Chapitre 9 - L'annexe Vipère

Notes de l’auteur : Ce chapitre est en réalité la seconde partie du chapitre 9, que j'ai scindé en deux pour qu'il ne soit pas trop long sur Plume d'Argent.
Bonne lecture !

Dehors, le climat irotien fidèle à ses habitudes de la saison était devenu morose. Une pluie drue et dense s’abattait sur le complexe militaire et un vent glacé fouetta Jens lorsqu’il en franchit les portes. Heureusement, Feris et lui n’avaient pas besoin d’aller très loin. Un zipper les attendait sur un appontement réservé à l’état-major. Le véhicule ressemblait à un petit hélicoptère sans pilote dans lequel trois personnes pouvaient s’installer simultanément. Il suffirait amplement pour rejoindre en quelques minutes l’annexe réservée à l’unité Vipère qui se trouvait près du quartier des officiers.

Lorsqu’ils furent confortablement assis sur les vieux sièges rembourrés de cuir, l’appareil activa les rotors situés sous ses ailes et s’éleva à la verticale. C’était une merveille de technologie du siècle passé que seule l’armée employait encore, car les transports publics d’Irotia étaient désormais équipés de propulseurs au deutérium beaucoup plus performants. Pourtant le zipper avait ses avantages pour concurrencer les navettes traditionnelles : petit, il se déplaçait à seulement cinq mètres du sol et pouvait atteindre une vitesse de pointe proche des quatre-cent kilomètres-heure. Entièrement contrôlé par une intelligence artificielle, il ne nécessitait pas la présence d’un pilote ce qui le rendait beaucoup plus facile d'utilisation. Ses rotors fonctionnaient à l’électrique grâce à une batterie dissimulée dans sa coque, ce qui permettait une recharge rapide dès qu’il atterrissait sur un héliport prévu à cet effet. Mais surtout il offrait à ses passagers un vol tranquille dépourvu de secousses, ce dont Feris qui souffrait du mal des transports était infiniment reconnaissant.

« Il faudra vraiment que je me procure un de ces engins un jour » dit-il, ce qui fit sourire Jens.

Trois minutes plus tard, ils arrivèrent en vue du complexe dédié au commando Vipère. C’était un grand bâtiment de forme ovale situé un peu à l’écart du reste des installations militaires ; il comprenait notamment une salle de sport, un réfectoire d’une centaine de tables, les dortoirs des soldats et un immense entrepôt pour stocker leur matériel.

Aussi loin que Feris s’en souvienne, l’unité Vipère avait toujours bénéficié d’un statut à part au sein des Gingers. Les hommes qui la rejoignaient formaient un groupe d’intervention d’élite, trois-cent militaires auxquels le général Maz confiait les missions les plus périlleuses. Sous son commandement lorsqu’il était encore amiral, Vipère s’était imposée comme l’une des forces de frappe les plus redoutables de l’empire. Capable d’effectuer des sauvetages de l’extrême au cœur d’un champ d’astéroïdes, d’intervenir sur une planète ennemie en opération-éclair pour libérer des prisonniers ou encore de s’emparer d’un site stratégique hautement sécurisé en un temps record, l’unité avait fait sa fierté quand il la dirigeait. Ses membres étaient des fantômes qui évoluaient sous une fausse identité : pas de registre d’état-civil, aucune information connue sur leur famille ou leur vie avant de rejoindre le commando. À l’exception de Jens Harold, chacun d’eux était un mystère. Mais ils étaient animés par une même volonté farouche de servir leur planète et par une fraternité sans pareille. Le genre de solidarité qu’on ne développe qu’en affrontant la mort côte-à-côte à de multiples reprises. C’est pour cette raison qu’ils bénéficiaient de leurs propres installations à l’écart des autres Gingers.

Feris et Jens mirent pied à terre quand le zipper se posa. Le mercenaire fut envahi d’un élan de nostalgie à l’idée de retrouver la silhouette familière du bâtiment qu’il connaissait bien. C’était là que Feris avait appris tout ce qu’il possédait de plus précieux. La valeur de l’effort, le sens de la camaraderie, le dépassement de soi. Le courage de se mettre en danger pour sauver des vies, l’abnégation nécessaire pour placer l’intérêt du plus grand nombre au-dessus du sien. Lorsqu’il avait démissionné de l’armée et quitté le commando Vipère, c’était comme si on l’avait amputé d’une partie de lui qu’il n’avait jamais retrouvée. Bien sûr, il y avait les baltringues. Feris avait fondé son groupe de mercenaires en s'inspirant de ce qu’il avait connu ici. Mais rien ne pourrait jamais remplacer les moments inoubliables qu’il avait vécu lorsqu’il arpentait les couloirs de ce complexe à la fois spartiate et chaleureux. Oui, plus que n’importe où ailleurs dans l’empire, Feris Park se sentait chez lui ici.

