sur Saphir et s'apprêtait à lui porter un puissant coup de patte.

- Foudre Bleue ! hurla une voix.

Une silhouette fine et imposante s'interposa devant le lépokyr. L'animal se cabra et mugit de rage. Il sautilla de droite à gauche, déçu. Ses signes et ses yeux revinrent à la normale.

- Pas maintenant, Foudre Bleue, ordonna la personne, plus calmement.

Le lépokyr arrêta de s'agiter et émit de longs cris plaintifs. Malgré les larmes qui l'aveuglaient, Evannah reconnut le moadrin qu'elle avait amené. Il se tourna vers elle et Saphir et lança un regard de mépris et rage. Le yotora s'avança vers lui et devint bipède à chaque pas.

- Comme c'est drôle ! ironisa-t-il, je ne pensais pas te revoir en vie !

- Moi non plus, rétorqua le moadrin sur le même ton, tu as bien eu plus de mal que moi, tas de débris !

Saphir grogna férocement et son ennemi posa une main sur une de ses lames qu'il s'apprêta à tirer. Evannah se releva et supplia :

- Non, arrêtez ! Ne vous entre-tuez pas !

Le moadrin la fixa intensément. Dans tout ce dédain, Evannah perçut une nuance de curiosité.

- Qu'est-ce que tu fous avec une humaine ? Tu l'as trouvée dans Maciurim ?

- Elle a atterri dans Ibyulis. Je l'aide dans une quête.

- Dis-moi, dit le moadrin en s'adressant à la jeune fille, comment t'appelles-tu ?

- Evannah et v...

- Iukaluma dysseïn Lune Dorée, se présenta le moadrin avec fierté.

- Luma ? résonna une voix enjouée, c'est donc une femelle moadrin ! Et quelle beauté sauvage ! Enchanté, Iuka. Je suis le Marionnettiste.

Le suvanel venait de surgir de la foule. Il se précipita sur la guerrière pour s'incliner devant elle. Mais elle eut un mouvement de recul face à son enthousiasme déplacé. Derrière lui se tenait Lyzel qui paraissait interdite. La moadrin les contempla, surprise de voir une si grande palette d'espèces.

- Le Marionnettiste ? répéta Iuka avec un sourire narquois, ce n'est pas quelqu'un comme moi que tu tiendras sous tes fils !

- Qu... quoi ? balbutia le suvanel, gêné, enfin, je ne pensais pas à...

- Et tu as un Enfant-Cristal avec toi, yotora ! Pourquoi est-ce que tu traînes avec tout ce monde ? Tu te crées une petite armée contre l'obscurité ?

- Lyzel et moi, nous vous avons trouvé dans les ruines, l'informa Evannah, votre lépokyr nous a conduits vers vous.

La moadrin l'ignora presque. Foudre Bleue s'assit sagement à côté de sa sœur. Mais les contractions de ses griffes trahissaient son impatience. Il ne détacha pas son regard haineux de Saphir. Ce dernier s’apprêter à rétorquer aux questions sarcastiques d’Iuka, mais Lyzel fut plus rapide :

- Je vois, vous vous connaissez, vous deux. Vous venez donc de Leïvron ? Qu’est-ce que vous faisiez là-bas ? Et comment êtes-vous arrivés ici ?

- Le yotora ne vous a rien raconté ?

- Non, il n'a pas parlé de vous, résuma Evannah, il nous a raconté le déroulement de sa mission et comment il a découvert l'obscurité dans Maciurim.

- Comment il a découvert l'obscurité dans Maciurim ? répéta Iuka, frappée par la surprise, mais enfin, c'est nous qui l'avons amenée !

Tout aussi étonnée qu'elle, Evannah recula d'un pas et lança un regard plein de doutes à Saphir. Le yotora resta de glace devant les réactions incrédules de chacun.

- Elle a raison, admit-il, Maciurim a des problèmes par notre faute. J'ai oublié certains détails de mon histoire.

- Et qu'est-ce que vous avez oublié ? demanda le Marionnettiste.

- J’aimerais bien vous le raconter, mais pas ici. Allons chez Meïlaa.

Le groupe jeta un coup d’œil autour de lui. La foule de nilédias s’était éparpillée dans la ville, mais quelques passants s’immobilisaient à la vue du lépokyr qui s’agitait. Iila les quitta en saluant Evannah d'un signe de la main. Meïlaa les accueillit, encore sous le choc de la bagarre. Les lampes s’éteignirent et la guérisseuse les aida à s’asseoir dans le noir. Une fois tout le monde installé, Saphir commença :

- Mon équipe et moi, nous nous sommes battus contre les moadrins. Nous étions tous des yotoras bêta et la situation était à notre avantage. Quand…

- À votre avantage ? le coupa Iuka, outrée, nos lépokyrs sont les plus robustes qui soient ! Vous n’aviez aucune chance contre nous !

