S’il y avait une chose que Théodora détestait par-dessus tout, c’était lorsque son frère faisait cavalier seul. Il avait peut-être emmené Loup avec lui pour récupérer les provisions dans la vieille grange, mais elle savait parfaitement que c’était davantage pour le garder à l’œil que pour lui faire partager une facette de leur quotidien. Loup venait d’arriver, il semblait trop gentil pour faire du mal à une mouche, il n’était pas suffisamment aguerri pour sortir du refuge dans l’immédiat. Pas avec l’agitation qui régnait dans la région depuis quelque temps. À plusieurs reprises, des membres du refuge avaient réchappé de peu à des convois militaires. Et s’ils se retrouvaient en danger ? Elle aurait dû les accompagner.
Elle déposa les branches mortes qu’elle avait ramassées sur un tas déjà conséquent avec mauvaise humeur.
— Tu es encore contrariée par la décision d’Eos…
Elle fit volte-face pour foudroyer Camille du regard, les mains appuyées sur ses hanches. Iel l’observait avec un sourire en coin. Ses propres branches rejoignirent celles de Théodora sur le tas.
— J’en déduis que oui.
— Arrête de sourire, marmonna Théodora. Tu sais très bien que ça m’agace lorsqu’il ne nous écoute pas. Il est aussi têtu que…
— Que toi ? compléta Camille avec un ricanement.
— Imbécile !
Iel lui adressa un clin d’œil qui accentua l’irritation de Théodora et sa propre hilarité.
— Ils ne tarderont pas à revenir. Il n’y a pas de raison qu’ils aient un problème, nous avons fait cet aller-retour des dizaines de fois.
— Mais ces derniers temps…
— La présence des militaires a augmenté, mais Eos est prudent et il sait se défendre. Quant à Loup, il n’est peut-être arrivé qu’il y a quelques jours, mais il a passé plusieurs mois seul sur les routes. Il est sans doute bien plus débrouillard que tu ne le penses.
Les épaules de Théodora s’affaissèrent.
— J’en ai conscience, soupira-t-elle. Mais lorsque je le vois partir sans moi, j’ai toujours peur qu’il ne revienne pas.
Camille posa une main sur son bras dans un geste tendre.
— Ils reviendront. Nous reviendrons toujours lorsque nous nous absenterons. Brocéliande est notre maison, rien ni personne ne nous l’enlèvera.
Cette fois, un sourire sincère étira les lèvres de Théodora.
— Tu as raison. Et nous devons nous assurer de défendre cet endroit, envers et contre tout.
— Allez, viens. Retournons au refuge.
Camille ramassa le tas de branches mortes, Théodora agrippa son bras, son entrain retrouvé, et iels reprirent le chemin du refuge d’un pas tranquille.
***
Une certaine effervescence régnait dans le refuge lorsqu’iels le regagnèrent. Théodora fronça les sourcils et accéléra le pas pour rejoindre Fleur. La petite fille avait la bouche plissée et le regard grave, manifestations chez elle d’une inquiétude indéniable.
— Que se passe-t-il ? lui demanda Théodora.
Fleur fit plusieurs gestes avec ses mains, puis désigna la grande maison en bois où se trouvaient le salon et le bureau qu’elle partageait avec Eos et Camille, parfois avec Iris et Thaïs également même si leurs fonctions le requéraient moins souvent, ainsi que leurs chambres. Ils utilisaient cet espace pour s’occuper de la gestion du refuge, prendre les décisions nécessaires, avoir un lieu où se réunir au chaud tous ensemble.
Ce que Fleur lui annonçait avec ses doigts d’enfant, c’était le retour d’Eos et de Loup, qui s’étaient enfermés dans le bureau.
— Il y a eu un problème ? s’alarma Théodora.
Fleur secoua la tête pour lui indiquer qu’elle ne savait pas. Il n’en fallut pas plus à Théodora et Camille pour rejoindre la demeure au pas de course, abandonnant le fagot de branches derrière eux. Iels traversèrent le grand salon, s’engouffrèrent dans le couloir et ouvrirent la porte du bureau à la volée. Théodora s’immobilisa, le souffle court, imaginant déjà le pire.