Il était de retour à la maison.

« Welcome home, lonely boy ! lui souffla Jens Harold avec un sourire de connivence. Tu verras, l’endroit n’a pas vraiment changé. Enfin si, maintenant nous disposons d’un bassin pour les exercices de natation.

Feris grimaça. Comme toujours son ami aimait le taquiner sur sa phobie de l’eau. Le mercenaire n’avait jamais appris à nager et ne plongerait pas dans une piscine même si sa vie en dépendait.

« J’imagine que la sécurité des lieux a été renforcée depuis mon dernier passage ? s’enquit le baltringue sur le ton de la conversation.

- Pas vraiment, non. Ça fait des années que je harcèle le général à ce sujet, mais il refuse de nous débloquer des fonds. Avec toutes les armes et la technologie de pointe que nous conservons ici, ce serait utile de faire un audit régulièrement. »

Park acquiesça mais ne commenta pas davantage, jugeant inutile d’exposer ses craintes trop tôt. Il n’existait pas cinquante lieux différents où le commando qui avait détruit le Troquet des Parieurs pouvait se fournir en exoarmures. Soit les mafieux disposaient de leur propre équipement militaire, soit l’intuition d’Oni Keltien était la bonne. Mais pour venir cambrioler un endroit comme celui-ci, il fallait une sacrée paire de cojones et des complices infiltrés à l’intérieur des casernes.

« Qui d’autre que vous peut accéder à vos locaux ? interrogea Feris pendant qu’ils quittaient l’héliport pour rejoindre le bâtiment.

- En dehors de mes hommes ? Quelques techniciens, mais ils doivent bénéficier d’une accréditation temporaire que l’on renouvelle tous les mois. On utilise des automates pour l’entretien des locaux, et bien sûr les hauts gradés de l’état-major disposent d’un badge qui leur permet de se déplacer un peu partout. Pourquoi cette question ?

- Parce-que j’ai un mauvais pressentiment. Il n’y a pas de sentinelles. »

Effectivement, personne ne vint les accueillir à leur arrivée sur place. L’annexe Vipère se dessinait sous la pluie comme un manoir sinistre tiré d’un roman d’épouvante, une masse sombre et inquiétante dissimulée en partie sous une chape de brouillard impénétrable. Feris frissonna. L’endroit était étonnamment désert et silencieux. Pour la première fois de sa vie il lui paraissait même hostile et dangereux. Or son instinct le trahissait rarement.

Par prudence, il dégaina son seize-coups et glissa une cartouche de plasma neuve dans son chargeur.

« Ce n’est pas normal, confirma Jens en fronçant un sourcil inquiet. Le complexe est surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

- Tes hommes ne sont pas encore revenus de leur footing ?

- À cette heure-ci ils doivent être au mess. On dispose d’une salle réservée dans la cantine des officiers. Ça nous évite de refaire le chemin jusqu’ici pour prendre un petit-déjeuner.

- Et après ?

- On a rendez-vous sur le quai orbital pour finir d’appareiller nos chasseurs dans le ventre de La Bête. Ça nous prendra sûrement le reste de la matinée.

- Donc si quelqu’un voulait s’introduire ici sans être vu, il disposerait d’une fenêtre de trois heures sans risque de se faire surprendre ?

- Théoriquement, oui. Personne ne sera de retour avant la pause de midi. »

Feris ne fit pas de commentaire. Il pouvait lire l’inquiétude dans le regard de son ami et sut qu’il avait compris. S’il n’y avait pas de sentinelles devant l’annexe Vipère, c’est que quelqu’un les avait neutralisées. Quelqu’un qui connaissait l’emploi du temps du commando ce jour-là et savait qu’il ne serait pas dérangé. Quelqu’un qui, probablement, se trouvait encore à l’intérieur.

« Suis-moi, ordonna Feris à voix basse. On va aller jeter un œil. »

Lorsqu’ils approchèrent du bâtiment, il devint évident qu’une effraction avait eu lieu. Les caméras étaient endommagées, le boîtier qui contrôlait le système de sécurité avait été hacké au moyen d’un terminal brute-force. L’amiral se décomposa.

« Tu ne sembles pas étonné de cette intrusion, Feris. Comment diable pouvais-tu être au courant ?

Le mercenaire soupira et consentit à lui dire la vérité.

- Le Troquet des Parieurs a été rasé par un commando en exoarmures. C’est pour ça que je suis venu te voir, Jens. Les mafieux disposaient d’un équipement militaire, le même modèle que celui de l’unité Vipère.

- Donc tu penses qu’ils sont venus ici dérober du matériel ?

- Je doute que tes sentinelles soient simplement parties en vacances, ironisa Feris. La porte a été forcée et les systèmes de sécurité sont HS, tu vois une autre explication ?

