Chapitre 3 : Savoir écouter

Par Isapass

Chapitre 3 : Savoir écouter

 

Chumani est réveillée par la lumière grise du jour et les sifflements du vent. À l’extérieur de la tanière, une tempête de neige fait rage. Elle se souvient qu’elle a grelotté longtemps, cette nuit, sans pouvoir s’endormir. Pourtant, elle n’a plus froid, car la vieille louve blanche au front étoilé s’est couchée tout contre elle pour la réchauffer.

– Merci, murmure-t-elle, troublée.

Un peu plus loin, le louveteau tète sa mère qui s’est allongée pour le laisser faire. Ses mouvements sont plus vifs que la veille, la potion semble l’avoir guéri ! La louve argentée lui donne de grands coups de langue affectueux, puis elle s’approche de Chumani et lui fait face. La tristesse a disparu de ses yeux d’or.

Un long frisson parcourt le corps de la fillette et dans sa tête elle entend :

– Tu as soigné mon fils. Je te remercie, petite humaine.

– Mais... tu peux me parler ! s’écrie Chumani.

– C’est parce que tu sais écouter, répond la louve. Je m’appelle Kohana.

D’un mouvement de tête, elle désigne la louve à l’étoile.

– Et voici ma mère : Nahele. C’est elle qui a senti que tu pouvais nous aider. Elle a eu raison : tu as compris ce que nous attendions de toi et tu n’as pas eu peur.

Chumani est très fière d’avoir préparé le bon remède pour le louveteau. Si seulement sa petite sœur Ayasha pouvait guérir comme ça.

– Je dois partir ! s’écrit-elle soudain.

– Tu ne peux pas sortir dans la tempête ! dit la vieille Nahele.

– Je dois trouver la source des saisons et sauver ma sœur !

– Alors, laisse-moi t’accompagner en remerciement de ce que tu as fait pour mon petit-fils.

 

Chumani et Nahele se sont mises en route. Elles luttent contre les rafales et le froid, montant toujours plus haut. Sans cesse, la petite fille se tourne vers la louve. L’étoile noire sur son front devient son point de repère dans le blizzard.

Alors que la fillette lève les yeux vers les sommets, tout à coup, elle la voit : cette montagne qu’elle a regardée mille fois depuis qu’elle est née sans vraiment l’observer, elle a la forme d’une tête d’ours ! Il y a même un creux dans la roche qui fait comme un œil.

– « L’œil de l’ours est un passage. », s’écrie-t-elle. Je sais où est la source !

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MichaelLambert
Posté le 29/10/2022
Comme c'est beau cette complicité entre les louves et Chumani. Et la détermination de l'enfant à sortir dans la tempête est à la fois inspirante et me donne des frissons (j'imagine qu'elle va rencontrer des épreuves). A la fin, il m'a quand même semblé qu'il y avait une légère incohérence : dans la tempête et le blizzard, Chumani ne voit pas plus loin que le front de Nahele, mais quand elle lève les yeux, elle peut quand même voir le sommet de la montagne. La tempête s'est-elle soudain calmée ?
Isapass
Posté le 04/11/2022
Ah ah, encore une fois ta remarque fait mouche ! C'est effectivement incohérent. Ou alors il faudrait que je précise qu'elle devine la tête de l'ours entre 2 bancs de brouillard ? Ca tiendrait la route ? Parce que non, pour te répondre, la tempête ne s'est pas calmée...
Shangaï
Posté le 17/03/2021
Coucou ! Je trouve la dose d'action et de description minimaliste toujours aussi bien équilibré !
J'ai particulièrement bien aimé ce passage : "L’étoile noire sur son front devient son point de repère dans le blizzard."
Isapass
Posté le 17/03/2021
En effet, c'est très tentant de négliger les descriptions quand on a aussi peu de mots. Pourtant, je pense que l'histoire paraîtrait vide, donc il faut faire autrement.
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