- Je n’ai pas dit le contraire ! Mais toi et tes amis étiez fatigués. Nous avons encaissé vos coups sans problèmes.

- Mais c’est votre nombre qui a dim…

- Écoutez, intervint Lyzel avec un calme extraordinaire, personne ici ne veut entendre vos disputes. Nous voulons savoir ce qui s’est passé dans Leïvron.

Iuka grogna, agacée.

- Notre affrontement a été interrompu par l'obscurité qui a surgi dans Adandris, poursuivit-elle, tout s'était assombri, comme si une aile avait caché le soleil. Cette chose a dévoré nos amis et, le yotora et moi, nous l'avons fuie. Alors que nous courions pour sauver nos peaux, un portail vagabond s'est ouvert et nous l'avons traversé. Nous nous sommes retrouvés dans Maciurim, l'obscurité derrière nous. Peu après notre arrivée, elle s'est étendue et a emporté les cilynas aux alentours. Elle nous a oubliés et nous avons continué notre course jusque dans un lieu sûr. Mais nous avons été pris par surprise et nous nous sommes endormis.

« Je me suis réveillée dans une petite cellule de prison. Le yotora était en face de moi. Des cilynas nous avaient capturés pour avoir ramené l'obscurité dans Maciurim. Ils avaient tout fait pour éviter sa venue, mais nous avons tout gâché. Ils désiraient nous tuer. Ils auraient pu, mais ils n'avaient pas pris leurs précautions. Et la pire erreur de toutes avait été d'enfermer Foudre Bleue dans une cage réduite. Tout le monde sait qu'il ne faut pas emprisonner un lépokyr dans un endroit clos, normalement. Mais ces cons l'avaient oublié. Peu importe d'où vous venez, vous savez très bien que courir est vital pour un lépokyr. S'il reste immobile pendant des jours, il devient incontrôlable.

- Ah ! fit Saphir avec cruauté, c'est comme ça que nous tuons vos adelphes ! Une boîte à piques et quelques jours plus tard, votre monstre est empalé sur les murs !

- Toi, la ferme ou ce sont mes kasyars qui t'empaleront !

Saphir émit un grognement féroce. Evannah attrapa son bras qui s'était élancé sur la moadrin. Le yotora se ressaisit et Iuka raconta la suite :

- Bref, Foudre Bleue s'est énervé dans sa cage. J'ignore comment il s'est enfui, comme il était dans une pièce à part. Mais il a brisé les barreaux et tué les gardes. Il m'a retrouvée dans la prison et m'a amené les clés. J'ai récupéré mes kasyars et nous avons fui en laissant des morts sur notre passage.

« Mais nous n'avons pas couru vers un autre monde. Je désirais en savoir plus sur l'obscurité. Depuis notre arrivée, elle n'a pas quitté Maciurim et c'était l'occasion pour la rencontrer. J'étais consciente que je ne pouvais pas m'en débarrasser, mais je pensais faire quelque chose pour mes amis. Et surtout pour Ora, mon frère.

« Nous avons parcouru la dimension, mais c'est l'obscurité qui nous a trouvés. Ou plutôt, le monstre qui était à l’origine de tout ça. Affamé, il s'est précipité sur nous. Foudre Bleue et moi étions si près que nous avons pu écouter des voix familières perdues dans les ténèbres. J'ai entendu Ora m'appeler. Sans réfléchir, j'ai tendu une main vers lui, mais Foudre Bleue est tombé dans un ravin. La chute m'a assommée et je me suis réveillée ici. Nous avons eu la chance de franchir un portail vagabond.

Evannah désirait évoquer que c'était grâce à Lyzel et elle qu'Iuka était de nouveau sur pieds. Mais elle se tut, déçue par sa réaction précédente. Elle devrait chercher sa reconnaissance ailleurs.

- Et vous, Saphir, comment vous vous en êtes sorti ? s'enquit le Marionnettiste.