- Par l’Empereur ! s’exclama l’amiral d’un ton amer. Si ce que tu dis est vrai, ces mafieux n’ont peur de rien. »

Ils entrèrent prudemment dans l’annexe qui s’ouvrait sur un vaste hall desservant les trois étages du bâtiment. L’endroit était plongé dans une obscurité d’encre, mais heureusement les deux amis connaissaient les lieux par cœur. Ils activèrent les faisceaux lumineux de leurs armes de poing et se glissèrent discrètement vers le local technique où se trouvaient l’unité centrale et l’alimentation électrique.

« Évidemment, pesta Jens en éclairant les lieux. Ils ont fait sauter les disjoncteurs…

- Tu peux rétablir le courant ?

- Pas depuis cette console, sauf si tu sais réparer un terminal fracassé. Mais on a quand même installé quelques améliorations depuis ton départ. Il y a un moniteur de secours dans le bureau de Danwil, en face des capsules au premier étage. Il contrôle un circuit parallèle au cas où l’alimentation principale tomberait en panne. »

Feris eut un pincement au cœur à l’évocation de son ancien bureau que Jens avait confié à son adjoint. Il acquiesça néanmoins et lui emboîta le pas. C’était étrange de parcourir cet endroit si familier dans une obscurité menaçante, alors que l’annexe Vipère avait toujours représenté pour lui ce qui se rapprochait le plus d’un foyer. Inquiet, il scrutait nerveusement avec sa torche toutes les passerelles qui les surplombaient en hauteur, insistait pour vérifier à chaque intersection que la voie était libre et se plaquait régulièrement contre un mur ou une porte pour écouter, à la recherche d’une présence hostile ou étrangère qui n’avait rien à faire ici. Jens restait sur ses gardes mais semblait plus serein que son ami. Quoi que, même s’il se refusait de l’admettre, la nervosité de Feris commençait sérieusement à le gagner lui aussi. Les deux hommes se connaissaient depuis de longues années et Jens savait que l’instinct de Park le trompait rarement. S’il se montrait aussi prudent alors qu’ils n’avaient pour l’instant croisé personne, c’est qu’ils ne tarderaient pas à rencontrer un comité d’accueil. Et les mafieux n’étaient sans doute pas venus pour échanger des banalités.

Dix minutes passèrent. Les deux hommes progressaient dans l’annexe Vipère, fouillant méthodiquement chaque pièce une par une, traversant les dortoirs comme des ombres silencieuses. Ils avaient finalement décidé de ne pas rétablir le courant pour ne pas dévoiler leur présence. Feris avait un objectif plus important en tête : l’entrepôt qui se trouvait de l’autre côté du bâtiment, celui où les Gingers de l’unité conservaient leurs exoarmures.

« Silence ! S’exclama-t-il soudain alors qu’ils arrivaient à proximité. Tu as entendu ? »

Jens calma sa respiration et éteignit sa torche pour se fondre dans le noir. Il n’avait décelé aucun bruit suspect de son côté mais connaissait les capacités sensorielles de Feris bien plus élevées que la normale. Il se tut, s’immobilisa, patienta. Environ cinq secondes plus tard, la voix du mercenaire lui parvint. Ce n’était qu’un murmure silencieux.

« Ils sont au moins quatre, dit-il. Chaussures de sécurité, arme automatique en bandoulière, j’entends le cliquetis d’une boucle qui cogne contre une chambre à munitions. L’un d’eux au moins fume un mauvais tabac, ça empeste à plein nez. Celui qui vient en tête est plus grand que les trois autres, son pas est lourd et maladroit. Ils sont nonchalants, ils ne s’attendent pas à nous trouver sur leur chemin.

Il se tut un instant, écouta encore, puis ajouta :

- Ils viennent par ici. Ils ont sans doute terminé ce qu’ils avaient à faire. Ne bouge pas et prépare-toi à me couvrir, je vais les prendre à revers. »

Puis soudain, plus rien. Le mercenaire s’était volatilisé. Jens enviait la facilité avec laquelle son ami pouvait se fondre dans son environnement au point de disparaître, cette faculté à se mouvoir de manière si parfaite que personne ne pouvait se douter de sa présence.

Le cœur battant, il crispa ses mains sur la crosse de son arme et souleva précautionneusement le cran de sécurité. Pas un bruit, pas un souffle, les secondes passèrent. Un silence de mort s’était abattu sur les lieux. Puis il distingua des bruits de pas qui approchaient, le murmure étouffé d’une conversation à voix basse. Le timbre de l’inconnu était rauque, comme si un casque ou un respirateur altérait le son de sa voix. Jens se força à se calmer, ce n’était jamais une bonne idée d’engager un adversaire avec les muscles tétanisés. Il compta jusqu’à douze, inspira profondément.

Ils étaient tout près.

Un faisceau laser balaya l’obscurité. Le frôla. S’éteignit.

L’avaient-ils repéré ?

