Le portail les mena jusqu’à une petite pièce voûtée, dotée d’une fenêtre à barreaux. À travers, en plongée, Rhéane voyait la capitale, les falaises et l’océan en vernis brillant. Ils étaient donc dans l’acropole. Un frisson d'excitation traversa la jeune femme. Elle n’y croyait pas ! Sa première intention fut de se précipiter près de l’ouverture pour avoir une meilleure vue, mais elle se rappela le rôle qu’elle devait jouer. Elle se redressa, releva son menton, entre croisa ses mains l’une contre l’autre dans une posture symbolisant le calme et la maîtrise.
Elle incarnait sa mère. C’était une imitation qui lui venait naturellement. Elle avait passé sa vie à l’observer.
Aleksander se courba une nouvelle fois devant les sibylles. Rhéane en fit autant.
— Redressez-vous, ordonna la sibylle à la robe noire. Présentez-vous.
Le ton n’avait rien de chaleureux ; Rhéane sentait le regard de la mage sonder son être, fouiller chaque parcelle de sa peau, de la racine de ses cheveux à la pointe de ses chaussures. Elle eut l’impression que la femme se servait d’un couteau tant ses yeux clairs ressemblaient à des lames inquisitrices. Rhéane prit son courage à deux mains, et comme l’usage l’exigeait, s’éclaircit la gorge pour répondre en première.
— Je m’appelle Rhéane, fille de Erakleia, citoyenne de la cité de Iona. Voici mon mari, Aleksander, fils de Néria, citoyen de la cité de Naucratis. Nous nous rendions à l’acropole lorsque vous nous avez trouvés.
Rhéane termina sa tirade avec un mince sourire tout en maîtrise - respectueux et avenant. La deuxième Enchanteresse, aux formes généreuses, lui rendit son sourire.
— Je m’appelle Athénaïs, dit celle-ci. Et voici Olga.
— Je suis honorée de faire votre connaissance, s’exclama Rhéane en baissant les yeux et la nuque.
Lorsqu’elle se redressa, la dénommée Olga s’était approchée. Elle tendit sa canne vers le cou de Rhéane. Un renard était sculpté sur le pommeau. Gueule béante, crocs sortis, yeux brillants : Rhéane aurait reculé s’il n’avait pas été fait de cristal. Le museau de l’animal souleva sa bille de Nimbe ; sa mâchoire effleura son menton. Rhéane dut se maîtriser pour ne pas s’extraire du contact. Lorsque l’enchanteresse abaissa sa canne, un frisson désagréable la parcourut.
— C’est donc vous qui êtes à l’origine du séisme, remarqua Olga.
Sa voix lui rappelait le timbre des corneilles. La mage aurait pu être belle si de tout son être n’émanait pas cette raideur, cette âpreté qui courrait jusqu’à ses ongles.
— Oui, je l’ai déclenché sans le vouloir. J’en suis mortifiée.
— Notre première enquête auprès des habitants et du marchand nous mentionnait une jeune femme, non une Aînée, déclara Olga.
Rhéane fronça les sourcils et posa une main sur sa poitrine, mimant le choc.
— Une jeune femme ? Vous m’offusquez. Je sais que je ne fais pas mon âge, mais tout de même !
Aleksander intervint :
— Ma chère, les habitants ont dû penser que la jeune Avénienne devant nous possédait le Nimbe…
Rhéane se tourna vers Aleksander.
— Celle qui est tombée dans la fissure ? improvisa-t-elle.
Il acquiesça avec un sourire triste.
Athénaïs et Olga se regardèrent brièvement, Rhéane eut l’impression de lire du soulagement dans leur échange. Rhéane reprit la parole.
— Tout de même, je ne comprends pas comment vous avez pu croire un seul instant qu’une jeune fille puisse posséder le Nimbe ? À croire que cela est fré…
— Vous avez fait de sérieux dégâts, la coupa Olga. La moitié de la ville est détruite.
— Je sais. - Rhéane fit une pause théâtrale où son regard se perdit au loin - j’en suis malade d’horreur. Heureusement que mon mari était présent pour m’apaiser.
