CHAPITRE X : LE REVENANT

Grahann était accoudé au comptoir du Chariot, dans un secteur malfamé souvent appelé « Le Trou » par ses habitants, en raison de sa réputation douteuse. Il se situait sur la rive sud de Nisle, non loin du quartier malodorant des tanneurs. Le Darrain s’était envoyé une bouteille de sang à La Vieille Douane et son vagabondage nocturne l’avait fait échouer là. Le parfum sucré de la fille rencontrée ce soir lui piquait encore les narines. Il rêvassait, traçant mentalement le contour de ses lèvres pulpeuses, les courbes de son corps, les lignes folles de ses cheveux bouclés. Ils avaient bu un verre et ils avaient dansé ; la belle lui arrivait au nombril. Lorsqu’il avait essayé de l’attirer contre lui, elle l’avait quitté. Après, il n’avait plus trouvé la volonté de dormir.

De grands gaillards à la peau brune levaient des yeux perplexes vers lui. Ils se demandaient certainement comment ce géant pouvait se trouver dans un tel état d’ébriété, si tôt dans la matinée, alors qu’eux s’envoyaient un petit remontant avant le travail. Grahann était connu ici. La raison de sa présence en ces lieux n’était pas à rechercher dans l’aventure avec cette fille. Il était venu la veille et il reviendrait probablement le lendemain, comme un noyé jeté sur le rivage, puis réaspiré dans l’immensité de l’océan. Cette aube, il était hanté par sa nouvelle conquête. Demain, il y penserait moins.

La clarté vive envahissait la taverne. Les formes devenaient floues, le contour des clients se fondait avec les tables, les chaises, les ardoises et les tonneaux. Grahann se maudissait d’avoir laissé traîner cette soirée. Il faisait jour ; pour rentrer chez lui, il devait affronter le soleil d’été et ses rayons brûlants. Même dans l’obscurité, ils piquetaient sa peau comme autant d’aiguilles invisibles. Grahann finit son verre, tira ses gants sur ses mains noueuses jusqu’aux coudes, referma les derniers boutons de son manteau, vissa son chapeau sur son crâne chauve, déroula avec soin les voiles noirs autour de son cou puissant et de son visage. La vieille tavernière lui adressa un sourire de connivence. Las, il tituba vers la sortie, se baissa et pivota légèrement pour faire passer ses larges épaules à travers la porte.

Dehors, le vacarme dissonant de la ville rebondit dans sa caboche embrumée. Ses paupières papillonnèrent. Un long moment s’écoula avant qu’il ne se décide à s’engouffrer dans ce nuage blanc. Il évita la bruyante place du marché du Trou, et emprunta les artères parallèles plus sombres, plus supportables. De la démarche d’un homme ivre, il franchit le pont en bois bringuebalant qui enjambait La Savoureuse. Perdu dans ses pensées, il traversa le quartier des tanneurs en direction de l’Entrepont.

Grahann s’imaginait déjà étendu entre les draps, lorsqu’il se figea, le souffle coupé. Il avait fait un détour sans s’en rendre compte et se trouvait maintenant sur les quais. Ses cœurs se serrèrent l’un contre l’autre : devant lui se tenait le fantôme d’un vieil ami à lui.

Des bonhommes costauds déchargeaient les marchandises d’un bateau et les déposaient sur une charrette qui lui obstruait la vue. Or, Grahann était grand, très grand même. En se dressant sur la pointe des pieds, il éleva son regard au-dessus des caisses empilées et des têtes des marins. Il avait la nette impression que son ami se tenait vraiment là, appuyé contre un tonneau, les bras croisés, discutant nonchalamment avec un jeune humain aux cheveux châtains, au milieu de l’agitation. C’était impossible bien sûr ; Hjartann avait péri à Galmeric, pendant la guerre des Ulynes. Un manouvrier le bouscula avec un regard sombre et un cavalier fit un écart pour l’éviter.

« Hé, toi ! L’ivrogne ! Déguerpis ! » le héla un marin en gesticulant.

