Chapitre 9 : Litury

Ewin et son grand-père avaient quitté le yacht pour continuer leur voyage à bord d’un autre moyen de transport, plus confortable et plus rapide. Le train à sustentation magnétique avançait à toute allure sans la moindre secousse. Pour diminuer la friction de l’air sur les parois du train, de grands tunnels sous vide reliaient les villes entre elles et permettaient au train d’atteindre les 900km/h en vitesse de croisière.

- Où allons-nous grand-père ?

- Là où toutes les décisions importantes se prennent.

Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’Ewin, accompagné de son grand-père, avaient laissé dans leur sillage l’île de Janfrost, et rejoint le nord de Vaganz. Le climat, maintenant doux et tempéré, indiquait qu’ils descendaient vers le sud.

Ewin admirait le paysage à travers les parois transparentes du tunnel. Il défilait tellement vite que le garçon ne pouvait le contempler, mais il aimait voir le cortège de couleurs qui défilait devant ses yeux. Par moment, il apercevait une vache ou un cheval, mais la plupart du temps, c’était d’immenses champs qui se succédaient devant ses yeux.

- Arrête de rêvasser, on croirait presque que tu découvres le monde extérieur.

Son grand-père avait dit cela sans lever la tête de son journal numérique. Il faisait preuve d’une concentration sans faille sur ce qu’il lisait, à tel point qu’Ewin douta un instant que c’était bien lui qui avait parlé.

- On croirait ton père, à toujours admirer ce qui t’entoure avec une telle naïveté.

Cette fois, il daigna lever la tête. Il posa son journal sur la table du train et se décala d’une place pour se placer en face de son petit-fils.

- Là où je t’emmène, tu vas devoir abandonner ta vision utopique d’enfant et regarder le monde avec le regard objectif d’un adulte. Jusqu’à maintenant, tes parents ont fait le choix de te protéger des dangers qui parcourent notre monde. Mais la vie n’est pas aussi rose que tu le crois. Beaucoup de personnes envient la position de notre famille et il va te falloir beaucoup de courage et de poigne pour résister à leurs complots toujours plus fourbes.

Il prit le journal et le posa sous le nez d’Ewin.

« Jeu de pouvoir : le Conseil entièrement remodelé après le massacre des Hoffenhelm ».

Dagan indiqua une ligne précise, de son index.

- Le jeune Ewin Hoffenhelm fait son entrée dans la cours des grands, lut le garçon à voix haute.

- Tu es devenu célèbre, mon cher petit-fils. Le plus jeune membre de l’histoire du Conseil, termina Dagan en applaudissant.

Le Conseil réunissait les treize personnes les plus influentes au monde pour discuter et prendre des décisions. Mais jamais il n’avait connu de membre aussi jeune et inexpérimenté qu’Ewin. Le jeune garçon à la moustache naissante avait souvent rêvé d’arborer fièrement la blouse noire des membres du Conseil. Cependant, il venait à se demander s’il avait pris la bonne décision en acceptant le poste de Juge.

C’était bizarre à dire, mais il ne se sentait pas près. Il n’avait pas eu le temps de faire correctement son deuil que déjà tout s’enchaînait beaucoup trop vite pour lui. Il se souvint de la dernière fois qu’il avait voyagé dans un train. Il regardait dehors, comme aujourd’hui, mis à part qu’il s’amusait à compter les champs de couleurs jaune et les comparer à ceux de couleurs vertes. À cet instant, qui n’était pourtant pas si éloigné que ça, il ne se rendait pas compte que la vie pouvait basculer en un rien de temps. Maintenant, ce petit jeu ne le distrayait plus. Ne subsistait de sa joie maladive qu’un vague sentiment de vide et de solitude. C’était comme si une partie de son être était resté prisonnier dans l’incendie.

Plein de nostalgie, Ewin se rappela de l’une des leçons que son père lui avait enseignées. Alors que le garçon ne parvenait pas à résoudre un exercice que son professeur lui avait donné, découragé, il avait baissé les bras. Son père le voyant abandonner devant lui avait dit ce jour-là :

- Pourquoi tu n’es plus avec ton professeur ?

- Je n’y arrive pas. Je suis nul.

Son père s’était alors agenouillé et l’avait pris par les épaules.

