Chapitre VIII - Où l'un soigne les maux, l'autre les pots (1/2)

Notes de l’auteur : [Version mise à jour le 04/11/23 après les premiers commentaires. Merci pour vos lectures et nous vous souhaitons, à vous qui arrivez, bon chemin du repentir ~]

Un dangereux sommeil commençait à leur coller les cils. Des bourdonnements lointains – voix indistinctes, claquements, tintement de pièces comptées – effleuraient leurs oreilles assourdies par la torpeur. Il fallut qu’Hyriel remuât la tête au creux de son épaule pour qu’Estienne, le premier, prît conscience qu’ils s’endormaient. Bouffée de chaleur inquiète.

Le muet ouvrit les yeux. Son pouls accéléra : Hyriel, là, sur lui. Il en devint moite de honte comme rarement il l’avait été ! On ne devait pas les voir ainsi ! La pièce adjacente bruissait de conversations – soulagement pour le vétéran : Dieu merci, personne ne les avait repérés en cette posture déplacée. Tout criait à Estienne de faire sur le champ et sans ménagement reprendre à son voisin une attitude décente. Il allait le repousser d’un geste sec, digne du soldat de naguère chassant une mouche nuisible à la visière de son casque… mais les scrupules soudains de son cœur le retinrent. Il renvoya une boule au fond de sa gorge : bigre ! Comme il aimait la chaleur du visage de son ami, le lent roulis de sa respiration tout contre son torse, les fragiles rubans d’un souffle trop doux, trop paisible pour qu’il se permît de le réveiller brutalement. Il aimait… trop. Estienne s’empourpra jusqu’aux oreilles, pauvre pécheur se reprochant ce qui l’aimantait si fort à la personne d’Hyriel. Il inspira d’un coup sec, en colère après lui-même. Jamais il n’aurait dû proposer de venir devant la cheminée, car si on les avait surpris assoupis… Une chance de pendu s’était chargée de sauver leurs fesses – cette fois ! Une de ces veines si rares qu’il fallait s’en méfier. Chaque fois pouvait être la fois de trop. Estienne s’ébroua : il ne devrait plus tenter le diable ainsi.

Ce joli diable qu’il avait d’ailleurs roupillant sur son épaule, il était temps de le réveiller. Estienne se pencha vers lui. Si près que son nez effleura sa tignasse. Qu’il pouvait en cueillir l’odeur. La tête auréolée de ses cheveux épars, Hyriel flottait décidément loin de toute notion de danger ! Le spectacle d’une telle paix agaça presque Estienne : il y en avait au moins un qui se délassait ! Un nouveau flot d’émoi honteux transpira de son souffle encombré : c’était soudain, serpentant dans ses doigts et tout au fond de lui, un désir de caresser ces cheveux qu’il imaginait d’une douceur infinie – ailes de corbeau mordorées par les flammes.

L’idée lui vint alors : à défaut de céder à l’envie pécheresse, dont la seule pensée lui planta un poing en plein ventre, Estienne prit délicatement entre deux doigts une de ces mèches noires à l’arrondi malicieux, courbe comme une virgule. D’un espiègle petit balancier de sa main, il chatouilla la joue du codétenu avec cette arme improvisée. Il ne voulait pas affoler Hyriel en lui imposant un réveil abrupt. Trop de tourments les cernaient déjà à l’Hôpital pour qu’il se permît d’en ajouter un. Mutines, les pommettes du vétéran se gonflèrent tandis qu’il s’appliquait à la manœuvre.

Il fallut quelques instants au stratagème pour faire effet : Hyriel se lovait dans la proximité de son compagnon de labeur. Présence plus douce que de la laine. Chaleur autour de son visage, telle une écharpe duveteuse. Hyriel se serait presque cru à nouveau en sécurité, au sein de la chaumière où il avait grandi. Son pouls s’emballa quand l’odeur d’Estienne s’ajouta à cette délicate immersion. Sa pommette cependant le titillait. Les sourcils d’Hyriel se plissèrent et le sommeil s’estompa. Un sursaut l’agita en même temps qu’un sourire réflexe étirait ses lèvres. Sans s’en rendre compte, il se recroquevilla au rythme de hoquets de rire. L’herboriste comprit enfin de quoi il retournait lorsqu’il ouvrit les yeux et repéra ses cheveux, contre sa joue, dans la main d’Estienne. Il se sentit tout chose face aux prunelles pétillantes de son ami. Vraiment ? Il lui posa la question d’un regard amusé par en dessous tout en se hâtant de prendre appui au sol pour se rasseoir et s’étirer.

