Un trou dans le toit de la bergerie dévoilait un coin de ciel gris. Meghi rejeta les couvertures et frotta ses yeux secs. Des braises mourantes rougeoyaient dans le foyer ; la fumée le faisait suffoquer. Depuis deux jours, il veillait le vagabond, si faible qu’il n’avait pu se résoudre à l’abandonner. Il lui préparait des tisanes d’écorce de saule, épongeait son front perlé de sueur, le forçait à s’alimenter.
Il s’étira pour raviver ses membres raides quand son cœur sursauta : le malade, appuyé sur ses coudes, avait repris connaissance. Les bras tendus au-dessus de la tête, Meghi s’immobilisa et ils se dévisagèrent.
L’étranger prit une ample inspiration, comme pour dire quelque chose, mais se ravisa. D’un air incrédule, il promena son regard sur les murs en pierres mal taillées, le toit en chaume percé, les braises grises, comme s’il découvrait le monde pour la première fois. Non : il donnait l’impression de surgir d’entre les morts. Meghi n’avait jamais rencontré d’hommes aussi maigres.
Dans ses prunelles claires, il discernait les tréfonds d’une âme agitée. Pour anticiper les questions à venir, il lança, d’un ton plus hésitant que prévu :
« Je suis Meghi. Je suis ferm… heu soldat ! Et vous ? »
L’inconnu s’assit en tailleur et se massa le cou en toussotant :
« Je crois que je m’appelle Hjartann.
— Vous “croyez” ? »
Meghi allongea le bras et toucha son front. « La fièvre est tombée, constata-t-il. Avez-vous perdu la mémoire ? »
Hjartann secoua la tête. « Pouvez-vous me dire ce que je fais ici ? »
Dans le timbre grave de sa voix, Meghi reconnut l’accent distingué des Olmiens du temps de l’Empire. Enfant, il l’avait entendu dans la bouche des soldats déployés dans la région. Hjartann désigna le camp sommaire d’un mouvement circulaire du menton. Ils se trouvaient dans la bergerie abandonnée et un pan de mur détruit offrait une vue dégagée sur le lac.
Hjartann partit d’une quinte de toux. « Est-ce que vous avez une quelconque idée de comment je suis arrivé dans cet endroit ? »
Meghi haussa les épaules. « Par les Trois, je ne sais pas !
— Où est-ce que je suis ? »
Il enserra son visage dans ses doigts comme dans un filet.
« Dans les Ulynes, répondit Meghi, dans la vallée de Toron. Ce lac, c’est le Noure. Vous avez perdu la mémoire.
— Non, je suis… je ne comprends pas… Je ne fais que des rêves sanglants. »
La veille, le malade, livide, s’était redressé et avait crié des noms d’hommes et de femmes. Comme le frère de Meghi autrefois. Ce dernier frissonna à ce souvenir. « Vous avez beurlé dans votre sommeil, vous vous débattiez contre la fièvre. À un moment, j’ai cru que c’était la fin. » Il ajouta du petit bois dans le foyer et remua les braises. « Vous m’avez fait peur, vous avez fait des cauchemars épouvantables.
— Oui, épouvantables, répéta Hjartann en plissant le front. Vous avez raison, peut-être ai-je perdu une partie de ma mémoire ? Je suis incapable de me rappeler comment je suis arrivé ici.
— Quel est votre dernier souvenir ?
— Je ne sais pas, tout est tellement confus. Quelque chose me hante et je préfèrerais oublier… »
Il se massa les tempes. « Toron, répéta-t-il après un court laps de temps, en fermant les paupières, comme s’il fouillait à l’intérieur de lui-même pour y chercher un semblant de réponse. Ce nom ne me dit rien du tout.
— C’est vrai qu’on est loin de tout ici.
— Connaissez-vous cette ville : Galmeric ? Elle ne doit pas être loin. » Il tourna la tête à droite et à gauche, puis ajouta : « J’ai dû perdre mon régiment, je ne sais pas. Je ne comprends plus rien. »
Meghi se leva, avança vers le mur ouvert et mit sa main en visière. « Galmeric ? Cette ancienne citadelle elfique ? Voyez ! On peut apercevoir d’ici ses tours effondrées. » Derrière le lac doré, celles-ci griffonnaient les monts sombres comme des marques de craie. Un bruissement dans les herbes révéla la présence de Bachi qui paissait au coin de la masure. Meghi se retourna : « Qu’y faisiez-vous ? Est-ce à cet endroit que des esprits vous ont attaqué ? Depuis la fin de la guerre, nul n’ose plus s’y risquer. On dit qu’un massacre horrible y a eu lieu, que la ville est maudite à présent. »
Les lèvres de Hjartann tremblèrent. Il resta silencieux pendant un long moment, les yeux perdus dans le vague. Puis il les releva lentement vers lui.
« La fin de la guerre ? réagit-il d’une voix aiguë. Que voulez-vous dire ? »
Meghi chercha à déceler sur son visage des traces d’ironie. Personne au village n’ignorait les combats terribles qui avaient marqué les cœurs et les chairs dans les environs.
