CHAPITRE 8

Par Taranee

PRESENT : JIO

 

            Le feu. Encore. Toujours le feu. Les cris perçants qui résonnent dans ses oreilles. Les ombres qui le suivent, son cortège funèbre. Il est encore là, plongé dans le désespoir, dans l’enfer brulant qu’est devenu son monde. Son monde ? Est-ce vraiment son monde qui brûle devant ses yeux ? Il n’en sait rien, il est complètement perdu. Et lui, qui est-il au juste ? Pourquoi se trouve-t-il ici, seul survivant, au milieu de ce champ de morts ? Est-ce un présage de ce qui va arriver ? Ces rêves qu’il fait sont-ils censé l’informer de quelque chose ? Cet enfant cruel et sans pitié, qui est-il ? Qu’a-t-il fait ?

- Arrête ! cria Jio en se réveillant.

Sa respiration était rapide, il transpirait. Il pleurait ? Il porta sa main à sa joue et sentit un liquide tiède s’y déposer. Arrête. Arrêter quoi ? Qu’avait-il voulu empêcher ? Empêcher que ces rêves viennent le tourmenter ? Il secoua la tête et se recoucha sur le matelas. Sous ses protestations, l’infirmière avait fini par accepter qu’il sorte de l’infirmerie. Et maintenant ? Qu’allait-il faire ? Son temps était compté, il allait peut-être mourir, là, bientôt. Pourtant, il se sentait soulagé. Après tout, qu’avait été sa vie, sinon un amas de problèmes ? Il n’avait jamais pris les bonnes décisions, il avait toujours fui. Mais il était las de fuir. Il ferma les yeux.

            Le désert noir s’étendait devant lui et les fils s’entrecroisaient. Des fils qui menaient aux habitants de la face magique, et aussi celui qui le reliait à Nethan, celui qu’il n’arrivait pas à activer, malgré ses efforts. Il n’arrivait pas à contacter Nethan. Tant pis, alors. Il allait devoir attendre le début de l’opération de sauvetage. En attendant, c’était Maz qu’il voulait essayer de contacter. Il chercha son fil, pensa très fort à la jeune femme, à son visage, son caractère, ses manies. La ficelle se mit à vibrer. Il fit quatre pas, la rejoignit, et entama son chemin. Il marchait, encore et encore, se perdant dans son esprit.

- Jio.

Il se retourna. Qui avait parlé ? C’était un homme. Pourquoi, comment ? Ce n’était pas possible. Personne ne pouvait le contacter. Alors qui était-ce ?

- Derrière-toi, Jio.

Nouveau demi-tour. Cette fois-ci, une silhouette s’échappa de l’obscurité. Elle brillait d’une lueur spectrale. C’était un homme, vêtu d’une longue cape déchirée et d’une écharpe. Une balafre scindait son visage en deux. Jio fronça les sourcils, recula. L’homme s’avançait encore, ses yeux clairs perçaient l’adolescent d’un regard impassible.

- Vous ! s’exclama le jeune homme : Qu’est-ce que vous faites là, Addal ? Comment avez-vous réussi à entrer dans mon esprit ?!

L’homme leva les mains devant lui en signe de paix, mais Jio restait méfiant. Il garda ses distances.

- Répondez !

- Calme-toi, Jio. Je ne te veux pas de mal.

L’intéressé ricana.

- Alors allez-y ! Venez-en aux faits ! Qu’est-ce que vous faites ici ?

- Un retourneur de la guilde s’est servi de son pouvoir pour que je puisse te contacter. Jio, il faut que tu reviennes.

- Non ! Je ne reviendrai pas !

- Par pitié, arrête ce caprice. Tu as passé un marché avec Soö !

- Son marché, il peut l’oublier ! Je ne vais pas aider un salaud manipulateur à retrouver ses pouvoirs !

Addal poussa un soupir.

- Très bien alors. Tu ne me laisses pas le choix. Si tu ne veux pas revenir de ton plein gré, c’est moi qui te ferai revenir. Et je le ferai autant de fois que tu t’enfuiras, n’espère pas te débarrasser de tes responsabilités aussi facilement.

- Vous pouvez toujours courir pour que je me laisse faire !

- Oh, et tu ferais mieux de surveiller l’attachement que tu portes à ta petite Nethan, Jio. Ce serait dommage qu’elle devienne ta principale faiblesse.