Estienne acquiesça tel un bambin particulièrement fier de sa bêtise. Il n’en fallut pas davantage pour faire fondre Hyriel, qui, obéissant à l’élan de ses sentiments confus, déploya un bras jusqu’à prendre son voisin dans un début d’accolade – qu’Estienne interrompit aussitôt du plat de sa main. Il poussa sous son masque un grommellement sourd, puis pointa la grappe des chaussures encore à cirer. Le message était clair : se remettre au travail.

Ce refus statufia Hyriel, touché dans son orgueil et dans ce besoin de chaleur humaine qu’il avait peu le loisir d’assouvir à l’Hôpital. Ces instants volés avaient pour lui un effet semblable à une pause salutaire entre deux cavales. Auprès d’Estienne, il avait déposé les craintes et les sombres pensées qui le suivaient partout où il passait. Désormais, il lui fallait les reprendre en même temps que sa brosse et les chaussures de Leurs Majestés. La halte était finie. Ravalant sa fierté avec sa salive, Hyriel hocha la tête avec nervosité et se remit à l’ouvrage, mutique.

Estienne, tout à son cirage, sentit ses côtes se serrer devant ce silence renfrogné. N’y était-il pas allé trop rudement ? Et la joueuse discussion qui habillait d’une douce humeur leur corvée lui manquait déjà. Son demi-visage se recomposa un tour plus chaleureux et il suspendit sa tâche, juste le temps de tracer à la surface noire de son ardoise :

BONNE SIESTE AU MOINS ?

Quoique Hyriel n’oserait l’avouer, la question ralluma un discret feu dans son cœur, aussi doux que celui de l’âtre sur sa peau.

— Très agréable, oui. Je…

Ses mots restèrent en suspens. Se livrer n’était pas dans ses habitudes. Bien vite, il les laissa cependant se former. La cavale pouvait bien s’interrompre un petit moment encore.

— J’étais de retour au coin du feu, chez ma professoresse.

D’un simple haussement de nez, sentant les souvenirs affluer au bord des lèvres d’Hyriel, Estienne lui proposa de les lui partager.

— C’était une cabane, à la lisière de la forêt. Quand on y entrait, on découvrait un autre monde. Une demeure qui n’admettait pas le vide. Tout espace était comblé par un boisseau de plantes séchées – toutes ces odeurs, si tu savais ! – ou un bocal de graines, un flacon, des ustensiles de fer ou de terre. Et quelques livres que j’aimais consulter, même si je devais généralement garder un œil sur l’eau qui chauffait dans l’âtre ou trier nos récoltes. Luz, elle, prenait soin des enfants et parfois des adultes que le mal de l’hiver voulait emporter. Mais Luz était plus forte !

Estienne avait bu ces paroles qui jetaient dans son esprit les touches d’un vivant tableau. Le cheminement de ses idées lui impulsa une question :

AVEZ DÉIÀ EU À CURER UN
ESTRE DIGNE DE L’ENFER ?

Hyriel poussa un souffle de rire nerveux en repensant aux mots doux de cet acabit dont on l’avait gratifié dans les geôles de La Barthe. Quant à cette question, lui-même l’avait posée à la guérisseuse en devenant son jeune apprenti.

— Oui, malheureusement. Mais Luz, pour une sorcière, ne badinait pas avec la morale médicale. Elle disait qu’il était facile de succomber à la tentation d’utiliser notre savoir pour tuer. Ça nous aurait mis l’Église à dos et surtout, pour elle, ça l’aurait fait aller contre sa conscience. En même temps, elle reconnaissait que sauver un coupable pouvait indirectement condamner des innocents. C’est donc… compliqué et par chance, je n’ai encore jamais eu à soigner un gibier de potence. Grâce au Ciel, ce pieux Hôpital en m’interdisant les herbes me délivre à jamais d’affronter un pareil cas de conscience !

Il papillonna béatement des paupières. Estienne rit, ouvrant les bras dans un Alléluia silencieux au rythme des battements de sa glotte.