« La guerre des Ulynes… Tout de même ! s’exclama-t-il avec un petit rire gêné. J’étais gamin quand elle s’est achevée. »
Hjartann sauta sur ses pieds, comme pris de folie. Il l’attrapa par les épaules, laissant glisser la couverture, et s’écria en le regardant bien droit :
« Elle est terminée ?
— La guerre ? Sûr ! Heureusement qu’elle l’est ! Elle nous aura apporté son lot de malheurs, celle-là.
— Je ne comprends décidément plus rien à rien. Et l’Empire ? »
Il le fixait intensément.
« Pfuit ! s’exclama Meghi en se détachant. Évaporé ! Finis les collecteurs d’impôts ! Enfin, vous devez être au courant : l’Empire d’Olme s’est effondré il y a dix ans et des brouettes. Il n’existe plus.
— Comment ? » s’écria Hjartann, la bouche grande ouverte. « L’Empire n’existe plus ? C’est impossible ! En êtes-vous sûr ?
— Je ne connais pas grand-chose du monde, mais ça, quand même ! »
Hjartann laissa choir ses bras le long du corps. Il tourna avec lenteur autour du foyer, la paume plaquée sur son front, comme plongé dans une intense réflexion. « C’est incroyable ! Terminée ! » Sa fine silhouette s’enfonça dans un nuage de fumée. « Et l’Empire… Bon sang ! »
Il chancela ; Meghi se précipita pour le soutenir, avant qu’il ne trébuche dans le feu.
« Je ne me sens pas bien, dit le malade en massant l’espace entre ses yeux. Je suis désolé, je… j’ai la tête qui tourne. J’ai besoin de…
— Il faut que vous avaliez quelque chose ! »
Hjartann tomba à genoux, le dos droit, les paumes à plat sur ses cuisses, en une posture digne, décalée au vu de la situation. Meghi ramassa la couverture et la posa sur ses épaules. Il secoua la tête et déballa les derniers roulés aux légumes de sa besace. Le bruit apaisant de la pluie sur les feuilles des arbres les enveloppait, traversé par les craquements du bois humide dans le foyer.
« Pourquoi m’aidez-vous ? demanda Hjartann, brisant le silence.
— Bah, c’est normal, j’honore les Trois, fit Meghi en haussant les épaules. Fait cru, je n’allais pas vous laisser geler, à demi crevé au bord du lac.
— C’est vrai qu’il fait froid, mais peu en auraient fait autant. Vous êtes allé bien au-delà des commandements de vos dieux.
— Je vais devenir soldat et je me dois d’aider les plus faibles. »
Meghi installa la grille et y plaça les beignets, un à un. Le tatouage sur le cou de Hjartann, un dragon bleu dont les plumes de paon s’enroulaient autour de son oreille, ressemblait aux blasons des chevaliers des Baronnies. Himin avait déterré des écus ainsi décorés. Ses joues creuses et son corps maigre laissaient penser qu’il jeûnait depuis longtemps. Il était pâle, comparé aux fermiers à la peau couleur miel, hâlée par les travaux des champs. Meghi fronça les sourcils. Au vu de son état, l’étranger ne pouvait être un seigneur. Et puis cet accent… Était-ce un prisonnier politique ? Avait-il été enfermé ces quinze dernières années, après l’effondrement de l’Empire ? Mais dans ce cas, que faisait-il là ? Pourquoi errait-il dans sa vallée ?
« J’espère que vous aider ne se retournera pas contre moi. Qui êtes-vous exactement ? Un condamné en fuite ?
— Moi, un condamné ? Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? »
Meghi montra le dragon-paon du doigt. « J’ai entendu dire qu’on marquait les prisonniers avec un tatouage. Et puis, seul un prisonnier coupé du monde ignorerait la chute de l’Empire. Aussi vous êtes si blanc. On dirait que vous n’avez pas vu le soleil depuis une éternité. J’espère juste que vous n’êtes pas un meurtrier.
— Un meurtrier maintenant ?
— En tant que futur soldat, je dois me placer du côté de la loi. Je ne tiens pas à m’acoquiner avec un criminel en fuite. »
Hjartann éclata de rire. « Je ne suis ni l’un ni l’autre, mais continuez ! Vos hypothèses m’intéressent, Monsieur le Limier. »
Meghi lui jeta un regard oblique. Se moquait-il de lui ? Le jeune homme réfléchit : un bagnard aurait davantage de tatouages, des manières plus bourrues et ne parlerait pas plusieurs langues de façon distinguée. Faisait-il erreur ? Qu’en savait-il après tout ? À quoi ressemblait un prisonnier ? Il avait vécu isolé, loin du monde, et n’en avait en réalité jamais rencontré.
Il disposa les beignets à l’odeur alléchante sur la planche et les coupa en deux. La sauce piquante, les légumes et le fromage de chèvre fumant dégoulinèrent sur le bois. Se léchant les doigts, il les désigna du menton et Hjartann en saisit un. Quand Meghi s’aperçut que les mains de Hjartann tremblaient tant que des morceaux de chou retombaient sur la planche, il établit un parallèle entre l’aspect décharné de Hjartann, les cicatrices sur son corps, sa cotte de mailles rouillées, et comprit l’évidence. Traumatisées par les combats, d’anciennes recrues rôdaient dans la région depuis la fin de la guerre, sans plus trouver de but à leur existence. Comme Himin autrefois.