Rhéane tendit sa main vers Aleksander qu’il porta à ses lèvres en fermant les paupières.
Olga se renfrogna, au contraire de la seconde enchanteresse, qui parut touchée par la scène. Elle tourna autour d’eux, comme une hirondelle et les picora des yeux.
— C’est rare de voir des citoyens de Naucratis à la capitale. Vous vous languissez toujours de votre monarchie ? demanda Athénaïs.
Aleksander prit la parole.
— Quelques-uns de mes confrères, oui, mais je n’en fais pas partie. Cela fait longtemps que j’ai quitté ma cité. Je sais très bien que la Confédération est le meilleur des systèmes et je souhaiterais justement la servir en devenant archonte.
Athénaïs gloussa de ravissement. Les bijoux de son décolleté s’agitèrent.
— Vous allez un peu vite en besogne, bel homme. Nous devons déjà intégrer Rhéane à notre ordre.
— Compte-tenu des dégâts, cela n’est pas une évidence, précisa Olga.
Rhéane se mordit l’intérieur de la joue. Cette mage n’allait pas être aisée à convaincre.
— Depuis combien de temps avez-vous reçu le Nimbe ? s’enquit Olga.
Rhéane abandonna la main d’Aleksander et releva le menton avec fierté.
— J’ai été bénie il y a deux jours, lors d’une représentation théâtrale.
Les deux Enchanteresses échangèrent un regard entendu.
— Vous allez patienter quelques instants dans cette pièce, nous allons convoquer l’assemblée, leur expliqua Athénaïs.
Rhéane et Aleksander acceptèrent d’un signe de tête. Les mages se dirigèrent vers la sortie et avant d’en passer le seuil, Olga précisa :
— La magie ne fonctionne pas entre ces quatre murs.
— Nous n’avons pas l’intention de nous évader, rétorqua Rhéane.
Les sibylles ouvrirent l’épaisse porte en bois, refermèrent à clé et disparurent dans le couloir. Dès que leurs pas devinrent des bruits assourdis, Rhéane froissa sa tunique pourpre de ses doigts.
— Il va falloir perdre cette habitude, lui fit remarquer Aleksander.
Les mains de Rhéane se figèrent et elle délaissa le tissu. Elle devait s’oublier. À partir de ce moment, elle n’était plus Rhéane et sa mère ne froissait jamais ses vêtements ; elle n’était jamais nerveuse.
— Et maintenant ? demanda Rhéane à Aleksander. Tu penses qu’elles vont accepter de me former ? Cette Olga n’est pas commode.
— Elles n’ont aucune raison de refuser. Vous êtes un danger public à l’heure actuelle.
— Merci.
— Ce que je veux dire, c’est qu’elles ont tout à gagner à vous former. En tout cas, pour un début, vous vous êtes incroyablement bien débrouillée. Vous êtes une très bonne actrice.
Il chuchota les derniers mots, certainement au cas où des gardes seraient dans le couloir. Rhéane s'enorgueillit des paroles d’Aleksander. Elle n’avait pas l’habitude des compliments.
— Je pense qu’il faudra insister pour mon placement à l’aréopage, elles n’avaient pas l’air convaincues de ma légitimité.
— Nous y arriverons, assura Rhéane en se rapprochant de la fenêtre.
Elle plongea son regard dans l’immensité bleutée et tendit l’oreille. Elle voulait connaître les bruits du temple. Étaient-ils si différents de la ville ? Le boucan des mouettes envahissait tout et elle n’arrivait pas à se concentrer sur ce qui l’entourait ou alors peut-être que l’acropole demeurait toujours aussi silencieuse ? Le bâtiment lui-même était-il en prière ? Quelle magnifique vue !
Plusieurs minutes passèrent avant que la porte ne soit déverrouillée. Deux hommes d’une quarantaine d’années pénétrèrent dans la cellule. Ils exécutèrent une brève révérence en son honneur puis ordonnèrent :
— Veuillez nous suivre.
Rhéane leur emboîta le pas, talonné par Aleksander. Les serviteurs étaient vêtus d’une tunique similaire aux troncs des arbres. Ils marchaient à vive allure : ce qui indiquait leurs connaissances de l’acropole.
