Chapitre 4 : Nous étions de la nuit - Nouvelle version

Notes de l’auteur : Version du 10/09/2022

Comment puis-je savoir cela ? Où étais-je ? Je regardais Eskandar. Je me regardais moi. Pourquoi je me regarde de la rue ? Non, j’étais là, avec mon maître et Crassus. Crassus m’a frotté les cheveux, j’aimais bien ses grandes mains. J’étais là. J’étais là.

Encore, encore ce doute. Crassus avait ramené trois hommes en plus d’Orazio, le soleil déclinait, et le commandant ne semblait une fois de plus pas pressé de rentrer chez lui. J’avais remarqué cela, sa manie de rester tard. C’était sans doute la raison pour laquelle Domitia l’avait plus ou moins réquisitionné pour sa garde rapprochée. Ça et sa force brute. Les boutiquiers cloisonnaient leurs étals de planches, les litières fermées se faufilaient dans le lacis de ruelles avant qu’il ne fasse trop noir. Rien n’était sûr à Esquiliae une fois la nuit tombée. On entendait la vaisselle tinter aux étages et le bruit du vin qui coulait dans les gobelets. Les rues embaumaient l’odeur des braseros qui s’allumaient peu à peu comme s’allumaient les étoiles. J’observais les graffitis au passage, bien sûr sans en glisser un mot à Eskandar. Je me suis toujours demandé s’il les voyait vraiment. Je me rappelle de quelques-uns assez fleuris au milieu de bonshommes obscènes stylisés, comme l’inspiré « Le juge Eskandar suce pour deux as, il le fait gratos à Domitia Cato » (je me permets de le retranscrire sans les fautes). En dehors de ces ordures, j’aimais lire d’habitude les programmes des spectacles, mais pas à cet instant. 

— Et ave à nouveau, marmonna Orazio. Je croyais qu’on avait plus besoin de moi. 

Il était débraillé. En plus de ses bleus et des plaies laissées par la torture, il avait les cheveux défaits et les lèvres rougies par le mauvais vin. Sa tunique sortait à moitié de ses drôles de braies bouffantes : il ne fallait pas être une grande observatrice pour repérer les traces de maquillage sur sa nuque et ses avant-bras. Crassus commenta sobrement : 

— On l’a trouvé avec une fille. Ivre. L’argent rendu par Domitia va vite fondre à ce rythme. 

Eskandar se renfrogna. 

— Encore un mort du Marionnettiste, Crassus ? 

Il hocha la tête. Cela confirma mes impressions que je ne mangerai pas de sitôt. Je humai l'air porteur du fumet du dîner dans le crépuscule qui s'amorçait au-dessus de la ville en songeant avec regret au banquet quitté. Les nuages s'étiraient en stries grisâtres, mais un fond de lumière que la nuit n'avait pas encore éteinte conférait assez de profondeurs aux visages pour que l'on n'éprouvât pas le besoin d'allumer une lampe. 

— Rhabille-toi, grogna mon maître en se tournant vers le prisonnier. Par respect pour ceux que nous allons rencontrer. 

Lui aussi fixait les traces laissées par la débauche. Il se mit à craquer ses doigts à nouveau, le regard perdu sur la peau nue d’Orazio. Quand il s’en aperçut, Orazio remonta sa tunique et la rentra dans ses braies tout en râlant.

— Qui est mort du coup ? fit-il en se tortillant. Comment vous pouvez savoir que c’est le Marionnettiste ? Parce que j’en ai aucune idée moi. Je l’ai déjà dit à la consule et je vous le redis aussi. 

— On ne sait pas encore, grogna Eskandar.

Il fit signe aux légionnaires de se lever. Derrière, Crassus s’assombrit et souffla : 

— Je préfère qu’on en parle sur place. Mais, oui, Orazio, nous sommes certains qu’il s’agit bien du Marionnettiste. Retourne-toi. Domitia sera sans doute déjà arrivée à la caserne des vigiles. 

Obligeamment, Orazio présenta ses poignets autour desquels Crassus enroula une corde. Nous nous mîmes en route, Eskandar marchant comme à son habitude à grands pas pressés. Il n’insistait pas auprès de Crassus. Je me demande maintenant devant mon papier s’il n’avait pas peur, et que la peur se mêlait au déni. Les hypothèses se chevauchent et dans son état, je ne peux guère obtenir ses lumières sur la question. Il s’est rendormi, d’un sommeil fiévreux, et marmonne sans fin des mots que je ne saisis guère. Cela risque de faire revenir les ombres, je préfère m’interrompre pour le moment. 

