Chapitre 43

Par maanu

La première salle qui apparaissait aux yeux des visiteurs du Palais – et qui leur apparaît toujours aujourd’hui – était un vaste atrium, organisé autour d’un bassin aux hauts rebords, sculptés de bas-reliefs abstraits. À l’intérieur du bassin glougloutait une eau très claire d’où émergeaient des plantes aquatiques, et qui laissait transparaître les mouvements furtifs de petits poissons colorés. Autour du bassin, de grandes dalles de forme irrégulière formaient une promenade, et autour de la promenade s’élevait un péristyle de hautes colonnes cannelées en obsidor, surmontées de chapiteaux d’où débordaient de fines feuilles de pierre. De l’autre côté, faisant directement face aux portes monumentales, une galerie de larges fenêtres laissait voir le parc du Palais, bien plus vaste encore que l’aperçu qu’elles venaient d’en avoir. Au loin, la mer était visible derrière le rebord déchiqueté des falaises, survolées de minuscules silhouettes d’oiseaux. Plus près, elles devinaient des bâtiments qui à cette distance n’étaient rien d’autre que des formes anguleuses, plus ou moins masquées par la végétation, particulièrement dense à certains endroits. Elles n’avaient aucune idée, alors, de ce à quoi servaient ces bâtiments, mais elles ont appris depuis à reconnaître au premier coup d’œil l’architecture sobre et spartiate du centre d’entraînement de la Garde, les toits pointus des diverses dépendances, les volutes en fer forgé des tonnelles rondes recouvertes de plantes grimpantes, et bien sûr le mur grossier des Bois-Trompent-les-Sens, si haut que personne ne peut voir quoi que ce soit de ce qu’ils renferment.

    Beaucoup de gens se hâtaient dans la pièce, flânaient autour du bassin, ou bavardaient avec les connaissances qu’ils croisaient dans la foule. La plupart d’entre eux portaient des vêtements que Julienne et Héléna commençaient à reconnaître comme étant typiques de Prim’Terre, et d’autres avaient des accoutrements différents, qu’elles imaginaient venir d’une autre terre sans bien savoir laquelle. Elles croisèrent également un certain nombre d’hommes et de femmes – parmi les plus pressés – qui portaient l’uniforme gris grâce auquel elles allaient bientôt apprendre à identifier les domestiques du Palais.

    Arsène Baillard les laissa apprécier la vue un instant – il devait être évident à leur mine émerveillée qu’elles n’avaient encore jamais mis les pieds au Palais – avant de tendre le bras vers l’une des nombreuses ouvertures voûtées qu’on devinait derrière les colonnades.

    « Par ici, leur dit-il. Monsieur le Conseiller a fait réserver un salon pour vous accueillir. »

    Elles traversèrent l’essaim bourdonnant à sa suite, passèrent entre deux colonnes noires, et s’engouffrèrent sous l’arcade de bois, dont elles auraient aimé avoir le temps d’apprécier l’impressionnante marqueterie. Ils se trouvaient désormais dans un long et large couloir, entièrement voûté. Des dizaines de pieds de brûliane étaient rangés à intervalles réguliers le long des murs, prenant directement racine dans le sol de marbre. Les longues tiges sinuaient entre les pierres des murs, s’étiraient sur toutes la longueur de ceux-ci. Elles se consumaient lentement, toutes en même temps, sans qu’aucune ne montre le moindre signe de faiblesse, apportant au couloir sans fenêtre une lumière douce et constante. Il y avait un peu moins de monde que dans l’entrée, mais tout de même suffisamment pour qu’à chaque instant on vît entrer ou sortir quelqu’un, à travers les très nombreuses ouvertures arquées qui perçaient les murs sur toute leur longueur.

    Le soldat Baillard les fit traverser tout le couloir, jusqu’à un escalier en colimaçon époustouflant, taillé dans une pierre grise au grain fin. Les marches se succédaient en tournoyant, s’enfonçant dans le plafond en une spirale ascendante, à l’infini aurait-on dit. Tout le long des balustrades et de la colonne centrale, autour de laquelle se déployaient des centaines de marches, étaient figurées des protubérances en formes de plantes grimpantes. Ils se tenaient au pied du principal escalier du Palais, au cœur de la tour nord.