Il s’évapora sur ces mots, avant que Jio n’ait pu le rattraper. Nethan ? Comment la connaissait-il ? Soö était-il au courant de son pouvoir de retourneur ? Savait-il qu’il avait régulièrement contacté la fillette, depuis qu’il était revenu à la guilde ? Non, impossible. Personne ne le savait. Personne, sauf… Maz. Si Addal savait pour Nethan, alors Soö le savait certainement. Et tout ça à cause de la seule personne qui était au courant de son deuxième pouvoir. Cette même personne qui lui avait reproché sa trahison, son abandon, cette seule personne à qui il avait pu faire confiance. Et elle venait de le trahir ? Elle venait de révéler son secret à Soö ? Qu’allait-il faire maintenant ? Il devait protéger Nethan. Mais peut-être n’avait-elle pas besoin de lui ? Après tout, elle lui avait bien caché le fait qu’elle était l’enfant de la lumière. Finalement, il était seul, les relations qu’il s’était acharné à construire et à reconstruire, avaient-elles réellement existé ? Ou alors chacun de ses proches ne vivait que pour le trahir, pour lui donne un juste retour de bâton ? Avait-il un seul proche digne de confiance ? Connaissait-il une seule personne qui resterait avec lui, alors que même Nethan lui avait caché des choses ? Soö aurait pu comprendre ce qu’il ressentait. Soö avait été trahi par son propre père. Il connaissait ce sentiment, cette solitude. Mais Soö était une mauvaise personne ! Jio frappa son oreiller. Et lui alors ? N’était-il pas une mauvaise personne ? C’était un mercenaire, il avait assassiné des gens par sang-froid, il avait abandonné chacun de ses amis sans exception et il menait une rébellion ridicule contre le monde entier ! Qu’était-il, s’il n’était pas une mauvaise personne, s’il n’en n’était pas une bonne non plus ? Et qui était-il pour juger le comportement des autres alors même qu’il se comportait comme un gamin capricieux ? Où en était-il à présent ? Il ne savait pas où il en était. Il ne savait pas s’il allait mener une mission de sauvetage pour libérer Nethan ou pour régler ses comptes avec elle. Il ne savait pas s’il était ici pour Nethan, pour Elijah, ou pour lui-même. Il ne savait rien. Rien, rien, rien du tout.

- Jio.

- Quoi ! s’exclama-t-il en se retournant, encore sous le coup de la colère engendrée par sa discussion avec Addal.

            Elijah recula, surpris, puis passa une main dans ses cheveux.

- D’accord, si tu fais ta mauvaise tête je m’en vais.

- Non, attends !

Quel crétin ! Pourquoi il le retenait alors qu’il venait de l’apostropher ?

- Attends, répéta-t-il, qu’est-ce que tu voulais ?

- Je suis venu te dire de ne pas te foirer pendant la mission. On part ce soir. À 18h.

Jio leva la tête.

- Ce soir ?

- Ouais. Prépare-toi. Jake a décidé de mettre quelqu’un en renfort avec toi, au cas où tu ne serais pas encapacité de maintenir la communication, avec la maladie qui avance.

- Ne me prends par pour n’importe qui. Je peux assurer mon rôle.

- Bref. On nous attend en salle de réunion pour un dernier debriefing. Je suis venu te chercher.

- Ok. Mais sors, il faut que je m’habille.

Elijah s’exécuta et Jio sortit de son lit. Le jeune homme s’habilla, revêtit une chemise et un pantalon. Les vêtements sur la face sciento-magique étaient beaucoup plus fins et légers que sur la face magique. Le climat était meilleur. Jio ne s’y faisait pas. Il sortit de la pièce, rejoignit Elijah, et tous deux se rendirent à la salle de réunion qu’ils commençaient à bien connaître.

            Les cinq jours de délai étaient passés si vite… Jio les avait parcourus dans un état de semi-conscience dû à la maladie qui progressait en lui. Elle avait certainement toujours été là, à roder dans son corps, attendant le moment idéal pour sortir, et elle avait saisi la première occasion. Et même si Jio était soulagé d’arriver, peut-être au therme de sa vie, il n’était pas résigné pour autant. Il allait se battre, s’il le fallait, mais il voulait au moins essayer de trouver le moyen de survivre. Et avec Samaër et le Duc Nowise qui n’attendait qu’une occasion pour attaquer Nethan, il devait rester en vie, ne fut-ce que pour protéger la fillette. Même si cette fillette en question semblait avoir moins besoin d’être protégée que lui.

- On est arrivés.

Il se retourna vers Elijah qui venait de prendre la parole, hocha la tête, et saisit la poignée de la porte. Lorsque le mage de soin voulut le soutenir, il le repoussa froidement.

- Je ne suis pas en porcelaine, je peux marcher tout seul.