- Je n'ai pas eu besoin de qui que ce soit pour m'évader d'une prison. Mes pouvoirs de Nébulien m'ont servi à écarter les barreaux et à encaisser les lames des cilynas. Je me suis égaré dans Maciurim jusqu'à recroiser Losdrel -c'est ainsi que l'on nomme le monstre, moadrin. J’ai fui de nouveau ses tentacules, mais elles se sont ruées sur un village perdu. Plus tard, je me suis reposé dans une ville où j'ai rencontré une bande de cilynas cupides. Mon œil bleu les intéressait, vous savez combien Maciurim adore les couleurs. J'étais prêt à les tuer, mais Ellalym est intervenue. Malgré mes protestations, elle n'a pas voulu me laisser seul face à eux et elle s'est mise à danser. Sous le charme de ses courbes, les cilynas ont oublié pourquoi ils étaient là et sont partis. Ellalym m'a emmené chez elle, en sachant que j'étais l'un de ceux qui avaient amené le fléau dans sa dimension. À vrai dire, le sort de Maciurim l'importait peu. Elle m'a sauvé grâce à mon œil. "Ce serait tellement dommage de t'enlever une couleur aussi délicieuse", qu'elle m'a dit. J'ai fait sa connaissance et elle m'a parlé de ses Nebulas modifiées, Evannah, mais aussi d'Ixarian et des nilédias. Je suis devenu ami avec elle par la suite.

- De ses Nebulas modifiées ? reprit la jeune humaine, pleine d'espoir.

- C'est une pratique courante dans Maciurim, mais très méprisée.

- Et elle habite où ?

- 27, rue de l'Arc-en-Ciel.

- 27, rue de l'Arc-en-Ciel, répéta Evannah pour se le graver dans sa mémoire.

S'il y avait de la lumière, elle l'aurait écrit dans son carnet, mais finalement, ce n'était pas nécessaire.

- Le lendemain, je lui ai annoncé que je souhaitais me débarrasser de l'obscurité, continua Saphir, cela lui semblait absurde, mais elle m'a aidé à retourner dans mon monde. Après avoir distrait les gardiens, elle a volé le loup qui permet aux Leïvroniens d'ouvrir des portails. Je lui ai demandé de me mener vers les îles Garyon où se trouvaient des nilédias exilés, selon les rumeurs. Ma meute ne devait pas savoir que j'ai apporté la mort dans un autre monde. J'ai donc décidé de régler le problème seul jusqu'à ce que je tombe sur vous.

- Vous avez dit que vous voulez nous mettre en dehors de tout ça, lui remémora le Marionnettiste.

- C'est vrai. Si la situation se révèle impossible, je vous demanderai de partir, tous les deux. Mais ensemble, nous pouvons trouver une solution.

Evannah réfléchissait en quoi elle pouvait lui être utile. Ses Nebulas lui jouaient des tours et même si elle arrivait à contrôler sa nouvelle capacité, à part fuir, en quoi cela pourrait lui servir ? Elle n'était qu'une énième âme qui se perdrait dans les ailes de Losdrel.

- Je n'ai aucune envie de faire équipe avec un yotora ! protesta Iuka.

- Je ne t'ai jamais proposé de nous suivre, s'énerva Saphir.

- S'il vous plaît, intervint Evannah, vous devez vous allier ! Vos mondes sont en danger. Nous avons eu tous de la chance que Losdrel ne soit pas passé par d'autres portails vagabonds. Mais il le fera si nous nous disputons et ça ne sera pas Adandris et Ibyulis qui seront engloutis dans les ténèbres, mais Synoradel entier !

- Est-ce que tu sais que lui et moi serons punis pour trahison ? lui rappela Iuka, hautaine, si mon peuple apprend que j'ai coopéré avec un yotora, Foudre Bleue et moi serons jetés dans une fosse et ensevelis sous du plâtre.

- Je sais, mais c'est un risque à prendre pour secourir votre monde. J'ai pris un risque en me sauvant de Mitrisiane et j'ai trouvé une solution. Soit je restais dans mon monde et je finissais à Uvrenel, soit je partais, j'échappais à ma sentence, mais j'errais vers des lieux que je ne connais pas en m'exposant au moindre danger. Sans Saphir et le Marionnettiste, je serais encore perdue.

- Qu'est-ce que tu as fait de mal ? Tu as modifié tes Nebulas ?

- Oui et je souhaiterais redevenir Fluvienne, car je n'ai pas voulu être spéciale.

- Être Nébulien n'apporte rien de spécial. Tu peux naître Fluvienne et faire de grands exploits. Les plus célèbres moadrins étaient majoritairement Fluviens.

Evannah entendit Iuka se lever.

- Je vais poursuivre ma route seule, annonça-t-elle avec fermeté, je ne veux pas trahir Adandris. Je reviendrai vers elle et nous nous débarrasserons de ce fléau.

- Mais vous...

- J'ai dit : je ne vous suivrai pas !

