Chapitre 6 : Cocon

Keira sentit soudain son souffle se perdre. Elle tomba à genoux, ouvrant la bouche pour tenter d’aspirer une goulée d’air, en vain. Le creux des racines d’un arbre l’absorba alors qu’elle était agitée de convulsions. Une tornade de cris, de sang et de douleur ravagea son esprit. Elle agrippa un tronc de sa main et le serra s’y fort qu’elle se fit saigner. Elle poussa un hurlement qui jaillit vers la voûte feuillue et résonna à ses oreilles. 

Des mains salvatrices l’entourèrent et un visage inquiet apparut dans son champ de vision. 

— Keira ? Keira, ça va ?!

La jeune fille se redressa en tremblant tandis que la clameur qui avait envahi ses sens s’apaisait. Elle regarda Oèn qui ne semblait pas avoir senti ce qu’il venait de se passer. Elle laissa son regard dériver jusqu’au feu de camp. Un craquement de bois retentit. Artis venait de briser en deux une branche de la taille d’un bras. Elle fixait les flammes, figée.

Aedan apparut, il était essoufflé. Sa peau agitée de frissons était couverte de gouttes de sueur, pourtant il était simplement sorti de sa tente. Ses yeux balbutiants croisèrent ceux de sa fille et y lurent la confirmation de ce qu’il redoutait.

Keira sentit des larmes incandescentes lui brûler les yeux. Elle l’avait perçu aussi nettement que s’il avait été tangible. 

Le Lien qu’elle partageait avec sa sœur s’était rompu.

Asha était morte.

Ealys qui méditait un peu plus loin arriva, les jambes flageolantes. Elle s’effondra près du foyer et fondit en larmes. Artis frappa du poing sur le sol qui vibra, poussant un cri de rage. Aelig et Baharn durent la retenir pour qu’elle n’aille pas saccager un village humain ou abattre l’arbre qui protégeait les assassins d’Asha. Aedan, lui, fit volte-face et, avant qu’on ait pu le retenir, disparut dans l’épaisseur des sous-bois. 

 

*

 

Lohan laissa pendre la lame le long de son corps et contempla la foule en liesse. Près de lui, Adhara exultait. Prise d’un élan fiévreux, elle saisit la Sylvienne agonisante par les cheveux et la releva d’une poigne forte pour que le public puisse voir son visage horrifié. 

— Voici notre vengeance ! cria-t-elle, et les ombres reprirent en cœur.

L’exécuteur était le seul à ne pas sourire. Son regard passa sur celui de sa victime, et il préféra le reporter ailleurs. Tuer cette femme lui avait procuré moins de joie qu’il ne l’aurait pensé. Il était déçu de cette faiblesse, lui qui avait attendu des années pour mettre à mort un de ces faux dieux. Il essuya la lame sanguinolente d’un geste nerveux. Ce sang était du même rouge que celui des hommes. Bien trop semblable.

Adhara finit enfin par relâcher la tête de la condamnée qui retomba au sol. La vie avait définitivement quitté ce corps. 

La clameur s’apaisa peu à peu. La princesse orienta la population vers un buffet et la place se vida rapidement. Tous allaient joyeusement vers le lieu de la fête, tous sauf un. Une silhouette immobile et lointaine, que Lohan voyait pourtant trembler d’où il était. Il s’agissait du gamin des chasseurs. Son visage portait autant d’horreur que celui du cadavre étendu au pieds de l’exécuteur. Lohan fronça les sourcils. Son regard froid frappa celui, vulnérable, du jeune garçon qui sursauta comme s’il avait reçu un coup. Le gosse se détourna et se mit à courir pour s’éloigner de la place. Il disparut rapidement de la vue de l’Ombre qui se promit de le surveiller.

Adhara, qui n’avait rien remarqué, soupira d’aise. 

— Voilà une bonne chose de faite, déclara-t-elle, guillerette. 

— Oui.

Elle jeta un regard à la foule qui se massait dans la rue attenante.

— Je crois que je vais aller profiter du buffet, moi. Tu viens ?

— Non. C’est pas mon truc, les réjouissances.

— Certes, mais tu pourrais faire un effort quand même.

— Qu’est-ce qu’on fait du corps ?

Elle se pinça la lèvre, agacée.

— J’ai déjà tout prévu, répondit-elle. Tu n’as pas à t’en occuper.

— Si. Qu’est-ce qu’on fait du corps ?

Elle souffla.

— Je ne veux pas l’enterrer dans le cimetière, à cause de ces histoires de malédiction… J’aimerais l’emmener le plus loin possible de la cité. Et le plus vite possible.

— Laisse-moi m’en charger.

— J’étais sûre que tu allais proposer ça. Mais c’est une mission de subalterne. J’ai besoin de toi ici.

Il se planta face à elle.

— Je l’ai tuée, je l’enterre. C’est non négociable.

Elle plissa les yeux.

— Tu sais que tu frôles l’insubordination ? 

Il s’approcha jusqu’à sentir son souffle sur sa peau. 

— Laisse-moi y aller, murmura-t-il d’une voix aux accents suppliants. 

Elle eut un léger sourire. 

— Tu sais comment me parler, toi.

Elle saisit ses lèvres en un baiser langoureux.

— Reviens vite, souffla-t-elle.

