Chapitre 4

Par Dan

Alfred tira Freddie d’un sommeil agité en lui apportant son petit-déjeuner. Son terminal n’avait pas encore sonné et le soleil se levait à peine derrière les rideaux. Les jambes lourdes, elle prit le plateau que l’IA lui offrait dans une révérence raide, puis s’écroula de nouveau sur le lit. La couette exhala une bouffée de lessive et d’étrangeté.

Alfred ne s’attarda pas – elle en était ravie – et Freddie mangea dans la solitude blanche de sa nouvelle chambre. Sa jolie prison aux reflets de promesse.

Ses yeux encore embués s’étaient posés sur le mur et traçaient les empreintes des feuilles de dessin qu’elle aurait pu y accrocher. La lumière grandissait dehors, trop entière pour ne pas donner le vertige : aucun immeuble peint de nahual pour la maîtriser. Même l’odeur du café et du pain grillé laissait à Freddie une sensation de malaise : c’était l’huile et les épices qu’elle voulait respirer. De dépit, elle s’empara d’une banane rescapée de sa précédente fringale et combattit la nausée en la savourant.

Elle voulut prendre une douche rapide pour s’éclaircir l’esprit, après ça, mais une fois déshabillée, le miroir l’obnubila et toutes les facettes de son corps subirent un examen minutieux pendant que la vapeur envahissait la pièce : pli des genoux, hanches, creux des reins. Freddie se sentait pesante et rouillée, mais elle réussit à se convaincre que c’était seulement l’effet conjugué de la gravité artificielle et de la fatigue accumulée. On n’était pas vieux à dix-sept ans et demi.

Sous l’eau chaude, ses cauchemars de corde et de puits s’effilochèrent enfin alors que ses pensées revenaient aux mémoires. Faudrait-il tout transposer en narration ? Sélectionner les dialogues ou tous les inclure ? Découper des chapitres ? Opter pour une composition chronologique ou thématique ? Jusqu’ici, Lindhal était resté relativement linéaire, en partie parce que Freddie avait gardé le cap de son récit d’enfance, mais les lecteurs s’interrogeaient sur son invention de la puce Juven, pas sur les punaises, alors ne risquaient-ils pas de s’ennuyer ? Ils risquaient en tout cas de s’embrouiller si Freddie ne suivait pas une certaine logique…

Une recherche infosphère aurait sûrement pu lui apporter des conseils et l’aider à trancher, si Freddie avait encore eu accès à son navigateur. Elle avait épluché tous les outils du transcripteur sans rien trouver qui lui permette d’explorer la toile – seulement l’encyclopédie connectée, où elle avait pu piocher les liens évoqués par Lindhal pour illustrer la géographie terrienne. À l’occasion, Freddie questionnerait Alfred à ce sujet.

Le murmure de l’eau faillit noyer la sonnerie du terminal. Encore ruisselante, Freddie renfila son uniforme gris sans remarquer que les traces de peinture en avaient été lavées et saisit l’appareil. La séance se déroulerait de nouveau dans l’atelier de Lindhal.

Même en ayant effectué le chemin inverse, Freddie eut du mal à s’orienter sans Alfred. Seule consolation : à la lumière du jour, la maison paraissait beaucoup plus accueillante, quoique toujours aussi vide : ni occupant, ni aide d’entretien, pas même un animal de compagnie pour y apporter un semblant de vie. Si Lindhal semait du désordre sur son passage, Alfred devait se dépêcher d’y remédier.

Cinq très longues minutes plus tard, la porte rouge apparut enfin au détour d’un couloir ; quand Freddie la poussa, la fraîcheur et le parfum du gel lavant n’étaient plus qu’un souvenir.

Lindhal ne semblait pas avoir noté son retard. Debout devant le chevalet, comme s’il n’avait pas bougé depuis leur séparation, il fixait désormais le tableau avec des yeux non seulement écarquillés, mais injectés de sang. Des spirales de cheveux gras lui tombaient sur le front.

— J’ai fini, lâcha-t-il.

Prise au dépourvu et toujours un peu essoufflée, Freddie s’enlisa un moment dans le silence – le disque tournait à vide sur la platine, le vent ne sifflait plus dans les meurtrières – avant de demander :

— Je peux voir ?

— Non, pas encore. Faut laisser sécher les larmes, d’abord. Venez.

Lindhal contourna la toile à grandes enjambées, écartant des flots de papier sur son passage, et saisit Freddie par le poignet. Elle réagit par réflexe : se défit de sa prise et le repoussa dans un mouvement brusque qui lui froissa les muscles, sans s’inquiéter de paraître agressive ou malpolie ; elle se fichait de qui il était. La survie de ce corps dépendait peut-être de lui, mais jusqu’à sa mort, c’était à Freddie qu’il appartenait.

— Ne me touchez pas, s’il vous plaît, gronda-t-elle du fond de la gorge, stoïque sous le regard alarmé qu’il levait vers elle.

Il était grand pour un Terrien, mais sur ce monde, même les petits gabarits comme Freddie le dominaient.

— Désolé…

Freddie inspira longuement par le nez.

— Vous… Vous me suivez ? fit Lindhal.

Il désignait la porte, l’air toujours un peu nerveux, et Freddie acquiesça en s’efforçant de se détendre. Chose qui ne fut pas aisée quand, après un interminable silence et deux volées de marches, Lindhal lui demanda :

— Vous avez des enfants ?

Elle s’était crue tirée d’affaire puisque Lindhal ne l’avait pas mise à l’épreuve à son arrivée : pas d’évaluations, de malmenages ou de stratégies retorses pour la pousser à défendre la chance inouïe que ce poste représentait. Lindhal avait certainement mené une enquête scrupuleuse avant de l’embaucher et, malgré toutes ses lacunes, il l’avait choisie, elle, parmi tous les gris-morts ; alors pas de temps à perdre en bras de fer.

Freddie n’en était plus si sûre, désormais : après son geste violent, cette question ressemblait à une riposte.

— Non, répondit-elle.

— Vos arrière-grands-parents sont toujours en vie, c’est ça ? fit Lindhal, qui n’avait pas semblé percevoir la tension dans sa voix, ou qui s’en moquait. Pas pressés de tirer leur révérence pour laisser la place réglementaire aux suivants ? La faute à vos générations trop courtes, vous, les Latins. Dans ma jeunesse, vous en pondiez une tous les vingt ans, et maintenant ? Un petit cinquante tout au plus. Forcément, deux cents ans, c’est à peine assez pour profiter comme il faut de la longévité. Si vous attendiez tous un siècle avant de procréer, les vieux se lasseraient tout seuls. Enfin, certains… Les autres, faut encore les pousser un peu aux fesses molles. Mais on dirait que c’est plus fort que vous : des marmots, vite, vite ! Peut-être parce que vous avez le sang plus chaud que les autres. Ou parce que vous vous méfierez toujours des bidules des blancs comme moi, même quand ils vous rendent immortels.

Freddie passa sur le racisme subtil en disant :

— Je n’ai pas d’enfants parce que je n’en veux pas pour l’instant.

