Chapitre 4

Par Isapass

De chantiers de construction en récurages d’étables, de granges gelées en cabanes abandonnées, nos pas nous ont menés vers le sud de l’état.

La première pluie de fin d’hiver nous est tombée dessus alors qu’on avançait depuis deux jours vers un patelin du nom de Trinity. Un type chez qui on avait retapé la grange m’avait raconté qu’un pasteur évangéliste, d’une nouvelle église qu’on appelait « pentecôtiste », y avait élu domicile et s’était mis en tête de construire un immense temple.

– Il baptise tous les naïfs qui lui tombent entre les mains en les plongeant à tour de bras dans la rivière voisine, avait dit le fermier en pinçant les lèvres pour bien montrer ce qu’il en pensait, mais d’après ce qu’on dit, il possède une fortune personnelle et il paye bien. Il doit y avoir des places à prendre sur un chantier pareil, pour deux bons ouvriers comme vous.

Quand je lui ai expliqué où on allait, Walt était tout content ; on allait travailler pour le Bon Dieu. Je lui ai demandé en rigolant s’il était pentecôtiste, mais il m’a souri sans me répondre. Je crois qu’il ne savait pas ce que ça signifiait. Walt avait la foi, quel que soit le nom de l’église. Qu’il y en ait une ou non, d’ailleurs ; un arbre ou un tas de paille lui suffisaient pour prier.   

Il nous restait encore quatre ou cinq heures de marche quand les grosses gouttes ont claqué sur le coton huilé de nos vestes. En quelques secondes, elles ont crevé la neige autour de nous de milliers de trous de vers, transformant le beau tapis blanc en vieille carpette mitée. Vu la couleur du ciel, ça faisait que commencer. Si on s’abritait pas, on allait finir trempés comme des soupes. On a couru vers un bâtiment étrange qui se dressait plus loin, un cube aux murs aveugles, couvert de tôles. La végétation qui grimpait sur les poutres et les planches posées un peu partout montrait que le projet avait été laissé en plan il y a longtemps. J’aurais pas su dire ce que devait devenir cette construction, mais ça m’était égal tant que le toit était à peu près étanche. Depuis la porte, on a regardé la pluie diluer la neige et transformer le chemin en torrent de boue, puis, comme le déluge continuait, on s’est installé pour passer la nuit. C’était ce genre de confort que la route avec Walt m’avait fait découvrir : on avait de quoi manger, de quoi dormir sans avoir trop froid, rien qui obligeait à courir sous la flotte vers un lieu habité pour supplier qu’on me donne un bout de pain en échange d’un coup de balai le lendemain. Chacun de notre côté, on valait pas grand-chose, mais ensemble, c’était presque la grande vie.

Le tambour de l’averse a dû me bercer parce que j’ai dormi comme une souche. Le matin, un rayon de soleil entrait par la porte entrouverte — on fermait jamais, selon les souhaits de Walter. J’ai chaussé mes godillots alors que Big Boy remuait tout juste et je suis sorti pour pisser. On a beau le vivre chaque année, la disparition de la neige sur la campagne en quelques heures, au profit de la terre nue et noire, donne toujours l’impression que la nuit vous a transporté dans un autre pays. Du coup, les yeux fixés au loin sur les champs, j’ai pas vu la grosse flaque devant la porte. Quand l’eau glacée s’est infiltrée jusqu’à mon pied, j’ai aspiré d’un coup, et puis j’ai lâché un « Merde ! » retentissant en faisant un écart précipité. En reculant, j’ai heurté de l’épaule une énorme poutre appuyée de guingois contre le toit. Je l’ai vue glisser lentement, puis de plus en plus vite et j’ai juste eu le temps de m’écarter avant qu’elle bascule en rabattant la porte. Elle s’est immobilisée avec fracas contre un autre madrier, pile en travers du battant.

J’ai soupiré en contemplant les dégâts. Je me demandais si j’allais réussir à déloger ce machin-là sans me la faire tomber sur la bobine, quand la voix de Walt s’est élevée depuis l’intérieur :

– Sam ? Sam Carson ?

J’ai souri. Il se croyait toujours obligé de dire mon nom en entier, comme si un autre Sam pouvait traîner dans le coin.

– Oui, je suis là, Big Boy, t’inquiète pas. Mais j’ai fait une connerie, on peut pas ouvrir pour l’instant.

J’ai attrapé un tasseau avec l’idée de m’en servir de levier.

– Bouge pas, je vais essayer de faire tomber la poutre.

Je me suis décalé sur le côté, pour trouver un endroit où glisser mon bout de bois.

– Sam ? C’est tout noir…

Cette fois, j’ai perçu le tremblement dans sa voix.

– C’est pas vrai, j’ai grommelé pour moi-même, tu vas voir qu’il va me piquer une crise.

J’ai rigolé — un peu nerveusement quand même — parce que j’y croyais pas vraiment. Mais j’étais bien placé pour savoir que Walt avait ses particularités, alors j’ai continué à parler assez fort pour qu’il m’entende pendant que j’insérais le levier entre le mur et la poutre.

– Attends, je vais l’avoir.

Rien n’a bougé quand j’ai pesé dessus.

– C’est une question de minutes, j’ai dit d’une voix entrecoupée par l’effort.

Mais j’avais beau y mettre tout mon poids, c’était complètement inutile. J’ai insisté encore un peu avant d’abandonner.

– Sam Carson ?

L’appel, plus haut dans les aigus, m’a indiqué qu’à l’intérieur l’angoisse était montée d’un cran.

– Euh, désolé, Walt, j’y arrive pas. Le mieux, c’est peut-être que j’aille chercher de l’aide.

Je l’ai entendu se coller contre la porte.

– Non ! il a crié. Non, Sam, me laisse pas tout seul ! Sam ! Sam Carson !

Je pouvais sentir son angoisse à travers le bois. J’ai encore soupiré, plus lourdement cette fois : c’était clair que je pouvais pas m’éloigner. Heureusement, je venais d’avoir une idée.

– D’accord, Walt, d’accord, je bouge pas. Écoute-moi : tu vas essayer, toi. Si tu forces autant que tu peux sur le battant, ça décoincera peut-être tout ça.

J’ai entendu un grognement d’effort.

– Allez, Walter, vas-y ! Cette saloperie de poutre va pas résister à un grand costaud comme toi ! Pousse, Big Boy ! Montre-lui que t’es le plus fort !

Je m’attendais vraiment à voir la pièce de bois basculer tandis que je lançais mes encouragements ridicules. Comme ça n’arrivait pas, je me suis demandé s’il avait bien compris ce que je voulais. Quand même, il était pas si con ! Et puis un choc sourd a ébranlé le mur accompagné d’un « Han ! » de bûcheron. Puis un autre et encore un autre.

– Te fais pas mal, Big Boy, j’ai crié quand j’ai compris qu’il se jetait contre la porte.

La poutre ne tombait toujours pas.

Les coups ont cessé, remplacés par un silence de plomb. J’allais demander s’il s’était démis l’épaule, mais je n’ai pas pu. Un hurlement dément m’a crevé les tympans.

– SAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAM !

De nouveaux chocs ont suivi, mais pas sur le battant. Je les entendais le long des murs, plus nets, tout autour de l’abri. Est-ce qu’il essayait de casser les cloisons ?

– SAAAAAAAAAAM ! LAISSE-MOI SORTIR ! SAAAAAAM !

La terreur dans sa voix m’a retourné le ventre et j’ai compris ce qui se passait : il se tapait la tête contre les murs.

– Walt ! Arrête ! j’ai crié en sentant la panique me prendre à la gorge. Te fais pas de mal, Big Boy, calme-toi !

 – C’EST NOIR ! JE VEUX PAS RESTER LÀ !

J’ai regardé frénétiquement tout autour en cherchant une nouvelle idée, mais ma tête ne fonctionnait plus.

– PAS TOUT SEUL ! SAAAAAAM !

– Je suis là, Walt ! Je te laisse pas ! On va trouver, on va trouver !

Je mentais : je pouvais pas l’aider et la torture qu’il s’infligeait continuait d’ébranler les planches entre deux appels déchirants. Vissé là, impuissant, j’allais devoir l’écouter se tuer coup après coup.

– SAM CARSOOOOOOON !

J’avais qu’une envie : me boucher les oreilles pour ne plus entendre ses hurlements.

Le silence est revenu d’un coup. Il a duré quelques secondes, puis une plainte a enflé depuis l’intérieur. Un gémissement d’enfant terrorisé, encore pire que ses beuglements précédents. Cette fois c’est moi, qui ai crié comme un perdu.

– WAAAAAAAAAAAAAAALT !

Quand je me suis tu, la sirène de Big Boy s’était éteinte. J’ai entendu un crépitement. L’air se chargeait d’électricité ou de cette tension que maintenant je connaissais. Les fourmis ont commencé leur danse sur ma peau. J’ai eu tout juste le temps de reculer : la porte a explosé en emportant la poutre et le madrier qui la coinçait. Ils ont atterri deux pas plus loin.

