Chapitre 9

Par Cerise

Faune : n.m. Sous-espèce de chimère d’allure anthropoïde, parfois pourvue de cornes ou de sabots. Les faunes se rapprochent du règne végétal, et ont la capacité plus ou moins développée de favoriser leur croissance.

 

Mila flottait depuis quelques jours sur un petit nuage de hashtags et de pouces levés. Ses derniers articles attiraient l’attention sur Supranews, le site pour lequel elle travaillait, et cette attention se retrouvait canalisée jusqu’à elle par ses collègues, et sa cheffe Clémentine. Même elle qui, en temps normal, les laissait libres de nouer des alliances secrètes, cherchait par tous les moyens à lui faire avouer de qui elle tirait ses tuyaux. Mila s’y refusait : elle connaissait trop bien le milieu, si elle admettait que le commandant en personne la tenait informée, Clémentine s’imposerait. Et elle n’était pas devenue calife à la place du calife en distribuant des images et des bons points à ses équipes.

Du coup, elle passait le plus de temps possible en télétravail. Le groupe dont ils dépendaient avait enfin assoupli leurs contrats sur ce point, convaincu non par le bien-être de leurs salariés, mais plutôt alléché par l’idée de diminuer les charges de structure. Ils étaient trois à se partager un bureau sur site, venant à tour de rôle faire acte de présence. Elle irait vendredi, c’était son prochain jour, cela suffirait bien.

La visioconférence du matin achevée, elle tenta de se mettre à la rédaction de l’article sur un nouveau scandale aux assurances-vie, mais le cœur n’y était pas. Elle piaffait de se plonger dans ses recherches concernant Cadaral et Chimeraffairs. Elle ouvrit quelques pages enregistrées plus tôt, et reprit ses investigations.

Le comité de la Nouvelle Lune ne s'était jamais révélé aussi actif. Les slogans peints sur les murs de la Villa tapissaient désormais le Net, et bien qu’à aucun moment il n’en revendique la paternité, ses représentants étalaient avec force la supposée véracité des inscriptions.

Gardant sa recherche ouverte, elle lança un autre fichier récent. Elle ne savait pas pourquoi elle s’intéressait autant à ces chimères — ou plutôt, elle ne le savait que trop bien — et elle avait commencé à l’intention du commandant un petit récapitulatif de son cru des caractéristiques de chacune des sous-espèces du jeu. Elle admettait pourtant que ce mélange de fascination et de répulsion qu’elle éprouvait pour elles avait autant à voir avec son histoire personnelle qu’avec leurs caractéristiques hors du commun. Elle ne pouvait s’empêcher de refaire sa vie à coup de « Et si… ? » Et si les analyseurs ADN n’avaient jamais été inventés ? Si les chimères avaient continué à se cacher ? Sa mère l’aurait-elle rencontré, lui ? Serait-elle partie, de toute façon, avec un autre ? Elle en doutait. Elle avait finalisé ses recherches, trois pages pleines défilaient devant ses yeux. Les alastyns devenaient irrésistibles une fois qu’ils avaient choisi. Son père ne faisait pas le poids. Et elle non plus.

Elle travailla sans relâche durant plusieurs heures, alternant ses investigations sur les chimères avec, quand même, ses devoirs pour Clémentine. Elle s’apprêtait à prendre une pause quand les premières notes de Harmony Hall s’échappèrent de son téléphone : Sylvestre.

Elle n’avait pas eu de contact depuis les messages envoyés dimanche dernier et se languissait un peu. Ce n’était plus tant d’avoir des nouvelles pour ses articles, même si Clémentine la crucifierait sur place si elle confessait ça, que de faire partie du mouvement, de l’intrigue. Elle se sentait mise sur la touche. Pas un seul instant elle ne s’avoua clairement qu’en fait, elle ne faisait pas partie de l’équipe.

C’est pourquoi, à son « Allô ? » débordant d’espoir euphorique, elle entendit en premier un rire. Sylvestre lui répondit :

– Vous avez l’air ravie qu’un vieillard vous appelle !

Elle ne releva même pas la pique, et l’interrogea :

– Il y a du nouveau ?

