CHAPITRE 7

Par _ygso_
Notes de l’auteur : TW : scène de torture physique (avec sang) et psychologique.
C'est léger mais faites attention à vous, soyez sûr d'être dans une bonne situation.
Bonne lecture !

Chapitre 7 - PDV ANGEL – Jeudi 18 Mars 2137 – 18h

 

Le train s’arrête enfin à la gare de la ville 207, la porte s’ouvre je descends et suis accueillie par le capitaine du poste de la MCPV de la ville, d’un quelconque technicien et de soldats.

– Madame la Présidente ! Nous sommes honorés de votre présence, parle le capitaine.

– Cessez vos belles paroles Capitaine, je suis là car vos résultats ne me satisfont pas. Maintenant amenez-moi auprès de Madame Ariane Roman et Alice De Villiers.

– Bien sûr Madame la Présidente, dit-il avant de s’engager dans un couloir.

– Monsieur Gray, dites-moi ce que vous avez sur elles. Je veux un point de pression pour les faire parler.

Gray, informaticien m'accompagnant dans ce petit voyage, tablette à la main, me dicte déjà des informations.

Je suis sûr qu’elles sont les organisatrices de cette rébellion et de cet article. J’ai maintenant besoin de renseignements sur le groupe. Nous avons réussi à stopper la diffusion des chiffres et enlever l’article mais nous n’avons pas pu retrouver une adresse IP d’ordinateur exacte, il y avait des fausses adresses dans toutes les villes. Il était pour sûr dans cette ville, quoi de mieux d’avoir déjà la main sur la gazette ou sur le journal télé pour faire cette action.

Nous arrivons au bout du couloir, nous montons l’escalier et nous sommes directement dans le poste.

– Madame Roman ! Dis-je en entrant brusquement dans la salle d’interrogation. Elle est assise avec les mains liées à une table devant elle.

Je prends place sur l’autre chaise et m’assoit devant la jeune femme.

– J’ai besoin de réponse, pensé-je.

Je relève les yeux vers elle et je suis prête à faire tout ce qu’il faut pour que je sorte avec des solutions, des pistes pour trouver ce groupe et l'arrêter. Même si je crois savoir qui est aux commandes, mais ils ont disparu depuis trois ans et demi.

XX

Je n’ai eu aucune réponse concluante. Quelques soient les moyens de pression, les mises en danger, essayer de faire des marchés avec elles. Je sais juste qu’aucune des deux ne savait qu’il y avait un groupe de rebelles qui agissait contre moi. Retour à la case départ.

– Madame la Présidente, que faisons-nous des prisonnières ? Me demande le capitaine en s’approchant de moi.

Je continue de fixer en dehors de la fenêtre et lui répond :

– Tuer les. Elles ne savent rien et ne sont pas immunisées.

– Très bien. Que faisons-nous de Ryan 210 et Arthur Lemant ?

– Ils travaillent au plateau télé et à la gazette, Madame, dit Gray.

– Je veux Lemant demain matin dans une cellule, il sera peut-être plus enclin à parler que sa collègue….

XX – PDV ARTHUR – VENDREDI 19 MARS 2137

Je me débats, je hurle, je donne des coups assez vagues, je ne regarde pas où on emmène, je vois juste la porte en acier, où se trouve derrière Ryan.

Une porte claque de nouveau, je me reconcentre sur la pièce, on m'assoit de force sur une chaise en fer, mes mains et mes pieds sont liés à la chaise par des menottes.

Je lève la tête, et me trouve face à la présidente. Elle est assise sur un bureau, les jambes et les bras croisés reposant sur sa poitrine. Ces cheveux blonds sont plaqués sur son crâne pour faire une petite queue de cheval derrière, elle porte une longue robe bleue, elle est comme sur toutes les affiches placardées dans les villes ou dans ces discours qui passent à la télé.

Sur le mur est projetée une grande image avec le numéro de la gazette de mars, en bas de la page la suite de chiffre.

