Chapitre 7

Par AliceH
Notes de l’auteur : Alors que revoilà de nouveaux personnages !

Point géographie : dans "Le Paradis perdu" de John Milton, Pandémonium est indiquée comme être la capitale de l'Enfer. Et point démonologie, il y a des débuts vis-à-vis du nom angélique de Satan : la plupart des gens penchent pour Lucifer mais certains pensent qu'il s'agit de Samaël (littéralement "le poison de Dieu") et c'est cette version là que j'ai choisie. Ainsi, Lucifer est devenu Luc Ifer et s'est pointé bien bien après que Samaël soit devenu Satan.

Hans Sehen donnait à quiconque l'approchait l'illusion de toujours faire deux têtes de plus que lui. Mais la seule réalité qui frappait Luc alors qu'il entrait dans son bureau dévasté était que le chef de l'OEIL (Organisme de l'Enfer des Inspecteurs-Localisateurs, une antenne proche du BRHH) devait plier les genoux pour se pas se cogner contre son plafond bosselé. Hans frotta son crâne presque chauve puis remplit de café la tasse de son collègue alors assis dans un fauteuil à trois jambes. Ce n'était certes pas très confortable, et le fait qu'il n'y avait plus de fenêtre à cause de l'explosion des tuyaux n'aidait pas à rendre l'endroit douillet mais au moins, Luc était au calme, son chat sur ses genoux. Il se sentait enfin quelque peu en sécurité. Il aurait même peut-être pu ressentir un vague réconfort.

– Tu as donc perdu tes deux derniers employés ? demanda Hans en s'accroupissant derrière son bureau qui semblait lilliputien par rapport à sa carrure d'ours polaire. C'est un coup dur.

– Il semblerait. Je ne pourrai pas en avoir de nouveaux avant un bon moment.

– Tu es sûr qu'ils ne sont pas dispersés dans l'Avenue ?

– J'ai vérifié pendant une heure, lâcha Luc, exaspéré. Il n'y a rien qui n'indique qu'ils étaient là-dedans quand ça a pété. Je ne vois qu'une surchauffe de Tuyaux, rien de plus.

– Mais ce sont eux qui ont mis les Tuyaux d'Tri en marche ? persista Hans qui jouait avec le petit globe planétaire lumineux sur son bureau couvert de cartes diverses et variées.

– C'est ce qu'il semblerait oui. Je leur avais seulement demandé d'aller me chercher un dossier que j'avais jeté par mégarde, pas de... De causer une telle pagaille ! Mais pourquoi ? grinça l'ancien ange, le visage dans ses mains.

– La seule idée que j'ai, c'est que c'est une diversion.

– Une diversion par rapport à quoi ?

– Je ne sais pas. Ton Sir Prize n'est pas connu pour être quelqu'un de très propre sur lui et-

– Personne n'est propre sur lui ici, ou une infime minorité, Hans ! Qu'est-ce que vous feriez tous ici-bas, dans ce cauchemar qu'est l'Enfer, où toute la misère et la merde de l'Humanité vient s'échouer après une vie courte et misérable ?

– Ce n'est pas très gentil ça. Toujours est-il et malgré cet affront - dégage le chat ! pesta-t-il envers Raspoutine qui tendait ses griffes vers une boule à neige touristique offerte par un·e subordonnée en souvenir, c'est la seule piste plausible. Tu veux que j'envoie quelqu'un patrouiller pour toi ? proposa le chef de l'OEIL.

– Non merci. Je vais me débrouiller seul en attendant qu'ils daignent revenir de leur promenade clandestine comme tu sembles vouloir me le signifier.

Luc se leva après avoir bu cul sec sa tasse de café, reprit sa veste et se dirigea vers la sortie avec son chat noir sur les talons. Il ouvrit doucement la porte qui s'ouvrit en un long grincement puis se retourna et lança sur le ton de la plaisanterie à Hans :

– D'ailleurs, tu penses qu'ils sont où, ces deux-là ? Chez les humains? Elle est bien bonne !