« Vous êtes un soldat, lâcha-t-il alors même que la vue de son teint grisâtre, de son regard fatigué et de ses cernes profonds le faisait douter que Hjartann fût capable de soulever une épée.
— Touché ! » s’exclama Hjartann, la bouche pleine, en claquant des mains. « Je suis guerrier, ou du moins je l’étais. J’ai combattu dans les environs. Je dirigeais des troupes.
— Tout comme mon frère.
— Où est-il allé ? »
Le cœur de Meghi se figea ; il souffla : « Dhuyne. »
Il y avait tant de choses qu’il aurait aimé demander à Himin, tant d’aventures qu’ils auraient voulu vivre ensemble, mais de leurs projets communs, il ne restait rien : il partait à Nisle, seul.
Pris d’une vive agitation, Meghi se leva, tourna sur lui-même, mais se renfrogna en posant ses poings sur les pierres humides du mur éboulé, le regard pointé vers le lac. « J’ai toujours cru que nous serions épargnés, expliqua-t-il, les tripes nouées, comme s’il venait d’ingurgiter un bloc glacé. Avec mon frère, on prévoyait de… » Sa gorge rétrécit. Incapable de prononcer un mot de plus, il soupira : « Mais maintenant… »
Le reflet des pics enneigés s’étirait dans les eaux lisses vers lesquelles se penchaient les bras d’un saule, avec une tragique majesté. Les plaintes du vent qui secouait doucement les pins tout autour appuyèrent le long silence. Un héron décolla, un poisson dans le bec, et Meghi rassembla ses pensées.
« Excusez-moi, je viens d’enterrer mon frère. »
Lorsqu’il se retourna, il constata que Hjartann le fixait tristement, comme si ce dernier avait suivi le cours de ses pensées.
« Vous êtes de la région, soldat ?
— Je pars m’engager à Nisle », éluda Meghi.
Hjartann eut un hoquet de surprise. « Nisle ? C’est de là d’où je viens ! Ainsi, elle existe encore ?
— Quoi donc ?
— Nisle… La ville n’est pas tombée comme Olme, après la guerre ?
— Non mais des fois ! Bien sûr qu’elle n’est pas tombée, j’en aurais entendu parler ! Enfin… Je crois. »
Hjartann se redressa. « Si vous partez vers Nisle, que dites-vous de faire un bout de chemin ensemble ? Je pourrais être votre guide. »
Meghi secoua le chef. Voyager avec ce cadavre effronté ne lui disait rien qui vaille.
« Merci, mais je connais le chemin.
— Ah oui ? Laissez-moi en douter. Je vous ai observé et je peux également jouer à votre petit jeu. Vos vêtements usés, vos mains calleuses, votre accent prononcé, vos dents de travers, il vous manque même une canine : vous n’êtes pas soldat, mais fermier dans le coin, et je devine que passé Valnoy, vous serez totalement perdu. »
Cet insolent ne manquait pas d’air ! Meghi fronça les sourcils, même s’il devait reconnaître que Hjartann avait vu juste.
« Belle analyse, limier ! » grinça-t-il.
La région n’avait pas de secret pour lui, mais au-delà, c’était le grand flou. Se mordillant un ongle sale, il reconsidéra le maigre étranger un instant, son visage anguleux adouci par son regard franc.
Il soupira. « Très bien, pourquoi pas. Après tout, nous ne serions pas trop de deux pour faire face aux dangers. »
Mais pouvait-il lui faire confiance ?
Après un petit bout de temps (oups), je m'attaque à la suite de ton histoire ! Je n'ai eu aucun mal à me remettre dans le bain. J'aime beaucoup la relation entre Meghi et Hjartann, même si elle n'en est qu'à ses débuts. On sent que Meghi n'a pas spécialement envie d'être accompagné et accepte la proposition par intérêt, alors que Hjartann est très content de retrouver quelqu'un à ce moment de grande confusion intérieur.
Le coup du soldat amnésique ne m'a pas surpris par contre le fait qu'il pense être à une époque passée, dix ans plus tôt, m'intéresse beaucoup ! Ca pose pas mal de questions, je suis curieux d'en savoir plus. A commencer par : est-il vraiment amnésique ? Ou y a-t-il de la magie ou quelque chose du genre dans l'air ? Ca va être un thème hyper intéressant à traiter, j'imagine qu'on a affaire à quelque chose de post-traumatique. Mais quel est le traumatisme en question ? Un évènement en particulier ? (Ne répond pas, je te mets juste mes questions à ce stade de la lecture^^)
Mes remarques :
"Meghi n’avait jamais rencontré d’hommes aussi maigres." -> un homme aussi maigre ?
"Vous avez beurlé dans votre sommeil," je connaissais pas le beurler, j'ai appris un mot xD C'est intéressant d'utiliser du patois pour caractériser le personnage et en même temps je me demande si ça ne risque pas de plus perturber le lecteur qu'autre chose ?