Il hocha la tête.

 

*

 

Conan courait, et le monde autour de lui n’existait plus. Tout n’était qu’un dégradé de brun, de rouge et de jaune, entrecoupé de larmes et de cris. Le décor défilait, s’étirait et se contactait, s’éloignait pour mieux venir le percuter. Une affreuse voûte de terre piquée d’étoiles jaunâtres le poursuivait, l’entourait, l’enserrait. Étouffé par cette atmosphère gorgée d’une joie perverse, son esprit brouillon poussait son corps toujours plus en avant. Il voulait partir, fuir, oublier derrière lui les yeux suppliants d’Asha et le flot de sang qui jaillissait de son cou. Le liquide poisseux s’étalait sur son corps, semblant l’engluer. Il en était couvert, et sa vision se brouillait. Il s’arrêta brusquement pour fixer ses mains, elles étaient entièrement rouges. Il hurla et sa voix se déchira. Il reprit sa course, il avait l’impression d’avancer dans un marais ensanglanté.

Il sentit à peine ses genoux harassés frapper le sol, emportant son torse sur le sol terreux. Il tremblait et sanglotait. Il tenta de se relever, en vain. Ses membres secoués de soubresauts ne lui répondaient plus. Ses poumons le brûlaient et l’acide remontait jusque sur sa langue. Ahanant, il se traîna contre la paroi. Son torse se soulevait convulsivement, il était pris de hoquets douloureux, mais il parvint à s’adosser contre un rocher.

Il posa ses yeux gluants sur le plafond vide, une salive amère suait entre ses lèvres et encrassait son menton. Peu à peu, il s’apaisa. Il remarqua qu’il était dans le tunnel menant à l’extérieur. Cette découverte lui arracha un frisson. Il revit Asha, droguée et allongée sur le brancard. Qu’avait-il fait pour empêcher qu’on ne l’emmène ? Rien. Il avait laissé ses bourreaux la mener à l’échafaud. 

Il fut pris d’un sanglot.

Il n’y avait pas de retour en arrière possible. Il ne la reverrait jamais. Elle ne sourirait plus jamais. Elle ne danserait plus jamais. 

Conan se courba sur le sol, il avait l’impression que sa poitrine allait exploser. 

Il ne sut pas combien de temps il resta là, au bord de l’étouffement. Des minutes, des heures sans doute, d’un calvaire infini. Mais lorsque ses larmes se tarirent, il trouva la force de se relever. Ses pas ballants le menèrent vers un mur de racines épaisses. Il leva alors une main pâle et commença à gratter l’écorce. Il s’enfonça plusieurs échardes dans les doigts qui furent bientôt couverts de sang. Mais il ne s’arrêta pas. 

Lorsque le symbole apparut enfin, les racines se mirent à vibrer. Elles grincèrent puis s’étirèrent avant de s’écarter. Un torrent le lumière avide vint dévorer les ombres, frappant ses pupilles. Le vert doré de la forêt devint son ciel. Il émergea, frissonnant. 

Ses pieds tremblaient sur l’humus, et ses larmes coulaient de nouveau. Asha aimait le chant des feuilles, le craquement des branches, la mélodie aiguë des oiseaux, l’odeur de l’herbe grasse, la caresse de la brise. Il inspira une grande goulée d’air. Il avait été stupide, terriblement stupide. Les mots ne suffisaient pas pour décrire sa bêtise. À cause de lui, elle était morte, définitivement et irrémédiablement morte.

Il ne sut jamais où ses yeux trouvaient assez d’eau pour produire autant de larmes. 

Il marcha dans la forêt, hoquetant. Asha l’avait appelé à l’aide, il n’avait rien fait. Asha l’avait aimé, il avait provoqué sa mort. Le temps et l’espace se diluèrent dans ses pleurs.

Un cri d’aigle lui perça soudain les oreilles. Une forme sombre gigantesque fondit sur lui et le percuta avec violence. Une lame brilla. Un geste salvateur lui fit pencher la tête et le métal ne fit qu’érafler sa joue. Il tomba à la renverse. 

Papillonnant, ses yeux se levèrent vers la silhouette auréolée de soleil qui se dressait au-dessus de lui. Il s’agissait d’un homme aux longs cheveux noirs tressés. Ses vêtements blancs et verts étaient rehaussés de nombreux bracelets, boucles et pierres gravées. Son visage pâle et sec portait deux yeux bleus orageux qui le décortiquaient, flamboyants. 

Conan reconnut l’homme qu’Asha lui avait souvent décrit. 

— A… Aedan… balbutia-t-il. 

L’assaillant se raidit, ses iris firent ployer l’espace qui rétrécit autour du jeune garçon. 

— V… vous êtes Aedan ? 

— Qui es-tu ? siffla-t-il. 

— Je… je m’appelle Conan… je connais… sais… Asha…

Une lame effilée entra dans son champ de vision, toute proche. 

— Comment ça ? 

Les larmes rendaient le visage de l’homme indiscernable.

— Je… je l’aimais, s’étrangla Conan.

Aedan s’approcha jusqu’à ce que son souffle brûlant s’écrase sur le front du jeune garçon. 

— Ce qu’ils lui ont fait… c’est horrible, bégaya ce dernier. 

