Chapitre huit

Humphrey peignait ses ongles d’un vernis noir. Rien à faire, il ne trouvait jamais la teinte qui lui allait le mieux. Il existait un noir différent en Enfer, et ici, les humains n’avaient pas encore réussi à extraire les bons pigments. Il devrait s’en accommoder. Ce n’était pas le moment d’aller faire un tour à la maison pour mettre la main sur ses vernis à ongles. Il avait déjà laissé derrière lui de nombreux bijoux qui étaient chers à son cœur, il pouvait faire sans maquillage…

    – Oh, du maquillage ! dit-il à voix-haute.

    Cette pensée venait de lui inspirer des looks des plus sombres, d’autres plus colorés, assez pour s’occuper pendant des heures en voiture avec les deux rabat-joie… et la souris surexcitée qu’était Ciel. Il allait craquer avant l’arrivée, c’était certain.

    – Je ne suis pas certaine que ce soit l’idée de l’année.

    Humphrey fit la moue :

    – Tu ne trouves pas que cette couleur me va au teint ?

    Golly lui assena une pichenette sur la tempe, ce qui le fit rire. Il savait très bien que ce n’était pas de ça dont elle voulait parler.

    – On a failli finir en chair à pâté, et toi, tu nous emmènes faire du shopping.

    – Oooooooooooooh my god, Go, cette ange déteint beaucoup trop sur toi. Tu te rappelles ce que c’est que de s’amuser ? Et puis, on peut à peine appeler ça « du shopping », on est dans une grande surface…

    Le supermarché sentait bon le début des congés payés. Partout s’affairaient parents à la recherche de la bonne crème solaire, ou de cahier de vacances, parce que hors de question de laisser les enfants s’amuser pendant les jours fériés. Sinon, ils allaient les emmerder pendant qu’ils faisaient la bronzette, non mais oh !

    Les océans n’étaient plus ce qu’ils étaient. Ils ressemblaient plus à de grosses flaques d’eau brunes que l’on pouvait traverser en quelques brasses, et toujours on avait pied. Mais cela ne les empêchait pas de s’entasser dans des campings qui sentaient la pisse et de se cramer l’épiderme à coup de cancer de la peau. L’été, c’était la saison préférée de Humphrey. Les montées des températures lui rappelaient presque la maison…

    – Il va bientôt pleuvoir de toute façon, marmonna Golly en le voyant zieuter sur les parasols.

    L’air dépité sur le visage de son frère voulut la faire partir dans un fou rire transcendant, mais elle plaqua sa main sur sa bouche juste à temps. Elle ne souhaitait pas attirer l’attention sur elle. Mais les larmes de rire, elles, ne se firent pas prier.

    – Tu déconnes ? dit-il.

    Elle fit non de la tête :

    – Pas longtemps, parvint-elle à baragouiner, la gorge prise par l’hilarité. Mais il va falloir attendre demain pour la baignade.

    Tel un bébé capricieux, Humphrey reposa le parasol. Un peu fort, car tous tombèrent comme de maladroits dominos. Il n’en ramassa aucun. Il se contenta de croiser les bras et d’arborer une moue boudeuse :

    – Je suppose que du coup, il va faire super moche, qu’on ne pourra pas bronzer et qu’on va se geler le cul dans une eau à trois degrés, c’est ça ?

    – Désolée.

    – Tu veux que je te dise ? Ton don de prédire la météo craint un max !

    Il se rendit, non sans trainer les pieds, dans la zone où trônaient deux cabines d’essayage. Il frappa sur le côté de l’une d’elles :

    – Elles ont bientôt fini les deux saintes nitouches ?

    Des femmes radotèrent. Apparemment, le langage de Humphrey n’était pas au goût de toutes. Le démon leur fit la révérence.

    – Les humains portent vraiment ça ? demanda Ciel, toujours cachée derrière le rideau.

    – Un ton plus bas, rappela Hera dans un chuchotement. Tu ne sais pas qui peut t’entendre.

    – Peut-être, mais c’est super serré.

    Humphrey s’adossa à la cabine, les bras croisés sur la poitrine :

    – C’est sûrement que c’est trop petit pour toi. Ou alors, tu ne supportes pas les fringues slims. C’est dommage, cela t’aurait mis en valeur.

    Il haussa les épaules, comme si Ciel pouvait le voir. Il traina les pieds, nonchalamment, entre un présentoir, puis deux, avant de trouver un pantalon cargo plus kaki et plus large. Il glissa la main derrière le rideau :

    – Tiens, essaye-ça.