Vara. Vara. Vara. Tu te caches, mais je te vois. Veille Eskandar. Vara. Ne te montre pas.

Et voilà, je m’absente deux heures et déjà quelque chose s’empare du rouleau. Qui a écrit ? Les ombres n’écrivent pas. Je me colle au mur pour être certaine de ne pas être surprise par derrière. J’ai encore les doigts brûlants d’avoir épongé la sueur de fièvre de mon maître. Pourtant, cette pièce est si petite... Où donc se cachent les choses qui nous guettent ? Je garde mon pugio à la taille, même si j’ignore si une lame humaine peut faire quelque chose à ça. Autant reprendre le récit, il me tient éveillée, et tout ce qui est volé au sommeil nous sauve. 

Nous étions donc dans les rues d’Esquiliae : heureusement la présence des légionnaires nous dispensait du danger qui croissait à mesure que le soleil disparaissait. L’atmosphère virait au gris. Nous croisions bien quelques silhouettes s’estomper dans les allées, quelques familles à la rue suite à la fin du cycle des locations, leurs joues creusées et leurs nourrissons faibles qui seraient probablement abandonnés dans la huitaine à la colonne Lactante, près du Forum. Au loin résonnait parfois l’aboiement d’un chien. Crassus tenait Orazio d’un côté et ma main de l’autre. J’aimais caresser ses phalanges velues, cette fourrure me rassurait au milieu de cette misère. Nous étions tous silencieux, la crainte d’Eskandar et l’abattement de Crassus nous touchaient. Pourtant, au niveau de la boutique fermée du bijoutier Felix, Crassus brisa le tabou. Eskandar se trouvait plusieurs longueurs en avant, occupé à fixer on-ne-savait-trop-quoi à travers l'ouverture dépouillée d'une insula d'où s'échappaient des cris, des bruits de vaisselle brisée et les pleurs d'une esclave. 

— Tu verras, marmonna le commandant Crassus à Orazio. Eskandar est dur, mais si tu apprends à le connaître, tu devrais pouvoir survivre à votre petite mission.

Je protestai de bonne foi : 

— Eskandar n’est pas dur. Il est juste. Il ne fera jamais de mal à quelqu’un qui respecte les règles. Tu lui donnes des mauvaises idées, Crassus. 

Orazio ne sourit pas cette fois. Il avait l’air maussade, ses étranges de bottes de cuir montant sur ses braies. Je n’avais que rarement vu un attirail pareil, y compris à Esquiliae. Crassus lâcha ma main et frotta les longs poils noirs de ses avant-bras, pensif. Puis, il baissa sa voix d'un cran encore :

— Nous avons fait l'armée ensemble, bien que dans des promotions différentes. J'avais volé du pain dans les rations. On était amis, je lui en ai proposé, par sympathie. 

— Et ? demanda Orazio d’un air indifférent, comme si tout cela l’ennuyait profondément. 

— Il m'a dénoncé.

Songeur, Crassus frôla la cuirasse qui enserrait son corps de titan. 

— J'ai reçu assez de coups de fouet pour manquer d'en mourir. Ça a causé une fièvre tenace. Ça a vicié mon sang. Aujourd'hui, mes cicatrices répugnent jusqu'à ma femme. Notre supérieur était cruel. Eskandar n'en avait cure. La loi, voici tout ce qui compte pour lui. Et il était prêt à tuer un ami pour cela.

Je connaissais l’histoire. Cette honte était la raison pour laquelle il restait tard dans les rues : il désirait éviter sa femme. Je ne dis rien, même si je n’appréciais pas l’idée que Crassus encourage cet Orazio à tenir front à Eskandar, car à la fin, c’était toujours à moi de faire le ménage. Au moment où Orazio voulut répondre, Eskandar se retourna un peu plus loin. Le soleil venait de se coucher tout à fait et il ne subsistait plus dans le ciel d'une grisaille d'où s'extirpaient les ombres et les reliefs à grand-peine. Les cliquetis de l'équipement des légionnaires couvraient la rumeur étouffée qui montait des demeures où brûlaient quelques lampes à huile ou braseros à fumier. Leur odeur piquante raclait les gorges et irritait les yeux au passage. Eskandar revint à notre hauteur, la caserne n’était désormais plus qu’à quelques pas. 

— Maintenant, Crassus, fit Eskandar, dis-moi ce que tu sais sur la victime. Je préfère être averti de tout le nécessaire. Les proches ont-ils été informés ? Se trouvent-ils à la caserne ? Pourrais-je leur parler ? 

