Chapitre 37 : Au sommet de la tour d’astronomie

Notes de l’auteur : Voilà, on approche du bout. J'attends vos retours sur ce chapitre avec une certaine impatience (mêlée de crainte). N'hésitez pas à me dire si cela ne fonctionne pas, cela m'aidera grandement. Ces chapitres sont difficiles à écrire. merci d'avance !

Au fait, Bérénice a été sélectionnée dans les portraits de PArsonnages, si vous souhaitez lui poser une question et qu'elle vous réponde, n'hésitez pas à la poster en commentaire et une fois que le fofo sera revenu, vous aurez la réponse.

Bérénice se faufila à travers l’ouverture, sans attendre, frôlant sa dague dans un geste de réconfort. Icare se posa sur le rebord d’une fenêtre, prêt à prendre son envol au moindre geste de Gabrielle.

Cette dernière soupira et se dirigea vers l’immense lunette. Elle commença à la manipuler, n’affichant que peu d’intérêt pour Bérénice :

— Que puis-je faire pour toi, jeune fille ?

Bérénice s’approcha lentement de Gabrielle, le corps tendu, les yeux plissés en deux fentes. D’une voix méconnaissable, elle lâcha :

— Comment ne l’ai-je pas compris plus tôt ? Pourtant les indices étaient sous mes yeux.

— De quoi parles-tu, petite ? fit Gabrielle.

— Dans le faux globe d’Elysée Reclus, Marco a parlé de vous. Et vous aviez la photographie d’Hippolyte dans la bibliothèque d’Égyptologie ! Celle que Marco avait prise ! Il travaillait tout ce temps pour vous. Vous qui me disiez combien Hippolyte et mon père étaient des hommes extraordinaires…vous les avez tués ! Que des mensonges !

Gabrielle continua ses observations célestes sans se soucier de son invitée, tandis que Bérénice essuyait d’un mouvement féroce les larmes qui coulaient le long de ses joues. Fiévreusement, elle reprit :

— Je n'ai été qu'un outil entre vos mains. C'est vous qui m'avez poussé à suivre les traces de mon père et devenir ministre. Vous encore qui avez insinué que l'empereur était coupable pour mieux me duper. Tout ça pour quoi ?

       Gabrielle ne répondit pas. À bout, Bérénice s’écria :

— Pourquoi ?

       Gabrielle s’éloigna de la lunette et lâcha :

— Pour mieux vous endormir, bien sûr. Comment auriez-vous pu me soupçonner ? Sœur d’Hippolyte ! Amie d’Antoine ! Guide de la Résistance ! Vous m’avez même cru lorsque je vous ai proposé de devenir ministre des Habiles.

— Je ne comprends pas… Comment ? Comment avez-vous pu leur faire ça ?

— Hippolyte, grand égyptologue, homme remarquable. Tout le monde l’a applaudi, mais oublie que j’ai travaillé bien plus que lui, que je suis bien plus brillante que lui ! Et ce cher Antoine Savary, lui qui s’était terré depuis si longtemps… Lorsqu’Hippolyte m’a annoncé que l’homme le plus recherché du pays envoyait sa fille en Égypte, j’ai immédiatement su qu’il serait mon moyen d’obtenir ce poste de rectrice de la Sorbonne. Il ne m’a fallu que quelques questions et mon frère m’apprenait tout de votre vie à Grasse. Une fois informé, Decas pouvait le tuer.   

— Vous n’êtes qu’une meurtrière et une traitresse !

            Paradoxale, Gabrielle se satisfaisait de la mort d’Hippolyte et Antoine, et pourtant ne parvenait pas tout à fait à croiser le regard de Bérénice : 

— Oui, j’ai participé au meurtre de votre père et celui de mon frère, rétorqua Gabrielle. Mais je ne suis pas la seule, vous êtes bien naïve. Vous avez été si confiante, il ne m’a fallu que quelques belles paroles, une fausse arrestation et vous avez tous été bernés. Je vous ai peut-être menti, mais le véritable traitre, ce n’est pas moi !

— Vous avez tué mon père ! Si ce n'est pas vous, qui est le traitre, alors ? rugit Bérénice.

— Antoine Savary, lui-même, fit une voix dans l'ombre du bureau.

Aveuglée par la colère, Bérénice n’avait pas été assez vigilante en entrant dans la pièce. Vers le coin le plus obscur, apparut à la lumière d'une bougie, le doux visage de Gisèle Harcourt. D’une pâleur fantomatique, elle était aussi belle qu'effrayante. Les yeux de Bérénice naviguèrent de Gabrielle, arrimée à sa canne à Gisèle, jusque-là silencieusement assise au bureau. Elle se redressa et se dirigea lentement vers Bérénice, savourant sans s'en cacher cet instant :

— Le pouvoir de l’ambition. Gabrielle n’a jamais aimé vivre dans l’ombre de son frère. C’est à cause de cette même ambition qu’Hippolyte Loiseaux et votre père sont morts.

Gabrielle se recroquevilla. Bérénice lui lança un regard plein de venin. Gabrielle reprit :

— Vous pensiez réellement que votre père était un bon samaritain ? Un héros de la nation ?

— Que dites-vous ? Expliquez-vous.

Le fauteuil roulant, la tuberculose, la lenteur dans les mouvements… avaient disparu ! Au contraire, elle se portait comme un charme. L’état maladif de Gisèle Harcourt n’avait été qu’une illusion, laissant apparaitre une femme redoutable. Comment avait-elle fait pour tromper tout le monde ? Bérénice se souvint d’Auguste plein d’attention dans l’intimité…même Alexandre, son propre fils, n’aurait jamais pu feindre pareille inquiétude pour la fragile santé de sa mère.

