Chapitre 5

Par Hylla
Notes de l’auteur : Version à jour du 6 octobre 2022 : si vous avez commencé votre lecture avant cette date, ceci correspond à l'ancien chapitre 7.

Le canapé-lit tout le temps déplié, une pile d’assiettes recouverte de casseroles dans l’évier, la table basse jonchée de courriers, prospectus pour des plats à emporter et cartes postales de pièces de théâtre que Yacine glane en chemin. Il n’a pas fallu bien longtemps pour que le bordel s’installe dans notre antre.

« On devrait faire un coup de ménage ? proposé-je sans grande conviction.

— On pourrait. »

Depuis un mois que Yacine vit ici, ni lui ni moi n’avons pris les devants sur la tâche. Le quotidien s’est chargé du reste : nous n’en avons pas eu le temps, pas plus que nous avons cherché à le prendre.

Yacine avait annoncé sa démission à son restaurant dès le lundi suivant son arrivée. Avec les deux semaines de congés qu’il venait de poser et la saison qui était finie, sa chef avait accepté de le laisser partir. Bastien n’avait eu qu’à expédier les dernières affaires entreposées dans son appartement.

Il dort encore quand je pars au boulot le matin, et je peux faire couler mon café sans craindre de le réveiller. Sur fond symphonique de ronflements, je m’abreuve pour mieux me préparer à ma journée.

Pendant que je travaillais, lui poussait la porte des théâtres du quartier. Il aurait été prêt à accepter n’importe quel emploi, si c’était pour travailler dans l’une de ces institutions qu’il avait toujours badées. Je le connais. Mais les salles n’embauchent pas. « Par les temps qui courent… » m’avait-il répété en imitant la voix grinçante d’une femme qui avait osé rire du ridicule de sa requête.

« Tu ne veux pas prendre des cours plutôt ?

— Les représentations dans la salle des fêtes, c’était bien à Provins-sur-Mer, mais il n’y avait que ça. Ici, tout se passe ! Le théâtre vit, à Paris. »

J’ai haussé les épaules. Yacine n’en a pas démordu. Après les salles, c’est aux associations de quartier qu’il a toqué à la porte. Celles-là même qui organisent les cours qu’il décline à chaque fois. Il leur a demandé s’il pouvait assister à leur répétition et, à force d’efforts, a obtenu un premier succès. Une place, sur une chaise bancale, au fond d’une salle noire, à l’arrière du local étriqué et encombré de l’entrée. Les comédiens terminaient leur répétition mais quelques minutes furent bien assez pour enchanter mon ami qui m’en contait les détails avec un tel enthousiasme qu’il en avalait une partie de ses mots. Cette femme, dont la voix lui avait hérissé les poils, quand elle a joué le déchirement. Ce metteur en scène qui ne lâchait pas son texte, sans faire grand cas de ce qui se passait sous ses yeux.

À la sortie, Yacine avait abordé l’un des comédiens pour lui poser des questions. L’autre lui avait proposé de continuer cette conversation avec le reste de la troupe, qui allait prendre un verre dans leur bar fétiche. La Panacée.

« Ce serait un repère pour de nombreux comédiens de Montparnasse » m’a-t-il répété. Il n’en fallut pas davantage pour le convaincre. Le lendemain, avant le déjeuner, Yacine se présentait au Panacée et était embauché comme serveur à mi-temps. Le patron n’avait pas besoin de plus d’heures, et mon ami décida de s’en satisfaire pour le moment.

« C’est l’un des avantages de travailler depuis la fin du lycée » aime-t-il à le rappeler fièrement. Yacine n’avait pas aimé l’informatique. Une brève expérience dans sa longue carrière que seuls les plus intimes ont eu à connaître. Il n’est jamais revenu à l’IUT après les vacances de la Toussaint, et n’a pas entrepris d’autre cursus. Entre l’idée trop vague qu’il se faisait de la suite et l’impatience de sa mère de le voir se prendre en main, le peu de formations disponibles à Provins-sur-Mer avait eu raison de lui. Il ne se retrouvait dans aucun de ces chemins, et avait préféré emprunter celui de la restauration.

