Rhéane et Aleksander sortirent de la maison en fin de matinée. Ils avaient travaillé sa démarche, sa manière de s’exprimer et ils avaient parfait leur passé commun. Tous deux étaient mari et femme depuis deux ans, il s’agissait d’un remariage, car Aleksander avait une fille de dix-huit ans restée à l’île de Iona. Ils avaient choisi Iona pour sa distance avec la capitale. Cette cité était aux confins de la Confédération Nimbienne, dans la partie sud, séparée par plusieurs mois de bateaux de l’île principale. Rhéane y avait réellement séjourné six mois avec sa famille et ses souvenirs étaient parsemés de rangées d’oliviers, de forêts de pin, de longues journées d’été à jouer sous le soleil ardent. Les Ioniens étaient un peuple porté sur la terre, beaucoup moins sur l’apparence et c’était la seule cité où elle avait eu l’impression de ne pas être invisible. Les mœurs de la Nimbie s’étiolaient à ses extrémités, si les personnes âgées restaient respectées, ce n’était pas une vénération comme dans le reste de la Confédération. Les artistes ne composaient pas seulement des œuvres représentant les Aînées, mais aussi des portraits de femmes ou d’hommes tout juste libres, parfois même des enfants ! Quand Rhéane maîtriserait ses pouvoirs, elle rejoindrait ce havre de paix. Elle achèterait ses frères et les comblerait de cadeaux. Ils vivraient là-bas dans une ferme et elle lirait toute la journée.
— Rappelle-toi que tu ne dois plus faire de révérence et encore moins te prosterner, tu es une Aînée maintenant, lui rappela Aleksander.
— Oui, je vais tâcher de m’en souvenir. Après, c’est tellement une habitude que ça ne va pas être facile.
— À partir de maintenant, je dois aussi te vouvoyer et tu dois me tutoyer.
— Très bien.
Rhéane avait l’impression de se préparer pour un nouveau personnage et elle ressentait l’excitation et l’anxiété de ses débuts. Une chose changeait pourtant drastiquement : sa mère ne jugerait pas sa prestation et cela lui enlevait un énorme poids des épaules. Elle était aussi libre d’improviser, d’incarner un personnage comme elle le souhaitait. Cette perspective était enivrante et troublante.
Dans la rue, les habitants la regardaient différemment, les femmes, les hommes plus jeunes se baissaient sur son passage, se courbaient ou se prosternaient. Elle n’avait plus honte de son visage. Elle se sentait fière de sa nouvelle apparence. Dès qu’elle voyait son reflet dans une fontaine, dans un bris de verre ou une fenêtre, elle souriait puis son regard s’arrêtait sur un blessé ou un corps dans les décombres et son visage se figeait.
— Il me faudrait peut-être d’autres vêtements, ceux-ci font vraiment peu distingués, dit-elle en regardant sa toge en mauvaise état.
— Oui, vous avez raison, répondit Aleksander. Je connais un endroit.
La ville était en effervescence. Les hommes, les femmes, les enfants déblayaient, creusaient, rafistolaient… Exceptionnellement, le travail aux mines avait été levé pour que les habitants puissent s’occuper de leurs familles et de leurs habitations.
Ils longèrent une artère noire de monde. Après quelques minutes de marche, ils débouchèrent sur un marché installé à la hâte sur les décombres.
Les étalages proposaient beaucoup d’outils, mais aussi des tissus, des crustacés, de la laine, des bijoux et des morceaux de Nimbe qui se vendaient à prix d’or. Rhéane s’empara d’une carte de la Confédération. On y voyait l’ensemble des îles qui composaient l’alliance. On en comptait plus de trois cents de formes et de tailles différentes. La Nimbie, zone insulaire la plus vaste avait la forme d’une demi-lune.
— Vous voulez l’acheter ? l’interrogea Aleksander.
— Non, non. Je regarde seulement.
Naucratis se situait bien à l'extrême sud. C’était une île parcourue par un delta, un long fleuve et une montagne imposante.
