Chapitre 8

Par Ozskcar

 La Tour est aux mondes le carrefour qui les relie. L’Empire assura leur unité,
et chacune des quatre grandes familles devint garante, et d’une terre, et d’un pouvoir.
Aux Maart, l’on confia le glaive de la justice. Aux Erlkoning, le sceptre de la religion.
Aux Artium, la balance de l’économie. Aux Dawnarya, la gouvernance de l’exécutif.
Dans des temps anciens, chaque grande famille avait, pour la guider, un Enfant.
L’un exécutait la justice des Maart, un autre, incarnait le culte prêché par les Erlkoning,
un autre encore assurait la prospérité des échanges en stabilisant les portails.
La prescience, toujours, fut allouée aux gouvernants.
Aux temps les plus prospères, nombreux étaient les Enfants à servir l’Empire,
car leurs dons étaient nombreux : connaissances, guérison, force, logique…
Mais le cœur des gens changent plus vite, on le sait, en des temps troublés.
Les dérèglements biologiques et environnementaux attisèrent sans doute les craintes dirigées à l’encontre des Enfants ;
ils étaient des entités saintes, ils devinrent des aberrations biologiques,
et certains allèrent même à les accuser d’être la cause de tous les bouleversements à venir.
Jamais pourtant, le culte des Enfants ne fut plus puissant ; et si les craintes allaient croissantes, la dévotion de même. 

La machine du pouvoir de Zorach l’Ancien

 

Soren et Hart avaient à peine rejoint la salle de réception lorsqu’un grondement terrible traversa la Tour. L’affolement général fut aussitôt calmé par l’impératrice qui, se levant, adressa à tous l’ordre de regagner ses quartiers. Son époux s’approcha d’elle lorsque la salle commença à se vider.

- Quelle zone, cette fois-ci ? demanda-t-il discrètement.

- Une partie des contrées Maart, souffla El’Dawn. Fais venir Saeda et Rozen dans la salle du conseil. Ran, s’écria-t-elle en se tournant vers le chevalier. Escortez ma fille à sa chambre et assurez-vous de sa sécurité.

Li’ protesta, mais le ton de sa mère était sans appel. Comme elle s’éloignait, elle n’eut que le temps d’entendre la voix de Gaetano derrière elle :

- Des réfugiés arrivent déjà en masse, votre altesse. Puis-je vous proposer mon soutien ?

- Faîtes venir vos guérisseurs et votre garde sainte au manège/carroussel. Nous allons essayer d’y condenser le gros de la foule. Que les éventuels blessés soient soignés, et que l’on s’assure qu’aucune épidémie ne circule.

Li’Dawn ne put entendre la suite des ordres, déjà Ran l’invitait à quitter la grande salle. Il avait l’air inquiet, aussi la princesse ne broncha pas davantage. En sortant, elle croisa la route de Rozen et Saeda. Le jeune homme releva la tête et lui adressa un galant sourire, interrompant de fait ses messes basses avec sa sœur. La princesse le salua, hésita, puis s’arrêta :

- Ma mère souhaitait s’entretenir avec vous. Soyez assurés de mon soutien le plus sincère, car j’imagine d’avance les épreuves que traverseront les Maart.

En dépit de l’air avenant de la princesse, celle-ci, par ses paroles, s’était donnée de l’importance, soulignant par là même et sa position et l’avance que celle-là lui assurait : elle savait ce qu’ignoraient encore les Maart à propos de leurs propres terres. Sur ces mots, Saeda écarquilla les yeux. Elle allait prendre la parole mais Rozen la devança :

- Vos paroles nous touchent. Si vous voulez bien nous excuser, et si votre mère nous attend, nous allons nous hâter de la rejoindre.

Quand les Maart se furent éloignés, l’air affable de la princesse disparut derrière une moue agacée.

- Vous jouez un jeu dangereux, souffla Ran.

- Pas lui ? Il me regarde comme une enfant. S’il se croit permi de me faire la cour, je…

- Il y a des façons plus subtiles d’éconduire un courtisan, dit une voix derrière elle.