Les corridors se ressemblaient tous, ils étaient droits et longs comme des bras, frais et criblés de fenêtres. Il y avait dans ce lacis d’escaliers et de passages quelque chose de transcendant, en particulier lorsqu’une coursive dévoilait subitement la mer ou la ville. Les alvéoles, balcons sur l’océan, donnaient le vertige et Rhéane avait l’impression que l’immensité marine l’aspirait. Les portes se succédaient autant que les embranchements. L’acropole faisait perdre le sens de l’orientation, peut-être ce sentiment naissait-il du fait de descendre et de monter sans jamais s’interrompre ? Parfois des murmures montaient jusqu’à eux puis des rires, des bavardages, des fracas, mais jamais, Rhéane n’arrivait à déterminer l’origine des sons. Tout semblait relié, venant de partout et en même temps de nulle part.
La jeune femme observa à la dérobée Aleksander : il ne paraissait pas tendu. Concentré, tout au plus. Ses sourcils avaient la curieuse façon de se hausser dès qu’il entendait ou voyait quelque chose. Elle avait du mal à le cerner. Jusqu’à présent, il avait été très prévenant, patient et encourageant. Elle n’avait pas l’habitude qu’un adulte le soit avec un mineur. Elle devait garder en mémoire qu’elle ne savait pas pourquoi il voulait être archonte. Peut-être pour mieux apprendre à maîtriser le Nimbe lui aussi ?
Elle ignorait tout de cette magie qui vivait en elle. Elle sentait seulement que le Nimbe souhaitait s’exprimer. Comme si chaque émotion était un langage que la terre interprétait, que le monde ressentait. Etrangement, après chaque manifestation du Nimbe, elle était apaisée.
Les guides se figèrent devant une vaste entrée et Rhéane constata que l’angoisse revenait au galop.
La porte était immense, à double battant, en bois de hêtre. Ils la poussèrent et débouchèrent sur une salle gigantesque. Devant la magnificence du lieu, Rhéane en eut le souffle coupé. Il s’agissait du temple le plus impressionnant qu’elle ait pu voir. Comment une telle salle pouvait-elle se cacher dans l’acropole ? Les colonnes de chaque côté s’élevaient sur plus de vingt mètres et soutenaient une coupole centrale d’où s’échappait une lumière vive qui tombait en pluie sur l’imposante statue représentant Isandra, la première femme à maîtriser le Nimbe.
Les couleurs vives de la sculpture contrastaient avec l’austérité du reste du sanctuaire. La mage était revêtue d’une armure de Nimbe rappelant, par cet accoutrement, que la paix n’avait été obtenue que par la guerre. Son heaume doré resplendissait et se dressait comme un soleil au zénith du sanctuaire. Dans l’ombre de cette figure divinisée, les sibylles discutaient. Malgré l’éloignement, Rhéane en compta une dizaine.
Elle se sentit soudain bien faible, ses jambes ne la soutinrent plus et sa vision se brouilla. Le regard de la géante la transperçait de tout son poids et elle avait le sentiment de ne pas être à sa place. Alors qu’elle envisageait de tourner les talons et de s’enfuir en courant, Aleksander chuchota :
— Soyez forte. Vous pouvez y arriver. J’ai besoin de vous.
Rhéane fronça les sourcils.
Jamais personne ne le lui avait dit, pas même Thamy. C’était en même temps plaisant et alarmant. Elle déglutit et gonfla ses poumons d’air. L’énergie et le courage revinrent et elle s’avança précautionneusement. Rhéane se sentait tellement minuscule devant tant de majesté, tant d’Histoire, tant de puissance. Et si elle n’arrivait pas à convaincre les sibylles ? Et si l’une d’entre elles comprenait qu’elle n’avait que dix-sept ans ? Alors qu’ils approchaient, les mages arrêtèrent leurs discussions et les observèrent.
Lorsqu’ils arrivèrent près des sibylles réunies, Rhéane s’agenouilla et baissa cérémonieusement la tête.