Elle restitua le parchemin et ses yeux glissèrent vers l’un des présentoirs tapissés de pierres précieuses. Les cristaux de Nimbe se rapprochaient de la couleur de l’ambre avec des paillettes argentées à l’intérieur. Alors qu’elle se tenait au-dessus des pierres, celles-ci s’illuminèrent comme si les métaux détectaient sa présence.
Le marchand se tordit d’une révérence.
— Oh, chère Sibylle, vous me faites honneur de vous approcher de mon humble étalage. Seriez-vous intéressée ?
Rhéane hésita puis regarda Aleksander. Celui-ci sortit de sa poche deux oboles de bronze et les tendit au marchand.
— Nous allons prendre cette petite pierre, là. Elle paraît de très bonne qualité.
Le marchand exécuta une nouvelle révérence puis déposa le cristal de roche dans la paume de Rhéane. Celui-ci lévita au-dessus de la main de Rhéane comme s’il était, en même temps, attiré et repoussé par sa peau. La jeune femme referma son poing autour de la roche et imagina que le cristal devenait rond et lisse comme une perle. Elle sentit une onde de douleur se propager dans son corps et rejoindre ses doigts. Sa paume rougeoya, l’image mentale qu’elle imaginait s’effaça sous la souffrance et elle sut que le Nimbe ne lui obéirait pas. Un mal de tête écrasa son esprit et elle arrêta de se battre contre la force antagoniste. Elle ouvrit la main, le cristal brillait de mille feux, comme une petite étoile, mais n’avait pas changé de forme.
Aleksander l’observait.
— Si tu veux créer ou transformer de la matière, tu dois puiser dans une émotion positive. Tu dois te concentrer sur la joie ou la reconnaissance. Si tu puises dans une autre émotion, le Nimbe résistera. Chaque émotion humaine correspond à une forme d'utilisation du Nimbe.
Rhéane repensa au tremblement de terre, par quelles émotions avait-il été provoqué? La trahison ? La peur ? Le désespoir ? Quelles émotions permettaient de guérir ? Elle se rappelait avoir été témoin de cette utilisation lors de la mort de la sibylle. Quels étaient les autres usages du Nimbe ? Il lui sembla qu’un monde infini s’étendait maintenant devant elle, mystérieux et foisonnant.
— Mais à quoi sert le cristal de Nimbe exactement ?
— Ce cristal peut être soit un adjuvant soit un inhibiteur pour chaque forme d’utilisation du Nimbe. Il est la poudre et l’étincelle, si tu préfères.
La jeune femme fit rouler le précieux cristal entre ses doigts. Derrière eux, les conversations s’amplifiaient, le ton montait entre plusieurs habitants qui s'étaient rassemblés en cercle. Elle percevait quelques bribes de là où elle se tenait.
— A quoi servent les Enchanteresses ? Ne sont-elles pas en mesure de prévenir ce type de catastrophe ?
— Toute la cité a été touchée par le tremblement de terre sauf l’acropole ! s’écria une marchande.
— Ne parlez pas ainsi de nos protectrices !
— Protectrices ? Protectrices ? Est-ce qu’elles ont protégé mon frère ? Sa maison lui est tombée sur la tête ! C’est inadmissible ! A quoi servent leurs pouvoirs ?
La situation s’envenimait. Rhéane croisait de plus en plus de regards appuyés, certains chuchotaient ou la montraient du doigt. D’un mouvement de la main, Aleksander lui intima de le suivre. Elle lui emboîta le pas, l’anxiété grondant dans la poitrine. Subitement, il lui sembla que l’atmosphère se chargeait de colère, d’agressivité et de ressentiment ; ces émotions se mêlaient aux miasmes des poissons, aux relents des fruits pourris et des égouts en piteux état. Tout lui montait à la tête et à la gorge. Tout se resserrait lentement autour de sa gorge. Tout l’oppressait et l'empêchait de respirer.
— Aleksander… murmura-t-elle.
