Chapitre 8

Notes de l’auteur : Nouveau chapitre !
Prochaine publication le 15/06 normalement !
Les chiffres collés aux mots indiquent une note en bas de page.

Bonne lecture !

La plus grande partie du complexe était plongée dans l'ombre, infirmiers et soignants ayant regagnés leurs chambres ou pavillon pour la nuit, libérés des petites urgences et autres blessures liées au quotidien. Seules quatre personnes dormiraient ici cette nuit : une Rose qui s'était bêtement foulé la cheville et qui refusait de quitter sa chambre en fauteuil roulant ; deux Spéciaux dont les clients y étaient allés un peu trop fort ; et Vaëm, dont le corps de crevette se trouvait présentement lové dans des draps blancs à peines froissés. Le petit s'y était endormi sitôt déposé, et n'avait plus bougé depuis, pour le plus grand bonheur de Kiyoshi qui avait pu travailler sans être en permanence déragé par son agitation habituelle.

Installé juste à côté du lit dans un profond fauteuil où il avait passé sa soirée à travailler, il allait changer son vin contre un verre de whisky, plus indiqué à cette heure avancée de la nuit, lorsqu’un léger bruit lui fit dresser l’oreille, puis la tête : Akaï remontait le couloir dans sa direction, et comme toujours, il l’entendait avant de le voir. Le froissement doux de ses susohiki1 de soie accompagnait sa Prime Rose partout où il allait, et pour qui savait écouter (ou en guettait le son), c’était une façon fort agréable d’anticiper son arrivée.

Repliant ses papiers et son coûteux ordinateur, il laissa l’albinos venir à lui, un léger sourire au coin des lèvres : il ne le dirait jamais à Akaï, eu égards à la haine que ce dernier portait à son Nom Vrai, mais le froufrou de ses vêtements lui faisaient toujours penser à des plumes…

Les doigts blancs de l’homme toquèrent doucement contre le montant de la porte, le sortant de sa rêverie.

 

- Kiyoshi ? Est-ce que tout va bien ? Je peux entrer ?…

 

La voix légèrement rauque de l’albinos était teintée d’une telle inquiétude qu’elle lui fit mal au cœur et se traiter d’imbécile : installé comme il l’était près du lit, il devait être invisible depuis l’entrée de la chambre, caché par le rideau entourant la couche. Promptement, il se leva et alla rejoindre son n°1, un large sourire mutin sur son visage couturé.

 

- Tu t’inquiètes pour moi ?

 

Akaï lui lança ce drôle de regard qu’il réservait à lui seul, entre inquiétude, agacement, et affection.

- Tu m’appelles. En pleine nuit. De l’hôpital. Bien sûr que je suis inquiet !

 

Le sourire s’élargit un peu plus sur les lèvres de l’homme aux cheveux rouges, et il franchit le reste de distance entre eux pour attirer l’albinos contre lui.

 

- Je vais bien… (ses mains glissèrent doucement sur les vêtements) Toi par contre… tu as maigris ?

 

L’autre eut une petite moue en se dégageant de ses bras.

 

- Ne commence pas. C’est une simple question de couches de kimonos, j’en porte moins que d’ordinaire, c’est tout.
- Bah voyons.

 

Une caresse sur la joue blanche, un sourire triste, un échange de regard... et l'instant passa, laissant Kiyoshi s'écarter pour désigner le drap blanc coupant la pièce en deux. Circonspect, son compagnon s'avança, repoussant le tissu du bout des doigts pour se figer ensuite, visiblement alarmé.

 

- Kiyoshi. C'est un enfant.
- Bien vu.
- Qu'est-ce qu'il fait là ?!

