Chapitre 8

Enola avait finalement envoyé une « lettre de motivation » pour un job d’été dans les locaux privés de l’association animale, payé à peu près huit euros de l’heure. La réponse avait été presque immédiate, et se résumait en un mot : « ACCEPTÉE. ». Cependant, la jeune fille avait de l’appréhension à l’idée de se retrouver devant le vieillard qui l’avait frappée quelques jours plus tôt… Elle essaya de ne pas y penser.

Elle commençait aujourd’hui un stage d’une semaine en tant que femme de ménage, et, à l’échéance de ce stage, son « tuteur » déciderait si elle restait ou non. En effet, un autre employé devrait s’occuper de lui apprendre ce qu’il fallait faire, ce qui devait se résumer à comment nettoyer des fientes de pigeons et passer un plumeau sur un tableau décoratif.

Le lendemain, elle se leva tôt, se prépara comme si elle allait au lycée, et partit de façon à arriver à l’adresse quelques minutes avant huit heures…

Elle arriva devant un parking sale et à l’abandon. Il y avait une porte de service au bout sur laquelle on avait tagué : « Privé – Employés uniquement ». Enola allait toquer, quand la porte s’ouvrit sur un jeune garçon qui faisait une tête de plus qu’elle, et qui avait la main tendue vers elle. Il lança d’une traite  : « Salut ! Je suis un apprenti ménager, comme toi, j’imagine. Je vais être ton tuteur, étant donné que nous sommes les deux seules personnes ayant pris ce boulot ici… Sinon, je m’appelle Alain, un prénom détestable que m’ont donné mes parents. Appelle-moi Thomas, s’il te plaît, comme ceux qui souhaitent être mes amis. Et toi ?»

Enola secoua la tête. Ce garçon serait très embarrassant dans le cadre des recherches qu'elle comptait mener… Elle avait à peine eu le temps de respirer que, déjà, il l’assaillait de ses paroles. 

Alain, ou Thomas, avait des cheveux blonds et bouclés, des yeux verts et, contrairement à ce qu’Enola avait pensé plus tôt, seulement une demi-tête de plus d’elle. Il avait de longs bras poursuivis par de grandes mains, dont il tendait toujours l’une à Enola, qu’elle finit par remarquer du coin de l’œil et serrer de bon cœur en répondant : « Je m’appelle Enola. Je suis, comme tu l’as dit, la nouvelle apprentie. »

Thomas lui dit qu’il allait tout lui expliquer, et lui demanda de la suivre pour commencer par régler les questions administratives, ce qu’ils firent. L’association avait un règlement très compliqué à respecter dont l’article quatre était le plus étonnant : « Il est interdit aux personnes non habilitées par le passe spécifique d'accéder aux salles d’expériences. Le ménage sera fait par les scientifiques eux-mêmes après leurs expériences. »

Quelles étaient les expériences en question ? Pourquoi personne ne pouvait entrer dans cette salle hormis les « scientifiques » ou les personnes habilitées ? Et, enfin, pourquoi obliger les scientifiques à faire le ménage eux-mêmes, alors qu’Enola et Thomas étaient censés être les personnes devant remplir cette tâche ?

Enola ajouta ces questions à sa liste mentale, qui commençait à se faire très longue…

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