« Pour l’instant », comme s’il y avait encore un après ; Freddie avait besoin de le dire pour le croire et pour ne pas laisser Lindhal oublier.

— Et je n’ai que vingt-sept ans, termina-t-elle. À peine une demi-génération de latin immortel.

Lindhal se tourna vers elle alors qu’ils traversaient une immense salle de bal aux plafonds voûtés. Il sourit de toutes ses dents – un sourire franc et contagieux que Freddie se détesta d’admirer – puis son visage se figea.

— Vous avez que vingt-sept ans ? lâcha-t-il.

— Je croyais que vous aviez lu mon dossier.

Et peut-être l’avait-il aussitôt effacé de sa mémoire.

— Mais vous êtes qu’une gosse.

Fredita.

Il avait dit ça d’un ton effaré, comme s’il venait de lui découvrir une blessure béante qui ne guérirait jamais. C’était peut-être le cas : si Lindhal revenait sur son serment, ce seraient les dents d’une enfant vieillarde qu’on rendrait à son père.

— Et vos enfants, à vous ? lança Freddie.

Lindhal s’était arrêté, la main sur la poignée de cuivre d’une porte dérobée. Il s’y engouffra en répondant :

— J’en ai pas non plus.

Freddie le talonna dans une galerie obscure et froide, courbée, sa tête heurtant le plafond à chaque pas. La plupart des installations et du mobilier de la demeure répondaient aux tailles standards : assez grandes pour les autochtones sans être démesurées pour les Terriens. Ici, même Lindhal semblait à l’étroit. Ils suivirent quelques virages avant d’émerger dans une pièce aux allures de grotte, saturée d’humidité et de bruit d’eau. Lindhal la guida dans une brèche et ils surgirent enfin à l’air libre.

Sur la gauche, des rochers ronds et moussus comme des champignons se déployaient en étage autour de petites mares, flaques et rivières qui fourchaient ensuite à travers une vaste étendue de bocages. Les saules et les noisetiers qui en marquaient les limites frémissaient dans la brise, mais on n’entendait ni grenouilles ni oiseaux.

Lindhal pivota vers Freddie en ouvrant les bras :

— Tadah !

— C… comment c’est possible ?

Il n’y avait aucune couverture nuageuse pour brouiller les frontières du domaine, aujourd’hui : où que porte le regard de Freddie entre les troncs et les branchages, la verdure semblait s’étendre à l’infini. Seule la maison, dans leur dos, marquait l’horizon proche en hissant ses fondations de fonte et de briques hors de la roche claire. Versant Est, elle exhibait des bow-windows, des terrasses en gradins et des jardins suspendus si différents de ses autres formes que Freddie se demanda s’il s’agissait bien du même bâtiment.

Acquérir l’espace était une chose : cette planète était vaste et de loin moins peuplée que la Terre, mais aucune chaîne de montagnes ne possédait de plateau assez bas pour imiter la campagne. Et la gravité… comment Lindhal avait-il pu l’altérer jusqu’ici ? Freddie s’appuya d’une main à la falaise veinée de cristaux, feignant de l’admirer. Elle ne pouvait pas avoir changé de monde : les navettes n’avaient pas quitté l’atmosphère. Mais alors, quel était cet endroit ?

— Ma chère, avec assez de temps et d’argent, tout est possible, répondit Lindhal avec un clin d’œil.

Freddie aurait pu déplorer ses penchants mégalomanes, mais il était de notoriété publique que Lindhal redistribuait largement les revenus générés par ses puces. Il avait d’ailleurs choisi de maintenir la propriété privatisée du brevet et de l’exploitation de sa technologie à travers la Fondation, ses divers Pavillons et ses innombrables employés – malgré les offres de plus en plus juteuses et pressantes des gouvernements.

Mais qui disait gouvernement disait taxes et impositions, et Lindhal estimait que la greffe d’une puce Juven était un droit inaliénable, indépendant des revenus, du statut ou de la nationalité. S’il se faisait une marge confortable sur la technologie annexe, les formations, la cession de certains droits et l’utilisation de la marque « Lindhal », il assurait également la gratuité et l’accessibilité de l’immortalité en conservant le monopole de son entreprise.

Freddie supposait qu’il avait bien mérité de s’offrir des cadeaux démesurés.

— Mais alors tout ça, c’est uniquement pour vous ? demanda-t-elle en y voyant une opportunité de ramener le sujet vers sa première question. Vous vivez tout seul ici ?

— Dites pas ça trop fort, si Alfred vous entend, il va encore bouder.

Lindhal bondit souplement d’un rocher à l’autre, retira ses sandales qu’il jeta de toutes ses forces – l’une dans le ruisseau, l’autre dans un bosquet – et plongea les orteils dans l’herbe encore humide de rosée. Un sourire lointain apparut dans sa barbe mal taillée et Freddie l’imita prudemment : elle était très adroite en gravité normale, mais elle ne voulait pas risquer de se tordre une cheville.

— Je sais, je sais, pas d’héritier à l’âge que j’ai, reprit Lindhal quand elle le rejoignit. Mais figurez-vous que c’est difficile quand on a connu l’avant et l’après. Avant, souvent, avoir des gosses c’était le seul moyen de laisser une trace de soi dans le monde – une grosse trace dégueulasse, des fois… Maintenant, c’est plus pareil. Et quand on fait des gosses en vivant aussi longtemps, c’est un autre engagement. Déjà, faut être prêt à se les coltiner pendant des siècles, les mioches. Et puis surtout, dès qu’on pond une nouvelle génération, on se rapproche du jour où on nous forcera à décarrer.

— Vous voulez vivre éternellement ?

Lindhal s’avança dans la prairie, semblant chercher quelque chose, puis, apparemment satisfait, il entreprit d’enlever sa chemise et son pantalon. Freddie se contracta toute entière. Elle savait qu’elle aurait dû détourner les yeux, mais c’était plus fort qu’elle : elle voulait savoir si les pattes d’oie au coin de ses yeux rieurs étaient la seule preuve de l’âge que Lindhal accumulait. Quand il ne lui resta plus sur le corps qu’un sous-vêtement moulant, Freddie dut admettre que oui.

Elle ne réussit pas à admettre que ça la troublait.

— Personne ne peut vivre éternellement et personne ne devrait le vouloir, dit-il finalement.

Son expression docte et sa voix pondérée laissaient croire à une citation. Reprenait-il des mots qu’on lui avait adressés ? Des détracteurs ? Des conseillers ?

— Si quelqu’un pouvait, je crois que ce serait vous, enchaîna Freddie d’un ton qu’elle espérait égal pendant que Lindhal s’étirait – la lumière rasante soulignait les traits fins de ses muscles ; contrairement à Freddie et à tous les hommes qu’elle avait pu voir nus ou presque, il était sec et anguleux : de la force nerveuse.

Freddie avait bien conscience d’emmêler le fil rouge des mémoires sans l’aide de Lindhal, mais après tout, c’était elle, la narratrice. Son chemin de pensées était peut-être précisément ce que Lindhal recherchait.