- La vie, parfois, n’est pas facile, elle est semée d’embuches. Mais tu dois apprendre à les surmonter une à une.

- Mais si je n’y arrive pas.

- Alors réessaye encore et toujours et, un jour, tu y arriveras. Et même l’épreuve que tu croyais insurmontable deviendra une immense victoire. Un homme ne se juge pas sur ses succès, mais dans sa volonté à surmonter ses échecs.

Cette leçon de vie dans un coin de sa tête, Ewin montra une détermination nouvelle. Même si cela lui semblait insurmontable, comme l’exercice de son enfance, il ne se laisserait pas décourager et mettrait toute son énergie dans son nouveau rôle au Conseil.

- Quand est-ce que je prendrais mes fonctions ? S’enquit le jeune garçon, décidé.

L’ombre d’un sourire se dessina sur le visage de son grand-père. Toutefois, il ravala bien vite cette marque de fierté et lui exposa son nouveau poste.

Il se verrait attribuer la fonction de Juge et s’occuperait d’arbitrer les querelles entre les grandes familles de Vaganz, mais aussi de gérer le bon fonctionnement de l’ensemble des tribunaux du pays. Ce n’était pas un poste très important au sein du Conseil, mais il offrait quand même un grand pouvoir.

- La prochaine réunion aura lieu dans une semaine. En attendant, nous logerons dans l’Etoile de Neige.

- Génial, s’exclama Ewin.

Ne pouvant contenir sa joie, il trépignait d’impatience en attendant de retrouver le palais familial dans lequel il avait grandi et duquel il gardait tellement de bons souvenirs. Il se remémora, avec une certaine nostalgie, les parties de cache-cache avec son ami Magon dans les innombrables chambres, salons et autres halls du palais.

Le train arriva en gare de Litury, la capitale du pays. Le dôme de la gare, entièrement fait de verre offrait une vue magistrale sur le bleu clair du ciel et le blanc des nuages. Le jeune garçon s’était souvent posé la question de savoir comment un tel édifice pouvait rester debout. Les grands panneaux de verre, seulement supportés par des fines barres d’acier, pouvaient faire face à n’importe quelle intempérie. Ewin marqua une pause pour admirer l’extrême beauté de l’édifice, qui, s’il le connaissait déjà, l’éblouissait toujours autant. Cependant, son grand-père ne semblait pas aussi enclin que lui à profiter de la vue et il le poussa vers la sortie.

Ils arrivèrent au milieu d’une immense place, et durent se faufiler à travers la foule de commerçants, de touristes et d’habitants locaux. La banlieue de Litury était une vraie ville marchande. Des produits venus des quatre coins de Vaganz venaient se vendre tous les jours dans les vastes places de la ville, ce qui en faisait un endroit toujours agité et plein de vie. Un commerçant attrapa le bras d’Ewin et l’entraîna devant son étalage de charcuterie.

- Jeune homme, avez-vous déjà goûté le meilleur jambon du pays.

Ewin n’eut pas le temps de répondre que le commerçant attrapa d’une main une épaisse tranche de jambon fumé et l’offrit à son jeune client sans lâcher le bras du garçon de son autre main. Ewin se résolu à goûter la tranche de jambon, qui avait vraiment l’air appétissante.

- Alors ? Demanda avec impatience le marchand.

- C’est très bon.

- J’espère bien. Ce que tu manges est d’une qualité exceptionnelle qui ne sera jamais égalée, exagéra le marchand.

Le jambon, délicieusement parfumé, avait ouvert l’appétit du garçon, qui en aurait bien reprit une tranche, si Dagan ne l’en avait pas empêché.

- Ewin, dépêche-toi. Nous n’avons pas le temps de flâner ici.

Dagan traîna son petit-fils jusqu’à l’entrée du cœur de Litury, qui était protégé par d’immenses remparts. Un profond fossé enlaçait la vieille ville et la scindait en deux. Le pont-levis, qui était abaissé depuis bien longtemps, permettrait d’entrer dans la ville aux onze palais. Le cœur de Litury était bien différent du reste de la ville. C’était là que se prenaient toutes les décisions les plus importantes du pays, mais c’était aussi dans la vieille ville que résidaient toutes les familles les plus riches et les plus puissantes de Vaganz, incluant les Hoffenhelm.