& FAISOYS PROFITER DE TON
SAVOYR AUX CAMARADES DE IEU ?

Hyriel ne put répondre immédiatement, assailli de souvenirs. Un jour de pluie, il s’était réfugié dans l’église d’Irallez. Jamais il n’y était entré seul auparavant. Le dimanche, ses parents l’accompagnaient, sa mère tirant le petit chariot sans lequel Hyriel ne pouvait pas avancer, tandis que son père béquillait à leurs côtés. Cette fois-ci, le saint bâtiment était vide et silencieux. Le claquement de ses bâtons sur les dalles troublait le calme du lieu, alors qu’Hyriel faisait tant bien que mal rouler sa chariotte. Il observait, le cou renversé en arrière, le vitrail de Sant Jeroni, patron des écrivains, que son ‘Pa venait souvent prier. Avait paru soudain, dégoulinante de pluie, l’ombre de son camarade, son bourreau. Demi-corps. Ton sant patró à toi, c’est lui là-bas. T’as rien à faire chez les nôtres. Et il lui avait pointé le vitrail de Sant Gil, patron des estropiés. Redevenu soudain le garçon craintif d’alors, Hyriel sentit sa colonne vertébrale s’enrouler douloureusement. Il serait volontiers rentré en lui-même tel un escargot en sa coquille.

— Je n’avais pas vraiment de… camarades de jeu.

Les jeunots du village préféraient lui lancer pierres et insultes. Serpent ! Demi-homme ! Ta mère, c’est la pute du Diable ! La souffrance et les cris se brouillaient dans sa tête, comme s’ils étaient là, de nouveau sur lui. Maudit ! Même les loups voudraient pas t’bouffer ! Sale éclopé ! Désossé ! Ver de terre ! Tu ferais mieux d’mourir !

— Les autres ne voulaient pas de moi. Et m’attaquaient, des fois.

Estienne se reprocha sa question. Et il se sentit coupable d’avoir, lui, eu une enfance de bien-portant. Il négocia avec sa conscience puis avança les doigts, recouvrant ceux d’Hyriel avec sympathie. Une déglutition perça sous la toile de son masque. Il retira sa main – avec douceur néanmoins – quand le serpent de cet émoi suspect revint lui enserrer la poitrine. Malgré tout, ce contact avait suffi à estomper de l’esprit d’Hyriel – au moins pour l’instant – les grimaces de ces enfants qui un jour l’avaient même pris en chasse jusque dans le bois où il se réfugiait. Le sang affluait à ses joues. Il sourit à Estienne, vrai camarade cette fois.

— Et toi, comment c’était, avec ceux de ton âge ?

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blairelle
Posté le 10/03/2024
Bon je prévoyais de m'arrêter mais la fin du précédent chapitre m'inquiétait trop. Ils ont quand même eu une chance extraordinaire...
Estienne a vraiment terminé toutes les cheminées ? On ne va pas s'étonner qu'il ne redescende pas une fois sa besogne accomplie ? Ou alors il était déjà supposé aider Hyriel depuis le début ? Mais pourquoi lui confier une telle tâche alors qu'on a besoin de sa force physique ailleurs ?

À part ça, ils sont décidément "pas juste amis" comme on dit :-)

Et le passage de "AVEZ DÉIÀ EU À CURER UN ESTRE DIGNE DE L’ENFER ?" je trouve que ce n'est pas très clair. Au début je pensais qu'il s'agissait de soigner des prisonniers (voire d'autres guérisseurs comme lui), après j'ai pensé que c'était une question d'assassiner les mauvaises personnes, et vers la fin quand les cibles sont qualifiées de "gibiers de potence" a priori ce sont des gens recherchés en passe d'être pendus bientôt, donc les tuer pour abréger leurs souffrances ? Je penche plutôt pour la deuxième option mais je trouve ça assez flou quand même.
blairelle
Posté le 10/03/2024
Et sinon : validisme au bûcher !!
JeannieC.
Posté le 14/03/2024
Re !
C'est vrai, la formule "gibier de potence" n'est peut-être pas la plus indiquée - il est bien question de soigner ou non un salopard, donc en effet non, Hyriel est bien placé pour savoir que "gibier de potence" et condamnés de veut pas forcément dire mauvaise personne. On va voir à les qualifier autrement, genre "couillons" ou carrément "salauds", pour que ce soir clair !
Merci encore en tout cas, et ouiiii, au bûcher le validisme uU Quant aux deux loulous, effectivement ils commencent à développer des sentiments amoureux à partir de ce point <3
blairelle
Posté le 14/03/2024
Merci c'est plus clair !
Louison-
Posté le 18/03/2023
Coucou !