Son appel eut la force d’une brise et n’atteint pas les oreilles de son maître. Cependant, comme s’il sentait son effroi, il attrapa son bras et la tira dans une petite ruelle. Là, les bruits et les effluves se tarirent et Rhéane put reprendre son souffle.
Aleksander la guida jusqu’à une échoppe à la devanture bleue. Ils pénétrèrent dans le magasin.
Le lieu portait les stigmates du tremblement de terre. Le séisme avait renversé les étagères et les présentoirs, les fissures grimpaient aux murs comme du lierre et le plafond s’affaissait en partie. Rhéane jeta un coup d’œil à Aleksander, nullement rassurée par l’état du logement. Les propriétaires qui remettaient de l’ordre s’arrêtèrent quand ils les aperçurent. Ils exécutèrent immédiatement une révérence en l’apercevant.
— Chère Enchanteresse, nous sommes navrés pour le désordre. Que recherchez-vous ?
Rhéane mit du temps avant de comprendre qu’ils lui parlaient.
— Une tunique d’été, parvint-elle à articuler.
— Elles sont par ici ! répondit le commerçant en montrant du doigt des rayonnages où des robes étaient empilées.
Rhéane, le cœur toujours trépidant, fut attirée par une tunique pourpre. Elle passa fébrilement sa main sur le tissu, il avait la bonne épaisseur, ni trop fin ni trop lourd. Cela ferait tout à fait l’affaire. Elle jeta un coup d'œil à Aleksander pour s’assurer qu’elle pouvait acheter la tunique.
Il ne fit aucun commentaire.
— Je vais essayer celle-ci.
Le vendeur lui proposa d’enfiler le vêtement dans la remise ce qu’elle accepta.
Une fois dans l’arrière boutique, le silence l’apaisa. Les murs de l’échoppe avaient le mérite d’absorber le bruit et elle ne percevait que les conversations discrètes d’Alexander avec les marchands. Elle s’adossa contre la pierre. Sa tête bascula en arrière et elle prit de longues respirations.
Comme elle aurait aimé tenir la main de Thamyclès ! Comme elle aurait aimé entendre sa petite voix lui demander ce qui n’allait pas…
Là, à cet instant, elle aurait tout donné pour le serrer dans ses bras.
Quel sens avait la vie s’il n’était pas présent dans la sienne ? Comment pouvait-elle espérer avancer sans lui à ses côtés ?
Et Hippolyte ? Où était-il ? Arriverait-il à obéir à ses nouveaux maîtres ? Il était d’un naturel si paresseux... Elle ne serait plus là pour faire son travail à sa place, elle ne serait plus là pour couvrir ses escapades. Même ses remarques acides lui manquaient. Même son air désabusé lui manquait.
Une sensation de froid naquit dans sa poitrine. Son cœur était givré, son souffle glacial, son corps entier endolori.
Sa mère l’avait vendue car elle n’avait pas été à la hauteur. Pourtant elle avait tout fait pour être une bonne fille obéissante et docile. Mais ça n’avait pas été suffisant. Elle aurait voulu revenir en arrière pour se reprendre, pour lui montrer qu’elle pouvait faire mieux.
C’était impossible.
Elle avait tout perdu. Elle était seule. Elle se sentait si seule.
Un grésillement lui fit relever la tête. Autour d’elle s’étendait une cloison bleutée. Un éther cristallisé. Un miroir azur.
Son reflet lui apparut. Oui, elle avait vieilli, mais elle n’était pas belle. Les rides ne lui allaient pas. On l’avait grimée. Personne ne serait dupe. Les enchanteresses découvriraient immédiatement sa mascarade. Ce travestissement était absurde. Tout comme celui de faire confiance à son nouveau maître.