Cette fois, Ewin prit la tête et devança son grand-père pour franchir les hauts remparts. Il ne pouvait plus attendre et courait en tous sens tellement l’excitation de retrouver le palais familial se faisait ressentir. Pourtant, cette fois, il n’y venait pas en tant qu’habitant du quartier des palais, mais en tant que représentant du Conseil. Ce qu’il ne tarda pas à faire remarquer aux gardes qui gardaient l’entrée.

- Je m’appelle Ewin Hoffenhelm et voici mon grand-père Dagan Hoffenhelm. Nous appartenons tous deux au Conseil, dit-il avec une pointe d’orgueil qui ne lui était pas habituelle.

Dagan montra les papiers d’identité pour confirmer les dires de son petit-fils, puis ils entrèrent la tête haute dans la ville. Ewin observa la longue rue qui reliait l’entrée à la place centrale. Rien n’avait changé depuis la dernière fois qu’il y était venu. Le calme de la rue, bordée d’immenses platanes et de multiples fontaines sculptées dans une magnifique pierre grise, contrastait avec le bruit assourdissant et l’effervescence de la périphérie.

Des domestiques, jardiniers et chauffeurs s’affairaient un peu partout. Quand certains coupaient les arbustes ou les arbres, d’autres astiquaient les voitures luxueuses ou nettoyaient les carreaux.

Un peu plus loin, on pouvait déjà apercevoir les premiers palais qui se dressaient de chaque côté de la rue. Sur la gauche, une allée de gravier amenait à l’entrée d’un petit château. La façade se composait de deux tourelles, se terminant en pointe et encadrant une somptueuse porte d’entrée. Tout autour du château une pelouse verdoyante continuellement arrosée et une rangée d’arbres centenaires cachait l’arrière du château. Dans ce château, habitait la famille Uzgen, une des cinq familles alliés aux Hoffenhelm. Litury, séparée en deux, abritait les onze familles les plus influentes de Vaganz. La famille royale séjournait dans le palais de la place centrale : le Grand Palais, la partie neutre de Litury. Quant aux autres familles, elles s’étaient réparties équitablement entre le nord et le sud.

À sa droite, Ewin remarqua aussitôt le palais de la famille Saar. Étant petit, il adorait venir dans ce palais-observatoire. Des jardins disposés en étages, dans lesquels étaient cultivés toutes sortes de fruits et légumes, s’ouvraient en deux pour laisser passer un long escalier. Tout en haut, dominant fièrement tous les jardins, une coupole au toit vert turquoise servait d’observatoire. Imbriqué dans la coupole, un télescope géant permettait d’étudier le ciel et ses étoiles.

Assis au pied des escaliers, un vieillard, absorbé par son livre au premier abord, s’était en réalité assoupi dessus. Ils arrivèrent au niveau du vieil homme, qui somnolait encore sur son livre. Parfois, il se réveillait, lisait quelques lignes, puis, sentant ses paupières s’alourdir, il replongea dans un sommeil léger.

- Qui est ce vieillard, endormi sur son livre ? Dit Dagan en pointant ce dernier avec sa canne. Ah, mais c’est mon vieil ami Aroud Saar !

Le vieil homme, en entendant son nom, se réveilla immédiatement et en lâcha son livre. Dagan s’approcha et ramassa le livre qu’il remit à Aroud.

- Ça faisait longtemps, vieux compère, dit ce dernier en se levant difficilement.

- Tu es plus jeune que dans mes souvenirs, le piqua Dagan. Aurais-tu trouvé un remède miracle dans tes livres ?

Le vieillard émit un bruit à mi-chemin entre le rire et la toux, puis les deux hommes se donnèrent l’accolade chaleureusement.

- Je te présente le Professeur, un autre membre du Conseil, dit Dagan à l’attention d’Ewin. C’est un véritable puits de science. Si mes souvenirs sont bons, Aroud peut mémoriser plus de 300 mots en quelques minutes.

- Je n’ai malheureusement plus cette capacité, se lamenta Aroud. Mon palais mental, qui me permettait de mémoriser une grande quantité d’informations en très peu de temps se disloque avec le temps. Je n’arrive même plus à me concentrer plus d’une heure sur un sujet sans m’endormir.

Dagan sourit de bonne foi. Il semblait particulièrement apprécier ce vieillard insolite.

Soudain, le visage d’Aroud s’illumina quand il remarqua le grand jeune homme qui se cachait derrière Dagan.