En voilà un chapitre avec une forme me conquit comme jaja' hihi <3 L'alternance entre ces deux flashbacks marche du tonnerre, je pense entre autres parce qu'elles se différencient par l'atmosphère ultra opposée qui en découle. Là où Estienne a l'air d'avoir eu une enfance plutôt légère et innocente, Hyriel en bave. Ca ma fait bien de la peine pour bibou d'amour, qu'il soit maltraité comme ça par les autres. Il reçoit des paroles qui sont d'une violence ! Comme "tu ferais mieux d'mourir !" > c'est terrible, ça reste dans la tête et peut te pourrir les pensées à un point sans précédent. Si Hyriel est marginalisé par sa fonction de "sorcier" adulte, je pensais pas forcément que ça remontait à l'enfance. Ca ajoute du poids à sa peine <3

Et à côté Estienne qui vit sa meilleure vie ahaha, j'aime bien qu'il ait des références de livres de chevalier, ça montre aussi qu'il a une certaine éducation et qu'il vient pas du même milieu social qu'Hyriel. Et ses souvenirs à eux permettent à la fois de rehausser la noirceur de ce chapitre, tout en rendant la peine d'Hyriel d'autant plus marquée qu'elle est opposée à la vie d'Estienne.

Un très beau chapitre, qui mélange (comme d'habitude) super bien la beauté des petits événements quotidiens et l'étouffance qu'on peut ressentir quand on est plongé dans un milieu très sombre et violent <3
JeannieC.
Posté le 21/03/2023
Coucou !
Hela et moi te remercions chaleureusement pour tes retours de lecture toujours si touchants 💕
Ahah nous sommes grandes copines, toutes les trois, de chapitres aux formes atypiques on dirait ! Mais franchement la recherche stylistique, c'est la vie 🤩 J'aime les romans qui testent des trucs dans sa forme et ce n'est pas pour rien que j'aime fort les Portiers ~

Voui, c'est une enfance douloureuse pour Hyriel. Il a dû se construire dans la violence et le rejet... d'où cette tendance qu'il a, même adulte, à réagir à l'adversité par la provocation comme mode par défaut x) Au risque de ne pas toujours mesurer l'ampleur du danger...
On s'est clairement inspirées de ce qu'entendent les enfants en situation de harcèlement, et en effet ça marque au fer rouge. On finit par intégrer ces horreurs

Quant à Estienne, hahaha c'est ça il vit sa meilleure vie xD Lui, il a eu des amis, une amoureuse et tout. Les ennuis viennent plus tard dans son cas. Et yep, il a été très forgé par la chrétienté et les récits de chevalerie.

Merci encore ❤️🌹
ZeGoldKat
Posté le 28/10/2022
Salut,
Une forme originale pour ce chapitre. J’aime bien. On comprend de suite que ce sont des flashbacks alternés et, comme quoi, on a pas besoin d’avoir des scènes hyper longues pour saisir un moment avec justesse. Ici, tous les petits épisodes sont efficaces pour peindre l’enfance des deux compagnons. Estienne a l’ait d’avoir traversé une jeunesse assez légère. Il y a la petite routine du quotidien, des jeux d’enfants et des fêtes religieuses.
Par contre la partie d’Hyriel est bien plus sombre (et j’avoue c’est de loin ma préférée xD). Le pauvre chaton, il lui faut un câlin !! La scène de harcèlement par le groupe des morveux est déchirante. Celle de l’église est très jolie. Mais mon coup de cœur absolu va à la description de la cabane de sa professeure. Elle est magnifique. Hyriel y révèle sa gentillesse, à travers sa vocation de soigneur qui se développe dans cette cabane.
Ah et si, j’allais oublier, pour Estienne, le moment où il prononce le code des chevaliers est cool. On voit qu’il a, lui aussi, l’altruisme dans la peau. Puis que ça lui vient de loin, son goût (un peu fantasmé, évidemment, mais bon c’est un gamin) pour la chevalerie. Cette image du chevalier qu’il mobilise fréquemment pour tenir bon dans l’asile.
JeannieC.
Posté le 29/10/2022
Coucou !
Hela et moi te remercions pour ton passage par ici =) Toujours un plaisir de te retrouver. Hyriel en petit chaton, tu nous fait sourire <3 Il est plutôt du genre serpent héhé, mais ma foi, on prend le chaton. ;)
C'est Helasabeth qui a rédigé la partie sur la cabane de Luz, je lui transmets ton commentaire enthousiaste ^^
LouiseLysambre
Posté le 18/08/2022
Me revoilà !

