CHAPITRE V – Les quatre chemins se rallient dans la clairière - William - Partie 2

S’il était sûr d’une chose, c’était qu’il ne comptait pas aider le Département Impérial à assouvir ses rêves les plus délirants, c’était qu’il devait trouver un moyen de se libérer avant de lui offrir la Toile Rouge malgré lui. Mais tandis qu’il se lamentait intérieurement, William s’arrêta soudainement en passant devant l’une des plus hautes fenêtres de cette immense tour, l’une des ouvertures donnant sur le pic du Lisenser Spitze. Là-bas, à quelques dizaines de mètres sous le sommet de la montagne, il crut distinguer trois silhouettes se tenir dans la neige, baignées par les rayons de la lune qui se déversaient sur ce versant. Seulement quand il détourna le regard pour répondre au garde qui lui demanda pourquoi il s’arrêtait ainsi, il dut se résoudre au fait qu’il s’était sûrement laisser tromper par un mirage et que son état mental n’allait pas en s’améliorant. Évidemment, ses trois amis du Conseil n’allaient pas venir le sauver d’un endroit pareil, personne ne le peut, s’exaspérait-il, rendu à s’interroger s’il n’aurait pas mieux fait de se laisser emmener devant Emil. Il avait pourtant cru qu’il réussirait à s’habituer un peu à cet endroit, ou à son statut de condamné à mort en sursis, mais il n’avait finalement jamais réussi à s’y faire, et l’impression d’avoir trahi ses idéaux ne l’aidait pas à se ressaisir, même lorsque les gardes l’abandonnèrent enfin au calme de sa petite chambre. Ainsi, William était assis sur son lit, en train de se préparer à une nouvelle nuit d’insomnie lorsqu’il entendit des bruits étranges, des coups sourds résonnant loin dans les étages inférieurs, avant que toutes les lumières de la Mondlicht-Turm ne s’allument en un instant.

Puis, dans les secondes qui suivirent, c’est la fenêtre de sa chambre qui vola en éclat, transpercée si brutalement qu’il put tout juste se relever et s’en approcher qu’une silhouette armée, vêtue d’une grande tenue sombre flanquée d’un brassard magenta jaillit de cette ouverture, comme si elle tombait du ciel ou qu’elle avait sauté de la montagne.

— Vous avez demandé le Grand Soir ? » lui lança simplement ce jeune chasseur russo-kazakh, dans un allemand très approximatif déformé par son accent. Il se courba ensuite sur ses appuis pour aller défoncer la porte et abattre les gardes avec ses deux pistolets en un éclair, pendant qu’un second de ses compagnons arrivait par la fenêtre avec plus de calme.

— Salut, Maître William, la caravane ne va pas tarder à partir, vous devri - »

— Camarade Herz ! Préparez-vous, il faut partir ! Le Premier Commissaire nous attend en bas, bougez-vous ! » s’exclama la dernière chasseresse du trio tatar en renversant son camarade tant elle entra en trombe, pour immédiatement commencer à rassembler les affaires de William - dont une bonne partie qu’il ne comptait même pas emmener avec lui en fait ...

 

Malgré tout, le Premier Savant de la Cause s’exécuta sans perdre de temps en bourrant les documents les plus importants qu’il avait à portée de main, en perdant uniquement le temps d’une seule question sur l’identité de ses sauveurs sortis de nulle part : c’était la Garde Révolutionnaire, montant à l’assaut de la citadelle du RFA en ce moment-même.

