👑 CHAPITRE 32 👑

Le Duc Owen et moi ne sommes pas revenus une seule fois sur les mots que nous venions d’échanger. La marche s’est déroulée dans le plus grand des silences et dans de rares moments, nos regards se croisaient pour mieux s’éviter. Il était devant, je le suivais, voilà tout. Arrivant alors aux portes du village, ce fut non sans surprise que je découvris l’état de délabrement dans lequel ce dernier se trouvait. Des toitures rouillées, des pans de murs effondrés, des volets tombants, des regards méfiants et cette odeur ambiante que je n’arrive pas à décrire. Rien qu’à la vue de certains visages, je devine que nous ne sommes pas les bienvenus ici et je ne peux leur en vouloir de le penser. Ma famille...Le Roi, n’a rien fait pour ses sujets si ce n’est laissé une petite poignée les mener à leur perte. Les riches bourgeois ont détallés depuis bien longtemps et Celestia n’est plus qu’une ombre planant sur le Royaume de Nettivia.

- Ne vous éloignez pas Votre Altesse. Nous n’avons aucune idée de leurs intentions.

Pendant un instant mon regard se porte sur le Duc aux aguets avant de s’en retourner sur le peu de gens que je peux observer. Des vieillards tenants à peine debout, quelques personnes aux joues creusées et au teint livide, des amputés... Il n’y a rien ni personne qui me paraît être une grande menace pour nous.

- Je doute que ces gens puissent nous nuire d’une quelconque façon que ce soit, répondis-je

- Les apparences peuvent être trompeuses.

«C’est vrai que la tromperie est votre domaine, j’oubliais». J’aurais certainement rêvé de lui sortir ça, mais à quoi bon attiser la flamme ? Je n’ai ni le temps, ni l’âge pour ce genre de chose.

Prenant alors deux chemins séparés, nous nous sommes promis de revenir sur nos pas à notre point de rencontre dans une dizaine de minutes, le temps pour moi de faire un tour d’horizon.

J’ai grandis au palais royal, centre de commandement, trésorerie suprême, demeure du Roi et maison close la nuit. Au palais, il y avait tout le confort nécessaire et même plus. La nourriture n’est jamais venue à manquer. L’eau du bain a toujours été chaude. La technologie omniprésente partout dans les murs. Un paradis. Une bulle protectrice. Quiconque vivait à la cour se perdait dans l’opulence et le luxe était finalement devenu un moyen de bailloner quiconque détournerait les yeux quelques instants. On gavait telles des oies le petit peuple de la capitale à grands coups de divertissements pour les empêcher de regarder ailleurs, de s’intéresser à autre chose, on enchaînait les émissions et les jeux, on déployait toutes les ressources nécessaires et même plus dans l’infantilisation de la population. On la rendait accro. Dépendante. Complètement amorphe pendant qu’ailleurs, malheur, guerre et misère faisaient leurs affaires. Honnêtement, je ne sais pas ce que je suis venu trouver dans ce village, ni même si je peux leur apporter quoique ce soit. Il y a toute une différence entre ce que l’on s’imagine d’une situation et être confronté à cette dernière. De toute évidence, l’idée du «miracle» n’est même pas envisageable car trois mois sont loin d’être suffisants pour aider Celestia. Au fond, ne me serais-je pas précipitée en pensant que j’allais être la solution à leurs maux alors que je ne sais rien de ces derniers et que je suis probablement la dernière personne sur cette terre à qui ces gens voudront bien se confier ?

Continuant alors dans ma progression, je sens quelque chose heurter l’arrière de ma tête avant de tomber à même mes pieds : un caillou.

- Dégage d’ici !

- Ouais dégage !

Je me retourne et constate, dissimulés dans le coin d’une maison, deux enfants d’environ dix ans et encore. L’un récupère une autre pierre tandis que l’autre continue à proclamer tous les noms d’oiseaux qu’il peut avoir en tête. Rapidement, ils sont rejoints par un petit groupe de personnes venant les couvrir au moment où je m’apprêtais à m’approcher d’eux.

- Vous n’êtes pas la bienvenue ici.

- Je comprends, mais je...

- Qu’est-ce que vous comprenez au juste ? Notre souffrance ? Notre détresse ? Cela serait bien la première fois ! On ne le répétera pas. Partez.

Qu’est-ce que je pensais faire ? Est-ce que je me voyais sérieusement arriver au milieu de ces gens et leur faire mon plus beau discours ? Non. Même moi cela ne me convaincrait pas alors comment pourrais-je leur montrer que je ne suis pas comme le reste de ma famille ? Je ne suis pas le Roi et je n’ai nullement envie de l’être.