— Oh Enchanteresses de la grande cité d’Avénesse, acceptez mes hommages…
Elle demeura inclinée un long moment, attendant les ordres. Des doigts fins et ridés levèrent son menton. Ses yeux rencontrèrent ceux d’Isaline qui ressemblaient à deux étangs paisibles. Rhéane voyait chaque ride avec netteté, chaque grain de beauté, chaque marque du temps.
— Vous êtes magnifique.
Les mots franchirent ses lèvres naturellement sans qu’elle n’ait prémédité le compliment.
L’Actoria lui sourit.
— Je te remercie.
Elle l’aida à se relever et garda son visage près du sien comme pour mieux la contempler elle aussi.
— Alors c’est toi qui a reçu le Nimbe de notre chère Lyana. Tu t’appelles Rhéane, c’est bien ça ?
— Oui, Votre Éminence.
— Il n’y a plus d’éminence qui tienne, tu fais partie des nôtres désormais, tu es une de mes sibylles à présent.
Une véritable bonté se dégageait de l’Actoria. Rhéane eut envie de se blottir dans ses bras et d’oublier ses malheurs, elle avait l’impression que, près de cette femme, tous ses problèmes se volatilisaient ou devenaient du moins, des désagréments passagers.
— C’est un honneur, balbutia-t-elle.
— L’honneur est partagé. Viens t’asseoir. Parle-nous un peu de toi.
L’Actoria accompagna Rhéane jusqu’à un banc au pied de la statue. Les mages s’enroulèrent autour d’elles en arceaux concentriques.
— Je viens de l’île de Iona, j’ai été marchande sur la côte ouest avant de rencontrer mon mari. Nous avons décidé de voyager pour décider de notre nouveau lieu d’installation. Nous ne sommes arrivées qu’il y a quelques jours.
— Très bien, pourrais-tu me raconter l'événement qui a déclenché le tremblement de terre ?
— Je… Je…
Rhéane chercha Aleksander du regard, ils n’avaient pas réfléchi à cela. Celui-ci était toujours agenouillé, le regard rivé vers la statue.
— J’ai appris la mort de ma fille, improvisa Rhéane. Nous étions très proches. Je sais qu’à la capitale vous n’êtes pas très liés à vos enfants, mais à Iona, ils sont tous pour nous.
— Je comprends ta douleur.
— Merci.
Rhéane n’eut pas besoin de jouer la comédie. Les larmes montèrent à ses yeux avec une facilité déconcertante.
— C’est regrettable que cet événement se soit déroulé au moment où tu recevais le Nimbe. J’espère que tu arriveras à surmonter ce deuil.
— Il me faudra du temps, mais ce n’est pas mon premier deuil. j’y arriverai.
L’Actoria eut un sourire compatissant.
— J’admire ta conviction. Elle est nécessaire pour ta future maîtrise du Nimbe. Je dois t’avouer que cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu un éveil naturel. Cela fait des décennies que nous organisons les concours au mérite. Tu viens bousculer notre routine.
Rhéane baissa les yeux, honteuse.
— Si le Nimbe t’a choisi, c’est pour une raison bien précise que nous ignorons encore. Avant toute chose, il est urgent que tu apprennes à maîtriser le désespoir, car nous ne souhaitons pas qu’un tel tremblement de terre se reproduise.
— Oui, je comprends, murmura Rhéane.
Elle se demanda si la culpabilité qui accablait son esprit transperçait aussi dans sa voix. Les sibylles allaient-elles l’enfermer dans les quartiers anti magie ? L’entraînement était-il douloureux ? Rhéane releva la tête et croisa le regard de l’Actoria. Elle avait l’impression que la matriarche pouvait lire dans ses pensées.
— Respire. Détends toi. Nous sommes là pour te guider, non pour te juger.
L’Actoria posa ses doigts fins sertis de bagues dorées sur l’épaule de Rhéane. Au moment où ceux-ci se posaient, une vague de chaleur la submergea. C’était bien plus fort que ce qu’elle avait vécu avec Aleksander lorsqu’il l’avait aidé à arrêter le tremblement de terre. Ce qui la traversait à présent, c’était un flux qui la noyautait, qui la recouvrait toute entière. C’était délicieux et apaisant. Cela lui rappela les moments où elle berçait Thamyclès contre sa poitrine plusieurs années auparavant. Cela fit naître une émotion profonde dans ses entrailles, comme si elle se voyait elle-même nourisson cherchant du réconfort. Elle eut envie de se blottir dans les bras de la matriarche. Une larme glissa sur sa joue sans qu’elle puisse la retenir.