Avec un rire faux, il repartit tandis que Hans sentait son sourire s'effacer. Ce dernier entrelaça les doigts avant de se remettre à jouer avec son globe lumineux : seule sa lueur bleue éclairait son visage à moitié couvert par une barbe argentée et ses sourcils broussailleux se froncèrent alors qu'il arrêtait son doigt sur une point qui clignotait en rouge. Une punaise suivie d'un petit feuillet vint se ficher d'elle-même sur l'objet et un stylo écrivit :

« Morts dans le comté d'Arbeit, Pangée Sud-Est : décès imminent d'une trentaine de personnes suites à une incendie accidentelle. Haut degré d'indignation à prévoir, possible plaintes/rebellions/doléances de quelconque nature, à degré plus ou moins violent. »

__________

– Non, Monsieur, je ne suis pas pompier.

La Mort regardait le pauvre ouvrier à moitié parti en fumée tandis que celui-ci restait hébété, inconscient encore de son propres décès et des flammes qui lui léchaient le béret. L'entité fixa son collègue qui semblait dans le même état de perplexité.

– Je suis au regret de vous dire que vous êtes morts, au même titre que vingt-six autres de vos collègues dans cette usine.

– Vous êtes donc... LA MORT ! glapit le premier avant se prendre la tête à pleines mains, ce qui fit que de la cervelle ébouillantée lui glissa hors de l'oreille droite.

– J'aurais pas du oublier ma faux dans le jardin avant de partir, c'est ma faute aussi, reconnut la jeune représentation anthropomorphique, même si elle n'était jeune qu'en apparence. En tout cas, il va falloir y aller. J'ai des paperasse à votre sujet à remplir en rentrant, et il n'y a pas que vous qui mourrez aujourd'hui.

Les deux bougres la fixèrent mais ne bougèrent pas d'un cil, assis à même le sol, la peau pleine de cloques et la chair parfois à vif. Avec un lourd soupir, La Mort leva les mains et tenta une approche plus diplomatique :

– Messieurs, je sais que c'est un moment difficile à passer mais quand il faut y aller, il faut y aller. Je vous jure que tout ira bien, vous avez été de braves gars, donc vous irez à Nécropolis, et là-bas, vous aurez des congés payés !

– Des congés payés ? s'exclama le second, à la salopette pleine de trous et qui sentait le méchoui.

– Oui, des congés payés ! insista-t-elle, sentant bien qu'elle touchait un point sensible. Et aussi... un salaire minimum ! Des heures supplémentaires payées ! Et euh...

Elle n'eut même pas besoin de finir sa phrase puisque les deux derniers morts à aller chercher s'étaient levés et attendaient qu'elle les emmène avec elle, dans ce fabuleux pays où il y avait des congés et des heures supplémentaires payées. Elle se félicita mentalement de son succès puis quitta l'usine en ruine et encore en proie aux flammes. Elle organisa tous les fantômes en rang avant de les compter car il y avait parfois des âmes en peine qui s'échappaient avant l'ultime départ : ça finissait toujours pas faire grand bruit chez les humains. Ah, le travail de terrain ! Elle était reconnaissante de ne pas avoir à chercher le premier qui passait l'arme à gauche (ou à droite, s'il était gaucher de son vivant ? Elle-même l'ignorait or, cette question la turlupinait énormément) et de pouvoir compter sur les Faucheuses et autres fonctionnaires de chez HADES. Ils allaient tous partir quand La Mort regarda la foule en pleurs en train d'essayer d'éteindre l'incendie : elle pouvait voir sur leur visage de chacun son nom ainsi que sa date de trépas. Sauf pour un, un grand homme roux en chemise grise qui semblait être totalement désintéressé du carnage voire même s'en amuser. À l'écart de l'attroupement, il braqua son regard sur elle, ce qui était impossible car personne ne pouvait la voir, sauf si elle le décidait. Juste avant de faire le grand saut avec ces vingt-huit nouveaux morts, il lui adressa un petit salut de la main.