Voyant que les pierres commencent à se faire nombreuses, je repars comme je suis venue, retraversant les quelques allées que je venais de parcourir avant de constater que le Duc n’est guère au rendez-vous. Ce n’est pas son genre. M’attendant à me faire poursuivre, je remarque avec surprise qu’il n’y a personne également qui n’a marché sur mes pas et que je suis présentement seule dans ce qui semble être la rue principale du village alors complètement abandonnée de toutes formes de vie. Il n’y a personne. Pas un chat. Juste des volets grinçants, des bruits craquants et cette étrange impression d’être observée de partout. Du coin de l’oeil, j’aperçois un visage se tenant dans l’ombre dans un rideau et aussitôt je le remarque que ce dernier disparaît dans la pénombre. Un autre également. Et un autre. Dès que je tourne la tête, on me fuit.

Pourquoi ? Que se passe-t-il ? Où est le Duc ?

- Princesse Magdalena, quel plaisir de vous voir parmi nous ! s’écrie soudainement une voix résonnant

Tout un groupe surgit alors des quatre coins des ruelles annexes tandis que deux hommes d’une cinquantaine d’années semblent maintenir mon compagnon d’infortune ligoter et sous bonne garde.

- Qui êtes-vous ? demandé-je en les voyant s’approcher.

- Personne. Des oubliés. Des laissés pour compte. Des exilés. Des bannis. Des maudits. Nous sommes bien des choses à vos yeux...Votre Altesse. Mais savoir qui nous sommes est-ce bien là votre première préoccupation ?

- Je ne traite pas avec des inconnus.

- Qui vous dit qu’il est question de «traiter» quoi que ce soit ?

Mon regard croise celui du Duc qui me urge de plusieurs signes que je peine à comprendre. Visiblement, bien mécontent, il a l’air de penser que j’approuverais l’idée de fuir en le laissant, mais malheureusement pour lui, je n’ai aucune envie de partir. Je ne l’abandonnerais pas. Ni lui, ni eux.

- Vous ne vous êtes pas donnés la peine de capturer le Duc de Norlia qui, le connaissant, vous a probablement donné du fil à retordre au vue des blessures sur ces hommes, uniquement dans le but de me faire peur et de m’inciter à partir. Vous l’avez entre vos mains dans le seul et unique but de faire pression sur moi...comme otage. Donc, je réitère ma question : Qui êtes-vous ?

Un rire gras s’échappe de celui qui semble être mon principal interlocuteur tandis que le petit groupe maintien Owen sur ses genoux au sol.

- Honnêtement, je suis surpris, je ne m’attendais pas à ce que vous soyez aussi perspicace.

- Parce que je suis une fille ? Ou parce que je suis probablement une enfant à vos yeux ?

- Probablement un peu des deux.

- Malheureusement, je suis dotée de plus de deux neurones comparer à certains, sifflé-je à l’intention du capturé me dévisageant avec de gros yeux. A présent que vous avez toute mon attention, je vous prierais de répondre à mes questions.

- Êtes-vous vraiment en position de demander quoique ce soit...Votre Altesse Royale ?

Non. Mais si je n’y vais pas au culot, alors je pense que nous ne repartirons probablement jamais de ce village. En jetant un rapide coup d’oeil aux alentours, je me doute qu’il ne s’agit pas d’hommes armés, mais bel et bien d’une bande de villageois jouant la carte du bluff autant que moi. Ils comptent sur leur nombre pour m’intimider et m’obliger à accepter tout ce qu’il leur passera par la tête en utilisant le Duc comme monnaie d’échange certainement. A part quelques bâtons et des pierres, ils n’ont pas l’air d’être armés donc ne représentent aucune menace immédiate. Alors comment ont-ils pu avoir Owen ? Je ne comprends pas. S’était-il laissé capturé ? A-t-il été piégé ? Trompé ?

- Bien, me résigné-je. Que voulez-vous de moi ?

- Si vous voulez récupérer votre partenaire, vous allez devoir nous rendre un service. Après tout, vous êtes-là pour ça, non ?

- Refusez ! siffle le Duc en essayant de se débattre

- Si vous refusez, nous le tuerons.

- Tuez-le alors, répliqué-je sans une once d’hésitation.

Au vue de leurs réactions, ils ne s’attendaient pas à ce que je donne mon aval pour l’exécution. Néanmoins, ce n’est ni plus ni moins que de la poudre aux yeux.

- Vous n’êtes pas du genre à perdre votre temps à ce que je vois.

- Vous n’avez pas la moindre idée de qui je suis. Vous pensez sérieusement que kidnapper le premier venu en pensant m’effrayer ou m’obliger à vous obéir aller réellement changer les choses ? Vous êtes vous seulement renseignés au préalable ? Non, je ne pense pas. Sinon, vous auriez su. Vous auriez su que cet homme n’a pas la moindre importance à mes yeux, lancé-je en fixant le principal concerné du regard en espérant qu’il comprenne la manœuvre dans laquelle je m’embarquais.