Il détestait cette pitié qu’il inspirait chez ceux qui connaissaient son état. S’il le voulait, il aurait pu tous les balayer avec un peu de sa magie. Alors pourquoi persistaient-ils tous à lui lancer ces regards empathiques, à avoir ces comportements pitoyables et hypocrites ? Pourquoi le prenait-on pour un animal blessé alors qu’il était puissant, alors qu’il aurait pu détruire le monde, s’il l’avait voulu ? Et lorsqu’il entra dans la pièce, il les vit immédiatement, ces personnes qui avaient pitié de lui. Celle qui s’appelait Abigail voulut l’aider mais il se dégagea. Il n’était pas faible ! Il n’était plus cet enfant qu’Allisen se plaisait à torturer ! Il ne voulait pas qu’on l’aide. Était-ce la maladie qui le rendait aussi instable ? Ou le mal du pays ? Peut-être était-il juste à fleur de peau, peut-être avait-il besoin de déverser cette colère, cette haine du monde qui ne s’apaisait jamais. Et pourquoi haïssait-il tout ce qui l’entourait avec tant de force ? Tandis que Jake répétait le plan pour la dixième fois en cinq jours, il fouillait son esprit, essayait de contacter Nethan, s’énervait de son incompétence, s’inquiétait de ce que savait Soö sur lui. Et lorsque McDorsey l’interpella, il sursauta.

- Jio ? Tu n’as pas l’air bien. Tu devrais peut-être…

- Mais qu’est-ce que vous avez tous, bon sang, à me traiter comme une créature vulnérable ?! Je ne suis pas faible !

            Le silence tomba dans la pièce. Il était lourd, comme le silence qui était tombé sur l’assemblée lorsqu’il avait parlé au bistrot. Ce silence l’avait toujours accompagné, où qu’il aille. Il savait qu’il n’aurait pas dû dire ça, qu’il n’aurait pas dû agresser ainsi ses « camarades », mais il continua.

- Je n’ai pas besoin de votre aide, je suis capable de remplir le rôle qui m’a été confié, alors cessez votre comédie et occupez-vous du plus important !

Il sortit de la pièce d’un pas rageur, poursuivi par les regards étonnés des membres de cette organisation. Ils n’étaient pas ses amis. Alors de quel droit se permettaient-ils d’éprouver de la compassion pour lui ? Et lui, alors ? Où l’avait-il trouvé, le droit de leur crier dessus comme il venait de le faire ? Je ne suis qu’un imbécile. pensa-t-il. Tout juste digne d’être jeté dehors. On comprend vite pourquoi Maz et Elijah m’en veulent autant, vu la manière dont je les traite… Il resta un moment à réfléchir à ces deux pensées qui venaient de surgir dans son esprit. Et puis non. Ce n’était pas à lui d’adapter son comportement aux autres. Il était las de se cacher derrière un masque, las d’essayer de dissimuler ses défauts. Las de jouer la comédie. Il ne voulait plus incarner un personnage. Désormais, il serait lui-même. Aussi désagréable fut-il.

            La pièce dans laquelle il entra lui était inconnue. Il avait prévu de retourner dans sa chambre mais, avec toutes les pensées qui tourbillonnaient dans son esprit, ses jambes avaient pris une tout autre direction. Chemin dont il n’avait aucun souvenir et qu’il espérait emprunter, plus tard, pour retrouver sa chambre. Mais pour l’instant, il entra dans cette pièce. Elle était assez grande, le sol était en pierre et un escalier donnait accès à un parapet. Il y avait une fenêtre crasseuse, incrustée dans le plafond, qui diffusait une lumière verdâtre et mystérieuse. C’était étrange de trouver une fenêtre dans un souterrain. Sans vraiment savoir ce qu’il faisait, l’adolescent s’avança vers le centre de la pièce et alla s’asseoir dans le halo de lumière que diffusait la fenêtre. Il resta là, à contempler le vide, pensif, et tandis que des souvenirs lui traversaient la mémoire, il entendit la porte claquer. Il se releva immédiatement, aux aguets, et sentit sa magie fourmiller au bout de ses doigts, accompagnée de cette douleur sourde à laquelle il avait fini par s’habituer. Il jeta un regard perçant à la personne qui venait d’entrer et levait les bras en signe de paix et eut un hoquet de surprise.

- Elijah ?

- Jio ? lui répondit ce dernier, comme une imitation.

Et pourtant, Elijah continua sa phrase :

- Mais qu’est-ce que tu fais là ? Et comment connais-tu cet endroit ?

- Pour quelle raison est-ce que je ne le connaîtrais pas si toi tu le connais ? Et toi, qu’est-ce que tu viens faire ici ?

- Je venais m’isoler avant le départ de ce soir. Mais on dirait que j’ai raté mon coup.

- Il y a des milliers d’endroits pour s’isoler ici, Elijah. Ne va pas me faire croire que tu trouves ce repère trop petit !

- Il n’y a qu’un seul endroit comme celui où on est.

C’était vrai. Cet endroit avait quelque chose de particulier. C’était assurément un havre de paix connu de très peu de personnes. Alors Jio consentit à baisser sa garde et à se rasseoir avant de reprendre la conversation là où elle s’était arrêtée.

- Et donc… Tu es prêt ? Pour ce soir…

- On n’est jamais vraiment prêt à faire face à notre passé.