Il m’a fallu quatre ans et un diplôme pour comprendre ce que mon ami avait ressenti à l’époque. Le cloisonnement. Je suis heureux d’y avoir résisté, d’être parti à Paris pour tenter ma chance. Dans le métro, dans l’ascenseur du bâtiment C, je croise des hommes au costume soyeux et à l’air important. Un jour, je serai comme eux. Important pour quelque chose. Important pour quelqu’un. Mais sans savoir où aller, je ne peux qu’avancer. Me lever, me rendre jusqu’à Notre-Dame-des-Champs, dont je contemple de moins en moins l’imposante église romane et son clocher. Marcher dans les escalators, pour gagner quelques secondes et peut-être, ne pas perdre deux minutes à attendre le prochain métro, puis monter, et laisser le monstre de fer me déverser à l’autre bout de la ligne. Je refuse de penser au vingt-sixième étage, à ce précipice qui me guette derrière chaque mur vitré de cet espace clos et, à chaque fois que la pensée me hante, je me concentre sur mon écran. Udas, Procton, SumUp. J’ai appris au cours de ces premières semaines à me familiariser avec ces différents systèmes, si bien que Nina m’en félicite au cours de notre « bilatérale » de la semaine. À présent que les premiers jours sont passés, elle a rendu nos entretiens moins fréquents et ce n’est pas pour me déplaire : à la fin, elle ressassait les mêmes choses. Les différentes autorisations à entrer dans Procton, l’importance du compte-rendu à entrer dans SumUp pour la conformité. Nina évoquait toujours cet obscur département en terminant par un soupir. La conformité, la bête noire de la Banque Géniale. Son seul nom crispe les visages et assombrit les regards. Je n’ai pas encore eu affaire à eux, mais je redoute déjà ce moment.

Comme tous les représentants de l’ordre bancaire nouveau, Pascal déteste la conformité. Elle serait responsable de la pluie et du beau temps. À l’écouter, j’ai parfois l’impression qu’avant, valider une transaction était aussi simple que d’appuyer sur un bouton. À présent, il faudrait connaître toutes les manœuvres d’un pilote dans son cockpit.

« C’est à cause d’eux que la banque ne peut plus se faire de grosses marges, nous assène-t-il lors d’un déjeuner.

— C’est sûr qu’à l’époque, les bonus n’étaient pas les mêmes » reprend en cœur Catherine.

J’ai du mal à imaginer ce qu’était cette banque d’avant dont ils parlent avec tant d’aisance mais qui n’a aucune réalité à mes yeux. J’avais dix ans lors de la crise des subprimes, et je n’ai appris que des années plus tard ce qu’elle signifiait. Les gens parlent d’un avant 2008 que je n’ai pas connu. Pour moi, le monde a toujours été en crise.

 

« Maintenant que tu es opérationnel, nous allons pouvoir faire notre petite expérience… »

Nina me détaille alors comment, le lendemain, je devrai chronométrer mes tâches le temps d’une journée et les reporter dans un système dont je n’ai jamais entendu parler jusqu’alors.

« Je te demanderai de ne pas parler de cela ni de Clock aux autres pour l’instant. C’est strictement confidentiel. »

D’un hochement de tête, je lui promets mon silence et l’observe, hébété, me présenter un énième logiciel pour reporter une fois encore la même transaction. « Ce n’est que l’affaire de quelques clics » m’assure Nina.

Le lendemain, je m’attelle à la tâche comme un acharné. On m’a demandé de reporter mes temps de début et de fin sur Clock pour chaque transaction que je réalise. Je tiens à leur montrer que j’ai bien appris, que je peux valider bien plus de transferts à présent que le premier jour, où deux heures avaient été nécessaires pour n’en faire qu’une. Aujourd’hui, je me dépasse et rien ne vient me déconcentrer. Pas même Pascal qui, à son traditionnel quinze heures trente-deux, lève la tête par-dessus son écran et guette qui réagit à son intervention de la journée. J’enchaîne les transactions, les transferts de fonds, et les reports dans SumUp. Et je clock, comme dit Nina. Douze minutes, onze le plus souvent. Sept, une fois. Je ne vais même pas prendre mon café de l’après-midi tant je suis happé par la frénésie de ma tâche, que je prends à cœur tel un soldat prêt à donner sa vie au front. Il est vingt heures quand Nina m’interrompt enfin :

« Alors, tu as bien tout reporté dans Clock ? » chuchote-t-elle.