— Tu sais comment les atteindre ?

Conan manqua de s’étouffer. Il éructa et toussa. Le regard d’Aedan était oppressant. Il hocha finalement la tête. 

— Bien, lâcha le Sylvien. 

Sa voix fit frissonner Conan. 

— Tu vas venir avec moi, ordonna le père d’Asha.

Il se redressa et tendit une main calleuse au jeune garçon. Celui-ci la prit après un instant d’hésitation. La paume qu’il toucha était dure comme le roc. Aedan lui fit signe d’avancer et il s’exécuta, chancelant. 

Après un temps, l’idée qu’il puisse venger Asha ainsi se glissa dans son esprit. Un rictus déforma ses lèvres.

 

*

 

Keira avait longtemps pleuré. Bercée par Oèn, elle avait laissé libre cours à ses larmes. Elle avait aussi hurlé, frappé du point à s’en écorcher les mains, et maudit les assassins de sa sœur. Elle avait l’impression d’être au bord d’un précipice, nue et exposée. Elle ne sentait plus cette présence rassurante qui l’enveloppait, seulement un néant aiguisé qui lui meurtrissait le cœur.

Après la première vague de sanglots, elle avait fixé les lambeaux de ciel blafard qu’épargnait la voûte de feuilles exsangues. Asha aurait dû être là-haut si elle avait pu obtenir son totem avant qu’on ne la tue. Mais elle était condamnée à errer sur cette meurtrière jusqu’à ce qu’un proche puisse l’emmener dans les cieux.

Keira voyait sa sœur partout. Dans le requiem des feuilles, celui des oiseaux. Dans la terre gluante, dans les arbres fatigués. Dans sa peau, ses cheveux, ses yeux, sa mémoire. Asha, dans le vide de sa présence, l’emplissait et l’étouffait.

Keira se laissa choir contre le torse d’Oèn. Elle enfouit son nez dans son cou tandis qu’il la serrait tendrement. Il ne pouvait que ça, de toute façon. Il n’était pas très doué pour consoler les gens. C’était un imbécile.

La jeune fille s’ébroua intérieurement devant de telles pensées. Elle était cruelle. Mais elle ne put s’empêcher de songer qu’Asha, elle, aurait trouvé les mots. Mais Asha n’était pas là, et ne serait plus jamais là.

Les craquements de bois se succédaient près du couple. Artis, les yeux bouffis, brisait une collection de bâtons d’un air nerveux. À côté d’elle, Ealys marmonnait, les joues baignées de larmes. Le reste de l’expédition entretenait un silence lourd, le regard sombre.

Lorsqu’Aedan déboula dans leur campement, tout le monde sursauta. Stoïque malgré les cernes anxieux qui apparaissaient sous ses yeux, il se décala pour laisser place à un jeune garçon. De taille moyenne, il se tenait voûté. Ses yeux noisette imbibés de rouge semblaient pendre sur son visage livide entouré de cheveux bruns ébouriffés et crasseux. Ses vêtements ne laissaient aucun doute : c’était un humain.

Toute la troupe se hérissa, Artis bondit sur ses pieds en s’emparant de son akkash. Mais Aedan lui fit signe de poser son arme. Elle obéit, bouillonnante. Le garçon tremblait, les yeux baissés. Keira, elle, avait vaguement relevé la tête. Elle fixait le nouveau venu, troublée. Elle avait l’impression de le connaître.

— Qui est-ce ? s’enquit-elle d’une voix faible.

Son père parut pourtant l’entendre.

— Un dénommé Conan, lança-t-il. Il habitait au village humain le plus proche du nôtre. Il est la raison pour laquelle Asha a passé si souvent la Frontière.

Un frisson parcourut l’assistance en même temps qu’une vague d’interrogation et d’animosité.

— Il connait le moyen d’accéder au repaire de nos ennemis, continua le chef des Hekaours. Un endroit qu’on appelle « la cité des ombres ».

Keira se releva, chancelante.

— On va y aller ? demanda-t-elle, le regard fiévreux.

Son père hocha lentement la tête.

— Mais pas maintenant. On va retourner au village, se préparer et prendre tous nos guerriers.

Ses iris pesantes captaient toute l’attention du groupe.

— Et alors ce sera la guerre, lâcha-t-il.

Près de lui, l’humain se balançait d’un pied sur l’autre.

— Je… avança-t-il.

— Quoi ? siffla Aedan.

— Je ne veux pas que vous fassiez de mal… à mes parents…

— Soit. Nous respecterons ta volonté. Es-tu sûr de vouloir trahir les tiens ?

Le jeune garçon baissa la tête, les yeux embrouillés.

— Ce… ce ne sont pas les miens… ce sont des extrémistes avides de sang… je… je veux venger Asha…

— Tu as vraiment aimé Asha ? lança Keira en s’approchant.

L’autre hocha frénétiquement la tête.

— Alors tu es le bienvenu.

Elle leva les yeux vers son père. Son regard portait un message implacable.

Ils vont payer.

 

*

 

Keira fixait Conan, recroquevillé dans un coin.

— Tu crois qu’on peut lui faire confiance ? souffla Ealys, qui entretenait le feu.

— Je ne sais pas… Ça reste un humain…

— S’il peut nous aider à faire un carnage, alors je lui fais confiance, avança Artis. Et puis, il a vraiment l’air traumatisé.

