Chapitre 8 : Ciel mon penny !

 

Chapitre 8 : Ciel mon penny !

 

Évangile de Spirale, chant numéro 7, verset 2

 

« Et 'Iilaaha dit à Spirale :

« Et aux âmes des mortes, je donnerai le royaume des abîmes où dans le jardin aux mille coquillages, elles trouveront la grâce, la félicité et la joie éternelle.

Quant aux traîtres et aux infidèles, je les jetterais de mon jardin ; leur esprit sera dévoré pour toujours par les flammes de la montagne et leur âme tourmentée par la démone Iiblis. »

*

— Wow ! s’exclama Spirale en bondissant en arrière.

Il faut dire que ce qu’elle contemplait n’était pas n’importe quel corps nu et passé la surprise, la vue était plutôt plaisante. Melchior appuya sa tête contre la paume de sa main, le coude sur l’accoudoir :

— Quel genre de « Wow » ? Était-ce un « Wow » de surprise ou plutôt un « Wow » d’admiration face à tant de peau ?

— Et bien, sans doute les deux, admit Spirale et Melchior étouffa un rire.

Il se releva, vint lui poser un baiser au coin des lèvres et avant qu’elle eût pu dire quoi que ce soit, se dirigea vers ses étagères où la grande mère le regarda faire courir ses doigts parmi les momies de crocodiles, puis saisir le crâne d’enfant. Elle soupira :

— Comment es-tu rentré ici ?

— Ce n’était pas difficile : je suis venu à pied, par les bas-fonds d’où j’ai escaladé ton ancre, puis le château arrière. Écoute mon conseil et ne mouille plus dans le tanafas, c’est trop dangereux.

Spirale ronchonna en le rejoignant ; son grand corps maigre épousa la nudité du dos de Melchior quand elle se pencha pour humer l’odeur de bois humide qui émanait de sa chevelure. Elle écarta d’un doigt les mèches brunes qui dissimulaient la nuque pour la mordre. Il ferma à demi ses yeux tristes en sentant la dentelle jaunie de ses manches frôler ses omoplates, puis fit un sourire de chat en direction des orbites mélancoliques de l’enfant.

— Qui est-ce ?

Spirale posa son menton sur son épaule — et son interminable chevelure rouge épousa le flanc de Melchior comme un manteau —, contemplant pensivement l’os qui brillait à la lumière des chandelles.

— Tu le connais déjà, nous le connaissons tous. Il est indubitablement lié à la mort.

— Tu parles en métaphore.

— Je crois que nous portons tous en nous le deuil d’un enfant cassé qui n’est plus tout à fait nous-même.

— Mais cet enfant-là... tu le connaissais ou non ?

Elle lui prit le crâne des mains, le reposa sur l’étagère et attira son amant vers le bureau :

— Ne parlons pas de ça. Viens et donne-moi, que tu ne te sois pas déplacé pour rien.

Il se laissa faire avec une apparente docilité, mais prit une lenteur étudiée pour défaire le nœud du jabot, puis les minuscules boutons de la chemise de la grande mère. Spirale grogna. Les longs pans de ses manches frôlaient les épaules de Melchior, et son regard la ligne de duvet qui s’étendait du nombril au pubis. Il était si beau qu’elle en eut la chair de poule soudain et ce fut elle qui le fit basculer sur le plateau d’acajou, au milieu des parchemins et des feuillets qu’elle balaya d’une main avant de déboutonner en hâte son pantalon afin de plus vite se faire donner. Elle ne prit pas garde à l’encrier, qui se renversa, tachant la table, le bas de sa chemise et les fesses de Melchior dans un même halo de ténèbres.

Ils s’empoignèrent comme s’ils étaient des naufragés agrippés à leur planche et rien ni personne ne put leur enlever ce moment, même pas Mangouste, qui à l’aube, entra sans frapper et trouva sa prêtresse échevelée, assise sur les documents qu’elle convoitait, tandis qu’un homme qui n’aurait pas dû être là avait sa bouche en un lieu que la décence ne permettait pas de nommer. La seconde ouvrit la bouche :

— Je... reviendrais tout à l’heure.

— Ouais, fait ça.

Ils firent l’amour longtemps ; il jouit, elle le suivit peu après, deux fois. Puis, ils s’installèrent près de la large fenêtre quadrillée qui donnait sur l’océan et Spirale ramena ses genoux contre son torse nu, en regardant les vagues nerveuses qui déposaient leur écume sur les vitres :

— Tu as pris des risques en venant ici...

— Pas plus que toi la semaine dernière, tu penses que ta seconde saura tenir sa langue ?

— Ouais, elle dira rien, comme tes petits protégés.

Melchior observa la grande mère de la mort : elle avait un visage chevalin, avec des dents très longues et des lèvres minces qui dévoilaient ses gencives quand elle souriait. Son petit nez crochu était la directe prolongation de son front et accentuait le regard rapace de ses yeux en amandes, noirs comme de l’obsidienne. Son ventre se contracta et il ne sut pas si c’était parce qu’il avait encore envie de faire l’amour ou s’il était inquiet. Elle lui sourit :

—  A quoi tu penses ?