Son regard accrocha celui d’Eos, qui se tenait debout à quelques pas d’elle, le bas du dos appuyé contre le bord du bureau. Elle effaça la distance qui les séparait et ses bras l’enveloppèrent dans une étreinte soudaine. Si Eos parut un instant déstabilisé par l’inquiétude qu’il percevait chez sa sœur, ses bras se refermèrent bien vite autour de ses épaules.
— Je suis rentré, murmura-t-il. Je t’avais dit que nous reviendrions vite.
Théodora s’éloigna d’un pas, jeta un regard noir à Eos.
— Je n’en doutais pas.
— Menteuse, se moqua Camille avec un rire.
Iel écopa d’une tape qui n’effaça ni son sourire ni le soulagement qui brillait dans ses yeux pâles. Théodora pivota pour découvrir Loup assis sur une chaise retournée, les bras croisés sur le dossier. Il lui adressa un salut timide.
— J’espère qu’Eos n’a pas été trop désagréable avec toi !
Un sifflement agacé retentit dans son dos. Le regard mordoré de Loup dévia quelques instants vers Eos, avant de se braquer de nouveau sur Théodora.
— Nous nous sommes expliqués, éluda-t-il.
— Satisfaite, petite sœur ? grinça Eos.
— Je pense que Loup ne dit pas toute la vérité, rétorqua Théodora, narquoise.
— Vous n’êtes pas jumeaux ? s’étonna le concerné.
Théodora se mordit la lèvre pour retenir un rire face à la surprise de Loup.
— Eos a un an de plus que moi.
À cet instant, la porte s’ouvrit une nouvelle fois, manquant de percuter Camille, qui s’écarta juste à temps. Iris et Thaïs, que Théodora n’avait pas encore eu le temps de présenter à Loup, entrèrent à leur tour et refermèrent soigneusement derrière elles. Iris avait noué ses nombreuses tresses noires tirant vers le blond en une épaisse queue de cheval. Sa main enserrait délicatement celle de Thaïs, plus frêle. Théodora lui adressa un sourire. De tous ceux présents dans la pièce, Thaïs était la plus timide, peut-être égalée par Loup désormais, mais ses prunelles noisettes brillaient d’intelligence. Une tache de vin envahissait la partie gauche de son visage.
— Parfait, déclara Eos. Nous sommes tous là, donc inutile de tourner autour du pot plus longtemps.
Théodora cilla, certaine de ne pas aimer ce qui allait suivre. Elle n’appréciait déjà pas la lassitude qu’elle percevait dans la voix de son frère, l’ombre qui voilait son regard.
— L’expédition a tourné court. Nous n’avons pas pu rapporter les provisions.
— Que s’est-il passé ? déglutit Théodora.
Les doigts d’Eos tapotèrent le rebord du bureau, trahissant sa nervosité.
— Des militaires ont ratissé les alentours de la grange. Ils sont persuadés que des… « Anormaux » se cachent dans les environs. Je ne sais pas ce qu’ils veulent exactement, si ce n’est nous ramener dans leur base.
Le silence envahit la pièce, tandis que chacun prenait la mesure de ces informations. Théodora échangea un long regard avec Eos, les sourcils froncés. Celui-ci plissa légèrement la bouche pour lui adresser des excuses muettes.
— Vous avez fait demi-tour en les voyant autour de la grange ?
Eos grimaça.
— Pas vraiment. Nous étions déjà dans la grange lorsqu’ils sont arrivés. Ce n’était pas la première fois qu’ils venaient, semblerait-il.
Théodora grinça des dents. D’un pas vif, elle contourna le bureau et ouvrit l’un des tiroirs pour sortir une vieille carte de la France. Quasiment tout le territoire était coloré en vert, à l’exception de deux gros points. Elle posa le papier abîmé devant elle afin que tout le monde puisse le voir.
— Tu connais la géographie du pays ? demanda-t-elle à Loup.
Celui-ci réprima un mouvement de surprise, comme s’il ne s’attendait pas à ce que Théodora l’interpelle, encore moins sur ce sujet.