Les mafieux se turent, le silence se fit plus pesant encore. Ils étaient sur leurs gardes. Pas une ombre ne bougeait dans le couloir, et pourtant Jens pouvait sentir une présence effrayante à côté de lui. Hostile. Menaçante. Telle la sensation glaçante d’un regard froid et calculateur posé sur sa nuque.

Il fit volte-face et alluma brusquement sa torche.

« BOUH ! »

Jens sursauta et poussa un cri d’effroi. Devant lui apparut le visage du mercenaire, totalement hilare. Il tenait dans sa main un modulateur de voix et riait à en perdre haleine, heureux d’avoir fait tourner son ami en bourrique.

« Putain Feris, mais qu’est-ce que tu peux être con ! »

Jens sourit néanmoins et rengaina son arme avec soulagement. La plaisanterie de Park, bien qu’enfantine, indiquait à l’amiral qu’ils n’étaient pas en danger. Le complexe Vipère était désert.

« Par l’Empereur, s’esclaffa Feris, tu aurais vu ta tête !

Jens haussa les épaules et lui lança un regard faussement courroucé.

- Tu as de la chance que je ne t’ai pas collé un tir de plasma entre les deux yeux ! Bon sang, Feris, j’avais ôté la sécurité de mon arme !

Le mercenaire balaya l’argument d’un geste de la main.

- Tu sais très bien que j’aurais pu l’esquiver sans difficulté. Au nom d’Utar, je n’en reviens pas que tu m’aies cru ! Ils sont quatre et ils ont des armes en bandoulière. Tu me surestimes tellement que tu es tombé droit dans le panneau ! »

Une fois de plus, l’amiral haussa les épaules. Il aurait dû se douter que la description de Feris était trop précise. Malgré tout, son ami possédait une ouïe fine et un odorat hors du commun. Le danger aurait pu s’avérer réel.

« Aucun signe des mafieux dans le bâtiment, j’imagine ? demanda-t-il pour changer de sujet.

- Non, ils sont partis depuis longtemps. J’ai repéré les traces de leur vaisseau sur l’héliport quand on sortait du zipper. Par contre, j’ai retrouvé tes sentinelles égarées. »

Feris conduisit Jens au détour d’un couloir et ouvrit la porte d’un débarras où l’on rangeait habituellement les batteries de secours pour les automates ménagers. Trois corps inanimés gisaient au fond du placard, leurs regards vides figés dans une contemplation sans fin du plafond.

« Morts ? questionna Jens.

- Tasés, corrigea le mercenaire. Probablement avec un Gerudo ou un autre appareil du genre. Ils ont reçu une sacrée décharge et resteront dans les vapes un jour ou deux. Mais ils sont encore en vie, j’ai pris le temps de vérifier leur pouls.

- Celui qui a fait ça les a eus par surprise.

- Oui, c’est aussi mon avis. Ils ont une marque de brûlure qui correspond à un taser sur l’arrière du cou.

Le mercenaire avait retrouvé son sérieux et son attitude de professionnel.

- Les armes de poing Gerudo ne sont pas encore sur le marché, fit remarquer Jens. Je me demande comment des mafieux ont pu en obtenir.

- On trouve de tout sur le marché noir à condition d’y mettre le prix. Tu n’imagines pas tout ce que la Murcia propose lors de ses ventes aux enchères.

- Je préfère ne pas savoir, en effet. »

Ils se turent et reprirent leur inspection de l’annexe dans un silence gêné. Les tentatives maladroites de Feris pour faire des blagues peinaient à dissimuler qu'en dépit de tout le temps passé, les deux amis n’avaient pas grand-chose à se dire. Malgré leur apparente complicité, une distance semblait s’être installée entre eux. L’éloignement géographique, leurs choix différents de carrière et une décennie d’absence n’y étaient sans doute pas étrangers.

Ils arrivèrent finalement dans une grande pièce longiligne aux allures de musée qui s’étirait sur près de deux-cent mètres. Ici le courant fonctionnait, car l’entrepôt de l’unité Vipère était doté de son propre système d’alimentation. Au centre de la salle, des casiers verrouillés par des serrures numériques permettaient aux soldats de se changer et d’enfermer leurs affaires avant d’enfiler les lourdes combinaisons blindées. De chaque côté s’alignaient contre les murs plusieurs dizaines de présentoirs entourés de vitres renforcées par un alliage de titane.

Feris parcourut les caissons un à un avec inquiétude, mais plus son inspection des lieux avançait et plus s’affichait sur son visage une profonde incompréhension. Lorsqu’il eut fait trois fois le tour de l’armurerie en compagnie de Jens Harold, il dut se résoudre à l’inexplicable : pas un fusil ni une seule exoarmure ne manquait à l’appel.

« Bon sang, c’est incompréhensible ! jura-t-il d’un ton rageur. Pourquoi quelqu’un aurait-il désactivé le système de surveillance si rien n’a été volé ?