– Et bien, nous avons reçu il y a deux jours les photos de la conférence de presse...

Ah oui, les photos. Ses photos !

– ...et nous sommes en panne sèche. Nous avons bien un visage, presque net, mais rien ne ressort. Cela fait deux jours que nous écumons dossiers papiers comme archives informatiques, internet, nous ne trouvons rien. Mais peut-être que vous…

– Je suis là dans une demi-heure !

Pas la peine de biaiser : elle n’attendait que cela. Elle enregistra son fichier sur son ordinateur, puis sur son espace dématérialisée, pour le partager avec Sylvestre une fois sur place. Elle enfila une paire de chaussures — à talons, enfin, elle se sentait revivre ! – et rejoignit d’un pas vif le métro.


 

Trois heures plus tard, au sortir du commissariat, elle tentait d’éliminer sa frustration grandissante par une marche tête la première dans la foule de l’après-midi. Cela fonctionnait à tous les coups : le meilleur moyen de ne rentrer dans personne sur un trottoir bondé consistait à garder la tête baissée. Invariablement, les gens s’écartaient sur votre passage. Une sorte de règle implicite, éviter tout contact physique même au prix de sa propre fierté de devoir dévier. Même ceux qui faisaient mine de ne pas regarder devant eux glissaient sur le côté un cheveu avant la collision. C’était toujours elle qui gagnait.

Cela ne lui remontait pas le moral, tout au plus évacuait-elle un peu ainsi son sentiment grinçant de ne servir à rien. Elle n’avait rien su dire, pour l’homme. Objectivement, il ne lui disait absolument rien. Mais elle s’était tellement attendue à ce que ce soit son agresseur, ce jour-là, sur les quais, qu’elle se fabriquait de toute pièce des souvenirs. Elle recollait sur la scène les traits figés sur le papier qu’on lui montrait, et elle en était consciente. Si bien qu’elle ne parvenait plus à différencier fantasme et réalité.

Pour contrer ce sentiment d’inefficacité, elle avait partagé son document récapitulatif avec Sylvestre. Il y avait à peine jeté un œil, soucieux, et l’avait remercié avant de la congédier comme une vieille chaussette. Ce n’était plus le banc de touche qui l’attendait, mais le panier à linge sale.

Elle snoba délibérément l’entrée du métro pour poursuivre à pied. Elle avait besoin encore un peu de soumettre la foule à son pas décidé. Mais dans ce quartier moins commerçant, les passants se raréfiaient, et elle se retrouva à regretter de ne pas être déjà rentrée chez elle pour finir sa journée vautrée sur son canapé, transfigurée en blonde longiligne lançant des sorts de terreur et de soumission à tous les orks du coin.

Elle bifurqua dans une petite rue pour couper vers la plus proche station, et releva la tête. Ici, le trottoir étroit s’était vidé. Plus la peine de faire illusion : elle n’avait plus personne à assujettir à sa marche décidée.

Une voiture s’arrêta brutalement à côté d’elle, et lorsqu’elle se tourna par réflexe, elle crut voir à l’arrière un ork. En chair et en os. Le berserk.

Sa nature belliqueuse n’induisait pas toujours les bons réflexes chez elle. Pour la plupart des individus déjà agressés, une deuxième attaque provoque une vague de peur amplifiée par l’anticipation, entraînant une réaction de fuite ou de cri. Mais non. Chez elle, la crainte s’amalgama à la frustration, et elle campa de pied ferme lorsque le berserk sortit pour s’approcher d’elle, tremblant autant d’effroi que de colère. Elle s’attendait à être interrogée, mais au lieu de cela, il l’attrapa par le bras comme l’autre fois — elle aurait encore des bleus — et la fourra sans qu’elle puisse se débattre à l’arrière de la voiture.

C’était une vieille Sandero des années 10 qui sentait la poussière et les désodorisants bon marché. La peur prit le contrôle finalement, et elle commença à hurler lorsque le véhicule démarra, mais la main poilue s’imposa avec tant de force sur sa bouche que sa tête vint heurter l’appuie-tête arrière. Elle eut un hoquet de dégoût ravalé quand la fourrure s’insinua entre ses lèvres. De sa main libre, elle chercha à l’aveugle la poignée de la portière : elle eu un court instant de liesse lorsqu’elle la trouva, mais n’eut pas le temps de tirer dessus que l’autre main moustachue lui bloquait les poignets.