    Le jeune soldat en gravit les premières marches d’un pas énergique. Clarisse le suivait de près en regardant droit devant elle, en habituée qui ne s’étonnait plus du décor grandiose. Julienne et Héléna, en revanche, ne purent s’empêcher, alors qu’elles mettaient le pied sur la première marche, de lever le nez aussi haut qu’elles le pouvaient pour essayer de se faire une idée de la hauteur de ces escaliers prodigieux. Elles ne furent pas en mesure d’en apercevoir le sommet, et elles se mirent à espérer que le garde n’allait pas les conduire tout en haut, leurs cuisses ne s’étant pas encore tout à fait remises de leur ascension dans la résidence giboyeuse. À leur plus grand soulagement, ce ne fut pas le cas. Ils montèrent longtemps dans cette spirale qui semblait se répéter indéfiniment, suffisamment pour que Julienne et Héléna commencent à se sentir nauséeuses et claustrophobes. Ils s’étaient enfermés dans un tube de pierre, et la seule chose qui les reliait encore au monde extérieur était la fenêtre à barreaux qui trouait le mur à chaque fois que l’escalier leur avait fait faire un tour complet. À chaque étage, l’une des marches se dégageait de la spirale pour leur offrir un chemin vers une grande porte de bois soigneusement peinte, au chambranle décoré d’arabesques, qui permettait d’accéder à l’un des étages du Palais. La tour nord en compte neuf au total, et Arsène Baillard les fit s’arrêter devant la sixième porte.

    Il l’ouvrit, et fit un pas de côté pour les laisser passer devant lui. Elles entrèrent dans un autre couloir, plus fastueux que le premier. C’était l’une des nombreuses parties du château réservées à l’accueil des invités, pas aussi opulente que le troisième étage de l’aile ouest, juste au-dessus des appartements de la famille royale, qui donnait sur la mer et où l’on installait les invités les plus prestigieux, mais tout de même suffisamment confortable pour convenir au rang de la Gardienne de la Mordorée en visite inopinée. Ils ne croisèrent plus qu’une poignée de privilégiés et, tandis que personne jusque-là n’avait prêté attention à ce soldat accompagné d’une prim’terrienne et de deux étrangères, perdus dans la foule, cette fois ils eurent droit à quelques regards curieux, plus ou moins appuyés. Clarisse et le soldat Baillard firent comme s’ils ne les remarquaient pas. Le jeune garde les fit avancer encore et passer devant beaucoup de portes closes, avant de s’arrêter finalement devant l’une d’elles, en rien différente des autres. Comme il venait de le faire à l’entrée du couloir, il actionna la poignée, poussa le battant et attendit qu’elles entrent avant lui.

    « Je vous laisse vous mettre à l’aise, leur dit-il sur le pas de la porte. Monsieur le Conseiller va venir s’entretenir avec vous sitôt qu’il le pourra. »

    Clarisse, depuis le milieu du vaste salon, se retourna vers lui et lui adressa un signe de la tête.

    « Très bien, répondit-elle. Nous attendrons. Merci de nous avoir accompagnées. »

    Arsène Baillard lui adressa un sourire chaleureux et un petit signe de la main qui ne faisaient certainement pas partie du protocole de la Garde. Puis il prit congé et referma doucement la porte derrière lui.

    Il les avait laissées dans un salon de grandes dimensions, où elles étaient absolument seules. Le sol n’était plus en marbre, mais recouvert d’un parquet sombre sur lequel étaient posés de grands tapis. Certains portaient des motifs géométriques complexes, tandis que sur les autres apparaissaient des paysages marins ou des scènes de vie. Sur les murs, entre les grandes fenêtres prolongées par des balcons qui surplombaient les Jardins, de riches tentures en soie de crèse étaient accrochées. Ailleurs, de grandes bibliothèques de bois tout en courbes leur présentaient fièrement les tranches de leurs dizaines de livres reliés, et sur les étagères, guéridons et autres meubles en tous genres reposaient des objets de décoration et des instruments dont elles ne comprenaient pas l’usage. Des plants de Bien-Aimables avaient été placés à divers endroits de la pièce, prêts à se déployer au besoin. Pour le moment, ils étaient tous parfaitement immobiles.

    Julienne et Héléna se tenaient penaudement au milieu de ce décor dans lequel elles se sentaient encore des intruses.

    « Vous pouvez vous asseoir », leur lança Clarisse, qui s’était approchée de l’une des fenêtres et contemplait distraitement les Jardins.

    Après une courte hésitation, elles prirent chacune place sur l’un des nombreux fauteuils et canapés qui jonchaient la pièce, regroupés de façon à former plusieurs petits salons distincts au sein de la même salle. Il y eut un silence, marqué par le martèlement régulier et obsédant de la haute horloge de bois verni, dans un coin de la pièce. Héléna, mal à l’aise, voulut le rompre.

    « Cet homme qui doit venir nous voir, demanda-t-elle à l’adresse de la Gardienne qui leur tournait le dos, devant la fenêtre. Le Conseiller. C’est lui qui a remplacé Monsieur Gérard, c’est bien ça ? »

    Cette idée semblait la rassurer un peu.

    « Oui, répondit la Gardienne. Gil Vernet. Je ne le connais pas très bien.

    _Comment est-il ? » demanda Julienne.

    Clarisse réfléchit quelques secondes avant de répondre :

    « Froid et tatillon. »

    Elle se tourna à demi vers elles tandis qu’elles échangeaient un regard un peu inquiet.

