Chapitre final

Par Hylla
Notes de l’auteur : Merci d'avoir suivi l'odyssée d'Ulysse jusqu'ici, et bonne fin de lecture !

L’odeur vaseuse de la marée imprègne mes narines. Les vagues s’écrasent sur les rochers ; l’écume bouillonne jusqu’à mes oreilles. Mes bras s’enfoncent dans le sable à côté d’Ilona. Elle guette le soleil qui se couche, tient à voir le rayon vert qu’elle n’aperçoit jamais, se love au creux de mon épaule. La saison va bientôt commencer. Cela fait deux ans que je suis rentré de Paris.

J’ai fini par appeler ma mère et tout lui raconter. Elle s’est chargée du reste. D’appeler Jérôme au sujet de l’appartement. De le récurer, pendant que mon père et moi vidions mes affaires. Je suis reparti à la case départ, moi qui étais si fier d’en partir.

Pourtant, je ne suis plus le même que celui qui avait quitté Provins-sur-Mer, puis s’est laissé écorcher sans parvenir à se sauver. Je suis apaisé. J’ai même fini par intégrer Ranetan, au contrôle interne. Puis par rencontrer Ilona, un soir où je sortais avec Bastien au Vieux-Port. Je l’ai présentée à mes parents, elle a emporté l’adhésion de ma mère, et j’ai quitté la maison familiale avec sa bénédiction pour emménager dans un duplex en centre-ville.

Nous mangeons tous les quatre chaque dimanche, et ma mère et moi nous retrouvons tous les deux pour le déjeuner du mardi. Nous n’évoquons plus Paris, sauf comme un lointain souvenir, une parenthèse que je suis bien content d’avoir refermée.

Nous sommes le 4 juin. La saison des grands ducs a commencé. J’allume la télé pour pouvoir suivre Roland-Garros une fois le déjeuner fini. Le mois prochain, ce sera le Tour de France, puis les Jeux olympiques. Une riche programmation en perspective pour changer des coins bondés de la ville qui croule sous la chaleur.

Pendant que ma mère part chercher le courrier, je nous prépare deux cafés. Le premier et le seul de ma journée. Installé sur le canapé, je savoure son amertume.

« Il y a une lettre pour toi. »

Ce doit être un relevé de compte de la banque, ou un courrier de l’administration. Même si je suis parti depuis plusieurs mois, je n’ai pas encore réalisé partout le changement d’adresse… Une tâche que je me complais à remettre à plus tard.

Pourtant, l’adresse a été écrite à la main. De petites lettres au trait strict. Je retourne l’enveloppe pour découvrir l’expéditeur : Yacine Ben Arfa.

Je reste quelques instants, immobile, à observer le papier. Aujourd’hui, 4 juin 2024, Yacine refait irruption dans ma vie après plus de deux ans d’absence. Deux ans à avoir pris des chemins différents. Deux ans que j’ai accepté de le perdre. Et le voici, qui ressurgit, avec une lettre que je finis par ouvrir, la main tremblante.

 

« Cher Ulysse,

J’ai plusieurs fois voulu t’écrire sans savoir comment faire. Il n’est pas toujours facile d’avoir les mots, même quand c’est notre travail.

Je ne te demanderai pas de me pardonner. Nous aurions pu nous parler. Nous aurions dû nous parler, et ainsi peut-être éviter tant de choses…

J’espère que tu vas mieux et que ta vie fait son chemin. Je ne sais pas où, d’ailleurs. Je me suis dit que tes parents, eux, n’avaient pas bougé, alors j’espère que cette lettre te trouvera.

Le temps a passé. On n’efface pas comme ça deux ans de silence, mais il est toujours temps de faire un premier pas. Tu te rappelles, quand on jouait Cagibi, à l’appartement ? Tu as été mon premier public. Je ne parle pas du public dans la salle des fêtes de Provins-sur-Mer, pour la représentation de fin d’année avec l’école de théâtre, même si là encore, tu étais dans l’auditoire. Je parle de mes vrais débuts, à Paris. La première fois que j’ai joué quelque chose qui sortait de moi. Et tu sais quoi ? Peu importe le nombre de billets vendus, peu importe les spectateurs, quand on ne joue plus devant son meilleur ami.