- Détrompes-toi, Feris. Il y a bel et bien eu un cambriolage ici. Regarde : le scanner biométrique qui protège nos armures a été reconfiguré. »

Le mercenaire s’avança et passa négligemment sa main devant le capteur de l’appareil, qui émit un faisceau de lumière blanche. Une fraction de seconde plus tard, il y eut un déclic et la capsule contenant le présentoir s’ouvrit.

« Ils ont piraté le lecteur d’empreintes, grogna-t-il. N’importe qui peut accéder à votre équipement de combat. Il faudra vérifier qu’il n’a pas été saboté. »

Jens acquiesça et Feris s’avança pour examiner l’armure. Il s’agissait d’une lourde combinaison blindée rappelant un peu les scaphandres de protection utilisés par les techniciens pour réparer les vaisseaux dans l’espace. Mais ce modèle disposait de fonctionnalités bien plus poussées et adaptées à un usage militaire. Entièrement recouverte d’un alliage de titane ultra-résistant, l’armure resplendissait d’un gris métallisé aux reflets anthracite qui donnait l’impression d’absorber la lumière. Son casque disposait d’un système de filtrage de l’air pour éviter les risques bactériologiques, d’un scanner pouvant cartographier les lieux en trois dimensions et d’une assistance au tir d’une précision redoutable. Tout dans ce bijou de technologie avait été conçu pour décupler les capacités physiques et sensorielles des soldats : elle comprenait un stimulateur neuronal pour améliorer les réflexes, plusieurs cocktails de drogues pouvant accroître la force et l’endurance du combattant, mais aussi des propulseurs permettant d’atteindre des vitesses de pointe autour des cinquante kilomètres-heure et d’effectuer des bonds prodigieux.

Chaque armure était contrôlée par une intelligence artificielle qui n’obéissait qu’à son propriétaire ; pour l’activer, le soldat devait s’identifier à l’aide de ses empreintes digitales, d’un scanner rétinien et d’une commande vocale. En théorie, il était impossible pour quelqu’un d’autre de la mettre en fonctionnement.

« Les batteries de celle-ci sont encore chaudes, murmura Jens d’une voix blême. Elle a été utilisée récemment.

- Oui, ce sont bien celles qui ont servi au Troquet des Parieurs, confirma Park. Tu vois cette entaille sur le plastron ? C’est l’œuvre de ma découpeuse, quand Terk est intervenu pour repousser le bataillon.

- Mais comment est-ce possible ? bredouilla l’amiral. La sécurité aurait dû empêcher…

- Ils ont remplacé votre intelligence artificielle par un autre modèle, l’interrompit Feris. Ça demande de bonnes connaissances en ingénierie robotique, mais c’est envisageable. »

Le mercenaire pénétra dans le caisson où se trouvait l’armure désignée par son ami. Immédiatement, un scanner corporel analysa sa morphologie. Sous les yeux amusés de Feris, deux drones démontèrent l’exosquelette et le réassemblèrent pour l’adapter à sa taille. L’opération ne dura qu’une poignée de secondes. Lorsqu’elle fut terminée, le baltringue posa sa main sur le capteur enchâssé dans le plastron. Celui-ci s’ouvrit pour le laisser s’installer à l’intérieur. Park prit place dans l’exoarmure qui se referma silencieusement sur lui.

« Tu sais qu’elle ne t’obéira pas, Feris ? questionna Jens Harold avec une moue intriguée.

- C’est justement ce que j’aimerais vérifier. Tu veux bien ôter le dispositif de verrouillage, s’il te plaît ?

L’amiral soupira et avança à proximité du caisson, dont il activa la commande vocale à l’aide d’un bouton dissimulé.

- Identification ! ordonna-t-il d’une voix grave.

- Unité de combat D32-693, répondit une tonalité féminine. Système opérationnel, identité confirmée. Bienvenue à bord, amiral Harold. »

Pendant quelques instants, le mercenaire s’amusa à déambuler dans l’entrepôt avec la lourde protection blindée, dont il testa tous les mécanismes un à un pour s’assurer qu’ils n’étaient pas endommagés. Cela faisait douze ans qu’il n’avait plus porté d’exoarmure et il retrouva avec plaisir des sensations qu’il connaissait bien : l’impression de légèreté comme s’il flottait en apesanteur, le sentiment de puissance chaque fois qu’il bougeait un muscle, l’envie de courir et d’activer les propulseurs pour ressentir le frisson de la vitesse qu’offrait cette seconde peau. En dépit de sa taille et de son poids considérables, l’exoarmure était souple et facile à utiliser, comme une extension naturelle de son propre corps. Lorsque Feris plia ses genoux et détendit brusquement ses jambes, l’armure de combat s’éleva à plus de huit mètres de hauteur et redescendit tranquillement comme s’il avait équipé un parachute. Il se posa aux pieds de Jens dans un « clang » retentissant et fit mine de recommencer.