Grahann n’avait cure de ces remarques ; il ne détachait pas ses yeux de la silhouette qui s’éloignait. L’alcool ingurgité au cours des douze dernières heures lui montait à la tête. Il grogna comme un gros chien qu’on dérange, en montrant ses canines pointues. Il devait faire peur ; le marin fit un bond en arrière et s’écarta en maugréant. Grahann reporta son attention sur le spectre qui quittait l’Entrepont. Quel fou ! Il n’avait rien tenté pour l’aborder ! Alors il nagea dans la foule et, même si c’était tout à fait irrationnel, il cria son nom.

Hjartann se retourna.

Grahann hoqueta, la main sur le ventre, comme s’il encaissait un coup de poing dans l’estomac. C’était lui. Son portrait tout craché.

Sa tête tournoyait. Il fit un pas de côté, se rattrapa de justesse à une charrette. Son imagination lui jouait des tours ! Il porta la main à son front, luttant pour contenir les bribes de souvenirs qui se fracassaient contre son crâne, telles des vagues déferlantes. Enfin, il releva les yeux.

Hjartann était toujours là, le visage lumineux, fendu d’un sourire irrésistible. Très maigre dans son costume de voyage. Sans voile. Les cheveux décoiffés et couverts de poussières. Les joues creusées, le teint hâlé, on aurait dit un Olmien. C’était bien lui. Et son apparente fragilité lui conférait plus de charme qu’auparavant, si c’était chose possible. Grahann restait pétrifié. Hjartann vint à sa rencontre, tout sourire, évitant les caisses, les câbles et les tonneaux.

Ses canines étaient limées. Je divague, ce n’est pas lui. Ça ne peut pas être lui.

Ils ne se quittaient plus du regard.

Grahann s’approcha de l’esprit, le saisit par les épaules à bout de bras pour s’assurer de sa consistance et quand il sentit son corps réel sous ses doigts, il éclata de rire. Un rire clair, aigu, dément. Des passants se tournèrent vers lui.

« Hjartann, c’est pas possible ! » s’exclama-t-il.

Il l’attira contre lui et le serra fort dans ses bras, peut-être pour contenir son émotion, peut-être pour vérifier que ce corps existait bel et bien. L’instant d’après, il repartait d’un fou rire incontrôlable.

« Je crois que j’ai bu trop de vin la nuit dernière », dit-il en essuyant une larme. Il s’écarta d’un pas, pressant ses épaules rachitiques dans ses mains puissantes. « Est-ce que je rêve ? N’es-tu pas juste un esprit ? Un fantôme venu me tourmenter ?

— Grahann, mon ami ! Non ! C’est bien moi, je suis revenu. »

Ils retombèrent dans les bras l’un de l’autre.

« Quel hasard, je parlais de toi. Je te présente Meghi », dit Hjartann en se tournant vers son compagnon resté en retrait qui examinait Grahann d’un air dubitatif.

Grahann plissa les yeux en direction du gaillard qu’il désignait. Le travail avait marqué ses traits réguliers, malgré son jeune âge. Son regard s’attarda un instant sur le chicot à la place de la canine inférieure gauche. Des sourcils bien tracés lui conféraient en revanche une expression de vigueur et de volonté, impression renforcée par l’éclat vif de ses prunelles bleu sombre.

« Cela est tout bonnement incroyable ! fit Grahann en ignorant le garçon. D’où débarques-tu ainsi ? Du Royaume de Nîm ? »

Il gratta son crâne chauve, en secouant la tête. Hjartann s’esclaffa. Ce rire clair. Il ne pensait plus le réentendre. Il faillit lui arracher une nouvelle larme.