    « Les intérêts de Delsa sont ce qui lui importent le plus, poursuivit-elle. Il fera les choses bien. »

    Elles ne se sentirent pas rassurées. Elles ne comprenaient pas suffisamment les enjeux de tout ce qui se passait autour d’elles pour savoir si les intérêts de Delsa impliquaient qu’on les accueille avec les égards ou au contraire qu’on les jette dehors. Si on ne voulait pas d’elles au Palais, elles n’avaient aucune idée de ce qu’elles feraient. La seule instruction qu’on leur ait donnée en les faisant tout quitter était de s’y réfugier. Si on les en excluait, elles n’auraient plus d’endroit où aller, plus vraiment d’identité, et aucun moyen de se protéger des démons qui les pourchassaient peut-être encore. La Gardienne ne leur trouverait probablement plus le moindre intérêt s’il était établi qu’elles n’étaient ni princesse héritière ni magicienne en devenir. Leur seule chance était qu’elle se sente suffisamment seule, dans sa petite maison dans la forêt, pour accueillir chez elle deux inconnues qui présenteraient le seul avantage d’être faites de chair et de pouvoir parler. Ou alors elles pourraient peut-être retourner chez elles. Il leur suffirait pour cela de retrouver le chemin vers l’Abyssyba et d’essayer d’y plonger. Julienne pourrait ainsi rejoindre sa mère à qui elle n’avait même pas pu dire au revoir, et retrouver Monsieur Gérard qui pourrait sûrement les aider. Mais il avait tout fait pour les faire partir et elles savaient qu’il avait agi ainsi pour les protéger des démons qui connaissaient leur nom, qui savaient où elles vivaient, et qui ne semblaient pas bien disposés à leur égard. Rentrer était probablement la plus mauvaise des alternatives qui se présentaient à elles.

 

    L’horloge continua longtemps à faire résonner le temps qui passait. La Gardienne était restée un long moment immobile, à regarder le paysage par la fenêtre. Puis elle s’était mise à marcher, lentement, à arpenter la pièce en jetant des regards vaguement intéressés vers les objets posés çà et là et sur les tableaux de maîtres qui ornaient les murs. Elle était restée un peu plus longtemps devant l’une des bibliothèques, parcourant un à un les titres en lettres dorées. De leur côté, Julienne et Héléna n’avaient pas osé se lever de leur canapé, même quand leurs fesses avaient commencé à s’engourdir. Elles n’auraient pas su comment se comporter une fois debout, dans cette pièce trop silencieuse, trop luxueuse, où elles n’avaient rien à faire d’autre qu’attendre. Elles tentèrent plusieurs fois de déchiffrer le visage figé de Clarisse, d’y percevoir une mine sereine ou au contraire une forme d’impatience, signe qu’elle commençait elle aussi à trouver cette attente anormale. Sans surprise, elles n’y parvinrent pas. Elles tentèrent de se rassurer en mettant en cause cette visite diplomatique dont on n’avait cessé de leur rabattre les oreilles depuis la veille, mais elles continuaient à craindre qu’on les ait simplement oubliées là. Elles n’avaient encore passé que peu de temps à Delsa, mais les maigres échanges qu’elles avaient eus avec les quelques delsaïens qu’elles avaient rencontrés jusque-là leur avaient fait comprendre que Stéphane D’Elsa et Ysaure Lamarre n’étaient pas n’importe qui. Les réactions qu’elles avaient perçues, chaque fois qu’elles avaient prononcé ces noms, leur avait fait imaginer différemment l’accueil qu’elles recevraient au Palais. Même Julienne, moins rêveuse et ô combien moins optimiste que Héléna, s’était attendue à un certain remue-ménage, à des mines perplexes, à des inconnus se pressant autour d’elles pour les regarder, entendre leur histoire et débattre à leur sujet avec des chuchotements enfiévrés, comme si elles n’étaient pas présentes. Pas à un salon vide où on les laisserait moisir pendant des heures sans la moindre explication. Elle n’avait pas eu particulièrement envie d’être considérée comme un objet de curiosité, mais cette indifférence pure et simple ne lui convenait pas non plus et même – elle devait bien l’admettre – la vexait un peu.