"et comprit l’évidence. Traumatisées par les combats, d’anciennes recrues rôdaient dans la région depuis la fin de la guerre, sans plus trouver de but à leur existence. Comme Himin autrefois." si c'est évident, pourquoi ne fait-il pas l'hypothèse plus tôt ?
Un plaisir,
A bientôt !
Merci d’être passée faire un coucou au Darrain 😊
Contente que tu ais apprécié ce début ! J’ai déjà pas mal fait de relectures et de lissages. D’ailleurs j’ai encore une fois réécrit le tout après tous les retours que j’ai eu sur PA. C’est cool de pouvoir ajuster son propre objectif aux ressentis des Plumes 😊
Il y a bel et bien un événement traumatique en particulier, mais c’est quelque chose qu’on va dérouler pendant tout le livre.
« ça ne risque pas de plus perturber le lecteur qu'autre chose ? »
> Concernant le patois, c’est une question que je me suis aussi posée, mais j’ai fait le parti pris d’en caser. Peut-être parce que j’en utilise beaucoup moi aussi 😊 ? J’ai fait attention de ne pas noyer le lecteur sous ces mots, pour que ce ne soit pas indigeste et que ça ne gêne pas à la compréhension globale. Enfin j’espère !
Je vais corriger la phrase que tu as dite, merci tu as raison,
Merci beaucoup pour ton commentaire 😊
Le texte me pousserait a faire confiance a hajartann et a simplement l’accepter comme un soldat errant amnésique, mais j’espère que sa situation vraiment étrange cache une intrigue bien plus complexe et sombre haha
J’ai hate de voir comment la relation de Meghi et d’hajartann va évoluer. ^^
Je pense pas commenter à chaque chapitre seulement quand j’ai quelque chose d’intéressant a dire (pas comme maintenant mdrr) enfin bref a dans quelques chapitres :)
Aussi j’ai lu ce que tu as répondu au commentaire de flammy ça répond à mes questions, enfin ce n'était pas vraiment des questions plus un espoir haha
Merci d'avoir poursuivi la lecture et de t'être arrêtée pour écrire un petit mot. Je n'ose rien te dire de peur de spoiler, mais la relation Hjartann/Meghi sera en effet au centre du livre :-)
T'inquiète pour les fautes, le carré est si petit que c'est quasi impossible de se relire. En plus, souvent je lis et commente dans les transports, ça n'aide pas, donc moi aussi j'en fais des tas. Et j'ai tendance à écorcher les noms à tout va, si bien que j'ai maintenant choisi de ne mettre que la première lettre pour désigner un perso, de peur que l'auteur prenne mal mon écorchage, donc rien de choquant pour moi à l'horizon hihi ! 🙂
N'hésite pas à me taper sur les doigts si tu juges un passage incompréhensible !
Un chapitre qui m'a fait l'effet de la fin du début, où on met en place tous les pions, la carte, les enjeux, et puis hop c'est parti.
Intéressant, de parler du stress post-traumatique avec les cauchemars des anciens soldats. Je ne m'y attendais pas. C'est assez rarement traité dans les récits de guerre, alors que ça me semble être une réalité inhérente et importante de ces personnages.
Ce dialogue évite les écueils du dépôt d'informations et à la place parvient à poser autant de questions qu'il donne de réponses, tout en présentant les objectifs et questionnements des deux personnages. Et puis, ça permet de rejoindre les deux quêtes autour de la même destination.
Il y a une partie de mon cerveau qui grince à la coïncidence que Meghi rencontre quelqu'un de si similaire à son frère qu'il vient d'enterrer, et qui va précisément au même endroit que lui — mais je crois que c'est un de ces trucs qu'il faut accepter de croire pour avancer dans l'histoire.
Jusqu'à maintenant, j'ai le sentiment que c'est un monde différent du nôtre, mais où il y a la même répartition des tâches qui fait que les soldats semblent être tous/principalement des hommes, est-ce que c'est juste ? C'est une ambiance très masculine jusqu'à maintenant, en tout cas : on est avec des hommes qui parlent d'hommes. Ce me donne un peu le ressenti que le récit s'inscrit dans ce qu'était la fantasy avant Ursula Le Guin : un monde d'hommes. Est-ce que c'est le cas ? Ou est-ce que tu nous prépares des personnages féminins décoiffants qu'on rencontrera par la suite ?
Au fil de la lecture :
◊ "Je suis ferm… heu soldat !" Instinctivement, j'étais en mode "ça s'écrit euh", puis je suis allée vérifier dans le Larousse, et heu existe tout à fait. On en apprend tous les jours. Peut-être une virgule, après le heu ? Pour avoir le rythme de la pause quand on rectifie ?
◊ "Vous avez beurlé dans votre sommeil" Par acquit de conscience, j'ai aussi vérifié, mais non, le verbe beurler n'existe pas dans le dico. J'en déduis que c'est une typo et que tu voulais écrire peut-être soit hurlé, soit beuglé ?