Et ils étaient bien venus pour le sortir d’ici, même si tous les accès de cette forteresse alpine étaient sécurisés et surveillés par des fusils automatiques, des chiens de garde ou des pièges ultramodernes. Alors, du point de vue de William qui découvrait ses chasseurs, rien n’était moins sûr que la réussite d’une telle opération, personne ne pouvait entrer et sortir si aisément de la 00. La Garde avait peut-être l’avantage de la surprise, des capacités bien supérieures à celles des simples gardes, la Mondlicht-Turm était une forteresse de plusieurs dizaines d’étages abritant bien plus redoutables dans ses sous-sols. Si cette évasion échoue, je suis bon pour retourner pourrir dans le Puits d’Ombre jusqu’à la fin de ma santé mentale, s’inquiétait l’Allemand du Conseil, en se demandant s’il ne ferait pas mieux de ramasser un pistolet sur les quelques corps que ses sauveurs laissaient derrière leur course folle. Mais il comprit très vite que Vassili, ledit Premier Commissaire, avait mûrement préparé l’évasion. D’ailleurs, ce n’était pas vers l’entrée de la citadelle que le trio tatar menait son hôte, c’était vers le flanc de la montagne et les souterrains méconnus de la 00 qu’ils se dirigeaient, jusqu’à atteindre l’épicentre de la fusillade : une petite cour d’honneur à flanc de falaise, celle des Vipères à en juger par le drapeau couronnant l’entrée.

Dans ce petit espace attenant aux souterrains, William vit chaque entrée défendue par un petit groupe, y compris les étages en surplomb, avec Vassili au centre pour superviser le tout.

— Vous voilà enfin, camarade Herz ! J’espère que vous n’avez rien oublié, car nous ne ferons pas demi-tour ! » plaisanta le Russe en se tournant vers lui, visiblement réjoui de n’avoir subi aucune perte dans son tour de force.

— Je vous suis, mais vous avez réfléchi à un bon itinéraire de fuite ? Ils vont nous poursuivre ! » lui fit-il remarquer, avec un brin de panique dans la voix qui n’atteignit pas Vassili.

— Nous avons un autre chemin, tout va bien. Notre guide est un renégat du RFA, l’un des premiers chasseurs. Passez devant, camarade, nous fermons la marche. » lui répondit-il aussi rapidement que calmement, en désignant derrière lui un petit corridor souterrain déjà grand ouvert.

 

Mais il suffit d’une seconde pour que le sourire de Vassili s’évanouisse, aussi vite que disparût l’apparente tranquillité de ses hommes aguerris, lorsque le vacarme des balles fut rompu par un hurlement terrifiant.

Il était aussi humain dans sa voix qu’il était bestial dans son timbre, un glas comme William et ses sauveurs n’en avaient jamais entendu - à plus forte raison, car ce n’était que la troisième fois qu’il résonnait sur Terre. En vérité, il n’avait rien à voir avec l’intensité de celui des mutants, ni avec celui d’un homme dont il semblait pourtant lointainement se rapprocher, il ressemblait davantage au cri d’une meute de loup, en bien plus grave et profond, s’amplifiant à chaque nouvelle voix qui se joignait à elle, jusqu’à en faire vibrer les murs de pierre de la citadelle.

— Merde, ça ne peut être qu’eux … Ewald ! » cria aussitôt Vassili, en se retournant vers le tunnel de fuite d’où accourrait déjà un chasseur du RFA, comme s’il avait commencé à fuir dès qu’il avait entendu le cri.

— Je ne vous ai pas trahis ! Je ne pouvais pas savoir que les Loups seraient ici, il faut qu’on se barre tout de suite !

— Des loups ? » lâcha William, surpris.

— Ceux-là sont pires que ceux des contes, camarade. » se contenta de lui répondre ce renégat, tandis que les partisans révolutionnaires abandonnaient leurs positions pour reculer vers le tunnel, non sans jeter quelques grenades derrière eux pour voir le conduit s’ébouler derrière eux.

 

Après tout, tel que Vassili le rappela à ses hommes, toute la mission était accomplie, il ne restait plus qu’à repartir grâce aux tunnels dans lesquels Ewald les guidait sans douter.

