Chapitre II

Durant tout le repas, Oria était restée silencieuse. Elle n'avait pas su quoi dire, incapable d'organiser ses idées. Elle n'avait pas non plus touché à son assiette. Elle s'était contentée d'écouter les conversations qui se donnaient à côté d'elle. Elles avaient toutes tourné autour de la journée du samedi, qui allait tomber contre qui notamment. Tous les pronostiques étaient lancés. Elle avait entendu des dizaines de noms, certains revenaient à plusieurs reprises. Notamment ceux de Jugde, Alaney, Eleven et Heiv. Même si elle était absente, on lui avait assuré qu'elle connaîtrait tout le monde demain, et elle s'était contentée de hocher la tête. Elle se moquait de connaître tous ces gens. On avait aussi évoqué un certain Cryo. Mais tout le monde était resté en surface à son sujet. La seule chose qui avait été dite, c'était qu'il gagnerait, comme à son habitude. Cette phrase avait suffit à éveiller la curiosité de Oria. Elle aurait aimé qu'elles en parlent de manière plus approfondi, mais rien. Le silence. Et celui-là, personne n'avait mentionné qu'elle le rencontrerait demain. Pourtant il serait là, puisque "Cryo..on en parle même pas il gagnera dans tous les cas". C'était sans doute sa seule motivation pour affronter cette journée qui l'attendait. Elle avait réglé son réveil à 7h20, pour être prête à 8h, comme lui avait demandé Avelyne et Dayana. Elle avait peiné à trouver le sommeil, mais le reste de la nuit fut serein. Elle avait déjà préparer sa tenue, sortie ses chaussures, elle n'avait qu'à tout enfiler. Et c'est ce qu'elle fit dès le moment où l'alarme retentit. Elle n'était pas du genre à traîner au lit. Alors prête bien avant l'heure, elle se regarda dans le miroir. Ses cheveux lâchés, avec des fine couettes sur le haut de sa tête, son crop-top à manche longue, son jeans taille haute noir, laissant seulement entre voir une maigre parti de son ventre, et ses basket montantes. Les discussions de la veille tourmentaient encore son esprit. Qu'est ce qu'elle était venue faire ici ? Pourquoi avait-elle écouté ces gens qu'elle avait toujours haït ? Elle s'apprêtait à observer une journée de violence, de gens possédant des pouvoirs, alors que hier encore, elle était l'adolescente basique. Elle ne savait pas si elle était prête. Plus elle réfléchissait, plus elle avait envie de se recoucher et de disparaître. Mais il était l'heure. Trop tard pour faire croire que le réveil n'avait pas sonné, ou qu'elle était terriblement malade. Elle attrapa son sac à dos et après une longue inspiration, elle rejoignit ses deux amies. Elles avaient toutes deux revêtu des tenues bien particulière, une combinaison noire, avec en gros dans leur dos, le fameux croissant de lune gelé. Pourquoi une lune gelée ? Un insigne ne pouvait pas être sans signification. Oria était au milieu d'un puzzle, dans lequel trop de pièces manquaient. Le trio marcha un long moment, il passa par l'arrière de l'école, traversa tous les jardins, puis une forêt, et finalement, un immense terrain plat couvert de pelouse. Des centaines d'étudiants étaient là, assis sur les gradins formant un demi cercle autour de ce qui devait servir d'arène. Il y avait une fine estrade sur laquelle était disposé trois chaises. L'une occupée par Madame Brouge, l'autre par un homme en costard, sûrement le directeur, et la troisième, encore vide. Devant eux sur une table, et sur celle-ci une urne opaque. Avelyne et Dayana rejoignirent un groupe de personnes déjà installé.

"- Hello tout le monde ! On vous présente la nouvelle, annonça la pétillante Dayana.

- Enchanté charmante demoiselle, annonça un garçon un peu blondinet, au visage encore très enfantin.

- Euh... enchantée... dit Oria quelque peu mal à l'aise au milieu de tout ce monde inconnu.

- Ne la traumatise pas ! Rit Avelyne. Oria, je te présente Zadig, mais tout le monde l'appelle Zad'." Expliqua-t-elle en montrant le fameux blondinet. "Après on a Heiv, il est tout mignon et assez timide !" Ajouta-t-elle en désignant un jeune homme au visage pâle et au cheveux sombre.

- Bonjour.... dit ce dernier d'une petit voix.

- Alors Oria c'est ça ? Insista le dénommé Zad'.

- C'est exact, affirma-t-elle en s'asseyant au bout de la rangée. Quelqu'un pourrait... m'expliquer un peu mieux le déroulement de la journée ?

- Ce n'est pas bien compliqué, engagea Heiv, lorsque le directeur se lèvera, tout le monde se taiera. Dans l'urne posée sur leur table, il y a le nom de tous les élèves. Il va en tirer deux aux sort et les annoncer. Ils devront se présenter et s'affronter. Quand l'un des deux sera à terre, ou qu'il se rendra, l'autre gagnera. Après, soit ils retournent s'asseoir, soit ils vont à l'infirmerie.

- C'est horrible... je comprends vraiment pas ce fonctionnement..

- On a encore nous même du mal à le comprendre. Avoua le jeune blond. Mais ici, soit tu vis, sois tu meurs...

- Du moment qu'on tombe pas sur un d'eux, tout va bien... souffla Dayana en pointant un groupe de jeune.

- Qui est-ce ?"

