Chapitre 3 : L'adolescence

Notes de l’auteur : Petit disclaimer avant que vous ne commenciez à lire, j'avais et j'ai encore beaucoup de colère en moi face à tout ce que j'ai pu raconter ici et cela se sent, je suis parfois très cinglant'e.

Sur ce, merci à vous d'être au rendez-vous et je vous souhaite malgré tout une bonne lecture !!

Partie 5 : Atlas

 

Intriguant ce titre n’est ce pas ? Alors pour une rapide explication et le parallèle avec ce que je vais vous raconter, en gros, Atlas c’est un gars qui porte la Terre sur ses épaules dans je ne sais plus quelle mythologie (mais c’est pas si important pour la suite). Et c’est lourd une planète, comme vous pouvez vous en douter. Eh bien pour faire court, après m’être occupæ d’éduquer ma sœur, j’ai aussi dû m’occuper de mes parents et je portais les soucis de tout ce beau monde en plus des miens, et ça pèse un peu. D’où la comparaison à Atlas, qui ne vient d’ailleurs pas de moi mais de ma psy de l’époque. Bref, attaquons dans le vif du sujet voulez vous ? De toute manière c’est moi qui décide.

 

Cela commence vers mes 15 ans, donc aux alentours de mon entrée au lycée, je vous laisse situer avec tout le contexte des précédentes parties. Ma mère avait déménagée 2 ans auparavant et mon père avait gardé la maison, sur un commun accord il me semble. Au début tout se passait pas si mal, jusqu’au jour où ma mère ne pouvant plus supporter mon père commença a ouvertement lui reprocher des choses aux repas avec ma sœur et moi, ce que je n’ai jamais appréciæ et même si je n’ai jamais su et que je ne veux surtout pas savoir si tout cela est fondé (rassurez vous, c’est principalement des reproches sur la gestion de son argent, rien de si grave, mais ce qui ne me regarde en rien). Moi, voulant équilibrer la balance, ait défendu mon père, plus par souci d’équité car il n’était pas là pour se défendre et pour essayer de faire comprendre à ma mère que le sujet n’était pas à aborder avec nous, mais en vain, pendant plusieurs années. Vous vous souvenez de ce que j’en pense, vasectomie, ligature des trompes, tout ça tout ça. Mon avis viens en grande partie de ça, car cela m’a fait énormément souffrir étant plus jeune, que ma mère descende mon père devant ma sœur et moi après nous avoir assuré’e’s qu’iels ne le feraient jamais. C’était donc une promesse de trahie en plus de nous faire peser sur les épaules des problèmes dont nous n’avions rien à savoir. De plus, à cette époque, ma sœur et moi passions une semaine chez chaque parent et petit à petit, de plus en plus régulièrement, ma mère me faisait passer des messages pour que je les répètes à mon père. Au début, je le faisais, bien que ça me gênait, puis après quelques temps je l’ai envoyée balader car bordel de merde, envoie lui un SMS, t’as son foutu numéro ! M’enfin, ma mère ne voulait plus traiter directement avec lui à moins que cela concerne leurs enfants. Complètement con, mais passons (vous sentez mon amertume ?). Mon père de son côté, comme à son habitude, était dans un je m’en foutisme des plus complets à ce niveau là, refusant de parler en mal de ma mère devant nous. Mais il aura quand-même son petit paragraphe ici, ne vous en faites même pas ! Parce que s’il n’y avait que ça, encore, je veux bien, malheureusement ça ne se termine pas là. Après les repas, avec ma mère nous avions l’habitude de discuter, ma sœur remontant dans sa chambre. Au début, c’était de « sympathiques » discussions car après des années de démission parentale elle s’est soudain souvenue qu’elle était ma mère et voulait donc me priver de certaines libertés que j’avais acquises durant leur absence avec mon père, notamment essayer de me brimer sur mes sorties, ce qui ne se passa clairement pas comme elle l’avait prévu. Je leur disait seulement quand j’allais rentrer et iels devaient se contenter de cette information car je ne leur laissais pas le choix, ce qui n’allait clairement pas à ma mère de nature très anxieuse et protectrice, mais après tout, si elle avait été présente, ça se serait sans doute mieux déroulé. Mon père était toujours fidèle à lui-même et si ça ne lui allait pas, je ne l’ai jamais trop su et je me passais bien de savoir. En plus des reproches de démission parentale elle devenait étouffante, à me harceler jusque dans ma chambre pour que je daigne lui parler, ce qui n’apaisait pas les tensions. Car non, poursuivre son