– Arthur Lemant, vit au numéro 113 rue PE3L9 ville 207, petit appartement sympathique, avec votre compagnon Ryan 210. Jeune homme qui vient d'un foyer quand même, mais il travaille au plateau de télévision de News Jo’. Et vous, vous travaillez à la gazette. Vous semblez avoir une belle vie, non ? S'adresse-t-elle enfin à moi en levant ses yeux pour me fixer.

Je ne sais quoi répondre, sous le choc de voir que tout s'est accéléré. Comment me suis-je retrouvée devant la Présidente ?

– Et bien oui ou non ? Redemande-t-elle en s’avançant d’un pas vers moi.

– Oui, oui, nous avons une belle vie, dis-je précipitamment.

Ryan a su se défaire des préjugés des orphelins et a trouvé sa voie et il a été soutenu pour qu’il puisse réussir. Déjà que c’est compliqué de faire quelque chose de sa vie, il a réussi à se détacher de ceci et a fait ce qu’il avait envie de faire. Plus que tout, les enfants venant des foyers avaient déjà des préjugés inscrits sur leurs visages. Délinquant.e, feignant.e, non travailleur/travailleuse, seul.e, instable émotionnellement. Ryan a su monter un bon dossier tout au long de sa scolarité. Mais je n’ose dire à la Présidente, comment pourrais-je ? Elle y participe aussi, à ses préjugés.

– Ne voudriez-vous pas tout perdre malencontreusement, n’est-ce pas ?

Je ne dis rien et l’observe silencieux.

– Bien. Dit-elle satisfaite de mon silence. J’ai simplement besoin que vous répondiez à une question. Quels sont ces chiffres ? Demande-t-elle en détachant bien les mots, en me pointant l'image projetée.

– Je ne sais pas, dis-je en tournant la tête.

– Très bien, vous ne semblez pas comprendre, dit-elle en se rapprochant de moi, les mains sur les accoudoirs, ses yeux noirs dans les miens, j'ai besoin de cette réponse !

– Je viens de vous le dire, je ne sais pas, répété-je.

– D'accord, dit-elle en soupirant légèrement, elle se retourne vers la table et je la vois saisir quelque chose. J’ai besoin de cette réponse...pour le bien des villes, dit-elle en chuchotant.

Elle se déplace vers moi, ses mains dans son dos, elle arrive à mon niveau, elle se penche vers moi, je la fixe dans les yeux et d’un coup je sens une brûlure sur mon bras.

Je hurle ma douleur, et vois mon bras ouvert sur environ dix centimètres, je relève la tête, elle tient un couteau ensanglanté à la main. Mon sang.

– Vous ne voudriez pas courir un quelconque danger, alors de qui sont ces chiffres ? Continue-t-elle la voix posée et calme.

– Pas moi, dis-je les larmes aux yeux dû à la douleur.

– Vous faites la maquette des articles à la gazette, alors si ce n'est pas vous, qui ?

– Tout le monde peut modifier les articles, menté-je.

Je me prends un autre coup de couteau sur l'autre bras, je me retiens de hurler, mais mes larmes s'échappent. Je sens mon sang couler, le long de mes bras, de la chaise, pour tomber sur le sol. Mes larmes inondent mes joues.

– C'est faux. N'essayez plus de me re-mentir, donc vous dites qu’il s’agit que d’une simple coïncidence entre l'article et l'émission, dit-elle en changeant d'image, il y a l'article avec les chiffres puis, un arrêt dans l'émission, avec les chiffres qui apparaissent.

– Ryan et moi n'avons rien à voir dedans. Ariane aurait très bien pu remodifier le journal entre l’élaboration de la maquette et son impression. Pareil pour Alice, arrivé-je à dire malgré toute la douleur et mes yeux qui piquent dû aux larmes.

– Donc vous avez été embarqué dans toute cette histoire par hasard, dit-elle.

– Oui, je vous jure, nous ne savons rien, supplié-je presque.

Elle se tient devant moi et essuie le couteau, résignée.