Et, au grand soulagement de William, personne ne vint leur barrer la route, au point qu’il put même échanger avec Vassili au sujet de cette opération. Apparemment, c’était la seule absence soudaine du Premier Savant de la Cause qui avait fini par attirer la curiosité de Lénine, le vrai commanditaire de ce sauvetage. D’ailleurs, il les attendait à l’autre bout des souterrains, il avait même insisté pour que son lieutenant mène l’opération en personne, avec les meilleurs trios de la Garde. Ainsi, c’est la silhouette du Bolchevik qu’ils aperçurent bientôt sur le seuil du tunnel, en compagnie de quelques camarades bien plus nerveux que lui, mais tout aussi soulagés de les voir revenir sains et saufs, surtout lorsqu’ils firent s’écrouler le souterrain derrière eux – et devant les pas de leurs poursuivants qu’ils entendaient résonner. Bien sûr, William se pressa de le remercier, si sincèrement que le Russe se sentit obligé de lui rappeler à quel point cette opération n’était que pure gratitude, après ce qu’il avait déjà fait et tout ce qu’il pouvait encore faire pour la Cause. En plus, il serait injuste que tu rates ce pourquoi tu t’es battu, lui confia-t-il, sans que le Saxon ne comprenne précisément de quoi il parlait, jusqu’à ce qu’il lui annonce que la Grande Révolution a commencé en Russie, elle n’attend que la Toile Rouge pour passer à l’étape suivante. Et pour cela, l’Allemand du Conseil allait devoir l’y suivre.

De toute façon, il ne pouvait plus songer à une existence normale désormais, le Reich allait se lancer à sa recherche, si impitoyablement qu’approcher ses proches reviendrait à jeter le danger sur eux. Mais au sein de l’Empire Russe où le pouvoir avait déjà commencé à sombrer, il pourrait presque vivre librement et il disposerait même de locaux pour continuer son travail, au beau milieu des villes où les premiers soviets ouvriers se formaient, en attendant d’avoir son laboratoire du niveau de la Mondlicht-Turm ou de la 01. Là-bas, c’était un grand avenir de héros qui l’attendait. Pourtant, William était réticent, et Lénine eut beau l’amener à l’écart pour discuter plus longuement, aucune parole n’arrivait à le convaincre. Cependant, il accepta d’avouer au Bolchevik les raisons qui l’empêchaient encore de le rejoindre, à l’exception du choix délicat que lui posait la Toile Rouge – et qu’il n’aurait révéler à personne. Le Souffle Pourpre faisait partie du Conseil du Graal, non seulement il devait se rendre au plus vite à la réunion d’été, mais il devait également s’expliquer auprès de ses trois amis que ce soit sur sa détention ou sur son avenir. Évidemment, il ne s’attendait pas à recevoir la bénédiction de ses trois amis lorsqu’il leur proposerait de voter son ralliement à la Révolution, russe de surcroît. Il savait bien que tout cela ne se règlerait pas en un seul vote. Cependant, avec le temps, il était persuadé de pouvoir faire accepter sa cause au Conseil. Après tout, il comptait juste changer de nationalité dans le fond, il pourrait ensuite continuer à œuvrer pour tous comme il l’avait toujours fait en secret, tel qu’Achille le lui conseillerait. Malheureusement, Lénine ne voyait pas les choses sous cet angle, il craignait que cette amitié finisse par nuire à la Révolution et le rappela à son Premier Savant, dont il ne pouvait se passer pour tant de raisons, au point de finalement céder à une seule condition : que William soit protégé par une escouade de la Garde.

En bref, ceux sont mes nouveaux surveillants, s’agaça-t-il intérieurement dans un premier temps, avant de se laisser convaincre par le Bolchévik qui lui expliqua que personne n’avait envie de le voir capturé de nouveau, dans le cas où nos ennemis ne t’abattent pas à vue la prochaine fois qu’ils te reconnaîtront. Pourtant, le groupe qui se vit confier sa protection n’avait pas brillé de professionnalisme ni de sérieux, puisque c’est les trois tatars dont il allait recevoir le commandement. Malgré tout, le triade Samara était reconnue pour ses talents en matière de survie, de discrétion et de roublardise, à tel point que Lénine lui affirma qu’il ne pouvait espérer une meilleure escorte pour une cavale en Allemagne. Ils ont déjà des faux-papiers turcs du RFA, ils s’accorderont parfaitement avec les tiens d’ailleurs, sourit-il en tendant à William une nouvelle identité de petit savant du Département, bien que ça ne t’exonère pas d’une certaine prudence, surtout si tu pars en expédition avec ton Conseil. N’oublie jamais que beaucoup de gens comptent sur toi, tel que Lénine lui rappela, tandis qu’ils revenaient auprès de Vassili afin que celui-ci fasse les présentations entre le Premier Savant et ses nouveaux protecteurs.