Je ne prétends pas que tu m’appelles encore ainsi. Cela non plus, je ne te le redemanderai pas. Seulement voilà. J’ai écrit une pièce. Je l’ai même commencée quand on habitait ensemble, rue Delambre. Je ne crois pas te l’avoir dit mais je pense que tu t’en doutes. Je sais que tu as regardé mon carnet. J’ai retrouvé le crayon dans les draps, et je rangeais toujours la reliure du côté de l’ouverture de la taie. Ce n’est plus grave. Mais sur le moment, ça m’avait vexé. Comme si tu avais violé mon intimité. Et puis c’était passé. Au fond, ce n’était pas ça le problème. Le problème, c’était nous deux. Mais ça, je ne l’ai compris qu’après.

J’ai donc commencé à écrire, dans l’appartement, et j’ai fini par boucler cette pièce. Elle s’appelle Millénaire. La première est à Paris, le 25 juin, et j’espère que tu feras partie de mon premier public. Je t’envoie deux billets : fais ce que tu veux du second. Je t’ai réservé une chambre au nom de Yacine Ben Arfa à l’hôtel des bains. Il ne paye pas de mine de dehors mais tu verras, la cour est charmante.

Est-ce que tu viendras ?

À toi,

Yacine »

 

Je relis une deuxième fois, puis une troisième. Le français a perdu son match, mais je ne suis même plus Roland-Garros. Je suis tout accaparé par cette lettre, dont je m’imprègne des mots plusieurs fois pour m’assurer qu’elle est bien réelle. Yacine m’a écrit. Yacine m’a invité à une pièce. Sa pièce.

S’il n’était plus dans ma vie, je n’ai jamais cessé de le voir. Entre les articles dans la presse locale concernant ce jeune Provinois qui a gagné un Molière inattendu, devenant le second lauréat après un premier couronné en 2005, et l’algorithme de mon téléphone combiné à mes recherches intensives deux ans plus tôt de l’état de la programmation de Cagibi, Yacine m’apparaît. En couleurs, en noir et blanc, en portrait, en pleine représentation. Je ne cherche plus à savoir, comme avant, ses moindres avancées. Ça ne m’intéresse plus. Pourtant, maintenant que j’ai cette lettre, je suis curieux. Qu’est-il devenu, après tout ce temps ?

L’après-midi, je m’arrange pour obtenir un congé pour deux jours, à la fin du mois. Quand je retrouve Ilona à l’appartement, je lui annonce que je pars, sans lui parler du second billet. Je dois aller à Paris, rien qu’un instant, marquer d’un souvenir nouveau cette ville qui m’avait tant amoindri. Et ce chemin, je tiens à le faire seul.

 

25 juin 2024. Je ne suis pas revenu à Paris depuis que j’en suis parti. Pourtant, dès mon arrivée, je la retrouve telle que je l’avais quittée. Je reste sur la file de droite dans les escalators, pour mieux laisser passer le flot incessant de pressés du moindre instant, puis me dirige vers la rue Delambre.

Je me revois trois ans plus tôt, croulant sous mes sacs, à attendre Jérôme dans ce troquet où tout me semblait alors si atypique. Les façades me sont plus familières à présent. Cette fois, je n’y serai qu’un passant, le temps d’une soirée. Comme tous ces grands noms avant moi, j’ai fini par quitter la rue Delambre.

J’ai dépassé l’hôtel des bains pour repartir une dernière fois devant le 22. La porte de l’immeuble, grande ouverte, m’invite à y laisser libre court à ma nostalgie. La Mission bretonne organise un verre de fin d’année. Le nom d’Angélique est encore sur l’interphone. À travers la porte vitrée du couloir, les escaliers montent vers mon ancien appartement. Cette même vision que j’ai eue chaque soir en rentrant du travail, que j’encage, une dernière fois, avant de la laisser derrière à jamais.

J’ai pris ma chambre à l’hôtel des bains avant de regagner le théâtre. La représentation est à vingt heures, mais la foule s’amasse devant bien avant. Je m’installe au bar d’en face pour y boire une bière, en attendant le début. Même si je sais que je ne vais pas revoir Yacine tout de suite, j’ai le trac. Je le cherche du regard dans la moindre silhouette qui s’approche du théâtre, mais ce n’est jamais lui. Il est un nom, placardé en grand. De Yacine Ben Arfa. Millénaire. L’affiche représente deux silhouettes noires sur fond rouge, parallèles, mais opposées. L’une monte, l’autre a la tête en bas.

La cloche sonne, et les spectateurs s’entassent dans l’entrée. Je présente mon billet à l’ouvreur.