Elle avança la main et heurta la paroi. Celle-ci devint plus opaque et bientôt son reflet ne fut plus qu’une ombre. Elle poussa la surface avec ses doigts mais cela n’eut aucun effet. La barrière, au contraire, parut se déplacer vers elle. Petit à petit, l’espace s'amenuisa, le bleu prit toute la place et elle se retrouva plaquée contre le mur. Asphyxiée par ce sarcophage, elle voulut crier mais aucun son ne sortit de son gosier. Son être entier se pétrifia dans le carcan de glace. Son esprit se mit à fonctionner au ralenti et il lui parut évident qu’elle devait se laisser aller. Oublier les pensées négatives. Accepter la fin. Ne faire qu’un avec ce qui l’entourait. Le Nimbe prenait tout son esprit et sa conscience lentement glissait, glissait, glissait.
Elle se noyait.
— Rhéane ! Rhéane !
Les appels étaient si éloignés ; des échos d’un monde lointain. Irréel.
Une main transperça le voile bleuté. Son prénom fut de nouveau répété puis des doigts se posèrent au niveau de son cou et elle sentit une douleur se répandre dans son corps. Une lutte entre deux forces. Une chaleur qui faisait fondre une carapace gelée.
Petit à petit sa vision s’éclaircit, l’air revint dans ses poumons et les sensations crépitèrent dans ses membres.
— Rhéane ! Vous m’entendez ?
Aleksander la soutenait tant ses jambes tremblaient. Elle croisa son regard. Elle y décela une vraie inquiétude.
— Que… Que s’est-il passé ? bredouilla-t-elle.
— Le Nimbe. Lorsque la tristesse est trop forte, cela vous asphyxie.
Rhéane se laissa choir au sol. Evidemment.
— Je n’y arriverai jamais.
— Je crois le contraire. Il vous faut juste du temps.
Aleksander s’agenouilla à ses côtés alors que les yeux de Rhéane se remplissaient de larmes. Il demeura près d’elle sans dire un mot, le temps qu'elle se calme.
— Je… Je suis désolée… murmura-t-elle.
— Ne vous excusez pas. Ce que vous avez vécu est un traumatisme, la meilleure façon de le gérer est de l’exprimer.
Rhéane ramena ses jambes contre sa poitrine et cacha sa tête contre ses genoux. Aleksander attendit un instant puis lui demanda :
— Je suppose que vous gardez cette robe pourpre ?
— Oui.
— Regardez, je vous ai trouvé ces bracelets, cela cachera votre marque.
Rhéane s’empara des accessoires, les soupesa, puis les enfila. Ils couvraient parfaitement ses poignets.
— Merci, souffla-t-elle en se relevant.
Aleksander sortit de l’arrière boutique. Rhéane enfila la robe pourpre et ne se regarda pas dans la glace. Elle rejoignit le mage dans la boutique.
— Cette tunique vous va bien. Elle réhausse votre teint, observa Aleksander.
Rhéane esquissa un mince sourire de reconnaissance et remercia d'un geste de la main les commerçants. Aleksander l’invita à se diriger vers la sortie.
Dans la rue, une foule de badauds était rassemblée. Tous observaient deux femmes qui visiblement les attendaient. Deux enchanteresses. L’une était petite, vêtue d’une simple robe noire. Cette allure d’ascétique était renforcée par un chignon serré et un visage sévère. L’autre sibylle était son exact opposé : ronde avec la peau brune. Une large ceinture de Nimbe retenait un ventre rebondi et une poitrine imposante.
Un halo entoura les deux Aînées puis un mur doré se matérialisa autour de Rhéane et d’Alexander ; ils ne pouvaient ni avancer ni reculer.
— Par ordre de son éminence Isaline, vous avez l’obligation de nous suivre, s’exclama la femme sobrement vêtue.
La deuxième enchanteresse fit apparaître un portail devant les yeux ahuris du petit peuple. Rhéane dévisagea Aleksander, le cœur battant à tout rompre. Elle perçut dans ses yeux tous les enjeux à venir.
Elle ne pouvait plus faire marche arrière. À l’acropole, sa survie dépendait de son jeu. Ils suivirent les Enchanteresses et traversèrent le portail doré.
Encore un super chapitre :)
Tu décris super bien les décors, et aussi les différentes émotions qui traversent Rhéane ! Bravo !