Devant elle, le conducteur se retourna brièvement : c’était l’homme de la photo. C’était son agresseur. C’était aussi celui qui attendait, un peu plus loin dans l’ombre, lorsque ce gros ours mal léché l’avait interrogé. Le voir ainsi, en vrai, fit sauter les verrous qu’il avait posés. Enfin, elle se rappelait. Brun, la peau mate, les yeux clairs d’une couleur indéfinissable. Elle ferma les paupières dans un réflexe stupide, puisque s’il voulait manipuler ses souvenirs, il aurait tout le loisir de s'y employer.

– Vous allez trop souvent au commissariat, mademoiselle la journaliste.

Le conducteur avait parlé d’une voix étrange, doucereuse, presque nasillarde. Elle se retint fort de leur demander de la laisser partir, sa requête aurait viré aux suppliques et elle devait garder un semblant de force. Elle ne doutait pas qu’il s’agissait là des agresseurs de Cadaral. Le souvenir de sa fin n’augurait rien de bon, et un frisson glacé dévala plus froid qu’un bout de banquise le long de ses vertèbres.

– Tourne ici !

Elle rouvrit les yeux. Le berserk pointait une impasse étroite. Le conducteur s’y engagea, débouchant sur une courette aveugle servant de parking aux commerces donnant sur l’avant. L’endroit s'avérait désert, à l’exception d’un chat roux qui dégringola de sa poubelle à leur arrivée.

Ils se garèrent en marche arrière, face à l’allée, et le conducteur enclencha le frein à main. Le moteur tournant au ralenti ne la rassura qu’à moitié : quoi qu’ils aient en tête, ce ne serait pas long. Et pourtant. On pouvait faire une foultitude de choses en deux minutes.

– On commence par la fouiller ?

Sweat à capuche acquiesça, et ouvrit la portière pour contourner la voiture.

Maintenant !

Elle mordit de toutes ses forces dans la paume de la main qui la maintenait prisonnière. Le berserk cracha un juron, relâchant juste assez l’emprise sur ses poignets pour qu’elle se dégage. Elle se jeta sur la poignée de la porte, parvint à l’ouvrir, sentit un doigt poilu effleurer son genou, son mollet, mais déjà elle s’échappait.

Elle bondit vers l’allée, mais le djinn la rattrapa par le bras. Sans réfléchir, elle écrasa son talon aiguille sur son pied. Chaussé d'une tong.

– Putaaaiiinn ! Rattappe la bordel !

Le berserk, enfin sorti, s’élança après elle, et elle tenta un sprint. C’était perdu d’avance. Si ses chaussures s’avéraient une arme étonnamment redoutable, elles constituaient un handicap majeur pour la course. Il la rejoignit sans peine, sa main ensanglantée retraçant en pointillés son parcours. Il la serra de l’autre, et elle hurla cette fois. Elle comprit qu’elle n’avait eu qu’un petit avant-goût de ce dont il était capable. De sa main libre, il la gifla violemment, et elle se tut, le souffle coupé. Une sensation désagréable d’humidité chaude coula sur sa bouche. Du sang.

Il grogna :

– Dans la voiture, tout de suite !

Il la traîna derrière lui, tandis qu’elle tentait comme elle pouvait de retenir le sang avec sa main libre. Elle sentait son goût cuivré dans l’arrière-gorge, et avala par réflexe. Elle n’était pas dans un jeu vidéo. Seuls les badass pixelisés crachaient leur sang comme on jette un gant.

Il la fourra sur la banquette arrière, et chacun de ses deux agresseurs s’installa d’un côté. Elle était coincée. Sweat à capuche explosa :

– Nan mais bordel ! On voulait juste avoir une petite discussion, et vous voyez où vous nous menez ?

Il se massait le pied, sourcils froncés. Relevant la tête vers elle, il marmonna :

– Et vous avisez pas de pisser le sang sur la banquette...