◊ "Vous m’avez fait peur, vous avez fait des cauchemars épouvantables." Il y a quelque chose de très froid et distant dans ce dialogue, j'ai trouvé. Ils énoncent les questions, les faits, les émotions, mais comme si ça appartenait à quelqu'un d'autre. Est-ce que c'est intentionnel ? Par exemple, j'aurais ressenti plus d'émotions peut-être si tu ajustais la syntaxe de leurs dialogues de la même façon que tu le fais avec la syntaxe de la narration : plus entrecoupée, redondante, répétitive, pour montrer que le vétéran tourne en rond, a peur, est perdu, et que Meghi est... qu'éprouve Meghi ? Du soulagement ? De la perplexité ? Du respect ? De la méfiance ? Je n'étais pas trop sûre en lisant.
◊ "Le tatouage sur le cou de Hjartann, un dragon bleu dont les plumes de paon s’enroulaient autour de son oreille, ressemblait aux blasons des chevaliers des Baronnies. Himin avait déterré des écus ainsi décorés. Ses joues creuses et son corps maigre laissaient penser qu’il jeûnait depuis longtemps. Il était pâle, comparé aux fermiers à la peau couleur miel, hâlée par les travaux des champs." Pourquoi Meghi n'a pas fait ces observations et déductions avant ? Quand Hjartann dormait, c'était l'occasion parfaite pour lui d'essayer de démêler la nature et l'identité de cet être, surtout comme il s'était autant posé la question. Et peut-être que l'accent et la nature des questions qu'il lui pose au réveil viennent ensuite compléter ses déductions ?
◊ "Hjartann éclata de rire. « Je ne suis ni l’un ni l’autre, mais continuez ! Vos hypothèses m’intéressent, Monsieur le Limier. »" J'adore ce nouveau ton, mais j'ai trouvé la transition un peu raide entre le côté en pleine détresse amnésique, où son monde a été renversé, et d'un coup il est plein d'humour, genre haha les déductions de mon sauveur sont complètement à côté de la plaque.
◊ "Le reflet des pics enneigés s’étirait dans les eaux lisses vers lesquelles se penchaient les bras d’un saule, avec une tragique majesté. Les plaintes du vent qui secouait doucement les pins tout autour appuyèrent le long silence. Un héron décolla, un poisson dans le bec, et Meghi rassembla ses pensées." Magnifique, ce passage. Et le paragraphe juste avant est rempli d'émotion et de justesse. Ce paysage m'a rappelé Le clan des Otori.
◊ "Mais pouvait-il lui faire confiance ?" J'ai eu le sentiment que la question était juste là pour faire office de cliffhanger. Je n'ai pas l'impression que tu en aies besoin du tout, dans le sens où la perspective de leur voyage donne déjà envie de lire la suite. Mais si tu veux vraiment garder cet effet de mystère de fin de chapiter, je me dis que peut-être ça marcherait mieux si elle était reformulée, genre "Il acceptait donc sa proposition, mais cela ne signifiait nullement qu'il lui ferait confiance."
◊ Des rimes internes :
"Un trou dans le toit de la bergerie dévoilait un coin de ciel gris." bergerie / gris
"Des braises mourantes rougeoyaient dans le foyer ; la fumée le faisait suffoquer." foyer / suffoquer
"Voyez ! On peut apercevoir d’ici ses tours effondrées." voyez / effondrées
Merci pour ton retour détaillé 🙂
Je réponds à tes questions ci-dessous :
L'idée du thème du traumatisme de guerre m'est venue dès le début de l'écriture. J'aime beaucoup les films de guerre et on y retrouve parfois ce personnage traumatisé par les conflits que j'aime beaucoup. Par exemple dans Bande of Brothers (j'adore cette série), mais il y en a plein d'autres. J'avais commencé à écrire le Darrain alors que j'étais en voyage et j'avais avec moi le roman Le Chagrin des Vivants (sur la première guerre mondiale ou plutôt sur ses conséquences) et il y a un perso dedans qui m'a donné envie de créer mon propre traumatisé de guerre. C'est là où j'ai crée Hjartann. À l'époque, Meghi n'existait pas encore. 🙂
Eh oui, Meghi rencontre un Nislien. En même temps, ça doit pas être si étonnant d'en croiser. Nisle est la plus grande ville du continent. Tu verras, il va en rencontrer d'autres.
Pour ta question relative au monde d'hommes, je t'invite à lire la suite 🙂 Nisle est une société patriarcale et dans l'armée humaine de Nisle, il n'y a que des hommes. La virilité toxique est en effet un autre thème du livre, thème qui sera aussi porté par des femmes, ce qui peut sembler étrange de prime abord 🙂 Si tu pousses plus loin, tu verras de quoi je parle.
Pour beurlé, j'ai parsemé le parler de Meghi de mots de patois. Parfois, ces mots sont même inventés. Pour beurler, ça vient en revanche du patois marnais. Il signifie bien beugler, crier, comme tu l'as deviné : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9mois_(dialecte)
En général, le contexte ou la sonorité permet au lecteur d'en deviner le sens. Et si c'est pas le cas, c'est pas très grave non plus, car j'en ai pas casé au moment de révélations importantes. Il y a beaucoup de mots de patois de l'Est (mots que je connais et emploie car je suis Alsacienne) ou alors des Alpes (comme Meghi vient des montagnes).