Li’Dawn se retourna et découvrit la silhouette de Gaetano. Elle s’assura d’abord que le couloir où elle se trouvait ne fût pas le terrain de jeu de quelques oreilles curieuses puis elle afficha une expression faussement altière :

- J’essaie de nouvelles méthodes ; celles dont j’use avec vous ne portent visiblement pas leurs fruits, et je suis lasse de toujours vous savoir là, à me surveiller.

- Vous me trouvez chagrin, votre altesse, répondit Gaetano sur le ton de la plaisanterie. Moi qui n’ai jamais songé qu’à servir votre famille, me voir ainsi l’objet d’accusations si déplacées…

- Si mon honneur vous tient à cœur, vous devriez souffrir que je désavoue toute tentative des Maart de…

- Rozen serait un excellent parti, cependant, l’interrompit Gaetano. Il permettrait de ressouder deux familles que des conflits déchirent, ces dernières années. Sa jeunesse et son esprit en feraient un excellent prince, sinon un roi.

- Songeriez-vous déjà à écarter ma mère du pouvoir ?

- Encore une fois, vos paroles me blessent, répondit l’autre en exagérant la surprise et l’effroi que lui causait une telle accusation.

Gaetano Erlkoning : un homme épuisant par ses manigances et sa verve intarissable.

- Permettez-moi, dans ce cas et sans m’en tenir rigueur, d’aiguiser une dernière fois votre douleur.

- Faites : ma loyauté ne saurait vous interrompre, rétorqua le noble.

- Erlkoning vous êtes, par le sang et la naissance, mais votre loyauté va, selon vos dires, à ma famille davantage qu’à la vôtre.

- C’est là la beauté d’un Empire, princesse. Notre unité transcende les liens familiaux que le cœur place en nous. Maintenant, je dois m’acquitter des devoirs que votre famille m’a assignés. Si vous voulez bien m’excuser…

Sur ces mots, Gaetano effectua une élégante révérence et disparut vers la sortie du palais.

- As-tu déjà rencontré un seul Erlkoning, demanda Li’Dawn à Ran, alors qu’elle reprenait sa route en direction de ses quartiers.

- Ma mère servait sous le règne de votre grand-mère. Elle m’a décrit sa seigneurie Gaetano Erlkoning comme un enfant chétif, dernier d’une fratrie décimée plus tard en de tristes circonstances, pour des raisons inconnues.

La princesse haussa un sourcil, mais Ran écarta ses doutes :

- Aucun soupçon ne s’est porté sur Gaetano Erlkoning : il se trouvait déjà aux Portes depuis de nombreuses années, et occupait un poste influent à l’Académie. En revanche, du jour où il fut à la tête de sa maison, plus aucune délégation Erlkoning ne vint aux Portes.

Li’Dawn hocha la tête. Elle réfléchissait toujours lorsque Ran poussa devant elle la porte de ses appartements. Elle y pénétra et se laissa lourdement tomber sur la banquette de son boudoir.

- Tu peux disposer, si tu le souhaites, soupira-t-elle.

Se sentant terriblement inutile, Li’ affichait une moue agacée. Bien conscient de sa mauvaise humeur, Ran essaya de maîtriser ses paroles – il ne souhaitait pas effleurer l’orgueil de la princesse :

- Votre mère m’a conseillé de rester à vos côtés. Je crains qu’elle ne s’inquiète pour votre sécurité.

Comme il s’exprimait, Ran s’était approché de la fenêtre. La chambre de Li’Dawn se trouvant haut dans le palais, on y distinguait mal le pont, en contrebas. Il lui sembla pourtant reconnaître la silhouette de Saeda. Escortée, elle retournait vers la Tour, sans doute pour y emprunter un Portail et retrouver sa terre malmenée par la dégradation écologique. Un coup à la porte détourna son attention de l’extérieur. Ran se retourna, interrogeant la princesse du regard :

- Vous attendez quelqu’un ?

Bien que personne ne se fut annoncé de l’autre côté du battant, les coups redoublèrent. Ran, précautionneusement, s’approcha puis, une main à sa garde, tourna le loquet. Soren apparut derrière la porte : il avait l’air mal à l’aise, presque inquiet, mais on pouvait lire dans son expression la détermination qui l’animait. Li’Dawn remarqua avec amusement la profonde révérence que son hôte lui adressa – sans doute un écho de leur première rencontre. Elle se leva et s’approcha pour saluer son invité.