    – Merci !

    Son ton guilleret aurait même fait sourire le plus grognon des hommes.

    Pendant que Ciel se changeait, Hera sortit de la cabine :

    – T’en penses quoi ?

    Elle avait la tête baissée sur la robe fleurie qu’elle portait, des snickers vertes confortables. Quand elle la releva, elle fit la moue :

    – Oh, c’est toi. Je pensais parler à Golly.

    – Mon avis à moi, il ne te plaît pas ? railla Humphrey.

    – Pas vraiment.

    Elle attrapa une paire de lunettes en forme de cœur qui trainait là et quitta sa cabine pour errer dans le rayon. Elle entendit à peine Humphrey se moquer d’elle en répétant ce qu’elle venait de dire, une octave et demie au-dessus, en faisant des manières.

    Ciel sortit ensuite :

    – Je suis bien mieux dans celui-là.

    Humphrey se félicita de lui avoir proposé un style bien plus simple, avec un t-shirt blanc. Vraiment, s’il avait été humain, il aurait foncé. Le stylisme, une vraie vocation ! Il était à deux doigts de lui couper les cheveux, s’il n’avait pas peur d’être foudroyé par un éclair divin.

    Hera chercha Golly entre les étagères et les tables débordant de vêtements que les clients ne souhaitaient pas replier après usage. Alors qu’elle glissait presque sur le sol luisant, elle entendit les chuchotements et discussions qui l'entouraient. Jamais il n’y avait eu tant de bruits autour d’elle. Au Paradis, tout était plus calme.

    Comment pouvait-on vivre dans un tel brouhaha ? Des parents essayaient de convaincre leurs enfants d'acheter tel ou tel pantalon, les copines en pleine séance de shopping braillaient à qui voulait l’entendre qu’elles étaient belles, les familles décomposées avec des caddies pleins à craquer de bouffe qui périmera dans le réfrigérateur n’en menaient pas large non plus. Et elle n’était pas protégée des femmes qui chuchotaient sur la longueur de sa jupe et les hommes qui commentaient perversement sa robe.

    Tout ça rebondissait sur sa peau et laissait une marque invisible. Elle sentait que sa tête allait exploser. Elle voulait plaquer ses mains sur ses oreilles et ne plus jamais les retirer. Comment les humaines faisaient-elles pour supporter les insultes à peine marmonnées qui l’effleuraient ? C’était douloureux, assourdissant.

    L’ange trouva enfin sa démone. Elle sentit le poids dans sa poitrine se désagréger en la voyant. Hera ne sut pourquoi, mais elle se sentit en sécurité. Peu importait ce que pouvait dire les autres, peu importait la douleur qui la frappait, Golly la protégerait, et elle le savait. Pourtant, la démone n’avait pas réagi pendant l’attaque au motel… Et Hera n’avait pas été la plus sympathique ces dernières heures.

    Golly pschittait tous les parfums qui attirait sa curiosité. Son poignet ne sentait plus rien. Ou alors, il sentait tout, au point de lui refiler des éternuements ou des grimaces.

    – Golly !

    Hera ne sut dompter le son de sa voix. Celle-ci sonnait d’ailleurs très heureuse d’attirer son attention.

    Golly sursauta. Hera aurait dû s’habituer à la maladresse de celle qui fut son amie, mais il était là, le hic : l’amie qu’elle s’était faite ne donnait pas l’air d’être si maladroite. Mais si Hera devait être des plus honnêtes, elle aussi avait du mal à se reconnaître. Dans sa cellule, elle avait peur de tout et de tout le monde, elle avait besoin de sa compagne pour se sentir vivante. Maintenant ? C’était comme si un volcan fumait en elle, attendait d’éclater.

    Plusieurs flacons de parfum connurent une triste fin : en plusieurs éclats de verre sur un sol peut conciliant de leur fragilité.

    – Oh merde… jura Golly.

    Hera s’approcha en trottant :

    – Je suis désolée, dit-elle avec beaucoup d’inquiétude dans la voix, un peu trop pour un ange. Je ne voulais pas. Je te jure. Qu’est-ce qu’on va faire ?

    – On va devoir demander à Humphrey de réparer les dégâts… admit Golly. Je suis désolée. J’ai bien remarqué comme tu n’as pas aimé la première fois qu’il a utilisé son don de persuasion.