— J’ai un mauvais pressentiment, désolé de casser l’ambiance.

— Qu’est ce que tu veux dire ?

— Dédale prépare quelque chose, j’en suis presque sûr. On ne voit plus ses sbires dans mon bordel, elle a laissé son 'am saghira s’éloigner à un moment où elle aurait eu vraiment besoin d’elle et la dernière fois que je suis allé lui vendre des informations, elle m’a expédié.

— Elle a peut-être enfin compris de quel côté tu étais.

Un rictus moqueur contracta les traits de Melchior et il se pencha en avant pour lui caresser la joue :

— Et de quel côté suis-je ?

— Ne plaisante pas, je vais voir cette histoire avec Dédale ; dès que la cérémonie de mort sera terminée, je m’en occuperai. Dis-moi plutôt ce que tu penses de sa nouvelle 'am saghira.

Melchior appuya sa tête contre la vitre :

— Je ne sais pas trop. Je pense qu’elle cache quelque chose, mais je ne lui ai jamais parlé personnellement ; je l’ai simplement croisée en descendant de chez Dédale, mais son compagnon médecin répugne à s’étendre sur elle.

— Et lui ?

— Je ne l’aime pas.

Elle rit et il posa sur elle ses yeux de chiot triste.

— Qu’est-ce qui est si drôle ?

— Il est jeune et d’une exceptionnelle beauté, bien sûr que tu ne l’aimes pas.

Il eut l’air offensé.

— Ce n’est pas ça... ce n’est pas juste ça. Il y a quelque chose dans son regard qui me met mal à l’aise, quelque chose de mort... Et puis quel âge a-t-il ? Il n’a pas vingt ans, comment pourrait-il être médecin ? Pourtant, depuis qu’il est arrivé, Abbas va beaucoup mieux.

— C’est plutôt positif, non ?

Melchior secoua la tête, songeur :

— Et puis avec son 'am saghira, ils vivent ensemble. Personne n’a le droit de faire ça, c’est quelque chose qui nous a toujours été interdit, depuis tant d’années, alors pourquoi est-ce qu’ils peuvent, eux ?

Spirale sourit doucement et posa un instant son front contre celui de Melchior avant de l’embrasser.

— En fait, tu es juste jaloux.

— Non, ça ne peut pas continuer aussi bien, tu le sais comme moi. Ça va se terminer mal pour eux et à ce moment-là, ils ne pourront plus être aussi chanceux et moi, je n’ai pas du tout envie de me sentir touché par tout ça, d’avoir de la peine pour eux, alors c’est plus simple si je n’aime pas ce garçon.

Elle se mit à rire, jouant machinalement avec son sexe ramolli.

— En fait, tu es vraiment gentil, tu as beaucoup réfléchi à tout ça.

— Pas du tout.

— Mais si, c’est pour ça que je t’aime.

Il la regarda pensivement, emprunt de mélancolie et lui caressa la joue, comme il avait fait quand elle avait dit qu’il était de son côté.

— Parfois, je me demande bien pourquoi.

*

Les barques suivaient doucement le chemin qui menait au marais, toutes décorées de lanternes de fer et de peintures funèbres. La procession déchargeait tout son bagage de flibustières, d’hommes, d’enfants et même d’esclaves pâles sur les berges spongieuses dont l’habituelle odeur de tourbe était dissimulée par de fortes exhalaisons de fumée et de poisson.

Dominant le port improvisé, le temple de Spirale était entièrement décoré de fanions noirs et de grelots que le vent faisait chanter. Debout côte à côte sur le pont, Lù et Italique regardaient la foule grossir et aller se sustenter après avoir ramé depuis la ville ; d’énormes cuisines improvisées avaient été montées pour préparer le plat traditionnel des enterrements : du poisson fumé qu’on enroulait dans des feuilles de bananier avec des algues déglacées à l’encre de seiche et au rhum.

Italique se pencha en avant, ses narines frétillèrent ce qui parut la surprendre et ses yeux louchèrent imperceptiblement sur son nez.

— Wah, c’est vrai que c’est nouveau pour toi toutes ces odeurs. Ça te donne faim ?

Italique regarda Lù avec une parfaite incompréhension et celle-ci singea quelqu’un en train de sustenter en pointant alternativement son estomac puis sa bouche.

— Manger ?

Le visage de la pâle s’éclaira.

— Anger !

Sa voix était profonde et rauque comme si elle avait fumé pendant cinquante ans ; cela fit rire Lù et aussitôt la fille l'accompagna sans savoir exactement ce qui était drôle. La petite mère la prit par l’épaule et l’entraîna sur la passerelle qui menait à la terre pour se mêler au peuple. Italique avait l’air ravi et observait ce qui se trouvait autour et au dessus d’elle avec une étrange absence de peur, surtout les poils de nez des brunes et des bruns qui faisaient tous ou presque deux bonnes têtes de plus qu’elle. Soudain, elle se tourna en direction du port, frémit de pied en cap et voulut se diriger dans cette direction, mais Lù lui tint fermement le bras :

— Les échoppes sont par là.