- Je n’ai pas coutume de recevoir dans mes appartements privés des hôtes que je n’ai pas conviés.

Son port de tête et son attitude ne dupèrent pas Soren ; c’était de la curiosité dans le regard de la princesse. Aussi ne s’attarda-t-il pas en politesses :

- Vous pardonnerez, j’espère, ma maladresse. L’urgence de ma situation ne me laisse guère le choix : je suis ici pour vous demander votre protection.

-Votre sécurité n’est-elle pas assurée par Gaetano ?

- C’est lui-même qui la compromet, votre altesse.

La curiosité de la princesse s’était mue en franche surprise : elle considéra l’Enfant, les sourcils froncés. Soren semblait s’exprimer simplement, sans masquer ses intentions – c’était du moins cette honnêteté qu’il affichait, et Li’Dawn prit quelques secondes pour s’assurer que rien dans cette attitude n’était feint. Sa mâchoire tremble légèrement… remarqua-t-elle. Et ses mains sont crispées. Soit c’est un terrible menteur, soit il est sincère. Relâchant un peu de la tension qu’elle gardait dans sa colonne vertébrale, la princesse invita Soren à s’expliquer :

- Le culte s’assure la fidélité des Enfants de bien des manières. Avec l’aide de Clavarina, j’ai rendu inefficaces les menaces me concernant, et je crains que cela ne les pousse à éliminer celui que je suis aujourd’hui. Aussi suis-je venu vous proposer mes services : ma sécurité en échange du don de prescience.

- Et pourquoi vous adresser à moi et pas à ma mère ?

Parce que le temps presse, que votre mère semble déjà fortement occupée et que l’intérêt qu’elle manifeste envers le Code est proportionnel au respect dont elle fait preuve à l’égard des Enfants, songea Soren en se remémorant les inquiétudes de Clavarina.

- Parce que lors de notre première rencontre, il m’a semblé que vous vous intéressiez à l’Histoire de la Tour, que les Enfants attisaient votre curiosité. Ce sont là deux domaines où mon expérience et mon savoir pourraient vous être utiles.

Li’Dawn remarqua le mensonge sur les lèvres de son hôte. Un coup d’œil vers Ran l’informa que ce dernier y était également sensible : sa main s’était glissée discrètement vers sa garde, et il se tenait prêt à obéir au premier ordre de sa princesse. Elle lui adressa un sourire :

- Tolérons, pour aujourd’hui, que demeurent certaines zones d’ombres. L’on ne peut, sans doute, s’attendre à une parfaite transparence de la part d’un individu dont la vie est menacée, ajouta-t-elle se plongeant son regard dans celui de Soren.

Celui-ci ne parvint à masquer son étonnement, et la princesse s’en amusa. Au moins il a compris le message, songea-t-elle. Ce petit écart lui permettait en outre d’avoir la certitude que son hôte n’était pas en mesure de la duper. Rassurée, elle se détendit tout à fait et considéra l’offre qu’on lui faisait avec davantage de curiosité. Dans l’immédiat, Soren avait besoin d’elle, mais l’inverse n’était pas réciproque. Peut-être pouvait-elle tirer parti de ce point.

- Ma parole prévaut effectivement sur celle d’un Erlkoning, mais pas sur celle de ma mère. Si vous voulez que je vous apporte mon aide, il me faudra d’abord persuader la couronne qu’il est dans son intérêt de vous garder à ses côtés. Moins que votre prescience, c’est votre loyauté qui m’intéresse, car celle de Kholia n’était pas allouée à l’Empire. Où va la vôtre ?

À cette question, Soren ne sut que répondre. Il s’imagina mal broder quelques belles paroles suite à la remarque de la princesse.

- La loyauté se construit, à mon sens, essaya-t-il. La mienne va aux justes, aux causes nobles, à la bonté. Pour le moment, cependant, elle n’a d’autre choix que de se placer aux côtés de ceux qui me seront utiles.

- Avez-vous en tête une exigence à laquelle je pourrais répondre, une exigence capable de construire entre nous les fondations d’une entente loyale et pérenne ?