Questionna Oria, espérant obtenir ses réponses sur le dénommé Cryo. On lui présenta les membres tour à tour, et elle retrouva les mêmes noms que la veille. On commença par une jeune femme, visiblement plus âgée qu'elle, une jeune rousse aux sublimes anglaises, des yeux verts émeraude, et un visage fin. Elle était très belle, et au vu de la description qu'on lui donnait, elle était très intelligente et puissante pour le combat. La meilleure des filles. Alaney Riux. On enchaîna avec le garçon juste à côté d'elle. Il faisait plus vieux que tous les autres avec sa barbe mal taillée et ses cheveux très court. Il avait un visage assez rond qui adoucissait son expression sérieuse et fermée. On le lui décrit comme un homme fort, mais avec un peu trop de coeur. Il s'appelait Eleven Gone. Il parlait avec un autre garçon, Judge Riez, au regard vicieux, son sourire joueur, et vif presque arrogant. Ses cheveux blanc inspirait le froid hivernal. Heiv lui venta ses talents à faire diversion, mais il la mit en garde de ses pouvoirs très dangereux. Chacun de ses adversaires terminaient à l'infirmerie. Oria ne comprit vraiment pourquoi on ventait les talents de personne capable d'ôter la vie aux autres. Ces gens avaient-ils déjà tué ? Elle imagina la réponse une fraction de seconde et son coeur manqua un battement. Elle ne voulait pas les affronter, et visiblement, ces quatre camarades non plus. Mais elle se sentait frustrée. Aucune trace du dénommé Cryo. Elle avait bien vu la manière dont Avelyne et Dayana avaient abordé le sujet hier soir, alors elle n'osait pas poser la question. Elle scruta chaque visage se demandant si c'était lui. Mais aucun des visages masculin ne lui convenait assez pour penser qu'il s'agissait de lui. Elle s'apprêtait à poser la question à Zad' quand le silence s'imposa en maître dans les gradins. Tous les regards se tournèrent vers le directeur.

"- Bonjour à toutes et à tous. Comme vous le savez, nous somme samedi, et samedi rime avec défis ! Et vous devez être au courant que la semaine prochaine, nous affrontons Dashter Er. Alors surprenez-moi ! Je veux voir de grandes chosed. De plus, certains le savent déjà, mais l'établissement a reçue une nouvelle étudiante. Mademoiselle Sinklade, si vous voulez bien me rejoindre sur l'estrade."

Sur l'estrade ? Oria était figée sur place, alors que tous les élèves cherchaient la concernée. Il n'y avait que six regards posés sur elle. Celui de ces quatre amis, celui du directeur, et même si elle sentait le sixième, elle ne parvint pas à capter sa provenance. Elle le cherchait désespérément, comme un point de repère, de sécurité. Mais il n'était nul part, et à la fois partout. Elle se leva difficilement, mouvement qu'elle regretta aussitôt. Elle perdit le contact du sixième regard. Tout le monde la fixait dorénavant, analysant chacune de ses attitudes. "- Eh bien !! Ne soyez pas timide ! Ajouta le directeur insistant. Venez me rejoindre !" Forcez d'obéir, Oria se résolut à descendre les gradins et à monter sur l'estrade. Elle faisait la sourde oreille et garder la tête haute, mais les messes basses ne passèrent pas inaperçues.

"- Vous voilà mademoiselle. Alors bien installez ?"

Demanda-t-il en la regardant très insistant. Elle voulait reculer, sentant comme une pression de ce monsieur à l'imposante carrure dans son costard noir. Elle le trouvait dérangeant, peut être même un peu malsain. Mais s'efforçant de paraître sûre d'elle elle déclara : "- Très bien, merci monsieur Hengar.

- Parfait. Vous avez déjà fais des connaissances ?

- Oui, et d'ailleurs, je les remercie d'aussi bien m'aider et de m'avoir si bien intégré." À ces mots, elle fit sourire tout le groupe.

"- Eh bien tout cela est parfait ! Vous savez que vous n'allez pas défié aujourd'hui ?

- J'ai cru le comprendre oui... répondit-elle un peu hésitante.

- En revanche, la semaine prochaine, même si nous affrontons Dashter Er, il vous faudra être prête si jamais on vous tire au sort. Entendue mademoiselle ?"

Oui, oui elle avait entendu, oui elle avait compris même. Mais non ! C'était hors de question. C'était de l'humiliation gratuite. Elle risquait sa vie en faisant ça. Ils n'allaient rien faire ? Ils allaient la regarder mourir ? La laisser se vider de son sang, épuisée face à des événements qui la dépassait ? Même ses quatre amis furent étonnés de l'annonce du directeur. C'était injuste et même si sa magie se déclarait, elle ne serait jamais prête. Jamais ! Ils eurent une peine immense pour elle, ne pouvant pas intervenir pour la défendre. Alors que eux quatre la fixait en attendant une réponse, elle ne regardait plus rien, seulement le vide. Que pouvait-elle bien répondre ? Contester ? À quoi bon ? Face à des centaines d'élèves qui avaient sans doute subit le même sort qu'elle. Acquiescer ? Elle ne s'en sentait pas la force. Elle entre ouvrit les lèvres, et alors que chaque élève avait cessé de l'analyser, elle retrouva cette sensation de sixième regard. Elle se redressa immédiatement, comme si on appuyait doucement sur son abdomen et son dos pour la remettre en posture d'assurance. Elle ne comprenait pas cette sensation, mais elle se laissait guider par cette force inconnue. Elle tenta de l'analyser, mais elle ne trouva rien si ce n'est qu'une sensation.

"- Entendu monsieur." Dit-elle d'une voix assurée, et en le regardant droit dans les yeux.

"- Eh bien dans ce cas, prenez place à côté de nous. Voulez-vous bien être notre main innocente et tiré les deux premiers prénoms des concurrents ?

- Moi...?

- Oui vous !" Souria-t-il en lui approchant l'urne. Elle ne voulait pas faire tâche, elle ne voulait pas participer à ce massacre. Elle ne voulait pas désigner deux personnes. Et si cela tombait sur Avelyne ? Ou Dayana ? Ou encore Zad ou même Heiv ?! Elle ne voulait pas les mettre dans une situation de danger. Mais en piochant, elle avait une chance de tirer le prénom de celui qu'elle cherchait tant. Et si elle piochait Cryo ? Poussée par la curiosité, elle enfonça sa main dans l'urne, attrapa deux bouts de papiers, et les tendit au directeur.

"- Agathe Spark et Serna Vard !"