 

Il laissa Akaï s’approcher du lit tout en réfléchissant à la formulation de sa réponse. De là où il se trouvait, Vaëm paraissait vulnérable : un masque respiratoire lui mangeait la moitié du visage, ses chevilles comme ses poignets étaient liées par des attaches médicales aux montants du lit (ordre de Kinhide), et autour de sa gorge, la gaze blanche du pansement ressortait avec une netteté perturbante sur la peau brune. Tout comme les doigts beaucoup trop fins de sa Rose qui passaient dans les cheveux bruns encore empoissés de sueur et de sang. Et à bien y regarder, il était certain que le susohiki n’était pas censé glisser des épaules de cette manière. Peut-être devrait-il…

 

- Kiyoshi. Que s’est-il passé ?

 

Ah. Il s’était laissé distraire…

 

- Il s’est ouvert la gorge.
- Pardon ?!

 

Le choc, dans la voix d’Akaï, était tel que Kiyoshi s’empressa d’ajouter :

 

- Ce n’est pas un suicide. Simplement il s’est ouvert la gorge avec un couteau à viande, au réfectoire, pour arracher son traceur. Comme la coupure était trop profonde, il s’est évanouit tout de suite après avoir broyé l’appareil…

 

Le regard de son compagnon, partagé entre incrédulité et reproche, lui fit prendre conscience que son explication n’était pas des plus… empathique. Un peu piteux, il faillit baisser la tête. S’il parvint à se retenir de le faire, il ne parvint cependant pas à ne pas se justifier :

 

- … je ne pouvais pas le voir venir. Sincèrement, je ne pensais pas qu’il irait jusque-là… il est pénible et fugueur, d’accord, mais je ne le pensais pas inconscient.
- C’est le petit dont tu te plaignais l’autre jour ?
- Ouais.

 

Un silence s’installa entre les deux hommes. La Rose, assit sur le lit, tournait fermement le dos à son patron, visiblement en colère, ou du moins assez contrarié pour ne même pas relever la familiarité de l’affirmation, pourtant lâchée dans le but de le faire tiquer et détendre l’atmosphère. Sa main caressait doucement les cheveux du Bouton immobile tandis que le propriétaire du Club, debout, s’absorbait dans la contemplation de la ligne délicate des épaules et de la nuque de son n°1 que l’émotion avait légèrement colorées de rose.

 

- Qu’est ce que tu comptes en faire ?

 

L’homme ne s’était pas retourné, l’appréhension tendant un peu plus ses épaules tandis que sa voix basse se chargeait de menaces voilées qui arrachèrent une grimace à Kiyoshi : ils se connaissaient depuis si longtemps, comment Akaï pouvait encore douter de ses décisions concernant les enfants ?… Leur passé commun pesa un moment lourdement entre eux, suffisamment pour que le propriétaire de l’Antre décide d’amorcer un mouvement vers le lit.

 

- Je pensais te le confier, murmura-t-il d’une voix douce.

 

La main blanche cessa brièvement son mouvement de caresse tandis que l’albinos se tournait lentement vers son patron qui souriait, confiant. Ce dernier décida de ne pas se sentir blessé par le petit mouvement de recul qu’eut son employé en le voyant si proche, ni du mélange de colère et d’agacement qu’il pouvait détecter dans les yeux rouges posés sur lui. En voyant les lèvres peintes de roses s’ouvrir sur une protestation, il s’empressa d’ajouter :

 

- Ce n’est pas une plaisanterie. Aka’. Tu as déjà réussi à apprivoiser Niko-chan quand il est revenu à l’état sauvage, du coup je me suis dit que celui ne devrait pas trop te poser de problèmes…

 

Nuage de cheveux blancs en mouvement… la Rose secouait la tête.

 

- Non Kiyoshi… c’était il y a longtemps… je n’
- S’il te plaît écoute moi jusqu’au bout avant de refuser.

 

La large main de l’homme se posa sur l’épaule trop mince découverte par la soie.