- Réellement ? Nous allons voir ça.

- Faites-donc.

- Princesse, souffle le Duc. Princesse...Je ne pense pas...

- Silence, je parle, coupé-je 

Ne me coupez pas car je ne suis pas certaine de réussir à maintenir la farce bien longtemps.

- Messieurs, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

- Je vous regarde. Prenez tout votre temps surtout, continué-je. Faites-le souffrir si vous pouvez ! Après tout, j’ai une dent contre lui.

- Pourtant vous êtes venue avec lui jusqu’ici.

- Disons que c’est plus un garde fou qu’autre chose. S’il disparaît, je serais libre de faire tellement de choses ! fis-je en me réjouissant en mimant de grands gestes.

Faisant semblant de m’étirer, j’attrape discrètement une poignée de terres avant de cacher mes mains dans mon dos tout en prenant un certain plaisir à voir mon public se décomposer sous l’incompréhension de ma requête.

- Eh bien ? Je pensais que la menace était sérieuse ! C’est beaucoup trop long, devrais-je le tuer moi-même ? finis-je par suggérer tout à fait sérieusement.

S’il y a bien une chose que j’ai appris de mes nombreuses heures en tant qu’actrice improvisée dans les rues de la capitale, c’est que plus gros est le mensonge, plus profond et impliqué doit être la personne. Plus vous vous rapprochez de la folie, plus vos interlocuteurs vont avoir tendance à reculer en comprenant que vous n’êtes peut-être pas la bonne personne à emmerder.

- Il faut vraiment tout faire soi-même, c’est fou.

Je m’approche du groupe d’un pas décidé voyant quelques uns reculer comme je l’espérais. A cet instant, je profite de l’instant de confusion pour jeter mon petit tas de terre dans les yeux de mon interlocuteur avant de saisir son bras et de le plaquer dans son dos.

- Maintenant, je suis en position de faire n’importe quelle requête, n’est-ce pas ?

- Je vous en prie, ne nous faites pas de mal...Nous ne voulions pas...

- Relâchez-le.

- C’est que...

- Relâchez-le, je ne me répéterais pas.

Un véritable combattant aurait tout de suite compris que ma prise était faible et il aurait probablement pu se libérer de ma poigne en quelques secondes sans même réfléchir. Il aurait réfléchi instinctivement, ce que cet homme n’a pas fait. Il s’est senti menacé. Il a alors attrapé peur. Parce que cet homme est au final juste ça...un homme.

Le voyant ordonné aux deux autres de relâcher le Duc, je le laisse partir tandis que le petit groupe s’écarte de nous.

- Je ne suis pas venue ici pour vous faire du mal, signalé-je. Je veux vous aider, mais pas de cette façon. Alors je vous en prie, si je peux faire quoi que ce soit pour vous, dites-le.

- Princesse, grinça le Duc en m’attrapant par le bras fermement.

- Son Excellence a la sale habitude de me saisir par le bras, signalé-je à ce dernier en grimaçant. Ces gens sont mes sujets et je compte les traiter comme tels. Si cela vous déplaît, je ne peux que vous inviter à retourner au château.

- Votre façon de faire est imprudente, vous ne les connaissez pas.

- L’ignorance ne doit pas engendrer la méfiance, mais la soif de connaissance Duc. Je veux savoir de quoi ces gens souffrent pour qu’ils aient recourt à de telles méthodes. En outre, je ne tiens pas à vous rappeler qu’il y a encore quelques instants, vous étiez entre leurs mains donc, surtout ne vous privez pas pour me remercier d’être intervenue.

- Je gérais la situation.

- Merveilleusement bien à ce que j’ai pu voir en effet. Maintenant, écartez-vous et lâchez-moi.

- Princesse...Pour une fois dans votre vie, cela vous tuerait-il d’écouter des conseils de personnes avisées ?

- Non, mais vous ne voulez pas me donner de conseils Duc, vous voulez que je suive des ordres. Je ne suis ni une de vos domestiques, ni l’une des habitantes de votre duché et encore moins un soldat. En revanche, vous savez ce que je suis ? La huitième princesse du Royaume de Nettivia et par conséquent votre future souveraine. Habituez-vous à me voir faire des choses qui vous déplaisent car je pense que cela deviendra récurent à l’avenir. En attendant, j’attends de votre part que vous commenciez à me respecter, suis-je claire ?

Voyant son teint changer brusquement de couleur sous mon ton plus que sec et autoritaire, sa poigne se relâche progressivement et délicatement de mon bras avant qu’il ne fasse quelque pas en arrière afin de se mettre en retrait.

- Oui, Votre Altesse.

- Parfait.