Il lui laissa une demi-minute pour panser ses plaies. Elle chercha un mouchoir, et tenta d’arrêter le saignement d’une main. L’autre se trouvait toujours immobilisée sous la poigne de fer du berserk.

Rapidement remis, le djinn attrapa son sac, et le renversa sans cérémonie sur ses genoux. Un méli-mélo de baumes à lèvres, de paquets de mouchoirs presque vide, de tampons, de cartes de restaurant dégringola jusqu’au sol, mais c’est le portefeuille qu’il attrapa. Il l’examina et prit en photo un à un ses papiers d’identité, sa carte de presse, son permis de conduire inutile. Il finit par tout remettre en désordre dans son sac, à l’exception de sa carte Vidal.

Elle ne saignait presque plus, mais son nez l’élançait furieusement. L’adrénaline commençait à la quitter, et la terreur prenait le dessus. Elle ne souhaitait qu’une seule chose : qu’ils la jettent au dehors de la voiture, et partent loin, loin d’ici. Au lieu de cela, le djinn se tourna un peu sur la banquette pour se placer autant que possible face à elle. Il la sonda de ses iris pâles, et à nouveau, elle ferma fort les paupières.

– Ouvrez les yeux.

Elle les garda obstinément clôts. Elle se cramponnait à ce qu’elle savait : « c’est lui sur les photos, c’est mon agresseur, c’est mon agresseur sur les photos ». Elle se doutait que d’un seul regard, il pouvait balayer ce souvenir au vent. Elle s’y accrocha comme le petit cochon à sa maison de paille.

– Ouvrez les yeux ! C’est plus tard que je viendrai jouer avec votre tête. Ouvrez les yeux ! cria-t-il.

Elle les ouvrit à demi. Il l’observait. La prise du berserk s’accentua encore, et elle gémit de nouveau. Elle crut l’entendre marmonner une excuse, et son emprise se relâcha un peu.

– Bon, maintenant, on peut passer aux choses sérieuses.

Et sweat à capuche sortit un couteau.

Instantanément, la panique l’engloba tout entière. Elle se pétrifia. En elle, plus une seule once de combativité. Elle se voyait mourir, ici, dans cette voiture. Elle parvint à articuler, dans un souffle :

– Je vous en prie…

Sans mot dire, le djinn tendit sa main libre vers sa tête et glissa ses doigts dans ses cheveux. Elle ferma les yeux, n’osant plus respirer. Elle entendit à côté de son oreille un léger froissement de soie, et lorsqu’elle les rouvrit, vit qu’il l’avait dépouillé d’une mèche. Elle expira bruyamment. Il rangea son butin dans un sac congélation qu’il sortit de sa poche, avant de s’adresser à son complice :

– La suite.

Sans qu’elle ne pût rien y faire, le berserk saisit ses poignets, tendant ses mains paumes levées devant elle. Avec la lame de son couteau, le djinn racla la pulpe de ses doigts, déposant sur le fil tranchant d’infimes particules d’ADN. Il l’essuya soigneusement sur une compresse stérile, avant de ranger son attirail et de se tourner à nouveau vers elle. Le cœur de Mila battait la chamade, elle n’entendait plus que cela. Elle se sentait comme la petite boule des jeux de hasard d’antan, lorsque la grande roue, en fin de course, perdait de la vitesse. Elle sautillait de case en case jusqu’à l’immobilisation finale. Sauf que les emplacements devant elle n’affichaient pas une cagnotte à plusieurs zéros. Non, elle, elle bondissait de « kidnapping » à « fuite par la portière », de « mort certaine » à « prélèvement d’ADN ». Quand il lui semblait qu’elle allait s’en tirer, on la rattrapait. Et quand elle pensait qu’elle allait mourir, on lui coupait les cheveux gratis.

Le djinn souffla. Il paraissait plus calme, perdu presque :

– Ça devait pas se passer comme ça. Désolé s’il a été un peu… brutal.

La réponse de son acolyte fusa :

– Hé ! Je suis capable de m’excuser tout seul !