La fille hésita avant d’obtempérer.

Elles se glissèrent dans la queue où patientaient déjà une vingtaine de personnes affamées qui se délestaient de quelques pièces en échange de la feuille bien garnie dont l’odeur embaumait. Lù retourna ses poches pour y récupérer un écu, quelques sesterces et trois pennies : le repas coûtait un penny par personne. Elle rangea les pièces supplémentaires et dans l’enchaînement, l’une lui échappa des mains et roula sur la terre pentue de la berge.

— Vertuchou !

Elle quitta la file et se faufila parmi les pirates pour récupérer son bien, ce qui lui prit moins d’une dizaine de secondes.

— Je te tiens !

Mais quand elle fit demi-tour et rejoignit la queue, Italique avait disparu.

— Chiure de merde !

Lù pivota sur elle-même, mais ne distingua que des visages à la peau brune comme du caramel fondu avant de se souvenir que quelque chose avait interpellé la pâle au moment où elles étaient descendues du bateau. Sans hésitation, elle s’élança parmi la foule pour essayer de retrouver sa protégée et il lui fallut tourner pendant au moins une minute avant d’apercevoir l’éclat turquoise de sa chevelure, s'enfonçant dans un bosquet rempli de gazouillements d'oiseaux. Elle marchait d’un pas vif en direction d’un homme accompagné d’un jeune garçon en fauteuil roulant et d’un chien.

— Hé !

Le temps que Lù les rejoignent, Italique s’était accroupie sur le sol devant l’animal.

Il y eut un instant de flottement...

Italique se mit à effectuer des mouvements précis avec ses mains ; Lù courait ; Balthazar releva les yeux ; ses prunelles noires rencontrèrent les iris gris ; Gaspard retint son souffle ; Raclure regardait les doigts de la pâle qui s’agitaient devant sa truffe ; Lù sentit une nausée l’envahir ; Balthazar eut le ventre réduit en marmelade ; Italique s’arrêta et Raclure jappa :

— Que voulez-vous dire par "danger" ?

Tous les regards convergèrent sur lui d’un même mouvement et tout le monde ouvrit la bouche bêtement. Un silence mortel envahit le bosquet et Lù fut la première à reprendre ses esprits :

— Ce chien vient de parler.

Et soudainement, toute l'incongruité de la scène lui sauta au visage et elle observa autour d'elle :

— Ce chien vient de parler et les oiseaux se sont arrêtés de chanter.

Comme pour accompagner ses propos, toutes les perruches roses et autres volatiles des environs s'envolèrent toutes en même temps dans un grand froissement de plumes. Balthazar remonta ses yeux sur elle, inspira et se força à sourire :

— C’est impossible, les chiens ne parlent pas. Il a fait un drôle de bruit, c’est tout.

Elle le fixa et la nausée qu'elle avait commencé à ressentir en croisant son regard lui comprima l'estomac. Ce garçon... Ce garçon était... Elle se força à se reprendre et lui répondit d'une voix égale :

— Je suis sûre d’avoir entendu le chien dire quelque chose. Il a répondu à Italique, comme s’il la comprenait.

Elle se pencha vers la grosse fille accroupie qui avait recommencé à s’agiter en direction de l’animal, une sorte de lycaon très laid qui suivait tous ses mouvements de ses yeux strabiques. Elle se laissa tomber sur les genoux et s’adressa à l’animal :

— Qu’est ce qu’elle est en train de dire ? Dis-le-moi, c’est très important !

Le chien laissa interrogativement tomber l’une de ses oreilles et Gaspard intervint :

— Sauf votre respect, 'am saghira, ce que vous faites n’a aucun sens, ce n’est qu’un chien.

Et comme pour appuyer ses propos, le bâtard se mit à japper avant de haleter copieusement, la langue sortie. Lù ouvrit la bouche pour protester, mais à ce moment-là, une silhouette arriva derrière eux pour les dominer de toute sa hauteur.

— Est-ce que tout se passe bien 'am saghira ?

La petite mère de la vie reconnut la seconde de Spirale, que tout le monde appelait « Mangouste » à cause de la couleur rousse de ses cheveux. Lù se releva tout en forçant Italique à se mettre sur ses pieds :

— Spirale avait raison, je n’arrive pas à contrôler correctement cette pâle sans langage. Tu veux bien m’aider à la ramener dans le navire ? On doit l’enfermer pendant le temps de la cérémonie.

La seconde croisa les bras devant sa poitrine, puis acquiesça en soupirant. Alors qu’elle l’emportait, la pâle se mit à se débattre en poussant des cris gutturaux et il fallut deux autres pirates pour la canalisait. Lù se mordit la lèvre. Avait-elle fait une erreur ? Aurait-elle dut laisser Italique n’en faire qu’à sa tête? Un soupçon la traversa et l’apprentie prêtresse se tourna à nouveau vers le jeune homme et l’adolescent.

— J’emmène aussi le chien.

Gaspard fronça ses sourcils diaboliques et gronda :

— Vous n’en avez pas le droit.