Me retournant alors vers l’assemblée n’ayant pas bougée et ayant probablement assistée à toute la scène, j’essaye de recouvrer un visage dès plus neutre tandis que je peux encore sentir mes mains trembler. C’est la première fois que je me montre sous ce visage au Duc et j’espérais sincèrement n’avoir jamais avoir à faire ce genre de rappel. J’espérais que lui, plus que personne d’autre, me traite comme une égale. Peut-être même comme une amie, mais au fond je n’ai été que naïveté pour croire qu’une telle chose se produirait. Le Duc a joué ses cartes pour se placer dans le jeu et je suis tombée dans le panneau. Un petit peu de gentillesse, d’attention, de courtoisie et de flirt voilà tout ce qu’il lui a fallu pour me convaincre. Ma pauvre Magdalena, tu as encore tant à apprendre du monde des Hommes et des fourberies dont ils sont capables pour obtenir ce qu’ils souhaitent.

- Bien, où en étions-nous ? soupiré-je.

 

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Alison CXC
Posté le 02/11/2020
QUEEN MAGDA ! QUEEN MAGDA ! QUEEN MAGDA !

Okay j'arrête. Ce n'est plus du bluff que notre Princesse nous a fait mais bien une démonstration, je suis sciée ! Et je me demande bien comment le Duc a bien pu être capturé par des cailloux et des bâton de bois haha

Qu'il en prenne de la graine ce grand chef de guerre ^^

Sinon, c'est la première fois que nous rencontrons des villageois de Celestia - d'ailleurs on les appelle comment ? Les Celestiens ? Les Celestois ? - et j'ai vraiment aimé cette première confrontation tant dans la description que tu en as faite que dans les dialogues que tu sais toujours aussi bien créer :D
ManonSeguin
Posté le 03/11/2020
L'élement de surprise la déstabiliser le pauvre :D (En vrai, je pense qu'il a pas osé leur faire de mal et s'est laissé faire ...) Et pour te répondre, ce sont les Célestiens :D
Lydasa.
Posté le 26/10/2020
Wouah elle m'impressionne comment qu'elle nous remet le Duc a sa place. Elle sera une bonne reine car elle s'inquiet du sort de ses sujet, de son peuple. Elle veux en apprendre sur eux pour les aider elle ne veux pas régner par la crainte. ça me plait beaucoup.
ManonSeguin
Posté le 27/10/2020
Aaah je suis heureuse d'entendre que la petite histoire de Magdalena te plaît ^^ ça me fait plaisir à moi ahah :)
MissRedInHell
Posté le 23/09/2020
Magdalena tente le bluff et efficacement ! Je n'en espérais pas moins d'elle à vrai dire. Je trouve que ça va vraiment bien dans la continuité de sa personnalité.
Et pauvre Duc en PLS, parce qu'il aurait vraiment pu y passer vu ses derniers accrochages avec Magdalena.
Vu le contexte et leurs accrochages perpétuels, ça devient compliqué de deviner à la perfection comment ils pourraient agir. Du coup, on se laisse facilement emporter par l'histoire sans trop deviner le futur scénario. Ca a un côté imprévisible assez plaisant. :3
ManonSeguin
Posté le 24/09/2020
Je te rassure, même moi qui normalement "doit" savoir ce qui se passe, ils me perdent un peu tous les deux, mais j'aime assez le sentiment de découverte que ça me proccure ! :D

Et le pauvre n'a pas fini d'être en PLS :')
MissRedInHell
Posté le 24/09/2020
C'est le côté un peu improvisation de l'écriture qui peut être sympatoche des fois. :')

Huhu :')
DB18
Posté le 12/09/2020
Toujours super bien écrit, de manière fluide avec un vocabulaire recherché. J'aime bien tes apartés qui precisent le contexte sur la pauvreté etc. Et également les introspections de Magdalena ;)
ManonSeguin
Posté le 13/09/2020
Je t'avouerais que quand j'ai écris ce chapitre j'étais un peu en stress en me demandant si ça ne faisait pas beaucoup d'un coup...Donc je suis contente de voir que finalement non et que s'est bien passé :) Et contente de voir que l'histoire de Magda continue de plaire encore :D
Janelle.B
Posté le 12/09/2020
Coucou, j'ai vraiment adoré ce chapitre, les dialogues étaient vraiment très bien et il est vrai qu'on pourrait facilement ne pas savoir que Magdalena bluffait. Elle a plutôt bien retournée la situation à son avantage.

(désolée si je ne vais pas plus loin dans mon avis, Morphée ne cesse de me tendre ses bras que je tente de repousser, en vain)
ManonSeguin
Posté le 13/09/2020
Ah Morphée a la priorité, je comprends ! :D

Je suis vraiment touchée de savoir que le chapitre t'ai plu ! J'espère que ça sera le cas pour les suivants maintenant que les choses commencent enfin à tourner autrement pour Magdalena :D
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