 

- Je sais que tu penses n’avoir ni le temps, ni la force de t’en occuper… mais… je me disais que justement ça serait une bonne excuse pour te ménager un peu de « repos » ? Ton ancienne secrétaire vient de passer Rose, tu as besoin de quelqu’un pour s’occuper de ta Maison et de tes rendez-vous et puis… s’il continue comme ça, j’ai peur de devoir l’envoyer aux Mines. Sa dette est trop énorme pour que je me permette de le relâcher, et il est trop infernal pour les écoles de Niko-chan. Si on ne parvient pas à le dresser correctement – ou au moins à corriger ses plus gros défauts – il faudra peut-être même que je m’en débarrasse.

 

Les yeux rouges se détournèrent et la mâchoire bien dessinée se durcit, mais Akaï ne se dégagea pas alors même que sa posture s’avachissait légèrement, signe pour qui le connaissait qu’il se rendait aux arguments de son interlocuteur. Le regard perdu dans la contemplation du gamin alité, la Rose s’abîma un long moment dans le silence, laissant à Kiyoshi tout le loisir de le regarder, lui. Ses mains, fines pour un homme, aux ongles ressemblant à des perles, sa coiffure sophistiquée qui mettait en avant son visage à la beauté surnaturelle, la courbe élégante de sa nuque et de son torse mis en valeurs par sa tenue traditionnelle… et tant de petits détails cachés sous le maquillage discret et l’esbroufe superficielle dont il savait si savamment s’entourer… ici, une légère ride au coin de la bouche et de ses yeux, là, la raideur de son assise, ailleurs, le tremblement léger mais visible pour qui savait regarder de ses mains, et cette insondable tristesse qui transparaissait par moment dans ses yeux rouges…

En l’observant ainsi, Kiyoshi avait l’impression d’être ramené dix ans en arrière, quand devoir s’occuper de Niko avait obligé Akaï à se ressaisir. En homme de l’ombre habitué aux demi-teintes, le propriétaire de l’Antre parvenait à vivre sans complexe avec le fait de bénir la folie ayant frappé Niko après la mort de sa mère tout en regrettant profondément la disparition d’Ambre Sawada. Dévasté par la perte de sa plus proche amie et par la vie encore chaotique de l’Antre à l’époque, Akaï avait flirté de bien trop près avec les shikigami2 ; et sans l’enfant à soigner et ramener à la raison, il aurait très certainement rejoint la jeune femme dans l’autre monde, le laissant tout seul du côté des vivants.

Alors lui confier Vaëm relevait un peu du coup de poker… outre le fait de potentiellement sauver la vie à la petite teigne – et lui éviter la haine de l’albinos qui ne supportait pas qu’on touche aux enfants – avoir à s’occuper de nouveau d’un plus jeune le forcerait à prendre un peu plus soin de lui. Après tout... comment forcer un gamin à se nourrir et à se discipliner si on est incapable de le faire soi-même ?

 

- Je vais essayer…

 

Kiyoshi déplaça sa main, effleura la nuque blanche du bout des doigts puis cessa de résister à son envie d’attirer l’albinos contre lui. La Rose ne résista pas, se laissant aller contre sa poitrine, et l’homme soupira doucement contre les cheveux blancs : depuis quand n’avaient-ils pas eut ce genre de tendresses ?… Même si bien sûr, l’instant ne s’y prêtait pas. Encore. Il frotta doucement son nez contre le crâne parfumé au jasmin.

 

- Merci.
- Ne me remercie pas encore. Je ne te garanti rien.
- Je sais. Deux semaines… c’est tout ce que je te demande. Si vraiment c’est trop dur, alors on l’enverra aux Mines et la question sera réglée.

 

Dans ses bras, Akaï se ramassa un peu sur lui-même, et un bref instant, le propriétaire de l’Antre eu des remords : il savait que sa dernière phrase enfonçait simplement le clou. Après cette déclaration, l’albinos allait faire plus que son possible pour dresser le Bouton. La lassitude, comme la résignation, se sentait dans la posture de l’homme dans ses bras, dans sa façon de laisser aller sa tête contre son torse, au mépris de sa coiffure si longue à réaliser, dans le simple fait qu’il ne cherchait pas à abréger le câlin… doucement, Kiyoshi emmêla ses doigts dans les boucles soyeuse de son compagnon.