Affirma-t-il d'un ton assuré. Les deux jeunes filles se levèrent, se presentèrent devant le directeur, puis se plaçant face à face, se saluèrent, et le combat commença. Tous les regards étaient rivés sur les actions des jeunes femmes, chacun de leur faits et gestes étaient analysés. Chacun était formé à ces formalités. Tout le monde savait l'importance de l'observation. Il était essentiel d'accorder une importance fondamentale à un potentiel adversaire. Il fallait être capable de comprendre et de retenir la stratégie de combat de chacun afin d'anticiper ses mouvements et ses attaques. Il était vital de pouvoir esquiver et contre-attaquer. Oria, qui était bien loin de toutes ses préoccupations, se concentrait à chercher le sixième regard. Elle avait horreur de ne pas comprendre quelque chose, et là, la situation lui échappait de plus en plus. Ce regard était-il Cryo ? Comment lui aurait-il porté de l'attention ? Comment aurait-il su qui elle était alors même que tout le monde la cherchait ? Savait-il qu'elle le cherchait ? Qui étais-tu Cryo ? Où étais-tu ? Pourquoi te cachais-tu ? Tout tournait dans la tête de Oria, ses yeux ne voyaient plus distinctement les visages, ils cherchaient celui qui ferait LA différence. Elle commençait à croire que cet homme dont le nom avait seulement été évoqué était peut être décédé. Sans doute s'était elle trop emballé à son sujet. Il ne valait sûrement pas la peine de tant d'effort. Le reste de la journée s'enchaînait sans trop d'encombre. Les combats se succédaient. Le directeur sondait régulièrement Oria sur ce qu'elle pensait des prestations de chacun, ne manquant pas de rappeler que d'ici une semaine, ce serait à elle d'assumer cette lourde responsabilité. Elle frémissait à chaque rappel, sentant son coeur frappait sa poitrine plus fort. Cependant, elle louait la prestation de chaque combattant, même si elle n'était pas attentive, même si elle n'y connaissait rien, elle trouvait toujours à dire ce qu'elle avait trouvé de positif. Elle n'emmenait que des critiques bien construite, ce qui en surpris plus d'un. Chaque élève l'avait écouté avec beaucoup d'attention, notant le positif comme le négatif, sans manquer d'adresser un signe de remerciement à leur juge. Ils avaient tous conscience de l'importance d'avoir l'avis d'une personne non formaté à leur système éducatif. Oria, au travers de cette journée, s'était sentie différente. Elle avait eu l'impression d'avoir de la valeur, de pouvoir apporter aux autres ce qu'elle aurait toujours souhaité recevoir. Inconsciemment, son visage avait arboré un nouveau sourire, plus sûr, plus serein, il y avait une nouvelle lueur sur son visage, et une étincelle avait trouvait racine dans ses yeux. Elle se prit régulièrement à s'imaginer au sein de cette arène, faisant preuve de grâce, usant d'une magie dont elle ignorait encore le sens. Elle s'imaginait affronter le mal, développant une magie lumineuse, brillante comme le soleil, se servant de tout son univers pour résister. Et sans réellement s'en rendre compte, durant tous ses rêves, Oria s'était appuyé sur cette force invisible qui la soutenait droite. Elle s'était imaginée ce corps derrière elle, elle ne pouvait tourner la tête ni les yeux pour voir son apparence, mais elle se sentait en confiance, elle même.

***

Le soir, une fois les défis finis, et alors que l'école se plongeait doucement dans le sommeil, il restait une lumière allumée dans le bâtiment administratif.

"- Alors cette nouvelle ? Questionna une voix masculine.

- Prodigieuse. Répondit monsieur Hengar.

- Pensez-vous qu'elle sera prête ?

- Cela n'en fait aucun doute, je m'en chargerai personnellement s'il faut. Affirma la directeur de l'établissement.

- Je l'espère, la prochaine lune est dans vingt jours. - Faites moi confiance, il ne fait aucun doute qu'elle sera prête. - Nous n'avons plus le temps Truss. Il s'agit de notre sort ! Tu m'entends ?!

- Voyons, du calme, pourquoi te montres-tu soudainement si irrité ?

- Tu ne mesures pas l'ampleur de nos actes, tu as toujours tout pris à la légère. On ne peut pas se le permettre.

- Et que préconises-tu ?!

- Fais sortir son pouvoir demain. Et forme la de lundi à vendredi. Samedi elle affrontera Athena, et il te restera alors treize jour pour la perfectionner.

- C'est de la folie ! On risque de la tuer.

- C'est qu'elle n'était pas celle que nous cherchions.

- Tu es de plus en plus assoiffé.

- J'en ai besoin, rapidement.

- Comment pourrais-je déclencher son pouvoir un dimanche ? C'est leur seul journée de repos.

- Débrouille-toi. Déclenche-le."

Le directeur soupira. Cette situation devenait de plus en plus délicate. Il plongea le nez dans ses comptes, espérant trouver une idée pour le lendemain. Il savait que c'était impossible, les exigences de son interlocuteur ne pouvait être tenue. Il ne devait éveiller aucun soupçon, et agir. Le parie était irréalisable, il le savait, mais la pression de la lame se resserrait sur sa poitrine. Il devait trouver.