Quand elle rentra dans son bureau au sommet de la haute et tortueuse Tour Mortifère, plantée en plein milieu du Secrétariat Général, au centre du Premier Cercle, elle vit Lénore arborer un kaléicinémascope. Comme un seul de ses yeux fonctionnait, la femme-corbeau avait parfois un peu de mal à calculer la profondeur des images. Ainsi avait-elle toujours l'air extrêmement concentrée quand elle regardait les nouvelles avec cet appareil. La musique annonçant une nouvelle pressante se fit entendre depuis le minuscule haut-parleur intégré. La Mort prit ses BreakingNews Binoculars pour suivre les nouvelles.

– Information brûlante ! lança la voix toujours joyeuse du présentateur. Des renseignements supplémentaires sur l'accident qui s'est produit sur l'Avenue Vogon un peu plus tôt cette semaine : d'après nos experts, il s'agirait de l'explosion d'un Tuyau d'Tri. Mais attention ! Il semblerait également que deux personnes soient portées disparues dans l'explosion, Miss Fortune et Sir Prize, travaillant sous les ordres de Luc Ifer, au BRHH. Vous pouvez voir leurs portraits à l'écran !

Sous les trois yeux du couple, les visages des disparus apparurent. La Mort laissa échapper un juron et arracha ses Binoculars avant de les jeter à la hâte sur son bureau. Surprise mais pas effrayée, Lenore attendit la fin des nouvelles avant de prendre sa place sur son perchoir. Si la Tour Mortifère était en marbre blanc, l'intérieur était entièrement d'un noir mat, envahi d'une odeur de forte pluie d'été. Des roses sortaient du passage qui permettaient à La Mort d'accéder à son jardin. Certaines portes étaient fermées par un seul tour de clef, d'autres encore par une douzaine de verrous divers. La pièce était décorée simplement, le sol couvert d'un parquet d'un noir mat lisse, assorti à un bureau d'un noir mat lisse, avec une bibliothèque d'un noir mat lisse débordant de livres colorés et reliés d'or et d'argent, qui allait à merveille avec le perchoir en forme de triangle de Lénore et l'entre du dressing de Mort. Une impressionnante fenêtre ronde en forme d'Omega donnait sur le Secrétariat Général et sur la place de Pandémonium, la capitale de l'Enfer.

– Que se passe-t-il ? demanda Lénore, le visage lisse de toute émotion, ce qui ne l'empêchait pas de sincèrement s'inquiéter pour sa compagne.

– J'ai vu ce démon il y a cinq minutes. Tu me crois ? lui répondit-elle J'étais en train d'emmener des morts dans une incendie d'usine quand je l'ai vu, de mes yeux vu, et je suis sûre que lui aussi m'a vue.

– Hypothèse plus que probable si il est effectivement des nôtres. Seul un mort peut voir un autre mort.

– Chose que je ne comprends pas... C'est comment... Comment...? hésita à formuler Mort. Comment il a pu s'intégrer aussi vite. Il n'a disparu que depuis trois jours et pourtant, avait l'air d'être à l'aise, vraiment...

Après avoir marmonné un long moment, son fin index sur la tempe, elle écarquilla les yeux puis se leva sans dire un mot. Elle dépassa Lénore afin de se ruer sur son armoire d'où elle ressortit une éclatante cape pourpre brodée en velours. Elle tendit à sa petite amie un vêtement semblable, d'un gris presque noir. La Mort ouvrit la porte de son secrétariat et indiqua à Morella, sa secrétaire personnelle, qu'elle allait rendre visite à un collègue et qu'elle devrait prendre les messages. Seul le bruit d'aiguilles de tricot lui répondit mais l'entité hocha la tête d'un air satisfait et ouvrit une porte parmi d'autres. Juste avant de s'y engouffrer, Lénore demanda quelle était leur destination.

__________

– Vous aviez prévu de vous retrouver dans le tiroir où je garde mes attaches ?

Luc Ifer avait entendu un bruit suspect alors qu'il buvait son café et se remettait de ses émotions. Armé d'une petite cuillère, il s'était approché de son bureau d'où provenaient des voix féminines. Il l'avait ouvert pour se trouver face à La Mort et Lénore entassées comme des sardines dans son troisième tiroir à gauche, une grimace aux lèvres. Sans rien laisser paraître de sa surprise pourtant sincère, il avait exigé de savoir ce qu'elles faisaient là. D'où sa question, qu'il répéta :

– Vous aviez prévu ça ?