Keira baissa les yeux sur les flammes virevoltantes du foyer.

— J’ai envie de revoir Asha…

Ealys l’entoura de ses bras.

— Moi aussi…

Artis arracha rageusement un lambeau de chair à l’os qu’elle rongeait. Elle mâchonna la viande comme si elle lui en voulait personnellement. L’ours bien visible sur son ventre nu semblait prêt à attaquer.

Aedan se tenait lui-aussi à l’écart du groupe. Il était convenu qu’ils partiraient à l’aube. L’idée de quitter cette forêt mourante n’était pas déplaisante, mais Keira avait l’impression de s’éloigner encore plus d’Asha.

La jeune fille sentit de nouveau les larmes monter. Elles entraînèrent celles d’Ealys et d’Artis.

Elle entendit Conan renifler. Il les observait de loin, la mine abattue. Asha l’avait-elle vraiment aimé ? Si c’était le cas, Keira se sentait le devoir de le faire aussi. Mais elle n’oubliait pas qu’il avait causé sa disparition. Elle rentra la tête dans ses épaules.

Son monde s’effondrait. Il devenait informe, flou. Elle ne comprenait plus rien.

Elle ne dormit pas de la nuit, serrée contre sa sœur adoptive, et continua de pleurer.

Le voyage du retour fut interminable. L’atmosphère silencieuse suintait d’une lourdeur difficile à supporter, accentuée par la présence de cet intrus dans leurs rangs. Il gardait les yeux fixés sur le sol, muet et désespéré, sentant sur lui les regards brûlants de la troupe. Le paysage se déroulait en sens inverse, triste et répétitif. Keira avait l’impression d’être au milieu de nulle part, de venir du néant et d’aller vers une destination inconnue. Son cheval, percevant sa peine, traînait ses sabots sur le chemin languissant.

Lorsque se profila à l’horizon la silhouette vivifiante de sa forêt natale, la jeune fille sentit l’espoir remonter en elle, comme si elle s’attendait à y retrouver sa sœur. Mais en arrivant au village, rires et sourires avaient disparu au profit d’un recueillement difficile. Tout le monde était déjà au courant parmi les Sylviens. Kurtis, le premier touché, s’était reclu dans sa cabane.

Conan eut les yeux bandés dès qu’ils eurent passé la Frontière. Accueillir un humain sur leur territoire mettait tout le monde à cran, et il fut emprisonné une fois arrivé au village. Il ne se plaignit pas, conservant son mutisme abattu.

Ce soir-là, Keira rejoignit Ealys qui tentait de faire sortir son frère.

— Ouvre, s’il te plaît, disait-elle, désespérée. C’est ensemble qu’on doit passer ce genre d’épreuve.

Aucune réponse ne lui parvint.

— Viens qu’on se soutienne, tenta Keira. Asha n’aurait pas voulu que tu restes enfermé.

— Arrêtez, fit une vois étouffée.

— Je t’en prie, souffla Ealys.

Un long silence lui répondit. Après cet instant interminable, des pas feutrés, à peine discernables, se firent entendre. La porte de la maison s’ouvrit sur un Kurtis fragile et chevrotant. Il se jeta dans les bras de ses sœurs en pleurant.

— Je veux pas ! Je veux pas qu’elle soit morte ! cria-t-il.

Ils sanglotèrent en cœur jusqu’a ce que les étoiles viennent les éclairer. Puis ils se traînèrent  à l’intérieur de la bâtisse de bois. Là, ils dormirent ensemble, roulés en boule.

 

*

 

Le lendemain eut lieu la cérémonie d’adieu. Toute la tribu se rassembla autour d’un bûcher dont le corps était absent. Des talismans en pierres gravées étaient disposés à son sommet représentant une silhouette repliée à la manière d’un fœtus. Des éphémères aux pétales bleues et des fleurs-étoiles étaient disposées çà et là, formant un cocon au cadre de bois coloré et doux.

Moïa se tenait en face de l’autel funéraire. Ses longs cheveux blancs et hirsutes masquaient une partie de son visage mélancolique.

— Ici nous nous recueillons, lança-t-elle. Ici nous pleurons la mort d’une de nos filles. Asha était jeune et n’avait pas son totem, elle ne pourra pas rejoindre le ciel dans les prochaines lunes mais devra attendre qu’un de ses proches la rejoigne et lui montre le chemin. Nous sommes éplorés par sa perte. Pleine de vie, souriante bien qu’un peu distraite, elle a été emportée par la haine et la jalousie. Ce crime ne restera pas impuni, mais pour l’heure oublions la colère. Laissons notre tristesse nous envahir et pousser son âme vers les étoiles. Ici nous nous recueillons, ici nous pleurons.

— Ici nous nous recueillons, ici nous pleurons, répéta l’assemblée.

Les guérisseurs entrèrent en scène, portant de larges robes de tissu bleu sombre piquées de points blancs et des masques de bois nus. Ils se mirent en cercle autour du bûcher. La danse mortuaire était lente et silencieuse, mais terriblement belle. Ealys faisait partie des danseurs même si elle aurait pu s’abstenir. De temps en temps, une larme scintillante apparaissait sous son masque et glissait sur son corps avant de se perdre dans sa tenue céleste.