Un légionnaire toussota. Je sentis alors des tremblements agiter dans ma main la montagne de muscles qu’était Crassus. Sa mâchoire se verrouilla et malgré l'obscurité, je voyais bien qu'il blêmissait. Eskandar se rapprocha. Je percevais sous ses traits anguleux une pointe d'inquiétude. Et encore, il ne s’agissait là que de ce qu’il montrait...

— Crassus ? Qui se trouve à la caserne ? 

Les dieux dispensèrent au commandant la lourde charge d'annoncer la nouvelle au magistrat. Un flambeau s'alluma à un jet de pierre, au niveau de l'entrée de la caserne, accompagné d'éclats de voix. On s’approchait et à en juger par les lamentations, la réponse viendrait à Eskandar d'elle-même. 

— Eskandar ! Eskandar !

Orazio cracha avant de s’essuyer la bouche du revers de la manche. Je songeai à Leukophaios, à Lucius, au repas. À Crassus et à sa femme, incapables de se parler. À mon vieil ami de la fontaine près de chez nous, Polybe et son écuelle, toujours là pour me gratter un ou deux as contre un mauvais vers. J’ignore pourquoi tout revint. Tu le sais, tu le sais très bien. Mais cela me semblait dérisoire face à la scène d'anéantissement qui se profilait devant moi. Ce n’est rien, tu le sais Vara. Un homme maigre, en toge sénatoriale, chargé de bijoux, tout ce qu'il abhorrait, pleurait d'affliction. Ou plutôt se déchirait, irrité par le sel des larmes. Ses traits se relâchaient tout entier pour ne plus devenir qu'un marasme de rides et il exhalait de lui un parfum de sueur rance qui mêlait à la pitié que l'on pouvait éprouver à son égard un sentiment de révulsion. Il se précipita sur Eskandar, qui murmura :

— Spurius...

Le vieil homme saisit la toge du magistrat et rugit en un trait de douleur qui déchira le sein de la nuit : 

— Ma fille ! Dillia ! Rendez-moi ma fille !

Je sentis mon coeur se serrer. Dillia. Aussitôt je songeai « Il faut le dire à Lucius ». Je ne répondis pas quand Orazio me demanda de qui il s’agissait. Les mots s’estompaient. Pendant une fraction de seconde, un rien, une émotion, de la détresse ou du désespoir, l'aile d'un sentiment frôla le rigide Eskandar. On eût dit un vieux palais tombant en poussière. Mais cela ne dura pas. Le masque retrouva aussitôt son socle de marbre. Aux fenêtres, déjà des silhouettes se découpaient sur le fond plus clair du ciel, à la pêche de la nouvelle rumeur qui ferait bruire tout Esquiliae demain.

— Dillia est morte, car tu n'arrives à rien ! sanglota Spurius. Toi et Domitia, rien ! Et c'est ton incompétence qui en est responsable !

Je retins un hoquet. La nausée me saisit à mesure que l’ampleur du drame se révélait. Une grosse larme chaude roula sur ma joue. Je réagissais si fort et je ne savais pas pourquoi. Pourquoi ce chagrin ? Pourquoi cette haine qui se renforçait encore ? Dillia n’était même pas vraiment une amie. Mais sans doute que je n’admettais pas ce nouvel échec de notre part à Eskandar et à moi. Spurius criait, Eskandar se taisait. On pourrait croire que la nouvelle le laissait indifférent. J’entendis alors Orazio glisser :

— C’est mieux encore qu’une place de prince au cirque.  

Je lui décochai un regard empli de haine.  

— Calme-toi, gamine. La consule a dit que je devais vous aider. J’ai rien demandé, on me condamne à mort, on m’embarque chercher un tueur à peine sorti de prison, on vient me chercher jusque dans mes moments d’intimité... Tu penses vraiment qu’en plus de ça, je suis obligé de pleurer sur votre petite amie là ? 

Il ajouta entre ses dents : 

— J’espère qu’Eskandar est moins naïf que toi. Sinon, je comprends mieux comment le Marionnettiste fait pour vous échapper.

Crassus tira un coup sec sur les cordes, ce qui eut le mérite de faire taire Orazio. 

— Paix, gronda le commandant blême sous sa barbe noire. Respecte le deuil du père si tu ne respectes pas le nôtre. 