— C’est bien ça le problème, répondit-il. Enlevez donc cet uniforme affreux et faites comme moi.

Freddie cilla mais ne bougea pas.

— Allez, c’est rien que du yoga ! Avec les bras que vous avez, ça devrait pas vous poser problème. C’est de vous balader dans les cheminées au bout d’une corde qui vous a fait des biceps pareils ? Je vous le dis, quand vous avez failli me mettre une torgnole tout à l’heure, j’en menais pas large. Un coup de battoir comme ça dans le nez et vous me cassiez ma belle gueule.

— Vous avez bien lu mon dossier, donc.

— Ah, Franky, si vous saviez !

— Freddie.

— J’ai un nouveau projet, vos muscles et vos crapahutages en suspension pourront peut-être m’aider.

— Qu’est-ce que c’est ?

— D’abord, le yoga.

Freddie inspira, expira, jeta un regard à l’entour pour s’assurer qu’Alfred ne traînait pas dans les parages, puis se dévêtit. Heureusement, la garde-robe des gris-morts ne comportait pas de lingerie exotique. Freddie déposa son terminal sur son uniforme plié et approcha gauchement de Lindhal en refusant de se cacher derrière ses bras massifs. Carrant au contraire les épaules, elle mit le professeur au défi de la regarder.

— Ah, vous êtes rude, soupira-t-il. Je sais bien que je suis un peu responsable de ça, maintenant – il la montra de la tête aux pieds –, mais ça dépend pas que de moi, vous savez ?

— J’attends juste mon cours de yoga.

Il plissa les paupières, puis ricana.

— Je vous ai déjà dit que je vous aimais bien ?

— Je crois, oui.

— Vous m’aimez bien, Remy ?

Freddie roula des yeux.

— Je crois, oui.

Il applaudit.

— Bien ! Tant mieux ! C’est incontournable pour le yoga, vous savez ? Ça débloque les chakras, ça synchronise le yin et le yang – il se dressa sur une jambe, l’autre pied sur le genou, et manqua de tomber à la renverse ; un bruit étrange courut dans la prairie.

Le rire de Freddie.

Elle ignorait de quand datait son dernier éclat, mais elle le devait sûrement à Romie. Elle devait tout à Romie. Comment pouvait-on à ce point dépendre de quelqu’un ? Comment avait-elle vécu avant et comment pouvait-elle vivre sans, désormais ?

Freddie serra les dents, sentant ses yeux la piquer. Son rire n’était déjà plus qu’un écho déformé.

— Allez, concentrons-nous, dit Lindhal qui l’observait gravement. Suivez mes mouvements.

Freddie fit rouler ses articulations en l’étudiant. Lindhal se tenait de nouveau en équilibre sur un appui, le reste du corps à l’horizontale, orteils et doigts tendus à l’extrême. Les muscles saillaient sous sa peau pâle et la chose paraissait tout à fait naturelle. Il était clair désormais que sa précédente maladresse n’avait été qu’une farce pour amuser Freddie et elle ne savait pas quoi en penser.

— C’est très bien, fit Lindhal en la lorgnant de côté. Vous maîtrisez parfaitement la position de la vieille souche, maintenant un peu de challenge s’il vous plaît.

Il dressa encore sa jambe levée et attrapa son pied en arrière, le buste cambré. Freddie n’aurait pas réussi à le copier même si sa vie en dépendait et elle attendit qu’il entame des exercices au sol moins complexes pour s’y essayer.

Lindhal mentait ; il avait menti sur ses capacités de yogi et il mentait sur les soi-disant prédispositions de Freddie pour le devenir : sa puissance brute ne lui facilitait pas la tâche. Membres étendus, souffle coincé, elle sentait des muscles inconnus se réveiller alors que son corps tout entier se soumettait à des pressions nouvelles. Le pire, c’était l’immobilité et le contrôle qu’elle nécessitait : Freddie n’avait pas l’habitude de s’imposer une endurance proche de la torture et l’idée de profiter de l’effort pour méditer lui semblait aberrante.

Le mieux qu’elle puisse faire, c’était se concentrer sur l’herbe fraîche et soyeuse qui frôlait ses cuisses. Même dans les parcs les mieux entretenus de Nueva Antigua, Freddie n’avait jamais connu le contact d’une végétation aussi délicate, libre du chatouillis des insectes, du relief des cailloux ou du relent des ordures. Elle aurait pu s’endormir sur ce tapis moelleux et, au terme de leur séance, alors que le soleil se brisait au créneau des tours et des chapiteaux de la maison, c’est presque ce qu’elle fit.

— Une grande fresque, voilà ce qui me manque. Bon, et un cinéma, aussi, mais je doute que vous puissiez beaucoup m’aider avec ça.

Freddie ouvrit un œil fainéant. Lindhal était allongé près d’elle, un bras croisé derrière la tête. De l’autre, il grattait de petites marques mauves au pli de son coude.

— Vous voulez que je vous peigne une fresque ? fit Freddie. C’est ça votre projet ?

— Ce serait chouette, non ?

— Je ne suis pas vraiment là pour ça…

— On parlera en même temps, ça nous retardera pas.

Voulait-il lui faire plaisir ? La tourmenter ?

Avait-elle vraiment le luxe de refuser ?

 

Freddie reprit le chemin de ses quartiers à l’heure du déjeuner, percluse d’une fatigue inédite et presque confortable. Lindhal disait avoir beaucoup de démarches à effectuer afin de mettre sur pieds son projet de peinture murale et puisqu’elle avait plus de quatre heures de transcriptions à traiter, Freddie n’insista pas pour poursuivre l’entretien.

Arrivée à ses appartements, elle s’arrêta net.

Un grand rectangle drapé de tissu bleu l’attendait dans la chambre blanche, installé sur le lit comme un étrange invité. Freddie avança ; ses jambes tremblaient un peu et sa main tremblait autant quand elle saisit l’étoffe et tira.

Le tableau reflétait un mélange fourmillant de cubisme, d’impressionnisme et de pointillisme. L’ensemble avait quelque chose de dérangeant, de trompeur aussi : plus elle l’observait, plus Freddie y discernait des détails impossibles blottis dans les ombres et les stries. La silhouette d’un homme endormi devant la tridi, deux formes suspendues à des câbles comme des pendules, des traits vifs et luisants de néon, un crépitement de gouttelettes qui sentaient presque l’huile au-dessus d’une tache floue de mouvement.

Freddie ne voulait ni croire ni comprendre ce qu’elle voyait. Mais au milieu du bouillon trop familier qui évoquait à la fois sa ville, son enfance et ses secrets, une chose ne lui laissait pas le choix : le sourire de Romie, tout en bord cassé et en petit bonheur. Ce sourire qui n’occupait pas le centre du dessin mais qui en absorbait toute la substance, noyau rayonnant d’un visage jeune et brun dont il avalait le sens comme un trou noir. Même les larmes qui y coulaient ne parvenaient pas à en noyer la douceur et toute la confusion stylistique ne suffisait pas à estomper la vérité.