Iuka quitta la pièce en claquant la porte. Evannah soupira, frustrée. La conversation étant désormais close, elle saisit la lampe à ses pieds et sortit de la maison à tâtons. Elle éclaira les alentours et aperçut Foudre Bleue. Le lépokyr ignora les caresses que lui donnait sa sœur et couina en direction de l'humaine. La moadrin le rappela à l'ordre. Evannah partit en lui lançant un regard désolé. Elle avait besoin d'être seule. Les ruines étaient l'endroit idéal pour penser.

Elle marcha en ruminant sa colère. Elle aurait aimé distribuer une paire de claques à Iuka, mais ce n'était pas une bonne idée. Et Foudre Bleue ne l'aurait pas apprécié. Evannah s'était attachée si vite au lépokyr et respectait un minimum sa sœur. Mais son égoïsme et sa fierté l'exaspéraient.

La jeune fille se retourna et vit Lyzel courir vers elle. Même si elle souhaitait s'isoler, la damorian était la seule qu'elle pouvait accepter à ses côtés en cet instant.

- Personne n'aurait réussi à les convaincre de s'allier, dit Lyzel.

- Je sais, ma tentative était stupide, rétorqua sombrement Evannah.

- Rien n'était stupide dans ce que tu as dit. Iuka ne voulait pas admettre que tu avais raison.

Un faible sourire apparut sur les lèvres de la jeune fille.

Elles avancèrent en silence dans les rues bruyantes et inquiétantes. Cette fois-ci, les lieux étaient infestés de personnes douteuses et infréquentables. Comme Evannah s'y attendait, une bande de nilédias les aborda brusquement.

- Salut, les gamines, s'écria l'un d'eux alors que ses compagnons ricanaient méchamment derrière son dos, vous visitez notre jolie cité ?

- Dégage, rétorqua froidement Lyzel.

Le voyou la saisit violemment par l'épaule et la força à le regarder dans les yeux. L'estomac d'Evannah se contracta et sa respiration se bloqua.

- T'as dit quoi, sac d'os ?

- J'ai dit : dégage !

- Mais vire cette lumière, connasse ! hurla un autre nilédia en se protégeant la figure.

Evannah éclairait intensément les bandits qui reculaient en grognant, le bras devant leur visage. Prête à prendre la fuite, la jeune fille tendit sa main vers Lyzel pour l'attraper, mais sa lanterne vola et se brisa contre un mur. Frémissante de peur, elle chercha le responsable dans cette obscurité soudaine.

- Quoi ? Tu pensais nous tuer avec ta lumière, gamine ? Attends, tu ne verras plus le soleil, maintenant !

- C'est vrai, ce n'était pas efficace comme tentative, admit Lyzel dans un calme forcé, mais peut-être que celle-ci...

Une puissante clarté blanche explosa comme une bombe. Evannah crut être aveugle. Les yeux fermés, elle vacilla jusqu'à Lyzel qui la retint. Les ténèbres étaient revenues et les bandits poussaient des cris d'agonie. Des boules de lumière apparurent et la damorian fuit dans les rues en tenant le bras d'Evannah. Elle ne prêta pas attention aux gens qu'elle bousculait et s'arrêta une fois dans les ruines. La jeune humaine reprit son souffle, le cœur tambourinant sous l'effet de la course et de la terreur.

- Quelle bande d'enflures ! pesta-t-elle, ils n'ont rien compris à leur exil ?

- Malheureusement, les nilédias ne se sont pas tous repentis, répondit Lyzel.

- Je vois. Et tu viens d'Ixarian. Comment as-tu pu vivre avec des gens pareils !

Evannah regretta aussitôt ses paroles qui avaient rembruni Lyzel.

- Beaucoup d'entre eux m'ont aidée depuis toute petite. Pour Ixarian, pour Leïvron, même pour Synoradel entier, je ne suis qu'une erreur. Je suis plus exilée que n'importe qui, mais les nilédias d'Ixarian m'ont donné une place.

- Je suis désolée, je ne voulais pas...

- Ce n'est rien.

Lyzel prit la main d'Evannah et l'emmena dans le bâtiment où elles s'étaient croisées, au matin. Elles sortirent par une autre porte et arrivèrent dans une rue déserte, parsemée de ruines. C'était comme si un missile avait ravagé cette partie de la cité. La route montait vers un endroit inconnu. Le vent murmurait entre les restes des maisons en répandant cette odeur de vanille et de plâtre. Des quartz poussaient sur les murs fissurés et sur la terre où serpentaient de petits cours d'eau. Evannah s'apprêta à demander à Lyzel où elles allaient, mais une lueur attira son regard dans une rue, sur la droite. C'était d'ailleurs la direction que prit la damorian.