Enfin, Eskandar parvint à convaincre Spurius de se rendre à la caserne. Le sénateur tremblait, on eût dit qu’il venait de prendre dix ans. Quelque chose dans le maintien roide de mon maître laissait transparaître le mépris que lui inspirait cet épanchement. Eskandar respectait la dignité esquilienne et les larmes d’un adulte contrevenaient à tout ce que Farbod lui avait inculqué. Eskandar ne toucha pas l’épaule du père en deuil, il ne l’embrassa pas, il s’assombrit simplement davantage. Il laissa un pas entre eux. Aujourd’hui encore, alors que je ne lui donne guère que deux jours, il se refuse à céder au désespoir. Je pense même que s’il avait toute sa conscience, il me demanderait de mettre fin à son agonie comme l’ont fait tant de philosophes et de héros avant lui. Je pense également qu’il est stupide. Mais c’est un autre débat. 

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Nyubinette
Posté le 20/02/2022
Apparemment Orazio a décidé de se transformer en punching ball. Le pauvre enchaine les raclées. Je ne sais pas comment il fait pour trouver le courage de copuler :P.

Encore un super chapitre ! Je suis de plus en plus fan d'Ozario, de sa personnalité et son humour. J'aime aussi beaucoup Eskandar, sa rigueur est exceptionnelle. J'ai hâte de voir comment les deux vont faire pour se supporter durant cette enquête.

Pour Dallia je suis dégoûtée... il y avait quelque chose de doux dans sa relation avec germanicus... on verra ce que ca donne...
Alice_Lath
Posté le 24/02/2022
Ouaaaais, Orazio est un peu une victime, le pauvre. Et niveau copulation, disons que... il est porté sur la chose haha

Jsuis ravie que t'aimes les deux héros en tout cas, je les kiffe ces potits chouchous

Oui, pour Dillia, malheureusement...

Merci encore en tout cas, mille bisous sur toi <3
Louison-
Posté le 30/01/2022
Holàààà, me revoilààààààà.

Yay pour la scène de départ, je rejoins à 100% l’avis des autres plumes :D C’est vachement bien équilibré, bien imagé sans être vulgaire, avec des petites pointes d’humour pour couronner le tout, un régal ;) Ca colle parfaitement au personnage d’Orazio en plus ! Et ce que j’ai trop trop aimé, c’est la grosse chute par après haha. C’est d’une telle violence et d’un tel contraste, juste j’adore xD Vraiment je lisais et, quand bien même pauvre Orazio, je souriais tant j’ai aimé la pente raide haha. (booooouh, à bas Pustuuuu, moi je t’aimais bien pourtaaaaant). J’aime aussi qu’Orazio garde son insolence, même dans les pires situations haha. Genre : « — C'est le seul lupanar avec des portes. Que veux-tu, il faut bien éviter les types comme toi. Mais à croire que ce n'est pas la politesse qui t'étouffe. C'est fermé et tu rentres quand même. Tu voulais te joindre à la fête ? » >> Cette réplique est un vrai délice !

« Les nuages s'étiraient en stries violacées, mais un fond de lumière que la nuit n'avait pas encore éteint conférait assez de profondeurs aux visages pour que l'on n'éprouvât pas le besoin d'allumer une lampe. » >> Très beau !

Sinon, raaah je sais pas qui je préfère entre Orazio et Eskandar ? ;)) Les deux se valent <3 Qu’Eskandar soit aussi buté à suivre la loi coûte que coûte, quitte à dénoncer des amis, roh mais j’aime. Il possède ce côté rigide dont je me réjouis de découvrir dans quel sens ça va évoluer. Si ça va empirer ou si Esk’ va pas faire preuve d’un peu d’empathie quand même, nan ? Dis ? ;-))

« — Manipule-le si nécessaire, Orazio. Mais ne lui fais jamais confiance. Jamais. » >> Hum. Tiens. J’aimerais bien qu’Orazio lui fasse confiance et que bim il s’en prenne plein la face. Ce serait rigolo ;)

Et enfin, pour la fin : mais mais maiiiiis quoooi, Dillia ! Rip le mariage, hein.

Bon voilouille ! Un chapitre très très chouette, un gros méli-mélo de belles choses ! ;)
Bisou, à bientôt Alice !
Alice_Lath
Posté le 30/01/2022
Coucou Louison et merci encore !

Tant mieux hahaha si niveau sensualité sans too much ça passe. Et ouais, Orazio, j'aime bien le martyriser je dois dire, le pauvre : ') mais tant mieux si ça te fait sourire

Qui choisir ? Je sais pas, perso j'ai jamais su hahaha après, j'ai envie de dire, pourquoi avoir un préféré ? Je dirai rien sur Eskandar bien sûr.