***

Alors que dimanche aurait pu être leur journée pour travailler et rattraper le retard dans leur devoirs, Dayana et Avelyne avaient entraîné Oria dans les magasins de décoration afin qu'elle puisse se créer une chambre plus à son image. Elles avaient pris la navette en direction de la ville, et elles entrèrent ensemble dans le centre commercial. Tout était resplendissant neuf. Oria avait déjà une vague idée de ce qu'elle voulait, et elle espérait pouvoir tout trouver. Leur premier arrêt fut au rayon des draps. Il était hors de question qu'elle garde cette simple parure blanche qui ne lui évoquait rien d'autre qu'un hôpital. Elles reflechissèrent ensemble. Pourquoi ne pas opter pour un bleu irlandais ? Ou rose pastel ? Peut être encore du pêche ? Le trio féminin passa près d'une heure assis au milieu de rayon, entouré de housse de couette, à peser le pour et le contre. À quel point la couleur était salissante ? Allaient-elles trouver de la décoration pour l'harmoniser ? Est-ce que cela correspondait au style de Oria ? Tant de questions qui les poussèrent à faire leur choix. La première parure de lit serait grise clair, avec des touches de beige. La deuxième serait blanche, avec écrit *"Dream"* en bleu pastel sur les taies d'oreillers. Pour poser au fond du lit, elles prirent plaid beige, avec la bordure du fond bleu pastel. Elles ajoutèrent ensuite deux coussins dans les mêmes coloris à leur panier. La suite de leur périple les mena aux décoration murale, elle prirent soin de toujours faire attention à l'harmonie général de la futur chambre. Elles selectionnèrent plusieurs cadres, quelques étagères à installer au mur. Oria craqua pour une guirlande avec de fins triangles en papier et un lustre dans les tons beige. Elles achetèrent ensuite plusieurs bougies, quelques fausses plantes afin de combler les étagères. Tout se faisait dans les rires et la bonne humeur. Le feeling était passé à merveille entre ce trio. Elles se complétaient parfaitement bien. Dayana la pétillante dynamique, Avelyne la réservée bienveillante, et Oria la timide accompagnée d'un grain de folie. Les trois nouèrent très vite de forts liens. Au repas du midi, elles se confièrent leur premier secret. Avelyne contrôlait l'eau, et elle n'avait pas manquer de faire une démonstration avec sa bouteille. Dayana, elle, avait toujours un jeu de carte sur elle et deux dés. Elles pouvaient les influencer pour que chacun prenne une valeur sur n'importe quelle personne. Elle aussi avait fait sa démonstration à Oria. Elle lui avait fait tiré la carte de coeur, l'as de coeur pour être précis. Et instantanément, Oria se sentit apaisée de tous ses troubles, sa fatigue semblait volatilisée, toutes ses douleurs diverses et variées s'étaient estompées... comme par magie. Elle n'en revenait pas. Elle aussi voulait pouvoir faire ce genre de chose qui lui semblaient exceptionnelles. Et comme beaucoup de filles, le sujet dériva rapidement sur les amours de chacune. Avelyne était une grande timide, et même si elle ressentait, elle n'avait jamais été capable d'exprimer quoi que ce soit. Elle s'était toujours contentée d'observer de loin, mais cela lui convenait. Elle ne savait pas bien comment appréhender ce genre de situation, alors seule elle se trouvait bien. Dayana, après mainte insistance de ses partenaires finissa par avouer avoir des vues sur un des garçons de l'école. Il ne fallait pas en dire plus pour attiser plus encore la curiosité des deux jeunes femmes. Avelyne, qui connaissaient beaucoup de monde, fit le tour de tous les garçons auxquels elle pensait, en passant par Heiv et Zad'. Mais la jeune amoureuse nia chaque nom, avec une certaine sincérité. Mais après pas moins de trois quart d'heure de bataille, elle finit par avouer à voix basse comme si le concerné était là :

"- Jugde...."

Avelyne n'en croyait pas ses oreilles. Lui ?! Ce type arrogant et sûr de lui ? Elle n'aurai jamais parié sur lui, pas un seul instant. Mais voyant la gêne de son amie, et appréciant fortement l'aveu qu'elle venait de leur faire, elle la rassura sur son silence et avoua tout de même qu'il n'était pas le plus moche, ni le plus nul. Et cette remarque maladroite fit sourire la belle brunette. Oria, qui aurait pu profiter de cette occasion rêvée pour avouer ses interrogations sur le dénommé Cryo préféra garder le silence. Elle ne savait pas comment emmener le sujet, ni même comment justifier son attrait pour un parfait inconnu. Alors elle se contenta de parler de ses amours de jeunesses, confiant son intérêt pour les plus âgés qu'elle, voir, bien plus âgés qu'elle. Avelyne et Dayana ne portèrent aucun jugement sur leur amie. Elles pensaient bien qu'avec les atouts possédés par Oria, elle n'avait aucun mal à faire tomber les hommes, même les plus matures. La plus réservée des trois se livra totalement lorsqu'il s'agit de parler d'art. Cette dernière était une véritable passionnée. Elle connaissait tous les artistes, parfois même les moins connu, et surtout, elle adorait pratiquer. Elle ne se considérait pas comme artiste, malgré les louanges de Dayana qui avait l'habitude d'être arbitre de ses oeuvres. Mais la jeune femme vouait une véritable adoration pour la peinture. C'était généralement son occupation du dimanche, elle s'installait dans les différents lieux où elle jugeait le potentiel intéressant, et elle peignait, sans se soucier du temps qui passait. Après ces nombreux aveux, et le trio s'engagea dans les magasin de vêtements. Dayana prétextait avoir besoin d'un nouveau pantalon car elle avait pris du poids, alors les voilà, divaguant à travers les étalages. Chacune d'entre elles fit une sélection et une session essayage sous les yeux avisés de ses acolytes. Et ce fut un grand succès, elles quittèrent le magasin, avec chacune plusieurs sacs dans les bras. Cette coupure avec l'école avait fait le plus grand bien aux anciennes étudiantes, et elle avait permis à Oria de prendre confiance et de sentir plus à l'aise en présence de ses nouvelles amies. Elle regagna sa chambre, le sourire jusqu'aux oreilles et chargée comme une mulle. Et malgré l'heure tardive, elle entreprit de tout ranger. Elle décolla toutes les étiquettes des nouveaux meubles et imagina leur disposition. Elle fut rapidement satisfaite ayant déjà très bien imaginé dans son esprit. Avec l'accord général de son couloir, elle lança une machine avec les draps, elle ferait les vêtements ensuite. Une fois tout à peu près rangé, elle jetta un oeil à son emploi du temps du lendemain, et le cours d'entraînement à 8h du matin la fit s'écrouler sur son lit. Elle avait besoin de sommeil.