Le coup de boutoir subi par mes tympans m’a d’abord cloué sur place, puis j’ai couru vers la bâtisse. Dans la flaque de soleil qui jaillissait de l’ouverture, Walter se tenait recroquevillé sur le côté, mains sur la tête. Son front était couvert de bosses et d’éraflures. Il pleurait en silence avec des larmes si énormes qu’elles émettaient un clapotis en tombant sur le sol. Je me suis agenouillé devant lui sans oser le toucher.

– C’est fini Walt, regarde.

Au bout d’un long moment, il a ouvert les paupières, il a essuyé sa figure, puis il s’est levé pour attraper son paquetage. Il est sorti sans un mot, épaules voûtées, les yeux rivés au sol. Je n’ai rien dit non plus. Je crois qu’au milieu de sa peur, il avait honte ; j’en ai éprouvé une étrange déception.

 

Pendant plusieurs heures, il a marché quelques pas devant moi, le dos rond sans m’adresser une parole. De temps en temps, un grand frisson traversait sa carcasse. Sa grosse paluche montait régulièrement vers sa figure, j’étais sûr qu’il essuyait des larmes silencieuses. Il tressaillait au moindre froissement de feuilles.

Quand on s’est arrêté pour manger, il s’est assis dans l’herbe, les mains autour des genoux, les yeux contemplant le vide ou quelque chose qu’il était seul à voir. Il se balançait doucement, comme pour se bercer. J’aurais voulu trouver les mots pour le rassurer, mais sa détresse m’échappait. Sans compter qu’il aurait peut-être pas entendu ; je sentais bien qu’il était pas vraiment avec moi. Je le guettais du coin de l’œil partagé entre la tristesse et la trouille. Quand je l’avais trouvé, recroquevillé par terre, la pitié m’avait envahi. Mais maintenant, je me souvenais de quoi il était capable. Qu’est-ce qui se passerait si un bruit le faisait sursauter trop fort ? Si la peur l’emportait à nouveau vers le fond ? Qu’est-ce qui exploserait, cette fois ? Le destin m’avait mis une bombe entre les mains et je devais veiller à ce qu’elle fasse pas de dégâts. J’ai soudain pris conscience du poids que j’avais sur le dos et je me souviens d’avoir redressé les épaules pour le supporter. Le plus bizarre c’est que pas un instant l’idée de m’en débarrasser m’a effleuré.

Les heures s’écoulaient, Big Boy n’allait pas mieux. Il remuait les lèvres en se parlant à lui-même sans que je comprenne ce qu’il marmonnait. J’avais retrouvé ma langue alors je balançais tout ce qui me passait par la tête : à propos de la boue qui nous collait aux semelles, de la forme des arbres qu’on croisait, des carrioles qui nous dépassaient… Walt ne répondait pas ; il ne tournait même pas les yeux vers moi.

Quand on est arrivés en vue de Trinity, j’avais décidé qu’on ne pouvait pas entrer dans la ville, encore moins se présenter au chantier. Personne ne nous donnerait de boulot en voyant Walt comme ça. On risquait de se faire chasser ou arrêter. D’un autre côté, je ne voulais pas trop m’éloigner : nos provisions dureraient pas et j’avais l’espoir que quelques heures de repos de plus suffiraient à ramener son habituel sourire. Alors on a contourné le bourg en faisant une grande boucle par un chemin désert. J’espérais trouver une ferme où on pourrait demander un coin de grange pour passer la nuit ou, à défaut, n’importe quel abri.

Le sentier s’enfonçait entre des petites collines. Il a rejoint un ruisseau que nous avons longé en pataugeant. Le soleil qui brillait depuis le matin avait en partie asséché les flaques, mais les champs envahissaient le chemin de leur terre lourde détrempée. Walt suivait toujours en silence. Au moins, il avait cessé de marmonner tout seul.

Au bout d’un moment, je me suis arrêté en regardant autour. On était complètement paumés. On y voyait pas si loin que ça à cause des bosses du paysage, mais il m’a semblé qu’il n’y avait pas un chat à des miles à la ronde.

– Il vaudrait mieux faire demi-tour, j’ai fait en soupirant.

Mais comme j’allais m’exécuter, Walt a indiqué un point un peu plus loin, à ma surprise. Est-ce qu’il était revenu parmi les vivants ?

Ce qu’il montrait, c’était un amas rocheux qu’on voyait dépasser à une centaine de pas. Ça ferait l’affaire jusqu’au lendemain : une cavité dans une énorme pierre nous permettrait de passer la nuit au sec. On avait à peine posé nos sacs qu’un bruit d’éclaboussure a attiré nos regards vers le ruisseau. Juste en face de notre abri, une accumulation de galets affleurait la surface. Les poissons devaient sauter pour franchir l’obstacle.

Trois minutes plus tard, j’avais enlevé mes chaussures et j’essayais d’attraper notre dîner à mains nues, planté dans le courant. J’avais aucune chance d’y arriver et l’eau glaciale m’interdirait d’insister bien longtemps, mais je cherchais surtout à distraire Walt qui suivait mes tentatives. Les coins de sa bouche frémissaient comme s’ils cherchaient à reprendre leurs places, plus haut sur ses joues. Ça a encore mieux fonctionné que je l’espérais, puisque Big Boy a fini par se déchausser à son tour pour me rejoindre. Le sourire est revenu pendant qu’il scrutait l’eau pour repérer les silhouettes grises, puis, au premier poisson qui lui a glissé entre les paluches, il a éclaté de son énorme rire. On aurait dit le carillon d’une grosse cloche qui résonnait sur la campagne. Un nœud s’est défait dans mon ventre. Plus tard, pendant qu’on mangeait, Walt a posé la main sur mon épaule qu’il a serrée doucement.

 

La nuit était bien avancée quand je me suis assis sur ma couverture. J’arrivais pas à dormir. Avec ce qui s’était passé le matin, je m’attendais tellement à être réveillé en sursaut par les voix de Walt, que j’étais trop nerveux pour trouver le sommeil. Lui, par contre, il roupillait profondément.

La nuit était peinte en bleu par un clair de lune d’une intensité rare. Je contemplais les ombres qu’il étirait sur la campagne quand des éclats de voix ont troublé le murmure calme du ruisseau. Des voix graves et un timbre plus aigu. Je ne comprenais pas ce qu’elles disaient, mais la conversation semblait tout sauf amicale. Ça s’est confirmé parce que la femme a poussé un cri de protestation. Peut-être « lâchez-moi ! ». J’ai enfilé mes chaussures en vitesse et j’ai bondi hors de l’abri. J’allais me mettre à courir quand j’ai entendu le murmure de Walt :

– Attends-moi.

On a filé tous les deux dans la direction des cris, derrière un monticule qui nous masquait la vue. Quand on l’a franchi, on a eu la surprise de constater qu’on était loin d’être aussi isolés que ça. En fait, on s’était installés tout près des limites d’un domaine dont les terres étaient entourées d’une clôture en bois. À l’endroit où elle enjambait le ruisseau, une pancarte annonçait « Pierce Rock — Propriétaire : H. Wilkinson ». Au loin — trop pour que les cris qu’on avait entendus portent jusque là-bas —, on devinait une grande maison blanche à plusieurs étages avec des colonnes, des balcons et des parterres bordés par des cailloux. J’avais encore jamais vu une baraque aussi classe que celle-ci. Beaucoup plus près de nous, il y avait une petite bâtisse parée des mêmes éléments que la construction principale. De ce que j’en distinguais, autant ça donnait un air chic à la maison, autant sur cette cabane, ça semblait ridicule.

Des silhouettes se déplaçaient en direction du pavillon. À plat ventre par terre, on a attendu qu’elles soient plus près pour décider quoi faire. Elles appartenaient à des costauds. Rien à voir avec le gabarit de Big Boy, mais chacun d’eux m’aurait assommé d’une claque sans problème. Ils portaient des revolvers à la ceinture, comme des cow-boys. Le plus grand marchait avec une démarche bizarre. J’ai retenu un cri quand j’ai compris qu’il serrait contre lui quelqu’un de plus petit ; une femme vêtue d’une robe et d’un bonnet clairs se débattait entre ses bras tandis qu’il la traînait à moitié et lui couvrait le bas du visage de sa main. Leurs rires gras m’ont vrillé l’estomac.

Quand ils sont entrés dans la maison de poupée en forçant leur proie à les suivre, on a foncé vers la barrière. Walt s’est apprêté à la franchir, mais je l’ai tiré par la manche.