— Plus ou moins. Tout dépend des régions.
Elle acquiesça et pointa les deux points sur la carte.
— Ce sont les deux Villes-Acier du pays, à l’intérieur desquelles s’est retranchée la majeure partie de la population. Celle-ci…
Elle désigna un point à mi-chemin entre l’extrémité nord du pays et le centre.
— … a été bâtie sur les ruines de l’ancienne capitale. Elle compte environ trois millions d’habitants.
Son doigt glissa jusqu’au bas de la carte, non loin de la mer Méditerranée.
— L’autre a été construite près d’un ancien port et compterait deux fois moins d’habitants. Elles sont entièrement indépendantes l’une de l’autre, et ne partagent plus grand-chose si ce n’est la langue, les restes d’une culture passée et leur haine de la Nature. Le reste de la population est dispersée sur les routes, dans des campements, comme celui d’où tu viens.
Son doigt remonta vers Brocéliande.
— Nous savons qu’une base militaire se trouve à l’est de la forêt, à environ cent kilomètres du refuge. Vu sa position, nous estimons qu’elle appartient à la ville Alpha, ajouta-t-elle en désignant le point qui représentait la plus grande des deux villes. La ville Bravo est trop loin, sa présence dans les parages serait inexplicable.
Le regard de Théodora dévia un instant vers Eos, dont le visage était tourné vers la fenêtre. Elle apercevait sans mal sa mâchoire crispée. Elle devinait sa peur, reflet de la sienne.
— Mais pourquoi ont-ils installé une base dans la région ? questionna Loup avec une certaine timidité.
— Nous ne savons pas, répondit Eos. Peut-être pour exploiter des ressources, cela ressemblerait bien aux Hommes, ajouta-t-il d’un ton mordant.
— Et pour capturer des Anormaux visiblement, lâcha Camille, l’air sombre.
Théodora se mordilla un ongle.
— Ils se rapprochent du refuge, jour après jour. Ils finiront par nous trouver malgré les barrières d’Eos, en nous surprenant dans la forêt, dans la grange ou ailleurs. Et nous ne pourrons pas nous défendre.
— Nous manquons de matériel, constata Iris. Nous n’avons rien pour riposter face à des militaires.
Théodora ne pouvait qu’approuver. Elles en avaient déjà discuté à plusieurs reprises, puisque Iris gérait tout ce qui se rapportait à la sécurité matérielle du refuge. Ils avaient ce qu’il leur fallait, tant qu’ils n’étaient pas confrontés aux Hommes. Et pour espérer les égaler, ils n’avaient qu’une solution…
— Nous avons nos Dons, protesta Thaïs, prenant la parole pour la première fois depuis qu’elle était entrée dans la pièce.
— Ils auront de l’acier, rétorqua Camille. Dans l’état actuel des choses, nous serons toujours plus vulnérables qu’eux, et bien moins nombreux. D’autant plus que nous sommes les seuls à pouvoir combattre, les autres sont trop jeunes.
— Nous n’avons pas d’armes, analysa Théodora avec un calme qu’elle était pourtant loin de ressentir en son for intérieur. Pas de quoi piéger les environs, pas de quoi les éloigner s’ils approchent, rien pour les repousser s’ils nous débusquent.
Ils étaient impuissants. Théodora haïssait ce sentiment, qu’elle avait trop souvent éprouvé au cours de sa vie.
Faibles, souffla une voix dans son esprit.
Eos posa sur elle un regard perçant.
— Où veux-tu en venir ?
— Nous devons obtenir du matériel qui nous permettra de nous défendre.
— C’est impossible, riposta Eos. Où veux-tu que nous en trouvions ? Il n’y a rien à…
Ses yeux s’écarquillèrent, comme s’il comprenait soudainement l’idée que Théodora avait derrière la tête.
— Hors de question, trancha-t-il. C’est de la folie !
— Il n’y a aucun autre endroit dans la région !
— Est-ce que vous pourriez arrêter de parler en langage codé ? s’agaça Iris.