Freddie tomba à genoux devant le portrait de sa petite sœur.

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Fannie
Posté le 18/09/2020
Est-il possible que je me sois complètement trompée sur Lindhal et qu’en fait, ce soit un bon type un peu fantasque ? En tout cas, le fait qu’il tienne à la gratuité des puces et à leur accès à tous sans discrimination montre qu’il a un bon fond. Et s’il veut que ça continue, il devra vivre encore longtemps… ou trouver un successeur (voire une successoresse) pour perpétuer cette gratuité et cet accès universel. En ce qui concerne la nature de Lindhal (gentil et bienveillant ou pas), je ne sais pas si je suis tributaire du regard de Freddie ou si c’est toi, l’autrice, qui ne veux pas qu’on le craigne.
Comme je m’étais doutée que les gens de cette planète étaient plus grands que les Terriens, je ne suis pas trop surprise que Freddie soit plus grande que Lindhal. Sa riposte agressive quand il lui prend la main est surprenante, mais si c’était un réflexe, elle ne l’a pas adaptée à un Terrien. Je me demande si elle a été traumatisée ou si elle déteste simplement le harcèlement sexuel de la part d’un employeur à cause du rapport hiérarchique. La séance de yoga est inattendue. Faut-il comprendre qu’ils sont tous deux torse nu ? En tout cas, ce déshabillage est surprenant pour une scène qui n’a rien d’érotique. Mais parfois c’est bien de dissocier la (presque) nudité de la sexualité. Je ne sais pas quoi penser de sa perte d’équilibre vraisemblablement feinte. D’ailleurs, je n’imaginais pas qu’il avait un physique athlétique.
Lindhal sait beaucoup de choses sur Freddie, des choses qu’on ne peut pas découvrir en faisant des recherches. Je me demande bien comment il a eu accès à de telles informations. Comme l’idée a été lancée par une autre commentatrice, c’est vrai qu’il est logique de penser que c’est à travers la puce, ou du moins la technologie liée aux puces. Quant à sa manie de lui donner chaque fois un prénom différent, jusqu’à Remy, qui ressemble curieusement à Romie, je ne sais pas trop qu’en penser. La peinture : encore une chose étonnante. J’ai tout de suite compris que c’était Romie grâce au rappel de son sourire caractéristique. Les cauchemars de cordes et de puits sont aussi illustrés sur cette toile. J’imagine donc que lors d’une de ces explorations en suspension, Romie est tombée et qu’elle en est morte. Freddie aurait donc une bonne raison de se sentir responsable. Et si elle a été condamnée à cause de ça, c’est vraiment terrible pour le père de perdre ses deux enfants dans de telles conditions.
Concernant la couleur de peau de Freddie, « brune » donne en effet l’impression qu’elle est noire ; à part mate, il y a aussi basanée. Je ne vois rien d’autre : olivâtre est plutôt péjoratif (outre le fait que le mot n’est pas très joli) et il me semble que le teint caramel correspond plutôt aux Noires qui s’éclaircissent la peau.
Coquilles et remarques :
— elle exhibait des bow-windows [des fenêtres en encorbellement, en saillie , en avancée]
— les revenus générés par ses puces [Cet anglicisme peut être remplacé par : tirés de ses puces ; rapportés, assurés, procurés par ses puces ; obtenus, perçus, accumulés grâce à ses puces.]
— Freddie se contracta toute entière [tout entière ; ici, « tout » a valeur d’adverbe]
— D’abord, le yoga. [Je ne mettrais pas la virgule.]
— maintenant un peu de challenge s’il vous plaît [défi, difficulté, compétition, risque ; voir ici : https://www.dictionnaire-academie.fr/article/DNP0409]
— afin de mettre sur pieds son projet [sur pied]
Tes descriptions sont toujours un vrai bonheur.
Fannie
Posté le 30/12/2020
Comme équivalents de « bow-window », j'ai trouvé oriel et balcon-serre. Mieux vaut tard que jamais... ;-)
aranck
Posté le 21/09/2019
Puisque je n’étais pas revenue depuis des années lumière sur ta fiction, j’ai relu les chapitres que j’avais déjà commentés. Il me semble que tu as changé certaines choses, mais je ne saurais dire avec exactitude lesquelles sauf que je n’avais pas souvenir que Freddie pleure au tout début. De la même façon, si je me souviens parfaitement de la proposition de Lindhal, je ne me souvenais pas de la lettre, mais la mémoire chez les vieux, hein… Bref, je reprends donc mes commentaires sur ce chapitre, là où j’avais laissé ma lecture.
Alfred est un drôle de « bonhomme » et manque un peu de chaleur, mais, vu sa composition, ça peut se comprendre.
Lindhal me plaît, même si on sent que le personnage peut être aussi puant que génial, il y a dans son comportement à la fois loufoque et grossier quelque chose de très sympathique, et puis il y a son regard aussi qui ne peut pas être celui d’un être complètement mauvais, ainsi que cette tristesse qui l’effleure parfois selon l’impression de Freddie. Sa solitude aussi me touche et ses regrets du monde passé (le mien en plus !). Et puis j’adore sa façon de s’exprimer ! Malgré tout, je ne suis sûr de rien et ce genre de type peut aussi virer de bord et devenir assez cruel, c’est aussi ce que je ressens. C’est un capricieux, non ?
Je me pose tout de même la question de pourquoi Freddie, pourquoi elle, en particulier. Y aurait-il des choses que Lindhal saurait et que Freddie ignore ? Et comme on ne sait toujours pas quel crime elle a commis, je psychote en me disant qu’elle est peut-être tombée de charybde en scilla, si on peut se dire que vivre un peu plus longtemps peut-être pire que la mort.
Et puis, il y a cette solitude qui règne en maître sur la maison de Lindhal et qui est inquiétante.
Concernant ton écriture, je la trouve toujours aussi délicate, riche, subtile et nuancée. Tu arrives en peu de mot à créer des émotions très fortes, c’est assez fabuleux !
aranck
Posté le 21/09/2019
Le post précédent n'est pas mis sur le bon chapitre (il aurait dû être sous le trois, je ne sais pas ce que j'ai fabriqué... )

Je post donc mon commentaire du chap.4 à la suite :