La mousse cristalline dévorait les façades et des touffes d'herbes s'échappaient des craquelures dans le sol. L'endroit était humide et Evannah manqua à plusieurs reprises de glisser. La pente s'arrêta enfin et laissa place à un paysage de lumière. Une plaine blanche constellée de quartz s'étendait à perte de vue. La végétation dansait sous le vent et entourait un lac translucide. Les yeux d'Evannah s'accoutumèrent longuement à la clarté pourtant douce. Son cœur s'apaisa face à cette plaine. Les ténèbres l'avaient étouffée pendant tout ce temps. Plus Evannah l'observait, plus elle désirait à tout prix quitter ces souterrains. Elle soupira d'admiration.

- Je viens ici quand j'en ai besoin, lui expliqua Lyzel.

Égarée dans sa contemplation, Evannah l'avait à peine écoutée. La damorian lâcha sa main et s'avança dans l'herbe. L'humaine la rattrapa et toutes deux arrivèrent près du lac. Des rochers couverts de plantes lumineuses dominaient le fond. Parmi les algues nageaient une grande variété de poissons. Evannah comprit que les nilédias s'y aventuraient pour pêcher, les yeux bandés et le troisième sur leur poitrine ouvert. Mais seuls les plus courageux se dévouaient à cette tâche, car, même s'ils étaient protégés, leur peau subissait des dommages à cause de l'éclairage.

Lyzel s'assit dans l'herbe et invita Evannah à faire de même.

- Je ne pensais jamais voir un endroit aussi beau, s'émerveilla la jeune humaine en se posant.

- Mitrisiane n'a pas de tels endroits, n'est-ce pas ? demanda le damorian.

- Non, pas vraiment... Si tu t'en souviens, ce n'est pas un monde si beau. La pluie n'arrête pas de tomber, mais le soleil se pointe une fois par an. Mais ce n'est pas un jour de joie. Tout le monde sort, fête ce jour et provoque un sacré bordel. Les immeubles se ressemblent tous, comme les gens d'ailleurs. Les rues sont trop étroites et le ciel n'est jamais dégagé. L'air ne sent pas la vanille comme ici, mais pue l'essence et la poubelle. À vrai dire, je n'ai jamais eu de vie là-bas.

- Mitrisiane possède d'immenses serres qui protègent les fleurs des averses, n'est-ce pas ? Ton monde a une grande variété de plantes qui fait rêver les damorians !

- Oh ! c'est sûr... Je sais que vous aimez beaucoup les fleurs. Ma mère m'a emmenée chez un fleuriste pour en déposer sur la tombe de mon frère. Elle était... assez mal à l'aise quand c'était un damorian qui lui avait vendu les fleurs.

- C'est compréhensible.

Evannah lui répondit par un silence gêné. Dire que ses parents n'aimaient pas tellement les damorians était un euphémisme. Ils haïssaient les damorians. S'ils apprenaient que leur fille s'était attachée à l'un d'eux, ils la renieraient. Et encore, être Nébulienne suffisait.

- Tu avais un frère ? s'enquit Lyzel.

- Oui, il s'appelait Erwin et il était mon frère jumeau. Contrairement à moi, il était né Nébulien et pouvait contrôler le sang. Il avait tué notre chien quand il avait quatre ans. Les Veilleurs de Mitrisiane l'ont condamné à Uvrenel. Je ne me souviens plus de son visage, mais je me souviens de la douleur de sa perte. C'était comme arracher une partie de mon âme. Même s'ils essayent chaque fois de me faire croire que tout va bien, mes parents ne s'en sont jamais remis. Je suis sûre que... qu'ils voyaient en lui un avenir brillant. Il était si doué pour son âge. Moi je n'ai rien d'une gagnante.

- Mais... tu sais chanter ! Le chant est un art merveilleux !

- Ça n'a aucune importance. Chanter, c'est bon pour finir à la rue, comme le dit ma mère. C'est drôle, mais finalement, j'y suis rien qu'en l'ayant écoutée.

- L'avenir est inexistant, c'est nous qui le construisons. Tout le monde sait qu'il n'est pas écrit et qu'il ne peut être vu. Tu peux le façonner comme tu le veux, Evannah.

- Tu es très optimiste pour quelqu'un qui a vécu hors de son monde.

- Parce que nous savons que Camoren n'est pas morte. Elle vit en nous et ses graines que nous parsemons écloront dans tout l'univers. Camoren est un fruit qui ne pourrira pas sur la branche de l'Arbre des mondes, Synoradel.

Elle récitait. Pour Evannah, c'était juste poétique.

- Nous avons grandi dans l'espoir, poursuivit-elle, pour la plupart d'entre nous. Ma mère me disait que Camoren ne mourra pas tant que les fleurs continueront de pousser, que nous sommes les tentacules de Jalnahis.