"j'aurais ressenti plus d'émotions peut-être si tu ajustais la syntaxe de leurs dialogues de la même façon que tu le fais avec la syntaxe de la narration : plus entrecoupée, redondante, répétitive, pour montrer que le vétéran tourne en rond, a peur, est perdu, et que Meghi est... qu'éprouve Meghi ?"
> Je vais relire et réfléchir à ce point, pour voir si je peux améliorer ça
"Pourquoi Meghi n'a pas fait ces observations et déductions avant ?"
> Je ne me vois pas trop caser ça avant, pour des questions de structure et de rythme. Peut-être Meghi l'a-t-il remarqué avant ? Il mentionne son tatouage à la fin du chapitre précédent, mais il y revient ici pour raccrocher les wagons en quelque sorte.
C'est grave les rimes internes ? J'avoue n'y avoir jamais pensé ?
Merci encore pour ton retour 🙂
Les rimes internes ne sont pas graves, c'est juste, comme tout effet de style, quelque chose qui a un effet, qui impacte la lecture. Ça donne un petit côté épopée en vers, ce qui est sympa. À toi de voir si c'est un effet qui te va, et si tu préférerais le garder pour certaines phrases plus importantes ou lyriques que d'autres.
Bon, probablement l'un des personnages du prologue du coup ^^ 15 ans qu'il sait pas que la guerre est finie, ça fait quand même beaucoup ='D J'avoue que là, j'ai un peu tiqué, sur comment il avait pu vivre 15 ans dans les bois sans jamais se faire tuer, en réussissant (vu son état) à se nourrir un minimum et sans que personne le trouve (pour l'aider ou pour le tuer). 15 ans, ça fait beaucoup mine de rien ^^" Mais ya peut-être une explication à ça =D
Sinon, "l'amnésie" du vétéran est bien pratique, ça permet de resituer un peu les événements et de voir un peu ce qui s'est passé, notamment avec cette guerre qui s'est mal finie et la chute de l'empire. Pas trop de remarques spécifiques pour ce chapitre sinon =D
Héhé oui il y a clairement un truc anormal avec ce type, mais tout sera expliqué. C'est pas genre il est amnésique et c'est tout. Tu vas voir, il n'a pas vécu dans les bois pendant 15 ans en mode bête sauvage : il s'est passé autre chose. Il n'est même pas vraiment amnésique en vrai, mais je n'ose pas trop de dire, au risque de te spoiler :-)
Merci beaucoup pour ton commentaire :-)
Un bon chapitre dans la lignée du premier. Décidément, ce vagabond est plein de mystères, il semble venu tout droit d'une autre époque. À moins qu'il ne soit amnésique et qu'il ait tout bonnement oublié sa vie depuis la fin de la guerre ?
Mais vu son état physique, on se doute qu'il y a une autre explication, il se passe quelque-chose d'anormal.
Contrairement aux autres, j'ai trouvé ce chapitre assez fluide et je n'ai pas été particulièrement noyé sous les noms de lieux que tu mentionnes ici. Je pense qu'il faut simplement le lire de manière détachée, en se laissant porter par ta plume et sans chercher à tout analyser en détail ou à tout retenir. En tout cas, j'ai abordé le chapitre comme une lecture-plaisir, et ça fonctionnait plutôt bien.
Je suis contente si le mystère autour de Hjartann fonctionne. Il y a en effet eu un truc anormal qui sera expliqué bout par bout. À un moment, le lecteur comprendra tout.
Oui, en effet, je basarde des noms, mais c'est pour faire genre, héhé, c'est pas crucial pour comprendre l'intrigue. C'est pour qu'on se dise tiens le monde est vaste, mais inutile de chercher à localiser tous les lieux etc (même si moi je l'ai fait bien sûr, j'ai plusieurs cartes et j'ai déjà traqué les incohérences tout ça, ça devrait normalement être bon à ce stade). Oui, l'important, c'est les deux persos pour l'instant.
T'as raison, vaut mieux lire pépouze :-)
Merci encore pour ton commentaire
de manière globale attention avec le "il" lorsque la scène comporte 2 hommes, on a parfois du mal à savoir lequel des deux est concerné.
là, typiquement, j'avais cru que c'était Hjartann qui secouait la tête (pour refuser la couverture ou un truc du genre), et là je me demande pourquoi M secoue la tête...
globalement ce chapitre est plus fluide que les précédents, les dialogues et les descriptions sont bien, avec juste un bémol sur la bergerie et le paysage qui l'entoure, c'est un peu décousu, (la bergerie en ruine, les arbres qui les entourent, le lac et le héron qui s'envole : je ne sais pas s'ils sont au bord d'un lac avec vue sur l'eau ou au sein d'une forêt
et il y a beaucoup de vocabulaire... entre les lieux, les noms, les peuples etc. c'est difficile de s'y retrouver et ça peut freiner la lecture
Merci pour ton passage par ici,
Oui c'est bien ça : les persos sont le long du lac, avec des arbres autour, à l'orée des bois. De l'intérieur de la bergerie, ils voient le lac par un mur éboulé. Donc ils ne voient pas la forêt derrière. Qu'est-ce qui te fait penser que c'est décousu ?