Et je ne suis pas du tout déçue de m'être arrêtée sur ce chapitre - même si la partie d'Hyriel est rude, celle d'Estienne est si belle ! Elle me fait penser à l'ambiance du film Jacquou le Croquant (et dieu que j'aime ce film, je crois même que c'est un de mes préférés) - bref, ces scénettes/souvenirs permettent encore plus d'approfondir le caractère des personnages, et c'est top ! Et puis toujours en poésie et avec une impeccable maîtrise ;)

Le passage avec les cerises et la douce d'Estienne m'a fait chaud au coeur (même si du coup ça rend son infirmité après coup encore plus horrible). Et le fait d'en avoir fait une sorte de dialogue en symétrie, ça fonctionne très bien.

A très bientôt pour la suite :)
JeannieC.
Posté le 19/08/2022
Hellow ! :D
Contentes de te recroiser par ici <3 Héhé, ce chapitre 8 est, disons, le dernier plutôt tranquille avant la grande dégringolade de mésaventures pour les deux lascars. Une petite pause de souvenirs.
Merci pour tes retours, et particulièrement touchée par ta sensibilité envers la "voix" d'Estienne à tous les sens du terme. J'ai (Jeannie) vu Jacquou le Croquant il y a un certain temps, il faudrait que je me le re-visionne à l'occasion, mais sans doute oui a-t-il joué dans l'élaboration de l'histoire de ce jeune Estienne qui s'engage ~
A bientôt !
M. de Mont-Tombe
Posté le 21/06/2022
Ces flashbacks en symétrie sont formidables ! On apprend énormément sur les deux personnages d'une manière très dynamique. Je retiens l'idée ;) . Cela faisait un moment que je n'étais pas revenue vous lire, donc j'ai été un peu surprise de découvrir que ce chapitre était un flashback entier. Je pensais que ça faisait un peu rupture avec le chapitre précédent, mais en allant le relire, ce n'est finalement pas le cas. Je vais de ce pas finir ce chapitre !
JeannieC.
Posté le 22/06/2022
Coucou !
Ooooh, ça fait plaisir, merci beaucoup =D Nous avons un peu hésité sur la forme atypique de ce chapitre, mais ravies qu'il te semble bien s'insérer. Et puis ça fait une petite respiration au milieu du huis-clos de l'Hôpital général.
Edouard PArle
Posté le 15/03/2022
Coucou !
J'aime personnellement bien ce type de flashbacks. De très courts épisodes de la vie d'Estienne et Hyriel qui s'entrecoupent. Des moments heureux et difficiles, ça donne du relief à leur passé et leur personnalité.
C'était un peu étrange de voir Estienne parler normalement, ça donne encore plus de poids à ce qu'il a perdu à cause de la guerre. J'ai bien aimé le passage avec les cerises^^
On sent une certaine logique tout de même à chaque personnage. Le bel Estienne qui devient soldat et Hyriel qui doit faire face au rejet des autres.
Mes remarques :
"d’une qui tressait ses galettes" d'une ?
"Les gamins savaient quelques recettes." -> connaissaient ?
Toujours top,
A très vite !
JeannieC.
Posté le 16/03/2022
Hellow ! :D
Contentes que tu apprécies ces petites incursions du passé. Et pour moi aussi en vérité, ça m'a fait drôle d'écrire des répliques "parlées" d'Estienne x) Tant mieux quelque part si ça fait d'autant plus fonctionner l'ampleur de ce qu'il a perdu <3
Pour les deux tournures que tu relèves, ce sont des archaïsmes, dans la langue ancienne ça se fait d'utiliser "savoir" dans ce sens et de faire élision sur "d'une [personne / femme etc" qui fait ceci", mais merci pour le relevé ! On verra si ça fonctionne ou non et si on garde ~
A une prochaine !
Edouard PArle
Posté le 16/03/2022
Coucou !
Oui je comprends, pas de problème pour moi^^
Yannick
Posté le 10/03/2022
Coucou toutes les deux,
Autant on reçoit tout à coup plein d’informations sur l’enfance d’Hyriel et Estienne (plutôt sympa), autant je préférais quand ce passé nous était distillé dans des brides de conversations, de souvenirs, de non-dits. C’est un choix d’écriture, à vous de voir.