– T’es sûr, Big Boy ? Pour l’instant personne ne peut rien nous reprocher, mais dès qu’on sera passés de l’autre côté, on sera dans notre tort. Je parierais que les proprios ne raffolent pas des rôdeurs. Et puis, ils sont armés, ces gars ! Qu’est-ce qu’on va faire ?

Un hurlement d’effroi a dissipé mes doutes. Qu’est-ce que ces salauds infligeaient à cette pauvre femme ? Walt a sauté la clôture d’un seul bond pour courir vers la maisonnette où des lueurs saccadées indiquaient une ambiance agitée. Des cris nous parvenaient toujours par les fenêtres. J’ai suivi le géant de près, mais plus j’avançais, plus j’étais certain qu’on allait ramasser une balle. Qu’est-ce qu’on pouvait, à nous deux contre trois hommes armés ? Une vision du corps de Walter baignant dans une mare de sang à côté d’une femme aux vêtements déchirés a failli me couper les jambes. Et ce grand crétin qui se précipitait tête baissée ! J’accélérais pour le retenir quand j’ai senti mes mains qui picotaient. Le temps que je réalise ce que ça voulait dire, toute ma peau fourmillait. Il y a eu un claquement sec dans l’air et j’ai même cru voir un éclair. Autour du toit biscornu, ça crépitait d’étincelles bleues. Walt allait atteindre l’entrée quand on a entendu un coup de feu qui l’a arrêté net, puis plus rien.

Mes poumons et mon cœur menaçaient de se déchirer quand je l’ai rejoint. J’ai pas su lire son visage tandis qu’il fixait la porte. Il a fini par la pousser d’une main hésitante. On est entré à pas prudents. L’odeur de la poudre m’a piqué le nez, puis mon regard est tombé sur le corps d’un des hommes. Il ouvrait des yeux sidérés sur le vide, des yeux dont le blanc avait tourné au rouge. Entièrement. J’avais jamais vu ça. Du sang coulait de ses oreilles, de sa bouche et de son nez, comme si une explosion avait ravagé l’intérieur de sa tête. Je n’ai pas eu besoin de vérifier pour savoir qu’il était mort. À quelques pas, le deuxième gars était tombé sur le côté, revolver à la main. Son doigt avait dû se crisper sur la gâchette quand il était tombé. Il avait l’air aussi surpris que l’autre, les mêmes cornées sanglantes, les mêmes mares rouges qui coulaient de sa figure. Quant au troisième, il gisait sur le ventre à côté d’une banquette garnie de jolis coussins verts à franges dorées. Une flaque cramoisie grandissait sous sa tête.

Un volant de dentelle dépassait sous son corps. A moitié conscient de mes gestes, les genoux tremblants, j’ai fait rouler le type en tirant sur son bras. Dessous gisait une fille à la peau couleur de café noir. Elle avait les paupières fermées, aucune trace de sang sur le visage. J’avais du mal à lui donner un âge à cause du corsage travaillé de sa robe qui faisait très « dame », mais elle semblait pas beaucoup plus vieille que moi. Ses jupons retroussés sur les sous-vêtements déchirés ne laissaient pas de doute à propos de ce que ses agresseurs lui avaient fait subir. J’espérais qu’ils n’avaient pas eu le temps d’arriver à leurs fins.

Une main devant sa bouche m’a assuré qu’elle respirait. Elle avait sûrement pris un coup, mais elle se réveillerait bientôt.

– Elle va bien, j’ai chuchoté. On peut plus rien faire, on y va.

Au lieu de me suivre vers la porte, Walt s’est accroupi devant la fille. Il a rabattu sa jupe pour cacher ses jambes, puis il a passé un bras sous ses épaules et l’autre sous ses genoux pour la soulever.

– Qu’est-ce que tu fais ? j’ai demandé.

– Je l’emmène.

Au moment où j’allais répondre, des aboiements ont résonné dehors, venant de la grande maison.

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Edouard PArle
Posté le 20/06/2023
Coucou Isa !
Je reviens avec grand plaisir sur un de mes coups de coeur des HO et surtout vers ta plume.
J'ai beaucoup aimé la scène où Walt est enfermé, franchement ça fait de la peine de le voir se mettre dans cet état, les 3 premiers chapitres m'ont permis de m'attacher à lui avec son innocence et sa facilité à exprimer ses émotions. Ce qui est super, c'est la différence énorme entre cet état et quand il joue comme un enfant avec Sam Carson. J'ai trouvé que ça rendait la scène où il lui prend l'épaule d'autant plus touchante.
Je ne sais pas si je te l'ai déjà remonté dans mes autres comms, mais j'aime beaucoup le style relativement oral, sans double négation mais avec des descriptions très précises. Comme si Sam racontait l'histoire à ses petits-enfants, ça sonne d'autant plus vrai.
La scène avec la jeune femme violentée est très réussie également. A la fois très crue mais décrite avec retenue par Sam. Je suis curieux de voir si ce personnage va rejoindre le duo, un personnage féminin important, j'avoue que ça ne me déplairait pas ^^
Petite remarque :
"La végétation qui grimpait sur les poutres et les planches posées un peu partout montrait" -> montraient
Un plaisir,
A bientôt !
Isapass
Posté le 21/06/2023
Salut Edouard, je suis ravie de te voir revenir sur ce projet, évidemment. Tu sais quel confiance je fais à tes commentaires !
La scène d'enfermement, c'est vrai qu'elle marche pas trop mal, sans doute grâce aux majuscules bien stressantes pour les lecteurices. Pourtant je ne suis pas du tout claustrophobe, je ne sais pas où j'ai pris tout ça... Et oui, j'avoue que j'aime bien le contraste avec la scène où ils pêchent : je voulais qu'on sente le soulagement de Sam et l'apaisement de Walt.
"Comme si Sam racontait l'histoire à ses petits-enfants, ça sonne d'autant plus vrai." : tu ne crois pas si bien dire, quand je rédige, je pense le récit comme ça. Enfin, pas forcément les petits-enfants, hein, mais en tout cas, Sam qui raconte a une ou plusieurs personnes a posteriori. Ca aide pour le style, mais ça n'est quand même pas magique : tu verras dans la suite que j'ai parfois galéré pour retrouver ce style oral. Mais bon, ça, ça devrait pouvoir se retoucher en correction.
Je te laisse découvrir si le duo va devenir trio ;)
Merci pour la coquille. Et merci pour ta lecture et ton commentaire !
A bientôt !
Edouard PArle
Posté le 21/06/2023
Oep, la scène doit être bien marquante pour des personnes claustrophobes xD
Nanouchka
Posté le 18/06/2023
Coucou Isapass,

La lecture est toujours aussi fluide. Le style est maîtrisé, le rythme est bon, c'est à la fois visuel et actif.

Chapeau pour la scène où Walt se fait enfermer, c'était très touchant et ça ramène la magie dans un moment d'émotion. J'adore aussi la réalisation du protagoniste qui est à la fois "ok j'ai la responsabilité de ce pouvoir et ses conséquences" et "je l'accepte pleinement". Le lien entre les deux personnages est réjouissant et attendrissant.

J'ai été un peu trop triggered par la fin du chapitre pour savoir bien ce que j'en pense encore, mais il me semble qu'elle marche.
Isapass
Posté le 21/06/2023
Salut Nanouchka !
Pour la scène de l'enfermement, j'ai beaucoup hésité à utiliser les majuscules. Je m'autorise rarement ce genre "d'exception" syntaxiques ou typographiques, parce que je pense en général que le texte doit se suffire à lui-même. J'ai pu constater ici que c'était bête de ne pas le faire parfois, parce que je crois que ça a bien marché XD Un peu plus bas, Renarde disait que les majuscules elles-mêmes étaient stressantes, mais du coup ça aide à communiquer le stress des personnages aux lecteurices.
Et ensuite, tu as interprété l'introspection de Sam comme j'espérais : en effet, il prend la responsabilité de Walt et l'accepte.
Pour la scène de la fin, tu me diras plus tard, avec un peu de recul. D'autant que le chapitre suivant a des retours assez partagés aussi, donc je suis curieuse de tous les retours.
Merci pour ta lecture et ton commentaire !
Louison-
Posté le 05/02/2023
Coucou Isa ! :)

Heureuse de repasser ici, ça faisait longtemps hihi ^^ D’autant plus heureuse que j’ai retrouvé ta plume et que j’avais oublié combien elle me plaisait !