Les doigts de l’Actoria pianotèrent dans les airs et un filament de Nimbe se détacha de sa tiare. La larme de Rhéane parut voler et rejoignit le brin de Nimbe. Les deux substances se mélangèrent dans les airs puis la larme devint solide et dorée. L’Actoria plaça la forme figée en dessous de la bille de Nimbe que Rhéane portait autour du cou.
— Voilà. Grâce à ce sortilège, tu ne pourras plus être dominée par le désespoir et tu ne feras plus de dégâts. Cela est temporaire bien entendu. Mais tant que tu ne maîtrises pas les autres émotions, c’est plus prudent de verrouiller celle-ci.
Rhéane hocha la tête. Elle s’autorisa à observer les mages autour d'elle. Elle reconnut Olga et Athénaïs puis deux autres mages qu’elle avait vu lors de la mort de Lyana, la borgne et celle au crâne rasé. Le reste des Enchanteresses lui étaient inconnues. Seule Olga la fixait avec méfiance, les autres souriaient. Étaient-elles heureuses de l’accueillir ?
— Ce que je te propose, reprit la matriarche, c’est que nous testions tes capacités pendant les prochains mois.
— Très bien, j’en suis honorée.
— Si tu arrives à contrôler le Nimbe alors tu seras couronnée et prête à intégrer notre ordre.
— Je l’espère de tout mon cœur.
— Parfait, mais je ne m’inquiète pas. Je suis ravie d’avoir une nouvelle novice et je sais que tu seras entre de bonnes mains.
Rhéane hocha la tête. Son regard glissa sur Aleksander qui venait de se relever.
— Puis-je vous demander une chose ? s’enquit Rhéane, la voix remplie d’espoirs.
— Oui, je t’écoute.
— Mon mari pourrait-il devenir un archonte ? Il s’agit de son vœu le plus cher.
L’Actoria parut amusée de sa question.
— Je vois que tu ne perds pas les intérêts de ta famille, jeune recrue. J’en ferai la demande à l’aréopage demain matin.
— Je vous remercie.
Isaline lui sourit et ajouta :
— Conduisez-le aux quartiers des hommes.
À peine l’ordre avait-il été donné que plusieurs serviteurs s’avancèrent et escortèrent Aleksander à l’extérieur du bâtiment. Rhéane demeura un long moment à fixer la porte par laquelle il avait disparu. Le fait de se retrouver seule, entourée de toutes ces Enchanteresses, dans ce lieu gigantesque, lui verrouilla le souffle. L’Actoria l’effleura et une vague de chaleur la traversa.
— Tout va bien, Rhéane. Tu es ici chez toi.
La jeune mage répondit par une crispation du visage.
— Nous allons te mener à tes quartiers. Une minine va t’accompagner et te sera affiliée. Elle répondra à tous tes besoins et te guidera dans l’acropole.
— Très bien. Je vous remercie.
— Nous nous reverrons bientôt. Repose-toi bien.
L’Actoria esquissa un signe de main à des serviteurs. Ceux-ci ouvrirent à nouveau les portes et une jeune femme entra dans le sanctuaire. Elle s’avança puis s’inclina devant les sibylles.
— Rhéane, je te présente Théodora, ta ménine. Elle va te conduire à tes quartiers.
Un chapitre plus calme que les autres, et c'est très bien aussi ! Je suis contente d'accéder enfin au monde des sibylles, et j'ai hâte de voir ce qu'Olga va manigancer dans le dos de Rhéane !