 

- Je sais que tu as gardé la chambre de Niko-chan en l’état… on pourrait l’y installer ? Il va être calmé par les sédatifs un certain temps… ça devrait faciliter son transfert et son adaptation à son nouvel environnement.
- Tu en parles comme d’un animal…
- C’est un peu ça, gloussa l’homme aux cheveux rouges avec un sourire. Il mords, il grogne, il fait des conneries… Encore un peu et je ne serai pas étonné de le voir pisser par terre s’il était sûr que ça pouvait m’emmerder.

 

Sa comparaison arracha un sourire à Akaï.

 

- Tu veux que je lui mette une litière ?
- J’aimerai déjà qu’il arrête d’être malpolis, on lui apprendra à être propre plus tard. Ah. Et il faut absolument l’habituer à porter son masque.

 

Il sentit la grimace de son compagnon plus qu’il ne la vit.

 

- Cette horreur grise ?
- Cette « horreur » comme tu dis est nécessaire, les Boutons n’ont pas a être regardé et lui il est déjà passablement mignon. En plus Akari louche dessus.

 

Un frisson de dégoût froissa le kosode rouge.

 

- En effet… c’est nécessaire. Cette femme me fait peur.
- Tu es trop cher pour elle.
- Même. Elle a quelque chose de… (l’albinos s’ébroua légèrement, comme pour se débarrasser d’une sensation gênante) de malsain. Fais faire des masques en soie pour l’enfant. Il ne les gardera jamais s’ils grattent.

 

Kiyoshi eu un petit rire.

 

- Je savais que cette idée allait me coûter cher…
- C’est toi qui as pris la décision de me le confier. Quand est-ce que je le récupère ? J’ai plusieurs rendez-vous à honorer cette semaine…
- Kinhide veut le garder encore quelques jours. Cinq ou six je pense.

 

Tout en parlant, il avait commencé à défaire la parfaite coiffure de sa Rose pour que les mèches blanches reprennent leur liberté, coulant librement sur les épaules et le tissus rouge, pour son plus grand plaisir. Doucement, il posa son menton sur le crâne de son compagnon qui ne s’était pas dérobé.

 

- Pourquoi si long ?

- Elle veut poser un nouveau traceur dans un endroit impossible à opérer seul. Et je crois avoir entendu évoquer une batterie de tests complémentaires. Une histoire de régime alimentaire et de temps de cicatrisation.
- Il n’est pas bien épais en effet…
- Pas faute de vouloir le remplumer : il refuse de manger la plupart du temps. Je crois que ça fait deux semaines qu’il se nourrit essentiellement de riz et de légumes à l’eau.
- Et les Branches ont laissé faire ?…

 

Kiyoshi se racla la gorge, gêné.

 

- On a eu un gros arrivage… beaucoup de travail… tout ça… ?
- Je vois… d’autres choses ?
- Il aime pas les chaussures, il est incapable de lire plus de 300 caractères, c’est un véritable fantôme : à part Akari, personne n’a jamais entendu parler de lui. Pas d’acte de naissance, de scolarisation, ou de recensement. Kinhide pense qu’il à entre 13 et 16 ans grand maximum… ah ! Et il a la main verte d’après Saïto. Genre. Très verte.

 

Voire même un peu trop… mais malgré sa tendance à faire spontanément verdir certaines plantes, il n’avait manifesté aucuns des traits caractéristiques des Terres. Violence ? Il crachouillait comme un chat, mais sans plus. Sadisme ? Il refusait de manger quoi que ce soit ayant été vivant. Tendance à devenir dangereusement agressif à la vue du sang ? Il était plutôt doué pour soigner en fait… un hybride peut-être ? Ou juste une résurgence magique ?… vu le brassage de gêne au sein de la population pauvre de la Plateforme, ça n’aurait rien d’étonnant. Chassant le gamin de ses pensées, Kiyoshi resserra un tout petit peu son étreinte sur Akaï, savourant le fait de l’avoir contre lui pour un moment encore. C’était le moment idéal pour lui parler de son projet de vacances…

 

- Dis… après la fête de majorité de Niko-chan.