Ouais, le mariage à la flotte...

Merci pour tout encore et pour tes coms qui me font sourire à chaque fois !
Zig
Posté le 11/12/2021
Coucou !

Un roman à toi sans une scène de cucul bien menée, ce n'est pas vraiment un roman à toi, si ?
J'adore le juste dosage entre érotisme et violence, un régal **

Et puis j'ai un énorme coup de coeur pour Eskandar... Ce genre de personnage avec une morale rigide, et qui va jusqu'au bout de ses valeurs, c'est vraiment le type de personnage que je préfère, et il m'intrigue forcément. J'ai hâte de voir l'intrigue policière se mettre en place !
Alice_Lath
Posté le 15/12/2021
Hello toi !
Aaaaah hahaha le cul fait partie de la vie de pas mal de monde, mais jsuis contente que ça passe bien héhé
Puis, c'est marrant, yep, y'a vraiment deux teams entre Orazio et Eskandar
Pour l'intrigue policière, beh, hum, on verra, j'en dis pas plus pour le moment haha
Merci pour ton passage encore !
Hastur
Posté le 14/11/2021
Hello !

Je suis très nul en scène chaude alors je ne sais pas si mon avis compte pour beaucoup, mais en lisant le début du chapitre je l'ai trouvé parfaitement à sa place avec ce que l'on sait à ce moment du personnage d'Orazio et de ce qu'il vient de vivre et son petit sursis. L'humour qui se mêle et les coups de poing au lupanar qui viennent s'ajouter posent une ambiance familière (je pense à la série Rome notamment) qui se laisse suivre toute seule.

Eskandar, quel enfer ! Balancer son ami. Ah ah. L'anecdote est très bonne. Elle creuse davantage le personnage, montre encore plus à quel point il est marié à la loi, tout en nous faisant un peu rire jaune, et potentiellement aussi nous montrer qu'un jour cela pourra se retourner contre lui, vu les ressentiments que ce comportement génère. Très peu de texte, qui en dit très long finalement.

La fin présage des choses fort intéressantes ! :D

Comme dit dans des commentaires précédents, un des gros points forts que je remarque jusqu'ici, c'est le contraste entre les deux protagonistes. Très tranché chacun dans son style, on accroche facilement !

Enfin bref, c'est toujours très cool ! :)
Objectif, me faire un chapitre par jour hu hu !

A bientôt ! Bon courage pour l'écriture !
Alice_Lath
Posté le 16/11/2021
Hey !
Du moment que la scène chaude fait pas too much dans un sens ou dans l'autre, je pense que c'est bon ? Et tant mieux si l'ambiance ressort bien ! J'avoue que j'ai vu deux épisodes de Rome y'a longtemps, donc je sais plus quoi en penser par contre :')

C'est une excellente analyse de ta part, on sent que tu vois loin haha ! Et oui, on découvrira les raisons de son attachement au fur et à mesure, c'est pas juste un schtroumpf à lunettes même si J'ADORE l'image et je sens qu'elle me quittera plus hahaha

Jsuis contente que la synergie marche bien et merci encore pour ton passage !

Jsuis navrée pour le délai de réponse au commentaire, j'ai été malade ces derniers jours (d'où également mon retour dans mes lectures :')
Merci encore !
Aramis
Posté le 14/11/2021
Déjà bien joué, je suis passé de la rigolade à plus du tout la rigolade la descente est bien menée, le chapitre se lit tout seul, et on voit vraiment la différence de ton d'avec le chapitre précédent. L'opposition Eskandar tout contracté/Orazio très malicieux et fort présent et c'est un plaisir de les voir se confronter à nouveau.

- Il ne comprenait pas comme les Romaziana pouvaient supporter les pièces aveugles, leur odeur rance, ainsi que les lits de pierre dans leurs lupanars. : comment plutôt que comme ?

- La jeune femme renvoya sa tentative d'une claque pour la main et il abandonna. : sur la main plutôt que pour ?

- À la place, il la saisit brutalement par les cuisses afin de l'obliger à s'asseoir sur lui et s'empaler en de petits gémissements à chaque coup qu'il lui portait. : le s'empaler en de me paraît étrange... Avec de ?

- Aussitôt, la haine se mêla à son plaisir et apporta une touche glacée à la fièvre qui le travaillait. : D'accord donc le go regarde une dessin porno, il trouve que ça ressemble à Eskandar, ça le fait pas dé**der et tu veux nous faire croire qu'il n'y a rien entre eux ben. voyons.