— Votre père, grand ministre des Habiles et ami de l’empereur François… tout cela n’est qu’une jolie vitrine, un mensonge. La vérité est qu’Antoine Savary travaillait à la prise de pouvoir de mon mari des mois avant le coup d’État de l’empereur Louis. Votre père était des nôtres.

— Vous mentez ! Je connaissais mon père comme personne. Et ni l’ambition ni le pouvoir ne l’intéressaient. Bien au contraire !

 Les yeux toujours baissés, Gabrielle attendait que l’orage passe.

— Votre père s’est caché toutes ces années non pas pour préserver le secret des emblèmes, mais parce qu’il redoutait qu’on sache la vérité. Il ne voulait pas qu’on apprenne qu’un jour, il avait trahi l’empereur François !

Gisèle sourit avec tranquillité, légèrement accoudée à une fenêtre. Sur la défensive, Bérénice n’était qu’un maelstrom d’émotions. Comment cette femme osait-elle salir la mémoire de son père ?

« Les Harcourt…ces gens-là n’ont donc aucune limite ? » se dit-elle. 

— Réfléchissez ! Aucun homme n’est tout blanc et certainement pas Antoine Savary. Tous ses jeux de piste, toutes ses cachoteries, ses multiples vies…. C’est évident.

Bérénice ne quittait pas des yeux Gisèle. Celle-ci reprit, désolée :

— En vous apprenant à décoder des messages cryptés, à vous orienter en terres hostiles, à vous battre, il a fait de vous une arme. Antoine a toujours eu un coup d’avance. Toujours.

            Accablée, Bérénice recula d'un pas et faillit rater une marche. Elle tremblait de tous ses membres. Le doute s'insinuait en elle, pernicieux, et Gisèle n’en ratait pas une miette. Comment avait-elle pu être si naïve ? Son père ignorait tout de qui elle était au fond, alors pourquoi n’en serait-il pas de même à l’inverse ? Il avait masqué son passé, lui avait menti.

Antoine Savary était un clandestin.

— Comment savez-vous tout cela ? lâcha Bérénice.

— Je n’ignore rien de ce qui se passe à Paris, sourit Gisèle avec amusement. Antoine était un homme de mystères et vous ignorez tout de sa vie d’avant. Qui vous dit que vous avez su percer son cœur à jour ? Vous ne seriez pas la première à être surprise par son père. Après tout, le mien m’a vendu à Auguste alors que je n’avais pas atteint l’adolescence.

            Ce nom, Auguste. Elle le cracha avec une telle haine que Bérénice recula encore d’un pas. Depuis le début de leur conversation, elle avait cru Gisèle de mèche avec son époux, mais à présent…

— C’est vous qui l’avez tué ? Vous avez empoisonné votre mari !

            Gisèle releva la tête vers Bérénice, la surveillant de son regard glacial. Finalement, elle éclata d’un rire sinistre et s’approcha d’elle. Gisèle reprit, son accent russe un peu plus fort à mesure qu’elle parlait avec passion :

— Il m’a arrachée à ma famille, à ma maison, à ma patrie alors que je n’étais qu’une enfant. À cause de lui, mon emblème m’a été retiré ! Comprenez-vous, Bérénice ? Une femme ne peut hériter de son emblème si elle rentre dans une famille qui en possède déjà un. Il m’a tout pris, et il a cru qu’avec le temps je pardonnerais. Quel idiot. Je ne pardonne pas. Je ne pardonne rien !

— Pourquoi l’avoir tué ? Il était le vrai détenteur du pouvoir. Louis Coeurderoy n’était qu’un empereur fantoche !

— Exactement ! Les hommes ne savent jamais s’arrêter, ils en veulent toujours plus. Louis Coeurderoy s’est rendu compte qu’il n’était qu’une marionnette entre nos mains et a voulu prendre son indépendance. Mais pire encore, non content de détenir le véritable pouvoir, Auguste a voulu également le trône ! Parce qu’Auguste a voulu prendre le titre officiel d’empereur, il a causé sa propre perte. Il m’est devenu inutile.

— Ce n’est pas une raison. Rien ne justifie le meurtre, répondit Bérénice sur le même ton. Il allait payer en prison. Vous êtes malfaisante.  

En entendant ces paroles, Gabrielle gémit en courbant un peu plus la tête et s’écria :

— Attention, Bérénice ! Ne la provoquez pas ! Le Harcourt qui dirigeait le pays derrière l’empereur, ce n’est pas Auguste, mais elle ! C’est elle qui a convaincu votre père de travailler pour Auguste, c’est elle qui m’a acheté avec ce poste de rectrice. Elle m’a aussi permis de vous faire croire que j’étais du côté de la résistance. C’est encore elle qui faisait de son mari une simple marionnette ! Son réseau est très puissant.

Bérénice écarquilla les yeux. Elle avait vu juste !

— Tais-toi, vieille sorcière ! Tu sais ce que je pense de tes remords ! Tu ne mérites pas le tiers des missions que je t’ai confié ! cracha Gisèle à l’adresse de Gabrielle. Mais vous avez partiellement raison, reprit-elle à l’adresse de Bérénice en reprenant son calme. Je ne suis pas malfaisante, je suis terriblement ambitieuse. Une qualité pour les hommes, un défaut chez les femmes.

            Chaque minute, Bérénice creusait une nouvelle strate dans le personnage que s’était forgé Gisèle Harcourt. Cette enfant enlevée de son foyer était devenue l’être le plus puissant de France ! Tout ce temps, où Héloïse et Bérénice avaient cru que Harcourt était celui qui détenait les rênes du pouvoir. Il n’était en fait qu’un pion entre les mains de son épouse. Derrière l’illusion d’une créature fragile et discrète, Gisèle avait manipulé Auguste, l’empereur et toute la noblesse.

— Quel rôle détient mon père dans votre quête du pouvoir ? Pourquoi l’avoir fait tuer si longtemps après ?

