Chapitre 5

Par Fanny

Maintenant, j’étais là, face à lui. La pièce était sommairement meublée, il n'y avait qu'une bibliothèque et un grand bureau métallique sur lequel était posée une lampe à pied et un ordinateur. La seule lumière provenait de la lampe. C’était encore une ambiance.

               Je prenais le temps de détailler l’homme qui m’accompagnait. Il était plus jeune que je ne l’avais pensé en entendant sa voix. Il ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans et pourtant ses cheveux étaient déjà triés de mèches blanches et son visage marqué. Il m’intimidait mais j’étais bien décidé à découvrir son secret. J’avalais ma salive et me lança :

- Qu’est ce qu’y n’arrive qu’une fois par an ?

- Ne fais pas l’innocente, répondit-il en secouant la tête, tu l’as vu !

Depuis que j’étais ici, j’avais vu beaucoup de choses inattendues. La réponse me vint comme une évidence.

- Au sous-sol …

Il me fusilla du regard. J’avais vu juste.

- Pourquoi est-elle enfermée ?

- Comment pourrais-je faire autrement ? On ne peut pas contrôler, c’est une bête quand il est comme ça, un tueur.

               Une bête ? Un tueur ? Décidément j’avais du mal à comprendre. Un animal était enfermé au sous-sol, visiblement dangereux. Un chien ou un loup peut être. Ce que j’avais vu semblait bien plus gros mais ne ressemblait pas non plus à un fauve, le poil trop long, la couleur non plus ne correspondait à rien de ce que je connaissais. La voix de l'homme malgré sa froideur était chantante, avec un accent prononcé mais que je ne connaissais pas. Une idée me vint alors. Et s’il s’agissait d’une expérience ? Si la situation n’était pas si angoissante, cette idée m’aurait fait sourire, je savais que je regardais beaucoup de films fantastiques. L’homme était très agité, je ne croyais pas raisonnable de lui poser trop de questions mais je ne pouvais pas rester sans rien faire, j’avais besoin de comprendre.

- Qui êtes-vous ? Risquais-je.

- Moi ? … Dis toi que je suis … le gardien … en quelque sorte, répondit-il avec tristesse.

- Au beau milieu de la forêt ?

- Assez avec tes questions ! Ordonna t’il.

               Il se pencha dans le recoin que la bibliothèque me dissimulait jusqu’à présent. Mon sang se glaça. Il venait de s’emparer d’uns carabine. Il cassa le canon et introduisit deux cartouches. Une seule aurait suffi, pensais-je bien malgré moi. Il pointa le canon vers moi. Je pouvais lire toute sa détermination dans son regard. A bout portant, je n’avais aucune chance de m’en sortir. Je reculai de terreur. Mon bassin heurta le bureau et mon coude cogna la lampe. Le halo lumineux vacilla. L’homme fût happé par l’obscurité. Je levais le bras, autant pour le protéger du fusil que pour m’en cacher la vue.

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