« Cinquième loge, prenez l’escalier à droite et montez au premier étage. »

La coupole du théâtre est ornée de peintures de la Renaissance qui pourraient appartenir à un musée. Des anges aident des hommes à atteindre les cieux, surplombés par un lustre gigantesque. D’épais rideaux de velours rouges sont rabattus sur la scène éclairée. Je suis seul dans ma loge, d’où je surplombe la valse des spectateurs qui s’entassent dans leur rangée. Certains s’assoient même sur de petits strapontins qui m’ont l’air bien inconfortable.

Quand la cloche retentit de nouveau, la luminosité s’affaiblit enfin et le vacarme fait place au silence. Des pas résonnent sur les planches. Un homme arrive sur scène. Yacine.

Il adresse un regard à ma loge, puis salue l’auditoire avant de prendre la parole.

« C’est la première fois que je présente une œuvre dans un théâtre. Pour l’enfant qui en a toujours rêvé en croyant cela impossible, ce soir est une soirée très spéciale. En cela, je vous remercie d’être venus aussi nombreux. »

Il s’arrête un instant, laissant place à quelques applaudissements. La gorge nouée, je reste pendu aux lèvres de ce nouveau Yacine qui prend vie sous mes yeux.

« Mais si cette soirée est particulière, c’est avant tout pour ce qu’elle raconte. Millénaire, c’est plein de choses, mais Millénaire, c’est avant tout une personne. Elle s’appelle Ulysse, et j’ai écrit cette pièce en sa mémoire. »

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Tac
Posté le 26/02/2023
Yo !
Bon finalement j'ai bien fait de te faire confiance ! J'ai apprécié ce chapitre en toute simplicité. Cependant, on ne fait pas du tout mention du licenciement, voire du procès que potentiellement Ulysse peut se coltiner ; une petite phrase dessus pour savoir comment ça s'est achevé finalement, je crois que ça me paraîtrait pertinent.
Merci beaucoup pour ce texte ! J'ai vécu une expérience puissante en le lisant (même fractionné) ! Finalement pour moi il n'était pas si cathartique que ça, j'ai trouvé, dans la toute toute fin je veux dire, mais je crois que c'est lié à qui je suis : je suis frustré qu'il n'y ai pas de justice ; il y a juste le soulagement que le personnage se soit sorti. Mais évidemment l'objectif c'est d'être réaliste, et ce n'est pas le texte qui apportera satisfaction à mes envies de révolution et de justice sociale et de véritable bine être au travail. J'espère que j'arrive à bien exprimer les raisons de ma frustration, à faire comprendre que je pennse pas que ce soit lié au texte !
En tout cas encore bravo pour ce texte, de l'avoir fini et corrigé en prime !
Plein de bisous
Hylla
Posté le 27/02/2023
Hello !

Bon, de ce que je comprends, déjà heureusement tu n'as pas lu la version initiale où ce chapitre était fantasmé car Ulysse avait sauté >< une fin qui ne satisfaisait pas, quasi unanimement, et qui aurait mis à bas toute considération de justice !

Eh oui, Ulysse n'a pas opéré de révolution au sein de la Banque Géniale, mais la meilleure chose qu'il avait à faire, c'était fuir ce monde toxique. La fin mériterait certainement des développements supplémentaires, maintenant que ce texte est plus ancien dans ma tête j'arrive à avoir plus de recul à son sujet.

Merci beaucoup pour ta lecture, tes commentaires, et ces retours qui m'ont fait très chaud au cœur tout au long de cette lecture <3

Bien à toi
Liné
Posté le 20/01/2023
Salut Hylla,

Ayé, j’ai tout luuuu (dans l’ombre) ! Merci pour ce beau moment de lecture ! J’ai entamé Millénaire la semaine dernière et j’ai à peine décroché pour des raisons d’IRL. Warning, pavé incoming 😉

Déjà, une des premières impressions que j’ai eue et qui s’est conservée tout au long du roman, c’est sa constance. On sent que tu l’as travaillé, que tu es repassée dessus jusqu’à ce qu’il forme un tout autonome. Dans cette veine-là, j’ai senti beaucoup de justesse. Psychologique, déjà, autant chez Ulysse que les autres personnages. Même si je ne suis pas d’accord avec tous leurs agissements ou réactions, je sais que c’est possible et très réaliste.