Punaise, quelle fin de chapitre ! Mais c’est QUI ce Lindhal ??!! Qui est Romie pour lui, pourquoi l’a t-il peinte, que veut-il a Freddie, quel est le lien dans tout ça ? Il m’est impossible de savoir si ce type est complètement givré, psychopathe ou au contraire, plein d’émotion et de compassion. Comment peut-il peindre de la sorte sans ressentir des choses profondément? (d’ailleurs la description de la peinture est géniale !) Que veut-il faire savoir à Freddie en peignant le portrait de Romie à la foi en larmes et en sourire ?
Bref, je me pose des tonnes de questions y compris pourquoi Freddie réagit avec autant de violence lorsque Lindhal lui prend le poignet.
D’ailleurs Lindhal est infect quand il se trompe systématiquement de prénom, mais n’empêche : ça me fait pisser de rire. Le coup de la fausse perte d’équilibre quand il pratique le yoga est aussi assez surprenant. Bref, ce personnage est intrigant à souhait.
J’aime bien aussi le fait qu’il apprenne à Freddie à faire du Yoga, comme s’il voulait lui laisser un héritage de ses savoirs et lui faire découvrir des sensations qui semblent importantes à ses yeux. Le lien qui commence à se tisser entre les deux personnages est aussi très particulier, Lindhal semble d’ailleurs plus apprivoiser Freddie que l’inverse. L’un agit, provoque, l’autre guette, se méfie.
J’ai également beaucoup aimé ta description du petit paradis de Lindhal, on s’y croirait, et j’aime aussi la désinvolture de ce dernier et le rapport qu’il a au corps, en totale opposition avec la pudeur de Freddie, et pourtant, l’un comme l’autre est légitime dans sa façon d’être, et aucun d’eux ne se juge.
C’est vraiment un très bon chapitre !
Deux petites remarques : Je n’ai pas compris à quoi tu fais allusion dans cette phrase : « ses cauchemars de corde et de puits « peut-être le saurons-nous ensuite ? (mais les cordes et le puits ne laissent rien présager de bon)
J’aurais mis une virgule à la place des deux points dans cette phrase « Elle réagit par réflexe : se défit », ce qui permettrait un enchaînement de l’action, mais c’est un détail.
Dan Administratrice
Posté le 02/10/2019
Coucou Aranck et merci pour tes commentaires !

Effectivement j’ai changé quelques petites choses dans ce début, j’ai modifié le découpage des chapitres et rajouté la scène où Freddie sort et où on l’insulte. Par contre la première scène où elle pleure est la même ! La lettre aussi, d’ailleurs, mais c’est normal de pas s’en souvenir par cœur !

Oui, on va dire qu’on peut l’excuser à Alfred. Quant à Lindhal, je suis vraiment contente qu’il provoque des émotions aussi contradictoires :p J’aime beaucoup l’analyse que tu fais de ce personnage et franchement je pensais pas qu’on pourrait cerner autant de choses à la première rencontre ! XD En tout cas tu résumes bien : c’est effectivement un capricieux, mais pas que ;)

Concernant Freddie, t’as eu quelques réponses en poursuivant ta lecture, et je pourrais de toute façon rien te répondre sans tout gâcher. En tout cas tu poses une bonne question : est-ce qu’il faut vouloir survivre à tout prix, est-ce que parfois la mort n’est pas mieux ?


Pour le chapitre 4 :

Haha eh oui Lindhal est plein de surprises, et pas que des bonnes :p Dans mon idée, il est à la fois givré ET plein de compassion, mais je suis pas très objective et c’est mon chouchou. Contente que la blague des prénoms fonctionne x’D J’ai même pas capté que ça pouvait le faire passer pour un vilain ; on va dire qu’à un certain âge on a du mal à tout retenir…

Encore une fois j’aime beaucoup toutes tes interprétations ! C’est super intéressant de voir tout ce que ça t’évoque ; c’est vrai que c’était important pour moi de les confronter à leur corps respectif, mais j’avais pas forcément envisagé la notion d’héritage et je la trouve très juste.

Merci aussi pour les maladresses et les imprécisions, je vais reprendre tout ça !


Merci pour ces commentaires ultra précieux Aranckounette ♥ Je suis vraiment très heureuse que cette histoire te plaise !
Rachael
Posté le 17/09/2018
Commentaire sur 3 et 4
Il est surprenant le Lindhal ! Un petit coté diva, ou enfant fantasque, mais pas méchant apparemment. Moins impressionnant que le majordome, finalement…
C’est sympa qu’on en apprenne un peu plus sur la durée de vie des gens, et l’idée qu’on limite volontairement le nombre de générations. Logique, mais assez glauque…
AlorsRomie est sa petie sœur ? mais comment lindha le sait –il et que veut-il donc à Freddie ?
 
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Elle supposait que toutes les issues la surprendraient : je ne comprends pas trop ce que tu veux dire ici. (je crois que c’est le mot issue qui me déroute)
Le mur en semblait griffé plus qu’ouvert : là aussi j’ai du mal, le mur est griffé par quoi ?
Dan Administratrice
Posté le 17/09/2018
Merci encore pour le relevé ! Une grande partie de la relecture va consister à simplifier des phrases que j'alambique sans trop savoir pourquoi x'D Concernant le mur, il me semble que je parlais des fenêtres, mais j'en suis plus très sûre...
Tu résumes bien Lindhal :p et si Alfred t'entendait il se sentirait plus xD Romie est bien la petite soeur de Freddie, mais concernant tes questions, je ne vais pas tout te dévoiler, t'imagines bien eheheh ! En tout cas encore un grand merci pour ta lecture et tes retours ♥
Isapass
Posté le 09/09/2018
J'ai tout avalé jusqu'ici, en lectrice, pas en relectrice. Je vais donc te laisser des impressions et des émotions plutôt que des remarques très constructives.
D'autant que je suis complètement épatée par ces quatre premiers chapitres. Par la maitrise qu'ils montrent. Tout est mené de front : la présentation de l'univers, des personnages, l'avancée de l'histoire, les infos que tu distilles petit à petit sur le drame vécu par Freddie... C'est la troisième fiction de toi que je lis (que je commence, plutôt, parce que va savoir pourquoi, je n'en ai encore terminé aucune. Je dois lire trop de choses en parallèle), et je trouve que c'est celle qui met le plus ta plume en valeur. Descriptions, introspections, dialogues... tous sont d'une égale finesse, subtiles, riches en vocabulaire. Et ils véhiculent énormément d'émotions, ce qui est pour moi un ingrédient indispensable. Enormement de mélancolie dans le premier chapitre, puis la curiosité et la surprise ensuite. Et on les éprouve vraiment en lisant. Tu parviens à provoquer l'empathie du lecteur.
Je crois que tu as écrit cette histoire assez vite, non ? Ça ajoute encore à mon admiration.
Quant aux personnages... Freddie est rapidement attachante malgré les mystères que tu ne nous as pas encore révélés. Et Lindhal... Je me suis fait avoir par la présence d'Alfred : je m'attendais à un mélange de James Bond et de Lex Luthor. Mais sûrement pas à ce grand enfant capricieux ! C'est l'effet qu'il me fait pour le moment en tout cas. Tu nous souffles d'ailleurs ce portrait, à travers le regard de Freddie.
Je ne sais pas où tu nous mènes, mais je sais que je veux y aller ! Je suis déchirée entre mon envie de continuer et celle de lire toutes les HO... Argh !
J'ai repéré une ou deux phrases où il manquait des mots. Désolée, je suis sur téléphone, je n'ai pas relevé mais je chercherai mieux si besoin. Dis le moi.
Que ce soit dans les prochaines heures ou plus tard, je reviendrai en tout cas !
Merci pour cette fiction !
Bises 
 