 

L’albinos se raidit brusquement dans ses bras.

 

- Tu part fêter tes quarante ans sur Terre avec Nagasaki. Je suis déjà au courant.
- Pardon ?

 

L’albinos se dégagea de ses bras pour pouvoir le regarder, la surprise lui faisant légèrement froncer les sourcils.

 

- Tu ne savais pas ?

 

La culpabilité remplaça furtivement la surprise sur le visage pâle, et il enchaîna :

 

- Je suis désolé… j’étais persuadé qu’elle te l’avait déjà dit… elle nous l’a annoncé aux bains en début de soirée.

 

Kiyoshi secoua légèrement la tête pour signifier que c’était sans importance, mais intérieurement il était partagé : l’attention de son amante lui allait droit au cœur, c’était très mignon… mais en même temps, l’agacement le faisait presque grincer des dents. Il avait pris ces jours pour passer du temps avec Akaï.

 

- Tu…
- Pardon d’avoir éventé la surprise (l’albinos se leva pour contourner le lit, l’interposant entre eux) si vous passez par Paris, tu pourras me ramener le Flower de Kenzo ? Je n’en ai plus.

 

Une grimace plissa la cicatrice balafrant le visage du propriétaire de l’Antre au ton froid de son compagnon. Il s’était refermé… l’instant de grâce avait filé et la distance entre eux était rétablie.

 

- Je pourrais lui parler…
- Pour qu’elle me fasse un scandale ? Non merci.
- Akaï…
- Tu as vu les cicatrices au creux de ses coudes et de sa nuque ?

 

Visiblement, la Rose en avait finit de leur conversation précédente. Avec un soupir discret, Kiyoshi rendit les armes, trop fatigué pour se battre.

 

- Oui. Il a dû porter des Bijoux. J’ai demandé à Kinhide de vérifier son coeur et de lui programmer un teste d’effort. S’il est d’humeur à coopérer à son réveil.

 

Les deux adultes restèrent un moment silencieux, perdus dans leurs pensées. L’un comme l’autre savaient quels dégâts pouvait faire ces petites batteries en or qu’on rechargeait grâce à sa pression sanguine, tout comme ils avaient conscience du fait que dans les bas-fonds, c’était l’un des moyens les plus rapides – mais aussi les plus dangereux – de se faire de l’argent. Suivant qui lui avait loué les Bijoux, et combien de temps il les avait portés (longtemps, probablement, vu la netteté des cicatrices), l’état physique du gamin pouvait être lourdement compromis.

 

- Tu crois que tu pourras faire quelque chose, pour les cicatrices ?
- … Avec du temps, et les soins appropriés, probablement… les nôtres ont bien disparues...

 

Un hochement de tête approbateur. Un silence de nouveau. Kiyoshi n’avait plus rien à dire. Plus de raisons de rester. A son grand regret.

 

- Je te laisse, il me reste de la paperasse à faire. Voit directement avec Kinhide pour les détails de son transfert. Ah. Et le chanteur d'opéra, Sasaki-san, souhaiterai partir avec toi en week-end. Ça t’irait si c'était celui-ci ?
- Bien sûr. De toutes façons, une fois ce petit chez moi, il me sera... compliqué de m'en aller quelques jours.

 

Un vague sourire passa sur le visage du propriétaire.

 

- Heureusement que l'hiver arrive et que tu déteste le ski...