– Ta gueule ! rétorqua-t-il au berserk. Tu sais ce qu’il se passe quand tu commences à t’excuser ! C’est pas avec tes bras en guimauve que tu vas la retenir ! Et vous, jeta-t-il en revenant à Mila, c’est de votre faute aussi, vous êtes une vraie teigne !

Elle reprenait doucement l’usage de ses neurones. D’abord, ils la kidnappaient, la frappaient, fouillaient son sac, la mutilaient — à quoi ressemblait sa coupe de cheveux maintenant ? – et puis ils s’excusaient ? Peu importe, tout ce qu’elle devait garder en tête désormais, c’est que si elle s’en sortait, elle le retrouverait. Il était sur la photo.

– Mila, c’est ça ?

Elle aquiesca, avant de se reprendre. La main avait quitté sa bouche, elle pouvait parler. Crier même si elle le voulait, mais elle était loin de tout. Cela ne marcherait pas. Elle répondit :

– Oui, c’est ça.

– Bien, Mila, on va être très clair. J’ai tout de vous : l’adresse de votre domicile, de votre lieu de travail, et même de vos restos préférés. Et surtout, j’ai votre ADN en détail. Couplé à votre carte Vidal, je peux mettre un joli boxon dans votre vie.

Il avait raison. Le nombre de cas d’usurpation d’identité allait crescendo ces derniers mois. Il suffisait de pas grand-chose : les bonnes informations, un peu d’ADN, et beaucoup de malveillance. Ils disposaient des trois.

Il continua :

– Vous ne retournez plus au commissariat. Vous ne fourrez plus votre nez dans les affaires du commandant. Si on s’aperçoit qu’il y a quelque chose de louche, on se fera un plaisir de vous rendre une dernière visite de rappel avant de pourrir votre petite vie de fouine.

Il baissa les yeux sur son pied maltraité, et ajouta :

– Et on ne sera pas en tongs !

Ils repartirent finalement, pour s’arrêter un peu plus tard au fin fond d’un parking de supermarché. Elle s’attendait à ce qu’ils la libèrent, mais au lieu de ça, le berserk la maintint fermement. Elle eut à peine le temps d’entrevoir dans le rétroviseur le regard du conducteur se troubler qu’elle se répéta comme un mantra « c’est lui sur la photo, c’est lui sur la photo, c’est lui sur la photo... ». Elle ne détourna pas les yeux lorsqu’il fit demi-tour sur son siège, et que ses pupilles noires mangèrent ses iris d’eau trouble, lorsqu’elles prirent toute la place dans ses yeux, dans son visage, toute la place dans la voiture face à elle. « C’est lui sur la photo, c’est lui sur la photo, c’est lui sur la photo... ». Elle s’y agrippa comme un naufragé à son radeau, comme un condamné au dernier visage aimé, et s’y accrochait encore lorsqu’elle reprit conscience quelques instants plus tard, seule sur le parking, le dos contre le froid du muret à l’ombre.

« C’est lui sur la photo »

Sans réfléchir, elle sortit son téléphone de sa poche. Moins de dix minutes plus tard, gyrophare en marche, Sylvestre arrivait.