— C’est juste un emprunt et dans le cadre d’une enquête, j’ai le droit de faire ce qu’il me plaît. Je promets de ne pas lui faire de mal et de vous le ramener personnellement demain soir. S’il s’agit réellement d’un simple chien, il n’y a pas de problème, n’est-ce pas ? Mais j’ai besoin de savoir pourquoi ma pâle s’intéressait tant à lui qu’elle a tenté de me fausser compagnie.

Gaspard ouvrit à nouveau la bouche, mais Balthazar posa une main sur son coude et l’homme se renfrogna. Le jeune handicapé avait gardé son regard fixé sur Lù pendant la durée de l'échange et ses joues s'étaient empourprées. Il ramena pensivement ses yeux sur son chien et le gratta avec affection sur les deux côtés des joues :

— Tu seras sage, hein Raclure ?

*

La corne menaçante du narval émergea de l’épaisse poche de fumée bleue et chacun put voir que celle-ci s’allongeait sans fin jusqu’à percer le toit des palétuviers de la mangrove, jusqu’à toucher la mer qui avait remplacé le ciel ; et pour l’occasion, la lune et les lucioles s’étaient déplacées.

Le cercueil de pierre était ouvert, posé sur un lit de braises dans lequel on avait jeté l’algue shifa et Portail dansait tout autour, étonnamment leste pour son âge et son embonpoint. Dans chaque poing, elle serrait de longs colliers de coquillages qui s’entrechoquaient et s’enroulaient dans les franges verdâtres de ses manches tandis que réuni autour d’elle, l’ensemble du peuple d’Hàgiopolis se balançait en entonnant une mélopée lancinante. Un cercle plus intime de femmes s’était approché du feu et attendaient patiemment que Portail détache un coquillage de sa corde et leur distribue un par un. Elles étaient toutes celles qui étaient nées la même année que Lulla et dans chacun de ces coquillages avait été gravé leur nom et le jour de leur naissance. Une fois que la grande mère eut tout distribué, il ne lui restait plus qu’une simple conque qui était celle de l’ancienne 'am saghira.

La mélopée augmenta et les pirates se mirent à battre des mains tandis que pieds nus, Portail se mettait à marcher sur les braises ; chacun de ses pas provoquant des langues de feu bleues qui s’enroulaient autour de ses jambes. Elle se pencha sur la morte dont le visage momifié était à présent desséché comme du vieux cuir, lui força la mâchoire et posa le coquillage dans la cavité.

Alors, les autres prêtresses et leurs petites mères s’avancèrent, chantant, tandis que les flibustières de l’année de Lulla déposaient des offrandes dans le sel — poissons séchés, conques, ainsi que les vases canopes qui contenaient ses organes — pour accompagner son voyage dans l’au-delà, puis elles se réunirent pour soulever l’énorme couvercle de pierre et bientôt le cadavre fut complètement dissimulé aux regards et Portail s’effaça.

C’était le tour de Dédale d’entrer en scène ; elle vint en claudiquant et en tirant derrière elle un jeune gnou bleu à la mâchoire bavante et aux yeux affolés par le feu et la fumée.

Quand l’amy kabira l’égorgea au-dessus du cercueil, tel un immense monstre à cornes, Lactae, le visage enroulé dans une écharpe, sentit la nouvelle petite mère de la vie trembler à ses côtés ; elle lui jeta un regard furtif et vit que ses yeux gris étaient baignés de larmes qu’elle essuya nerveusement :

— Cette fumée est insupportable...

Lactae crut l’entendre murmurer :

— Souvent, je déteste tant les humains.

L’am saghira de la naissance n’eut pas le temps de laisser court à sa surprise, car la cérémonie continuait : Dédale avait posé sur le cercueil une statuette de métal en forme de gnou bicéphale et les flibustières qui l’entouraient étaient venues alimenter le feu en bûches.

Bientôt, les flammes se mirent à lécher la pierre, à la noircir et la silhouette se déforma lentement jusqu’à ce que le métal fonde dans les rainures gravées sur le sarcophage, dessinant des fils d’argent au milieu de la roche brûlée et scellant ainsi définitivement le tombeau.

Alors Dédale recula et vint Spirale, prêtresse de la mort qui allait implorer 'Iilaaha de prendre Lulla en son sein et de l’accueillir dans les jardins aux mille coquillages où son âme reposerait en paix.

Lactae écoutait avec attention quand Larifari lui tira la manche et se pencha vers son oreille :

— Regarde là-bas.

La fumée et les hallucinations créées par l’algue shifa étaient encore puissantes et il était difficile de distinguer quoi que ce soit. Elle plissa les yeux jusqu’à deviner des visages blafards sur lesquels la lumière des flammes et les lucioles dansaient : c’étaient des esclaves pâles et parmi eux, un vieillard pleurait.

— C’était le domestique de Lulla, murmura sa voisine.

 

Lactae l’avait reconnu tout de suite et immédiatement, elle comprit où l’am saghira de la mort voulait en venir.

— Je l’ai déjà interrogé, il ne sait rien.

— Vraiment ? Alors pourquoi a t-il évité mon regard ?