- La voix grêle de Pustularus monta. : HAHAHAHA OUI !!! REVOILÀ CE BON PUSTU, et au meilleur moment qui plus est !

- Les montants éclatèrent sous son poids. Déjà, son agresseur le gratifiait une frappe du pied qui le toucha dans les côtes. : d'une plutôt que une frappe ?

- Il semblait à Orazio qu'on lui fracassait chacun de ses os à la masse. : qu'on lui fracassait chacun des os/ qu'on fracassait chacun de ses os ?

- Il pensa à sa soeur. Cela lui donna envie de pleurer, alors, il se mit à sourire plus fort. : Petit détail de caractérisation qui fonctionne vraiment bien pour Orazio. Je valide.

— Tu n'es pas compliqué à retrouver, gronda Caïus. Toujours à traîner ici. : la formulation me paraît un peu lourde juste trouver plutôt que retrouver peut-être ?

- Orazio ne put détacher son regard de l'appendice, noyé dans les brumes qui présageaient la survenue de l'inconscience. : huuum pas sure ici, mais pour moi survenir suppose un état de surprise, du coup s'il y a présage, c'est antinomique, donc j'aurais juste dis "la venue." Mais peut-être que ça se discute !

- Sans un mot, le visage constellé de plaques rouges, Eskandar se courba vers le cou de l'agresseur et brisa le lien de cuir qu'il portait en bijou. : j'ai tellement rigolé pardon vraiment ça me fais trop rires les personnages hyper dans le contrôle qui se retrouvent dans des situations gênantes pour eux. J'espère qu'un jour Orazio lui parlera de la fresque.

— Élégant, persifla Eskandar devant le spectacle qu'offrait le prisonnier. Et dans un décor de bon goût. : Il pue le sum hahahahahahah détend toi bébé

— Bravo à toi, Orazio, tu vas pouvoir rencontrer ta première victime du Marionnettiste. Tu pourras remercier Aspasie pour cela. : J'ai un peu buté sur cette réplique ! Je cherche une autre façon de la tourner mais "ta première victime" on dirait que c'est la sienne puis "du marionnettiste" on comprend que c'est celle du marionnettiste mais il y a d coup une espèce de double attribution qui me donne une impression de maladresse...

- Orazio apprécia d'autant plus la chaleur de cette fourrure d'ursidé qu'il sentait que cela le protégeait de la perfidie d'Eskandar : je pense que qu'elle au lieu de que cela allégerait un peu la phrase en rendant le sujet plus évident.

- Le juge secoua la main, sans doute lui-même surpris de l'impact tandis qu'une marque écarlate s'étendait sur la joue de Pustularus. : Bon pauvre Pustu à peine revenu déjà au trou. Mon âme saigne mais cependant j'adore cette scène, Eskandar surpris de sa force qui fait aïe parce que mettre des grosses mandale c'est pas quelque chose dont il à l'habitude, comme le sourire d'Orazio avec sa soeur plus haut, ça fait parti des détails de caractérisation qui pour moi fonctionnent très bien : sans en dire beaucoup, on en comprend beaucoup. (je dis ça mais Eskandar a fait l'armée, et la guerre, donc peut-être que je me trompe ?)

- Crassus aboya quelques ordres, Pustularus fut emmené vers les geôles, et escorté de deux légionnaires, ils partirent vers cette fameuse victime dont Orazio ignorait tout. : cette phrase m'a semblé un peu maladroite. Je pense que je séparerai la phrase en deux pour commencer, histoire d'avoir d'un côté Pustularus qui est emmené vers les geôle, puis Orazio qui est emmené vers la victime. Dont "Pustularus... vers les geôles, tandis qu'Orazio, escorté de deux légionnaires, se laissait emporter vers sa fameuse victime..." Un truc du genre ? Je ne sais pas si c'est la peine de notifier qu'il ne sait rien de la fameuse victime, je pense qu'on comprend suffisamment qu'il n'a pas grande idée de ce qu'on attend de lui globalement.

- Puis, il baissa sa voix d'un cran encore, mais avec ce dégagement de ceux qui savaient que ce qu'ils s'apprêtaient à confier ne s'approchait guère d'un véritable secret. : Je pense que pour alléger la phrase j'aurais mis les verbes au présent, parce que c'est une forme de vérité générale genre, ceux qui ont ce type de dégagement savent toujours que ce qu'ils s'apprêtent à confier etc... du coup tout au présent.