Gisèle ne regrettait pas son geste, non. Mais à son silence, Bérénice perçut un trouble, une frustration. Soudain, elle réalisa : 

— Vous l’aimiez, n’est-ce pas ? Mon père.

— Qu’avez-vous dit ?

            Bérénice ne répondit rien. Redressée, la voix rogue et pleine de venin, Gisèle s’était trahie. Déstabilisée, elle lança un regard à Gabrielle avec hésitation. La main sur la poitrine, comme pour soutenir son cœur, elle respirait difficilement. Gisèle avoua :

— Votre père, Bérénice…était un homme qu’aucun Harcourt, ni aucun Coeurderoy ne saurait égaler. Je n’ai jamais compris pourquoi il a épousé votre mère, si ignare, si faible, si quelconque. Alors que moi, j’aurais pu tant lui apporter. J’étais sienne.

Gisèle eut un rire factice, Bérénice grondait de rage sous l’insulte :

— Jamais, il n’aurait épousé quelqu’un comme vous !

— C’est bien pour ça que j’étais ravie qu’il soit mort. On ne me rejette pas. La vengeance a été délicieuse. 

            Bérénice sortit sa dague et se jeta sur Gisèle. Celle-ci vit le coup, et le para avec une force insoupçonnable. Bérénice attaqua sur le flanc, mais de nouveau Gisèle se défendit, maître dans l’art.

Icare attaqua également pour défendre Bérénice. Il s’éleva dans les airs, mais il fut instantanément arrêté par le même voile hermétique qu’avait utilisé Armand contre les policiers aux Invalides. Il se débattit de toutes ses forces pour rejoindre Bérénice, sans succès.

— Laisse-là se débrouiller toute seule, gronda Gabrielle à l’adresse d’Icare, en frappant sa canne contre le sol. Tu la maternes trop, Antoine.

            Au cœur de la tour d’astronomie, Gisèle et Bérénice, front contre front, lame contre lame, se faisaient face. Aucune n’osa bouger. Comme un miroir, la même férocité se lisait dans les deux regards. Bérénice attaque de nouveau d’un côté et s’en suit un enchainement de mouvements. Bérénice entailla le bras de Gisèle qui répondit avec d’autant plus de force et fendit une partie des cheveux de Bérénice. Ceux-ci tombèrent au sol, sans qu’elle n’y prenne garde.

— Arrêtez ce manège. Vous n’êtes pas taillée pour me battre.

            Elle avait raison. Bérénice s’essoufflait alors que Gisèle ne montrait aucun signe de fatigue. Ses gestes plus lents et désorganisés montraient un entrainement faible au combat, là où Gisèle maniait le couteau avec aisance.

            Tout d’un coup, Bérénice reçut un violent coup contre les côtes et heurta le sol péniblement. Sous l’impact, une terrible douleur déchira son dos. Sa dague s’échappa pour tomber à quelques mètres. Bérénice gémit, tandis que Gisèle la maîtrisait. Celle-ci à quelques centimètres de son oreille lui glissa :

— J’aurais tout donné pour être votre mère.

— Pourquoi me torturer ainsi ? Je n’ai rien à vous apporter et mon père ne méritait pas qu’on le tue ! gémit Bérénice en essayant de s’échapper de cet étau.

— Je suis étonnée, reprit Gisèle en se redressant, tout en maintenant sa prise. Vous êtes si particulière, Bérénice. Vous détraquez les machines, vous portez malheur à qui vous approche. Même votre pauvre père en a fait les frais. Ne l’avez-vous jamais constaté ?

       Bérénice se figea, bouche bée. Gisèle ne la quittait pas des yeux, un sourire au coin des lèvres. Comment cette étrangère connaissait-elle mieux que tout autre cette inquiétude qui lui rongeait le cœur ?

— Comment savez-vous ? articula-t-elle.

— Joignez-vous à moi, l’ignora Gisèle. Vous êtes ce lien qui m’unit à Antoine. Ensemble, nous pourrions reconquérir le pays. Je pourrais vous enseigner l’art de la dissimulation, l’attrait du pouvoir. Gabrielle, vous, moi…pourquoi pas votre amie Héloïse ? Nous pourrions dominer ce pays. Les femmes savent tellement mieux faire que les hommes.

— Jamais ! s’écria Bérénice. Vous n’êtes qu’une infâme créature. Vous souillez tout. Vous, votre fils, ma mère et mon père. Vous souillez tous ceux qui mériteraient bien plus !

Bérénice n’eut pas le temps d’attaquer que Gisèle lança son arme à l’horizontale. Le couteau se planta directement dans le ventre de Gabrielle qui accourait pour défendre Bérénice.

Finalement, Gabrielle Loiseaux avait pris sa défense.

Bérénice échappa à Gisèle et se releva précipitamment. Elle se jeta aux côtés de la vieille femme au sol. Une tache de sang se forme sur son tablier d’astronome. Bérénice voyait Gabrielle pour la première fois. Sans faux-semblant, la vieille femme la scrutait avec une douceur teintée de rigueur. Même dans la mort, elle ne quittait pas son rôle de professeur de la Sorbonne. Pourquoi cette femme avait-elle trahi son père ? Le pouvoir ?

 Gabrielle attrapa de sa main anguleuse le poignet de Bérénice et articula avec difficulté :

— Je ne voulais pas. Pas vraiment. C’était inévitable. Votre père, Hippolyte ne m’ont jamais intégré dans leurs rêves. Ils ne m’ont jamais considérée comme une érudite. Des querelles qui ne vous concernaient pas. Désolée Bé…

Gabrielle s’éteignit. Sans comprendre, Bérénice sentit les larmes couler le long de ses joues. Jamais, elle n’aurait cru pleurer l’assassin de son père.