Ce chapitre-ci est vraiment fort en émotions, avec Walt qui panique et se fait tout ce mal quand il est enfermé, ça m’a vraiment fait de la peine :’( Bravo d’avoir su retranscrire sa peur, c’est pas évident je trouve sans tomber dans le pathos ou un trop plein d’émotions qui finit justement par les bloquer, et là t’as trouvé le juste équilibre. Le moment où il frappe sa tête en particulier m’a émue <3 Et si j’ai pu citer Steinbek dans mes coms précédents, là ça m’a fait penser à John Coffey dans la ligne verte ! (pas lu le livre mais vu le film). Walt a ce côté très innocent mêlé à beaucoup de souffrance qui fait de lui un personnage exceptionnel ! D’ailleurs cette phrase : « Je crois qu’au milieu de sa peur, il avait honte ; j’en ai éprouvé une étrange déception. » ça m’a atteint en plein cœur <3

Puis la scène suivante avec le viol : argh difficile à lire… mais je trouve que t’as trouvé les mots adéquats pour décrire ce moment. C’est à la fois très cru et ancré dans une certaine forme de réalisme, ce qui rend la scène d’autant plus impactante.

Me réjouis de lire la suite ! A +, et merci de partager ta super histoire. Si douce et tragique en même temps, proche des émotions des personnages <3
Isapass
Posté le 06/02/2023
Hello Louison !
Ca me fait plaisir que tu aimes ma plume sur ce projet parce que ce n'est vraiment pas le même style que dans mes autres projets, et j'avais un doute en commençant. Merci, donc !
En effet, ce chapitre est assez riche en émotions. La crise de panique de Walt semble bien fonctionner, mais ça a été difficile à écrire. J'ai beaucoup hésité à utiliser toutes ces majuscules (j'avais l'impression de tricher XD), mais apparemment ça transmet ce qu'il faut. De manière totalement immodeste, moi aussi j'aime beaucoup la phrase "Je crois qu’au milieu de sa peur, il avait honte ; j’en ai éprouvé une étrange déception." Quand elle m'est venue, j'ai trouvé qu'elle sonnait juste sans trop en dire, et c'est exactement ce que je cherche dans ce projet.
Ah mais Walter Cobb est carrément le cousin spirituel de John Caffey, je ne m'en cache pas ! Ca me fait même plaisir que ça se voit. La ligne verte (le livre, pour moi) m'a beaucoup marquée.
La scène du viol (de la tentative ?), je n'ai pas voulu en dire trop : je pense que Sam et globalement les hommes de cette époque-là devaient avoir une pudeur qui leur interdisait de trop en dire, même en introspection. Mais si ça sonne quand même cru et réaliste, ça me va.
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire adorable ♥
A bientôt !
Louison-
Posté le 06/02/2023
Ah oui je comprends la réticence à utiliser des majuscules, moi -même j'ai toujours essayé de les éviter, et puis récemment je me suis enlevée ce blocage, je joue avec elles et je trouve qu'elles provoquent leur petit effet. Et là ça m'a pas paru de trop, donc fais-toi pas de souci avec elles ^^

Aaaah le petit (grand) John, il faut que je lise le livre, le film m'avait beaucoup plu et j'ai dû passer à côté d'un tas de choses qui n'ont pas pu être transcrites à l'écran :)
MrOriendo
Posté le 30/12/2022
Hello Isa !

Bigre, quel changement de ton avec ce chapitre !
D'un coup, l'histoire s'accélère et encore une fois, tu es vraiment douée avec les transitions et les montées de tension soudaines.
Pour moi il y a deux pans très réussis qui se répondent : la simplicité et le réalisme avec lequel tu racontes la saison de Walter et Sam sur les routes, à enchaîner les chantiers pour gagner un peu d'argent et un repas chaud. A ce titre, j'ai particulièrement aimé la scène de la négociation qui montre bien le potentiel du duo qui se forme. C'est faussement simple, bien écrit, efficace, ça se lit tout seul. Les paysages sont vivants, on a l'impression de plonger dans l'Amérique du XIXe. L'entrée dans l'univers des ouvriers à la semaine est bien maîtrisée.
Et puis, il y a la tension dramatique avec la scène de l'enfermement de Walter.
Je ne sais pas si tu es toi-même claustrophobe, si c'est quelque-chose que tu as déjà vécu mais je trouve que c'est vraiment bien raconté ici. Tu prends le parti de relater les choses de l'extérieur, avec le point de vue de Sam comme d'habitude, et du coup on n'entre pas exagérément dans le pathos et on évite l'introspection. Tu ne nous expliques pas la terreur de Walter, tu nous la fais vivre, et on ressent par-dessus toute l'impuissance de Sam qui cherche une solution pour ouvrir la porte... J'ai trouvé ce passage très vivant et bouleversant.

Pour l'instant, je préfère ne pas m'attarder sur l'arrivée à Pierce Rock et la scène du viol, j'attends de voir un peu plus en détail ce que ça va impliquer pour tes personnages.
MrOriendo
Posté le 30/12/2022
Edit :
Bon, comme j'ai déjà lu plus avant et que je commente après-coup, je me rends compte que je me suis un peu embrouillé les pinceaux et que la scène de la négociation de salaire était dans le chapitre précédent. Mais bon, ce n'est pas très grave j'imagine, comme ça tu as mon retour dans sa globalité ^^
Isapass
Posté le 04/01/2023
Ah ah ! J'avais bien vu le décalage des commentaires, mais j'avais resitué, ne t'inquiète pas. La partie narrative et la scène de la négociation se trouvent effectivement dans le chapitre précédent, et même si je vois qu'elles t'ont plu, j'avais peur que ça "ronronne" un peu trop. D'où la phrase de cliffhanger à la fin du chapitre 3, qui relance pas trop mal, si j'en crois les retours.
Du coup, je n'ai pas trop tardé à faire bouger les choses dans ce chapitre-ci, pour rester sur la tension.
Je ne suis pas du tout claustrophobe, mais je me suis servi de scènes de phobie vues ou lues ailleurs. J'ai beaucoup hésité pour les longues séries de majuscules, mais je crois que ça fait bien le job : ça stresse le lecteur et ça donne un aperçu de l'angoisse des personnages.
Cette scène a pour but de faire changer l'état d'esprit de Sam : s'il est resté par opportunisme avec Walt (du moins c'est ce qu'il dit), il fait réellement le choix ici de rester avec lui parce qu'il lui est attaché, malgré les inconvénients que ça peut représenter.
Merci pour ta lecture et pour tes commentaires encourageants ! J'espère que la suite te plaira si tu continues.
JeannieC.
Posté le 28/11/2022
Coucou !
Le marathon des Histoires d'Or est passé, alors me revoilà !

Beaucoup aimé tout le passage sur la foi de Walt, qui s'exprime sans avoir besoin d'une église en particulier - simplement, il a la foi, quel que soit le nom de Dieu et indépendamment des dogmes <3 Je suis assez sensible à ce genre de personnages, qui ont cette transcendance détachée.
Et tiens on parlait de Giono ce week-end, eh bien petite pensée à nouveau pour lui en lisant ce paysage de neige et de gadoue. Que du reste tu rends très vivant, avec la façon dont les hommes et leur marche se mêlent à ce paysage.

Super, la scène de l'enfermement ! Bonne tension tout du long, et j'ai été sensible à cette tonalité douce-amère au moment où il sort... mais avec quand même ce sentiment de honte. Les dialogues sont top, j'ai entendu les voix des différents personnages et la panique montante en te lisant.
Trop triste, le moment où Walt se balance comme un enfant apeuré u_u Et coup de coeur pour la comparaison avec une bombe prête à sauter à tout moment entre les mains. À la fois un grand enfant naïf et imprévisible... et par là-même un potentiel danger eu égard au contrôle incertain.

Brrrr, le moment du viol enfin, avec le corps de la malheureuse fille. Le petit détail hyper glauque du lambeau de dentelle au milieu du carnage, et qui sous un corps permet de repérer la victime, c'st très efficace comme mise en scène. Mention spéciale aussi au détail sur l'origine ethnique de la fille - qui vient nous rappeler la violence et le racisme de cette époque. Pas simple déjà pour une femme tout court, mais alors une femme noire dans ces contextes-là.

J'aime toujours autant te lire ! <3
Juste un petit truc :
>> "Vu la couleur du ciel, ça faisait que commencer." > Petit doute : "Vue" puisque ça se rapporte à la couleur ?