***

Un autre trio composé de Jugde, Eleven et Alaney se rendirent dans le bureau du directeur suite à une convocation générale. Les trois se connaissaient depuis six ans, ils étaient très soudés. Ils se connaissaient tous très bien, et s'adoraient tous. Ils représentaient les caractères explosifs de cet établissement. Ils étaient néanmoins tous très bons élèves et de très bons éléments magiques. Ils comptaient même parmis les meilleurs.

"- Pourquoi vous pensez qu'on est tous les trois là ? Lança Eleven, tout de même inquiet d'une telle convocation.

- J'aimerai tant qu'il nous parle enfin de notre examen final !! Supplia Alaney.

- Tu parles ! Ricana Jugde. Il n'y a que Cryo qui l'a passé, et il a eu du mal, ce n'est pas pour ça. Ou alors c'est nous envoyer à l'échec.

- Je suis d'accord avec Jugde, renchérit le benjamin Eleven.

- Mais alors pourquoi on est convoqué ? Tous les trois en plus...! On a rien fais de mal... dit la jeune fille pour justifier son inquiétude.

- On va vite le savoir Alaney.." expliqua calmement Eleven. Et il n'eut le temps de rien ajouter que monsieur Hengar leur ouvrit la porte.

"- Entrez jeunes gens. Prenez place." Le trio qui connaissait bien le directeur n'hésita pas et entra, s'installant en face à lui.

"- Je me doute que vous vous questionnez sur votre convocation ici. Je tiens à vous rassurer, tout va bien. Vous n'avez rien fait de mal.

- C'est pour.... l'examen final ? Questionna Alaney obsédée par cette idée.

- Non. Répondit-il fermement.

- Tais toi Alaney. Laisse-le parler."

Ordonna Jugde fatigué de son attitude. Alaney leva les yeux au ciel et ne broncha pas plus. Les deux hommes eux, regardèrent le directeur, curieux de savoir, mais inquiets de cette situation quelque peu exceptionnelle.

"- J'aurai un service à vous demander, à tous les trois. C'est au sujet de notre nouvelle élève. " Il n'en fallu pas plus au supérieur pour obtenir la totale attention de ses élèves. Dans leur regard la flamme s'embrasa, soudainement. Et le directeur qui n'en attendait pas moins de ces jeunes là sourit avant de continuer :

"- Tout vos temps de cours vont être remplacés par ses temps d'entraînement. Vous allez être ses trois adversaires jusqu'à nouvel ordre." Le groupe d'étudiant resta silencieux face à cette annonce. Il avait bien dit adversaire, et jusqu'à nouvel ordre. Pourquoi eux ? Qu'attendait-il ? Pourquoi une telle mesure pour une simple étudiante ? Mais ils n'avaient pas encore tout entendu.

"- Vous avez quartier libre, vingt quatre sur vingt quatre pour lui faire endurer tout ce qu'il plaira, pourvu qu'elle débloque ses pouvoirs.

- Quartier libre...? Vous êtes certain ?

- Certain Eleven.

- Même la blesser ? Ou... lui taper dessus ? Demanda Jugde choqué de ses mesures soudaines et extrêmes.

- Vous avez tous les droits. Ne la tuez, c'est tout ce que je demande. Pour le reste, faite en ce que vous voulez...."

L'imagination de deux d'entre eux fusait déjà. Ils n'auraient jamais cru ça possible. Ils s'en donneraient à coeur joie dès le lendemain matin. Ils s'étaient bien assuré que leur actes n'auraient aucune répercussion sur leur scolarité et leur avenir au sein de cette école. Ils avaient nettement clarifié jusqu'où la carte blanche pouvait aller. La seule question qui restait en suspend était : pourquoi de telles mesures pour elle ? Ils ne comprenaient pas. Cela les inquiétaient autant que cela les stimulaient à faire éclater la magie de cette nouvelle étudiante visiblement pleine de mystère. Alaney avait oublié toute la déception de son refus catégorique pour l'examen final. Elle allait se régaler avec cette jeune élève encore parfaitement inoffensive. Elle n'avait jamais eu aussi hâte que la semaine commence. Jugde élaborait déjà ses plans les plus sadiques pour que la jeune femme fasse sortir ce qu'elle avait en elle. Il n'y avait que Eleven, contraint de se plier à cette situation, alors qu'il était catégoriquement contre cette pratique. Il ne trouvait pas ça sain de provoquer ainsi un pouvoir, au point de vouloir prendre le risque de blesser une personne. Il savait déjà qu'il ne pourrait pas agir de la sorte, mais il se jura de veiller sur elle, de ne pas laisser ses amis visiblement emballés par l'idée, détruire la jeune femme. Toute la classe de Oria était installé dans l'immense gymnase. Le prof face à eux, accompagné du trio explosif. Personne ne comprenait leur présence, ils ne faisaient pas parti de la classe, et n'étaient pas très appréciés. Alors chacun y alla de son grain de sel, mais personne ne mit le doigt sur la véritable raison. Le professeur donna les explications et la réaction fut la même pour tous les élèves. Oria se retrouva tétanisée. Les paroles de ses amis lui revinrent en tête. Puissants ; forts ; stratèges.... elle n'avait aucun pouvoir, il y devait y avoir une erreur. Avelyne et Dayana échangèrent des regards inquiet. Ce n'était pas concevable, comment le prof pouvait accepter ça ? Ces gens là n'avaient aucune pitié, elle ne s'en sortirai jamais.

"- Bon, tu te ramènes la miss ?"