— Tu penses qu’il pourrait avoir mentit ? Les pâles sont terrifiés par l’enfer et il est interdit de mentir à une ‘am shagira.

— Sauf s’il protégeait un autre pâle. Il mette l’honneur au delà de tout. Ça mérite d’être vérifié.

Lactae se sentit stupide de ne pas y avoir pensé avant. Elle s’était concentrée sur qui et pourquoi et avait négligé le comment.

— J’y vais, murmura Larifari.

Lactae la retint par la manche de sa chemise.

— Non, c’est le rôle de la mort d’accompagner Lulla. Attendons.

— L’algue shifa fragilise les esprits et met les chances de notre côté. Et ne me propose pas de prendre ma place, il y a des choses qu’on me pardonnera plus facilement qu’à toi. Laisse-moi faire et il va chier dans son froc.

Lactae ouvrit la bouche, mais avant qu’elle eût pu protester, Larifari s’était glissée dans la foule, et elle dut se concentrer pour suivre sa progression parmi la population. Puis elle la vit s’approcher du vieil homme et l’attirer à l’écart. Elle savait de quelle façon la petite mère était capable d’impressionner quelqu’un et ne put s’empêcher de ressentir une pointe d’amusement. De loin, le vieil homme avait l’air terrorisé. Qui sait sous quelle forme monstrueuse il pouvait la voir ?

Quand la petite mère de la mort revint auprès d’elle, Spirale avait fini son discours.

— C’est une gamine qui a emmené le panier, une petite qu’il connaît bien, qui fait souvent des livraisons. Il a dit qu’il nous la montrerait après la cérémonie, il suffira de se poster au port et de surveiller les départs, on devrait la trouver facilement.

Lactae acquiesça et se retourna vers le brasier sur lequel on était en train de verser de l’eau de mer, ce qui provoqua de gros nuages de vapeur. Pour ce coup-là, Larifari avait été plus clairvoyante qu’elle. Elle se promit de retenir la leçon.

On fit rouler la tombe de pierre sur des rondins jusqu’à la hisser à bord du temple de la mort, Spirale s’embarqua avec ses marines et se prépara doucement à appareiller. Le bateau allait voguer jusqu’à se retrouver au-dessus du cimetière marin où reposaient pour toujours les 'am saghiras et les amy kabiras d’Iilaaha, le cercueil serait descendu dans le tanafas où l’équipage du temple de la mort s’occuperaient de la mise en sable.

Tous se mirent sur la berge quand l’ancre fut remontée et les voiles déployées et chacun put adresser de longs au revoir au bateau qui s’éloignait et à Lulla. Quand le bâtiment eut définitivement quitté le marais, Lactae se détourna et son regard se retrouva subitement face à une paire d'aiguilles à tricoter qui s'agitaient frénétiquement, déroulant sous les yeux de la petite mère un mètre de laine noire sur lequel ressortait une tête de mort entrecroisée d'une cuillère et d'une fourchette. L'am saghira leva les yeux sur la vieille femme la plus haute et la plus large qu'elle eut jamais vus. Sa stature d'armoire à glace était surmontée d'une bonne tête aux joues rondes et rouges comme des pommes et aux yeux plissés de pattes d'oies. Elle était drapée dans le tablier le plus sale que Lactae eut jamais vu et ses courts cheveux gris et raides comme des baguettes sortaient en désordre de sous son bonnet rayé.

Une voix bougonna derrière la vieille femme :

— Allons, allons, bouge-toi Frangipane, tu vois bien que tu gênes.

L'armoire à glace cligna des yeux, se retourna vers la vieillarde qui s'avançait et répondit d'une voix beaucoup trop forte :

— Je m'exécute immédiatement, Capitaine Cougnette !

Aussitôt elle s'écarta de Lactae qui se retrouva face à une vielle femme minuscule, ridée comme un vieux pruneau. Ses épais verres de lunettes lui faisaient d'énormes yeux d'un bleu laiteux et ses rares cheveux blancs étaient roulés en deux rangées serrées d'anglaises au-dessus de ses oreilles. Elle était affublée d'une redingote bleu roi râpé — mais impeccablement propre —, d'un tricorne démodé et s'appuyait en tremblotant sur une cane sculptée.

— Hé bien, hé bien, dit la vielle femme en jetant un regard à la petite mère, ce qui correspondait exactement à la pensée de Lactae. Une bien belle cérémonie, pas vrai Lactaline ?

La petite mère acquiesça tandis que les deux marines la dépassaient et continuaient leur chemin.

— Elle s'appelle Lactae, Capitaine !

— Oh, Lactae, Lactaline, c'est bien la même chose et je m'en bas la moule, Frangipane !

— C'est tout de même notre 'am saghira, Capitaine Cougnette, vous pourriez faire un effort.

