Chapitre 4 — Répit ensoleillé

— Gabrielle —

Ah la, la, mon colocataire reste super impressionnant. À chaque fois qu’il parle, je sursaute. Il a eu l’air fatigué hier soir, un peu hirsute. Je ne sais pas si c’est la journée ou si c’est son état habituel. Dans tous les cas, il cuisine bien. Le problème ce que je n’ai pas osé lui demander son nom. Du coup, je ne sais pas comme l’appeler pour lui parler. Bon, après tout, dans deux jours, on ne se verra plus.
J’avais posé un congé lundi pour être tranquille avec ce week-end et reprendre le train mardi matin tôt et j’ai bien fait. L’air de la campagne est agréable.
Le problème avec le jardin c’est que quand je sors mon écran dehors, il s’obscurcit et je vois mon reflet, c’est agaçant mais à Paris je n’ai même pas un balcon et sortir son ordi dans un parc est la meilleure façon de se le faire voler. Du coup, je suis super heureuse d’être là. Le seul bémol, c’est ce voisin inattendu de chambre. Comme il me parle sans prévenir, je suis souvent de dos. Il s’exprime de but en blanc, comme si mâcher ses mots ou y mettre de la douceur était épuisant.

On est dimanche et pas une voiture à l’extérieur. C’est un peu étrange, parfois effrayant du coup je mets de la musique dans mes écouteurs pour travailler.
On est dimanche et je continue à emmener mon petit bonhomme à capuche à travers les astres loin des problèmes de boulot. J’attends l’avis de mon éditeur sur le premier livre que je lui ai envoyé. Et comme on est toujours ce même dimanche, il ne répondra pas encore. J’ai vraiment la flemme de me remettre au cryptage pour mon jeu donc je finis par flâner en regardant les pâquerettes comme si elles pouvaient me répondre.

La tortue ne bouge pas beaucoup dans son terrarium, la tête dans sa carapace elle est encore plus peureuse que moi. À croire qu’elle n’aime pas être prise pour un soda.

On est dimanche et, je ne fais rien. Ou presque. Mais c’est bien.

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