    Au bout de près de deux heures d’attente, Clarisse dut commencer elle aussi à trouver le temps long, puisqu’elle se dirigea vers la porte et appuya sur la poignée. La porte ne s’ouvrit pas. Elle les regarda, et elles comprirent que derrière son masque immobile elle était décontenancée. Visiblement, c’était la toute première fois que les Hauts-Dignitaires du Palais jugeaient utile de l’enfermer. Julienne fut au moins rassurée sur ce point : on n’était pas indifférents à leur égard, mais méfiants. Elle pouvait le comprendre. Elles n’étaient que d’illustres inconnues, des étrangères dont personne n’avait jamais entendu les noms, et qui débarquaient un beau matin en prétendant vouloir hériter d’un trône et des honneurs réservés aux magiciens, tout en présentant moins de capacités magiques que des enfants de quatre ans. À leur place, elle aussi se serait montrée suspicieuse. En réalité, elle n’était pas sûre qu’elle aurait laissé de telles personnes franchir les remparts et encore moins qu’elle les aurait accueillies dans un salon si douillet. Seulement aucune d’elles n’avait encore donné à qui que ce soit au Palais la raison de leur visite. Aux yeux de ceux qui étaient au courant de leur présence entre les murs du château elles étaient des delsaïennes, certes inconnues mais qui accompagnaient la Gardienne. Le prestige et la confiance accordés à cette dernière justifiaient les canapés moelleux et les tentures de soie, mais rendaient incompréhensibles la porte fermée à double tour.

    Elles virent le poing de Clarisse se crisper un peu autour de sa pierre, mais la magicienne ne crut pas bon de faire un esclandre en se libérant elle-même de sa cage dorée – ce qui ne lui aurait pas demandé le moindre effort. Elle se contenta de s’éloigner de la porte et de retourner de son pas tranquille se repositionner devant la fenêtre. Elle eut le temps de voir passer encore beaucoup de gens sur l’allée à gravillons des Jardins, en contrebas, avant que ne retentisse enfin le cliquetis d’une clé tournée dans la serrure.

    L’homme qui apparut était déjà grand, mais la très longue veste sombre qui épousait sa silhouette sèche, ainsi que ses hautes bottes de cuir noir lui donnaient une allure encore plus filiforme. Avant qu’il ne referme la porte derrière lui, elles eurent tout juste le temps d’apercevoir les deux soldats qui leur tournaient le dos, de part et d’autre de l’embrasure. Ils étaient probablement restés là, surveillant consciencieusement le salon pour s’assurer qu’elles n’en sortiraient pas, depuis qu’Arsène Baillard les y avait fait entrer.

    Gil Vernet – puisque c’est bien lui qui venait d’arriver – coula vers Julienne et Héléna un regard aiguisé qui les terrifia. Une seconde plus tard il se détourna d’elles et prétendit qu’il avait oublié leur présence. Il remonta ses yeux, si clairs qu’ils en étaient presque blancs, vers la Gardienne qui s’était tournée vers lui depuis le fond de la pièce, imperturbable. Elle attendit qu’il la saluât pour pouvoir lui retourner la politesse.

    « Bonjour Gardienne, dit-il, et sa voix était comme des blocs de pierre s’entrechoquant.

    _Monsieur le conseiller », répondit sobrement Clarisse.

    Leurs visages étaient aussi engourdis l’un que l’autre. Il n’y eut pas un sourire d’échangé, pas la moindre inflexion cordiale dans leurs voix, pas l’ombre d’un signe de la tête. Julienne et Héléna, qui les regardaient depuis le canapé d’où elles n’avaient toujours pas bougé, avaient l’impression de voir converser deux automates.

    « On m’a dit que vous vouliez parler au roi et à la reine, poursuivit l’homme au visage émacié de son timbre râpeux.

    _C’est exact, répondit évasivement la jeune femme.

    _Je suis désolé, mais comme vous l’avez peut-être appris le duc de Garennes est de passage au Palais. Par conséquent, le roi et la reine sont très occupés et ne pourront pas vous recevoir dans l’immédiat. Vous est-il possible de me dire à moi de quoi il retourne ?

    _Si vous voulez. De toute façon vous allez finir par en parler au roi et à la reine. »

    Le conseiller haussa – très légèrement – l’un de ses sourcils, si blancs et épais qu’ils ressemblaient à deux nuages hérissés collés au milieu de son haut front.

    « C’est qu’il doit s’agir d’une affaire importante ?»

    Clarisse esquissa un geste en direction de Julienne et Héléna, pour le forcer à les regarder. Elles se ratatinèrent un peu sur leur siège, tandis qu’il dardait sur elles ses yeux de glace, son sourcil toujours haussé.

    « Je vous présente Héléna Nevin et Julienne Corbier. Elles se sont présentées chez moi hier soir, envoyées par le Grand Giboyeur. Claude Gérard lui-même les a fait venir du Là-Bas. Il prétend qu’il a veillé sur elles depuis leur arrivée, il y a quinze ans. Il dit avoir su pendant tout ce temps que Julienne était Ysaure Lamarre, et que Héléna était l’Héritière. »

    Aucune réaction ne fut perceptible sur le visage de Gil Vernet, qui se contenta de les regarder fixement pendant de longues secondes. Puis il prit une profonde inspiration, la mine lasse.

    « Très bien, dit-il. Voyons voir ça. »

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