Elle se redressa avec difficulté. Gisèle Harcourt avait déserté la pièce. Bérénice courut vers la toile qui retenait Icare et la déchira de sa dague. Ensuite, elle suivit le pas de Gisèle. Elle redescendit les escaliers, franchit les différents corridors et rejoignit l’entrée. Là, elle aperçut Gisèle qui montait dans une voiture et reconnut Marco à ses côtés. Ainsi, Oscar et Marco étaient les hommes de Gisèle et non d’Auguste ?

            Les étudiants scrutaient Bérénice avec effroi. Ses mains tachées du sang de Gabrielle, sa tenue débraillée à cause du combat, elle ressemblait à une meurtrière.

Bérénice plongea vers la voiture de Gisèle et s’accrocha à son coffre de toutes ses forces. Marco se retourna au bruit produit par Bérénice, mais en n’apercevant rien, haussa les épaules et se reconcentra sur Gisèle.

— Nous devons fuir. Bérénice Savary sait. Elle ne va pas tarder à donner l’alerte, fit la voix de Gisèle, sans masquer son accent de plus en plus prononcé.

Comment Bérénice n’avait-elle pas vu la froideur de cette femme ?

— Vos hommes ont quitté l’église russe, ils nous attendent. Vous auriez dû tuer cette Savary.

Bérénice se rappela sa fuite de la Conciergerie. Avec Dimitri, ils avaient entraperçu Gisèle devant l’église russe de Paris. Sans doute, un repaire d’où elle pouvait faire des manigances à l’abri de son mari.

            La voiture roulait à toute vitesse sur les pavés. Courbée au niveau du coffre, Bérénice était bien incapable de reconnaître les rues empruntées. Ses mains s’arrimèrent à la voiture, elle soufflait fort, tellement la douleur était intolérable. Elle ne tiendrait pas longtemps. 

— Vous êtes attendue à l’Ermitage.

— Très bien, nous ne devons pas tarder. Gabrielle ne sera pas du voyage.

Bérénice décrocha de la conversation, essayant de tenir bon. Il lui sembla qu’ils traversèrent la Seine, mais elle n’en fut pas sûre.

— Ne trouvez-vous pas que les autres chauffeurs regardent la voiture étrangement ? demanda Marco.

— Rien d’étonnant, c’est celle d’Auguste. Maintenant qu’il est mort, ils doivent être surpris de voir la voiture du ministre dans Paris.

       Bérénice se courba un peu plus. Elle ne doutait pas être la véritable source de l’étonnement des passants.

       Enfin, ils s’arrêtèrent. Bérénice se glissa sous la voiture et reconnut les pieds de Gisèle et ceux de Marco qui descendaient du véhicule. Ils s’éloignèrent jusqu’à disparaitre dans une des demeures. Bérénice se releva et, avant que le chauffeur n’ait pu crier, l’assomma d’un coup de coude à la tête. Elle scruta les alentours.

       La voiture était garée sur les Champs-Élysées, non loin d’un hôtel particulier semblable à celui des Harcourt. En se retournant, elle reconnut l’immense Arc de Triomphe, avec ses bas-reliefs guerriers et sa hauteur imposante. Encore une œuvre de l’ancêtre des Coeurderoy.

       Les bruits revinrent et Bérénice se cacha de nouveau.

Gisèle Harcourt et des domestiques surgirent de la maison, des bagages plein les mains. Elle fuyait Paris. Alors que Bérénice redoutait qu’elle ne prenne de nouveau la voiture, Gisèle se dirigea vers l’Arc de Triomphe.

       Traversant la route sans prendre garde aux voitures, les serviteurs de sa suite la talonnant, Gisèle marchait avec certitude. Bérénice se redressa en fronçant les sourcils. Que faisait-elle ?

À présent, Bérénice distinguait aux pieds de l’Arc de Triomphe des Habiles qui travaillaient.

Sans doute, des Habiles corrompus. Gisèle avait véritablement la mainmise sur chacune des institutions qu’avait dirigées son époux. Certains Habiles lisaient des documents, d’autres pianotaient sur des machines remplies de pierres diorites.

« Celles qui se trouvaient dans le globe ont disparu. À tous les coups, Gisèle les a récupérées. » réalisa Bérénice.

       Soudain, Gisèle traversa l’Arc de Triomphe. Puis elle disparut.

       Bérénice écarquilla les yeux, sûre d’avoir rêvé, mais non. Ses domestiques s’évaporèrent également par le même chemin.

— Fascinant, n’est-ce pas ? Dimitri Coeurderoy croit être un Habile digne de ce nom. Il a encore tant à apprendre.

       Avant que Bérénice n’ait pu se retourner, un coup l’assomma violemment. Elle s’évanouit en reconnaissant la voix de Marco.