L’attitude de Ran prit soudain sens aux yeux de Soren : l’homme qui, toujours, se plaçait dans l’ombre de la princesse, prolongeait ses gestes, se rangeait à ses décisions, ce même homme agissait selon son bon vouloir.

- Je voudrais un nom, souffla Soren. Un nom pour moi, pour Clavarina et les autres Enfants.

Dans l’écho de cette question dormaient les revendications de Clavarina : celles de vivre normalement, d’être considérée, non pas comme un outil ou un dieu, mais un individu à part entière. Ce n’était là pas une demande anodine. Li’Dawn la considéra un instant puis hocha la tête.

- On ne demande pas son cœur à un individu lorsque l’on considère que ce dernier en est dépourvu. C’est d’accord ; j’en parlerais à ma mère. Ces mots, je les répéterai si ma requête était acceptée : j’attends de vous un service exemplaire. Nul mensonge, nulle omission. Si la couronne ordonne, vous obéissez. En échange, vous aurez ma protection, et l’assurance que jamais je ne vous demanderai une chose qui entacherait votre honneur.

La Princesse se tenait droite face à Soren, et quoiqu’elle eut été plus petite que lui, que ses traits encore juvéniles transparussent derrière son maquillage, elle apparut un instant avec la prestance de sa mère. Elle avait cette moue altière, ce rebond léger de la lèvre inférieure qui, avec l’arc de sa mâchoire, convoquait dans sa figure une élégance inabordable, fière – en un mot, majestueuse. Soren baissa la tête pour cacher son sourire :

- Vos paroles n’auraient pu me combler davantage, assura-t-il en espérant que ses mots étaient de circonstances. Et je ne serai pas le seul à accueillir ces nouvelles avec joie ; la reconnaissance de Clavarina, soyez-en certaine, sera égale à la mienne.

Le seul ? remarqua la princesse. Plusieurs fois, cette dernière avait noté que Soren employait le masculin pour se désigner.

- Rappelez-moi votre prénom, ma chère ?

Et Li’Dawn accentua volontairement ces derniers mots. La réaction de son interlocuteur eut l’effet escompté : une certaine gêne transparut dans le corps du garçon lorsque celui-ci répondit :

- Soren, votre altesse.

- L’on vous a assigné le corps du précédent détenteur de votre Code, n’est-ce pas ? Kholia, si je ne m’abuse ?

- Effectivement.

- Si vous voulez mon avis, vous devriez insister sur certains détails vous concernant. Ce serait dommage que l’identité que vous vous construirez à nos côtés ne correspondent pas à ce que vous êtes.

Cette fois, Soren écarquilla tout à fait les yeux, mais Li’Dawn, déjà, avait conduit la conversation vers un autre sujet :

- Allez prévenir Clavarina de l’avancée de notre petite… discussion. Dès que cela possible, je demanderais une audience officielle à ma mère ; il vous faudra, bien sûr, être présente. Ou présent, ce sera à vous de voir.

- Présent, votre altesse.

Li’Dawn esquissa un sourire puis désigna la porte d’un geste du menton. Soren ne se fit pas prier et disparut aussitôt, non sans une énième révérence.

- Vous êtes une enfant capricieuse et dénuée de toute prudence, râla Ran une fois qu'il fut seul avec Li'Dawn.

Celle-ci le regarda, moqueuse. Elle se détourna de son chevalier et disparut dans la seconde pièce de ses appartements : un vaste bureau de travail profitait, au centre de la pièce, du rond de lumière offert par la large fenêtre. Farfouillant parmi ses notes, elle remarqua une traduction abandonnée là par Ran – un de ces nombreux devoirs qu’elle lui donnait depuis qu’elle avait entrepris de lui apprendre les langues anciennes.

- Tu as fais une erreur, remarqua-t-elle avant d’écarter la feuille.

Ran haussa un sourcil, s’approcha à son tour pour relire son travail ; il se reprit, cependant, conscient de jouer le jeu de la princesse :

- Ne faîtes pas mine de m’ignorer. Si les Enfants ont été écartés un à un du pouvoir, c’était pour une bonne raison !