Dan Administratrice
Posté le 09/09/2018
Coucou c'est moi, avec dix ans de retard 8D
Les émotions et les impressions, ça me va très bien ♥ Alors déjà un grand merci pour ton retour. Ca me fait très plaisir ce que tu soulignes là ; écrire dans ce format c'était vraiment une nouveauté pour moi et tous les enjeux d'exposition/développement de l'univers/transmission des informations, ça m'inquiétait pas mal compte-tenu de la taille réduite du récit. Donc tant mieux si ça a l'air solide ! Merci aussi beaucoup pour la plume ; c'est effectivement l'histoire récente pour laquelle j'ai le plus peaufiné la forme ; avant, j'avais cette tendance à essayer de faire du joli et du poétique partout, même dans les textes où ça s'y prêtait pas du tout, et j'ai beaucoup travaillé à adapter mon style ; avec Les mémoires, je voulais justement renouer un peu avec tout ça et je suis vraiment ravie si ça se perçoit *w*
J'ai effectivement écrit l'histoire assez vite ; l'idée, les personnages, tout s'est imposé très clairement un soir et il a fallu que je pose tout le plus vite possible, c'était une vraie pulsion ! Du coup l'histoire souffre quand même de nombreux défauts, dans le rythme ou dans la clarté, mais maintenant que j'ai bien pris du recul dessus je vais pouvoir en faire une nouvelle version plus équilibrée j'espère ! (du coup, ne te tracasse pas pour les coquilles, je devrais les éradiquer aussi !)
Lindhal serait très content qu'on le prenne pour James Bond ou Lex Luthor :p Il est malheureusement trop nigaud pour avoir la même classe...
Muchas gracias pour ta lecture et ton commentaire Isa ♥ Si tu repasses dans les parages, j'espère que la suite te plaira ! Des bisous !
Elia
Posté le 29/08/2018
Alors alors voilà un chapitre qui soulève beaucoup de qurstions ! Déjà je pensais que la puce rendait les gens immortels, mais visiblement ce n'est pas le cas, c'est ça ?Ensuite qui est cette Romie ? C'est sa petite sœur à Freddie ? L'histoire se déroule sur Terre ? Et à quoi correspond le côté latin dont est originaire Freddie ? Y a un lien avec l'espagnol mais ça prend place dans notre monde ou dans un univers fictif ? Désolée pour les questions, dont je me doute bien que tu ne pourras pas répondre à toute ^^ c'est très immersif, vraiment <3 
Dan Administratrice
Posté le 29/08/2018
Concernant la puce, elle rend bien les gens immortels d'une certaine façon : elle peut empêcher le vieillissement ou même être programmée pour rajeunir jusqu'à un certain point. Mais ce n'est pas une immortalité "absolue", disons. Romie, tu l'auras compris (j'espère x'D) est bien la petite soeur de Freddie. Quant à la question de la Terre j'y ai répondu concernant un chaptre précédent. Par contre ta question sur les origines latines de Freddie m'étonne, je ne vois même pas pourquoi ça soulève des questions ? Puisqu'on parle de la Terre et de personnages réels (comme Musk) c'est bien notre univers ; Freddie a simplement des ancêtres hispaniques venus de la Terre ^^<br />
Laure
Posté le 10/06/2018
J'aime beaucoup beaucoup ♥
J'aime de plus en plus Lindhal et Freddie est toujours aussi attachante. Par contre, je prendrais peut-être un ou deux rappels sur le rôle de Lindhal dans cette société, parce que je l'ai un peu oublié, même si je sais que ça a été expliqué au début. Bon, j'aurais peut-être pas oublié si j'avais lu en une fois, mais peut-être pas non plus (qui sait) alors je signale quand même. 
J'ai été surprise aussi d'apprendre que Freddie était beaucoup plus grande que Lindhal, est-ce que ça avait été dit avant et j'avais mal lu ou c'est la première fois qu'on le dit ? En tout cas, j'ai dû réajuster mon image mentale. 
C'est presque flippant je trouve qu'on ait offert un portrait de sa soeur à Freddie (parce que c'est bien ce qui est arrivé ?). À sa place, je pense que j'aurais manifesté un peu plus de surprise, mais peut-être que je dois juste m'habituer aux excentricités de Lindhal (le yoga c'était pas mal aussi dans l'inattendu). 
L'ambiance de ce chapitre m'a rappelé Ex Machina ♥ 
Bref ça me plaît beaucoup cette histoire ! Je pense qu'elle a un très très bel avenir.
Merci pour la lecture ! 
Dan Administratrice
Posté le 10/06/2018
Coucou Ethelou, je réponds avec beaucoup de retard désolée <3
Merci pour tes retours ! J'essayerai de faire une piqûre de rappel concernant Lindhal (qui est donc l'inventeur des puces), si ça te semble manquer ^^ Quant à la taille de Freddie, en effet, je dis dès leur rencontre que Lindhal est grand "pour un Terrien" où la gravité est plus forte (donc les gens plus petits). Bon du coup je comprends que ce soit peut-être pas hyper clair, mais j'avais pas envie de le dire d'emblée noir sur blanc...
Il lui a bien offert un portrait de sa soeur et je suis bien contente que ça te semble flippant, mais par contre c'est problématique si t'as ressenti un manque de surprise dans la réaction de Freddie, je voulais justement qu'on perçoive qu'elle était choquey par ce cadeau D': Il faudra que je reprenne tout ça à tête reposée.
Merci pour tout en tout cas, ça me fait super zizir ce que tu me dis là *w* J'espère que la suite te plaira !
Chalice
Posté le 05/06/2018
DANOUT 
Cette fin U_U mes pauvres hormones!!
J'ai bien aimé le passage du yoga (d'ailleurs tu as une coquille vers la fin du passage avec marqué yogi) !
Allez la suite !
Cha :3 
Dan Administratrice
Posté le 05/06/2018
Coucou Chalout ! Merci pour tout ! (mais "yogi" n'est pas une erreur, c'est le terme pour désigner quelqu'un qui fait du yoga ^^) ♥<br />
Neila
Posté le 02/06/2018
Cucu toi.
T'as filouté en postant tout sans rien dire à ton agent, du coup ton agent a filouté en lisant tout sans rien dire.
C'est trop bien. TwT En vrai je pensais pas être à ce point hypée par l'histoire, parce que, bon... techniquement, c'est parti pour être l'histoire d'un mec qui raconte sa vie à quelqu'un qui écrit. Mais... t'as un don pour prendre des genres qui, à la base, m'emballent pas des masses, en faire une belle lance bien aiguisée et me l'envoyer dans le cœur.
J'ai adoré chaque mot. Les descriptions, la découverte de cette société, l'attente de la rencontre avec Lindhal, puis finalement leurs échanges... j'adore leurs échanges. *w* Comme Freddie, je me suis surprise à vouloir retourner auprès de Lindhal pour l'écouter encore. C'est une personnalité vraiment fascinante, et tout ce qu'il dit, ou ne dit pas, ou fait, ça raconte plein de choses qui, moi, me touchent. Et j'aime beaucoup qu'il ait autant de mystère autour de Freddie que de Lindhal, et qu'on apprenne finalement à les connaître tous les deux.
Je suis d'ailleurs agréablement surprise par Lindhal. Je l'imaginais bien excentrique, mais je m'attendais beaucoup plus à un type assez égocentrique qui prend les gens de haut. Ok, par moment il peut avoir l'air de prendre Freddie de haut mais je l'ai pas ressenti comme du mépris, plus qu'il s'embarrasse pas de ronds de jambe. En vrai il dégage quelque chose de très enfantin, innocent, naïf... et surtout plein de compassion. Ça peut paraître paradoxal, parce qu'il est pas foutu de retenir le prénom de Freddie (mais là encore, je pense que c'est parce qu'il s'intéresse pas aux détails triviaux), mais je le trouve extrêmement attentif aux gens et attentionné. Bon, en vrai c'est p'têt que dans ma tête et j'ai rien compris au personnage. x'D Mais cette peinture qu'il lui offre à la fin... je pense que c'est par compassion, pas pour enfoncer le clou.
Et puisqu'on parle de cette peinture, la question qui se soulève c'est : mais comment qu'il sait tout ça sur elle le con ??? Je pense pas que ce soit des choses qu'il a pu apprendre même en se renseignant sur elle... Alors attention, voici venu l'instant théorie : et si ces fameuses puces Juven qu'il a conçues lui donnait accès à la mémoire des gens ? Après tout si c'est dans la moelle épinière, ça pourrait se faire. Ou sinon Romie était en fait Lindhal, qui a téléchargé sa conscience dans son corps parce qu'il a toujours rêvé d'avoir une belle vie de famille. Avoue que c'est ça. :P
Bref, grosse surprise avec le personnage de Lindhal, dont je suis déjà amoureuse et dont j'ai très envie d'entendre la suite de l'histoire. D'ailleurs, deux chapitres avant de le rencontrer, je trouve pas ça long du tout ! Au contraire, fallait faire un peu monter la sauce, et poser le décor aussi, et t'as fait ça à la perfection. Et Freddie aussi, même si tu te sens pas encore super à l'aise avec elle, ça se sent pas du tout à la lecture à ce stade et j'ai vraiment envie de savoir ce qui s'est passé avec Romie... je sens que je vais encore pleurer. X')
 