Eos et Théodora se toisèrent pendant de longues secondes, sans que personne n’ose reprendre la parole. La jeune femme savait qu’elle se heurterait à des réticences, surtout de la part d’Eos, mais la protection du refuge et de ses membres passait avant tout le reste.
Avant la prudence.
Avant la peur.
— Théodora veut que nous allions piller la base militaire.
Un silence pesant suivit son propos, tandis que chacun assimilait l’information.
— Ce n’est peut-être si absurde, déclara Camille, l’air songeur.
Personne d’autre ne contredit sa remarque, même si la moue contrariée de Thaïs trahissait son désaccord, à l’inverse d’Iris, qui semblait trouver l’idée envisageable. Toujours assis sur la chaise en bois qu’il avait retournée, Loup n’osait plus bouger, mais son regard ne cessait de passer de Théodora à Eos. Théodora remercia Camille d’un signe de tête avant d’expliquer :
— Ils ne s’attendront jamais à ce que nous nous introduisions dans la base. Nous prendrons juste ce dont nous avons besoin et nous décamperons aussitôt. Ils n’auront pas le temps de s’en apercevoir.
— C’est une base militaire, s’étrangla Eos. On n’y entre pas comme dans un vieux moulin ! Et surtout, il y aura de l’acier partout, ce ne sera pas tenable !
— Je serai vos mains, plaida Théodora. Je peux même y aller seule, me faire passer pour une gamine abandonnée et entrer dans la base en suscitant leur pitié !
Elle aperçut Loup tiquer du coin de l’œil.
— Ça ne marchera jamais !
Eos lança un regard impuissant aux autres membres présents, qui suivaient l’échange sans intervenir.
— Nous risquons de nous embourber dans une situation inextricable, constata Iris avec une certaine prudence. Les militaires se rapprochent de plus en plus du refuge. Que ferons-nous s’ils attrapent l’un d’entre nous à l’extérieur ? Ils le tortureront pour le faire parler ? Ils feront des expériences sur les enfants ? L’idée de Théo paraît peut-être folle, mais nous ne pouvons pas laisser ce piège se refermer autour de nous. Ce serait signer notre arrêt de mort.
— Foncer tête baissée aussi reviendrait à signer notre arrêt de mort, grinça Eos.
— Protéger le refuge est notre devoir, répliqua Camille avec douceur.
— Nous ne protégerons plus rien si nous ne revenons pas.
À l’extérieur, la nuit tombait et enveloppait le refuge dans un cocon bleuté. Théodora avait conscience que ce qu’elle proposait avait des allures suicidaires, mais elle voulait y croire. C’était leur seule chance d’obtenir un matériel suffisant pour protéger le refuge. Des armes, des pièges, des tenues adaptées peut-être. N’importe quoi susceptible de faire la différence. Les autres le savaient également, ils commençaient à pencher en sa faveur.
Camille par loyauté et sens du devoir.
Iris parce qu’elle était prête à tout pour protéger le refuge, quel que soit le prix.
Et c’était là la différence avec Eos ; eux acceptaient de mettre leur vie en jeu, lui refusait qu’ils le fassent, rejetait la simple idée qu’ils puissent leur arriver quelque chose. Eos avait peur de les perdre, s’évertuerait à trouver une autre solution. Théodora se détestait de lui infliger ce choix, mais ils s’étaient un jour fait la promesse que le refuge passerait avant tout le reste.
— Je peux aider, déclara Loup d’une voix timide. Il y aura sans doute d’autres métaux que l’acier, sur lesquels je pourrai influer.
Eos le foudroya du regard. Loup s’empourpra en réponse.
— Votons, décréta-t-il d’une voix sèche. Qui veut organiser une opération à la base militaire ?
Théodora fut la première à lever la main, suivie par Camille et Iris. Eos et Thaïs s’abstinrent. Théodora se tourna alors vers Loup, qui paraissait hésiter, tiraillé entre l’espoir de Théodora et la méfiance d’Eos. La jeune femme lui adressa un regard suppliant. C’était peut-être fou, inconscient, irresponsable. Mais ils n’étaient pas aussi faibles qu’ils le craignaient. Les Hommes ne les redoutaient pas sans raison ; ce qu’ils considéraient comme une anomalie pouvait devenir une force dangereuse. Avec les pouvoirs conjoints d’Eos, Camille, Iris et Loup, ils avaient les moyens de tenir tête à des militaires.