- Alors c'est vrai ? Camoren a laissé un Parasite entrer ?

- Qu'est-ce que tu connais de notre histoire ?

- Je sais juste que Jalnahis était un Parasite en forme de pieuvre couverte de roses. D'après ce qu'on m'a dit, ses tentacules ont traversé des portails et ses fleurs rendaient les Furies rebelles et faisaient disparaître les Gardiens Brumeux. Puis, Leïvron et Pémoré ont attaqué Jalnahis. Après l'avoir tué, ils sont ensuite partis sous ordre des Gardiens Brumeux. Et... Camoren a été détruit.

Une histoire bien trop irréaliste. Comme elle n'était pas née avant cet événement, Evannah se demandait si la vérité n'avait pas été ensevelie par la haine que les autres mondes portaient envers les damorians. Rendre des Furies folles... qui aurait pu faire ça ? Les Furies dominaient Uvrenel. Elles seules savaient ce qui s'y trouvait là-bas, mais aucune d'entre elles ne le dirait. Selon les rumeurs, celles liées à Camoren auraient révélé l'apparence d'Uvrenel. Mais personne ne connaissait aujourd'hui les secrets de la prison de Synoradel.

- Plus précisément, Jalnahis a été créé par Handor, notre Ami à Tous, celui qui prenait soin de Camoren, expliqua Lyzel, il voulait étendre notre jardin, rendre Synoradel heureux. Mais... se soulever contre l'autorité des Gardiens Brumeux, les protecteurs de Synoradel, c'est mal, n'est-ce pas ? Tuer l'un d'entre eux était impensable, mais Handor a utilisé leur unique point faible : les Parasites, ces monstres géants et étranges qui pompent l'énergie du monde pour grandir. Attaquer une Furie est déjà un acte immonde. Le projet de Handor était incompréhensible, même pour nous. Mais beaucoup continuent de croire qu'il avait une bonne raison.

Pour Evannah, Handor n'avait eu aucune raison. Elle en déduisait qu'il n'était qu'un utopiste assoiffé de pouvoir. Les Gardiens Brumeux protégeaient Synoradel. Ils avaient abattu des Parasites et sauvé des peuples de leur perte. Ces maîtres de vapeur se mêlaient aux mortels qu'en cas d'immense catastrophe. Les problèmes de Losdrel étaient trop petits pour eux. Du moins, pour l'instant.

- Tu... tu étais avec tes parents quand Losdrel s'est déchaîné ? s'enquit Evannah en sachant qu'elle touchait un sujet sensible.

- Mon père est mort dans la destruction de Camoren et ma mère, quand j'avais seize ans, répondit Lyzel sur un ton neutre.

La jeune humaine n'osa pas poser d'autres questions, même si elles désiraient se faire entendre.

- Evannah, je voudrais te suivre, annonça Lyzel.

- Ah bon ? Je pensais que tu ne voulais plus revoir l'obscurité.

- Mes amis Alaïa et Niyen sont dans Ixarian. Quand j'ai vécu là-bas, ils étaient les seules personnes vers qui je me tournais lorsque j'étais mal. On s'est toujours soutenus dans notre exil. Je dois les retrouver et savoir ce qu'ils sont devenus.

- J'espère qu'ils vont bien, Lyzel. Je veux bien que tu viennes avec nous.

Elle esquissa un sourire pour la remercier et s'allongea. Evannah l'imita et contempla les cristaux qui poussaient sur les hautes parois de la caverne. De là où elle était, ils s'apparentaient à des étoiles et formaient des constellations irisées. Son imagination se déchaîna et lui montra des lapins, des renards volants, une pieuvre et un bateau de fleurs. Dans Mitrisiane, les nuages gâchaient ce plaisir et n'égayaient pas les cieux de diverses formes.

Plus tard, Evannah se leva en entendant Foudre Bleue hurler dans les ruines. Intriguée, elle sortit de ce rêve de cristal, Lyzel sur ses talons, et alla à la rencontre du lépokyr.

L'attention du lapin était focalisée sur un des étages de l'immeuble. Les jeunes filles plissèrent les yeux, mais ne perçurent rien.

- Quelqu'un est ici, visiblement, fit remarquer Lyzel.

- Des nilédias peut-être ? J'espère qu'on ne va pas de nouveau tomber sur de sales types.

- Peut-être, mais je pense qu'ils se seraient déjà occupés du lépokyr.

- Allons voir !