Grahann se reprit : « Tu es donc revenu de cet enfer ! Je n’arrive pas à le croire. Viens ! Viens avec moi, avant que ton spectre ne s’évanouisse, une fois encore, dans les premiers rayons de midi. Si tu es bien réel cette fois-ci, accompagne-moi jusqu’à mon atelier. »

Hjartann échangea quelques mots avec Meghi ; tous deux lui emboitèrent le pas. Grahann ne pouvait s’empêcher de jeter des regards furtifs vers son ami, à mesure qu’ils laissaient les quais derrière eux et avançaient dans les ruelles lumineuses, craignant qu’il ne disparaisse à chaque croisement. Était-il devenu fou ? Ses sens le trompaient. Vivait-il dans une sorte de rêve, né des vapeurs de l’alcool ? Ce ne serait pas la première fois après tout : des fantômes le tourmentaient sans relâche. Tous ses amis qui l’avaient quitté trop tôt. Endonin qui s’était donné la mort. Sa fille Dyann, emportée par une malformation du cœur pendant la métamorphose. Et Tyrhann, Nimann, Hjartann, tous ses cousins fauchés sur le champ de bataille — Hjartann se trouvait-il bien en face de lui ? Non, non, Grahann ne pouvait le croire. Souvent il passait ses nuits avec eux. Il leur parlait ; ils lui répondaient parfois. Aux premières lueurs du jour, ils s’évaporaient. Il fallait se rendre à l’évidence : son meilleur ami était mort à la guerre plusieurs années auparavant. Il se réveillerait demain soir et Hjartann ne serait plus là.

Ils tournèrent à droite, longèrent les hangars de marchandises attenants à l’Entrepont, bifurquèrent dans une ruelle et gravirent la volée de marches d’un vieux bâtiment à colombage. Grahann poussa la porte de son atelier, où flottait une odeur familière d’alcool et d’huile de lin. Des sculptures de toutes tailles étaient entreposées partout et des toiles inclinées le long des murs. Le peintre désigna des coussins fanés abandonnés au milieu du désordre, sur les tapis tachés de vernis qui se chevauchaient. Son cousin se déchargea de ses sacs. Grahann retira ses gants, son foulard et sa veste qu’il jeta sur un tabouret dans l’entrée. Il partit à la cuisine, parlant aux statues autour de lui. Elles constituaient toutes une présence avec qui il partageait cet univers isolé.

« Vous vous rendez compte, leur dit-il, c’est une nuit faste. Il est temps de déboucher une bonne bouteille de sang. Mon cousin Hjartann est revenu. Il est revenu d’entre les morts ! »

Comme il faisait jour, il n’avait pas cœur à réveiller sa servante. Jamais il n’oublierait les goûts de son cousin : il fit chauffer sa meilleure cuvée de Sangnel, assaisonné de menthe et de thym. La langue roulée entre ses canines pointues, il filtra le liquide et le transvasa dans une carafe. Il omit presque de préparer un gobelet de vin pour le garçon. En revenant dans l’atelier, il ne put s’empêcher de boire une gorgée de sang à même la cruche, avant de remplir les coupes en métal posées au sol. La table était occupée par une multitude de personnages en céramique, représentant des créatures déformées, au corps d’homme et à tête d’animal, inspirées de la représentation des Trois. Il se laissa tomber sur un coussin ; le parquet craqua. Son cousin s’agenouilla en face de lui. Grahann se retint de saisir un fusain. Avec une considération toute professionnelle, il détailla ses yeux vert clair semés de points bruns, animés par un regard vif, ses tempes régulières, ses lèvres sinueuses.

« J’ai l’impression que ce n’est pas réel, finit-il par dire. Je n’arrive pas à croire que tu sois là, devant moi, vivant ! Ne suis-je pas en train de boire un verre avec un fantôme ? J’ai passé tant de soirées… Tant de soirées… »

Sa voix s’éteignit sur ces mots. L’émotion dont Grahann avait triomphé jusque-là le submergea et il porta la main à ses yeux.

« Je suis moi-même surpris de te croiser ivre, déambulant dans les rues, sous le soleil !

— Je connais une petite notoriété, expliqua Grahann. On m’a offert l’opportunité de décorer les salles du palais perestal. Depuis la fin de la guerre, je côtoie beaucoup les Humains.

— Tu le mérites, ton travail est remarquable, dit Hjartann en jetant un regard circulaire dans la pièce emplie de peintures.