- Ewin ? C’est bien toi ?

Il s’approcha avec lenteur du garçon et lui serra la main.

- Ca fait une éternité que je ne t’avais plus revu. Tu as bien changé.

Aroud avait participé à l’éducation scientifique d’Ewin. Ce dernier avait passé de longues journées en compagnie de l’homme de science à s’essayer à de nombreuses expériences, et de longues nuits à observer les étoiles.

- S’il te prend l’envie de venir participer à quelles nouvelles expérimentations, n’hésite pas, ajouta-t-il.

- C’est très aimable de votre part, répondit poliment Ewin avec la vive intention de revoir le télescope géant.

- Mon Cher Aroud ce fut un plaisir de te revoir. Je vais te laisser à ta lecture, les interrompit Dagan. Quant à nous, nous allons nous installer à l’Etoile de Neige.

Aroud leur adressa un signe de la main et les deux Hoffenhelm reprirent leur chemin. Ils passèrent devant un grand lac au milieu duquel une villa, appartenant aux Eldin, semblait flotter au gré des vaguelettes. Puis ils atteignirent l’Etoile de Neige, le pharaonique palais des Hoffenhelm. La grandeur du bâtiment symbolisait la richesse de cette puissante famille. La façade blanc et bleu ciel touchait le bord du trottoir de telle sorte qu’elle couvrait d’ombre toute la largeur de la rue. Les trois immenses portes d’entrées, sculptées dans un bois noir très rare, contrastaient avec les colonnes de pierres blanches et les pans bleus. Des ornements dorés accompagnaient le haut des fenêtres et des colonnes. Et comme si cela ne suffisait pas, une armada de statues coiffait le toit du palais.

- Nous voilà enfin chez nous, s’écria Dagan.

Avec enthousiasme, il déverrouilla la grande porte puis la poussa de toutes ses forces. Un escalier recouvert d’un tapis bleu se dévoila à eux et les mena jusqu’au hall principal. À l’intérieur du palais, l’étendu de richesse se révélait encore plus déraisonnable qu’à l’extérieur. Entre les lustres faits d’or et de cristal, les vases travaillés méticuleusement par les artisans les plus talentueux du pays et le dallage du sol fait de marbre blanc, tout faisait penser à la demeure d’un roi.

Pourtant, Ewin ne s’en étonna pas. Toute sa vie, il avait été habitué à cet étalage de richesses. Bien sûr, il resta quelques instants à parcourir de long en large le grand hall, mais ce fut davantage pour les souvenirs qu’il lui rappelait que pour sa beauté et sa finesse.

Il se dirigea ensuite, son sac sur le dos, en direction de sa chambre, qui se situait à l’étage. Pour cela, il dut traverser un salon, un hall secondaire puis un long couloir aux murs tapissés de tissus violet. Sa chambre était comme dans ses souvenirs, avec son lit à baldaquin et la fenêtre qui donnait sur l’extérieur. Même le livre qu’il lisait au moment où il est parti se trouvait toujours sur la table de chevet ouvert à la même page. Ewin glissa son sac sous le lit, puis sauta sur le matelas avant de prendre dans ses mains le livre. Il avait longtemps été frustré de ne pas avoir pu finir « Le mystérieux justicier ». Cela racontait l’histoire d’un justicier, qui œuvrait pour un idéal, et qui passait sans cesse entre les mailles du filet des autorités. Plus jeune, il avait terriblement voulu ressembler à cet énigmatique personnage. À ce moment, il était persuadé qu’il allait enfin pouvoir devenir le héros du roman en rendant justice et en vengeant sa famille.

Des cognements se firent entendre et Ewin se sentit expulser de ses souvenirs de jeunesse, qui rejaillissaient intensément dans ce cadre si familier.

- Oui, entrez.

Un majordome, tiré à quatre épingles entra dans la chambre.

- Bonjour Monsieur. Je suis ravi de vous revoir. Je fais apporter de nouveaux vêtements pris à vos mensurations, dit le majordome avec élégance.

- Merci Niel. Moi aussi, je suis content de te revoir.

Le majordome claqua des doigts et une suite de domestiques firent leur apparition dans la chambre, les bras emplis de vêtements chics à la pointe des dernières modes. Avec leurs gants blancs, les domestiques s’empressèrent de suspendre les vêtements sur des cintres puis sortirent sous les injonctions de Niel, qui gesticulaient tel un chef d’orchestre menant ses musiciens.