enfant et insister pour que ce dernier nous disent ce qui ne va pas à répétition, au risque de vous étonner, ce n’est pas normal et si cela devient répété c’est bel et bien du harcèlement, au même titre que ce que je vivais au collège, toutes proportions gardées. Petit rappel au cas où vous ayez vécu ça ou que vous comptiez le faire avec vos enfants : Non, ne faites pas ça et oui c’est normal d’en vouloir à ses parents pour ce type d’agissement, c’est toxique. Pour l’anecdote, un petit exemple d’à quel point cela peut oppresser quelqu’un et faire qu’iel se sente mal. Un jour, ma mère et moi avions décidé’e’s que si nous étions énervé’e’s l’un’e contre l’autre, plutôt que de s’en mettre plein la gueule comme à notre habitude, nous allions chacun’e aller dans nos chambres histoire de se calmer et revenir vers l’autre quand ça irait mieux. Cet accord ne tint pas longtemps, comme toujours avec elle et justement, un soir de dispute elle me poursuivit jusque dans ma chambre, malgré que j’avais fermæ la porte. Elle s’était assise à côté de moi, me tannant pour que je lui parle mais n’en ayant aucune envie. La colère monta en moi et je lui ai lancæ une des phrases les plus violentes que j’ai pu dire à ce jour. Mais avant la révélation, contexte ! Mes grand-parents, les 5 (mon père a une belle mère), sont des connards finis. Je n’ai pas peur des mots, toustes autant qu’iels sont ont fait subir à mes parents d’innombrables violences aussi bien physique que moral. Et notamment ma grand-mère auprès de ma mère. Rien de comparable aux petites rancœurs que j’ai envers mes parents, elleux, malgré tout ont toujours essayé’e’s de faire de leur mieux, ce qui n’est certainement pas le cas de mes grand-parents. Fin du contexte. Alors que ma mère me posa la question de trop « Mais pourquoi est-ce que tu ne me parles pas ? Je suis quand-même ta mère », je lui répondis, empli’e de rage, sur un ton sec et froid, le regard bouillonnant « Parce que toi tu lui parles à ta mère ? ». Je m’en suis voulue, très peu de temps après et me suis excusæ de nombreuses fois depuis, même si ma mère est très vite passée à autre chose et ne m’en a jamais voulu. Néanmoins, vous pouvez vous douter avec le petit contexte au dessus que la situation entre elle et moi et elle et sa mère n’est en rien comparable même si j’ai vécu quelques violences, elles étaient surtout involontaires et avec une envie de bien faire, ce qui n’était pas le cas de ma grand-mère qui se défoulait allègrement sur ma mère. Elle partit en pleurant à cette remarque et j’avais enfin mes quelques minutes de paix, car après tout, c’est tout ce que je demandais. Vous voyez donc, les moyens que j’ai dû employer pour arrêter ce harcèlement perpétré par ma mère. J’ai dû lui envoyer une phrase d’une violence incroyable avec toute la rage en moi pour avoir simplement 5 foutues minutes tranquille. Et heureusement, à cette époque je commençais à m’affirmer, mais pour une personne plus effacée où n’osant tout simplement pas répondre, peu importe la raison, cette situation est un véritable enfer sans fin. Fort heureusement après ce jour, elle comprit que ce qu’elle faisait était mal et que ça avait l’effet inverse de celui escompté et même si ce n’est toujours pas parfait, car pas plus tard que cette semaine (quand j’écris ces lignes, donc la semaine dernière lors de la parution), elle m’a harcelæ de plusieurs appels et messages alors que je n’avais tout simplement pas l’énergie pour lui répondre. Mais bon, on avance dans la bonne direction, rassurez vous. Tout ça pour dire que si vous voulez que vos enfants vous parle, pas besoin de leur courir après, dites leur juste que s’iels en ont besoin, vous serez là pour les écouter sans les juger et en faisant tout votre possible pour les aider. Et l’appliquer après, suffit pas de le dire. Bien sûr s’iel vous annonce des choses grave ou qui pourrait lae mettre en danger, il faut remettre les pendules à l’heure, mais toujours avec bienveillance et en soutenant votre progéniture. C’est ce que mon père a fait (presque) toujours et je n’ai jamais eu de soucis à lui parler. À parler comme ça, j’encense beaucoup mon père et je parle très mal de ma mère, mais ne vous en faite pas, il aura son compte plus tard, juste que sur certains point il était mieux que ma mère (de mon point de vue encore une fois, ma sœur a très certainement un vécu bien différent).