La petite vieillarde renifla dédaigneusement :

— Oh les 'am saghira, ça n'a plus les mêmes valeurs qu'autrefois, mon amie. Vous avez vu la nouvelle recrue ? Aussitôt arrivée qu'elle se beurre la biscotte au lieu de faire son boulot, et puis elle se dévergonde avec ce rastaquouère grec, aux yeux de tous ! Et la petite Lulla, là, qu'on enterrait y'a pas vingt minutes. C'est pas bien de dire du mal des morts, Frangipane, mais bon, quand même ! On dit qu'elle courtisait cet impuissant, là Gaspard. A-t-on jamais vu ça ? Une future prêtresse qui trousse le sarouel d'un pécheur ? Le monde part à vau-l'au, Frangipane, je te le dis. On favorise les fornications et les débordements de tout genre !

— Vous avez bien raison, Capitaine.

— Et si ce n'était que ça ! La petite Lulla, elle savait pas où s'arrêter ! Parce que c'était pas la première fois qu'elle essayait de le racoler, son ramasseur d'algues. C'était déjà elle qui avait fait la demande pour sa cérémonie d'intronisation, et il lui avait dit « niet », aux yeux de tous ! Qu'il préférait cueillir des salsifis au fond de l'océan toute sa vie plutôt que de jouer à touche-pipi avec elle. Et malgré ça, malgré l'humiliation, elle en a redemandé ! Pauvre jeunesse sans honneur. Entre nous Frangipane, je crois que la mort était préférable.

— C'est tout à fait vrai, Capitaine.

— On évitera de s'étendre sur Lactaline, qui est aussi aimable que mes latrines, là. Aussi souriante qu'un derrière de cochon...

— Oh bah, y'a bien des tas d'plombiers qui sourient par le cul, Capitaine, alors pourquoi pas les cochons ?

La Capitaine Cougnette cracha par terre et conclut :

— Heureusement qu'il reste la petite Larifari pour relever le niveau. Elle est parfaite en tout point, l'heureuse enfant.

Lactae cligna des yeux. Alors comme ça, Lulla était celle qui avait fait la demande à Gaspard pour sa cérémonie ? Elle était trop jeune pour se souvenir de ce détail, mais c'était plus qu'intéressant. En ayant assez entendu comme ça, elle se retourna et en s'éloignant, son regard croisa celui, animal, du masque de gnou de Dédale. Impassible, légèrement appuyée contre sa béquille, la grande mère de la vie écoutait et la regardait.

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Nathalie
Posté le 12/11/2022
Bonjour Gueule de Loup

J'aime ton style pénétrant. On plonge dans l'histoire sans difficulté. Ce monde est décidément très surprenant mais on sent que tu le maitrises sur le bout des doigts. Tu as une imagination remarquable !
Elia
Posté le 26/08/2019
Il est mignon Melchior, je comprends sa volonté de détester Thaï ! Ahlalalala, mais que voulait vraiment Lulla (à part jouer à touche-pipi avec Gaspard ? xD) !
"— On évitera de s'étendre sur Lactaline, qui est aussi aimable que mes latrines, là. " : j'aimerais encadrer ce passage xD
j'apprécie aussi le "donne-moi" au lieu de l'habituel "prend-moi" !
GueuleDeLoup
Posté le 30/08/2019
Je suis très heureuse si ça t'a fait marrer, je me suis bien éclatée avec ce passage XD

Et oui, le "donne-moi" qui est en fait beaucoup plus logique et infiniment moins glauque car en fait il n'objectifie personne <3
Sorryf
Posté le 22/05/2019
Un chien qui parle O___O je m'attendais pas à ça xD
Encore un chouette chapitre ! je sais mainenant qui sont les deux femmes qui s'arrachent Melchior! j'ai beaucoup aimé quand il dit : "alors, dans quel camp suis-je" ! Et quand il dit qu'il aime pas Tai et pourquoi, c'était super
Pendant la scene de cul, il y a ce dialogue " je reviendrai plus tard - ok" j'ai naivement cru qu'ils avaient fini leur affaire et que Melchior rentrait chez lui, mais ça repart sur tout unn paragraphe ! du coup je me demandais ce que ce dialogue foutait la xD ! En relisant bien j'en ai déduit qu'il ne sort pas la pièce mais qu'il sort la tete de la ou elle était xD je pense que tu devrais modifier un chouia pour éviter la confusion
j'ai trouvé BRILLANT le "donne moi" au lieu de "prend moi". D'ailleurs c'est carrément plus logique XD 
Lù dit : "les stands sont la bas", je trouve que "stands" est un mot un petit peu trop morderne, je sais que Lù vient d'un autre monde donc c'est pas incohérent, mais je te le signale quand meme au cas ou c'était pas exprès
 
GueuleDeLoup
Posté le 22/05/2019
Haha, je crois que la lecture des premiers chapitres est trop loin parce qu'on sait déjà que Raclure parle dans le chapitre "des visages noirs et des voiles blanches". Il cause à Balthazar après avoir courru après sa chèvre ^^.
 