Alors je voulais te parler d'un problème de fond que je ressens au fil des chapitres : je trouve que le personnage d'Aleksander n'est pas très défini, j'ai du mal à ressentir sa présence, sa personnalité. Je pense qu'il mériterait à être davantage décrit dans ses émotions et dans ses expressions. Dans ses actions aussi. Tu dis dans ce chapitre que c'est un homme prévenant, patient et encourageant. Peut-être faut-il renforcer les gestes de petites attentions. S'il avait une manière plus singulière de communiquer, de bouger, de jeter des regards aussi, ça pourrait m'aider à le comprendre davantage. Jusque là c'est un personnage auquel je ne m'attache pas, et j'ai du mal à vraiment ressentir de l'intérêt pour lui, et son intérêt narratif. J'espère ne pas être trop dure, mais je pense vraiment qu'il y a un gros potentiel inexploité derrière ce personnage et qu'il ne manque pas grand chose pour arriver à le faire exister pleinement, c'est vraiment dans le détail !
Je pense que de manière générale, tu peux renforcer les traits de caractère des personnages (je l'ai surtout senti chez Aleksander mais je le ressens par-ci par-là pour d'autres personnages secondaires). Rhéane quant à elle est très bien décrite, je la cerne bien, et j'arrive à l'imaginer comme une personne que je pourrais croiser dans la vie de tous les jours. J'ai eu le même sentiment avec sa famille, très bien décrite et "réelle" aussi. Je pense vraiment que tu gagnerais à reproduire ce sentiment chez tous les personnages que tu nommes : que ce soit dans leur délicatesse, leur ambition, leur sournoiserie, leur mystère... bref, tu as su le faire avec beaucoup de persos donc je n'ai aucun doute que tu peux le faire avec tous.
Si je ne suis pas claire n'hésite pas à me le dire !
À très vite pour la suite :)
Tu es très claire ! Tu soulèves un problème dont j'ai conscience. Je suis en train de réfléchir au personnage d'Aleksander et je vais faire de gros changements le concernant dans ma V3. Pour l'instant, je pense le laisser "comme ça" car je ne peux pas tout retravailler et il faut que j'avance dans ma réécriture (sinon je n'aurais jamais fini pour Mars). Je me concentre sur Rhéane et Théodora (le perso suivant) autour de qui l'ensemble de l'histoire tourne.
Nimbe a été finaliste d'un concours d'écriture de fantasy en septembre dernier et j'ai dû le terminer en un mois et du coup, mes dix derniers chapitres sont totalement à retravailler.
Mais, je vois tout à fait ce que tu veux dire et je suis d'accord avec toi XD
En attendant, j'espère que ce manque de caractérisation d' Aleksander ne t'empêchera pas d'apprécier ta lecture :) !
A bientôt :p
Plein de courage à toi pour la dernière ligne droite ! et oui ne t'inquiète pas, j'aime aussi bien ta plume que ton histoire et l'univers, j'apprécie donc grandement la lecture !
À très vite :)
Je trouve que c'est tellement magnifique ce sentiment d'accomplissement qu'on ressent quand on a terminé <3. Rien n'a d'équivalence !
Il y a un deuxième tome à Ostrion ?
Whaou tu as fait appel à une bêta lecture pro ? Ce n'est pas trop cher ?
Ah la phase des envois^^
J'ai connu ça, il y a deux ans (pile pendant le COVID) pour mon premier projet (Sillages, toujours sur PA). Beaucoup de montagnes russes. Je n'ai eu qu'un seul oui, d'une petite maison (mais ils attendent le tome 2) et des retours construits de plusieurs grosses maisons (intéressants mais c'est frustrant). Emotionnellement, ce n'est pas évident à gérer. Je te souhaite de tout mon cœur que ton livre trouve sa maison, il a toutes les qualités pour se retrouver en librairie <3
Me revoilà !
Je retrouve la délicatesse de tes descriptions, et cette lecture fluide, agréable ! Je t’en avais beaucoup parlé dans la première version alors je ne vais pas une nouvelle fois m’étendre en éloges (enfin si, un peu encore quand-même !)
Très jolie cette représentation du Nimbe :
« Elle sentait seulement que le Nimbe souhaitait s’exprimer. Comme si chaque émotion était un langage que la terre interprétait, que le monde ressentait. Etrangement, après chaque manifestation du Nimbe, elle était apaisée. »
J’adore !