Je pense en effet que tu peux joindre à ce chapitre le précédent, sinon ça fait deux chapitres un peu courts.
Toujours top dans le style, très fluide et agréable à lire.
J’aurais besoin d’un peu plus de virgules à certains endroits. J’ai tendance moi-même à faire des phrases très longues, et relire mes chapitres à voix haute m’aide à rajouter de la ponctuation là où ça manque.
Voici quelques remarques en vrac :
Ici, accentuer davantage la différence d’humeur avec la ponctuation :
« Dès qu’elle voyait son reflet dans une fontaine, dans un bris de verre ou une fenêtre, elle souriait puis son regard s’arrêtait sur un blessé ou un corps dans les décombres et son visage se figeait. «
=> Dès qu’elle voyait son reflet dans une fontaine, dans un bris de verre ou une fenêtre, elle souriait. Puis, son regard s’arrêtait sur un blessé ou un corps dans les décombres et son visage se figeait.
mauvaise état.
=> mauvais état
Donc l’apparence change, mais pas les os, les muscles ? Elle ne vieillit pas vraiment au final, juste sa peau ?
J’ai du mal à croire qu’il y ait un marché qui vende des crustacés et des bijoux alors qu’une énorme catastrophe a eu lieu… Peut-elle trouver la carte dans les décombres plutôt ?
Super quand tu décris la montée en pression de Rhéane et quand les passants la alpaguent.
Chouette qu'elle repense à ses frères et à leur devenir aussi.
J’ai un doute aussi sur le vendeur de robes… Après une catastrophe je m’attendrais davantage à ce qu’il soit en train de réparer la boutique, et Rhéane passe à côté et il lui dit qu’elle est fermée mais qu’elle peut toujours jeter un oeil si quelque chose l’intéresse.
Trop chouette l’arrivée des Sibylles !
Rhéane dévisagea Aleksander, le cœur battant à tout rompre. Elle perçut dans ses yeux tous les enjeux à venir.
=> enlever « elle perçut dans ses yeux tous les enjeux à venir », je trouve que tu forces un peu trop l’interprétation du lecteur alors que si tu t’arrêtes à « le coeur battant à tout rompre » et que tu enchaînes avec « Elle ne pouvait plus faire marche arrière. » on comprend les enjeux.
Voilà :) à très vite sur Nimbe ou Ostrion !
Je suis contente si ce chapitre fonctionne bien, c'est un des derniers que j'ai retravaillé vraiment en profondeur ( et en particulier au niveaux des émotions de Rhéane).
Ahahah, je note pour la ponctuation, je suis très indisciplinée avec XD. Il faut vraiment que je me relise à voix haute ! Je note tes remarques sur le marché et le vendeur de robe, c'est vrai que je pourrai nuancer cela avec tes idées.
"Donc l’apparence change, mais pas les os, les muscles ? Elle ne vieillit pas vraiment au final, juste sa peau ?"=> Oui.
Je vais enlever la dernière phrase avec les enjeux, c'est vrai que l'on comprend sans !
Merci encore ! J'espère que la suite te plaira !
A bientôt ;)
Dans cette nouvelle version, c’est bien que Rhéane émette des souhaits pour son avenir, qu’elle pense à « l’après » et à ramener ses frères, à vivre avec eux sur Iona.
On voit aussi des changements sur les réactions du peuple, on ressent déjà les complications et leur colère, c’est bien amené !
La fluidité est toujours au rendez-vous, tes descriptions nous permettent de bien nous représenter les lieux, le déroulement de l’action.
Dans ce passage : « “C’est mieux pour toi” : elle les détestait.