Aedan s’avança et déposa une lanière de cuir décorée de perles roses. Il ne pleurait pas mais ses yeux n’avaient jamais été aussi lourds. Keira vint après lui et orna le bûcher d’un caillou sur lequel était maladroitement gravée une femme qui dansait. Kurtis fut le troisième et offrit une fleur séchée magnifiquement conservée. Ealys quitta un instant les danseurs pour déposer un foulard blanc, puis se fut au tour de Moïa elle-même qui ajouta un cristal bleuté. Artis vint, portant une plume bleue. La dernière fut Aelig, le mentor d’Asha. Elle posa d’une main tremblante un akkash d’enfant.

Les danseurs s’écartèrent et Moïa alluma le bûcher. La vie d’Asha disparut dans les flammes.

En regardant les langues flamboyantes lécher la voûte étoilée, Keira se dit que plus jamais elle ne pourrait sourire de nouveau.

 

*

Lohan partit le lendemain de l’exécution, à l’aube. Le cadavre qu’il devait transporter avait été emballé dans un tissu qui empestait déjà. Il espérait s’éloigner assez avant que la décomposition ne se fasse trop ressentir.

Nuit renâcla quand on chargea le corps sur son dos.

— Désolée, ma belle, mais c’est une mission de la plus haute importance.

La jument lui jeta un regard aussi noir que sa robe.

— Elle est aussi contente que moi de cette mission, lança Adhara en arrivant.

— Ce sera vite fait.

— J’espère bien. Si tu reviens assez vite je t’offrirai la plus belle nuit dont tu puisses rêver.

— J’ai hâte, répondit-il sans intonation.

— Tsss, tu mérites une bonne séance de flagellation.

— C’est certain.

— Pars avant que je ne me décide à appeler la garde.

Lohan talonna sa monture en faisant un signe de la main. Les ombres et les lanternes défilèrent au rythme des applaudissement des gens qui le voyait passer. Il avait encore gagné en popularité depuis la mise à mort de la Sylvienne.

Il fut soulagé de retrouver le calme dans le tunnel et de déboucher enfin dans l’air libre de l’extérieur. Nuit voulut immédiatement brouter l’herbe tendre et il dut en appeler à toute son autorité pour la faire avancer. Le cadavre était lourd, il fit accélérer la jument pour parvenir au lieu de l’enterrement au plus vite.

Le voyage s’étira, désagréable. D’ordinaire, il aimait les chevauchées solitaires. Il aimait le paysage calme et verdoyant, le roulement berçant des sabots. Il aimait voir le temps se suspendre, loin des obligations, des préoccupations, et même de sa vengeance qui se faisait lointaine. Mais cette fois-là au contraire, elle le martelait. Il avait tué la Sylvienne, il devait continuer, ne pas s’arrêter là, tous les exterminer. Les prêtres de la Trinité autant que leurs croyants, tous devaient mourir. Lohan en avait la migraine.

Le matin du troisième jour, il décida qu’il s’était assez éloigné. Les montagnes semblaient le dévisager d’un œil réprobateur au-dessus d’une forêt dense et luxuriante. Il suivit un ruisseau qui le mena jusqu’à un grand lac. La beauté de ce miroir d’eau frémissant lui donna envie de se baigner, ce qui n’était pas un mal compte tenu de l’odeur qu’il dégageait. Il soulagea Nuit de sa charge et lui retira sa selle.

Le soleil, haut dans le ciel, caressa doucement sa peau sombre. Il ne laissa sur lui que son pantalon et sa médaille de baptême, la seule chose qu’il lui restait de son ancienne vie. Un tic nerveux lui fit lever sa main sur son torse pour cacher la Marque. Il la retira prestement, de toute façon il n’y avait personne aux alentours.

Lohan s’immergea dans l’eau fraîche avec délice. Les éclats glissants des poissons filaient dans son champ de vision, au milieu des rayons du soleil qui lançaient dans l’eau leurs langues paresseuses. Plus que jamais, il avait l’impression d’être dans un autre monde, loin de la Cité des ombres, d’Adhara, des Sylviens, de la Trinité. Dans un bouillon chaleureux et glougloutant.

Il nagea jusqu’au centre du lac puis revint vers la berge. L’écume joyeuse le fouettait, il retrouvait les sensations de son enfance. Essoufflé, il s’allongea à la surface, bras écartés. Il avait oublié la Marque bien trop visible et appréciait simplement la couverture chaude que le soleil posait sur sa peau. Le calme était tel que, malgré les clapotis, il entendit au loin des froissements de tissus et des coups sourds. Il se redressa et étira le cou, il ne voyait personne. Ses oreilles percevaient vaguement des sons entre gémissements et grognement, ainsi que le bruit d’une respiration haletante. Il se précipita sur la berge et saisit de son sabre. Nuit poussa alors un hennissement qui attira son regard.