À cette heure-ci, Pascal et Catherine sont déjà partis depuis bien longtemps. Après un mois d’observation quasi-quotidien de cet open-space, j’en dresse un constat fatidique : ceux qui ont plus d’une décennie d’ancienneté peuvent s’en aller plus tôt, et moi, je suis encore très jeune. Il m’est déjà arrivé de partir après vingt-et-une heures, et même à ce moment-là, des têtes campaient encore dans le bâtiment.

« J’en termine une… » je réponds en tapotant dans SumUp. Date et heure de la transaction. 3 décembre 2022, 20h02. Dossier Risque. B31H4234.

« Ce sera tout pour aujourd’hui, tu peux rentrer. On fait un point demain, à onze heures. »

Ses mots ont d’abord sonné ma délivrance. Ce n’est que le lendemain que je comprendrai mon erreur, et bien plus tard que j’en mesurerai toutes les conséquences.

 

« J’ai regardé tes statistiques… »

Je m’étais attendu à des félicitations, une nouvelle fois peut-être, pour mes progrès depuis mon arrivée, mais je comprends que tout cela n’a plus court maintenant. J’ai été jugé opérationnel, et je n’ai plus qu’à faire marcher mon rouage dans cette belle machine huilée qu’est la Banque Géniale.

« Cinquante-trois transactions traitées en une journée, un peu plus de cinq par heure pour une durée moyenne de onze minutes passées par ordre. »

Nina frétille en consignant ces chiffres dans un autre tableau. Durant les jours suivants, nous répétons l’expérience ; les résultats font l’objet d’une nouvelle réunion la semaine suivante.

« Sur un échantillon de cinq jours de relevés, une moyenne de quarante-sept transactions par jour a été effectuée. »

Je n’ai pas réussi, sur les jours suivants, à maintenir le rythme effréné des premiers relevés. Ma pause-café de l’après-midi m’a également coûté une ou deux transactions selon si j’ai croisé Damien, ce jeune informaticien avec qui j’aime discuter de tout et de rien. Nous nous sommes rencontrés un jour de panne de la machine, et avons décidé de poursuivre ensemble notre conversation jusqu’à la cafète du rez-de-chaussée. Nous ne faisons rien de plus que partager quelques minutes à la volée ensemble, de brefs instants qui me font repartir devant mon ordinateur avec le sourire.

« Une ressource devrait donc pouvoir traiter entre quatre et cinq transactions par heure, chuchote Nina.

— À quoi serviront ces relevés ?

— À terme, tout le monde va devoir passer à Clock. Je commence juste en amont avec toi. Plus tu intègres dès le début les bons process, mieux ce sera pour la suite.

— Pourquoi je ne dois pas en parler aux autres ?

— C’est toujours… Plus compliqué, avec certains profils, de rajouter un nouvel environnement technologique. Déstabilisant, parfois. Je veux être celle qui leur présentera les choses, pour que l’outil soit accepté de tous.

— Vous voulez surveiller notre temps de travail ?

— Surveiller non, ce serait contre-productif, nous cherchons seulement à optimiser les flux. Plus le travail est efficace, plus les employés sont heureux dans ce qu’ils font. Il faut savoir se saisir des nouvelles technologies pour permettre cette transition vers une organisation plus agile. »

Je ne suis pas certain de voir la différence aussi bien qu’elle, mais je préfère me taire pour le moment. Je continue de relever mes temps de début et de fin de tâche, m’assurant à chaque fois que Catherine ne laisse pas traîner ses yeux sur mon écran. Malgré le filtre de confidentialité qui le protège, je suspecte ses yeux de voir à travers. Sinon, elle ne regarderait pas.