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Fannie
Posté le 02/10/2020
Même si Mila a besoin de prendre une sorte de revanche ou d’avoir l’impression de reprendre le contrôle, je trouve que tu t’es un peu trop étalée sur cette marche rapide dans la rue, où elle force les autres piétons à s’écarter sur son passage.
Bien sûr, je pensais bien que tu n’allais pas tuer Mila à ce stade de l’histoire, mais son enlèvement m’a quand même stressée parce que c’est évident qu’elle ne fait pas le poids face à ses agresseurs, et je ne sais pas trop de quoi ces créatures sont capables. S’excuser à la fin, alors qu’ils continuent à la menacer, c’est quand même bizarre. Elle a résisté à l’effacement des souvenirs ; elle est trop forte !  :-) Mais logiquement, il faut quand même qu’on lui laisse un souvenir de l’enlèvement et des menaces.
Coquilles et remarques :
— Les faunes se rapprochent du règne végétal, et ont la capacité plus ou moins développée de favoriser leur croissance. [Pas de virgule avant « et ont » / sa croissance (au règne végétal).]
— sur un petit nuage de hashtags et de pouces levés [Italique pour « hashtags ».]
— Du coup, elle passait le plus de temps possible en télétravail. [De ce fait (pas « Du coup ») ; voir ici : http://www.academie-francaise.fr/du-coup-au-sens-de-de-ce-fait]
— l’article sur un nouveau scandale aux assurances-vie [assurances vie ; sans trait d’union]
— Elle piaffait de se plonger dans ses recherches concernant [Elle piaffait d’impatience]
— Elle ouvrit quelques pages enregistrées plus tôt, et reprit ses investigations. [Pas de virgule avant « et ».]
— et bien qu’à aucun moment il n’en revendique la paternité [il n’en ait revendiqué]
— Elle avait finalisé ses recherches, trois pages pleines défilaient devant ses yeux. [Qu’est-ce que tu veux dire par « finaliser des recherches » ? Les terminer ? Les rédiger ? Les mettre au net ? Voir ici : http://www.academie-francaise.fr/finaliser]
— Elle ne releva même pas la pique, et l’interrogea [Pas de virgule avant « et ».]
— Et bien, nous avons reçu il y a deux jours [Eh bien]
— et rejoignit d’un pas vif le métro. [J’inverserais les compléments : « et rejoignit le métro d’un pas vif ».]
— éviter tout contact physique même au prix de sa propre fierté [Virgule avant « même ».]
— qu’elle se fabriquait de toute pièce des souvenirs. [Ici aussi, j’inverserais les compléments : « qu’elle se fabriquait des souvenirs de toutes pièces » / de toutes pièces (au pluriel)]
— Elle recollait sur la scène les traits figés sur le papier qu’on lui montrait, et elle en était consciente. [Pas de virgule avant « et ».]
— Il y avait à peine jeté un œil, soucieux [jeté un coup d’œil]
— et l’avait remercié avant de la congédier comme une vieille chaussette. [remerciée / On ne congédie pas les vieilles chaussettes : on s’en débarrasse.]
— Elle bifurqua dans une petite rue pour couper vers la plus proche station, et releva la tête. [Pas de virgule avant « et ».]
— elle eu un court instant de liesse lorsqu’elle la trouva [elle eut]
— lorsque ce gros ours mal léché l’avait interrogé [interrogée]
— Sweat à capuche acquiesça, et ouvrit la portière pour contourner la voiture. [Pas de virgule avant « et ».]
— Sans réfléchir, elle écrasa son talon aiguille sur son pied. Chaussé d'une tong. [Ponctuation : je propose « sur son pied... chaussé d'une tong. »]
— Putaaaiiinn ! Rattappe la bordel ! [Les voyelles répétées sont utilisées dans les bandes dessinées ; dans un roman, ça passe mal. / Rattappe-la, bordel !]
— le djinn attrapa son sac, et le renversa sans cérémonie [Pas de virgule avant « et ».]
— de paquets de mouchoirs presque vide [vides]
— Il la sonda de ses iris pâles, et à nouveau, elle ferma fort les paupières. [Il faudrait placer la virgule après « et », pas avant.]
— Elle les garda obstinément clôts [clos]
— Instantanément, la panique l’engloba tout entière. [Je dirais plutôt « l’envahit » ou « l’engloutit », voire « l’avala ».]
— et lorsqu’elle les rouvrit, vit qu’il l’avait dépouillé d’une mèche [dépouillée]
— Il rangea son butin dans un sac congélation [de congélation]
Anna Ferju
Posté le 28/08/2019
Hello Cerise !

Voici mes nouvelles remarques concernant ce chapitre ;)

Elle mordit de toutes ses forces dans la paume de la main qui la *maintenait* prisonnière. (petite faute de frappe je pense)

Une sensation désagréable d’humidité chaude coula sur sa bouche. *Elle saignait du nez.*
Je ne suis pas certaine qu'il soit nécessaire de préciser qu'elle saigne du nez. La phrase précédente, (dont j'ai d'ailleurs particulièrement apprécié la tournure !) l'insinue déjà fort bien, et la suite nous permet de le comprendre explicitement.