Je suis entrée en empathie avec Ulysse concernant sa situation de travail, mais pas tant avec le reste. Il peut être assez centré sur lui-même, notamment vis-à-vis de Yacine ou d’Angélique (rah, cette séduction patriarcale à base de « elle m’appartient parce que je l’ai vue en premier », et qui dépossède complètement la personne convoitée de son désir à elle…). Mais c'est d'ailleurs parce qu'il s'isole que les choses empirent, et l'un dans l'autre, là aussi, j’ai trouvé ça (malheureusement) réaliste. Plusieurs fois, Ulysse m’a même carrément fait penser à un ami à moi.

Justesse dans les décors, aussi : Paris, l'expérence d’y débouler de sa campagne sans moyen particulier (le simple fait qu’Ulysse n’ait jamais mis les pieds au théâtre est un détail que je trouve tellement important, pertinent et révélateur), ou encore les rouages du monde du travail.

Ce monde du travail, d’ailleurs, est effroyable et tu l’as parfaitement bien décrit. Ce novlangue que je déteste et qui tente de noyer le poisson, le manque d'empathie, la division des personnes sous couvert d'unité (on travaille en open space, mais on ne peut pas discuter entre collègues), la transparence dans les discours qui se combine avec une réelle opacité de fonctionnement, etc. Autant de contradictions parfaitement cernées et que j’ai très bien ressenties.

Si j’ai bien compris, ton idée de départ était d’écrire un roman sur ce monde du travail et les souffrances qui en découlent – sauf qu’en cours de route, Ulysse (et Yacine ?) a pris les rênes et tu t’es retrouvée à développer d’autres thématiques ? Comme j’avais ton idée de départ en tête, j’ai été surprise que Yacine et l’univers du théâtre prennent autant de place, mais je trouve qu’au final on retombe bien sur nos pattes. Yacine et tout ce qui tourne autour de lui fonctionnent comme une vraie bouffée d’air frais, un contre-poids à tout le reste. Je vois ce qu’Ery veut dire, je crois, quand elle parle de « l’essentiel » : au final, on parle un peu de tout, mais au moins ça forme un tout cohérent.

D’ailleurs, en faisant interagir les univers d’Ulysse et de Yacine, on parle aussi pas mal de la notion de succès. Qu’est-ce que réussir sa vie, avoir un job dégueulasse à X milliers d’euros de salaire et une montre Rolex avant 30 ans ? Ou juste… Ben, se suivre soi-même, comme Yacine le fait à force d’efforts ? J’ai trouvé que ça faisait du bien, de monter ces deux facettes et de laisser entendre assez clairement que la personne qui s’en sort vraiment tout du long, ça reste Yacine.

Sinon, je parle de réalisme car c’est une vraie force du roman. A contrario, peut-être que l’ensemble du roman est un peu trop littéral ? Millénaire calque la réalité de façon très juste, mais sans proposer quoi que ce soit d’autre, sans faire de pas de côté ? Je sais pas trop comment décrire… Et en même temps, j’ai conscience d’avoir ce ressenti parce que je suis friande d’images qui partent dans tous les sens, et aussi parce que ces rouages que tu décris si bien, je les connais et ils ne m’ont pas surprise.

Et côté style, c’est efficace, simple, ça va droit au but et on reste bien dans la tête d’Ulysse. Je pense que ça joue aussi beaucoup sur la cohérence de l’ensemble. Histoire d’être un peu constructive, j’ai juste trouvé que certains dialogues faisaient trop littéraires sans correspondre à ce que de « vrais gens » diraient (j’ai noté « je ne veux pas être discourtois" ou "allons donc !", par exemple).

Petite question à part, pourquoi mettre Millénaire en -18 ans sur PA… ? Il y a bien des thématiques dures, mais je n’irai pas jusqu’à dire que les ressentis des lecteurices s’apparentent à de la violence.

Voilà, pavé almost finished ! Au final, je me dis que Millénaire pourrait largement servir de béquille pour les personnes qui connaissent ou risquent de connaître les situations que traverse Ulysse – en particulier la souffrance au travail, le rapport au succès et les écarts subis quand tu déboules à Paris en venant de la campagne.

Bravo à toi, et un grand merci !
Hylla
Posté le 24/01/2023
Salut Liné !! Un grand MERCI pour ta lecture et ce long retour, que je découvre avec plaisir.