Quel est le vocabulaire qui t'a embrouillé ?
Merci encore pour ton message :-)
Beaucoup de dialogues dans ce chapitre et beaucoup moins de descriptions d'ambiance qui m'avaient enchantées dans les chapitres précédents. Peut-être des insises supplémentaires nous plongeraient davantage. Je sais pas pourquoi, j'ai eu du mal à m'imaginer un paysage printanier. Peut-être le froid et la nuit des chapitres précédents m'ont trop conditionné.
Au plaisir de te lire.
Merci pour ton commentaire,
Oui, je me suis amusée à faire des cartes (pendant le confinement !), mais je ne peux pas les ajouter ici.
J'hésite à recorriger ce chapitre, voire de le couper en deux, mais j'hésite.
Meghi vient des hautes montagnes. J'ai une fois eu ce sentiment en revenant du ski et en découvrant le printemps dans la vallée, je pense que c'est ce que j'ai essayé de retranscrire ici. Je vais revoir un peu ce chapitre...
Merci beaucoup pour ton message,
Ta couverture (très jolie !) m'a intrigué. Je ne suis pas très fantasy à l'accoutumée, mais ici on entre en douceur avec des descriptions soignées, c'est cool ! On commence avec des paysages très froids, de la glace, des cadavres. Puis c'est une plongée du côté d'un village, avec ses commérages certes mais aussi la gentillesse et la solidarité qu'il y a entre les habitants. Et nouvelle ambiance encore dans ce deuxième chapitre.
Perso les descriptions qui prennent leur temps ne me dérangent pas, j'ai bien aimé ta plume. Puis je trouve ça bien plus immersif que de balancer plein d'infos d'un coup.
Meghi et Hjartann me plaisent bien. Ils ont une relation complexe qui a l'air d'évoluer aisément d'un chapitre l'autre. Ce désamour pour les Elfes me fait me demander comment va donc évoluer ce voyage. ^^
Merci pour ton message, tu me rassures sur la lisibilité de ces chapitres. J'avais peur de noyer le lecteur sous des descriptions interminables et je réfléchissais même à faire des coupes (j'en avais déjà fait avant de poster sur PA et je me disais que ce n'était peut-être pas assez). Mon idée initiale était de commencer en mode tranquille.
J'espère que la suite te plaira :-)
je suis enfin de retour après mes congés et je peux enfin lire de nouveau ton histoire. Le problème, enfin, ce n'est pas un problème, c'est que j'ai peu de remarques. Pour moi, ce chapitre est bien rédigé et ne comporte pas de zone d'incohérence/interrogation.
Le seul point sur lequel je butte, ce sont les noms propres car il y en a beaucoup. Après, tu commences à adroitement glisser des explications par exemple: "Les Tutsas, nomades, les Gondrelonais à l’Ouest et les Sébénites sur leurs îles volcaniques. " Il faut juste que je digère ces informations.
Peut-être pourrais-tu couper ton chapitre en plusieurs parties si tu veux que tous soient de taille équivalente (ce qui n'est pas une obligation). En effet, tu as placer deux étoiles/ellipses ce qui montre bien qu'il y a trois unités dans ce chapitre.
Merci pour ton message.
Oui, pas la peine de retenir tous ces noms, d'autant que les informations importantes seront répétées. Gondralonais est cité la première fois dans le prologue, les Tutsas ce sont les Elfes en face d'eux et les Sébénites, on les découvre le chapitre prochain. Cette phrase est une sorte de recap, pas forcément à retenir telle quelle.
Je ne cherche pas à avoir des chapitres de même taille (en fait je m'en fiche un peu de ça :-) ), l'important pour moi est d'y retrouver toutes les infos, quelque soit la longueur. Là, j'avais dans l'idée que les deux gus acceptent de faire chemin ensemble, qu'ils butent sur un premier obstacle (plus de bateau) et choisissent donc une autre option : cheminer avec des Elfes (ce qui ne plait pas à M. et amène ainsi le thème en même temps). Donc pour moi, les trois scènes s'articulent les unes après les autres et j'ai peur que les couper rendrait le tout plus haché. Enfin c'était mon intention lors de l'écriture, corrige-moi si je me trompe ! :-)
Merci d'avoir pris le temps de me laisser un petit commentaire :-) Même si je râle, tu me permets de me poser des questions et de mettre le doigt sur les trucs qui coincent.
J'espère que la suite te plaira,
Forcément, là, ça m'a davantage plu. Des dialogues entrecoupées de jolies descriptions. Les sentiments du personnage principal sont bien décrites et cohérentes. Le suspens monte quant au nouveau personnage rencontré en chemin. C'est agréable à lire.
J'ignore ce que signifie le mot "beurlé" et google aussi mais peut-être est-ce un terme régional ?
Je suis rassurée de voir que le début descriptif ne t'a pas fait décrocher à la lecture. J'avais pris ce parti descriptif, mais je ne sais toujours pas si c'est le meilleur des choix. Je vais y réfléchir. Je suis contente que tu ais apprécié ce chapitre.