La porte s'ouvre d'un coup, laissant entrer un homme sans uniforme de la MCPV avec une tablette, et un soldat de la MCPV.

– Madame Angel, regarder ça, j’ai des nouvelles sur le groupe, j'ai réussi à traquer le numéro au niveau de la ville 1000, dit-il rapidement.

– Je suis en plein milieu de quelque chose, dit-elle sévère au jeune homme qui sort précipitamment, elle se tourne vers moi avec un petit sourire et sort de la salle suivit du soldat.

XXX

Le temps passe, une heure je pense. Je suis assis sur cette chaise en fer, dans cette vieille pièce mal éclairée, mes yeux ne fixent rien de particulier, mes pensées se résument à ce qui vient de se passer ? Comment je me suis retrouvé dans cette position… Je veux juste retrouver Ryan et partir d’ici.

La porte s'ouvre et laissent entrer des soldats puis, une jeune femme qui semble être médecin, elle porte en tout cas une blouse blanche.

Elle s'agenouille devant moi, et dépose sur le sol une petite mallette dont elle sort des bandages, elle me soigne, je ne dis rien, elle non plus. Elle désinfecte et bande mes bras puis, sort de la pièce.

Puis, une nouvelle heure passe, je reste assis là, les yeux dans le vague. Je n'observe plus la pièce, je l'ai examinée jusqu'à l'écœurement. Cette porte, je le sais, est la seule sortie. Mais il faudrait déjà que je me débarrasse de ces menottes qui me scient les poignets. Que puis-je bien faire ? Je suis tout seul, dans un bâtiment de la MCPV, plein à craquer de soldats entraînés. Et Ryan ?

X

J'entends une porte claquer puis, une deuxième, et la présidente repasse ma porte, toujours ces cheveux bien plaqués en arrière, perchée sur ses talons, elle se retourne vers moi, et dit :

– Prêt à parler cette fois ?

– Je vous l’ai déjà dit, je ne sais rien sur ces chiffres, ce n'est pas moi qui les ai rajoutés, dis-je en essayant d'avoir l'air sérieux.

– En fait, j'aimerais vous faire confiance, mais quelque chose de bien plus grave est en jeu, alors je me dois d’être ferme.

– Je vous l'ai déjà dit, je ne sais pas, répété-je la voix tremblante.

– Très bien, si vous ne me dites pas tout ce que vous savez, c'est Ryan qui prendra pour vous, dit-elle en projetant une vidéo.

Ryan est attaché à une chaise, je reconnais la cellule où nous étions, deux soldats du MCPV l'encadre.

Je le regarde dans les yeux, bien qu'il ne puisse pas me voir. La haine monte petit à petit. Ryan est innocent ! Il n'a même pas accès aux fonctionnalités qui permettent de faire défiler les chiffres ! Et il ne l'aurait pas fait sans m'en parler...

Mais Ariane, et Alice ? Elles n'ont pas parlé ? Et si elles étaient mortes... Ce n'est pas possible que la seule piste qu'elle a c'est moi ? C'est Ariane qui les a mis avec quelques collègues, quand elle était enfermée dans son bureau elle parlait de ça, de ce plan, c'est sûr, mais je ne sais pas ce que disait l'article.

Elle déclenche un talkie-walkie, et dit « allez-y », un soldat électrocute Ryan avec un taser sous mes yeux, je hurle de le voir se pencher en avant sous la douleur, la bouche enfermée sous un morceau de ruban adhésif.

– Ariane a sûrement organisé un plan pour ajouter ces chiffres, mais je ne fais pas partie de son plan, je les ai remarqués après ! Crié-je.

« Arrêter », dit-elle seulement.

– Très bien, parlez, dit-elle.