    – Ne t’inquiète pas, soupira Hera. Je veux dire, oui, je n’ai pas aimé. Mais je me suis bien doutée que si nous n’avons pas pu payer hier soir, ce n’était pas aujourd’hui que de l’argent allait tomber du ciel pour acheter ces vêtements.

    Golly fit la grimace, et lui fit signe de baisser d’un ton. Il valait mieux ne pas attirer l’attention d’une petite fouine prête à tout balancer à un vigil. Pour hypnotiser quelqu’un, Humphrey avait besoin de calme, et si un homme essayait de les foutre à la porte, son sang allait prendre plusieurs degrés, et il ne pourrait pas se contenir.

    Quand ils étaient encore dans la chambre du motel, Golly, blottit tout contre lui, avait entendu le cœur de son frère faire péter les décibels contre sa poitrine. Sa peau était bouillante, et pourtant, il n’avait pas attaqué. Il avait même sommé Hera de ne pas le faire. Quand était-il devenu si… prudent ? Quinze ans avaient passé… Avant, il aurait pris un malin plaisir à les éviscérer lentement.

    Golly secoua la tête pour revenir dans le présent.

    – Pardon, dit-elle. J’étais ailleurs. Tu disais ?

    Hera pouffa :

    – Tu as une drôle de tête quand tu es ailleurs. Ton nez se tortille dans tous les sens et tu as une ride sur le front.

    Golly eut la soudaine envie de se cacher le visage, dans le cas où elle devienne rouge pivoine.

    – Arrête, se plaignit-elle d’une voix criarde. Dis que je suis moche pendant que tu y es.

    – Je n’ai pas dit ça…

    Sentant que ses dires étaient en train d’alourdir l’atmosphère, Hera leva les bras et fit un tour sur elle-même :

    – En parlant d’être moche, tu en penses quoi ?

    Golly porta enfin son attention sur l’accoutrement de l’ange. Son cœur rata un battement, et eut beaucoup de mal à reprendre son rythme habituel.

    – Wow.

    Ce fut tout ce qu’elle parvint à articuler, et cette fois, il était certain que ses joues étaient cramoisies.

    – Tu n’aimes pas ?

    Golly hocha vivement la tête, un peu trop vite pour rester subtil :

    – Si. Je… Tu es… Enfin… Euh… Ah… Très jolie. La robe. La robe bien sûr… Très jolie.

    Hera ne comprenait pas la réaction de Golly, mais il fallait admettre que la démone avait une drôle de tête. Elle ne put s’empêcher de rire à gorge déployée. Ce qui fit encore plus rougir Golly.

    – Tu es une drôle de petite chose, Golly.

    – Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

    – Je ne comprends pratiquement jamais ce que tu dis. Ou ce que tu fais. Je pense que je ne comprendrai jamais, parce qu’on est si différentes, toi et moi…

    Golly acquiesça tristement avant de baisser les yeux. Elle ne voulait pas savoir où allait cette conversation. Elle avait si peur d’être à nouveau blessée par Hera. Peut-être valait-il mieux qu’elles ne s’adressent plus jamais la parole ?

    –… mais nous n’avons pas d’autre choix que de collaborer, continua l’ange. Et je me rends compte que je n’ai pas envie de tirer la tronche pendant tout le voyage. Enfin, je n’ai pas envie de te faire la tête à toi. Humphrey, je ne peux vraiment pas me le voir.

    Alors, en toute innocence, Hera leva le bras. Elle savait que Golly ne pouvait pas lui serrer la main, mais c’était l’intention qui comptait :

    – Je m’appelle Hera, dit-elle avec un grand sourire avant de baisser le ton. Je suis un ange et je pense que l’on pourrait vraiment devenir amies.

    Golly mangea nerveusement les petites peaux qui tiraillaient ses lèvres nerveuses. Peut-être qu’Hera disait la vérité, peut-être qu’une fois le puits du début du monde passé, elle l’abandonnerait encore. Pouvait-elle vraiment en être certaine ?

    – Hera ? demanda-t-elle pour être certaine.

    L’ange sourit :

    – C’est comme ça que je t’ai dit que je m’appelais, non ?

    – Oui, mais je ne sais pas encore pourquoi. Pourquoi tu fais tout ça ? Pourquoi tu ne te contentes pas de rester silencieuse dans la voiture ? Nos chemins se sépareront encore quand on aura traversé le portail. Alors, pourquoi reprendre à zéro ce qui nous a pris quinze ans à construire, si c’est pour le perdre dans les jours à venir ?