J'ai essayé de caser des mots d'argot dans le parler de Meghi. Au début, comme je viens d'Alsace, j'avais inséré des mots issus de l'argot de l'Est (que j'emploie d'ailleurs moi-même :-) ), mais ensuite j'ai fait des listes de mots et élargi à d'autres mots d'argot. Parfois, je les ai même ajustés afin que le lecteur puisse en deviner le sens plus aisément. Le beurlé en question vient du patois auvergnois. À la base, je ne connais pas ce patois et j'ai chipé ce terme là : https://fr.wiktionary.org/wiki/Annexe:Glossaire_du_parler_gaga
Merci encore pour ton message :-)
J'avoue que tout l'univers n guerre, les combats, tout ça, c'est absolument pas ce qui me fait battre le coeur en ce moment en termes de lecture. Néanmoins, je trouve que ton texte a plein, plein de qualités, surtout pour un début de fantasy. Tu évites plein d'écueils et c'est très choeutte.
C'est surtout la fin de ce chapitre qui m'a titillé ; les connaissances de Hjartann vont, j'ai l'impression, pimenter le voyage de Meghi. je trouve que cette fin sonne plus comme un début de roman d'aventure, plutôt que d'un roman de guerre, et ça me botte tout personnellement plus, d'où le fait que j'ai été plus accroché à la fin.
En tout cas bravo pour cette exposition réussie !
Plein de bisous !
Merci pour ton message encourageant,
Oui, je définirais en effet plus le roman comme un roman d'aventure que d'un roman de guerre, même s'il comporte bien quelques scènes de combat. Outre ce voyage, l'intrigue tournera autour d'enquêtes et de complots par la suite :-) Et la relation Meghi-Hjartann est centrale, tu verras.
J'espère que la suite te plaira, merci encore
Dans ce chapitre, la relation entre Meghi et Hjartann change du tout au tout, voire s'inverse au niveau du leadership.
Je n'ai pas bien saisi quand Hjartann retrouve la mémoire, à moins que j'ai mal compris et qu'il ne l'a jamais perdue. C'est un personnage intéressant aussi bien physiquement que dans son comportement. Meghi qui apparaissait comme un futur héros semble dépassé par les événements.
J'avais oublié dans le chapitre précédent de dire que j'adore le choix de l'âne, un animal si attachant.
Ce qui est également intéressant dans ton texte, c'est la langue particulière de Meghi, ses mots de patois qu'on comprend facilement et ses jurons vers des Dieux ? qu'on ne connait pas. Et aussi la description des lieux, très riche et qui pemet bien à l'imagination de visualiser les lieux où évoluent les personnages.
Merci pour ce chapitre
Oui, tu as vu juste, Hjartann n'a pas perdu la mémoire à proprement parlé, contrairement à ce que croit Meghi. Ce qui lui est arrivé sera expliqué par la suite.
Je suis contente que les mots de patois ne te dérangent pas. Certains de mes lecteurs précédents aimaient ça, d'autres non. J'ai fait le choix d'accentuer ce trait dans la version postée ici, pour bien établir la personnalité de Meghi qui est en effet dépassé par les évènements, aspect de sa personnalité qui sera visible par après. J'ai essayé de ne pas le faire employer ces mots dans des discussions importantes, et de toujours donné un contexte permettant au lecteur de les comprendre, d'autant que certains sont réels (patois des Alpes ou de l'Est) mais d'autres sont inventés. Je suis donc ravie de lire que cela ne t'a pas bloqué à la lecture :-)
J'espère que tu ne seras pas trop triste pour le sort du pauvre Bachi :-( lors des prochains chapitres. J'aime bien ce petit âne moi aussi. Meghi continuera à parler aux animaux ensuite (comme moi !) !
Merci beaucoup pour ces commentaires qui me mettent du baume au cœur :-)
Alors que dire que dire, la naïveté de Meghi face au monde est très cohérente puisqu'il n'est jamais sorti de son village. Il est téméraire, mais pas courageux. Je me demande comment il réagira en voyageant en compagnie de cette tribu de tutsas.
Je crois avoir décelé un soudain réveil de Hjartann qui semble plus prompt à agir et à réfléchir vers la fin de ce chapitre... je ne sais pas pourquoi, mais je m'en méfie encore.
J'ai tellement apprécié que je n'ai pas réussi à me focaliser sur la syntaxe... donc je n'ai rien pu relevé mdr C'est plutôt une bonne chose, c'est que le texte plaît !
J'ai pensé à couper au niveau des étoiles, mais j'ai peur de démultiplier les chapitres, car le roman est déjà long en soi
Merci pour ton avis sur le style, ça met du baume au coeur. Je suis justement en train de le retravailler. J'aimerais le rendre immersif et je traque les longueurs et les phrases alambiquées. Je rebosse donc chaque chapitre plusieurs fois avant de le publier sur PA, donc je suis contente que tu ais pu être happée,
Merci beaucoup d'être passée par ici et de m'avoir fait part de ton ressenti, tes remarques sont très précieuses pour moi,