À bientôt !
Des bisous
Isapass
Posté le 29/11/2022
Salut Jeannie !
Contente que ce chapitre t'ait plu.
En effet, j'avais envie d'un peu de spiritualité dans cette histoire, d'autant que j'ai complètement (et volontairement) écarté la question de la religion dans Les princes liés, la saga que j'ai écrite avant Walter Cobb. Mais évidemment, comme Walter est quelqu'un de simple, il prend ce qu'il comprend... et ce qui lui convient. Ca ressemble d'ailleurs à ma propre conception.
Oh, merci pour la référence à Giono ! Je n'aurais pas l'outrecuidance de penser que je m'en approche mais bien sûr, il est présent dans mes pensées dès que je m'attaque à une description de la nature.
La scène de l'enfermement a eu du succès, à mon grand soulagement. J'ai beaucoup hésité sur l'usage des majuscules, mais il semble que c'était pas si mal pour être stressant et, comme tu dis, faire monter la pression. Ensuite, je voulais montrer que Walt n'est pas surhumain, d'où sa détresse, et montrer aussi que pour la première fois, Sam se soucie de quelqu'un d'autre que lui. Ca le surprend, d'ailleurs. Jusque là, son duo avec Walt était assez égoïste puisqu'il lui permettait de ne pas être seul et de gagner plus, plus facilement. Mais là, malgré la difficulté, il décide sciemment de rester avec lui. J'ai pris aussi beaucoup de plaisir à écrire la scène des poissons, avec le retour à la vie de Walt.
Quant à la fin, c'est le premier tournant de l'histoire, il fallait qu'elle soit dramatique et visuel !
Pour la coquille sur "vu", je suis pratiquement sûre que ce n'en est pas une. J'ai passé le Voltaire il y a peu et si j'ai déjà oublié une bonne partie des règles que j'ai découvertes, je crois me rappeler que si le participe est placé comme ça avant son complément, il ne s'accorde pas. Je vérifierai par acquit de conscience !
Merci pour ta lecture et ton commentaire plus qu'encourageant. Le prochain chapitre a plus fait polémique, je suis impatiente d'avoir ton avis ;)
JeannieC.
Posté le 29/11/2022
Ah ouiiii, bien vu pour "Vu" ahah ! Non c'est bien moi qui ai eu un vieux doute mais tu as raison sur l'invariable.
Je te dirai ça pour le chapitre suivant ;) Et je file répondre à ton MP
LionneBlanche
Posté le 05/09/2022
Eh ben c’est re moi. ^^
Et j’ai eu la trouille quand Walt est resté enfermé, qu’il tapait sur les murs et hurlai. Je me suis dit qu’il y avait un truc d’horrible avec lui à l’intérieur. Si c’était bien le cas, ça y est toujours, mais là c’était bien pire, puis Sam qui n’arrivait pas à le libérer.
Mais qu’est-ce qu’ils lui ont fait dans cet asile pour le rendre claustrophobe à ce point ?
J’ai eu de la peine à le voir si effrayé toute la journée, j’avais peur qu’il ne s’en remettre pas et aussi un peu que seul, Sam ne trouve pas d’abris.
Heureusement, c’est passé, mais là… Franchement, ça sent les gros ennuis à plein nez. Ils emportent une femme, noire, en plus, et ils laissent trois cadavres derrière eux. Je crains le pire…
LionneBlanche
Posté le 05/09/2022
Je précise au cas ou que par "noire" j'avais peur qu'il y est de l'esclavage dans le coin et qu'en l'emportant, ils se retrouvent avec des pisteur à leur trousses. Même si la sauvé aurait été encore plus pressant, pour le coup.
Isapass
Posté le 06/09/2022
Héhé, je voulais que la scène de la cabane soit bien stressante et apparemment, ça marche pas mal :) Il n'y a pas de monstre enfermé avec lui, c'est juste sa claustrophobie (peut-être qu'il en voit des monstres, lui, d'ailleurs ?)
Le but de cette scène c'était de montrer que Sam s'attache à Walt et commence à s'en sentir responsable. Alors qu'au début, il apprécie surtout de pouvoir se faire embaucher facilement et de se faire payer plus que tout seul.
Quant à la fin, effectivement, c'est sans doute le début des ennuis...
Pas d'esclavage, non : je ne le dis pas, mais je situe l'intrigue autour de 1910, donc bien après la guerre de Sécession (je vais virer les références aux combats dans le premier chapitre). Mais ça ne veut pas dire que les noirs ont une vie de rêve !
LionneBlanche
Posté le 06/09/2022
ça marche du tonnerre... ^^
Tac
Posté le 01/09/2022
Yo !
Le passage de l'enfermement dans la cabane est délicieusement angoissant. Je trouve un peu étrange que Sam ne pense pas à voir s'il n'y a pas une planche un peu plus facile à désosser dans les cloisons pour permettre une uatre sortie que la porte. Vu qu'il est montré assez malin dans les autres chapitres, de le voir s'acharner sur la poutre au lieu de chercher de possibles solutions - tant qu'il a encore ses moyens, je veux dire - ça m'a fait un peu bizarre.
Concernant la scène de viol : j'ai trovué assez étrange que Sam abandonne si vite son instinct d'autopréservation, instinct que j'avais trouvé assez fort jusqu'à présent, pour suivre Big boy et voler au secours de la femme. De ce que j'avais perçu de lui, pour moi il se serait plutôt détourné, ou hésiterait plus longtemps, et ne se déciderait que parce qu'il a encore vraiment besoin de Walter. (Même s'il est un peu attaché à lui émotionnellement parlant, je suis pas certain, d'après ce que je perçois de lui tel qu'il est montré dans les précédents chapitres, pour moi c'est peut-être pas assez fort pour le faire courir vers la cabane. Pour moi Sam est vraiment plus sur un plan de besoins, pas de sentiments.)
Plein de bisous !
Isapass
Posté le 01/09/2022
Très bonne remarque, encore une fois ! En plus, ça ne coûterait pas très cher de rajouter une phrase disant que Sam cherche une faiblesse dans les cloisons. Je note !
Mais je suis contente que tu aies trouvé la scène angoissante. C'était vraiment le but :)

Et encore une très bonne remarque pour la scène de sauvetage. Effectivement, je pourrais tout à fait dire que Sam reste en arrière et ne rattrape Walt qu'en entendant le coup de feu, ou quand vraiment il prend conscience que Walt risque de se faire tuer. En tout cas, c'est vrai que ce serait mieux de montrer qu'au moins, il hésite beaucoup. Dans son introspection avant la scène de la rivière, il arrive quand même à la conclusion qu'il est responsable de Walt. Donc par rapport à ta question "pour moi c'est peut-être pas assez fort pour le faire courir vers la cabane.", c'est justement la bascule entre besoin et attachement. Donc, il a la motivation pour rejoindre Walt, mais ce serait effectivement intéressant qu'il hésite.
Oh la la, je sens que tu vas me donner plein de pistes de réflexion et m'aider à atteindre la subtilité que je vise ! Cool ! ♥
Merci beaucoup pour ta lecture et tes commentaires !

(PS : je viens de me rendre compte que je t'ai mégenré plusieurs fois dans mes réponses précédentes. Désolée !)
Tac
Posté le 01/09/2022
Petite réponse de com globale : y a aucun souci que pour le moment ton histoire ressemble plus à un assemblage de clichés choisis et d'introspections ficelés ensemble: ça permet de dégrossir, de poser ton intrigue, voir ce qui marche, comme tu dis ! donc t'excuse pas pour ça ! Franchement tout se lit déjà très bien je trouve, tu poses de solides fondations. C'est très agréable, je pourrais me laisser porter par l'histoire.
Toutes les ciselures viendront ensuite, quand tu seras certaine des éléments importants, de leur organisation, étout étout.
Et y a rien de mal à utiliser des clichés (enfin ça dépend lesquels ahem), par exemple le fait de mettre une phrase suspens comme au chapitre 3 à la fin ça marche très bien, c'était bien joué ! Faut pas avoir de scrupules ou de honte :D
Et je suis content d'être utile B) (pas de souci pour les mégenrages, en soit c'est la fête de l'accord, tu peux m'accorder n'importe comment n'importe quoi à l'écrit, c'est pas grave <3 )
Rachael
Posté le 07/07/2022
Je n'avais pas commenté ce chapitre la dernière fois, et pourtant je me souviens bien l'avoir lu...
Alors que j'ai des trucs à dire : d'abord très belle ambiance, la scène dans la grange, avec Walt qui panique est très bien, avec cette angoisse qui monte. Cependant, la facilité avec laquelle Sam appréhende et intègre les pouvoirs de walt m'a gênée : d'une part parce que c'est comme s'il l'avait toujours su et d'autre part, cela ne lui pose pas plus de problèmes que ça. Et je trouve cela dommage sur les deux plans : tu aurais pu faire durer l'ambiguité plus longtemps ou sinon exploiter plus à fond cette scène de révélation qui pour moi tombe un peu à plat. Et comme on n'a pas eu jusqu'ici l'impression que Sam était très croyant ou porté sur le surnaturel, son acceptation tranquille des pouvoirs de walt m'a paru surprenante. Et on ne sait même pas ce qu'il en pense, finalement...

Quant à Walt, on se demande dans quelle mesure il contrôle ou pas du tout ses pouvoirs...On avait l'impression qu'il contrôlait moyen jusqu'ici mais là, le meurtre des hommes semble bien être intentionnel.
Isapass
Posté le 14/07/2022
Hello ! Désolée pour le délai de réponse, je suis un peu sous l'eau. J'ai cependant lu tes comm avec avidité dès que tu les as faits ! XD
Je suis d'accord avec toi sur la "compréhension" des pouvoirs de Walt par Sam, je me suis d'ores et déjà noté de les retravailler. Ceci dit, je ne suis pas sure de vouloir choisir l'axe de la prise de conscience subite (ce que tu appelles "scène de révélation"). J'hésite avec un mélange étonnement + acceptation tacite. Ce qui est une révélation ici, c'est plutôt le fait que Walt (avec ses capacités potentiellement dangereuses) est sous sa responsabilité Mais quoi qu'il en soit, il faut quand même que je le traite mieux qu'actuellement.