    Hera baissa son bras avant d’avoir une crampe :

    – Honnêtement, je n’en sais rien. Avant-hier, j’aurais été d’accord avec toi. Mais avec ce qu’il s’est passé ce matin…

    Elle approcha d’un pas, Golly recula :

    – Je me rends juste compte de ce que sont les humains, continua l’ange sur un ton calme et reposant qui caressa lentement les oreilles de Golly, la forçant à avoir confiance. J’aurais dû te protéger ce matin. Comme toi tu m’as protégé pendant toutes ces années. Je ne suis qu’une égoïste, et une hypocrite, si j’essaye de me convaincre qu’entre toi et moi, il n’y a rien de profond. Et je réalise bien que j’ai tout fichu en l’air. Et je pense encore que c’est fou d’espérer que toi et moi, on soit autre chose que des ennemies. Mais pour quelques jours, on peut peut-être mentir à notre vraie nature. On peut envoyer valser les règles. On peut s’écouter une dernière fois, avant que nos chemins ne se séparent réellement. Tu n’es pas de cet avis ?

    Hera pouvait haïr Humphrey tant qu’elle le voulait, elle et le démon partageaient le même don d’hypnose. La différence était que seul Humphrey utilisait la magie… Hera savait juste parler et vous frapper en plein cœur, là où ça fait mal, là où ça fait un bien fou.

    Golly ne sut que dire, mais elle avait tellement envie d’agripper cette main tendue, que ce soit pour la serrer et reprendre du début ou pour ne serait-ce que se souvenir de ce que cela faisait d’avoir sa peau contre la sienne.

    Elle se contenta de sourire timidement. Elle ne savait pas ce que ce rictus voulait dire, mais il était suffisant pour Hera.

    Il ne l’était pas pour Golly.

    Pas encore.

    Loin de là.

    Si loin que ça ?

 

***

 

    Humphrey aurait aimé en vouloir à Golly pour lui avoir menti quant à la météo, mais il était trop heureux d’être sur ce carré de plage. Il faisait un peu frisquet, mais le soleil était au rendez-vous, et si sa sœur s’était amusée, alors tant mieux. Cela faisait longtemps, il pouvait bien lui offrir cette petite taquinerie. Mais sa revanche serait terrible.

    La flaque brune ne fit pas peur à Ciel et Golly qui y trempaient déjà les orteils. Hera, assise en tailleur dans le sable, les observait comme une mère surprotectrice, pendant que Humphrey, de la musique dans les oreilles et tartiné de crème solaire, essayait de prendre quelques couleurs.

    – Je peux te poser une question ? demanda Hera.

    Humphrey ouvrit un œil et abaissa les lunettes bleues en forme d’étoile qui l’empêchaient de bien voir l’ange.

    – C’est à moi que tu causes ?

    – À qui d’autre ?

    Il jeta un coup d’œil autour d’eux. Il n’y avait certes pas beaucoup de monde sur cette plage – peut-être un couple ou deux, trois enfants à deux doigts de se noyer et un chien à poil long plein de sable – mais Humphrey doutait quand même qu’elle s’adresse à lui.

    – C’est bon, laisse tomber, soupira-t-elle, déjà exaspérée par son comportement.

    Elle reporta son regard sur les deux demoiselles dans la mer. Elles riaient aux éclats en se jetant des gerbes d’eau et se sautant dessus. De vraies enfants. Hera les enviait presque, alors qu’elle ne comprenait pas ce plaisir puéril que Golly mettait un point d’honneur à ajouter à la liste stupide des découvertes de Ciel.

    Le sable se glissait entre les orteils, dans les chaussures et les chaussettes, il n’y avait rien de plus désagréable. Les rayons même froids du soleil empêchaient de regarder dans n’importe quelle direction sans se cramer la rétine, et toutes les trois secondes, un ballon venait s’écraser assez prêt pour faire rater un battement à son cœur déjà bien énervé. Non, vraiment, il n’y avait rien dans ce décor qu’Hera voulait découvrir. Et plus les secondes passaient, plus elle s’inquiétait. Pour Ciel, pour Golly… Pas pour Humphrey. Mais ce voyage allait-il continuer sans encombre, avec un si mauvais départ ? Et si on revenait à les démasquer ? Et si Golly ne la pardonnait jamais ? Et si elle venait à passer de l’autre côté sans jamais savoir pourquoi elle avait été ange-nappé par ces scientifiques fous ? Non, il lui fallait une réponse. Et elle était certaine que cela se cachait dans le lourd passé de Golly… Pourquoi ? Elle l’ignorait. Peut-être n’était-ce que sa curiosité ou sa peur qui parlaient.