Loup leva la main.
Quatre approuvaient. Deux s’y refusaient.
Leur décision était actée.
***
Théodora fut réveillée par un cri. Elle se redressa en sursaut, attentive à son environnement. Un deuxième cri retentit, plus faible. Un gémissement plutôt. Elle bondit de son matelas, traversa sa petite chambre en trois enjambées, et ouvrit sa porte à la volée pour rejoindre le couloir où se trouvaient les chambres d’Eos, Camille, Iris et Thaïs, ainsi que celle de Loup désormais.
Un nouveau gémissement. Elle poussa la porte d’Eos sans une once d’hésitation. Son frère dormait recroquevillé sur son lit, les muscles contractés et le corps tremblant. Les couvertures avaient glissé sur ses jambes, son tee-shirt remontait sur ses hanches, révélant une partie des longues cicatrices qui striaient son ventre et son dos, les brûlures qui formaient par-dessus un amas d’arabesques rougeâtres. La lueur des astres nocturnes donnait à sa peau moite une pâleur fantomatique qui les faisait ressortir dans la pénombre.
Théodora savait qu’il cauchemardait, devinait la nature de ses songes.
Elle s’agenouilla près du lit, effleura le bras de son frère du bout des doigts. Il sursauta, bougea dans son sommeil, mais ne se réveilla pas. Un frisson le parcourut, un gémissement étranglé se coinça dans sa gorge.
Le cœur de Théodora se fêla. Elle écarta du front d’Eos ses mèches rendues humides par la sueur. Son regard s’attarda sur son visage, son expression terrifiée. Sa main se referma sur la sienne, la serra de toutes ses forces. Elle s’efforça de lui transmettre la chaleur de sa présence, de le rattacher au monde qu’ils avaient construit, de le libérer de celui qu’ils avaient fui.
— Eos…
Elle sentit qu’il se réveillait. Ses tremblements se faisaient plus réguliers, il se recroquevilla, une légère pression ceignit les doigts de Théodora. Et dans le silence de la nuit, des sanglots étouffés résonnèrent entre les murs de la pièce, comme un secret qui s’oubliait le jour venu, puis revenait les hanter lorsque le crépuscule tombait.
Un grincement lui fit tourner la tête. Camille se tenait sur le seuil de la chambre, ses yeux pâles débordant de tristesse. Loup restait en retrait, mais sa peine semblait sincère.
Tous savaient.
Tous comprenaient.
Les bras de Théodora enveloppèrent son frère, qui s’accrochait à elle comme un naufragé, le corps secoué de sanglots muets. Elle aurait fait n’importe quoi pour que les nuits d’Eos soient paisibles. Pour qu’il rêve d’espoir et non pas de la terreur des jours passés.
N’importe quoi pour qu’ils vivent dans un monde où ils seraient en sécurité, où plus personne n’aurait à supporter cela.
N’importe quoi pour un avenir où ils auraient le droit d’exister.
Mais ce droit, on le leur avait retiré avant même qu’ils ne commencent à vivre.
Et ils ne pouvaient plus que s’efforcer de réparer leurs brisures, guérir ce qui ne pouvait pas vraiment l’être.
J'ai plein de soucis avec ce chapitre T_T Il conserve les qualités de jusqu'à présent : la fluidité, l'efficacité, le suspens, l'action, tout ça c'est top.
Mais :
- pourquoi Loup obtient-il le droit de voter ? Est-ce parce qu'il fera partie de l'expédition si elle a lieu? Est-ce son âge ? Son expérience sur les routes ? De nouveau venu il est aussitôt promu au cercle décideur et cela me fait bizarre...
- personne ne se dit que peutêtre, aller piller la base militaire, ça risquait d'encore plus attirer l'attention sur eux ?