Deux semaines après mon introduction à Clock, la nouvelle est enfin annoncée à mes collègues. Et pour l’occasion, ils ont attendu de nous avoir en équipe, réunis autour de Thierry Melian et de son PowerPoint sur les chiffres de notre unité. Je devine à sa présentation épurée, aux informations lisibles et agrémentées de graphiques que le fichier a été réalisé par Nina. Je l’ai déjà vue à l’œuvre sur d’autres documents de process qu’elle a rédigés. Tout comme j’ai déjà vu Thierry frapper, lors de précédentes réunions, avec ses slides saturées d’informations regroupées dans des paragraphes compacts, qui s’étirent dans tout l’espace offert par la page. Pourtant, Nina se tient en retrait sur sa chaise et ne dit pas un mot de la réunion, se contentant de balancer son regard d’un employé à l’autre.

« C’est pourquoi nous avons décidé d’implémenter Clock au cœur de nos process. Je laisse Lanh vous présenter son fonctionnement. Dernier détail : nous implémentons Clock dès la semaine prochaine. Nous vous conseillons fortement de l’installer et de commencer à l’utiliser dès maintenant. Passé lundi prochain, une tâche qui n’est pas clockée est une tâche qui n’est pas faite. »

Je n’ai pas eu besoin d’être assis à côté de Pascal pour l’entendre soupirer. Son poing semble vouloir broyer son stylo. Il se retient de dire quoi que ce soit, et moi je redoute notre prochain déjeuner. C’est finalement Catherine qui rompt le silence.

« Si tôt ? C’est que, le temps d’apprendre, de maîtriser…

— C’est pourquoi Lanh est parmi nous. Lanh, à vous la suite. »

Je n’écoute même pas ce gringalet qui nage dans sa chemisette expliquer les fonctionnalités de Clock. Lancer le chronomètre puis l’arrêter, nommer la tâche et l’enregistrer. Si cette mission est loin d’être la plus redoutable de ma formation, elle perturbe Catherine et Pascal bien davantage.

 

Ce midi, nous ne sommes que trois à déjeuner à la cantine. Nina mange rarement avec nous, et ni Catherine ni Pascal n’a invité à notre table un collègue d’un ancien service rencontré au dernier moment devant le buffet des entrées. Le poulet du chef tient aujourd’hui encore ses promesses avec sa marinade au ras el-hanout, qui me fait presque oublier le riz sec qui l’accompagne.

« J’ai eu un entretien avec Thierry et l’autre, hier après-midi » chuchote Catherine d’un air grave, la tête penchée au-dessus de son plateau.

L’autre doit être Nina. J’ai déjà remarqué que Catherine évitait de la désigner par son prénom, tant l’idée même de sa personne lui est antipathique.

« Ils m’en ont collé un, demain, à moi aussi » continue gravement Pascal.

Les yeux de ma collègue s’écarquillent et dévisagent à présent l’autre d’un air catastrophé.

« Prépare-toi à rester bien accroché, alors… »

Un entretien avec Nina ? Je n’ai reçu aucun mail de la sorte. J’ai même consulté ma messagerie avant de descendre déjeuner… Alors je préfère pour l’instant battre en retraite sur le poulet.

« Tu comptes me dire ce qu’il se passe ou tourner autour du pot et me laisser découvrir demain ?

— C’est leur fichu Clock. Tu le fais, toi ?

— T’as bien entendu ce qu’elle a dit, la Northwood. Ça me fait chier, mais je le fais. Pas toi ?

— Ce n’est ni la première ni la dernière fois de ma vie que la BGTP me change un process ! Mais ce n’est pas ça, le problème... Ils analysent notre temps.

— Encore heureux qu’ils ne nous fassent pas faire tout ça pour rien.

— Ce n’est pas ça. Ils contrôlent ton temps, sur chaque transaction ! Ils ont une grille de référentiels de productivité. Des chiffres sortis de nulle part ! Comme quoi quarante-sept transactions par jour était la moyenne, et que tout volume de traitement inférieur était anormal… »

Quarante-sept transactions, c’est le chiffre moyen que Nina avait tiré de sa semaine d’observation, à l’occasion de ce qu’elle aimait à appeler sa « petite expérience ». Depuis ce jour où j’avais décidé de hâter compulsivement toutes mes tâches, ma moyenne quotidienne a rarement dépassé les quarante. Je m’en veux de ne pas avoir compris que derrière cette expérience que Nina avait présenté comme anodine se cachaient des enjeux plus grands que le fait de bien faire et d’être bien vu.