- Il en gémit à l'idée de se trouver avec une nouvelle ecchymose.: il gémit à l'idée ?

- On venait leur rencontre et à en juger par les lamentations, la réponse viendrait à Eskandar d'elle-même. : je crois qu'il manque un à après venait !

— Dillia est morte, car tu n'arrives à rien ! : BON PAR CONTRE SUPER JE SOUHAITE UN JOYEUX MARIAGE DIX SECONDES PASSENT DILLIA MEURT ALLEZ MERCI AU REVOIR

Ça suffit les cliffhanger de fin de chapitre.
En tout cas très bonnes ambiances, les descriptions du ciel notamment sont très agréables à lire, et le drame arrive de plus en plus. On adore.
Alice_Lath
Posté le 16/11/2021
Heey ! Jsuis contente que la transition entre deux salles/deux ambiances se fasse bien ! Et oui, ils ont une bonne alchimie tous les deux hahaha

- Effectivement, pour le comme/comment, je parle tjrs pas français, merci de l'avoir relevé !

- Pareil pour le pour/sur, je parle paaaas françççaais

- Pour le coup des en/avec de, je verrai, c'est vrai que le "en" a l'avantage de limiter les "de" que j'emploie déjà beaucoup et à alléger la structure... mais si ça marche pas... M'enfin, merci d'avoir soulevé le point !

- Ptdr, la haine peut avoir un côté excitant hahaha ça déchauffe pas forcément, jte rassure (ou pas...). Enfin, tout ça pour dire que c'est pas forcément corrélé

- Pustularus, jamais très loin le bonhomme, best nom de ma carrière lui

- Merci, souci de français

- Merci aussi, j'sais visiblement tjrs pas parler français

- Contente que le détail de caractérisation marche bien !

- Pas bête, je garde pour la correction, merci beaucoup pour la suggestion !

- Je pense que je vais me fier à toi plutôt qu'à ma maîtrise de la langue hahaha

- Hahahaha, peu de chance qu'Orazio lui parle de la fresque, par contre la pudeur d'Eskandar risque d'être sacrément mise à mal, oui

- Mieux vaut garder la face haha, il est pas trop trop familier de ce genre d'endroits

- Effectivement, je vais regarder ça pour rendre le tout moins maladroit, merci !

- Pas bête aussi, merci beaucoup pour la suggestion !

- RIP Pustularus, il l'aura un peu cherché quand même, on rigole pas dans le dos de l'Incorruptible. Et oui, Eskandar a fait la guerre et condamne des gens à mort, mais la bataille ou laisser les autres exécuter les basses besognes sont des choses différentes de gifler un soldat neutralisé. On ne s'attend pas forcément à ce que quelque chose qui paraît sur le moment si minime résonne si fort.

- Pas bête à nouveau, je garde tes suggestions pour reconstruire la phrase

- A chaque fois que je mets du présent, je trouve que ça détonne un peu dans le récit, mais je me trompe peut-être ? C'est sans doute qu'une drôle de pudeur de ma part ?

- Toujours le français qui pèche, hein

- Le françaaaais, jsuis désolée :')

- Ah bah ça, j'avais jamais dit que j'étais douée pour les happy endings

Jsuis ravie que tu t'y retrouves en tout cas et merci encore pour tes super retours !
JeannieC.
Posté le 02/11/2021
Hey hey, me revoilà ! =D

"Ponctuel" ? Comment ça ponctuel ? Et si on en veut davantage ? :-P Non je blague, allez trêve de bêtises et c'est parti pour ce nouveau chapitre =)

>> Dans le paragraphe qui commence par "Il se courba..." il y a deux fois "afin de" de façon assez proche je crois
>> "Sa mâchoire craqua sous le nouveau coup de pied. Puis, à nouveau," peut-être voulue, mais pas fan de la redite sur "nouveau"

J'aime beaucoup les quelques jeux de sonorités au fil du texte, du type "d'un orage aux oreilles" - on entend vraiment tonner ! xD Le style est toujours au top, hyper prenant... pour le coup aux tripes, brrrrr j'ai serré les dents pendant toute la baston, pleine de détails très réalistes et incarnés, les os qui craquent, les habits qui collent avec le sang et tout.
La scène de sexe est bien menée aussi, Dieu sait combien je trouve ce genre de scènes difficiles à écrire xD La peur toujours de faire soit trop cul-cul, soi trop gratuitement crû. Ici on a je trouve un ton très juste et toujours ces pointes d'humour dans les répliques de la prostituée d'une part, et d'autre part dans les pensées d'Orazio - genre quand un des types sur la fresque lui fait penser à Eskandar xD
Et on en apprend un peu plus sur ce complot en place autour du pouvoir !! ça commence à chauffer et ici, littéralement, ça canarde.
Toujours très embarquée par ton récit !
A une prochaine =D
Alice_Lath
Posté le 03/11/2021
Helloooo haha
Ui, plutôt ponctuel haha mais y'aura d'autres trucs, je te rassure