Evannah marcha vers le bâtiment avec appréhension. Réticente devant cette idée, Lyzel la suivit quand même. Elles montèrent prudemment les escaliers et ne virent personne à l'étage. Excepté un étrange mur qui ne s'y trouvait pas.

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Alice_Lath
Posté le 13/10/2020
"Le yotora s'avança vers lui et devint bipède à chaque pas." => Cette tournure me turlupine haha, je ne la trouve pas hyper élégante
"Excepté un étrange mur qui ne s'y trouvait pas." => Pareil pour la dernière phrase haha, comment elles pourraient voir un mur qui ne s'y trouve pas ?
Ce chapitre est assez long et plutôt intéressant je dois dire. En revanche, j'avoue que j'ai été perdue vers la moitié, sous l'avalanche de noms, d'espèces, de lieux, de dieux etc, si bien que j'ai lu l'intervention de Lyzel sans réussir pleinement à faire des liens avec ce qui avait été dit dans les chapitres précédents.
Sinon, héhé, je ship toujours autant Lyzel et Evannah, bien sûr héhé, et jsuis contente qu'elles partent en mission ensemble ! Et le combat de Saphir avec le lapin géant hahaha, jsais pas pourquoi, mais j'ai trouvé ça plutôt cocasse
DraikoPinpix
Posté le 13/10/2020
"Excepté un étrange mur qui ne s'y trouvait pas." Si, si ! Il y a un mur, mais avant, il n'y était pas. Je retravaillerai ça pour plus de clarté.
Pour les noms, je me répète, mais pour la correction, je m'en chargerai (j'ai déjà plusieurs idées pour réduire le nombre).
Ah oui, c'était couru d'avance qu'elles allaient partir ensemble ^^ Puis j'aime les lépokyrs, mais écrire les scènes avec, j'avoue que ça me fait rire aussi ^^
Xanne
Posté le 24/06/2020
Un chapitre beaucoup plus long que les autres, j'ai été un peu surprise d'en lire autant ^^
J'aime bien les chapitre longs, mais tu m'avais habitué à des chapitres plus courts. L'exposition est très (trop?) longue, il y a énormément de choses à emmagasiner. Pour un univers aussi riche que le tien, ce n'est pas étonnant, mais avec ce chapitre j'ai un peu l'impression de lire des gens qui racontent leur vie... Ne le prends pas mal stp *sorry*

"mais Foudre Bleue est tombé dans un ravin" Entre la chute d'Evannah et le lépokyr qui tombe dans un ravin, ça me rappelle un peu l'effondrement des arches dans La Passe Miroir.

"Malgré mes protestations, elle n'a pas voulu me laisser seul face à eux et elle s'est mise à danser. Sous le charme de ses courbes, les cilynas ont oublié pourquoi ils étaient là et sont partis." C'est bizarre comme réaction. Pourquoi ils ne sont pas restés plus longtemps? ^^

"Evannah réfléchissait en quoi elle pouvait lui être utile." C'est vrai que pour l'instant, elle ne fait pas grand chose. Elle est déterminée, mais elle ne passe pas vraiment à l'action. ça viendra sûrement par la suite.

" si mon peuple apprend que j'ai coopéré avec un yotora, Foudre Bleue et moi serons jetés dans une fosse et ensevelis sous du plâtre." Entre ça et se faire manger par Losdrel, son avenir ne me paraît pas très radieux x)

"Evannah éclairait intensément les bandits" Way to go, Evannah! :D

Ce chapitre est malheureusement trop long à mon goût... Pourquoi ne pas l'avoir coupé en deux?
Je vais le relire à tête reposée et te faire part de mes commentaires pour la fin du chapitre. Je reviendrai bientôt, promis! ^^
DraikoPinpix
Posté le 24/06/2020
Coucou ! Tu avances bien =D, ça fait plaisir.
En effet, lui, il est plus long. Comme l'action s'enchaînait tout de suite, j'ai pas coupé, du coup. Le groupe se forme et chacun raconte ce qui s'est passé.
Quant à la danse de l'amie de Saphir, c'est parce que c'est son pouvoir de Nébulienne :3
Oui, au début du roman, Evannah est passive. Elle prend les devants plus tard. :)
A bientôt, alors !
Xanne
Posté le 25/06/2020
Salut!

Je continue mes commentaires de la dernière fois :)

"Quelle bande d'enflures ! pesta-t-elle, ils n'ont rien compris à leur exil ?
- Malheureusement, les nilédias ne se sont pas tous repentis, répondit Lyzel."
Ce passage est beaucoup plus clair que le "pour elle, l'exil était une blague" d'il y a quelque chapitre (je ne sais plus si c'est la formulation exacte). Cette fois on comprend pourquoi les filles ont cet avis sur les nilédias. Avec la situation qu'elle viennent de vivre, c'est plus facile de s'identifier à elle.