« Quarante-sept ! s’insurge Thierry.

— Je leur ai dit. C’est impossible. »

Pascal souffle, et se venge sur quelques bouchées de poulet du chef.

« Elle avait préparé des slides, une courbe avec ma productivité, en dessous de celle du trait des quarante-sept. Et pas qu’un peu : je fais vingt-neuf, en moyenne.

— Et c’est un crime ?

— Apparemment. »

Pascal réprouve, cela n’en fait aucun doute. En signe de protestation, il a poussé son assiette et posé ses couverts.

Je termine mon riz refroidi, fade. Je n’ai même plus faim. Je voudrais m’éclipser de cette table, parler de n’importe quoi d’autre, la fille de Catherine s’il le faut. Tout sauf ça.

« Fais attention, demain.

— Je sais déjà ce qu’ils vont me dire. Ce ne sera pas assez. Mais je sais aussi ce que je vais leur dire. Que leur moyenne, c’est du pipeau.

— Elle n’a qu’à les faire, ses quarante-sept transactions, avec Udas, Procton, SumUp, et leur fichu Clock maintenant en plus. On verra, si elle arrive à la tenir si facilement, cette soi-disant productivité de référence.

— Quarante-sept, c’est beaucoup… bredouillé-je.

— En cela, on est d’accord, reprend Pascal. Quand je repense à la boîte, il y a encore vingt ans…

— On est bien loin de cette époque » coupe sèchement Catherine.

Je n’ai pas cessé de repenser au déjeuner le reste de la journée. Je dois absolument trouver un moment pour parler à Nina de son référentiel et de la moyenne des quarante-sept. Si mes collègues apprennent ce que j’ai eu à voir avec cette grille, je doute fort que cela joue en faveur de mon intégration au sein de l’équipe. Ils ne doivent pas le découvrir, surtout maintenant que j’ai gardé le silence à table. Mais Nina n’a pas pointé son nez dans l’open-space de l’après-midi. À chaque heure, elle se trouvait dans une salle de réunion différente, en présence d’autres interlocuteurs. Indisponible.

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Tac
Posté le 18/09/2022
Yo !
Aaah tout le verbatim d'entreprise, c'est fabuleux, ça me donne pas du tout envie de travailler dans ce type d'entreprise ! Je pense que le prologue influence ma lecture, car je pense que sans lui j'aurais eu de l'espoir pour le protagoniste, alors que là je ne vois que les mâchoires du piège à loup qui s'installent pour se refermer assurément sur lui. C'est assez terrifiant.
L'arrivée de Yacine fait un peu bol d'air après ça !
C'est drôle, cette mention de la langue d'oïl, j'ai regardé un karambolage (comme quoi on en revient toujours à Arte xD ) hier sur la langue d'oc et la langue d'oïl ! Il est sur youtube si ça t'intéresse, ça dure 5 min :D
Plein de bisous !
Hylla
Posté le 19/09/2022
Hello Tac !
Là encore, tu mets le doigt sur une question que je m'étais posée ! La contrepartie du prologue, c'est qu'il laisse moins de place à l'espoir en effet... Mais je l'aime pour le filtre "comment est-ce arrivé" qu'il met sur Ulysse !

Tu m'as fait bien rire avec Arte :D

Merci pour tes retours !
Nanouchka
Posté le 16/09/2022
{*} C'est donc là qu'est scellé le destin des deux jeunes amis. C'est chouette, parce que l'ambiance menaçante du bureau est si forte dans la première partie du chapitre (d'autant plus avec le début du roman que je garde en tête), que la deuxième partie du chapitre en est impactée aussi, et même l'arrivée de Yacine ne semble plus si légère, soudain.
{*} Tout semble organique, réel. L'écriture est fluide. Les dialogues marchent.
{*} J'ai particulièrement apprécié le détail sur l'espace privé où il n'est pas bien vu de travailler : il faut rester en groupe, le diktat de la vie en entreprise. C'est très juste, et ça passe à travers une image simple.
Hylla
Posté le 21/09/2022
"Organique", c'est exactement comme ça que je décris ce petit truc qui a pris dans ce jet, que je n'avais pas prévu en amont peut-être, mais qui ne me donne pas envie de casser trop cet équilibre dans le roman.