Les deux boulettes sont pas volontaires, merci de l'avoir relevé ! Je vais corriger ça 😄 merci encore

Ouais, pour la baston, faire un peu de boxe aide à saisir quelques trucs haha sans aller jusqu'aux os brisés bien sûr! Jsuis ravie que ça rende bien !
Et pareil pour la scène de sexe, ça me tenait à cœur de faire un truc ni idéalisé ni dégradant, donc double satisfaction d'avoir réussi ça aussi ! Et oui haha un clin d'œil kinky sur le mur
Pour le complot, ça va faire qu'empirer, c'était un sacré foutoir à ce niveau pendant la Rome antique, et j'a-do-re ça ! J'espère que je réussirai à maintenir les enjeux clairs
Merci encore pour ton passage et jsuis ravie que l'histoire marche bien !
Le Saltimbanque
Posté le 17/09/2021
Ooooooooh tu sais, un peu de cul par-ci par-là, qui sommes-nous pour juger ?

Mais en vrai puisque tu avais prévenu, je m'attendais vraiment à un summum sexuel, une véritable explosion charnelle, un blasphème des corps et de l'âme... et en vrai ça va c'était tout gentil. Pouce rouge pour ça. Ma famille et moi avions énormément d'attente !

Mais sinon c'est toujours excellent. La description du supplice d'Orazio est parfaite, de même que la découverte de Spurius...
Je sais enfin ce que veulent les factieux ! Renverser l'empereur ? C'est dingue ça, dès qu'il y a un dirigeant absolu il y a des rebelles. C'est plus possible, ça.

Je souligne la superbe histoire de Crassus, qui donne vraiment le ton du personnage et de sa relation avec Eskandar (le juge est-il sociopathe ?)

Continue comme ça,
Voili Voilou
Alice_Lath
Posté le 17/09/2021
Hahaha nan, pas de grosse scène de cul pour ce chapitre, mais je préférais avertir car je sais que certaines plumes sont pas forcément très fans de ces passages haha donc bon, dans le doute ! Navrée pour ta grand-mère qui, je suis certaine, aurait pourtant adoré un plus long développement

J'suis contente que l'immersion fonctionne ! Franchement, pour me rendre compte de ce que c'est que se prendre une patate, le retour à la boxe m'a permis de saisir l'expérience dans toute sa profondeur et son impact. Oui, impact est le mot je pense bien.
Pour les factieux, je ne dis pas tout huhu. Mais simplement que quand y'a un dirigeant absolu, y'a des rebelles. Et quand y'a autre chose (bien que la réalité démocratique contemporaine soit discutable), t'as l'opposition.

Je suis ravie ! Oui, ça permet de mieux cerner le bonhomme. Je ne dirai rien non plus au sujet d'Eskandar, qui sait hahaha

Merci à toi pour tes encouragements, Saltimbanque, ça fait plaisir en tout cas!
Edouard PArle
Posté le 17/09/2021
Coucou !
Un chapitre que j'ai suivi beaucoup plus facilement que précédent, je commence à identifier qui est qui même s'il me faudra encore un ou deux chapitres pour avoir tout le monde.
C'est toujours très bien écrit, on s'imagine assez facilement les scènes et tu les rends très réalistes.
Tes personnages ne manquent pas de caractère xD
Quelques remarques :
"Heureusement, Crassus le maintenant d'une poigne ferme." -> maintenait "brisé une ou deux cotes au passage." -> côtes
Toujours un plaisir de te lire,
A bientôt !
Alice_Lath
Posté le 17/09/2021
Hello hello !
Oui, le précédent était assez dense haha, mais niveau personnage, cela devrait peu à peu se décanter. Normalement. Huhu
Je suis contente que la projection marche bien pour le coup, ça veut dire que j'arrive pas trop mal à créer un peu d'imaginaire haha et ouais, pour mes personnages... Disons que tous mes persos de toutes mes histoires sont particuliers hahaha En tout cas mes personnages principaux
Merci pour les remarques, je corrige cela !
Merci encore pour tes commentaires, ça m'encourage beaucoup !
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