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Fannie
Posté le 18/02/2021
Quels rebondissements ! Gabrielle est décevante dans le sens où elle paraissait rebelle alors que finalement, elle faisait la sale besogne de quelqu’un d’autre pour accéder à un poste à la Sorbonne. Mais avec ces personnages, tu introduis une vision intéressante du féminisme. C’est vrai qu’on pardonne ou qu’on justifie plus facilement certains crimes quand ce sont des hommes qui les commettent que quand ce sont des femmes. Quant à Antoine, je me demande bien pourquoi il a basculé dans le camp des méchants alors qu’il semblait plutôt idéaliste. Finalement, il n’avait peut-être pas une personnalité aussi forte qu’on aurait pu le croire.
La pauvre petite Gisèle qui devient méchante parce qu’elle a été arrachée à sa famille, c’est une idée à laquelle je ne peux pas adhérer. (D’une manière générale, je n’avale pas l’explication du grand méchant qui est devenu ce qu’il est parce qu’il a terriblement souffert, et de manière injuste, quand il était encore gentil et innocent. Si on devient méchant, c’est qu’on manque déjà d’empathie dès le départ.) Donc Gisèle avait forcément ça en elle dès l’enfance. Pour jouer le rôle de la femme douce et inoffensive qui tombe malade, ceci pendant des années, même des décennies en trompant son monde jusqu’à son propre enfant, il faut vraiment avoir une détermination et une maîtrise de soi à toute épreuve. Et aussi bien peu d’amour.
C’est quand même difficile de croire qu’elle ait pu tirer les ficelles depuis si longtemps (après avoir acquis toutes les compétences nécessaires, y compris l’art de se battre) sans que son mari s’aperçoive de rien. L’idée qu’elle ait pu avoir de l’influence sur lui, même s’ils ne le montraient pas trop en public, est peut-être à exploiter. Je pense que si elle apparaissait comme une éminence grise, les lecteurs ne se douteraient pas pour autant de tout ce qu’elle trame dans les coulisses du pouvoir.
Dans ce chapitre, tu dis que c’est Decas qui est allé tuer Antoine. Je m’étais dit que ça ne pouvait pas être lui parce qu’il n’était pas encore ministre à ce moment-là (alors qu’Antoine s’adresse à un ministre). Brouiller les pistes, c’est bien, mais pas avec des indications mensongères…  ;-)
Coquilles et remarques :
— Dans le faux globe d’Elysée Reclus, Marco a parlé de vous. [C’est Élisée Reclus, non ?]
— dans la bibliothèque d’Égyptologie ! [« é » minuscule]
— Il travaillait tout ce temps pour vous. [Je propose : « Il travaillait pour vous depuis tout ce temps ».]
— C'est vous qui m'avez poussé à suivre les traces de mon père [poussée]
— Vous m’avez même cru lorsque je vous ai proposé [crue]
— Paradoxale, Gabrielle se satisfaisait de la mort d’Hippolyte et Antoine [On peut dire qu’une personne est paradoxale ; mais en apposition au début de ce genre de phrase, on dirait que ce mot qualifie juste son état d’esprit du moment, d’où le caractère dérangeant de cette tournure. Je mettrais plutôt « Paradoxalement » / la mort d’Hippolyte et d’Antoine.]
— Oui, j’ai participé au meurtre de votre père et celui de mon frère, rétorqua Gabrielle. Mais je ne suis pas la seule, vous êtes bien naïve [et à celui de mon frère / point d’exclamation après « naïve »]
— Antoine Savary, lui-même, fit une voix [Pas de virgule avant « lui-même ».]
— Vers le coin le plus obscur, apparut à la lumière d'une bougie, le doux visage de Gisèle Harcourt. [Pas de virgule avant « apparut » : il y a inversion du sujet. / Il faudrait placer « à la lumière d'une bougie » entre deux virgules.]
— Les yeux de Bérénice naviguèrent de Gabrielle, arrimée à sa canne à Gisèle, jusque-là silencieusement assise au bureau. [Il faudrait placer « arrimée à sa canne » entre deux virgules.]
— Elle se redressa et se dirigea lentement vers Bérénice, savourant sans s'en cacher cet instant [« savourant cet instant sans s'en cacher » serait préférable]
— Le fauteuil roulant, la tuberculose, la lenteur dans les mouvements… avaient disparu ! [La tournure avec les points de suspension me laisse dubitative. Je mettrais plutôt une virgule suivie de « tout avait disparu », « tous ces signes de faiblesse avaient disparu » ou quelque chose dans ce genre.]
— L’état maladif de Gisèle Harcourt n’avait été qu’une illusion, laissant apparaitre une femme redoutable. [Cette phrase est bancale ; je propose « qu’une illusion qui, en se dissipant, laissait apparaitre ».]
— Bérénice se souvint d’Auguste plein d’attention dans l’intimité [Virgule après « Auguste » / plein d’attentions ; il a des attentions, des égards pour elle.]
— Votre père s’est caché toutes ces années non pas pour préserver le secret [Virgule avant « non pas ».]
— Sur la défensive, Bérénice n’était qu’un maelstrom d’émotions [maelström]
— En vous apprenant à décoder des messages cryptés [Les mots « décoder » et « cryptés » n’existaient pas en 1900. Je propose « déchiffrer des messages secrets ».]
— Accablée, Bérénice recula d'un pas et faillit rater une marche / et Gisèle n’en ratait pas une miette [Le verbe « rater » est familier et il se répète. Je propose : « manquer une marche » et « n’en perdait pas une miette ».]
— Son père ignorait tout de qui elle était au fond [« ignorait tout de » doit être suivi d’un substantif ; je propose « de la personne qu’elle était au fond » ou « de la personne qu’elle était en réalité ».]
— Comment savez-vous tout cela ? lâcha Bérénice. [Souvent, comme ici, tu emploies le verbe « lâcher » en incise sans que rien le justifie. Elle ne dit pas ça malgré elle ni pour produire un certain effet, et ce n’est pas non plus quelque chose qu’elle retenait jusque-là.]