 

L'autre se fendit d'un petit rire qui, au grand regret de Kiyoshi, était le même que celui qu'il servait au client. Clair, musicale, parfait... forcé. Entièrement. Il retint un soupir, se força à sourire, lui aussi, et, sur un petit signe de main, abandonna la pièce, laissant Akaï seul avec son nouveau protégé.

Avant de revenir sur ses pas.

 

- Akaï ?
- Mh ?
- Pour la soirée de Gala. J’irais sans Nagasaki. Est-ce que tu m’accompagnerai en bulle ?

 

L’albinos eu brièvement l’air surpris avant qu’une ombre de regret ne voile son visage.

 

- Non. Naoe-san m’a demandé de le rejoindre à la Tour avant.

 

Kiyoshi ne put retenir une légère contraction de la mâchoire à l’évocation du Maître Néant de leur face, ainsi qu’à l’accentuation révélatrice mise sur le dernier mot, et qui en disait long sur les activités anté-soirée prévues par Naoe. Si le fait qu’Akaï se vende ne lui faisait strictement rien, ce client en particulier avait le don de crisper profondément le propriétaire de l’Antre.

 

- Soit. On se verra là bas alors.

 

Sans attendre de réponse, il quitta la pièce et le centre de soin pour se diriger vers ses appartements.

Il avait besoin d’un whisky.

 

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1Susohiki: Ce sont des kimonos de couleurs vives, avec d'importants motifs les rehaussant. Ce qui distingue le Susohiki des kimono "classiques" comme le Tsukesage c'est sa longueur. Beaucoup plus long, il oblige celui ou celle qui le porte à le maintenir légèrement relevé ou à le laisser en traîne. Il n'est utilisé que par les geisha et lors de certains spectacles de danses traditionnelles.

2Dieux de la mort japonais.

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Flammy
Posté le 03/06/2021
Coucou !

On a enfin l'occasion de voir Akaï de plus près ! J'étais curieuse depuis le temps qu'on en entend parler ^^ Il n'a en effet pas l'air dans une forme incroyable, même s'il tente de le cacher, c'est compliqué quand la personne en face nous connait trop bien x) En tout cas, je trouve qu'on sent très bien la mélancolie qui s'échappe de lui, même si au final le terme n'est jamais évoqué tel quel.

Le passage aussi permet de mieux comprendre la relation qu'ils ont à trois avec Nikko. Visiblement, le passé a été très compliqué au moment de la mort de la mort de Nikko et genre, personne n'allait bien x) En tout cas, j'apprécie vraiment cette manière un peu détournée d'en apprendre plus sur les personnages, on a pas la biographie d'un coup, c'est vraiment au fil des réflexions/des événements qui font ressurgir des souvenirs mais ce n'est ni artificiel ni frustrant je trouve.

Bon, par contre, l'amante là, elle est bien gentille, mais elle fait que des gaffe j'ai l'impression ='D Enfin gaffe, c'était peut-être totalement prémédité de sa part, ça m'étonnerait pas qu'elle fasse ça volontairement pour tenter de prendre la place de la Prima Rosa. Mais bon, c'est frustrant, ça donne envie de voir Kiyoshi de l'envoyer bouler bien sèchement x)

Sinon, je suis très curieuse de voir ce que ça va donner la relation entre Akai et le pitchoune, de voir s'ils vont réussir à s'apprivoiser et comme ça va évoluer =o

Bon courage pour la suite !
VavaOmete
Posté le 07/06/2021
Coucou <3

« Mais bon, c'est frustrant, ça donne envie de voir Kiyoshi de l'envoyer bouler bien sèchement x) » en lisant ça, Danan-Omeci à fait « AH ! OUI ! MERCI ! » c'était très drôle =D
Ça t'es déjà arrivé de détester un de tes propres personnages ? =D

Merci encore pour tes commentaires qui nous soutiennent grandement ! Ça fait vraiment plaisir de voir que les choses mises en place dans l'histoire fonctionnent...
Maintenant faut qu'on bosse dur pour garder ce niveau là èOé/

Des bisous !
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