Je ne sais pas si ma question a du sens, mais en quelle année se passe le roman? C'est la phrase "C'était comme si un missile avait ravagé cette partie de la cité" qui m'a fait tiquer. De ce que je sais (et ce n'est pas grand chose XD), les missiles ont commencé à être mis au point pendant la seconde guerre mondiale. Du coup je me suis posé la question de "l'époque" dans Synoradel... Mais ce n'est qu'un détail.

Un peu de nature et de lumière avec le paysage de cristal après tant de chapitre dans le noir, ça fait du bien ^^

"La pluie n'arrête pas de tomber, mais le soleil se pointe une fois par an." Je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec le stéréotype de "il fait toujours moche en grande Bretagne" XD
"Les rues sont trop étroites et le ciel n'est jamais dégagé. L'air ne sent pas la vanille comme ici, mais pue l'essence et la poubelle." Je viens de me téléporter dans le métro parisien. Bon, j'arrête les réflexions débiles ^^'

J'ai comme un présentiment que nous allons croiser Erwin à un moment de l'histoire... Mais peut-être que je me trompe et que ce paragraphe est davantage là pour approfondir la relation amicale entre les deux filles qui partagent des informations sensibles et intimes. J'ai la méchante habitude de voir des fusils de Tchekhov partout.

J'ai bien aimé le débat sur l'art du chant et son (in)utilité.

"Elle récitait. Pour Evannah, c'était juste poétique." Je trouve la formulation du début un peu maladroite...

"tant que les fleurs continueront de pousser, que nous sommes les tentacules de Jalnahis." Au début, je n'ai pas compris comment on peut passer des fleurs au tentacules. Ce passage m'a vraiment surprise. D'un autre côté, il invite à lire la suite pour trouver une explication. J'ai lu ce passage pour la première fois hier soir et j'ai pensé "je vais faire des rêves très bizarre cette nuit". Mais maintenant (le lendemain) je comprend un peu mieux ce que tu as voulu dire ^^ Mais j'ai dû me reporter plusieurs fois au lexique pour bien tout saisir.
"ses fleurs rendaient les Furies rebelles et faisaient disparaître les Gardiens Brumeux" What? Je n'ai pas compris comment des fleurs peuvent rendre les furies rebelles... En y réfléchissant, ce passage m'a fait penser à la citation dans hunger games "it must be very fragile if a handful of berries can bring it down".
Peut-être que ces fleurs sont bien plus puissantes que l'on ne l'imaginait? Ou peut-être que le confinement a eu des effets néfastes sur mon cerveau et que je vois des dangers potentiels partout....
(Parenthèse: suis-je la seule qui lit et interprète différemment depuis cette période particulière? ^^)

Direction le chapitre suivant. Des murs qui n'existent pas, ça défie ma logique. Je veux une explication! ^^
DraikoPinpix
Posté le 25/06/2020
Dans Mitrisiane, l'époque est contemporaine à la nôtre. Il y a quelques changements au niveau technologique.
Quant à Jalnahis, c'est une pieuvre dont les tentacules sont des roses (je l'ai dit ?) et leur puissant parfum rend les Furies rebelles (donc, il ne fallait pas les sentir). Je ne dis rien concernant tes théories =D
Merci pour ton appréciation ! Elle m'est toujours utile pour une une correction finale.
DraikoPinpix
Posté le 25/06/2020
" "La pluie n'arrête pas de tomber, mais le soleil se pointe une fois par an." Je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec le stéréotype de "il fait toujours moche en grande Bretagne" XD"
Baaah... j'habite dans les Pas-de-Calais, donc niveau pluie, on est servis aussi XD
Xanne
Posté le 25/06/2020
Ok pour la pieuvre avec les tentacules de roses :) En revanche, l'histoire du parfum puissant ne ressort pas assez dans le chapitre à mon goût...

Pour les théories, je ne m'attends pas à une réponse dans les commentaires, bien au contraire :) C'est surtout pour te montrer à quel moment je commence à formuler des attentes au fil de la lecture. J'aime bien quand l'auteur/l'autrice fait des promesses dans les premiers chapitres et que je "trouve" ou "interprète" des indices, même si c'est à côté de la plaque ce que je raconte. XD
DraikoPinpix
Posté le 25/06/2020
Oui, après, c'est toujours intéressant quand les gens se disent "tiens, je me demande s'il va se passer ça", "c'est bizarre, là", car je peux voir que certaines choses fonctionnent.

Okay pour Jalnahis, j'insisterai la prochaine fois :)
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