En effet, Millénaire est un tout, et une fois du recul pris sur ce texte, je me dis que c'est là le vrai réalisme : une succession de choses qui font déborder le vase, et non une cause unique. J'ai conscience que ça peut perdre le lecteur, entre ceux qui auraient préféré voir davantage la Banque Géniale, et ceux qui préfèreraient que l'histoire soit tournée autour de l'amitié avec Yacine. A l'écriture, tout est vraiment sorti en s'entremêlant, de sorte que démêler les fils me fait un peu peur...

J'ai mis interdit aux moins de 18 car le roman s'ouvre sur une tentative illuminée de suicide. Ulysse connaît un parcours difficile, qui le pousse dans ses retranchements. Il n'y a pas de belle morale que ses actions inspirent, seulement une alerte pour les gens en détresse. J'ai pensé que le sujet était peut-être dur, et le message peu concordant, pour des plus jeunes... -16 ans peut-être, remarque.

Dans tous les cas, il y a des choses qui peuvent être mieux dans cette version. J'en ai conscience. La rédaction m'est venue tellement "naturellement" que retravailler a été difficile. Avec du recul, je pense à plein de choses qui pourraient être faites autrement. Alors que je relis Souffleurs d'Histoire en ce moment, la différence entre les deux m'apparaît comme une évidence. Dans mon premier roman, je me suis tellement creusé la tête avant chaque scène à rédiger, je les ai tant retravaillées que les dialogues sont mieux maîtrisés. Là, les dialogues sont tels qu'ils sont sortis...

Il y aura un juste milieu à trouver dans tout ça ^^

Quant à Ulysse, oui, il ne fait pas que des bons choix. Il me fait penser à un ami aussi. Je ne l'avais pas en tête pendant l'écriture, mais a posteriori, ça me paraît flagrant.

Merci encore en tout cas :)
Nanouchka
Posté le 01/01/2023
Ooooh, très belle fin de roman.

J'aurais aimé en savoir plus sur la récupération, même si je sais que ce n'est pas le sujet du roman, mais quitte à montrer autant comme marche la descente en enfer, je me dis que ça peut être chouette de donner ensuite des pistes d'espoir et guérison ?

J'aime beaucoup qu'il y ait cette clôture avec Yacine, que sa pièce ait le même titre que le roman. Je suis étonnée par la dernière phrase, parce que "en sa mémoire" ça se dit pour quelqu'un de mort normalement, donc j'étais perplexe de si tu avais fait exprès et si oui ce que ça voulait dire.

Ça a été éprouvant de parcourir ce chemin aux côtés d'Ulysse mais je suis contente qu'il aille mieux. J'ai le sentiment que le roman parle de plein de choses. De la spirale d'auto-destruction, en partie, née de l'ambition, de l'insécurité, de la fatigue, d'une non-identité. De la difficulté de maintenir une amitié quand l'envie et les non-dits s'en mêlent. Des dangers de la vie en ville où l'humain est mécanisé. Tu explores plein de facettes de ces thèmes de façon efficace et progressive, sans pour autant y répondre complètement ni les circonscrire.

Où en est Catherine de sa vie ?

Ah, et ce truc du journal, de l'intrusion d'Ulysse, c'est vrai que ç'avait été un détail chouette, mais j'ai le sentiment que c'était il y a si longtemps que la réponse ici en perd de l'effet. Peut-être qu'il faudrait des rappels entre l'incident et cette résolution ?

Bravo en tout cas pour ce roman !
Hylla
Posté le 02/01/2023
Pour la dernière phrase, il y a une explication très simple à cela : dans la version initiale, Ulysse ne survivait pas, le dernier chapitre étant alors une projection du narrateur, Yacine. Cependant, cette fin n'a pas mais alors pas du tout convaincu mes premiers lecteurs, alors ce revirement narratif a été enlevé. J'avais mal au cœur de le laisser totalement de côté, alors j'ai écrit "en mémoire" en hommage (ahah) à cette ancienne version, et ce afin de laisser aussi la question ouverte pour un éventuel retravail.

Quant à Catherine, elle ne reviendra jamais à la Banque Géniale pour cause de maladie.

Dans tous les cas, il y a des choses à rééquilibrer dans cette version, j'en ai conscience... J'ai décidé de l'envoyer aux ME en l'état, car un axe de retravail ou un autre me semble, à ce stade, un choix d'opportunité : accentuer la Banque ? L'humain ? Changer le narrateur ? Ces questions me dépassaient et j'aurais aimé les travailler avec un professionnel.

Merci en tout cas pour ta lecture, tous tes retours, c'est si précieux :)
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