Et lorsqu’il les revit, William eut du mal à s’imaginer amener cette équipe au Conseil, d’autant plus qu’il n’y en avait pas un seul pour parler Allemand correctement - heureusement qu’il parlait un russe correct pour finir de comprendre leur jargon tatar …

— En une phrase ? » s’étonnait leur chef, Kyril, avant de réfléchir à comment il allait répondre à la question de son premier commissaire : se présenter brièvement.

— Je m’appelle Nastia Shirin, Premier Savant, c’est un honneur de protéger un homme de votre importance, je donnerais ma vie pour vous. » lâcha aussitôt la chasseresse, pour que William la remercie d’autant de dévouement, avec un brin d’étonnement, avant que Vassili ne rajoute quelques détails. Chaque membre de la triade était complémentaire comme ceux du RFA, et Nastia, en tant que pionnière, était parmi les chasseurs révolutionnaires les plus déterminés et courageux.

— Pour faire simple, elle fonce dans le tas dès qu’elle peut, pendant qu’on tire sur tout ce qu’elle remue ! » s’amusa le jeune homme qui était entré en premier dans la chambre de William, un sacré boute-en-train visiblement. « Moi je suis un partisan, je m’appelle Aleksei et je suis son petit frère. Je suis les yeux et les oreilles du groupe, je traîne ici et là, que ce soit dans la vie ou en combat. Je sers un peu à tout, c’est pour ça que j’ai toujours au moins un gros calibre, un flingue et un sabre. Même que, si vous devez vous promener seul dans la rue, je serais toujours à quelques mètres de vous, prêt à intervenir. Ça va comme description ? » conclut-il en se retournant vers son chef, un ancien mercenaire des steppes d’une quarantaine d’année.

— Ça suffira largement, je me suis endormi avant la fin. Je m’appelle Kyril Gesar, je suis un Orateur, je serai le lien entre vous et le Parti comme je le suis pour mes deux autres camarades.  Et … je suis censé être le chef de ces deux-là, mais c’est assez compliqué comme vous le comprendrez. Je suis sûr que vous saurez très bien m’aider dans cette tâche. » ironisa-t-il sous les airs légèrement amusés de William, malgré sa timidité probablement dû à la fatigue.

— Eh bien … Je suis heureux de vous rencontrer aussi, mais je ne compte pas vous demander quoi que ce soit de particulièrement dangereux, ne vous en faites pas. J’espère que nous ne croiserons aucun animal mutant à la Forêt d’en Bas d’ailleurs... » lui répondit-il pour que Kyril ne semble s’en désoler, au point d’avouer qu’il pensait que son Premier Savant serait plus sensible à ce magnifique progrès dont la Nature bénéficie elle-aussi ...

 

Cependant, William eut à peine le temps de dire que son avis sur la question était plus nuancé, lorsque Lénine revint vers lui afin de l’informer de la suite du plan révolutionnaire.

Le Bolchevik allait donc rentrer en Russie avec la seule promesse de l’arrivée prochaine du Saxon, mais cela ne changeait pas ses projets des prochains mois, et il avait bien quelques idées sur les façons dont ce dernier pourrait aider la Cause dès qu’il reviendrait de sa réunion du Conseil. Certes, il pouvait ensuite rejoindre aussitôt la Russie pour participer à la Révolution, ce que lui conseilla Lénine puisque les places d’influences risquaient d’être vite prises s’il ne saisissait pas l’opportunité à temps. D’autant plus que si les Bolchéviks comptaient protéger les idéaux de la Cause, rien ne prédisait qu’ils seraient la seule force politique à ressortir de la chute du Tsar. Bien sûr, même si William venait à arriver trop tard pour exercer des responsabilités politiques, il garderait son rôle capital de Premier Savant, ne serait-ce que pour lutter contre les épidémies et les famines ou perfectionner la thérapie de la Garde – une thérapie dont il était déjà le principal concepteur sans même l’avoir su. Bref, il y avait donc fort à faire à l’Est, pour son utopie comme pour son propre avenir.