Le sac qui contenait le cadavre s’agitait convulsivement, comme pris de folie. Figé, Lohan fixait le contour d’un corps qui se dessinait. Cette image lui rappela une chenille qui émergeait de son cocon. Un craquement retentit et la Sylvienne jaillit du sac avec un cri de soulagement. Elle prit une grande inspiration, ses yeux roulant en tous sens. Elle toucha sa gorge tâchée de sang. Son regard perdu accrocha celui, non moins surpris, de Lohan.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
EmelineDony
Posté le 13/10/2021
Alors, autant je m'attendais à ce que Conan rejoigne les Sylviens, autant je n'ai pas vu venir le retour à la vie d'Asha ! C'est surprenant et tellement mystérieux : j'ai hâte de découvrir comment elle a "survécu" et quel rôle elle va jouer à présent dans les chapitres suivants.

Encore une fois, je trouve que tu maîtrises très bien les descriptions et que tu nous plonges facilement dans les ressentis de tes personnages et dans leurs coutumes ou tourments. Bravo!
AudreyLys
Posté le 13/10/2021
Tant mieux, j'ai toujours peur que ça ne plaise pas, que ça fasse résurrection cheap
Merci <3
Aude JB
Posté le 18/04/2021
OMG 🤩 je l’avais rêvé mais je n’aurais jamais pensé qu’elle aurait pu survivre/renaître. Je trouve que tu l’as vraiment bien amené, ce n’est ni obvious ni sortie de nul part. Ça rajoute une couche supplémentaire au suspense et à toutes les questions que j’ai déjà.
Et le personnage de Lohan est aussi très intéressant. Dans ce chapitre tu montre qu’il est complexe et pas juste un élément utilisé pour l’exécution. J’ai hâte de mieux le connaître et d’en savoir plus sur son histoire et sa relation avec Adhara.
AudreyLys
Posté le 18/04/2021
Merci pour ce gentil com’ <3
_HP_
Posté le 21/06/2020
Salut !

Euh. Je. Ok. xD
Je suis 😳 Je m'attendais pas du tout ça ! 😅 Pour moi Keira, ou Conan allait devenir le perso principal ! 😅
En tout cas je trouve la résurrection très bien amenée ! Et ça nous fait (encore) plein de questions qu'on se pose !! xD
Ah mais vi j'avais oublié Keira ! 😅 Fin j'avais oublié qu'elle ressentait ce que ressentait sa soeur, etc. Ca doit être chaud à vivre, quand même :(
C'est un chapitre super intriguant mais intéressant ^^ (comme tous depuis le début xD) <3

• "Il étouffait entre ses pleurs et cette atmosphère gorgé d’une joie perverse" → gorgée
• "Ahanant, il se traîna contre la parois." → paroi ^^
• "Un geste salvateur lui fit pencher la tête et le métal ne fit qu’érafler sa joues" → joue
• "Il s’agissait d’un homme au longs cheveux noirs tressés" → aux
• "Bercée par Oèn, elle avait laissé libre cour à ses larmes" → cours
• "Ses yeux noisettes imbibés de rouges semblaient pendre sur son visage livide et fripé" → j'aurais dit "rouge" ^^
• "Artis arracha rageusement un lambeau de chaire à l’os qu’elle rongeait" → chair
• "C’est ensembles qu’on doit passer ce genre d’épreuve" → ensemble 😄
• "Arrêtez, fit une vois étouffé" → voix étouffée
• "Je t’en pris, souffla Keatys." → prie
• "Là, ils dormirent ensembles, roulés en boule" → ensemble 😜
• "elle ne pourra raller à la Source dans les prochaines lunes mais devra" → aller ^^
• "portant de larges robe de tissu bleu sombre piquées de points blancs" → robes
• "caillou sur lequel était maladroitement gravé une femme qui dansait" → gravée
• "puis se fut au tour de Moïa elle-même qui ajouta un cristal bleuté" → ce fut
• "Les prêtres de la Trinité autant que leur croyants" → leurs
• "Il soulagea Nuit de sa charge et lui retira sa scelle" → selle
• "Essoufflé, il s’allongea à la surface, bras écarté" → écartés (sauf s'il en a qu'un :p)
• "Ses oreilles percevaient vaguement des son entre" → sons
• "Elle prit une grande inspirations, ses yeux roulant en tous sens" → inspiration
AudreyLys
Posté le 21/06/2020
Chalut !

Cool si j'ai réussi à te surprendre^^et que ça soit bien amené ! Parce que bon les résurrection ça fait facilement deus ex machina...

Ouhla toutes ces coquilles ! Va falloir donner un coup de balai dans le texte !