— Oui, oui, ça paie bien, mais brosser un tableau pendant la journée, c’est vraiment pénible. Les ombres ne sont pas les mêmes. Et le soleil, il me tue à petit feu ! J’ai l’impression qu’en vieillissant, c’est de mal en pis. D’ordinaire, je me débrouille toujours pour rentrer la nuit. Or hier, figure-toi, je n’ai pas fait gaffe. J’étais avec cette brune, une fille aux proportions parfaites. Le nombre d’or sur pattes ! Je souhaitais la peindre. Elle s’est sauvée, j’ai bu, je n’ai pas vu le temps filer ; soudain, il était déjà midi. »

Hjartann secoua la tête doucement et partit d’un petit rire. « Tu n’as pas changé.

— Toi non plus. Enfin si, tu as maigri. Je te trouve plus séduisant encore que dans mes souvenirs. »

Hjartann possédait un charme naturel qu’il lui avait toujours envié. C’était lui qui emballait toutes les filles aux bals auxquels ils se rendaient, quand ils étaient plus jeunes. C’était avec lui qu’elles souhaitaient toutes danser. Plus tard, il avait voulu le peindre, mais son ami avait refusé de devenir son modèle. Il ne se rappelait plus combien de fois il le lui avait demandé. « Si tu me traces le portrait, je vais bel et bien y rester coincé, dans ton monde », lui avait dit Hjartann, une nuit. Des souvenirs qu’il pensait enfouis affluaient, remontaient à la surface, le prenaient à la gorge, comme cette forte odeur d’huile de lin qui imprégnait l’atelier. Il se revoyait des années en arrière, alors qu’il venait de quitter Soreh, fâché avec presque tous les membres de son clan. Il ne vivait pas dans ce vaste atelier à l’époque ; il s’était installé sous les combles d’une petite chambre louée au Trou. Hjartann l’avait aidé. Grahann avait ouvert les méandres de sa mémoire. Il en parcourait les chemins oubliés, peuplés d’êtres chers, disparus.

« L’annonce de ta mort m’a bouleversé, lâcha-t-il. Vraiment ! D’abord Endonin… Puis toi… J’ai été… Je n’ai plus touché un pinceau après ça, pendant plus de deux ans. »

Hjartann hocha le chef avec gravité.

« Or la guerre est finie depuis quoi, dix ans ? réfléchit Grahann. Quinze ans ? Que t’est-il arrivé pendant tout ce temps ? Où étais-tu ? Pourquoi n’es-tu pas rentré avant ? Pourquoi n’as-tu pas juste envoyé un mot ?

— Je l’aurais fait si j’avais pu. Je reviens à peine des Ulynes où je suis resté entre la vie et la mort pendant ces quinze dernières années.

— As-tu été blessé ? »

Hjartann porta la main à sa poitrine. « Oui, en quelque sorte. »

Ils se turent un instant.

« Crois-moi, ce n’est pas facile pour moi d’évoquer ça, reprit Hjartann en s’éclaircissant la voix. Pendant longtemps, je n’ai plus su qui j’étais, où j’étais, je ne me souvenais de rien. J’ai perdu mes cœurs là-bas, quelque part dans la boue. C’est Meghi qui m’a sauvé. Il m’a permis de retrouver mes esprits, de redresser la pente. »

Hjartann tourna son visage vers le jeune homme, comme s’il cherchait un soutien, une confirmation de ses propos. Celui-ci hocha la tête. Il se tenait près de son cousin, dans une posture semblable à celle de Brynjann, des années auparavant.

« J’ai appris pour ta fille », dit Grahann.

Sa voix rencontra le silence. Hjartann faisait tourbillonner le sang dans son verre, le regard plongé à l’intérieur. Il l’approcha de ses lèvres et le finit cul sec.

Puis il dit : « On compare souvent la tristesse à un fardeau que l’on porte. Comme un poids lourd dont on ne peut pas se débarrasser. Mais cette image ne correspond pas bien à la réalité. Le pire, c’est ce vide, ce fossé béant avec lequel on doit vivre et qu’il faut se forcer à ignorer.

— Je sais. »

Ils marquèrent un autre silence gêné.