Malgré cela, Lénine n’était pas insensible à l’attachement que William manifestait pour son pays. D’ailleurs, c’est à ce dernier sujet qu’il voulait en venir.

— Notre camarade Rausa sillonne toute la Germanie pour que la Révolution s’élance ici-aussi. » reprit-il, tandis que le petit groupe continuait sa longue marche dans les montagnes pour rejoindre leurs chevaux. « Elle espère que l’invasion de l’Allemagne de l’Ouest par les franco-anglais accroitra nos chances de succès, mais je suppose déjà qu’elle aura besoin de toute l’aide possible, et la tienne est inestimable. Nombres de nos camarades italiens ou hollandais affluent vers la Germanie en ce moment même pour aider nos frères allemands, tu auras peut-être l’occasion d’y retrouver Massimo qui sait. 

— Je leur viendrai en aide dès que je reviendrai, Lénine … Merci, j’espère ne pas paraître ingrat en choisissant d’abord la révolution … de mon pays. » avoua-t-il piteusement, en ayant honte de cette sorte d’égoïsme patriotique que le Russe comprenait très bien, c’était humain, en plus de ne pas être un mal dans la situation présente. « Vous avez raison, allemand ou russe, ici ou là, nous sommes tous dans le même camp. » se reprit le Premier Savant tandis qu’il apercevait les silhouettes équines entre les arbres.

 

Une fois arrivés, William et Lénine discutèrent encore quelques minutes, avant de rejoindre le petit village de Gleirschalm, où ils se séparèrent après un dernier encouragement.

Sans tarder, le Souffle Pourpre et le trio Samara prirent alors la route de Genève, droit vers l’Ouest au travers les Alpes, en priant qu’il n’arrive pas en retard à sa réunion. Heureusement, il n’avait pas été laissé au soin des trois Tatars pour rien, puisque chacun de leurs chevaux en valait dix du RFA à les entendre. Finalement, dès le premier soir passé avec eux, William se sentit parmi les siens, il ne regrettait pas un instant de s’être évadé de la Mondlicht-Turm même si cela devait avoir scellé son avenir. En vérité, il imaginait même la possibilité d’avoir plus tard un avenir en Russie, si le Destin le décidait ainsi.

Si seulement les choses pouvaient être aussi simples au Conseil qu’elles l’ont été avec Lénine, commença-t-il aussitôt à réfléchir, dès le premier moment de solitude. En vérité, j’espère qu’ils me laisseront une chance, et que cette Forêt d’en Bas cache quelque chose qui me permettra de sauver la Toile, parce que je ne pourrai bientôt plus reculer, se lamentait-il jusqu’à finir par s’endormir, durant chacune des trois nuits qui le séparèrent de Genève, sans réussir à s’en convaincre.

Après tout, cela n’avait pas marché pour Achille, il y a dix ans …

 

« Si j’ai choisi cette place, c’est parce qu’elle me permettait d’aider les autres à mon niveau, tout en m’offrant la liberté d’avoir une famille et une vie paisible. Toi aussi, tu devras choisir ta place, selon ce que tu veux faire, selon ce que te dictes tes convictions aussi, mais surtout selon ce que tu veux vivre. Ce qui fait le vrai courage d’Achille dans l’Illiade, c’est le choix qu’il a fait avant même de monter dans le bateau : la vie courte et héroïque qu’il rêvait ou la vie longue et heureuse que sa mère lui souhaitait. »

 

Le père de William à son jeune fils cadet qui lui demandait pourquoi il avait choisi de s’engager dans la police plutôt que dans les rébellions de 1848, Dresde, 1861.

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