Sans prêter attention à son chevalier, Lid’ parvint à déterrer la multitude de liasses griffonnées qui, depuis quelques années, lui servaient de brouillon. En marge, on pouvait y lire divers titres raturés : Histoire des biosphères, Histoire de la Tour, Mémoire d’une princesse… Le seul en date à n’avoir pas été écarté lui avait été proposé par sa sœur aînée : Traité d’histoire naturelle. C’était là un vieux rêve que les deux princesses avaient chéri durant leur enfance : très jeunes, déjà, elles farfouillaient dans les hautes bibliothèques à l’affût de légendes, d’illustrations colorées et riches d’évocations merveilleuses. Elles s’asseyaient sur les sol froid et dur des salles d’études, sous le regard scrutateur de Zorach, un vieil homme bourru au service de l’impératrice. C’était lui, souvent, qui leur confiait les ouvrages les plus abordables, supervisant un apprentissage libre et sans contraintes par des conseils semés ça et là. Li’Dawn ne comptait plus le nombre de fois où, sur les genoux du vieil homme, elle s’était abandonnée au sommeil, bercé par sa lecture monocorde. Une fois, pour son anniversaire, il lui avait offert des petites sculptures de bois sculptées ; elle aura joué longtemps avec ces chevaliers, ces rois et ces reines pour reconstituer des scènes de ses histoires préférées. Les quartiers de Zorach sentaient la peinture, le verni et les vieux livres ; chaque fois qu’elle s’y était rendue, Lid’ avait été fascinée par les vastes toiles que peignait le vieil homme. Plusieurs avaient gagné les grandes salles ou les halls du palais – Zorach n’était pas seulement l’historien et le scribe de la couronne, mais aussi son peintre le plus apprécié. Ses peintures d’histoire étaient moins imbibées du souffle épique de ses contemporains qu’elles ne dégageaient une aura de mystère fascinante. C’est dans ce cocon pétri par l’odeur des solvants qu’avait grandi sa passion de l’Histoire, et c’était là, une plume à la main, qu’était né ce grand rêve : celui d’écrire l’Histoire la plus complète de la Tour, d’en découvrir tous les secrets, d’en élucider tous les mystères. Celui des Enfants, tout particulièrement, avait occupé nombre de ses nuits blanches. Et c’est un Enfant qui me propose aujourd’hui son service, songea-t-elle en sentant dans sa poitrine s’agiter son cœur d’enfant.

- Anna aurai sauté de joie…

Li’Dawn baissa les yeux au souvenir de sa sœur. Elle ne l’évoquait que rarement en présence de Ran, sachant la douleur que cela lui causait. L’enfance rapproche aisément ceux qui partagent le même âge – mais les écarts sont aussi plus cruels pour ceux qui souffrent d’être plus jeunes. Si les jeux avaient rassemblé les deux sœurs durant de tendres printemps passés dans le palais et sur ses toits balayés par les vents, Anna avait finit par grandir. En tant qu’aînée, les centimètres qu’elle prenait, ainsi que les devoirs qui s’accumulaient, l’éloignèrent de sa sœur pour la rapprocher d’un garçon brun et revêche promis à devenir son chevalier : Ran. C’est ensemble que Ran et Anna apprirent le maniement des armes, c’est ensemble, aussi, qu’ils échangèrent les bourrades, et les rêves dont on se berce au creux de l’adolescence. C’est ensemble, enfin, qu’ils partirent au sein d’une délégation politique d’où Anna ne revint jamais.


 