Le fait que Walt contrôle ou pas ses pouvoirs, ça fait partie des enjeux du roman et la question sera reposée sous différentes formes par Sam dans la suite.

Je suis contente que la scène de la grange te plaise, j'avais très peur des majuscules (pas très académiques), mais apparemment ça a fait le job !
aranck
Posté le 22/04/2021
Alors j’ai encore tout lu sans m’arrêter, comme quoi, tu sais envoûter tes lecteurs !
Et moi qui suis claustrophobe à 150 %, je te dis pas comment j’ai étouffé avec Walt dans ce début ! Punaise, je déteste ça être enfermée, et dans le noir en plus ! C’est super bien rendu y compris l’angoisse de Walt et l’impuissance de Sam ! Bravo espèce de sadique ! Heureusement que Sam a un peu d’empathie, lui, et qu’il essaie de faire le maximum pour Walt en lui parlant et en essayant de le rassurer. Décidément, je l’aime bien ce petiot, même s’il pense beaucoup à sa pomme, ce qui se comprend vu sa situation, il a un super bon fond et il est respectueux, même si parfois c’est la trouille qui l’emporte comme dans les paragraphes suivants.
Si j’ai bien compris, il s’agit du viol d’une jeune fille de couleur, ce qui colle parfaitement avec ce qui se passait à l’époque. Et cette phrase « J’espérais qu’ils n’avaient pas eu le temps d’arriver à leurs fins. » ajoute à l’horreur de l’acte. Bref, je suis ravie de ce triple meurtre, parce que de toute façon aucun n’aurait été puni si Walt n’avait pas été dans les parages et la pauvre fille n’aurait fait que subir. C’est la justice divine façon Walt, et ça me plaît ! Il a d’ailleurs raison de vouloir l’emmener, car je ne donne pas chère de sa peau à la petite.
La partie de pêche est sympa aussi, avec le gros Walt qui se marre comme un môme et qui revient à la vie. Finalement c’est Sam, l’adulte ici, c’est lui qui prend soin de Walt, et ça, c’est super touchant. Ce qui est aussi remuant, c’est Walt, parce qu’on sent qu’il ne fait pas vraiment exprès de tuer des gens, ça semble plus fort que lui, comme s’il perdait le contrôle et qu’il regrette ensuite. Tu lui diras de ma part qu’il prend quand même d’assez bonnes décisions en ce qui me concerne. ;-)
En tout cas, j’accroche vraiment beaucoup à cette histoire, il va falloir que tu t’y remettes un peu, parce que je ne vais pas tarder d’attendre la suite.

QQ remarques et suggestions :

« elles ont crevé la neige autour de nous de milliers de trous de vers, transformant le beau tapis blanc en vieille carpette mitée. » Excellent !
« Chacun de notre côté, on valait pas grand-chose, mais ensemble, c’était presque la grande vie. » ça aussi c’est très chouette !
« Le coup de boutoir » Je trouve que l’expression ne colle pas, pour moi un coup de boutoir c’est vraiment un coup, c’est physique. Déflagration ? Détonation ?
Isapass
Posté le 23/04/2021
Héhé, je crois que j'ai effectivement pas mal réussi à rendre la tension de la scène d'enfermement...
C'est vrai que tu as bien vu ce que je voulais montrer à propos de Sam : il pense à sa pomme ! Du moins au début. C'est la raison pour laquelle il décide de rester avec Walt, d'ailleurs, même si petit à petit, une relation plus profonde s'installe. Et dans ce chapitre, il en arrive même à se sentir responsable de Walt.
La partie de pêche, je l'ai trouvée au dernier moment et c'est vrai que c'était pile ce qu'il fallait :)
Concernant la dernière partie, c'est vrai que Walt ne souhaite pas forcément la mort des gens (je vais d'ailleurs essayer de le faire plus apparaître, mais on s'en doute un peu vu sa personnalité)
En effet, tu n'as plus qu'un chapitre en réserve. Le problème c'est que je n'ai pas forcément de temps pour écrire en ce moment (ça me manque, d'ailleurs !)et je ne peux rien promettre pour la suite.
Merci pour ta lecture et ton commentaire !
Makara
Posté le 26/09/2020
Recoucou ! Comme d'habitude, utilise comme tu le souhaites mes remarques, c'est un point de vue subjectif !
Je suis assez mitigée à la lecture de ce dernier chapitre. J'ai adoré la première partie parce que j'ai ressenti beaucoup d'empathie et d'émotions lorsque Walt n'arrive pas à sortir de la maison. C'était très bien écrit. Tu as très bien géré l'évolution, de la surprise à la terreur. Au début, en tant que lecteur on ne pense pas qu'il va être aussi paniqué et ça nous brise le coeur aussi :/
Bon après, l'explosion de la porte avec ses pouvoirs, j'ai trouvé ça facile mais c'est parce que je fais un blocage sur le fait qu'il ait vraiment des pouvoirs. XD Le passage de pêche est très touchant !