Merci beaucoup pour le passage avec Melchior ^^. C'est un personnage que j'aime beaucoup, il est fourbe XD.
Dans le dialogue ou quelqu'un dit "je reviendrai plus tard" il s'agit en fait de la seconde qui est rentrée sans frapper qui aprle. je mettrait une incise vu que ça n'est pas clair.
"j'ai trouvé BRILLANT le "donne moi" au lieu de "prend moi". D'ailleurs c'est carrément plus logique XD"
OUI et non seulement plus logique, mais aussi plus romantique, merci bien. Les femmes ne sont pas des objets que l'on "prend". Après il ne faut aps s'étonner si les femmes on des soucis avec le sexe. J'en profite aussi pour jeter l'expression "je me suis fait baiser" qui est juste horrible. En gros quand un homme couche avec une femme, ça équivaut à se faire avoir? Il faut vraiment changer le langage et les horreurs qu'il transmet :'(
 
Désolé c'était la minute rageuse XD
 
Mirci beaucoup pour ton passage et ton commentaire choubidoubidou <3
Jowie
Posté le 17/06/2019
Hey hey Loupidoupou (pardon, c'est l'été qui a un effet néfaste sur moi xD)
Merci pour tes précisions concernant les petites et les grandes mères, je vois que effectivement, je ferais mieux de retourner à l'école des boulets xD Mais maintenant, c'est tout clair pour moi :)
Bon, revenons à ce chapitre. Déjà, comment ne pas le lire alors qu'il a un titre aussi excellent ? Je tiens à te dire que j'approuve 100% le « donne-moi » plutôt que « prend ». C'est fou comme le langage ou même un seul mot, peut cacher tout un système, tout un concept du corps de la femme qui est juste...affreux !
Bon, pour moi, c'est clair : il faut se méfier de pratiquement tout le monde car tout le monde bidouille des trucs de son côté xD
Haha, ce que j'ai ri quand Lù s'est mise à jurer ! C'est toujours aussi poétique ! Cette histoire de chien qui parle avec la pâle m'intrigue beaucoup. Je ne sais pas à quoi ça va amener, mais je suis persuadée qu'on en a pas vu la fin ! Décidément, tu surprends à chaque chapitre !
Juste un détail : je n'ai pas trop compris le lien entre le vieillard qui pleurt et la gamine aux paniers à la toute toute fin ?
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Remarques:
Quant aux traîtres et aux infidèles, je les jetterais → jetterai, plutôt, non ?
— à quoi est-ce que tu penses ? → À quoi
Italique avait l’air ravit → ravi ou ravie
Le temps que Lù les rejoignent → rejoigne
Lactae ne fût pas sûre d’avoir bien entendu → fut
Bonne semaine et à tout bientôt pour la suite ;)
Jowie
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GueuleDeLoup
Posté le 17/06/2019
Coucou ma Jowiwoupidou <3 (Ca me va :D)
 
Je te remercie beaucoup pour le titre, j'avoue que j'ai hésité XD mais je crois qu'il fait l'unanimité. Et je suis contente aussi que tout le monde régisse au "donne-moi" au lieu du "prend moi. J'avoue que c'est une expression qui me rend un peu folle. Un peu comme "je me suis fait baiser". après on se demande pourquoi le sexe est un truc compliqué pour les femmes puisque se "faire baiser" c'est "se faire avoir", "avoir été dominé". 
Je sais pas, le langage est terrible avec les femmes et la sexualité, ça me rend très très triste :'(. 
Et heuh oui, tout mes personnages sont des fourbes XD mais c'est pas vrai qu'ils migotent tous des trucs, tu peux faire confiance à Raclure XD
Et je remarque que tu aimes toujours quand je dis des grossièreté, c'est bien toi l'écrivaine du "bal aveugle" XD
 
Quand au lien entre le vieil homme et la gamine: le vieil homme on le voit dans l'intro, c'est le domestique de Lulla et il a vu la petite fille ammener le panier avec le serpent. J'esayerai de préciser ce passage! 
Bon du coup , j'ai pas mal retouché ce chapitre et e pensai le poster ce soir, du coup la fin est différente (je posterai aussi le morceau sur mon JDB) et je te préviens qu'il y a baucoup de juron (enfin je crois) ;p
 