P.S : j'en ai pas fait des caisses sur les descriptions mais, boudiouh, j'ai beau te lire depuis des années, c'est toujours une claque.
P.S bis : mention spécial trou du cul à Alfred. Son p'tit caractère me plaît. :p
Dan Administratrice
Posté le 02/06/2018
Cucu toi-même.
C'est très bizarre de te voir commenter ici xD Mais tu as raison c'est le prix à payer pour toute cette filouterie.
Je ne sais quoi te dire si ce n'est que je suis vraiment heureuse que ça te plaise, surtout que je sais bien que c'est pas forcément un genre ou une forme qui te plaisent particulièrement (mais moi non plus, ce qui fais sûrement que je m'efforce de pas écrire ce qu'on en attendrait spontanément ?)
C'est marrant parce que sur la découverte de la société t'es pas la première à le dire et pourtant j'ai l'impression que ce huis-clos en montre vraiment pas grand-chose et que c'est un souci. Peut-être parce que je sens que je pourrais en dire beaucoup plus... mais ça ferait sans doute un peu forcé.
En tout cas je suis moult ravie si tu aimes leurs échanges, ça aurait été la cata de foirer complètement ça v.v Du coup c'est parfait s'il éveille la curiosité sans être totalement antipathique. C'est vrai qu'il y aurait eu des tas de façons de le présenter et je sais pas si c'est tout à fait crédible de rester aussi "civilisé" après avoir vécu aussi longtemps... Mais non t'as raison, il a beau être tête en l'air ou maladroit, il est pas foncièrement méchant. J'aime beaucoup l'analsyse que t'en fais ♥ Et j'aurais pas pu en espérant tant que tu en tombes amoureuse (mais bas les pattes).
Et j'aime beaucoup ta théorie aussi ! Bon tu te doutes bien que je vais pas te dire si t'as raison ou pas, mais en tout cas c'est très intéressant pour moi de voir quels indices t'amènent sur quelle piste... ! Mais télécharger sa conscience, allons, c'est pas du tout le genre de truc que je ferais :p
Merci de me rassurer pour le rythme aussi ; c'est pas long en soi mais l'histoire est courte alors c'était risqué, surtout que plus je le fais attendre plus le lecteur risque d'être déçu. Bref, mercimercimercimerci pour tout çaaaa ♥♥ Et pour Alfred :p
Tac
Posté le 21/05/2018
Je croyais que j'avais encore un chapitre à lire, et en arrivant au bout de celui-ci j'ai bondit de ma chaise en m'apercevant que tu n'avais pas posté le 5 :')
Je ne sais même pas pourquoi je laisse un commentaire car je n'ai strictement rien de constructif à dire. J'aime tout et je suis complètement tenue en haleine. A l'ultime rigueur, il y a le trope du "mais comment j'ai pu vivre sans romie" qui parfois pourrait être épargné au lecteur. Ah ,et il y a une chose que je n'aie pas compris (ou je ne m'en souviens plus, moi et les descriptions de persos ça fait 42) : la peau de Freddie est noire ?
J'ai relevé aussi que tu disais partout autochtone, ça a aiguillonné mon attention, parce que je me demande bien où on est (idem, si ça se trouve j'ai oublié aussi, oups, la lectrice en carton).
Dernière chose : quand Lindhal parle des enfants, il dit "vous, les latins". Ok, il est suédois. Alors Freddie est européenne? *les théories branlantes*
Désolée pour les questions reloues ^^ en tout cas je suis fan et j'attends impatiemment la suite ! 
Dan Administratrice
Posté le 21/05/2018
Ha, pile quand je me félicite d'avoir terminé de répondre aux commentaires en attente, voilà que j'ai droit à du rab délicieux ♥ Merci Tacou c'est vraiment trop gentil !
Tu fais bien de noter toutes ces petites choses qui te passent par la tête, particulièrement pour les lourdeurs, ça m'est très très utile ! Quant à Freddie (et Romie par extension) elle n'est pas noire mais elle a la peau foncée, étant d'origine latino-américaine à la base (enfin ses ancêtres, et la ville dans laquelle elle habite est un genre d'héritière SF de l'actuelle capitale du Guatemala), ce qui t'explique au passage la référence aux latins de Lindhal ^^
Pour ce qui est du lieu, on sait juste que ça se passe sur une autre planète que la Terre (je parle de plusieurs autres mondes habités) mais sans autres précisions. La maison de Lindhal, elle, on ne sait pas exactement où elle se trouve sur cette planète...
Ne t'excuse pas du tout, au contraire ! Je suis vraiment très flattée et très contente de savoir que cette histoire te plaît, j'espère que la suite sera à la hauteur :'D
 