« Pour moi aussi, ça a été dur, dit Grahann, vous perdre tous les deux…

— Un gros bordel, si tu veux mon avis. Cette guerre, mais quel gâchis !

— Au moins, toi, tu es revenu. As-tu prévenu la famille ?

— Non, je me rendrai à Soreh à la lune levée, répondit Hjartann. Nous avons vécu des moments éprouvants au cours du voyage. Je suis exténué. »

Un sourire apparut sur ses traits fatigués et il ajouta : « J’ai tellement hâte de les retrouver. Comme il est bon d’être ici, avec toi, tu ne peux pas imaginer. Je trépigne d’impatience de revoir Ifann… Mon chez-moi, enfin !

— Je comprends », dit Grahann.

Il se leva en s’étirant ; ses vieux os craquèrent.

« Je vais réveiller ma servante, afin qu’elle vous prépare vos lits. Pour une occasion pareille, elle ne m’en voudra pas trop, j’espère. »

Il n’eut pas besoin de l’appeler. Mademoiselle Fa, une Darraine ridée aux cheveux argentés, potelée mais très énergique, se pressa devant eux, s’inclina brièvement et entraîna ses hôtes à l’étage.

Resté seul, Grahann enlaça un guerrier de marbre à côté de lui.

« Ça, c’est de la grande nouvelle », lui dit-il, les yeux mi-clos. Il repensait à cette discussion qu’il avait eue avec Hjartann. Ou qu’il croyait avoir eue. Sa tête tournait. Il n’en était plus sûr, maintenant que l’atelier était à nouveau désert et silencieux. N’avait-il pas conversé avec un ange consolateur, descendu à lui sur les ailes du rêve ?

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MrOriendo
Posté le 30/01/2023
Hello Péridotite !

Ce chapitre de retrouvailles me laisse une impression étrange mais plutôt agréable. Étrange d'abord, car le Grahann que tu dépeins au début (un géant bourré dans une taverne qui a essayé de draguer une fille (pour la peindre, excellente révélation par la suite ^^) mais a reçu un râteau et se rend compte qu'il fait jour et qu'il a trop tardé à rentrer) me semble tellement éloigné de l'image que j'avais du peintre dans le chapitre de la fresque ! Il m'a fallu un moment pour comprendre que c'était bien du même Grahann qu'il s'agissait, et du coup j'ai dû relire le début du chapitre après avoir compris pour réussir à rentrer dedans.

Mais passé ce début un peu déstabilisant, le chapitre dans son ensemble fonctionne bien. Les retrouvailles avec Hjartann sont touchantes, on a pitié de ce pauvre Grahann qui est tellement perdu dans son ivresse et dans ses souvenirs qu'il ne sait plus si ce qu'il vit est réel ou non. On sent que lui aussi n'a pas eu une vie facile et ça donne de la profondeur au personnage.
Cette histoire des deux cœurs des darrains est intrigante, et on commence à comprendre ce qui est arrivé à Hjartann pendant toutes ces années. Je me demande où tu comptes nous emmener avec tout ça :)

Sinon, il y a un détail qui m'étonne, c'est le peu d'agitation dans la ville après la mort d'Abisen le Jeune. Peut-être qu'en termes de chronologie, elle vient juste de survenir au moment où Grahann retrouve son cousin ; mais quand on se dit qu'il était pressenti pour devenir Peresta et que tout le monde l'appréciait, je m'attendais à ce que la nouvelle de son décès se répande comme une traînée de poudre. J'imagine que ce sera le cas dans les chapitres suivants, sinon tu ne l'aurais pas tué si tôt dans ton histoire. Mais tout de même, c'est un petit détail qui m'a interpellé.
Peridotite
Posté le 31/01/2023
Coucou Oriendo,

Merci pour ton tour par ici 😊

Haha oui Grahann et le peintre de la fresque sont bien une et même personne. Tu vas voir, dans un prochain chapitre chez Grahann, Meghi va se faire une réflexion similaire : que quand Grahann est bourré, il lui fout les pétoches alors qu’en vrai, il est plutôt une personne calme et posée.