    Cette soudaine envie d’en savoir plus n’était pas la raison de son rapprochement avec Golly. Ce n’était pas pour ça qu’elle demandait le pardon. Du moins, elle l’espérait plus que tout.

    – Permets moi d’être étonné, siffla Humphrey en se réinstallant dans son transat.

    Il remit ses lunettes sur son nez, priant pour qu’Hera ne dise plus un mot tant qu’il n’était pas cramé jusqu’à la moelle.

    – Pourquoi Golly dit être différente des autres démons ?

    Humphrey soupira. Décidemment, impossible d’avoir la paix, même quand on la méritait amplement.

    – Parce qu’elle l’est.

    – Je peux avoir plus de détail ?

    – Qu’est-ce que ça peut bien te foutre ?

    Hera leva les yeux au ciel. On ne pouvait vraiment pas discuter avec lui… Si elle devait creuser d’elle-même, alors, elle creuserait. Tant pis.

    – Fous-lui la paix, tu veux ? maugréa le démon en croisant les bras derrière sa nuque. Elle n’a pas eu la vie facile, d’accord ? Je ne sais pas si c’est ce qu’il s’est passé à Londres ou votre enlèvement qui l’a retournée, mais elle n’est plus la même qu’avant. Alors, vas-y doucement. Lâche-lui la grappe.

    Hera ne voulut pas rebondir, mais quelque chose la fit tiquer :

    – Londres ?

    Où est-ce qu’elle avait entendu parler de Londres pour la dernière fois ?

    – Ouais. Elle ne veut pas m’en parler non plus. Tout ce que je sais, c’est que moi j’ai grandi avec une démone sanguinaire et muette. Et que maintenant, j’ai une loque qui parle. Et qui fait de l’humour bien meilleur que moi !

    « C’est Ciel ! » pensa Hera. « C’est Ciel qui m’a parlé de Londres… Qu’est-ce qu’elle a dit ? Que c’était là que tout avait commencé ? C’est un peu gros pour une coïncidence, non ? ».

    Hera regarda la démone qui se battait comme un bébé loup avec sa petite sœur. Elle était si maigrichonne, si tabassée par l’Enfer et le passé. Cette petite chose fragile était à l’origine de la fin de leur monde ? De leur équilibre ? C’était impossible.

    Attendez une minute. Qu’est-ce qu’il venait de dire ?

    – Tu ne m’écoutes même pas, fit remarquer Humphrey qui n’avait même pas besoin de la regarder pour s’en rendre compte.

    – Si, si… baragouina Hera. Londres… Sanguinaire… Muette…

    Muette ?

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Howlett
Posté le 24/07/2021
Coucou chapitre 8 ! ♥

Humphrey et le vernis, l'idée d'un noir différent en Enfer et la scène avec Golly et lui au début du chapitre ♥ J'ai aussi beaucoup aimé le petit passage ou Humphrey imagine plusieurs look, je l'ai imaginé aussi du coup et hiiii, j'adore ce personnage, décidément (je suis clairement team démon pour l'instant, mais Golly et Humphrey quoi ♥)

+ j'ai oublié de le préciser lors de mon précédent message je crois mais j'ai adoré le fait que tu montres réellement l'impact qu'a eu l'enfermement sur Golly, la façon dont ça elle a changé depuis, etc. De la même façon, j'aime le fait que Humphrey ait changé aussi et que tu nous l'expliques !

La description des océans est cool et je pense que ça pourrait être très intéressants d'en avoir plus de façon globale (si l'environnement change, c'est cool de le montrer). Par exemple au détour d'une conversation ou ce genre de chose ?

Golly qui peut prédire la météooooo ♥ D'ailleurs plop : la scène de la plage, Golly et Ciel se baignent et se "sautent dessus" en s'amusant, je te le dis comme ça tu sais hehe.

J'ai trop aimé la fin, tout le passage entre Humphrey et Hera, c'est trop cool ce qu'on apprend hiiiii ohlala ohlala aaaah, mais qu'est-ce que c'est que tout çaaaaaaaaaaaaaa I NEED SAVOIR
SometimesIwrite
Posté le 25/07/2021
Grrrrr ces incohérences m'énervent !! x)

Merciiiii je note tout ça ♥ C'est adorable que tu prennes le temps de toujours laisser un commentaire ♥
Howlett
Posté le 26/07/2021
Ca arrive, c'est rien !

Et c'est normal, ça me fait plaisir ♥
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