“C’est mieux pour toi” : quels êtres immondes ! La peste soit de ses parents ! La peste soit de ce marchand d’esclaves ! La peste soit d’Aleksander qui avait provoqué cette situation ! Ils méritaient tous de finir dans un ravin, de mourir de soif dans un désert ! » puis « — Je vais les retrouver et je vais les faire payer ! Ils vont voir que je ne suis pas un fardeau, que je ne suis pas échangeable ! »
Je trouve que c’est un peu « too much », surtout par rapport à ce que tu expliques et amènes dans les premiers chapitres sur Rhéane. Après, pourquoi pas, c’est comme tu le sens, mais on ressent que tu as envie de trouver une raison « forte » et valable pour que Rhéane ne se contrôle plus. Disons, on sort de l’histoire parce qu’on ressent tout de suite ce que tu veux faire, c’est dommage parce que c’est « attendu ». Je reformulerai en amenant plus de finesse.
Les questionnements ici sont pour moi une meilleure voie, et cela ressemble plus à ton personnage « N’avait-elle pas été une bonne fille ? Obéissante ? Docile ? »
J’avais trouvé plus de finesse (pour cette scène) dans la première version. Je trouvais ça aussi mieux qu’elle devienne incontrôlable parce qu’elle saisit et réalise pleinement ce qu’elle a fait, le tremblement de terre, les victimes. Je trouvais ça plus plausible, cohérent et ça la rendait attachante.
Du coup, je trouve que tu te concentres beaucoup sur cet enjeu personnel, et au final pour moi ça dessert cette deuxième version. Ce n’est que mon point de vue, et je sais que ce n’est pas simple d’’expliquer mon ressenti puisque j’ai lu les deux versions.
Et encore une fois, je fais totalement confiance à Aleksander, c’est un homme bon !
Comme tu voulais vraiment avoir mes ressentis je n'ai rien "censuré", mais c'est des détails, ton style est toujours aussi agréable à lire, ta plume fluide et convaincante, et tes descriptions claires et précises
A très vite pour la suite
Ayunna
Merci encore de prendre le temps de relire ! Plus on va avancer dans la suite plus les changements vont être importants.
Pleins de bisous volants :)
Je trouve que ça donne mieux :D
Merci d’avoir écouté mes conseils 😊 je suis contente que le rendu te plaise mieux
J’ai donc relu (j’ai aussi commenté tes derniers chapitres hier 😉 )
C’est mieux effectivement ; je pense que tu peux encore améliorer et peaufiner, j’ai trouvé certaines phrases un peu attendues avec les répétitions. Attention aussi au fait que dans les prochains chapitres Rhéane dit qu’elle se trouve belle avec ses rides, que c’est ok pour elle de vieillir, et là tu dis l’inverse, donc il faudra préciser ensuite pourquoi elle se préfère finalement vieille.
Je n’ai pas tout saisi ce passage : « La barrière, au contraire, parut se déplacer vers elle. Petit à petit, l’espace s'amenuisa, le bleu prit toute la place et elle se retrouva plaquée contre le mur. Asphyxiée par ce sarcophage, elle voulut crier mais aucun son ne sortit de son gosier »
La barrière ? La cabine se rétrécit sur elle ? Je pense qu’il faut clarifier et préciser un peu plus, surtout s’il s’agit d’un état qui la fait un peu halluciner
A part ça (c’est pour te pousser encore mais c’est très bien 😉 ) je trouve cette scène plus crédible ainsi, elle ne casse encore pas tout, la tristesse et le sort sont tournés vers elle-même, j’aile bien ! Et le fait qu’elle évoque ses frères c’est chouette aussi.
Je relierai si tu modifies à nouveau et si t’as envie de re-re avoir mon avis sur ce passage.
Côté relecture :
Le vendeur lui proposa d’enfiler le vêtement dans la remise ce qu’elle accepta.
Ici, il manque une virgule avant « ce qu’elle accepta », mais je trouve que cette précision est inutile et alourdit ton passage. Je l’enlèverai (as you wish !) surtout que juste après tu mets « Une fois dans l’arrière boutique » donc c’est redondant avec « ce qu’elle accepta »
A bientôt sur Nimbe ou Orfianne :)
C'est sûr que ce n'est pas encore parfait mais tu me donnes des pistes pour améliorer tout ça ! C'est chouette !
Merci encore, t'es un ange !