« Sinon, il y a un détail qui m'étonne, c'est le peu d'agitation dans la ville après la mort d'Abisen le Jeune. »
> C’est probablement le cas : la nouvelle s’est rependue à mon avis. Là c’est l’aube sur les quais, peut-être que tous les marins ne parlent que de ça, qui sait ? Tu me conseilles de rajouter une petite phrase ? Je pense que ce serait un peu HS non ? Car pour moi, Grahann s’en fout.
Tu verras, dans les prochains chapitres, cette mort aura en effet des conséquences désastreuses.

Merci encore pour ton commentaire 😊
Flammy
Posté le 18/01/2023
Coucou !

Oh, du coup, Grahann connait Hjartann, c'était pas juste random Darrain pour montrer le racisme =o En tout cas, c'est triste qu'il soit bourré tout le long du chapitre, il y croit sans y croire au retour de Hjartann ='D J'ai trouvé ça original que le retour de H et l'arrivée de Meghi se fasse de son point de vue, vu que je pensais justement que ça serait plutôt de leur point de vue à eux, du coup, c'est un poil frustrant, mais si Grahann est un personnage récurent, c'est cool parce que ça permet d'en apprendre pas mal plus sur lui, notamment qu'il a vécu beaucoup de morts et que sa vie a pas eu l'air terrible x)

Bon, au moins, Hjartann est reconnu et personne a encore envie de le tuer \o/ J'espère juste que ça va continuer et que Meghi s'est pas mis dans des ennuis pas possibles en arrivant avec lui ^^' Très curieuse de voir la suite du coup et de comment ça va se passer =D

Pas grand chose de plus à dire, à part que tu dis que G est très alcoolisé, tu insiste dessus, mais au début, c'est juste dit qu'il a bu un pichet de sang. Ca a l'effet d'alcool pour eux ?
Peridotite
Posté le 19/01/2023
Coucou Flammy,

Oui en effet, ce n'est pas un Darrain random haha ! Grahann est un perso pov, il y en 5 au total dans le livre.

Héhé, tu verras, ce n'est pas comme tu l'imagines

Oui, le sang, c'est comme de l'alcool pour eux, mais Grahann a à mon avis bu bien plus qu'un pichet de sang et certainement quelques pichets d'alcool de plus :-)

Merci pour ton commentaire
Sebours
Posté le 15/12/2022
Bonjour Peridotite.

Tu publies bien plus vite que je n'ai le temps de lire! Mais du coup, j'ai toujours un chapitre sous la main!
Je ne sais pas si je l'ai déjà dit, les marches de tes escaliers sont toujours en volées. Tes personnages ne dévalent jamais un escalier ou ne remontent jamais d'interminables marches. Ils montent ou descendent une "volée de marches", toujours. C'est un petit tic d'écriture je trouve.

J'ai été surpris que tu décrives Grahann comme un géant alors que cette particularité n'était pas abordée dans le précédent chapitre dont il était le point de vue. Du coup, je m'imagine Grahann un peu comme Dent de Sabre, l'ennemi de Wolverine (Serval pour les vieux). Si tu connais, est-ce l'image que tu cherches à transmettre.
Donc les darrains possèdent deux cœurs et Hjartann a perdu les siens. Une quête future à prévoir?

Sinon sur ce passage:
"Endonin qui s’était donné la mort. Sa fille Dyann, emportée par une malformation du cœur, pendant la métamorphose. Et Tyrhann, Nimann, Hjartann, tous ses cousins fauchés sur le champ de bataille. "
perso, j'enlèverai Hjartann car il se trouve vivant devant Grahann. Il ne peut donc pas être fauché sur le champ de bataille.