- J'avoue que, malheureusement, je suis un peu paumé dans les personnages... je trouve qu'ils sont présentés assez vite, mais comme personnellement j'ai du mal avec les caractéristiques physiques qui sont à peu près les seules données et qu'ensuite le tumulte de l'action emporte le rythme, je trouve que la présentation est un peu écourtée, même en show don't tell je trouve que tu pourrais accentuer un peu plus leurs personnalités... je pense qu'en plus cela permettrait de mieux faire ressortir l'ambiance, donc de mon point de vue ce serait tout bénéf !
- pour le pinaillage : "Il n’en fallut pas plus à Théodora et Camille pour rejoindre la demeure au pas de course, abandonnant le fagot de branches derrière eux" : elleux, non ? y a un perso non binaire + un autre féminin, alors pourquoi accorder au masculin ? d'autant qu'à la phrase d'après tu as choisi de mettre "iels" au pluriel...
Désolé pour le com un peu titilleur, j'estpère que tu ne m'en voudras pas, j'nisiste sur le fait que j'aime toujours autant !!
Plein de bisous !
Ouch T_T Alors je vais essayer de répondre à tes questions du mieux que je peux du coup T_T
Alors Loup a le droit de voter parce que c'est la "politique" du refuge, où tous ceux qui sont assez âgés (en gros à partir de 15-16 ans) pour voter le font. C'est aussi une manière de vraiment l'intégrer.
Pour aller piller la base militaire, si certains le pensent, raison pour laquelle Eos et Thaïs sont contre cette idée. Mais ils en sont de manière générale à un stade où ils sentent que l'étau des militaires se resserre autour de Brocéliande et qu'ils vont finir par se faire piéger s'ils restent passifs, et pour eux c'est impensable donc ils préfèrent prendre les devants pour défendre le refuge. Et puis pour la remarque générale, même s'ils sont les "aînés" du refuge, ils restent finalement tous assez jeunes avec les conséquences qui en découlent, dont parfois une certaine impulsivité !
Mmh, je note ce que tu dis pour les personnages. Je vais essayer de voir ce que je peux faire pour mieux les caractériser, mais on en est encore au début de l'histoire donc à l'origine j'avais plutôt pris le parti de le faire progressivement pour éviter la surcharge d'informations dès le début... Sur ce point, je me sentais un peu coincée. Je me note de réfléchir à comment retravailler cet aspect en tout cas.
Bien vu pour le "eux", je vais corriger ça rapidement !
Merci pour ton retour en tout cas, j'espère que l'histoire continue de te plaire malgré tout T_T
Bisous !
Mais du coup ils sont genre... 6 à avoir au dessus de 16 ans ? (j'ai pas pris le temps de les recompter, pardon si j'ai pas le nombre exact) J'avais la sensation qu'il y avait quand même pas mal de gens dans ce camp...surtout si y a pas beaucoup de rassemblements de ce genre ! pas des milliers, bien sûr, mais peut-être 15-20 personnes dans cette tranche d'âge, au minimum, j'aurais dit (en tout cas de ce que je me figurais !)
Je trouve que pour des personnes pessimistes/anxieuses comme Eos, il n'y a pas tant que ça d'arguments contre, notamment d'arguments "catastrophiques", même au delà d'une certaine impulsivité due à l'âge, selon moi il y avait moyen d'insérer un ou deux arguments supplémentaires, non pas pour faire pencher la balance dans un autre sens, mais pour montrer davantage l'aspect "on a grandi trop vite", "les gens nous prennent pour des monstres et nous traitent comme tel même si on est des enfants", et l'aspect "anxiété démesurée (absolument légitime vu la situation et les traumas de certain.s)". Mais ce n'est bien sûr que mon avis !
Et oui j'aime, je l'ai répété ; je ne prendrais pas le temps de faire des coms détaillés si je n'appréciais pas ! (c'est sans doute paradoxal du coup vu que j'énonce plus ce qui ne me va pas que ce que j'aime, désolé... mais j'insiste : ton texte a toujours plein de qualités et je suis très intéréssé par la suite ! je veux juste que ça soit encore mieux que ce que ça n'est déjà ! - enfin, en ayant l'arrogance extreme d'espérer que peut-être éventuellement je dirai un truc malin, ou qui au moins t'aidera dans la construction ou la correction de ton histoire^^)
Plein de bisous !