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Tac
Posté le 18/05/2023
Yo !
J'avoue, la princesse me laisse un peu de marbre pour le moment. Mais c'est pas pour autant que le chapitre ne tient pas la route !
Y a des soucis de concordance des temps et une répétition de 'nombreux' dans la petite entête.
Plein de bisous !
Ozskcar
Posté le 18/05/2023
Hello !
Li'Dawn n'a pas conquis ton cœur ? J'avoue qu'il m'arrive de la trouver agaçante. J'essaie de l'écrire dans ce sens, en tout cas. Parce qu'elle est jeune, orgueilleuse, et que même si elle fait de son mieux, elle reste persuadée qu'elle n'arrive pas à la cheville de sa mère ou de sa sœur ainée. Donc elle prend des grands airs pour se persuader qu'elle ne se débrouille pas si mal ; j'imagine un peu une enfant qui essaie de jouer le jeu des adultes, mais avec plus d'ingénuité et de naïveté.
Edouard PArle
Posté le 02/04/2022
Coucou !
Super heureux de faire connaissance avec Li'Dawn, qu'on avait jusque-là surtout vue dans les citations ! Elle explique en plus ce qui la pousse à écrire, c'est très intéressant. Le personnage me plaît bien, tu développes dès le début ses relations avec Ran et Anna sa soeur disparue. J'espère qu'on en apprendra plus à ce sujet par la suite, les disparitions c'est toujours un peu louche^^
On commence également à avoir une vision plus globale de ton univers et à mieux en comprendre la géopolitique.
Je me demande si d'autres auteurs finiront par apparaître dans ton histoire, ce serait assez génial^^
Sinon, il y a un paragraphe sur Li'Dawn qui mériterait d'être un peu aéré.
Mes remarques :
"Faîtes venir vos guérisseurs" -> faites
"S’il se croit permi" -> permis
"As-tu déjà rencontré un seul Erlkoning," point d'interrogation
"Ne faîtes pas mine de m’ignorer." -> faites
"aurai sauté de joie…" -> aurait
Un plaisir,
A bientôt !
Ozskcar
Posté le 06/04/2022
Hello !
Content que la princesse historienne te plaise !
Quant aux auteurs des chapeaux... Normalement on devrait tous les voir à un moment ou à un autre. ;) Je me demande, d'ailleurs, si c'est une incohérence perturbante pour le lecteur... Mais on a accès en vérité à des textes écrits par mes personnages mais dans le futur de l'histoire en cours. Par exemple, plusieurs textes étaient signés de la main de Soren, mais à ce stade de l'intrigue, il ne les a pas encore écrits. Si ça se trouve, c'est perturbant pour la compréhension...
Et concernant la géopolitique et les disparitions... Je m'efforce de tout expliquer au mieux ; ça prend pas mal de temps, parfois. Si ça se trouve, à la correction, il faudra que je trouve un moyen de rendre tout ça plus clair plus vite... Content, en tout cas, que ça commence à devenir limpide, de ton côté !

Je corrige tout ça. Merci pour ton retour !

A bientôt !
Edouard PArle
Posté le 06/04/2022
Des textes écrits dans le futur ? Je vois l'idée. En vrai je ne pense pas que ce soit dérangeant mais peut-être que ce serait bien de clarifier ce point assez vite pour ne pas brouiller le lecteur^^
Claire May
Posté le 23/03/2022
Salut !

Un beau chapitre, on en apprend plus sur Li'Dawn, qui devient intéressante avec son intelligence mêlée d'orgueil. Pauvre Soren avec son corps de fille.
Le chapeau est utile, les noms qui y sont employés prennent sens pour le lecteur alors on arrive mieux à suivre.

Mon premier commentaire s'est perdu, au secours ! je fais avec ce dont je me souviens:
- il manque une lettre à un "vec" au lieu d'avec, et un mot quelque part
- Lid' deux fois alors que parfois tu écris Li' ?
- des sculptures en bois sculptées => répétition
- Mémoire => Mémoires
- avait finit => fini

C'est pour bientôt la suite ??
A très vite
Claire
Ozskcar
Posté le 23/03/2022
Hello !
Content que Lid' te plaise ! Je la découvre encore, en l'écrivant. J'espère qu'elle nous réservera des jolies surprises. Et... Si ça peut te rassurer, Soren n'a pas dit son dernier mot !

Je ne sais pas si tu as remarqué, mais certains chapeaux ont été rédigés par Lid'. Le premier chapitre, notamment, s'ouvrait sur le traité d'histoire naturelle que, dans ce chapitre, elle rêve d'écrire. Au fur et à mesure, tu rencontreras tous les "auteurs" de chapeaux.

Merci pour tes remarques ! Je compatis pour la perte du commentaire. Je comprends pas pourquoi, souvent, le site nous déconnecte alors qu'on ne s'y attend pas. C'est assez frustrant. ^^'

La suite devrait arriver... Mais je vais sans doute devoir diminuer le rythme de publication. Le devoir m'appelle en d'autres contrées moins amusantes...

A bientôt !
Vous lisez