Une fois toute sa troupe dehors, Niel inclina la tête respectueusement puis dit avant de sortir :

- Le repas sera prêt d’ici une demi-heure au salon du midi.

L’Etoile de neige comprenait quatre salons et quatre halls secondaires associés. Chacun correspond à un moment de la journée. Le salon du midi se trouvait dans l’aile sud, et Ewin devait traverser toute la largeur du palais pour s’y rendre.

Il lui restait un peu de temps avant le déjeuner et il en profita pour reprendre son livre là où il l’avait laissé. Il se plongea dans une lecture passionnante.

« Un sac empli de billets, le justicier sortir par la porte de derrière. Il avait déjoué le système de sécurité de la banque et était maintenant hors de danger.

Soudain, trois hommes, habillés du même costume noir, pointèrent leurs armes sur sa poitrine. Le justicier lâcha le sac et leva les mains en signe de soumission. Les trois hommes se détendirent, et, pendant que l’un deux fit clinquer les menottes, les deux autres rangèrent leur pistolet dans leur étui ; mauvaise idée. Il suffit d’un clignement d’œil au justicier pour leur faire mordre la poussière et le temps qu’ils mirent à se relever, le mystérieux braqueur avait déjà disparu dans l’ombre de la nuit… »

Ewin finit par relever le nez de son livre et s’aperçut que l’horloge indiquait déjà midi. Il allait être en retard pour le repas, et son grand-père ne supportait pas le moindre retard, même infime. Le garçon sauta du lit et sortit en trombe de sa chambre en claquant la porte derrière lui. Il entama une folle traversée du long couloir, puis aboutit dans le Hall de l’Automne. Le hall grouillait de domestiques, qui s’affairaient à nettoyer et préparer le hall pour l’après-midi.

Ewin manqua d’en reverser plusieurs, et ce qui devait arriver arriva. Un homme tout en hauteur, concentré sur la pile d’assiettes qui tenait en équilibre sur sa main, percuta de plein fouet le jeune garçon. Le choc propulsa les assiettes en l’air, qui explosèrent en mille morceaux en retombant.

Un peu sonné par la collision avec le domestique, Ewin eut un peu de mal à se remettre sur pied. Finalement, il balbutia quelques excuses à l’encontre du domestique encore à terre, puis se sauva à grandes enjambées.

Dans le salon du Midi, l’entrée avait déjà été servie, et le regard noir que Dagan adressa à son petit-fils ne présageait rien de bon.

- Tu devras apprendre la ponctualité, jeune homme, gronda Dagan. Tu fais maintenant parti du Conseil et j’attends à ce que tu ne te comportes plus comme un enfant, mais comme un adulte. Et un adulte digne de ce nom sait gérer son temps, appuya-t-il.

- Excusez-moi grand-père.

Heureusement, au fil du repas, son grand-père ne lui tint pas d’avantage rigueur de son retard, et son humeur s’améliora avec la longue liste des plats qui s’enchaînaient à un rythme effréné.

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DraikoPinpix
Posté le 23/04/2020
Pauvre Ewin, tout s'enchaîne pour lui et il doit grandir très vite. Il rentre tôt dans la vie d'adulte et on compatit avec lui.
En revanche, rafraîchis-moi la mémoire : Ewin et Aeryl sont dans le même monde, la même réalité ? J'aime beaucoup le fossé creusé entre ces deux personnages, ils sont très différents, que ce soit par leur caractère, leur genre, leur aspect social et par les environnements dans lesquels ils évoluent. C'est très intéressant :) De plus, ce chapitre fait écho au précédent. Bref, j'aime la construction de ton roman.
A bientôt !
clemesgar
Posté le 01/05/2020
Salut ;)
Oui en effet, j'ai voulu créer un décalage entre les deux personnages qui vivent dans le même monde mais dans deux endroits complètement différents. J'avais peur que cela soit une erreur de raconter deux histoires simultanément dans deux endroits complètement différents mais je compte les faire rencontrer à un moment donné et cela aura un sens plus tard dans l'histoire :)
Je sais que je te remercie à chaque fois mais merci encore pour tes commentaires ;)
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