Elle ferma les yeux, *n’osait* plus respirer. (le changement de temps est perturbant. Peut-être modifier par "n'osant" ou rester tout simplement sur le passé simple ?)

Sinon, le chapitre tient un bon rythme et on est tenu en haleine ! Hâte de lire la suite !
Cerise
Posté le 29/08/2019
Merci pour ton commentaire, je corrige suivant tes suggestions! Bonne suite alors!
Aliceetlescrayons
Posté le 12/07/2019
Waw! Chapitre sous tension. Là, pour le coup, je n'ai pas pris de notes en lisant, c'est dire à quel point j'étais captivée. Tu arrives très bien à jouer avec nos nerfs de lecteur : le stress de l'agression, la pugnacité de Mila puis sa peur... et pour finir un petit coup d'absurde avec les types qui s'excusent. Vraiment, j'aime beaucoup!
Cerise
Posté le 12/07/2019
Cool^^
Merci! Du coup je comprends que l'absurde, à la fin, ça passe? Je suis un peu sur la corde raide avec ces deux agresseurs, je sais qui ils sont, pourquoi ils font ce qu'ils font, et je voudrais que l'image qu'on s'en fait lors des quelques intermèdes où on les voit colle avec la fin que je prépare. Sauf qu'il ne faut pas qu'ils perdent en crédibilité, sinon ça ferait tout foirer! J'espère que la suite me donnera raison...
Tac
Posté le 24/06/2019
Hello!
Le milieu de chapitre m'a un peu déçue. C'était un peu lent au démarrage mais avoir un petit point du milieu journalistique et d'où se situe Mila dedans, c'était rafraîchissant, mais le passage où Mila se rend au commissariat, ça m'a paru un peu mou.. j'avais envie que ça avance.
J'ai été bien servie ensuite, pour sûr ! Au bout d'un moment, avant que les agresseurs ne lui coupent les cheveux ,j'ai eu un petit moment d'espoir qu'ils veuillent l'aider à trouver le meurtrier de Cadaral. Bon j'ai vite été déçue, néanmoins j'étais sûre que ce qui allait se produire n'était pas forcément ce à quoi je m'attendais - kidnapping, meurtre, viol, vol de ses affaires - mais même en sachant cela, comme j'ignorais ce qui allait se passer, j'étais tendue !
Mais donc, Mila a réussi à lutter contre la tentative de manipulation de cerveau du djinn ? Je m'interroge cependant : le djinn voulait seulement lui faire oublier son visage ? Parce que c'est bête de lui faire tout oublier, sachant que le but de toute cette agression est quand même que Mila se souvienne qu'elle ne doit pas se mêler de l'enquête. Donc je me demande à quel point le djinn voulait manipuler ses souvenirs et de quoi Mila se souvient exactement - surtout que manifestement ça a quand même bien raté, car en dépit des menaces (si elle s'en souvient) Mila appelle quand même direct Sylvestre!
La fin.. ah ça fait très chevalier blanc tout ça ! (mais après toute cette émotion ça fait du bien, je dois l'avouer !)
Cerise
Posté le 24/06/2019
Coucou! Merci d'être fidèle au poste (plus que moi...)
Bon, noté le petit coup de mou dans le rythme du chapitre, si j'ai bien compris c'est quand elle sort du comissariat que c'est trop long? J'ai essayé de montrer sa frustration, mais j'en ai peut-être un peu fait des tartines. Et puis je voulais pas raconter encore uhn passage au commissariat, alors j'ai fait une ellipse, mais ça passe peut-être mal. 
Pour la suite, je me suis un peu laissée porter, j'ai essayé de faire monter un peu la mayonnaise histoire de rajouter du peps. Et puis de malmener un peu cette pauvre Mila, c'est vrai quoi, c'est quoi cette fouineuse!
Pour ta question sur la manipulation de cerveau, c'est bien que tu l'ai posé, comme ça j'ai eu le temps de bien tout reclarifier au début du chapitre suivant (ça risquait de ne pas être clair). Tu me diras si j'y ai bien répondu!
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