— Je n’ignore rien de ce qui se passe à Paris, sourit Gisèle avec amusement. [Le verbe sourire n’est ni un verbe de parole ni un verbe auquel se superpose l’idée de parole. Dans une incise, il frappe par son illogisme ; je propose simplement « dit Gisèle avec un sourire amusé ».]
— Qui vous dit que vous avez su percer son cœur à jour ? [percer à jour son cœur]
— Après tout, le mien m’a vendu à Auguste [vendue]
— elle avait cru Gisèle de mèche avec son époux, mais à présent… [La locution est « être de mèche avec » ; il faut donc dire : « elle avait cru que Gisèle était de mèche avec son époux ».]
— Gisèle reprit, son accent russe un peu plus fort à mesure qu’elle parlait avec passion [Cette phrase est un peu boiteuse. Je propose quelque chose comme : « son accent russe se renforçant avec sa passion ».]
— Il m’a tout pris, et il a cru qu’avec le temps je pardonnerais. Quel idiot. [Virgule après « le temps » / point d’exclamation après « Quel idiot ».]
— Auguste a voulu également le trône ! Parce qu’Auguste a voulu prendre le titre [Répétition du prénom. « Parce qu’il » suffirait. Je propose même « En voulant prendre le titre officiel d’empereur, il a causé sa propre perte ». Ce serait plus clair et ça permettrait d’éviter une répétition.]
— c’est elle qui m’a acheté avec ce poste de rectrice [achetée]
— Tu ne mérites pas le tiers des missions que je t’ai confié ! cracha Gisèle [confiées]
— Une qualité pour les hommes, un défaut chez les femmes [« chez les hommes » ; dans ce cas, c’est mieux d’employer deux fois la même préposition]
— Cette enfant enlevée de son foyer était devenue [à son foyer]
— Tout ce temps, où Héloïse et Bérénice avaient cru que Harcourt était celui qui détenait les rênes du pouvoir. Il n’était en fait qu’un pion entre les mains de son épouse. [Pendant tout ce temps / pas de virgule après « ce temps » / virgule entre « du pouvoir » et « il n’était » / tenait les rênes.]
— Quel rôle détient mon père dans votre quête du pouvoir ? [Décidément, tu sembles ne pas connaître le sens du verbe « détenir ». Quel rôle jouait mon père ; on peut aussi dire « tenir un rôle », mais il faut éviter la répétition.]
— Soudain, elle réalisa : [Le verbe « réaliser » n’est pas adéquat pour introduire une réplique de dialogue. Je propose : « Soudain, elle hasarda : » ou « Soudain, elle lança : ».]
— un homme qu’aucun Harcourt, ni aucun Coeurderoy ne saurait égaler [Pas de virgule avant « ni ».]
— Je n’ai jamais compris pourquoi il a épousé votre mère [Concordance des temps : « il avait épousé ».]
— Jamais, il n’aurait épousé quelqu’un comme vous ! [Pas de virgule après « Jamais ».]
— Celle-ci vit le coup, et le para avec une force insoupçonnable [vit venir le coup / une force insoupçonnée]
— Bérénice attaqua sur le flanc, mais de nouveau Gisèle se défendit, maître dans l’art. [On peut dire « passé maître dans l’art de (...) », mais pas « maître dans l’art » tout court. Je propose « se défendit de main de maitre » ou simplement « en maitre » ; il n’y a pas de circonflexe dans la graphie rectifiée.]
— Laisse-là se débrouiller toute seule, gronda Gabrielle à l’adresse d’Icare, en frappant sa canne contre le sol. [Laisse-la ; c’est le pronom personnel / pas de virgule avant « en frappant ».]
— Comme un miroir, la même férocité se lisait dans les deux regards. [Comme dans un miroir / « la même férocité se dégageait des deux regards » ou « émanait des deux regards » voire « sourdait des deux regards » (du verbe « sourdre ») permettraient d’éviter la répétition de « dans ».]
— Bérénice attaque de nouveau d’un côté et s’en suit un enchainement de mouvements [attaqua / à nouveau ; elle le fait d’une manière différente (du moins je l’espère) / s’ensuivit ; au passé simple et en un mot]
— Bérénice entailla le bras de Gisèle qui répondit avec d’autant plus de force et fendit une partie des cheveux de Bérénice. [Virgule avant « qui » / « fendre des cheveux », c’est les couper dans le sens de la longueur ; ici, ce sont les verbes couper, trancher, sectionner, tronquer, etc. qui conviendraient / « des cheveux de son adversaire » permettrait d’éviter la répétition de « Bérénice ».]
— Ceux-ci tombèrent au sol, sans qu’elle n’y prenne garde [pas de virgule après « au sol » / sans qu’elle y prenne garde ; pas de « ne » explétif après « sans que »]
— Ses gestes plus lents et désorganisés montraient un entrainement faible au combat [un faible entrainement]
— et heurta le sol péniblement [Ça veut dire qu’elle a eu de la peine à heurter le sol. Je propose « heurta durement/brutalement/rudement le sol »]
— Joignez-vous à moi, l’ignora Gisèle. [Le verbe « ignorer » n’est pas adéquat pour une incise. En plus, elle ne l’ignore pas puisqu’elle lui parle et la sollicite. Je propose « lui suggéra » ou « lui enjoignit ».]
— Les femmes savent tellement mieux faire que les hommes. [Point d’exclamation.]
— Une tache de sang se forme sur son tablier [se forma]
— Pourquoi cette femme avait-elle trahi son père ? Le pouvoir ? [Pour le pouvoir ?]
— Votre père, Hippolyte ne m’ont jamais intégré dans leurs rêves. / Désolée Bé… [Votre père et Hippolyte / intégrée / virgule avant « Bé... ».]
— Jamais, elle n’aurait cru pleurer l’assassin de son père. [Pas de virgule après « Jamais ».]
— Ensuite, elle suivit le pas de Gisèle [les pas]
— Ses mains tachées du sang de Gabrielle, sa tenue débraillée à cause du combat, elle ressemblait à une meurtrière. [Avec ses mains tachées]
— Marco se retourna au bruit produit par Bérénice, mais en n’apercevant rien, haussa les épaules et se reconcentra sur Gisèle. [Cette phrase est un peu maladroite. Je propose : « Marco se retourna en entendant du bruit mais, n’apercevant rien, il haussa les épaules et se reconcentra sur Gisèle ».]