Jamreo
Posté le 21/05/2018
Bon. Mon ordi a décidé de s'éteindre pendant que je t'écrivais un commentaire (je dois être poursuivie par le démon) donc je vais essayer de reprendre les idées qu'y avait dedans è.é
Donc visiblement, Freddie se pose les mêmes questions que moi sur la forme que doivent prendre les mémoires ^^ concernant Lindhal, on dirait qu'il fait tout pour être apprécié de Freddie, même si on se demande pourquoi c'est si important pour lui. L'ennui ? S'il a plusieurs siècles et qu'il vit seul, c'est une hypothèse. Mais la fin du chapitre introduit pas mal d'incertitude sur ses intentions : pourquoi donenr à Freddie un tableau de sa petite soeur (Romie ?), pour la torturer ou comme un hommage ? Et comment ça se fait qu'il sait à quoi ressemble sa petite soeur ? A mon avis, il a lu son disser bien plus attentivement qu'il veut le faire croire, et sa façon d'oublier son nom n'est qu'une posture. Enfin, pour moi x) et du coup c'est vrai qu'il en devient, sinon inquiétant, un peu nébuleux, ce Lindhal... en plus, on sent une tension entre eux, du moins de la part de Freddie qu'il n'a pas l'air de laisser insensible. Je me demande quel tournant ça va prendre tout ça ! 
A bientôt Danouchette <3 
Dan Administratrice
Posté le 21/05/2018
Quel démon farceur alors.
Oui, ça m'avait fait sourire quand j'avais lu ton commentaire au sujet de la forme des mémoires et je souris encore beaucoup en lisant ce commentaire-ci parce que c'est à croire que t'as lu le chapitre suivant en avant-première et que tu te poses exactement les mêmes questions qu'elle xD Ce qui est très rassurant pour moi, ça veut dire qu'elle a une réaction et des doutes à peu près cohérents.
C'est effectivement très important pour Lindhal que Freddie l'apprécie et je suis contente que tu l'aies noté *v* même si je ne peux évidemment pas t'expliquer pourquoi... Quant à savoir ce que Lindhal trafique exactement avec ce portrait de Romie, eh bien... qui lira saura ! En tout cas t'as raison de te méfier des apparences qu'il veut donner parfois.
Merci tout plein pour ta lecture et ton commentaire Jamou ♥
Elka
Posté le 20/05/2018
en refusant se -> de se
  mais ça dépend pas que moi, vous savez ? -> que de ?
***
Sa petite soeur. Romie était sa petite soeur ? Okay alors je me suis VRAIMENT imaginé des trucs ahaha (ou alors tu brouilles les pistes. Romie et sa petite soeur sont deux histoires séparées ? Hmmm je vais attendre la suite plutôt que m'emmêler les pinceaux toute seule !)
Quand elle manque de mettre une beigne à Lindhal, elle m'a fait penser à une Julian farouche et prête à mordre... A une fille peut-être violée. Là encore, je pose ma théorie sur le sol et j'attendrai la suite (avec impatience ♥)
Toujours rien à dire sur le rythme. Avec un personnage fantasque comme Lindhal, tu pourrais passer du coq à l'âne que ça ne choquerait pas. Mais Freddie est une narratrice qui a le soucis de bien ordonner son histoire, aussi qu'elle ne s'inquiète pas : elle n'a pas perdu ses lecteurs pour le moment !
Quelle drôle de relation se dessine entre eux ! Lindhal est-il charmeur ou dangereux ? Qui s'essaye à l'écriture de qui finalement ? Freddie essaye de le comprendre, de retracer sa vie, mais lui se montre un narrateur incisif pour mettre le personnage de Freddie à nu !
Avoir sa description physique au travers de sa séance de yoga c'était top ! C'est vraiment marrant de devoir corriger sa vision de Freddie. Non elle n'est pas petiote ; le rapport de taille et de force est inversé et... tu t'en doutes, j'adorerais voir un dessin de ces deux-là ♥
Prochain chapitre samedi ? Ca va être long !! Mais je prendrai mon mal en patience avec plaisir. C'est agréable de revenir te lire ici, aussi :)
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Dan Administratrice
Posté le 20/05/2018
Merci pour les coquilles, oeil de lynx.
Eh oui, Romie est sa petite soeur :p Non effectivement ça pourrait avoir l'air d'être une fausse piste et j'ai hésité à dire clairement son prénom quand Freddie découvre le portrait pour dissiper complètement le doute ; ton cerveau peut se reposer en tout cas, c'est pas plus retors ou compliqué que ça !
Ahaha j'étais à peu près sûre que tu me ferais une référence à Julian avec ce passage. Bon évidemment je ne vais rien en dire (surtout que je savoure tes théories capilotractées :p) mais c'est touchant quand même que ça te l'évoque comme ça.
Tant mieux pour le rythme ! C'est vrai que c'est pas évident d'équilibrer entre l'impression "décousue" que je veux parfois donner de Lindhal et la nécessité de rendre les choses compréhensibles par le lecteur, je suis soulagée si ça fonctionne jusque-là. Quant à savoir ce que Lindhal est, je dirais qu'il peut tout à fait être les deux :p Mais t'as raison de te demander qui décrypte qui au final. J'espère en tout cas que c'est pas trop perturbant de devoir corriger sa vision de Freddie au fur et à mesure, comme tu dis ; faut dire aussi qu'elle se construit progressivement dans ma tête...
Muh, ton impatience me flatte ! Va falloir que je finisse d'écrire le prochain, déjà... Et tout pareil pour le retour aux sources ! Merci beaucoup Claquette ♥
Olek
Posté le 19/05/2018
Bonsoir !
Dès la première phrase, je suis happée par ce si joli zeugma "La couette exhala une bouffée de lessive et d’étrangeté".
Décidément, Lindhal est un personnage très intéressant. Un peu tête en l'air aussi, enfin pas totalement. Très intrigant c'est sûr. 
C'est Romie sa petite soeur ? Curieuse de le savoir... 
Merci encore pour cette belle lecture ! T'ai-je déjà dis comme j'aime ta plume ?
C'est fou mais je fais un commentaire minuscule parce que je n'arrive pas à gérer en même temps les deux. Quand je lis, j'ai envie de te commenter plein de choses, et une fois en bas, je ne sais plus ce que je voulais dire... La prochaine fois je lirai avec un papier et un crayon :)
Dan Administratrice
Posté le 19/05/2018
Coucou !
Fufufu oui j'avais fait exprès de commencer le tout premier chapitre par un zeugme aussi ♥
Tant mieux si Lindhal intrigue, et si on n'arrive pas bien à le saisir, je jubile :p Romie est effectivement la petite soeur de Freddie ^^
Tu me l'as déjà dit mais c'est très gentil à toi de réitérer un compliment pareil *w* Et ne t'en fais pas pour les commentaires, je suis super-heureuse que tu prennes du plaisir à la lecture, c'est vraiment l'essentiel. Merci encore pour tout Olek.
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