Là, où je suis un peu déçue, c'est la dernière scène avec l'enlèvement et le viol de la jeune.
Tout est bien décrit, il n'y a aucun problème là dessus mais j'ai trouvé la scène attendue, très manichéenne. Avec Walt et Samuel qui viennent au secours de la veuve et de l'orphelin (c'était déjà un peu présent avant mais là c'est puissance 1000).
Pendant deux chapitres, tu fais croire que les femmes vivent tranquilles, sans soucis, elles ouvrent leurs portes comme ça, en confiance. Et puis, là, bam, dans ce chapitre, c'est le contraire, elles sont maltraitées, il faut aller les secourir. C'est un peu too much pour moi.
Je pense que ce qui me gène c'est cette dichotomie BIEN/MAL que tu instaures depuis le début qui me met mal-à-l'aise. Je crois que c'était assez utilisé avant (ça me rappelle vraiment trop steinbeck et ses souris et des hommes), il faudrait que tu t'en écartes plus !
Bref, c'est difficile de juger un roman comme le tien, qui a de véritables qualités, sans le lire jusqu'au bout car peut-être que tu joues avec ton lecteur (te connaissant ça m'étonnerait pas XD) et pour te faire une véritable critique constructive, il faut que j'ai tout le livre en main... Du coup, t'attends quoi ? Elle est où la suite ???
pleins de bisous volants <3
Isapass
Posté le 28/09/2020
"Avec Walt et Samuel qui viennent au secours de la veuve et de l'orphelin (c'était déjà un peu présent avant mais là c'est puissance 1000)." : ça m'embête un peu que tu aies vu ça comme ça, parce que ce n'est pas ce que j'ai voulu faire. D'abord, Sam et Walt ne viennent pas au secours de la veuve et de l'orphelin dans les chapitres précédents (enfin, pas tout à fait) : en fait c'est Walt, qui fait ça. Sam, lui, est beaucoup plus opportuniste : il va où va Walt parce qu'il découvre que c'est beaucoup plus facile de se faire embaucher avec lui, et que c'est d'autant plus facile avec les femmes seules. Et il y a une part de lui qui apprécie de rendre service, mais ce n'est pas sa motivation première. Il faudra que je renforce ça pour que ce soit plus clair. Dans cette scène, c'est également Walt qui part comme une fusée pour sauver la victime. Sam ne fait que suivre (d'autant que juste avant, j'ai essayé de montrer qu'il se sentait investi d'une sorte de responsabilité sur les actes de Walter).
Je suis un peu perplexe par rapport à ta remarque "Pendant deux chapitres, tu fais croire que les femmes vivent tranquilles, sans soucis, elles ouvrent leurs portes comme ça, en confiance. Et puis, là, bam, dans ce chapitre, c'est le contraire, elles sont maltraitées, il faut aller les secourir." : ça peut aller bien pour la plupart des femmes, mais ça n'empêche pas qu'une femme peut-être maltraitée ? Je n'ai pas généralisé, je raconte seulement des épisodes différents. Du coup je ne comprends pas que ça te "choque" à ce point.
Et enfin, par rapport à ta remarque sur le manichéisme, je t'entends mais je ne suis pas convaincue. C'est le fait que les méchants meurent qui te paraît manichéen ? Parce que pour moi, ça ne l'est pas du tout : ce sont des exécutions sommaires, sans aucune justice. Personne ne sort grandi de cette scène.
Ceci dit, je ne rejette pas complètement la notion de manichéisme : d'ailleurs l'incipit évoquait la notion d'ange. Reste à voir de quelle sorte d'ange on parle, mais il va forcément y avoir une notion de bien et de mal. Tu parles (à raison) de Steinbeck, mais la référence principale de cette histoire, c'est vraiment La ligne verte, de Stephen King. Tu l'as lu ? Il n'y a jamais aucun doute sur qui représente le bien, et qui représente le mal et pourtant, c'est un roman vraiment puissant.
Bon ceci dit, ton commentaire m'incite à renforcer les traits de personnalité de Sam : c'est pas un méchant garçon, mais au début au moins, il pense surtout à sa pomme.
Pour ce qui est de la suite, le chapitre suivant est largement entamé, mais il est un peu compliqué à écrire, et puis comme je te le disais, je suis un peu en panne globalement, en ce moment. Je vais m'y remettre, c'est sûr, mais quand... En plus, je n'ai aucun plan, j'écris au fil de la plume. Au départ, c'était pour me reposer des PL qui étaient hyper planifiés, mais finalement, je me demande si ça ne me bloque pas un peu... (oui, je me fais des nœuds au cerveau !)
Merci beaucoup pour ta lecture et tes commentaires !
Plein de bisous
Jowie
Posté le 30/08/2020
Oh là là, j’ai lu ce chapitre d’une traite sans m’arrêter ! Je ne sais pas si mon retour sera très constructif mais je vais faire de mon mieux.
Le passage où Walt reste renfermé m’a donné la chair de poule. Il est généralement si calme et souriant que je ne pensais pas qu’il puisse perdre contrôle comme ça. Et quand Walt perd le contrôle, je me suis sentie perdue, j’avais l’impression que tout pouvait arriver ! Et cette suite de cris en majuscules étaient étourdissants, (je trouve particulièrement percutant que Sam s’est aussi mis à hurler – comme quoi, la panique, c’est contagieux ! j’étais à deux doigts de me mettre à crier, moi aussi).
Dans ce chapitre, tu nous montres toutes les facettes de Walt et son côté héroïque revient à la fin ! J’ai eu vraiment peur pour la fille (j’espère qu’elle va bien s’en sortir…) Je n’envie pas le sort des agresseurs, mais c’est bien fait pour eux ! Les pouvoirs de Walt peuvent être très violents, on dirait, je me demande comment tout cela évoluera par la suite. Pour l’instant, entre les cris des propriétaires, les cadavres des hommes et la jeune fille évanouie, j’ai bien peur que Sam et Walt soient accusés à tort…
J’avoue que la jeune fille m’intrigue et je veux apprendre plein de choses sur elle ! Mais je me retiens, peut-être qu’elle ne sera qu’un personnage secondaire ?
Je savoure vraiment cette lecture, vivement la suite !
Isapass
Posté le 30/08/2020
Ah ça me fait plaisir que ce chapitre t'ait donné des émotions ! Surtout la première partie : j'ai beaucoup hésité avant de choisir les majuscules pour "écrire" la panique de Walt. Ce n'est pas très académique, mais je voulais qu'on sente vraiment l'intensité. Apparemment, ça a bien marché sur toi ;) Heureusement que tu ne t'es pas mise à crier, tes voisins n'auraient peut-être pas apprécié XD
Oui, on voit plusieurs facettes de Walt dans ce chapitre, je suis contente que tu aies vu ça. On voit aussi plusieurs facettes de Sam qui se révèle peu à peu à lui-même au contact de Walt.
Quant à la jeune fille, ne t'inquiète pas, tu en sauras plus sur elle ;)
Je suis ravie que tu aimes bien l'histoire : J'avais quelques scrupules à te l'avoir un peu "vendue" XD Mais si tu passes un bon moment, je culpabilise moins.
Bon, ben je n'ai plus qu'à me mettre à la suite ! De toute façon, ça commence à me démanger, et puis ça soignera mon petit baby-blues post PL XD
Merci pour ta lecture et tes commentaires toujours aussi encourageants !
Luna
Posté le 10/05/2020
Ce chapitre était juste génial. Je vais avoir très peu de choses constructives à dire, je te préviens xD

Je trouve vraiment ta plume incroyable dans cette histoire. Les descriptions autant que les introspections sont d’un réalisme fou, sans fioritures inutiles, mais d’une écriture finement maîtrisée. Certaines phrases fournissent à elles seules un grand nombre d’informations et d’images évocatrices, le tout en conservant la ton si distinctif de Sam. Mention spécial pour le début lorsque tu décris la pluie qui se met à tomber sans une seule fois utiliser le mot. Je suis soufflée, vraiment, c’est une belle leçon d’écriture que je reçois.

Ensuite, cette manière de croquer tes personnages est criante de réalisme. Ils sont vraiment à des années-lumières des clichés qu’on pourrait d’abord imaginer. Je dois dire que j’ai vraiment eu peur de la réaction de Walt à deux reprises dans ce chapitre. D’abord avec l’épisode de la grange, je me suis demandée si Sam n’allait pas finir blessé. Ensuite, lors de leur découverte de la jeune femme agressée par ces vilains bonhommes (bien fait pour eux, va). J’ai cru qu’avec ce qui s’était passé juste avant Walt aurait passé une sorte de cap et ne parviendrait plus à se maîtriser. Ce qui est génial, c’est que tu devances nos réactions et que finalement ils n’ont rien tous les deux. Ce qui signifie que tout ça est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît et ce qui ne veut pas dire pour autant que Walt ne franchira pas la ligne de trop la prochaine fois. Là déjà, ils sont dans de beaux draps ! Ce qui est également très intéressant, c’est qu’on réalise à quel point Walt est un personnage complexe, lui qu’on pouvait appréhender comme un simplet au tout début.

Le rythme enfin, c’était fou ! Tu parviens à nous tenir en haleine et à faire redescendre la tension quand il faut. Tu disais dans un de tes commentaires que tu avais peur, me semble-t-il, que le chapitre suivant soit moins intense. Je ne pense pas que ce soit problématique puisqu’on a eu une belle dose d’action ici, dans la mesure bien sûr où la suite découle logiquement de ce nouveau rebondissement final.

Bon. Je le dis haut et fort : J’ADORE CETTE HISTOIRE.
J’espère que tous ces commentaires ne t’auront pas trop perturbée dans tes avancées sur les PL. Sache que peu importe quand tu publieras la suite, je serai là. Tu tiens là un début de roman merveilleux porté par une écriture vraiment magique.

Alors à bientôt ! :D (Et sûrement sur les PL tome 1 maintenant héhé !)
Isapass
Posté le 12/05/2020
Oh mais que d'éloges... Je suis ravie que ça te plaise autant !
Particulièrement, tout ce que tu me dis sur le style me touche, parce que j'essaie vraiment de travailler sur des phrases plus courtes, sans pour autant perdre la poésie et l'émotion. Ca implique de trouver des images fortes, en tenant compte du narrateur. Je dois me mettre dans sa peau, greffer mes sens sur les siens et emprunter ses mots, sinon ça ne marche pas. Ca explique pourquoi je n'avance pas très vite : au contraire des Princes liés où j'écris un peu "sur commande", là, je dois attendre d'être dans les bonnes dispositions. Mais de là à dire que c'est une leçon... j'ai quand même un doute XD
C'est aussi encourageant de voir que mes personnages "fonctionnent" bien. Ceci dit, j'avoue que pour le personnage de Walt, je ne pars pas de zéro. Je m'inspire pas mal du personnage de John Caffey dans La ligne verte, de Stephen King (que je te conseille si tu ne l'as pas lu, avec un petite avertissement quand même pour les scènes assez trash). Et bien sûr, il est plus complexe qu'il y paraît au premier abord, sinon la fiction ne porterait pas son nom ;) Enfin, le titre est sans doute provisoire, mais bon...
Tant mieux aussi pour le rythme. En principe, j'essaie de mettre un évènement assez fort dans chaque chapitre, mais ce n'est pas toujours possible. Du coup, le précédent n'en avait pas, alors celui-ci en a deux. Ce qui explique sans doute que le rythme paraisse soutenu.
Pour le chapitre suivant, je t'avoue que je ne suis pas trop dedans pour l'instant, mais j'ai commencé à l'écrire avant d'être bloquée. Peut-être qu'avec le recul, je vais trouver la solution facilement quand je reprendrai !
Tes commentaires ne m'ont pas du tout perturbée dans les PL, ne t'inquiète pas. Je crois d'ailleurs que pas grand chose ne me perturbe : je n'ai jamais avancé comme ça !
Merci beaucoup pour ta lecture et tes commentaires très encourageants !
Si tu commences les PL, j'espère que ça te plaira aussi, mais tu verras que ça n'a vraiment rien à voir !
Renarde
Posté le 17/04/2020
Coucou Isapass,

Alors cela ne m'a pas énervée de ne pas sauter directement sur le cliffhanger du chapitre précédent, mais les majuscules, à la longue. Oui. Et c'est pas si mal ! Parce que tu rentres vraiment dans la peau de Sam, qui passe de l'empathie la plus totale à l'envie de se boucher les oreilles pour ne plus l'entendre hurler.