L'histoire est toujours cool. On commence à avoir une vue d'ensemble avec 4 points de vue: Meghi l'humain, Grahann le Darrain, Heilendi l'elfe et le pourri qui a tué l'héritier. Je dis le pourri car pour l'instant un seul chapitre sur lui et j'ai oublié son nom. De toute façon il faut bien deux trois chapitres pour "apprivoiser" un personnage.
Il y aura peut-être même d'autres points de vue par la suite...
Sebours
Posté le 15/12/2022
Je viens de reparcourir le prologue. J'étais persuadé qu'il décrivait le point de vue de Hjartann! Et je me demandais pourquoi tu n'utilisais pas son point de vue ensuite. En fait, il s'agit de Kuara, le pourri!
Du coup, ce prologue est un peu abrupt pour l'humble lecteur que je suis. J'étais dans la confusion. On a cette scène de guerre dans le prologue. Comme c'est le début, je percute pas les noms. Et derrière on a plusieurs chapitres sur Meghi. Donc quand il rencontre Hjartann, on pense immédiatement que c'est le gars du prologue.

Perso, pour plus de lisibilité, j'enlèverai ce prologue qui apporte de la confusion. Surtout qu'il n'y a pas d'information indispensable dedans. Tu décris parfaitement la déliquescence de l'empire par la suite.
Peridotite
Posté le 16/12/2022
Coucou Sebours,

Oui, j'arrive à ma dead line, je voulais finir les relectures fin décembre et donc tout basarder en ligne ici d'ici là, mais j'en suis loin ! Je vais mettre mille ans à tout publier sur PA (non en vrai je dois être au 2/3 de l'histoire là) ! En janvier, j'ai prévu d'arrêter l'écriture de ce roman et de me concentrer à 100% sur le prochain.

C'est fou que tu as remarqué ce détail des volées de marches ! Je l'avais fait exprès, mais juste pour moi, car j'ai remarqué que c'était le tic d'écriture de Kazuo Ishiguro, mon auteur préféré. Ses personnages montent aussi tout le temps des volées de marche. Je suis choquée que tu l'ai vu, c'était juste un truc pour me faire marrer moi !

Haha tu peux t'imaginer Grahann en Dent de Sabre si tu veux, mais il est chauve. Moi je l'imagine comme le chanteur de Rammstein, une armoire à glace (mais chauve du coup). J'ai mis des détails dans les chapitres précédents, il surplombe les gens, doit se baisser pour passer la porte de l'auberge par exemple.

Oui, on aura 5 points de vue en tout, tu verras.

C'était mon intention, je voulais en effet que le lecteur se dise que Hjartann est le gars du prologue, voire même que le pourri est le frère de Meghi lors de l'enterrement. En se posant cette question, ça détourne le lecteur de ce qu'il doit penser en vrai, ce qu'il penserait sinon, à savoir que Hjartann est un Darrain. Ça noie le poisson en quelque sorte. Et le lecteur finit par découvrir le pot aux roses, à savoir que les deux sont bel et bien 2 personnes distinctes et en plus que Kuara cette horreur est vivant et à Nisle !

Alors, tu rejoins donc la team anti-prologue. Avec tous mes relecteurs, j'ai des lecteurs qui trouvent le prologue essentiel, d'autres qui me conseillent de l'enlver ou une dernière (ta team en fait) qui me conseille de le passer sous le point de vue de Hjartann. Tu te doutes, je fais partie de la team pro-prologue, car j'aime amener le ton, poser une atmosphère (et montrer que Kuara est raciste donc amener direct le thème). Si le livre est un jour édité, je laisse la décision aux éditeurs :-)

Merci beaucoup pour ton commentaire, ça me fait toujours plaisir de réfléchir au texte et de papoter autour du Darrain :-)
Sebours
Posté le 16/12/2022
Alors je suis pas anti-prologue si c'est une fausse piste volontaire! C'est juste que ça m'apportait de la confusion à ce moment de ma lecture.
Par contre, bien il faut bien penser à y intégrer des éléments marquants que tu pourra relier plus tard à l'arc narratif de Kuara. Pour l'instant du prologue, je n'ai retenu que la bagarre. Il faudrait une blessure significative, un fait, la découverte d'une arme, quelque chose qui nous fera penser bien après que c'était Kuara.
Peridotite
Posté le 16/12/2022
Hoho tu vas voir, tu ne seras pas revenu de tes surprises avec Kuara et tu comprendras que j'en dis assez dans le prologue. Ça ne fera sens qu'au 2/3 (dans 2 chapitres de ce que j'ai publié). Et encore, ce qui est arrivé à Kuara dans ce prologue fera sens à la fin. J'en ai déjà trop dit, j'ai peur de te spoiler, cas où tu te risquerais vers les chapitres suivants :-)
Sebours
Posté le 16/12/2022
Mais bien sûr que je vais m'y risquer!
ClementNobrad
Posté le 06/12/2022
Alors là, je ne m'y attendais pas non plus. Graham est un Dorain aussi? Aurais-je mal lu le premier chapitre où nous le rencontrons? Je pensais qu'il était humain. En tout cas, je me l'étais imaginé de la sorte. Etait-ce l'effet recherché? Ou suis-je mauvais lecteur? ahah
Peridotite
Posté le 07/12/2022
Coucou Clément,