— Sans doute, un repaire d’où elle pouvait faire [Pas de virgule après « Sans doute ».]
— Courbée au niveau du coffre, Bérénice [À mon avis, sa position n’est pas claire.]
— Il lui sembla qu’ils traversèrent la Seine, mais elle n’en fut pas sûre. [Concordance des temps : « Il lui sembla qu’ils traversaient la Seine, mais elle n’en était pas sure » ou « Il lui sembla qu’ils avaient traversé la Seine, mais elle n’en était pas sure » / la graphie rectifiée est « sure », sans circonflexe.]
— Elle ne doutait pas être la véritable source [ne doutait pas d’être]
— Bérénice se glissa sous la voiture et reconnut les pieds de Gisèle et ceux de Marco [« sous la voiture, d’où elle reconnut » permettrait d’éviter la répétition de « et ».]
— Alors que Bérénice redoutait qu’elle ne prenne de nouveau la voiture [« qu’elle ne reprenne la voiture » ; pour éviter la répétition de « de nouveau »]
— les serviteurs de sa suite la talonnant, Gisèle marchait avec certitude [avec assurance ; « avec certitude » veut dire que c’est certain qu’elle marche]
— À présent, Bérénice distinguait aux pieds de l’Arc de Triomphe [J’écrirais « au pied » parce que c’est un monument.]
— « Celles qui se trouvaient dans le globe ont disparu. À tous les coups, Gisèle les a récupérées. » réalisa Bérénice. [Il faudrait enlever le point à l’intérieur des guillemets et mettre une virgule avant l’incise. / Le verbe « réaliser » ne convient pas aux incises. Je propose « se dit », « pensa » ou « songea ».]
— Bérénice écarquilla les yeux, sûre d’avoir rêvé [La graphie rectifiée est « sure ».]
— Dimitri Coeurderoy croit être un Habile digne de ce nom. Il a encore tant à apprendre. [Point d’exclamation.]
— Avant que Bérénice n’ait pu se retourner [ait pu ; si elle s’était retournée, ça n’aurait rien changé]
Rachael
Posté le 28/10/2020
Je trouve ce chapitre bien mené, avec cet enchaînement de révélations, puis la lutte et enfin la fuite.
J’ai un peu plus de mal avec la réalisation soudaine de Bérénice que Gabrielle a tué Hippolyte et son père, mais c’est peut-être parce que j’ai oublié certaines choses avec mon interruption de lecture. Du coup, je ne vais pas t’aider beaucoup sur la cohérence globale, j’en ai peur, car certaines choses sont un peu lointaines dans ma mémoire.
Détails
L’état maladif de Gisèle Harcourt n’avait été qu’une illusion, laissant apparaitre une femme redoutable : ce n’est pas l’illusion qui laisse apparaître, c’est sa disparition.
Antoine Savary était un clandestin : bah, pour le coup, je trouve cette phrase faible comme conclusion de la réflexion de Bérénice
Qui vous dit que vous avez su percer son cœur à jour ? je crois qu’on utilise « percer à jour » pour quelqu’un, pas pour quelque chose (son cœur)
Pourquoi l’avoir tué ? Il était le vrai détenteur du pouvoir : ben il n’était pas en prison quand elle l’a tué ?
Quel rôle détient mon père dans votre quête du pouvoir ? détenait ?
Comme un miroir, la même férocité se lisait dans les deux regards : comme dans un miroir ?
et s’en suit : et il s’ensuivit ?
fendit une partie des cheveux : je ne crois pas qu’on puisse vraiment fendre des cheveux (fendre = couper dans la longueur)
Tout d’un coup, Bérénice reçut un violent coup contre les côtes : qui vient d’où ?
Une tache de sang se forme : se forma ?
Ensuite, elle suivit le pas de Gisèle : tournure curieuse
Arabella
Posté le 11/11/2020
coucou Rachael ! merci pour ton commentaire qui m'aide grandement dans ce chapitre on ne peut plus difficile ! Je note toutes tes remarques ! (je viens d'apprendre que "fendre" c'était pour la longueur, ahaha, j'avais jamais capté. Merci pour l'avoir lu, pour Gabrielle finalement c'est une marionnette entre les mains de Gisèle, peut etre devrais-je plus essayer de mettre en évidence les raisons de ses meurtres. Merci pour ton commentaire ça me rassure beaucoup sur la cohérence globale (même si comme tu disais ca fait un bout de temps que tu avais commencé le début de l'histoire) des bisous :)
Aryell84
Posté le 16/10/2020
Hellooooo!
J'avais lu ce chapitre peu après sa sortie, mais je n'avais pas eu le temps de te faire un vrai retour...
Alors perso je n'avais pas du tout vu venir le fait que c'était Gisèle qui était derrière tout ça et que le père de Bérénice n'était pas tout blanc dans l'affaire (après faudrait que je relise tout parce que je peux avoir oublié des éléments en lisant au fur et à mesure, pas d'affilée). J'aime beaucoup (comme toujours ;) ), d'autant que je sais que c'est très difficile à écrire ce genre de scènes avec pleins de révélations et d'action. Je trouve ça très juste que le père de Bérénice ne soit pas parfait du tout, c'est plus réaliste!
Voilà des petites remarques pour t'aider à parfaire tout ça :
- « savourant sans s’en cacher cet instant » → un petit truc qui me chagrine je trouve que dans la phrase une autre expression pour dire « sans s’en cacher » sonnerait mieux
- « le fauteuil roulant, la tuberculose, la lenteur dans les mouvement… avaient disparu ! » → spontanément je dirais « tout avait disparu »
- « l’état maladif de Gisèle Harcourt n’avait été qu’une illusion, laissant apparaître une femme redoutable » → là y a un petit problème de logique, justement l’illusion ne faisait rien apparaître du tout, c’est le fait que l’illusion soit levée/dissipée qui révèle sa vraie nature
- « Bérénice ne quittait pas des yeux Gisèle » → ne quittait pas Gisèle des yeux