Des poutoux et à bientôt <3
Aliceetlescrayons
Posté le 18/06/2019
J'ai lu vite fait sur ton journal que tu avais fait des modifications sur ce chapitre et c'était une très bonne idée. Non pas que la version précédente n'était pas bien mais je l'ai lu il y a quelques jours sans avoir le temps de commenter et j'en avais gardé une impression sur laquelle j'avais du mal à mettre le doigt. Un manque de fluidité dans le édroulement des évènements, peut-être?
Quoi qu'il en soit, c'est parfait aisnsi. Ma partie préférée étant l'inhumation dont je trouve les rituels vraiment parfaits <3
GueuleDeLoup
Posté le 15/09/2019
Coucou Alice! Je viens de voir sur NFPA que je n'avais jamais répondu à ce message ^^. En tout cas merci beaucoup pour l'inhumation, j'avais peur que ce soit un peu trop long. Dans tous les cas, je pense faire rapidement un tour de tout les chapitres du début pour corriger encore <3
Elga
Posté le 05/06/2019
Coucou Loup !
Me revoilà vite sur ce chapitre plus court. Bon, je ne sais pas si c’est parce que je m’étais faite à ton format plus long mais j’ai moins accroché dans ce chapitre. Je vais tenter une explication sans être sûre de donner les bonnes raisons.
Déjà je trouve le style un peu moins maitrisé, il y a des formulations un peu maladroites (à mon sens) qui ralentissent le rythme de tes phrases (j’en ai noté dans le plat de coquillettes qui conclut mes messages). Mais ça ça se corrige. En fait, tu vas trouver ça étrange, j’ai senti comme une lassitude dans ta façon d’écrire alors que je voyais tes clins d’œil (ok je ne t’ai jamais vue mais bon) dans les chapitres précédents. Le clin d'oeil du titre est super drôle d'ailleurs.
Ensuite et ça je ne suis pas sûre que tu puisses y changer grand-chose, c’est un moment comme en suspens et ils y a moins d’action ou de mystère qu’avant ; peut-être est-ce pour ça que j’ai moins accroché. Sans doute que dans l’économie du texte intégral c’est nécessaire d’avoir une sorte de pause… même si je conviens qu’on apprend encore des trucs. Le passage avec Raclure qui parle est super d’ailleurs, cette parole que personne n’entend au milieu du silence, génial !
Après bien sûr j’ai toujours TRES TRES envie de lire la suite ! D’ailleurs, au passage, un détail : dans le menu déroulant, ton chapitre 9 apparaît comme 10 sans titre (alors que quand on l’ouvre, il y a le titre et le bon numéro)
A bientôt pour la suite !!
Bisous
Elga
S’ensuit un relevé de coquillettes :
un « Wow » d’admiration face tant de peau ? à face à ?
et ce fût elle qui le fit basculer sur le plateau d’acajou, à ce fut elle
à quoi est-ce que tu penses ? à je te propose « à quoi tu penses » ça fait moins de circonvolutions dans la phrase
la dernière fois que je suis allée lui vendre des informations, elle m’a expédié. à c’est Melchior qui parle à ce moment ? mais je ne suis pas sûre. Si c’est le cas, « allé ».
alors pourquoi est-ce qu’eux, ils peuvent  à « alors pourquoi est-ce qu’ils peuvent eux ? » (c’est une proposition)
Italique se pencha en avant, ses narines frétillèrent ce qui parût la surprendre à parut
Italique avait l’air ravit et observait tout autour d’elle avec une étrange absence de peur, surtout les poils de nez des brunes et des bruns qui faisait tous ou presque deux bonnes têtes de plus qu’elle.  à ravi, faisaient
s'enfonçant dans un bosquet remplit de gazouillements d'oiseaux à rempli
 Lù courrait, à courait
Dans chaque poing, elle serait de longs colliers de coquillages qui s’entrechoquaient et s’enroulaient dans les franges verdâtres de ses manches tandis que réunis autour d’elle, l’ensemble du peuple  à serrait, réuni (singulier pour l’ensemble)
Un cercle plus intime de femmes s’était approché du feu et attendaient patiemment que Portail détache un coquillage de sa corde et leur distribue un par un. Elles étaient toutes celle qui étaient née la même année que Lulla et dans chacun de ses coquillages avait été gravé leur nom le jour de leur naissance. à j’ai souligné parce que la formulation de ces passages me parait bancale.
Alors, les autres prêtresses et leurs petites mères s’avancèrent, se mettant à chanter tandis que les flibustières de l’année de Lulla déposaient des offrandes dans le sel à bon alors ça c’est moi, je n’aime pas trop les formes en –ant (se mettant), je trouve que ça alourdit le rythme. A toi de voir.
Puis elle murmura et Lactae ne fût pas sûre d’avoir bien entendu à fut. Mais là aussi, je trouve la formulation « ne fut pas sûr d’avoir… » bancale. Peut-être « Puis Lactae crut l’entendre murmurer ».
 
GueuleDeLoup
Posté le 05/06/2019
Coucou Gaelle, me revoilà pour ce commentaire là.
D'abord un grand merci pour ta frachise, même si je suis un peu dépitée que ce chapitre t'ait moins plu. :p
Pour commencer, concernant le style, il est fort possible que je me sois relue à l'arrache sur les derniers chapitre postés, je déteste ça. Il faut absoluement que je fasse un effort.
J'avoue que si il est possible d'avoir des précisions sur ce qui était gênant, ça m'aiderait beaucoup, parce que je suis prête à faire une grosse correction de la partie 1.
Quand tu parles de "clin d'oeil", tu parles plutôt de traits d'humour,  de comparaison entre notre monde et le matriarcat, ou plutôt d'indices cachés concernant des mystères? Je crois que ce chapitre n'est pas vraiment "drôle", mais j'ai l'impression d'avoir caché plusieurs indices et "mystère". Comme le crâne de l'enfant ou le fait que quand Lù et Balthazar se rencontrent, ils se sentent bizarre (dans la continuité de la scène où Raclure parle, ça passe peut-être inaperçu?)
Concenrnant l'écriture, je crois que j'ai un peu galéré sur la scène d'enterrement. La description est peut-être trop longue? Par contre j'ai adoré écrire la scène entre Spirale et Melchior.
Merci encore pour le com et les coquillettes et à bientôt!
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