Chapitre 8

Par Fanny

               Pour sceller notre accord, il m’avait demandé de tendre la main. J’avais obéi docilement et elle avait disparu dans l’obscurité. J’avais d’abord senti quelque chose de chaud, comme une fourrure, puis il avait enfoncé quelque chose dans ma peau et une atroce douleur avait immédiatement suivi. J’avais retiré précipitamment ma main. Il m’avait mordu !

               La douleur avait été comme un électro-choc. Je m’étais enfin précipitée vers cette maudite porte et j’avais dévalé les escaliers aussi vite que possible, au risque de tomber et de me rompre le cou. Sans réfléchir, j’avais quitté le manoir et avait couru vers la forêt. Qu’importe où j’allais du moment que je m’éloignais de cet endroit.

               Des larmes coulaient sur mes joues, se mêlant au sang qui s’échappaient de mes nombreuses griffures. Par-delà ma course folle, j’entendis un hurlement. Là-bas, derrière moi, sur une des tours du manoir, un animal au pelage gris et blanc hurlait à la lune. Le son parvint à mes oreilles et lentement se muant en chant. Un chant qui m’appelait. Malgré moi, je ralentis ma course jusqu’à m’arrêter. Mes cheveux étaient collés à mon visage par la pluie mais je n’en avais plus conscience. Tout avait disparu autours de moi. Mon sang battait au rythme du chant que je percevais. Je le sentais courir dans mes veines. Mes muscles se contractèrent et, suivant la ligne de ma colonne vertébrale, mes os commencèrent à craquer.

 

En chaque homme, un loup sommeille ; en chaque loup, une part d’humanité subsiste.

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