Merchi <3
Alice_Lath
Posté le 08/05/2020
Ok, une résurrection, j'ai hâte de savoir le pourquoi du comment d'où huhu, parce que là, ça ne fait qu'aiguiser brutalement mon appétit, j'ai hâte de connaître l'explication. Et Conan choubidou, qui est tout tristoune. Je sais pas pourquoi, mais quelque chose me souffle qu'il risque fort de mourir sans qu'Asha et lui ne puissent jamais vivre heureux. Ouais, jsuis pas méga optimiste encore, mais jsais paaas. En tout cas, bravo pour cette histoire encore!
AudreyLys
Posté le 08/05/2020
Contente que ça t'accroche, j'ai toujours peur que les résurrections déçoivent les gens, parce que perso ça m'énerve quand on me fait le coup du "il est mort... ah en fait non".
Nan faut pas être méga optimiste avec cette histoire, tu fais bien.
Merci <3
Pluma Atramenta
Posté le 31/03/2020
Coucou !
Comme d'habitude, je te tire mon béret ! (à la fin tu as marqué "elle prit une grande inspirations" trouve la faute) Mais j'aimerais bien savoir où tu dégotes les prénoms de tes personnages...
Puisse tes histoires émouvoir les étoiles !
AudreyLys
Posté le 31/03/2020
Coucou !
Merci^^ Alors pour les Sylviens, puisque je me suis inspirée des celtes pour leur culture (entre autre) j'utilise pour l'onomastique le site l'Arbre Celtique dont la section prénoms est bien fournie. Je prends des prénoms ici, je les transforme (Kurtis) ou pas (Keira), ou alors je les invente (comme Asha). Pour les prénoms helmëts je m'inspire des noms romains.
Puisse le souffle de l'Inspiration gonfler les voiles de ton esprit ~
Keina
Posté le 03/10/2019
Aaaah mais en fait elle a ressuscité ! Roh, j'étais tellement triste que tu nous la fasses disparaître comme ça, je pensais qu'on allait suivre Keira en héroïne, du coup, et que c'en était fini d'Asha... Mais non, tu m'as bluffée !
Bon, et Conan qui du coup se met du côté des Sylviens et va les aider, et cette guerre qui se prépare.... je me demande à quoi ça va bien aboutir tout ça !
Et puis Asha qui ressuscite si longtemps après... euh, est-ce que son corps a gardé l'odeur de cadavre, ou bien elle s'est "transformée" dans son cocon ? J'espère que c'est la deuxième hypothèse, parce que sinon c'est pas cool pour elle et pour Conan... xD
AudreyLys
Posté le 03/10/2019
Aaaah j’aurais pu x) mais je l’aime trop pour la tuer (tout de suite). Keira en héroïne aurait été moins intéressante je pense

Ah non elle a pas gardé l’odeur XD (pourquoi pour Conan ?)

Merci pour ta lecture et ton com <3
Keina
Posté le 03/10/2019
Je disais ça dans le cas d'un rapprochement entre elle et Conan... xD
AudreyLys
Posté le 03/10/2019
Ah d'accord XD
Sorryf
Posté le 25/08/2019
AAAAAAAAAAAAAAaah le soulagement !!
J'ai pas eu le coeur de commenter le chapitre précédent, je boudais ! (je rigole ! c'est juste que j'ai lu les deux d'un coup)

"Le cadavre qu’il devait transporté" -> transporter.
Quand le groupe dit qu'ils vont attaquer les humains et venger Asha mais pas tout de suite, d'abord ils se regroupent chez eux, je trouve que ça aurait été bien d'ajouter une petite ligne pour confirmer qu'ils emmenaient Conan, parce que j'ai eu le doute jusqu'au moment ou il est dit qu'ils lui bandent les yeux.

Sinon... deux chapitres très intenses, olala T.T
La partie en italique dans le premier, j'osais pas la lire j'ai failli sauter ! mais j'ai tout lu et c'était déchirant. Le rituel funéraire était trop trite aussi purée T.T Mais j'aimerais tellement voir ces danses magiques <3
Et la fin... yeaaaaaaaaaaah ! je te pardonne tout ce qui s'est passé en italique, si Asha revient a la vie ! mais comment ce serait possible ? Son totem qui se serait réveillé ? A propos de ça, Lohan serait donc un Sylvien ? Intriguant ! j'espère qu'il ne va pas achever la pauvre Asha, mais profiter de l'occasion pour la laisser vivre, voir même l'aider ! Ce perso est décidément très mystérieux !
AudreyLys
Posté le 26/08/2019
XD alors, t’y as cru ? Qu’elle était définitivement morte je veux dire.

Ok je note pour la coquille et la remarque.

Ah bah cool si tu me pardonnes XD Réponse dans le prochain (voir prochain prochain) chapitre ;-)
Par contre Lohan, qu’est-ce qui te fait penser que c’est un Sylvien ?

Merci pour ta lecture et ton com^^
Sorryf
Posté le 26/08/2019
Oui j'y ai cru! Je capte toujours pas comment elle peut avoir survecu d'ailleurs

Pour Lohan... Bah... Il a une marque... Non? Je me suis plantee?
AudreyLys
Posté le 26/08/2019
Ça sera expliqué par la suite :D

Oui il a une marque, ma Marque, la spirale tu sais. Celle qui lui vaudrait une exécution par la religion ^^
AudreyLys
Posté le 26/08/2019
*la Marque
cirano
Posté le 25/08/2019
Ha je me disais bien qu'elle était toujours vivante :D mais tu as presque réussi à me faire croire que sa mort était définitive ^_^ il y a encore pleins de secrets obscures à découvrir et je trouve ça très palpitant :D
Je trouve par contre que Conan est trop apathique pour qu'il soit attachant, et que les émotions que les proches de Asha ressentent sont trop fortes pour la description de son état d'esprit au chapitre précédent. Si je peux faire une suggestion, je pense que ce serait plus traumatisant pour le lecteur de ne pas avoir le point de vue interne de Asha au moment de son exécution, je pense s'imaginer son état d'esprit serait pire que de le lire, mais bon c'est que un avis ^_^

Voilà sinon j'aime toujours beaucoup cette histoire et je suis impatient de connaitre la suit :D