J’ai bien aimé aussi cet ajout : « — Si le Nimbe t’a choisi, c’est pour une raison bien précise que nous ignorons encore. »
Cela ajoute au mystère, et on a envie de savoir pourquoi
Très joli aussi la transformation de la larme en bijou !
Pour la relecture : entre croisa : Entrecroisa
Très bon chapitre !
Pas de grand changement dans ce chapitre, seulement des petites choses ici ou là que tu as l'œil de repérer ! Bravo !
Merci pour tes compliments <3. Ils me touchent !
A bientôt !
Pas de grand changement dans ce chapitre, seulement des petites choses ici ou là que tu as l'œil de repérer ! Bravo !
Merci pour tes compliments <3. Ils me touchent !
A bientôt !
Je trouve rien d'autre a dire, desolee de ce com sans interet, pour moi c'est deja tres abouti et j'ai juste envie de lire la suite ! Un chapitre par semaine c'est ça ? :p
Merci beaucoup de ta lecture <3
Je suis contente que ça te plaise !!!
"— Une jeune femme ? Vous m’offusquez. Je sais que je ne fais pas mon âge, mais tout de même !" > J'ai beaucoup aimé cette phrase, cette inversion des codes par rapport à notre société est rigolote.
"mais ce n’est pas mon premier deuil. j’y arriverai. " > On peut dire qu'elle dit la vérité, ayant fait le deuil de ses parents ^^ au passage, il manque une majuscule au début de la phrase.
Au plaisir de lire la suite !
"— Une jeune femme ? Vous m’offusquez. Je sais que je ne fais pas mon âge, mais tout de même" => cool si mon petit inversement fonctionne :)
"Mais il faut toujours se méfier des apparences... :)"=> Ahaha ce n'est pas Rhéane qui va te dire le contraire :p
A bientôt !
Bon, tout se passe plutôt bien pour le moment =D Il y a Olga qui n'a pas l'air commode, mais les autres ont l'air accueillante et gentille. Après, je ne peux m'empêcher de me demander, est-ce que l'Actoria est vraiment sympa ou est-ce qu'elle joue un rôle ? Elle en serait capable après tout.
J'ai beaucoup aimé la description de l'acropole ! Un bon point pour moi ^^
Et sinon, heureusement leur mensonge colle bien, le fait que bien dire que c'était pendant la représentation, c'était visiblement le truc à dire vu que ça se transmet d'enchanteresse à enchanteresse. Mais le fait qu'elle le reçoive alors qu'elle n'était qu'une jeune fille m'intrigue. Est-ce que c'est vraiment exceptionnel, ou alors les enchanteresses d'arrangent d'habitude pour que ça n'arrive pas ? En tout cas, le Nimbe avait l'air de vraiment vouloir passer à Rhéane, je me demande s'il y a une explication à ça.
Sinon, quelques remarques :
"Ils marchaient à vive allure : ce qui indiquait leurs connaissances de l’acropole." L'utilisation des ":" me laisse un peu perplexe là ^^"
"Il me faudra du temps, mais ce n’est pas mon premier deuil. j’y arriverai." Il manque une majuscule.
"Une minine va t’accompagner // Rhéane, je te présente Théodora, ta ménine." C'est une minine ou une ménine ?
En effet, pour l'instant tout se passe bien, il faut laisser respirer notre petite Rhéane !
"Après, je ne peux m'empêcher de me demander, est-ce que l'Actoria est vraiment sympa ou est-ce qu'elle joue un rôle ? Elle en serait capable après tout." => Tout à fait ! Tu verras bien :p
"Mais le fait qu'elle le reçoive alors qu'elle n'était qu'une jeune fille m'intrigue. Est-ce que c'est vraiment exceptionnel, ou alors les enchanteresses d'arrangent d'habitude pour que ça n'arrive pas ?"=> Oui, à la base cela n'arrive pas. Etant donné que c'est très dangereux si ça touche un enfant.
Merci pour les remarques, en effet, des guillemets se baladent sans que je comprenne pourquoi XD
Oui, c'est ménine au lieu de minine, je corrige :p
Merci encore de ton retour ! Bonne reprise !