Le contraste entre le Walt du début, qui rentre en panique totale, incapable de se raisonner, et son exécution finale froide et mécanique est hyper intéressante. Tu ne sais pas sur quel pied danser avec ce personnage. Est-ce qu'il maîtrise réellement ses pouvoirs, ou non ? Est-ce qu'il se rend compte de ses actes ? A quel point ?

Bref, toujours aussi fan de ton histoire !
Isapass
Posté le 17/04/2020
Coucou Renarde !
Oui, c'est pas très académique les majuscules, mais je voulais qu'on sente vraiment la panique, alors j'ai tenté. Apparemment ça marche, si ça donne envie de se boucher les oreilles XD
En effet, Walt est un personnage complexe, malgré l'apparente "simplicité" de son esprit. C'est en tout cas comme ça que je m'efforce de le construire. Moi, je suis dans la peau de Sam, donc je ne peux pas répondre à tes questions : Sam ne sait pas si Walt se rend compte de ses actes, de leur portée... Et j'évite volontairement de creuser ce point pour l'instant, justement pour garder le point de vue de Sam et ne pas risquer de me lancer dans de grandes analyses !
Normalement, dans le chapitre suivant, on va encore découvrir une facette de Walt. J'en ai écrit à peu près le tiers, mais je peine un peu parce qu'il s'y passe moins de choses que dans celui-ci et que je ne veux pas qu'on s'ennuie pour autant. Alors je prends mon temps !
Merci pour ta lecture et ton commentaire : ça me fait plaisir que passe de bons moments en me lisant.
Des bises !
Gabhany
Posté le 06/04/2020
Très intense ce chapitre ! Entre le moment flippant de la grange, où on sent bien que Walt n'est pas que le gars un peu benêt gentil souriant, la complicité au moment où ils pêchent, et leur intervention à la ferme, c'est plein d'actions et d'émotions, l'équilibre est parfait, bravo ! Je crois que c'est mon chapitre préféré ;) du coup Walt peut se servir de son "pouvoir" intentionnellement ? C'est bien lui qui a éliminé les deux violeurs à la fin ? C'est intrigant !
A bientôt pour la suite !
Isapass
Posté le 07/04/2020
Salut Gabhany ! Ah donc le moment où Walt est enfermé t'a convaincue ? Tu l'as trouvé flippant ? Je me demandais si je n'en avais pas fait un peu trop avec les phrases en majuscules et tout...
En effet, tout le début du chapitre avait pour but de montrer que 1) Walt et Sam se rapprochaient, 2) que Sam se sentait investi d'une sorte de responsabilité par rapport à Walt. Et qu'effectivement, Sam comprenait que Walt avait un pouvoir terrifiant. Tout ça avant que les choses sérieuses commencent ;)
Merci pour ta lecture et pour ton adorable commentaire !
Samy
Posté le 04/04/2020
Alors, je cherchais du «fantastique », mon genre préféré, quand je tombe sur cette histoire.
Résultat : 4 chapitres lus d’un trait !
C’est pour dire si ça me plaît, donc dans ma PAL direct ! :-)
Je trouve que c’est très bien écrit et que les personnages ont vraiment l’air réels… Avec un petit coup de cœur pour le gros nounours Big Bro’.
Juste une petite chose : je trouve que Samuel accepte trop facilement l’idée que Walter fasse exploser des choses (ou autre). Il n’est pas effrayé et ne se pose pas plus de question que cela.
À part ça, vivement la suite !
Isapass
Posté le 05/04/2020
Hello ! Ah ben ça fait plaisir à lire ! C'est toujours bien d'avoir de nouveaux lecteurs (lectrices ?) qui ne connaissent pas ma plume, ça permet parfois d'avoir des remarques que les autres ne font pas.
D'ailleurs, la tienne me fait bien réfléchir ! C'est vrai que je veux absolument éviter qu'il y ait trop d'introspection de mon narrateur et je voulais faire "sentir" qu'il finissait par intégrer que Walt avait bien des pouvoirs étranges. C'est le rôle du rêve où Walt contrôle la tornade, par exemple. Mais sans faire de grande introspection, je pourrais effectivement ajouter une phrase par ci-par là pour faire comprendre son cheminement à ce propos.
C'est marrant parce que tu es le premier (la première ?) à me le dire, mais peut-être que c'est parce que tu as tout lu d'un coup et pas par chapitre comme les autres.
En tout cas, merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire !
A bientôt
Sorryf
Posté le 04/04/2020
woaaah quel chapitre ! ya des trucs tellement beaux dedans <3 Entre le moment ou Walt sort de la ou il était enfermé, et quand ils pêchent, quand il lui met une main sur l'épaule du héros, tout était magique *v* et aussi super bien écrit, bravo !

La fin est beaucoup moins belle... forcément T.T Bien fait pour ces sales porcs ! J'espère juste que Walt et Sam auront pas trop d'emmerdes... et que la pauvre fille n'a rien subi, meme si comme Sam j'ai peu d'espoir.

Ce duo (peut-être futur trio ?) est hyper attachant, j'espère du fond du coeur que ça va aller pour eux ! A mon avis maintenant ils devraient quitter la ville en vitesse, tant que personne les a vus, le sort doit pas être cool pour des voyageurs comme eux.
Isapass
Posté le 04/04/2020
J'avais un peu peur que ça énerve que je n'embraye pas tout de suite sur le cliffhanger du chapitre précédent, mais apparemment, ça ne t'a pas énervée :) Je voulais encore approfondir un peu les relations entre Sam et Walt et les "souder" un peu plus avant de... de les plonger dans les embrouilles ! Contente que ça t'ait plu et que tu les trouves attachants !
En tout cas jusqu'à la seconde partie du chapitre, bien sûr. Mais le but était de rendre ça stressant plutôt que joli. J'attends les autres commentaires mais jusque là, ça parait fonctionner.
En effet, ils n'ont pas intérêt à s'attarder, je vais les faire déguerpir ! A deux ou à trois, c'est la question qui ouvrira le prochain chapitre ;)
Merci pour ta lecture et ton retour !
Mary
Posté le 30/03/2020
J'ai dévoré ce chapitre !
On savait déjà que Walter était claustrophobe, mais à ce point-là, je sens poindre le traumatisme bien plus violent qu'une mauvaise expérience.
Je t'avais dit que je le soupçonnais de pas être tout à fait blanc comme neige, m'est avis que ce n'est pas première qu'il tue des gens comme ça - même involontairement. Il est même fichu de s'en vouloir un peu après.
Le passage où il se remet de l'épisode de l'enfermement est très touchant, très pudique, de la part de Sam comme de Walter. Ils ont vraiment trouvé un fonctionnement à deux qui marche bien. Quand tu les fais attraper les poissons, on retrouve le caractère "enfantin" de Walter. J'ai l'impression que c'est ça qui le fait revenir et cette dualité le rend plus attendrissant qu'inqiuétant malgré tout. Tu as très bien géré cet aspect-là de sa personnalité !
Par contre, je donne pas nécessairement cher de leur peau après ce chapitre, ils se sont pas attirés des ennuis, ils ont plongé la tête direct dedans !

À bientôt !
Isapass
Posté le 30/03/2020
Ah tant mieux ! C'est toujours pareil : comme je veux quand même développer la relation entre Sam et Walt, j'ai pris le risque de rajouter un rebondissement avant de raconter le fameux Pierce Rock annoncé en cliffhanger du chapitre précédent. Du coup, j'avais un peu peur que les lecteurs crient à l'arnaque XD Du coup, j'ai essayé de rendre quand même la digression un peu haletante avec la "crise" de Walt.
Pour ce qui est du traumatisme, on a une petite piste dans le chapitre précédent, quand Walt parle dans son sommeil, mais c'est vrai que c'est pas très clair (volontairement ;) )
Et puis je voulais montrer que Sam se sent investi d'une espèce de mission de protection envers Walt.
Je crois que parmi les plumes qui ont commencé à suivre, tu es celle qui trouve Walt le plus inquiétant :) C'est toujours marrant de voir les différentes réactions !
Pour ce qui est des ennuis dans lesquels ils ont plongé la tête, évidemment je ne dis rien ;) Mais la suite ne devrait pas tarder !
Merci pour ta lecture et ton retour !
Mary
Posté le 30/03/2020
Inquiétant mais surtout inconstant - et c'est typiquement quelque chose que je trouve inquiétant dans la vraie vie. Mais je l'aime bien quand même, je pense que c'est un bon gars, au fond, mais qui a un passé et une personnalités (voire de multiples personnalités) très encombrants.
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