« Ouverture ! » commanda l’amiral d’une voix sèche.

Au grand dam du mercenaire, la carapace de son nouveau jouet coulissa et il se retrouva propulsé à l’extérieur. L’exoarmure se referma et, pilotée par son intelligence artificielle, retourna d’elle-même se mettre à l’arrêt dans son caisson.

« On dirait que tu avais raison, maugréa Jens. Normalement, le système de sécurité aurait dû t’empêcher de bouger ne serait-ce que le petit doigt.

- J’avais un contrôle total de l’armure, confirma Feris. L’IA n’a même pas cherché à vérifier qui était son passager. À mon avis, tu devrais demander aux techniciens de les réinitialiser. »

Jens acquiesça et s’approcha de l’exoarmure que venait de tester Feris. À plusieurs endroits sur le métal se devinaient des impacts de balles, des rayures et des entailles laissées par la découpeuse du mercenaire. Elle avait commencé à s’auto-réparer mais le processus n’était pas terminé.

« Au nom d’Utar ! pesta l’amiral. Comment diable ont-ils fait pour sortir une vingtaine d’exoarmures et les rapporter sans que personne ne s’en aperçoive ?! 

- Avec l’aide d’un complice à l’intérieur, grogna Park. Quelqu’un de ton unité ou un gradé suffisamment haut-placé pour avoir accès à ces locaux. Pour passer inaperçus, il leur suffisait de charger le matériel à bord d’une navette ou d’un glisseur muni d’une fausse accréditation.

- Il faut prévenir immédiatement le général, déclara Jens avec inquiétude. Nous avons une faille de sécurité majeure dans les casernes.

Feris éclata d’un rire amer.

- C’est le moins qu’on puisse dire. Cet endroit a toujours été une véritable passoire, un truc pareil ça vous pendait au nez !

L’amiral fronça les sourcils mais préféra ne pas répliquer. En dépit de son humour incisif et maladroit, le mercenaire se révélait d’une aide précieuse.

- Merci d’être venu me prévenir, Feris.

- À ton service. La prochaine fois, on prendra le temps de faire un footing ensemble ?

- Avec plaisir. Mais n’attends pas douze ans pour te décider à me rendre visite. »

Le baltringue sourit malgré lui. Il devait bien l’admettre, son ami lui avait cruellement manqué pendant son séjour à la capitale. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de le trouver changé par bien des aspects. Jens semblait avoir gagné en maturité, il était plus autoritaire et plus soucieux également. Sans doute un effet secondaire du galon qui pendait désormais sous son épaule gauche.

« Je me charge d’informer Maz de ce qui s’est passé ici, annonça Feris en se dirigeant vers la sortie.

- Entendu. Je vais doubler la sécurité des casernes et faire venir un technicien pour réinitialiser nos armures. On va passer l’entrepôt Vipère au peigne fin. Si les coupables ont laissé des traces, ce ne sera pas très dur de les identifier. Je te retrouve chez le général quand ce sera fini. »

Feris acquiesça puis se souvint des sentinelles inanimées qu’ils avaient péniblement tirées hors du placard. Ces hommes étaient des combattants d’élite rompus à affronter toutes sortes de dangers. Et pourtant, ceux qui avaient volé puis restitué les exoarmures les avaient neutralisés sans la moindre difficulté. Il frissonna. Quelque-chose dans cette histoire ne collait pas, son instinct tirait en continu un signal d’alerte.

« Sois prudent, Jens. La Murcia n’a rien de comparable avec la mafia irotienne. Ses membres sont plus dangereux, plus rusés et déterminés. Ils n’ont pas hésité à envoyer des tueurs chez la fille de Maz, ni à venir ici pour voler du matériel. À mon avis s’ils se font surprendre, tuer un amiral au milieu des casernes ne les effraiera pas.

- Ne t’en fais pas, j’ai mes gars du commando Vipère pour me protéger. En cas de problème, Neil se chargera personnellement de ma sécurité. »

Le mercenaire acquiesça, mais repensa au comportement agressif de Danwil Butler un peu plus tôt. Quelque-chose chez cet homme ne lui plaisait pas, il avait un mauvais pressentiment à son égard.

« C’est bien ce qui me fait peur, justement. » murmura-t-il en tournant les talons.

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Peridotite
Posté le 13/01/2023
Coucou Oriendo,

Jens et Faris partent vérifier que les exosquelettes sont bien là. Dans l'entrepôt, c'est confus. Feris ne sait pas si quatre gars étaient là avant et fait des blagues. Ils remarquent que l'ordinateur central a été détruit et trouvent des soldats morts ou blessés. Ils suspectent que les exosquelettes ont pu être volés puis rendus par les voleurs (sympas les voleurs 🙂👍)

J'ai eu un peu de mal avec Feris qui fait n'importe quoi. Son comportement m'a complètement sortie de la scène.