– J'espérais atterrir dans un -aie- endroit plus confort-aie-able mais ... -aiaiaiaie- je ne vise pas toujours bien. Tu n'as rien ? demanda Mort à sa petite amie.

– Je vais bien, répondit calmement Lénore qui était indemne. Nous sommes venues ici chercher un objet spécifique, Luc Ifer.

– Oui ? grinça ce dernier, qui n'était pas à l'aise avec la froideur, certes polie, de la femme-corbeau.

– Où est ton Chronosmètre ? exigea Mort, les mains sur les hanches.

– Mon quoi ? lâcha Luc.

– Ton Chronosmètre. Ta Cosmontre, si tu préfères. Ton Aion-Réveil ?

– Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.

– LA MONTRE ULTIME DES ÊTRES SUPÉRIEURS DE NOS MONDES INFÉRIEURS ! hurla-t-elle, exaspérée de parler à un mur, un mur immense et hautain qui plus est. La montre aux possibilités infinies de temps et d'espace et de mondes ! La montre crée par Chronos lui-même, qu'il t'a donnée à ton arrivée ici, après qu'on t'ait rafistolé le dos et retiré les débris d'auréole que tu avais dans le crâne ! Elle n'a pas de forme précise, ni de taille, elle faite d'une matière uniquement trouvable dans l'espace, la matière noire ! On ne la reconnaître que par ses multiples aiguilles, chacune faite d'un métal rare ou d'une pierre précieuse ! conclut-elle, à bout de souffle. Tu la situes ?!

– Aaaaaah..! sembla se rappeler le chef du BRHH avant d'avouer sans sourciller : aucune idée de où je l'ai mise. Sûrement dans un tiroir ici.

– Vous avez mis un cadeau d'une valeur inestimable dans votre bureau délabré, à côté de vos punaises et de la litière pour votre chat ? persifla Lenore qui était choquée de l'outrage fait à Chronos et son œuvre.

– En quoi est-ce important ?

– Ton employé te l'a volée et il est parti illégalement sur Terre avec pour jouer avec les humains ! Je le sais, je l'ai vu quand j'y suis allée travailler tout à l'heure, grogna La Mort qui dégageait une impression de lourde menace, appuyée par la fumée noire et les nuages pourpres qui commençaient à envahir la pièce.

– Qu'est-ce qui vous prouve qu'il me l'a volée ? Je l'ai peut-être juste... temporairement... égarée ... essaya leur collègue, de plus en plus mal à l'aise.

– J'ai téléphoné à Chronos. Du moins, j'allais le faire quand j'ai vu que j'avais un message de sa part sur mon téléphone m'informant qu'il y avait des dommages spatio-temporels chez les humains, dans le Comté d'Arbeit, là d'où je reviens avec une bonne poignée de macchabées. Et aussi que ta Chronosmontre n'apparaissait plus sur sa carte des artefacts, ce qui signifie qu'elle est hors des Enfers.

– Je ne savais pas que ma montre pouvait être repérée à distance.

– Et bien, ça ne vous a pas empêché de la perdre, lâcha Lénore, toujours aussi stoïque.

– Ton Sir Prize n'a pas bonne réputation, et je n'ai pas eu besoin d'une enquête pour le savoir, pour te donner une idée de ce que à quel point il est connu dans certains milieux.  Il faut faire quelque chose pour trouver ce qu'il va faire, et l'arrêter si besoin.

– Pas question ! s'opposa fermement Luc. S'il se fait attraper, vous et moi savons bien qu'il ne risque pas de revenir travailler ici, et je ne veux pas perdre un de mes rares employés !

– Qui a dit qu'on allait faire ça dans les règles ? On a pas à respecter tout la procédure à la lettre, Luc, soupira La Mort en s'appuyant sur le bureau de son collègue, plantée face à lui.

– Est-ce que tu sous-entends que...?

– Que nous allons le faire illégalement, oui.