Oui, ils sont seulement six en comptant Loup à avoir entre 16 et 18 ans ! C'est vrai que je ne précise jamais le nombre, mais le refuge est assez petit, ils ne sont pas plus d'une quinzaine, mais ta remarque me fait penser qu'il faudrait que je le précise dès le premier ou le deuxième chapitre en fait !
Pour les arguments, je redoutais que ça fasse léger dans ce chapitre quand je l'ai écrit, même si leur décision était logique à mes yeux. Je vais essayer de voir comment je pourrais développer tout ce passage en tout cas, en insérant peut-être d'autres arguments ou en développant les ressentis de chacun (même si c'est délicat puisque c'est une narration interne) !
Je suis heureuse que le texte te plaise malgré ces défauts, je me note tout ce que tu me dis pour ce chapitre pour le moment où je me lancerai dans les corrections (quand j'aurai fini ce premier T_T) !
Merci pour tes retours détaillés en tout cas ! Ça m'apporte plein de grains à moudre ^^
Bisous !
J’ai découvre ton histoire grâce au HO et, ma foi, ça se lit bien ! Tellement bien que j’ai tout lu, tiens. ^^ L’histoire ne traîne pas et je pense que c’est bien. Ça perd pas de temps en exposition et longues descriptions, et tu nous dévoiles le passé des perso par petites touches et sous-entendus. Genre, Eos, on devine à ses cicatrices, sa nervosité et ses cauchemars qu’il a déjà dû être enfermé et torturé par le passé. J’aime bien le fait que tu nous prennent pas par la main avec un perso qui vienne nous raconter sa tragique backstory.
J’aime bien les thèmes que tu abordes aussi. Des histoires de dystopie avec des gens qui développent des dons, y en a pas mal, mais dépeindre ces super-pouvoirs comme la nature qui reprend ses droits, c’est plutôt original. Y a des idées sympa, comme l’acier qui blesse les anormaux. Déjà, quand on a des perso avec des super-pouvoirs assez cheaté, c’est bien de leur donner un genre de cryptonite pour rééquilibrer le combat, et en plus ça renforce le thème !
En tout cas, j’aime bien les histoires d’enfants à super-pouvoirs qui se retrouvent livrés à eux-même, seuls contre tous, donc je me laisserais probablement tenter par la suite. ^w^
J’ai relevé un petite coquille (je crois).
« Il écopa d’une tape qui n’effaça ni son sourire ni le soulagement qui brillait dans ses yeux pâles. »
Tu a utilisé le « il » mais il me semble que le sujet de la phrase était Camille ? è.é
A bientôt !
Oh je suis heureuse que l’histoire t’ait suffisamment emportée pour aller au bout des chapitres publiés, ça me fait très plaisir !
Je suis rassurée de savoir que l’histoire ne traîne pas en longueur, c’est un rythme un peu plus tranquille que ce que je fais habituellement donc j’avais du mal à vraiment m’en rendre compte ! Mais en général, je ne suis de toute manière pas fan des expositions interminables et des longues descriptions haha x) J’ai en revanche une passion certaine pour les sous-entendus même si un moment les personnages devront bien mettre les plats dans le plat xD (Eos nerveux ? Si peu si peu…)
Je suis ravie que les thèmes t’accrochent ! La dystopie est une première pour moi, mais je voulais vraiment m’aventurer sur ce terrain pour imaginer un monde où la Nature aurait repris ses droits sur l’Homme ! Et donc notamment l’opposition entre la Nature et l’acier ^^ Puis des personnages qui demandent juste à pouvoir vivre et essaient de se reconstruire ensemble (et avoir des pouvoirs liés à la Nature c’est stylé quand même) T_T
Oups, bien vu pour la coquille ! Mon correcteur a tendance à me changer certains « iel » en « il » et je ne les vois pas toujours…
Merci pour ton retour et à bientôt !