Elijah énonçait là une vérité. C’était le propre de l’homme : il ne revenait jamais en arrière. Quoi qu’il arrive. Que le passé fût traumatisant ou heureux, il était toujours difficile de l’affronter. Et pourtant, l’humain poursuivait son passé au même titre qu’il le fuyait. C’était certainement ça, le plus drôle. Alors que Jio riait tout seul, Elijah demanda :

- Qu’est-ce qu’il t’a pris, tout à l’heure ?

- Je ne sais pas. Je suis sur les nerfs. C’était sûrement la fatigue.

- Tu sais Jio, je n’arrive pas à savoir ce que je ressens pour toi. Je n’arrive pas à savoir si tu es un gamin capricieux ou alors un adulte mature.

- Un peu des deux, sûrement. Mais moi Elijah, je sais ce que je ressens pour toi : je ne ressens plus rien.

Bien qu’il sentît un frisson parcourir le corps de son camarade, Jio continua.

- Tu n’es pas mon ami, Elijah. Je n’ai pas envie de te mentir. Tu m’as été d’une grande aide, dans une période noire de ma vie, mais j’ai tourné la page. Je t’ai jeté comme un vieux jouet et je ne regrette pas cette décision, bien que je ressente encore de la culpabilité, quelques fois. Tu pourras dire ce que tu veux, penser ce que tu veux de moi, je sais que je suis une mauvaise personne. Parce qu’au fond, on est tous un peu mauvais. Je n’ai plus envie de me cacher Elijah. Je veux affronter mes problèmes. Je veux que Soö me regarde dans les yeux, pour de vrai, et pas comme s’il était supérieur à moi. Mais je veux aussi rester loin de lui. Je ne veux plus jamais revenir à la guilde des mercenaires, et pourtant, je ne sais pas pourquoi, j’ai envie de revoir Soö. Peut-être que je me plais à le détester.

Il se parlait plus à lui-même quand il prononça ces mots, et il commençait déjà à retourner dans ses pensées, à ses couper du monde, lorsqu’une voix poussa une exclamation derrière eux.

- Bon, je pense qu’on peut officiellement proclamer que cet endroit n’est plus secret.

Ils se retournèrent dans un même mouvement, faisant face à Jake qui venait d’entrer.

- Ben oui, continua celui-ci, même le nouveau vient y trouver refuge. Bref. Assez rigolé. Je peux savoir ce qui t’est arrivé tout à l’heure, mage noir ? Non parce que je n’ai pas franchement envie de faire confiance à quelqu’un qui peut péter un câble à tout moment.

- Ça ne se reproduira plus. promit Jio.

- J’espère bien. Et j’espère aussi que j’ai raison de t’accorder ma confiance.

- Jake. S’interposa Elijah.

- Quoi ? Je n’ai rien dit. Je fais juste part de mes doutes. Et toi, l’œil-d’or, je croyais que tu n’aimais pas ce gosse.

- Ce n’est pas la question.

Mais avant que le mage de soin n’ait terminé sa phrase, McDorsey s’était approché de Jio jusqu’à  le toucher du bout de son nez. Pourtant, l’adolescent ne recula pas. Il l’avait remarqué dès qu’il avait rencontré le chef des Libellules : cet homme avait un comportement étrange. Un grain de folie, ou une deuxième personnalité. Peu importait.

-Toi, dit-il, je vois très bien que tu ne sors pas de nulle part. Avec tes déplacements discrets et agiles, et ton étonnante résistance à la maladie alors que tu es un mage noir. Dis-moi, tu es qui, au juste ? Tu es quoi ?

C’est alors que Jio sortit son plus beau sourire d’assassin, celui qu’il se réservait pour le jour où il aurait enfin Allisen à ses pieds, vulnérable, un sourire qui exprimait à la fois la menace et la folie. Un sourire que, visiblement, Jake connaissait et qu’il avait peut-être même déjà arboré.

- Ce que je suis ? Même moi, je ne le sais plus. Je suis peut-être un mercenaire, ou alors un gamin faible et vulnérable. Je suis peut-être un pion, ou alors un mage extrêmement puissant. Ce que je suis, McDorsey ? Peut-être que je ne le saurais jamais.

- Ne joue pas au plus malin avec moi. Je finirai bien par soutirer des informations à Elijah.

- Je suis bien différent de la personne qu’Elijah a connu.

Après luui avoir jeté un dernier regard glacial, McDorsey s’écarta. Visiblement, cet homme ne l’aimait pas beaucoup. Et pourtant, ils s’assirent tous les trois, les uns à côté des autres, sous la lumière de la fenêtre, et restèrent là, en silence. Ils restèrent là pendant le reste de la journée. Et puis, alors que la lumière commençait à décliner dans la pièce, Jake se leva.

- Il est temps. dit-il.

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