Entama Jugde hautain. Oria était figée sur place, comment pouvait-elle bouger ? Elle regarda au quatre coins du gymnase cherchant sa force, son appuie, son rempart pour se protéger. Mais rien, il n'était définitivement pas là. Cette sensation lui glaça le sang, elle se sentait seule et désemparée. Elle n'entendait presque plus la voix du jeune arrogant qui l'apostrophait. Elle mit dix minutes à se lever, et à rejoindre le trio, suivi du regard par tous les élèves. Elle n'osait pas lever les yeux vers eux. Elle était terrorisée à l'idée de ne pas être encadrée par des professeurs spécialisés dans leur enseignement. Elle se laissa faiblement entraîner par le trio dans la même arène qui menait au défis. Personne ne saurait ce qui allait se passer, elle serait la seule témoin de leur acte et de leur attitude. Elle déglutit difficilement.

"- Je serai ton premier adversaire... expliqua Eleven avec calme et prudence. On va y aller doucement t'en fais pas, on sait que tes pouvoirs ne se sont pas encore déclarés..."

Elle comprit sans mal qu'il serait le moins dur des trois. Elle fut finalement soulagée de commencer par lui. Il lui expliqua qu'il maîtrisait le monde des ombres, qu'elle allait se retrouver bloquée dans une autre dimension, que seul lui était capable de maîtriser. Elle ne se voyait pas mais elle imaginait nettement sa pâleur. Elle n'eut pas le temps de prononcer un seul mot, sa vue se troubla. Elle ne voyait plus que du blanc, et elle devinait des formes noir dont les mouvements étaient vifs, elle était coupée de tous les sons de la nature qui l'entourait quelques secondes auparavant. Son premier réflexe fut de vouloir bouger, et le choc fut immense quand elle se rendit compte que c'était impossible. Elle était figée sur place. Elle voulu alors hurler, le supplier de la laisser sortir de là, mais là encore, rien ne se passa. Elle s'arrêta deux minutes de lutter et cette prise de conscience la troubla profondément. Il n'y avait rien, rien du tout. Le vide et le silence. Alors qu'elle commençait à rassembler ses idées pour reprendre le dessus sur ses émotions, une douleur la saisit au ventre, douleur insoutenable, elle eut envie de vomir et elle sentit son rythme cardiaque s'affoler dans sa poitrine. Elle sentait comme un liquide chaud se répandre sur son corps. Ce sentiment d'impuissance et de faiblesse regagna tout son être et vint entamer jusqu'au creux de son âme. Elle se sentait vide, elle aurait imaginé que son pouvoir la défendrait, c'était ce qu'elle avait espéré dès l'instant où elle avait saisit l'idée folle de son supérieur, mais au lieux de ça, sa supposée magie la laissait se faire ruiner par un trio, bien plus puissant qu'elle. Elle tenta tant bien que mal de fermer les yeux sur ce monde des ombres, elle ne voulait rien voir, espérant que cela l'aiderait à ne plus ressentir non plus... en vain. Son cauchemar lui sembla durer des heures. Jusqu'à la trêve. Ses yeux s'ouvrirent enfin, sa respiration presque inexistante, son corps salit, son coeur battant la chamade complètement affolé, et ses joues humides.

"- Elle vaut rien... entendit-elle venant de la seule femme du trio.

- Vous avez été trop durs ! La défendit Eleven

- Alaney a raison, n'importe qui aurait déjà libéré son pouvoir."

Ils semblait oublier qu'elle n'était pas sourde, mais elle n'eût pas le courage de le leur rappeler. Elle regarda son ventre, de là où était provenu la douleur. Rien, pas une trace de blessure, pas une trace de sang. Elle ne pouvait pas l'avoir rêvé, cela lui semblait impossible. Elle pensait qu'ils l'auraient aidé à se relever, mais elle se rendit bien vite compte que ces gens là n'avaient que faire de son sort. Leur voix était déjà loin et leur silouhette presque invisible quand elle pu enfin se rasseoir dans le sable de l'arène. Elle ne comprenait rien, elle n'avait rien vu, rien entendu, seulement senti les douleurs s'acharner sur son corps. Elle eu envie de s'effondrer en larme, ses rêves de combattre un jour comme ces héros s'était envolés. Elle n'était pas comme eux, elle n'avait pas de pouvoir, elle était simplement faible et un poids. Elle resta un long moment assise là, les yeux rivés dans le vague, sans penser vraiment à rien, seulement à attendre, espérant sûrement récupérer ses esprits. À midi, elle rejoignit le quatuor, tous très inquiets pour elle. Quand ils la virent arriver, ses vêtements salit et sa mine triste, tous comprirent qu'ils n'avaient pas été tendre.

"- Les enfoirés ! Lâcha Zadig profondément en colère contre les mesures prisent et que des élèves puissent prendre part à ça.

- Oria !! Assied toi ! Qu'est ce qu'ils t'ont fait..?

- Rien... ils ont tenté de m'entraîner.. mais je suis pas encore prête....ils me faudra de très longue semaines... voir.. des mois pour envisager frôler votre niveau..! Dit-elle dans un sourire qui sonnait faux."