À la prochain,
Cirano ^_^
AudreyLys
Posté le 26/08/2019
^^
A vrai dire j’y ai pensé, ne pas mettre de POV Asha pour sa propre exécution et tout faire passer par les yeux des autres personnages. Mais ce qu’elle ressent à ce moment là (outre l’horreur) est très important pour son développement, et pour que le lecteur comprenne ce développement.
Conan trop apathique -> Il est voulu comme ça, je t’avoue que ça ne m’étonne pas sinon air du mal à s’attacher, j’espère juste que ça changera en même temps que le perso
Tu trouves que les émotions que ressent Keira sont trop fortes par rapport à ce qu’on montre de celles d’Asha ? En fait, elle ressent surtout la coupure du Lien, et c’est ça qui l’affole. Tu penses que je devrais clarifier ?

Merci pour ta lecture et ce com ^^ (je me défend mais je trouve que tes remarques sont très pertinentes :D)
cirano
Posté le 26/08/2019
Oui je me doutait que Conan était voulu comme ça, c'est intéressant aussi, ça permet de le faire évoluer, mais je pense tout de même que s'il est un peu plus attachant dès le départ on seras d'autant plus content par son évolution ^_^
Et si c'est les émotions du à la rupture du lien que la famille ressent, alors oui il faudrait l'exploiter, ou alors décrire les émotions de manière à ce que ça se comprenne tout seul (genre ils ressentent une incompréhension [celle d'Asha] puis tout d'un coup plus rien [À cause de la mort d'Asha] et après tu décris les émotions horribles que les proches ressentent à cause de cette sorte de vide laissé par la mort d'Asha)
Et si le point de vue d'Asha est important pour le suite alors il faut le laisser ^_^
(Et ne t'inquiète pas on défend tous nos bébés xD je fais exactement pareil ^_^')
Mais sinon encore de rien ^_^
AudreyLys
Posté le 26/08/2019
Comment tu le rendrais attachant toi ?
Je note, c’est pas une mauvaise idée merci :D
cirano
Posté le 26/08/2019
À mon avis ce serait en expliciratant plus ce qui se passe dans sa tête (surtout le doute et la peur quand au fait qu'on lui dit qu'il a été ensorcelé) peut être le voir vraiment essayer de se battre, ou peut être juste de s'opposer à ses parents. Quelque chose comme ça je pense ^_^
AudreyLys
Posté le 26/08/2019
Ok ^^ je note
El
Posté le 23/08/2019
Jon Snow bis.

Sinon, je n'ai toujours pas décidé de si j'aime bien Lohan ou pas... J'ai l'impression qu'il est de ce genre de personnage qu'on peut adorer en tant que personnage, mais pas du tout en tant que personne. Disons que ça dépendra de sa réaction face à un cas tout à fait exaltant de résurrection.
AudreyLys
Posté le 24/08/2019
Jon Snow bis XD ou Jesus bis

Oui il est assez ambigu. Effectivement c’est un perso qu’on peut trouver classe mais qu’on a pas envie de voir en vrai, enfin je suppose. Ce sera à toi de voir. Ce serait quoi une bonne réaction face à ce cas de résurrection tout à fait exaltant ? XD
Bon sinon tu l’as vu venir ou pas ?
Autre question : que pense-tu d’Adhara et de sa relation avec Lohan ? C’est un perso central pour la suite et j’aimerais savoir si elle st bien présentée
El
Posté le 24/08/2019
Argh, je ne sais pas ce que serait une bonne réaction... Ne pas la tuer immédiatement, soit parce qu'il l'aime pas, soit parce que c'est toutafé flippant ? L'avoir vu venir... mmmh.... je dirai oui et non. Parce que autant je me suis dit "elle est quand même morte vachement tôt (#attaquedestitans) c'est louche.... et de l'autre je me suis dit "ptet c'est pas elle l'héroïne finalement". Mais dans la globalité, l'effet de surprise était pas mal :D
Je trouve qu'Adhara (j'aime bien ce nom d'ailleurs, il m'a fait penser aux "Légendes du monde émergé") est un personnage très intéressant, bien qu'assez terrible (elle dispose de la vie des gens un peu comme elle veut). On sent qu'elle a beaucoup d'autorité, qu'elle sait s'en servir et que, sous couvert de sourire, elle me semble être quelqu'un d'assez froid sana aucune compassion pour ceux qu'elle dédaigne (genre, Asha, par exemple)
AudreyLys
Posté le 24/08/2019
Bah écoute je te laisserai voir XD
C’est un super résumé du personnage ! Je pensais pas qu’on pouvait capter autant de trucs à ce stade là. Je n’ai lu que Chroniques du monde émergé donc je ne vois pas trop de quoi tu parles
El
Posté le 24/08/2019
Les légendes se passent 100 ans après, et ils reparlent beaucoup de ce qui se passent dans les Chroniques.
Eh ben je suis bien contente d'avoir déduit autant de trucs ! Je me suis beaucoup basée sur des petites infos, notamment la première fois qu'on la voit : comment elle annonce l'exécution de sept personnes ("les crêpes sont prêtes au fait"), le fait qu'elle puisse se permettre de dire "non mais lui, c'est bon, on va bientôt le buter". Vuàlà, ce genre de choses :D
Vous lisez