Haha oui, c'est un Darrain en effet. Normalement, on peut le remarquer dès La Fresque, même si je ne le dis pas clairement, mais ce n'est pas si grave si tu ne l'as pas vu avant et que ça te surprenne ici. Ça peut crée un petit effet de surprise :-)
Nathalie
Posté le 07/11/2022
Bonjour Peridotite

Amusantes retrouvailles. Le cousin mort dont Grahann doute de l'existence. Beaucoup d'émotions. Excellente manière de rendre plutôt drôle un moment pourtant très chargé psychologiquement.
Peridotite
Posté le 08/11/2022
Le pauvre Grahann est en effet totalement bouleversé mais aussi bourré, tu décris bien ce que j'ai essayé de faire passer dans ce chapitre, merci pour ton commentaire
Isahorah Torys
Posté le 05/11/2022
Pour cette partie, comme je suis allée aux beaux-arts, au lieu de dire que ça sentait l'alcool et l'huile de lin, tu peux préciser en disant essence de térébenthine. Et si tu ne veux pas utiliser le mot térébenthine, tu peux dire oléorésine. Ce sont les deux composants utilisés pour la peinture à l'huile ;) Comme c'est une substance naturelle qui provient des arbres, ça colle avec ton univers ;) Et comme c'est une odeur qui est prédominante, c'est celle là qu'on est susceptible de sentir en premier.

J'ai eu le sentiment que Grahann avait le béguin pour son cousin retrouvé mdr C'était assez cocasse ! Ou peut-être une manie de peintre bizarre LOL.
Peridotite
Posté le 06/11/2022
Coucou,

Mmh pour moi la térébenthine est trop moderne et le terme "oléorésine" un peu trop vague, la térébenthine étant une oléorésine d'un arbre. Ici je souhaite plutôt m'appuyer sur la composition de la peinture à huile au Moyen-âge/renaissance. L'odeur de l'huile de lin est assez forte, surtout si l'huile est cuite (si je me rappelle ce que j'ai lu à ce sujet, les peintres la cuisaient et l'appliquaient sur le bois pour le protéger. Dans ce cas, l'odeur peut rester plusieurs jours). Mais corrige moi si je me trompe. Étudiante, je peignais moi-même à l'huile et je prenais des cours du soir aux beaux-arts, mais depuis quelques années, je préfère l'aquarelle. :-)

Je souhaitais en effet faire passer l'idée que Grahann aimait beaucoup son cousin (sans forcément aller vers le béguin hihi :-), mais pourquoi pas). On apprend plus tard qu'ils combattaient ensemble, qu'ils s'entraidaient. Et Grahann est plutôt du genre émotif donc ça peut coller :-)

Merci encore pour ton message, c'est chouette d'avoir ton ressenti au fur et à mesure. Ça me montre que le lecteur arrive à suivre l'histoire et que ce que j'ai écrit n'est pas totalement frappé :-)
Isahorah Torys
Posté le 06/11/2022
L'essence de térébenthine était déjà utilisée en grèce antique ^^ bien avant le moyen âge. Elle n'a rien de moderne ^^ Mais c'est toi qui voit, c'est ton histoire ^^ Ce n'était juste qu'une suggestion ;)
Peridotite
Posté le 07/11/2022
Le terme térébenthine m'évoque le XIXe siècle, mais je vais y réfléchir merci :-)
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