Zad savait quand les gens mentaient, il ne supportait pas ça. Il ne voulait pas la forcer à parler devant le groupe, ni même enfoncer le couteau dans la plaie, alors contre son gré... il laissa couler ce mensonge, se concentrant sur son assiette, l'appétit coupé. Et il n'était pas le seul dans ce cas-là. Oria ne toucha pas à son assiette ce qui alerta les deux filles. Elles essayèrent de la résonner. Mais il n'y avait rien à faire. Elle refusait d'avaler quoi que ce soit. Personne n'osa parler, par peur de la mettre mal à l'aise, ou d'aggraver son air triste. À 13h30, tous regagnèrent leur classe pour leur cours pratique. Avelyne, élève studieuse prit tout en note, sans exception. Elle buvait les paroles des professeurs, avide de connaissances. Dayana, elle, que l'école ne passionnait pas, passait son temps à griffonner dans son cahier, ou à regarder les oiseaux par la fenêtre. Elle prenait deux ou trois notes qui lui semblait importantes, mais son cahier n'avait aucun sens. Il ne fallait pas lui demander sa leçon ! Oria, quand à elle, dès la première demi heure, avait enfouie sa tête dans ses bras; avachie sur sa table. Elle ne voulait plus rien entendre de cette école, elle fixait la troteuse de l'horloge. Le temps était long, très long. Elle ne comprenait pas pourquoi tout le monde s'acharnait à dire que le temps passait vite. Il en fallait du temps à cette pauvre aiguille pour sans cesse rattraper le douze. Il arrivait, et s'en allait aussitôt. Alors il fallait repartir, encore et encore. Et cela n'arrivait que deux fois par jour, durant une seconde. Précisément, à 00h00,00 et à 12h00,00. L'alignement parfait des trois aiguilles. C'était comme les éclipses, l'alignement parfait et rare de ces trois astres majestueux. Elle aurait pu se contenter de cette réflexion, mais elle en tira une autre conclusion. Comme l'aiguille trottait inlassablement, comme les astres tournaient sans fin, pour atteindre, une perfection, le temps d'une précieuse seconde, Oria décida de se reprendre. Elle releva la tête, prit son stylo et nota tout son cours. Il était hors de question qu'elle se laisse abattre si facilement. Elle n'avait aucunement la prétention de ce comparer à l'exploit qu'accomplissait ces trois astres, mais elle pouvait se rapprocher de celui que réussissait la troteuse deux fois par jour. Si elle n'était pas encore bonne en pratique, elle allait tout donner dans la théorie. Un jour, elle réussirait à faire un parfait alignement des trois. Son savoir, son pouvoir, et elle même. Un fin sourire la gagna par se regain de bonne volonté. Et une fois plongée dedans, elle se rendit compte que les cours étaient bien différents de ce qu'elle avait toujours connu auparavant. Elle étudiait de la stratégie au combat, comment analyser où son adversaire prévoyait de frapper, comment réagir selon les circonstances, comment modérer sa curiosité. Elle se trouva un réel attrait pour ces divers matières. Et ce détails ne manquant pas à ses deux amies, qui furent grandement soulagées de la revoir ainsi. Il était dix-huit heure trente quand Oria regagna sa chambre. Après les cours, elle avait fait un crochet à la bibliothèque pour récupérer ses manuels et un peu de lecture. Elle qui aurait pu se reposer, elle ne se posa pas un seul instant sur son lit, elle commença à décorer sa chambre. Elle alluma la musique de son téléphone, et se donna à fond pour refaire son lit, accrocher quelques étagères aux murs, y disposer la décoration, accrocher la guirlande. Elle fut particulièrement fière du résultat, elle le montrerait sans faute à Avelyne et Dayana après le repas. Et c'est ce qui se passa. Après une pizza maison partagée dans la bonne humeur, les deux résidents eurent droit à une visite du nouvel univers de leur camarade. Elles validèrent complètement l'agencement choisit par cette dernière, et elles se félicitèrent de leur bon goût. Chacune regagna sa chambre, et retourna à ses occupations. Oria prit sa douche, lava ses cheveux, s'installa dans son lit, alluma sa veilleuse et elle se plongea dans l'écriture de son journal. Sobre journal gris, avec un branche dessinée dessus.

***

La nuit était tranquille, plus rien ne bougeait, sauf le feuillage doucement bercé par la brise. Rien ne semblait pouvoir rompre cette parfait harmonie. Tout paraissait si calme, si serein, que l'on ne se serait jamais douté un seul instant de ce qui produisait, seulement quelques pas plus bas. Les apparences étaient trompeuses, et l'un l'avait compris, peut être trop tard, peut être trop tôt. Sûrement qu'il ne l'avait pas assez compris, mais sans doute trop pour reculer. Il avait enclenché le mécanisme. Son sang à lui ne pouvait pas se glacer, il l'était déjà. Mais ce qui se déroulait sous ses yeux ne laissait pas de marbre, il était impuissant, il était faible à son tour, face à un événement trop grand, face à une perfection trop petite, si petit... qu'il est parfois même impossible de la voir.

***

La matinée du mardi fut sereine. Le cours de langue la passionna, elle ne connaissait pas un mot de ses langues étranges nommées l'Arezac et le Lyoro. Mais c'est cela qu'elle trouvait fascinant, elle trouvait tant de mystère dans cette ignorance, cela nourrissait sa curiosité et son envie d'aller plus loin dans cette aventure. Elle était regonflée à bloc pour affronter ses adversaires de cet après midi. Elle les rejoignit à quatorze heure, dans l'arène des défis. Mais alors qu'elle s'attendait à les trouver tous les trois, il n'était que deux. Jugde et Alaney. Où était Eleven ? Elle n'aimait pas beaucoup ça. Mais Alaney l'apostropha à peine eu-t-elle un pied sur le sable.

"- Bon, on a bien discuté de ton incapacité à débloquer ton pouvoir, as tu des idées qui peuvent t'aider tu penses ?"

Oria fut surprise de la demande, mais elle ne voulait pas se laisser déstabiliser, elle avait bien apprit dans ses cours de la veille, qu'il s'agissait d'une stratégie de distraction, afin de mieux attaquer par surprise. Alors elle gardait un oeil sur les deux présents, faisant attention à ses arrières. Mais elle avait beau réfléchir, rien ne traversait son esprit pour lui permettre de débloquer sa magie. Elle se contenta de baisser la tête, presque coupable de ne pas trouver de solution. Elle aurait voulu avoir de quoi proposer pour échapper à leur méthode. Mais la seule chose qui lui vint en tête, ce fut ce sixième regard. Elle s'était longuement penchée sur sa provenance, sa signification, sans trop de conclusion. Mais il ne faisait aucun doute qu'elle le considérait, comme un sixième sens, plus puissant que les autres, d'une autre nature, plus fort, voir, il lui semblait, plus fiable. Mais comme à son habitude, le silence prit le dessus sur son désir. Jugde, peu patient perdit son calme le premier. Il avança sa main vers la jeune femme aux cheveux argent. Elle écarquilla les yeux en ressentant cette sensation, sa peau lui semblait fondre laissant place à une douleur intenable. Elle l'assassinnat d'un regard, mais le garçon n'en avait que faire. Il propagea la douleur sur tout le corps de la jeune femme. Alaney, elle, se plaça derrière elle, l'empêchant de fuir. Les larmes montèrent aux yeux de la victime, incapable de se défendre. Elle ne ressentait rien sauf la douleur, pas une once de magie, d'une puissance intérieur qui la défendrait. Elle lui demandait d'arrêter... en vain. Le sourire malsain qui arborait le visage du jeune homme l'effrayait plus que tout, il paraissait totalement fou. Mais ne voulant pas céder si faiblement que la veille, elle se dégagea violement de leurs emprises et frappa violement Jugde. Mais elle réalisa son erreur trop tard. Il eut un petit rire, sûrement nerveux, surpris et agacé. Et sans se poser plus de question, il lui rendit son coup, visant directement sa joue, et il n'eut pas la moindre difficulté à la faire tomber au sol.