– J'ai remarqué qu'Ariane passait plus de temps enfermée dans son bureau, c'est quelque chose qu'elle ne fait pas beaucoup, presque jamais. Je n'ai pas réagi sous le coup, c'est quand j'en ai parlé avec Ryan après le TAV, parce qu'elle m'a demandé si personne ne m'avait fait des remarques. Nous avons regardé l'ancien numéro, si c'était un problème lié à celui-ci, et c'est là qu'on a remarqué les chiffres, nous les avons cherchés et nous sommes tombé sur cette page d'article avec écrit « Erreur », c'est tout ce que je sais, je vous assure, dis-je la voix fragile.

– Avec qui elle était ?

– Je ne sais pas, la seule personne que j'ai reconnue, c'est Ely, Ely 207, et une deuxième personne et c'est tout,

– Très bien, dit-elle en éteignant la vidéo, qui est Ely ?

– C'est une collègue de bureau, elle rédige des articles sur une partie des avancées de la médecine, je ne sais pas grand-chose sur son travail. Nous ne nous dérangeons pas, je fais juste les corrections des articles puis, je mets en forme le journal, et de temps en temps j'élabore des articles.

– Très bien, faites-moi des recherches sur cette Ely puis, pour eux direction la ville 1bis, ordonne-t-elle à un soldat.

– Quoi ! Je vous ai dit ce que je savais ! Crié-je, ne voulant pas aller à la ville 1bis.

Une fois que nous sommes rentrées, spécialement dans les bâtiments du MCPV, personne ne ressort. Nous ne savons pas ce qui se passe après que nous sommes arrivés là-bas. Sommes-nous tués pour éviter de propager le virus ? J’imagine… Mais je n’ai pas le virus, alors pour j’irai là-bas et pourquoi la milice me fait-il croire que j’ai le virus ?

– Et ? Dit-elle, en se retournant pour éteindre la vidéo.

– Je...

– Vous avez le virus, je ne peux pas vous laisser partir, vous irez donc à la ville 1bis, dit-elle puis elle part, en me laissant seul encore une fois dans cette pièce.

XXX – DIMANCHE 21 MARS

Nous sommes dans un wagon souterrain qui relie notre ville à la 1, il y a quelques tunnels qui lient les villes entre elles. Ils appartiennent à la milice et sont utilisés pour des transferts de personnes de villes et villes. Mais certaines villes, notamment les plus pauvres, n’ont pas de train et utilisent donc les routes. Certaines personnes peuvent s'offrir des voyages entre villes par les trains, mais c’est cher.

Les déplacements à l'extérieur des villes sont très sécurisés et contrôlés, nous sommes né dans telle ville, nous avons 90% de chance de rester toute notre vie dans cette dite ville. Pourtant je connais des exceptions, regardez Ryan. Il est né à la 210 puis, il est resté au foyer pendant dix-huit ans et il a obtenu une bourse, et il est arrivé à la 207. Et maintenant nous voilà direction la ville 1...

Il y a en gros une grande route qui relie chaque ville, et il y a des balises par tout le long de la route pour traquer n'importe quel véhicule, civils comme milicien. Et bien sûr, avant de se retrouver dehors sur les routes, il faut qu'on puisse sortir de la ville, du dôme, il faut donc que notre autorisation soit acceptée.

Les villes agricoles sont les villes de 10 à 20, puis les usines et autres structures de fabrication de 20 à 30, la nourriture et les journaux sont distribuées par le train ou les routes. Tout est contrôlé par le gouvernement qui n’est formé que d'une personne, élue en 2120. Dix-sept ans qu'elle est au pouvoir, qu'elle a le pouvoir.

Nous sommes dimanche matin, j'ai pu raconter tout ce qui s'est passé dans cette pièce à Ryan hier. Nous sommes assis sur une banquette, mains liées, avec deux soldats armés devant nous.

« Arrêt centre-ville 1 » dit la voix automatique.

On nous relève, et nous sortons sur le quai, avec encore deux soldats qui nous conduisent à la surface par des escaliers. On nous jette dans un camion de la MCPV, ils nous attachent nos mains derrière nous sur une barre métallique, deux soldats montent à l'avant pour partir puis, les deux autres soldats montent dans une autre voiture de la milice. 

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