Je pense que tu as du mal à visualiser et donc à caractériser tes persos. Du coup, je peine à suivre. J'ai l'impression de découvrir une nouvelle Oni et un nouveau Feris à chaque chapitre.

- Feris est le tout et son contraire. Il fait des blagues et se moque des militaires et n'a même aucun respect des morts au combat dont il est peut-être le responsable. Il ne de remet pas en question et agit comme le dernier des c***. Pourtant il a un petit pincement au coeur en revoyant la caserne. Il se demande pourquoi l'amiral ne le considère pas comme son ami (!!).
C'est un milliardaire mais il est obligé de venir en personne voir cet entrepôt. En gros, il a une boîte avec seulement un employé : lui.
Il est vieux, très grand et engoncé dans une veste en cuir, pourtant il agit comme s'il était furtif type ninja. Il pue à 3000 et pense qu'on ne le sentira pas.
Il a clairement un problème avec les femmes. Il les met à poil, les séquestre et possiblement les viole mais Oni s'en fout !

- J'en viens à Oni. Au début elle agit comme une gamine geignarde avec un gros gun. Elle confond Feris avec l'aide soignant de son père. Ensuite, elle est plus mystérieuse et on la devine impliquée dans le traffic d'armes. On la voit à poil, scène lubrique obligée j'imagine. Puis le chapitre d'après, elle se rend chez le boss des mafieux et tue tous ses gars, alors qu'elle les connait et pourrait demander une entrevue. Sur place, elle se comporte comme si elle ne comprenais rien à rien et tue un mafieux important ! (Qu'elle devrait pourtant connaître !) genre sans raison, c'est gratuit. Comme ça elle est sûre que si c'était pas eux qui ont envoyé les tueurs, là elle a deux grands clans mafieux sur le dos. Enfin elle se réveille face à un gros pervers qui la probablement violé dans son sommeil, et là pépouze c'est bon c'est pas grave, alors qu'elle a son gun à portée ! Pire : elle l'écoute et fait alliance avec son agresseur, bonjour le syndrome de Stockholm quoi.

- Maz censé être un général agit de manière puéril. Il ne tiens pas l'alcool et roule littéralement par terre après 2 verres de schnaps ! Et c'est à lui qu'on a confié l'armée ?

J'ai peur que mes remarques soient décourageantes donc je vais m'arrêter là et je te laisse faire les premières salves de corrections, si tu le veux bien sûr 🙂. Je pense que je t'ai dejà donné du grain à moudre si tu veux te repencher sur la bête : en gros moins d'exposition, ne basarde pas toutes tes billes d'un coup et fait monter la sauce, catactérise mieux tes persos et n'oublie pas de décrire le décor. Et aussi sélectionne bien tes scènes pour que tout avance et soit bien rythmé.

N'hésite pas à revenir vers moi si tu as des questions 🙂

Mes notes :

"Entièrement contrôlé"
> L'adverbe peut être enlevé

"ce qui le rendait beaucoup plus facile d'utilisation"
> Que quoi ?

"situé un peu à l’écart du reste"
> Un peu ?

"C’était là que Feris avait appris"
> Où ?

"Welcome home, lonely boy !"
> Les US sont donc restés la puissance dominante dans ton monde ? Sinon pourquoi d'exprime-t-il en anglais ?? Ils s'expriment DC tous en français autrement ?

". Comme toujours son ami aimait le taquiner sur sa phobie de l’eau. Le mercenaire n’avait jamais appris à nager et ne plongerait pas dans une piscine même si sa vie en dépendait.'
> Surexplication : tu l'as déjà dit et en plus déjà expliqué pourquoi même si ce faisant tu ôtes au lecteur le plaisir de découvrir pourquoi par la suite

"- Le Troquet des Parieurs a été rasé par un commando en exoarmures. C’est pour ça que je suis venu te voir, Jens. Les mafieux disposaient d’un équipement militaire, le même modèle que celui de l’unité Vipère.
- Donc tu penses qu’ils sont venus ici dérober du matériel ?"
> Je pense que ce sont les premiers échanges qu'il devrait avoir. Feris devrait lui dire illico. Maz m'a employé pour enquêter sur les gangs en ville. Voilà le papelard signé par lui. Je cherche des infos sur l'identité de ceux qui ont explosé un bar la semaine dernière. J'ai l'intuition qu'ils possédaient des exosquelettes de l'armée.
Ça tu le mets en dialogue et c'est tout bon. Il le dit bien trop tard, ce qui fait qu'on se demande pourquoi l'amiral l'emmène là.

"« Silence ! S’exclama-t-il soudain alors qu’ils arrivaient à proximité. Tu as entendu ?"
> L'autre n'a rien dit pourquoi faire un tel boucan ?

"Ils ont sans doute terminé ce qu’ils avaient à faire."
> Comment le sait-il ?