"- Doucement Jugde ! Elle t'a même pas fait mal..! Affirma doucement Alaney, ne voulant pas offenser son ami.

- Personne ne me frappe. Et elle doit le savoir."

Oria déglutit difficilement, en essuyant le sang sur sa lèvre. Son regard se porta sur la main gauche de son rival. Une boule, jaune au lueurs vertes se formait et grossissait. Elle s'empressa de reculer, comprenant bien que cela lui était destiné. Le regard inquiet d'Alaney ne présageait rien de bon concernant les potentielles conséquences de son acte.

"- Personne ne me frappe Oria Sinklade. Intègre-le, et ne l'oublie jamais."

Annonça-t-il menaçant. Après ces quelques mots, tout s'enchaîna très vite, trop vite pour que qui que ce soit ne puisse correctement assimiler la situation. Jugde se propulsa en arrière, lâchant son globe de magie sur Oria. Et alors qu'elle tourna la tête, pour tenter de se protéger, elle aperçut une silouhette, il était là ! Mais elle n'eut pas le temps de le distinguer, alors que le globe s'apprêtait à la toucher, un faisceau lumineux bleu vint l'intercepter, attirant avec lui, une puissante lumière émanant du corps de Oria. Ce mélange créa une puissant explosion toxique, expulsant Jugde, Alaney et Oria à plusieurs mètres de leur position initiale. Il attendit un cours instant que la fumée se dissipe, et s'approcha d'elle. Il s'accroupit, regardant son visage un instant. Sa peau de porcelaine était considérablement brûlée, mais il l'apaisa au plus vite, créant une fine couche de glace. Ses paupières était closes, elle n'avait pas enduré le choc, ce qui lui semblait normal. Il murmura quelques mots étranges, qui n'avait rien à voir avec la langue commune. Puis il la souleva du sol, et s'éloigna, laissant derrière lui, les deux rivaux eux aussi inconscients.  

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Melo
Posté le 14/01/2021
Rebonjour ! Je continue ma petite lecture du coup ^^

Je couperais les paragraphes les plus long surtout dans les cas de la lecture sur écran qui fatigue plus et est plus lourde à lire.

« Elle s'était contenté d'écouter les conversations qui se donnaient à côté d'elle. » qui se donnait ? Je trouve que ça sonne assez étrangement.



J’aime beaucoup les noms que tu as choisi ! Je trouve qu’ils possèdent une réelle identité et force.

« Mais tout le monde était resté en surface à son sujet » Je trouve que rester en surface sonne aussi étrangement. Tu pourrais mettre « mais aucun n’était très bavard à son sujet » par exemple.

« de gens possédant des pouvoirs » je trouve que la terminaison en « ant » n’est pas très jolie à la lecture et est à éviter au maximum. Ici, tu pourrais mettre par exemple « de gens doué de pouvoirs ».

J’aime beaucoup l’attention que tu portes aux éléments quotidien comme les tenus par exemple, ça donne beaucoup de réalisme à son récit.

Concernant les incises, même derrière un point d’exclamation ou d’interrogation, il faut une minuscule. S'il s’agit d’un point alors il faut mettre une virgule. Par exemple : " - On a encore nous-même du mal à le comprendre, avoua le jeune blond "

« Je veux voir de grandes chosed » choses plutôt, je pense.

Je trouve ça dommage pour un premier défis de ne pas plus développer la manière dont ça se passe. On ne visualise pas super binent surtout le défis perd de la crainte qu’il inspire aux lecteurs.



Je trouve que tu maîtrises super bien l’intrigue. Tu nous tiens bien en haleine et tu nous en dévoiles suffisamment pour que la curiosité perdure, mais pas trop au point de nous lasser. Un très bon équilibre.

J’aime bien les différents personnages que tu dépeints, ils ont tous leur petit caractère, cela les rend plus « vrai ». 

C’était un chapitre très sympathique dans tous les cas !
m00ndrip
Posté le 17/01/2021
Bonjour Melo,
Je me permet de me présenter, je m'appelle Poupy et je suis l'auteur de When The Night's Over.
Tout d'abord je te dis un immense merci pour tes deux commentaires sous mes premiers chapitre. Ils me font un immense plaisir.

Tous tes conseils sont très constructifs et j'en suis persuadée me serviront dans le futur à m'améliorer et à rendre la lecture plus facile pour le lecteur. Je me prends tout ça en note et j'espère qu'à l'avenir tu pourras y voir une amélioration.
Je suis ravie de voir que tu es prise dans ce monde et j'espère que tu t'y plairas dans les chapitres à venir.
Quoi qu'il en soit je suis profondément toucher de ton commentaire et cela m'encourage vivement pour la suite.

Je te dis à mercredi 27 Janvier pour la suite des aventures à Singue Naar :)
Melo
Posté le 18/01/2021
Bonjour ! Je suis ravie que mon commentaire puisse t'apporter de l'aide et de la motivation ! Tu tiens une bonne intrigue et un univers haletant alors continue comme ça ! ^^
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