C'est le saut direct dans le grand bain, et le saut est violent ^^" Pauvre Rhéane, c'est très violent tout ça pour elle. J'ai l'impression qu'avoir reçu le Nimbe ne l'aide pas vraiment, et a tendance à la pousser vers les émotions négatives. Je me trompe ? En tout cas, j'aime beaucoup l'idée de chaque émotion qui permet d'utiliser un aspect du pouvoir différent, je sens que certains vont être très dur à maîtriser pour Rhéane ^^"
Pour le coup de "Ca sera mieux pour toi.", le pire c'est que je suis persuadée que la mère en était effectivement convaincu. Le maître avait l'air sympa et avec pleins de sous, c'est potentiellement mieux que de rester à vagabonder sans le sou et à finir par mourir de fin ^^" Mais bon, ça c'est très compliqué à entendre.
Bon, c'est vraiment pas de bol qu'elle ait aussi perdu le contrôle là, ça fait tâche comme première rencontre avec les enchanteresses ^^" J'espère que ça se passera bien quand même et qu'on lui en voudra pas trop pour les tremblements de terre, mais bon, ça risque quand même d'être compliqué à justifier et à rattraper après x)
Je suis très curieuse de voir ce que ça va donner dans le prochain chapitre =D
"J'ai l'impression qu'avoir reçu le Nimbe ne l'aide pas vraiment, et a tendance à la pousser vers les émotions négatives. Je me trompe ? "=> Non, pas du tout. Après Rhéane a plus connaissance d'émotions négatives que positives...
"Pour le coup de "Ca sera mieux pour toi.", le pire c'est que je suis persuadée que la mère en était effectivement convaincu"=> Tu verras ;)
"J'espère que ça se passera bien quand même et qu'on lui en voudra pas trop pour les tremblements de terre, mais bon, ça risque quand même d'être compliqué à justifier et à rattraper après"=> C'est sur que son apprentissage ne commence pas de la meilleure des manières...
"Je suis très curieuse de voir ce que ça va donner dans le prochain chapitre =D"=> Il arrive bientôt ! J'essaie de le publier avant la reprise !
Merci encore <3
Je trouve étonnant la haine qu'elle développe subitement depuis l'abandon de ses parents. Pourtant, dans le premier chapitre, et même jusqu'au moment où elle est vendue à Aleksander (alors qu'elle savait depuis la veille qu'elle allait être vendue), elle trouvait la vente d'un enfant acceptable, comme faisant partie des choses qui pouvaient arriver dans la vie mais sans pour autant sans offusquer plus que ça, jusqu'à ce que ça tombe sur elle. Du coup, ces coups de sang qu'elle a, semblent un peu forcés. Peut-être faudrait-il, dès le début, qu'on sache qu'elle exècre une telle pratique. Sa colère serait alors moins surprenante :)
J'ai hâte de voir la confrontation avec les Enchanteresses ! Sa couverture va-t-elle tenir? Comment Aleksander va justifier sa présence dans l'Acropole, lieu, je suppose, réservée aux Enchanteresses, et donc interdite aux hommes ?
Au plaisir de te lire.
"Peut-être faudrait-il, dès le début, qu'on sache qu'elle exècre une telle pratique. Sa colère serait alors moins surprenante :)" => Non, ce n'est pas possible, elle ne remet pas (encore) en cause cette pratique. Quand une chose nous atteint par contre directement, là notre raisonnement change. Je note en tout cas que tu trouves ça assez forcé, peut-être faudrait-il que je développe un peu plus ses pensées ?
"J'ai hâte de voir la confrontation avec les Enchanteresses ! Sa couverture va-t-elle tenir?"=> ahaha, c'est tout l'enjeu du livre ! XD
"Comment Aleksander va justifier sa présence dans l'Acropole, lieu, je suppose, réservée aux Enchanteresses, et donc interdite aux hommes ?"=> Tu verras aussi mais il a bien l'intention de faire savoir qu'il est là :p
Merci beaucoup pour ta lecture et tes ressentis :)
A bientôt !