Peut-être que c’est un tout petit peu trop dramatisé sur Gisèle ? Par exemple, l'expression « rire sinistre », c’est quand même assez fort ! Pareil sur les révélations de Gabrielle sur Gisèle (« Attention, Bérénice !... ») : si Gabrielle craint vraiment Gisèle (comme l’indique sa posture et son gémissement) et elle n’oserait pas prévenir Bérénice de but en blanc comme ça, et sa tirade fait un tout petit peu artificielle, inciter Bérénice à faire attention ne nécessite pas de révéler tous ces éléments (→ c’est un peu facile de les apprendre tous d’un coup comme ça)
- « je suis terriblement ambitieuse. Une qualité pour les hommes, un défaut pour les femmes » → je pense que ça serait intéressant de développer sur ce thème pour complexifier davantage le personnage, montrer que y a davantage un aspect désespéré/contraint dans ses choix de vie (parce que pour l’instant elle fait surtout un peu revancharde), montrer que y a pleins d’autres hommes qui ont agi pareil qu’elle, mais qu’on ne leur en tient pas rigueur, ou alors carrément opter pour une argumentation du genre « c’est parce que j’ai réussi et que je suis puissante qu’on me critique parce que les autres n’arrivent pas à s’affirmer »)
- « chaque minute, Bérénice creusait une nouvelle strate dans le personnage... » → très jolie image, peut-être pas le verbe « creuser » → découvrir, mettre au jour ? (parce que c’est pas franchement Bérénice qui suscite les révélations à coups de pioche)
- « quel rôle détient mon père... » ça fait un peu artificiel encore une fois, on a un peu l’impression que tu déballes les révélations parce qu’il faut expliquer, alors que tu peux les amener plus finement (typiquement là le terme « rôle » connote vers l’artificiel)
- « Gisèle ne regrettait pas son geste, non... » → peut-être commencer par le silence de Gisèle, qui motive cette réflexion, puisque c’est un premier élément pour expliquer ce silence, et donc vers la réalisation.
Voili voilou, j'ai dit pas mal de chose, mais comparé à la difficulté à écrire de genre de scène tu peux vraiment être fière de ce passage!
A bientôt!!!
Arabella
Posté le 23/10/2020
coucou Aryell ! merci beaucoup pour ce trèssssss longggg message ! J'adore tes commentaires car ils sont toujours très fins et notamment sur des points de langue ! Tu maîtrises vraiment les mots et je trouve ton regard très pertinent à chaque fois ! du coup, c'est vrai que je me suis arrachée les cheveux sur cette scène, mais grace à ton commentaire, j'ai pas mal d'idées pour la rendre plus subtile ! et en effet, tu as raison sur plein de remarques ! grâce à ton oeil avisé je vais pouvoir corriger tout cela. J'ai hâte de reprendre du service, je me suis absentée pendant quelques mois. MERCI Aryell pour cette lecture !
Alice_Lath
Posté le 07/06/2020
Oooh, eh bien, rebondissements et retournements en tous genres dis-moi haha, nan franchement, très bon chapitre. Juste pour le passage où Gabrielle se prend le couteau dans le ventre: dans ce genre de cas, la mort est longue et douloureuse :) donc peu de chance qu'elle s'éteigne comme elle l'a fait. Sinon, pour Gabrielle je m'y attendais vraiment pas haha, par contre pour Gisèle, jsuis un peu moins étonnée, quand j'ai su qu'Auguste était mort, j'étais certaine que c'était elle qui était derrière héhé
Arabella
Posté le 08/06/2020
coucou Alice! merci (je suis soulagée que tu trouves que ce chapitre soit bon) pour la mort de Gabrielle, je vais changer du coup (je vais la faire mourir lentement et douloureusement héhé, Gabrielle ne te remercie pas ahah). C'est chouette ton ressenti parce que c'était exactement ce que je voulais ! Du coup, c'est "plausible" ce dénouement alors? merci hein <3
Gabhany
Posté le 04/06/2020
Hey ! Ben dis donc, ça décoiffe ce chapitre ! Que de révélations ! Donc Gisèle est la véritable méchante de l'histoire… je ne m'y attendais pas du tout. SI j'ai bien tout suivi, Antoine Savary travaillait pour les Harcourt, mais il a quand même fini par retourner sa veste non ? Qu'est-ce qui a motivé son changement d'allégeance ? Et à la suite de cette "trahison" Gisèle a fait assassiner Antoine ? C'est un super retournement de situation je trouve mais un peu "sorti de nulle part". Je m'explique : tu pourrais attirer notre attention sur le fait que Gisèle n'est pas ce qu'elle semble être par des regards, des conversations surprises, que Bérénice surprenne Gisèle là où elle ne devrait pas être (ce que tu as fait mais comme je n'avais pas l'info sur ses origines russes je n'avais pas compris non plus). Après je trouve ça extra de ne pas réussir à deviner qui est le vrai méchant XD et puis la fin ! Encore des mystères, encore du danger, ça laisse augurer plein de bonnes choses pour le tome 2 haha
Arabella
Posté le 06/06/2020
coucou Gabhany ! merci pour ton commentaire <3 j'espère que cela t'a plu, tu as bien suivi (juste qu'on ne sait pas si Antoine a retourné sa veste, vu que Gisèle dit qu'il a fui pour que personne n'apprenne de quel côté il était) pour ses motivations et tout ...héhé les réponses seront dans le tome 2 ! Du coup, pour le retournement de situation sorti de nulle part...Pour Gisèle j'avais posé pas mal de base (et certaines plumes m'avaient dit "Oh Gisèle a l'air d'être beaucoup plus que ce qu'elle laisse paraitre") du coup, j'ai l'impression que la dessus si j'en fais plus, je risque de tout dévoiler au lecteur et supprimer l'effet de surprise (d'ailleurs dans le chapitre 33, l'héritière, Gisèle est plus qu'ambigue) du coup est-ce qu'il faut insister davantage? C'est vraiment une question que je te pose et me pose, parce que le dosage est très difficile. N'hésite pas à me donner ton avis ! <3 Je te fais des bisous, en espérant que la fin te plaise :)
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