Si Luc Ifer respirait encore, cette annonce lui aurait coupé le souffle. À la place, il renversa le reste de son café sur son chat qui lança un miaulement désespéré avant de courir se cacher en des endroits plus hospitaliers. Droites comme des i, Lénore et La Mort attendaient son aval : même si elles (enfin, surtout La Mort) avaient des pouvoirs supérieurs à ceux de Luc Ifer, ce dernier était quand même un ancien ange, l'un des plus anciens membres de l'Enfer également. De plus, c'était ses employés qui étaient en jeu, pas les leurs. 

– On risque beaucoup ? demanda-t-il bien que sachant déjà la réponse.

– La Dissolution, sourit La Mort. Mais tu veux récupérer Miss Fortune et Sir Prize entiers ou pas ?

– Surtout que vos risquez gros pour ne pas avoir remarqué s'ils complotaient quelque chose et que vous serez peut-être même marqué comme complice dans leur fuite et dans leurs possibles actes à suivre qui seront, je n'en doute pas, diaboliques d'une façon ou d'une autre, expliqua Lénore avec autant d'empathie que si elle lisait un mode d'emploi quelconque.

– Surtout que c'est de ta faute s'il a pu mettre la main sur ton Chronosmètre.

– Je sais, je sais ! pesta Luc en proie à un conflit intérieur. J'accepte ! Je dois faire quoi ? Je ne peux pas quitter mon bureau sans éveiller de soupçons !

– Justement, tu vas rester là. Les seuls membres mouvants de notre petite alliance seront moi et Lénore. Nous risquons moins gros que toi dans cette situation de crise, vu que je suis un Être Supérieur de Première Classe et Cavalière de l'Apocalypse et que Lénore est ma compagne et bénéficie donc de droits diplomatiques égaux aux miens.

– C'est une situation de crise ? fit-il, presque larmoyant.

– Oui, Luc, c'est une situation de crise.

– C'est la première fois que je ressens autant d'anxiété depuis la fois où Samaël a été jeté depuis le parking de l'autre Entreprise et que Michel a failli me pousser avec lui, confessa l'ancien ange. Je n'aime pas ça.»

__________

Il y en avaient d'autres qui n'aimaient pas ça : c'étaient les démons des Cercles 8 et 9 qui étaient condamnés à nettoyer toute l'Avenue Vogon jusqu'à ce que celle-ci soit à nouveau empruntable par les voitures motorisées ou à chevaux.

À cause de leur travail, ils avaient appris à faire fi du bruit, du vent, du froid et des moqueries de démons mieux placés. Cependant, un bruit les tira de leur léthargie: celui de talons hauts. Et pas de n'importe quelle couleur : ceux-ci étaient verts comme des algues ondulant sous l'eau, des nénuphars pâles brodés sur les orteils. D'un pas autoritaire, la démone à la peau mate à qui appartenaient ces chaussures avança sans même leur jeter un regard et entra dans le Secrétariat Général, mince silhouette chlorophylle au milieu des couloirs d'un blanc éclatant. Elle se saisit d'une gazette disponible à l'accueil, qu'elle lut à travers ses lunettes Aquarium. Elles nommées ainsi car d'une part, elles étaient faites d'un verre épais et rond, et de l'autre, parce qu'entre deux couches, il y avait de l'eau et des plantes aquatiques verdâtres. Ses minces sourcils se froncèrent face au déluge de nouvelles (Un démon postier enceint d'une hippoccube ? Vraiment ? Et des disparitions ? Informations en cascade, semblait-il). Elle prit l'ascenseur en bronze et s'arrêta au troisième étage pour ouvrir une immense porte vert d'eau et se trouver dans une salle toute aussi immense, peinte et décorée dans tous les tons de vert imaginables, pour être approchée d'un jeune homme aux moustaches de poisson-chat, l'air plus que nerveux :

– Voici un rapport du coût des réparations de l'Avenue Vogon, Madame W.Asser !

– Merci Delan, dit-elle en regardant d'énormes bouliers accrochés au mur bouger de seconde en seconde. D'autres nouvelles ?

– Pas pour notre Secteur, Madame, répondit-il avec une inclinaison de la tête.

– Très bien. Disposez.

Derrière elle se refermèrent les hautes portes qui indiquaient : Secteur III : Économie et Finances.

 

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