Je ne sais pas si le premier paragraphe a été réécrit après le passage d’Hortense, mais il me semble qu’il y a une coquille : « Seul le claquement de ses cannes hésitantes sur les larges dalles troublait le calme du lieu. » Hyriel a des cannes à ce moment-là ? Je le voyais assis dans son chariot à roulette, se poussant avec les mains...
JeannieC.
Posté le 10/03/2022
Hello Yannick !
Oui effectivement, pour le coup on a d'un côté des lecteurs qui apprécient les passages directement développés en flashback, de l'autre ceux qui préfèrent les bribes de souvenirs amenés dans les dialogues. Nous ne sommes pas encore complètement décidées, et on essaie aussi de voir ce qui est le plus pertinent selon ce qu'il y a à révéler ~
Et nous n'avions pas encore corrigé après le passage d'Hortense mais c'est chose faite, et en effet ce n'était pas clair : Hyriel est bien dans un petit chariot à roulettes, mais il utilise des bâtons pour le faire avancer.
Hortense
Posté le 20/02/2022
Bonjour Jeannie.C
Hyriel et Estienne se sont endormis. Leurs rêves les ramènent en enfance, chacun dans un univers bien différent. Celui d’Hyriel fait de souffrance, celui d’Estienne plus insouciant. La juxtaposition de ces deux mondes est intéressante, dans un moment où on ne l’attend pas. Les souvenirs relancent le récit, refaçonnent d’une certaine manière les personnalités, nous les rendent plus proches, plus attachantes. L’un a toujours vécu dans le rejet et la douleur. L’autre qui n’a pas connu cela, l’apprendra dans sa vie adulte.
J’ai été assez déroutée au départ, avant de comprendre. Peut-être pourrais-tu écrire la partie d’Estienne en italique, pour marquer davantage le changement de personnage qu’on ne comprend pas immédiatement ? Signifier que l’on évolue dans deux rêves différents ?
Juste une petite remarque sur un passage :
« Le dimanche, ses parents l’accompagnaient, sa mère tirant son chariot pendant que son père béquillait à leurs côtés, pour rester tous les trois des heures durant entourés du reste du village, immense pour lui, toujours assis au ras du sol. »
Il me semble que ce passage serait plus clair en le recoupant différemment :
« Le dimanche, ses parents l’accompagnaient. Sa mère tirait le chariot immense, lui, voyageait assis au ras du sol, pendant que son père béquillait à leurs côtés. Ils y restaient tous les trois des heures durant, entourés du reste du village. » ou quelque chose un peu dans cet esprit ?
Toujours un plaisir.
À très bientôt
JeannieC.
Posté le 22/02/2022
Bonjour Hortense,

Merci beaucoup pour ta lecture ! Heureuses que ce petit intermède de songes et de souvenirs te soit agréable et apporte selon toi un contrepoint intéressant =)
Oui, heureusement qu'Hyriel a été au moins aimé par ses parents pour développer sa résilience vis-à-vis de toute cette hostilité. Il l'a pour ainsi dire toujours côtoyée, au point d'en être presque détaché à l'hôpital général.

Tu as raison, le passage avec le chariot n'était vraiment pas clair. Il s'agit du petit chariot roulant dans lequel Hyriel est assis, nous avons réécrit ce moment pour expliciter ça.
Et nous allons réfléchir à mieux expliciter cette juxtaposition de rêves en effet. Là, sur PA, on a ajouté de petits séparateurs déjà, mais sur notre doc Word les pages sont déjà plus larges et on ressent un peu mieux l'effet "miroir" / alternance. Sinon, oui pourquoi pas varier la police de caractères comme tu le recommandes, on garde ça en tête !

Merci encore, à une prochaine fois !
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