Bref, encore une digression, décidément ! Mais revenons en à ma mère, qui, peu de temps après la fin de nos disputes, a commencé à se plaindre de tous ses problèmes et pleurer dans mes bras. Pas très sain de faire peser ses problèmes sur son enfant, on est d’accord, surtout que pour le coup, mon père l’a fait aussi. Beaucoup. Je les apportais donc un soutien moral en essayant de les conseiller, moi, leur enfant, n’ayant même pas 18 ans. Déjà, les enfants n’ont pas à porter le poids des problèmes de leurs parents et encore moins leur demander conseil ou se reposer émotionnellement sur elleux, mais bon, que voulez-vous, à cette époque je ne voyais pas le mal malgré le fait que cela m’affectais énormément, en mal, faisant grandement baisser mon moral et me laissant une grande appréhension quand je les vois, encore aujourd’hui, de peur que cela ne recommence. Il y a aussi le fait que chacun’e à sa manière nous a fait porter, à ma sœur et moi, le poids de leurs regrets, craintes, complexes et que sais-je encore. Par exemple mon père a toujours voulu que nous fassions de grandes études scientifiques, ce qu’il a voulu pour lui mais n’a pas pu concrétiser ou bien ma mère avec son complexe sur son poids qu’elle a beaucoup fait porter à ma sœur, qui heureusement l’a envoyée chier et quelques fois à moi également, malgré le fait que j’ai pendant longtemps été en sous-poids. Enfin, pleins de bonnes choses pour que ma sœur et moi grandissions remplis de peurs ne venant même pas de nous et d’objectifs illusoires que nous ne voulions pas. Au delà de pleurer dans mes bras très souvent à une période, l’alcoolisme de mon père a vite prit le dessus, ne supportant pas la solitude. Les semaines où il était seul, il buvait et ce n’était pas rare qu’il dorme sous les effets de l’alcool ou qu’il soit complètement torché les soirs où nous rentrions chez lui. D’ailleurs, mes engueulades répétées avec ma mère ont valu que je n’aille plus chez elle durant 8 mois car en plus de cela, l’atmosphère qui y régnait était assez oppressant et étant assez sensible, je ne pouvais aller chez elle sans me sentir mal. Ma sœur elle a arrêté d’aller chez mon père peu de temps après, pour des raisons qui lui sont propres et que je ne sais pas, sans doute que son alcoolisme a joué un rôle là dedans. Voilà donc tout ce que j’ai dû porter et supporter pendant de nombreuses années, des problèmes qui n’étaient pas les miens et qui ne me regardaient en rien et beaucoup d’autres choses qui n’aident pas un enfant en pleine construction.

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petite_louve
Posté le 24/08/2021
Un chapitre qui explique très bien que les parents ne doivent pas se déverser sur leurs enfants. A chacun sa place et son rôle. C'est aux parents de s'occuper de leurs enfants et non l'inverse... ça a dû être très difficile pour toi, encore une fois. Je continue à dire que tu es quelqu'un de très courageux.
J'espère que ça se passe mieux aujourd'hui avec ta famille et que tu vas mieux également.
GasteropodMissy
Posté le 14/07/2023
Réponse presque deux an après, désolæ, c'est tout moi !!
Oui, aujourd'hui ma vie a bien changé et je vais beaucoup mieux, serait peut-être temps d'écrire une suite car j'ai encore tellement à dire !!
Ma relation avec ma famille s'est aussi énormément améliorée, toutes les vieilles rancœurs que je gardais sont parties et ça fait du bien
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