"son ami pouvait se fondre dans son environnement au point de disparaître"
> Comment est-ce possible ? Je l'imagine très grand dans un manteau en cuir, il doit être visible et bruyant ? Ça colle pas vraiment au perso non ? En plus il est vieux et il pue. Il se ferait repérer illico !

"« Putain Feris, mais qu’est-ce que tu peux être con ! »"
> En effet, si c'était un vrai militaire et non un perso de roman, Feris se serait pris une balle

"Tu sais très bien que j’aurais pu l’esquiver sans difficulté. Au nom d’Utar, je n’en reviens pas que tu m’aies cru ! Ils sont quatre et ils ont des armes en bandoulière. Tu me surestimes tellement que tu es tombé droit dans le panneau ! »"
> Ma suspension d'incrédulité ne fonctionne plus. Je suis dans la cour de récré ou quoi, ? Qu'essaies-tu de faire ?? Je ne comprends pas

"« Aucun signe des mafieux dans le bâtiment, j’imagine"
> Mais ? Il vient juste de lui répondre ?

"« Morts ? questionna Jens.
- Tasés, corrigea le mercenaire"
> Il fait des blagues alors que des soldats ont besoin d'un ambulance ? Mais qui est l'imbécile qui a mis ce milliardaire sur une telle mission ? Il est clairement incompétent. C'est comme si je suivais Trump ou Musk contre la mafia !

"Les tentatives maladroites de Feris pour faire des blagues peinaient à dissimuler qu'en dépit de tout le temps passé, les deux amis n’avaient pas grand-chose à se dire. Malgré leur apparente complicité, une distance semblait s’être installée entre eux"
> Normal non ? Qu'esperait-il ? L'amiral est le témoin d'un cambriolage. Des hommes sont blessés ou morts. Et en plus il doit de coltiner un guignol !

"Ils arrivèrent finalement dans une grande pièce"
> Finalement ?

"De chaque côté s’alignaient contre les murs plusieurs dizaines de présentoirs"
> L'inversion sujet/verbe est coupée

"rappelant un peu les scaphandres de protection"
> Pourquoi un peu ? Ça lui rappelle ou pas ?

"- Mais comment est-ce possible ? bredouilla l’amiral. La sécurité aurait dû empêcher…"
> Et surtout pourquoi les mafieux l'ont-ils rendue ??? 🤔 En gros ils prennent le risque 2 fois, ils la vole puis la rende. Sympa les mecs !
MrOriendo
Posté le 23/01/2023
Hello Péridotite !

Je te réponds seulement maintenant car j'ai eu une semaine chargée et je voulais prendre le temps de détailler les différents points que tu soulèves dans ton commentaire.

Déjà, concernant le côté humoristique de la scène qui t'a sortie de la tension du chapitre : c'était totalement voulu à l'époque où j'ai rédigé ce passage. Encore un des nombreux reliquats de l'ancienne identité des chroniques qu'il faut que je retravaille dans la nouvelle version (j'ai prévu d'attaquer la réécriture début février, si j'arrive à la faire rentrer dans mon emploi du temps).
Idem pour le fait que les voleurs restituent les exosquelettes : c'était à la fois pour donner un côté caricatural et nul à cette bande de mafieux, et en même temps parce-qu'il y avait un twist du scenario ensuite qui reposait là-dessus. Je pense qu'après réécriture cet élément sera supprimé.

Tes remarques ne sont absolument pas décourageantes, ça m'aide au contraire à tailler dans le vif et à savoir ce que je vais retirer ou non, ce que je dois retravailler et ce qui peut rester.

J'aime beaucoup les résumés que tu fais de mes personnages (bon, hormis la partie sur "Feris est un vilain pervers et violeur", ça c'était clairement pas quelque-chose de voulu et ça a été retiré dès que tu l'as soulevé, donc je te rassure tu peux arrêter de partir en croisade là-dessus xD). Ça me donne du grain à moudre, comme tu le dis si bien, et ça va surtout me permettre de redéfinir leur ligne directrice. C'est un exercice que je ne m'étais pas encore amusé à faire, car je me concentrais davantage sur le scénario, mais c'est clair qu'en suivant tes descriptions il y a pas mal de choses à modifier les concernant aussi. Merci :)

- "Je pense que ce sont les premiers échanges qu'il devrait avoir. Feris devrait lui dire illico. Maz m'a employé pour enquêter sur les gangs en ville. Voilà le papelard signé par lui. Je cherche des infos sur l'identité de ceux qui ont explosé un bar la semaine dernière. J'ai l'intuition qu'ils possédaient des exosquelettes de l'armée.
Ça tu le mets en dialogue et c'est tout bon. Il le dit bien trop tard, ce qui fait qu'on se demande pourquoi l'amiral l'emmène là."
--> Oui, je pense que tu as raison, il faut que je positionne cette explication dans la première partie du chapitre :)
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