Merci pour tes retours !
EryBlack
Posté le 04/09/2022
Ce chapitre est dynamique, j'aime bien les descriptions esquissées des collègues de boulot et l'arrivée enthousiaste de Yacine. Si c'est un personnage branché théâtre, il m'intéresse de plus en plus !
Pas grand-chose à redire de plus, mais encore une remarque sur un passage : Ulysse finit sa semaine lessivé (d'ailleurs j'aime bien la sensation décrite, son énergie "pompée" par le travail, c'est très pertinent) et parle du vendredi soir, puis dit que le train de Yacine arrive à 16h et qu'il passe son début d'après-midi à faire des courses... Peut-être qu'on est passés du vendredi au samedi, du coup, mais je n'ai pas vu le passage.
Hylla
Posté le 05/09/2022
Merci pour ta vigilance, je viens de reprendre ça !
Bockeuse
Posté le 07/08/2022
"Agile", yes ! Tu l'as placé xD !

Tellement de détails qui me parlent par rapport à ce que j'ai pu vivre ou ce que d'autres personnes m'ont raconté (la mère qui te propose une cocotte-minute pour un studio, les terrasses serrées comme une boite de sardines, les sourires de politesse pour te faire comprendre qu'on ne veut pas discuter avec toi, l'ambiance odieuse en open-space...). Tu m'as bien fait rire avec ces chapitres ! Ce que vit le personnage n'est pas forcément drôle mais les descriptions viennent casser ça.

Par ailleurs, j'aime toujours la narration que tu as mises en place en étant dans la tête du personnage. Le duo avec Yacine fonctionne déjà bien je trouve.

Je me rappelle avoir vu deux trois coquilles dans les chapitres précédents (un mot qui manque ou "proposé-je" qui doit être à l'imparfait ?) Je préfère pour le moment lire ;)
Hylla
Posté le 07/08/2022
Salut Bockeuse ! Ravie que cette petite aventure te donne le sourire ou fasse écho selon les moments ! Si je pense nouvelle version et quoi modifier etc., c'est justement cet aspect que j'aimerais renforcer (dans les chapitres à venir surtout). Densifier encore davantage Paris, l'incarner à travers le récit.

James Joyce disait que si Dublin était détruite, son Ulysse permettrait d'en reposer toutes les pierres. Je trouve ça fort. J'aimerais que mon Ulysse fasse vivre Paris sous toutes ses coutures ! Bref :)

Merci pour ton commentaire, ça fait tellement plaisir d'avoir un retour de lectrice !
Hylla
Posté le 07/08/2022
Et puis je parle je parle mais j'oublie de répondre ...

Ce n'est pas de l'imparfait mais je ne suis pas sûre d'à quel point ça passe encore ou non d'écrire comme ça alors je viens d'aller faire un petit tour :

"Lorsque le pronom je est placé après le verbe, le e final du verbe devient tonique et est remplacé traditionnellement dans l'écriture par un é (mais) la prononciation étant "è"

En dehors des formes en -e, l'inversion du pronom n'est admise à l'indicatif présent que pour quelques verbes très usités: ai, dis, dois, fais, puis, sais, suis, vais, veux, vois."

Donc je n'aurais le droit que pour les verbes du premier groupe... Sinon, je peux prendre le parti d'inverser pour ne pas avoir de lourdeur à faire de ce côté-là ("je réponds", "je propose"). Ca allègerait peut-être. Je vais y réfléchir.

Ahhh le français !
Bockeuse
Posté le 07/08/2022
Ah ba grâce à toi j'ai appris quelque chose ! La langue française, on adore :')
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