Chapitre 3

3

 

 

Les jours suivants, les épreuves défilèrent à une allure vertigineuse. Souvent Séfan et Erié sortaient les premiers et échangeaient sur le sujet du jour. Ces deux-là étaient des candidats sérieux au poste de prélat. Il aimait la franchise de la jeune fille et son tempérament un peu contestataire et Erié appréciait sa lucidité et son calme. La composition de philosophie constituerait la dernière épreuve en salle de la semaine, de huit heures à midi. Ensuite les candidats en auraient fini avec les matières écrites et ils enchaineraient avec les épreuves physiques. Les dés seraient alors lancés et plus rien ne pourrait modifier les résultats.

Séfan avait convaincu Erié de venir s’entraîner au Circle Ball après la pause déjeuner. Petit Pas eut l’air surpris de voir Erié s’engager avec eux sur le chemin du stade. Il fit donc les présentations et parut gêné de l’air réjoui de son ami, chargé de sous-entendus. Toute la semaine, en sortant invariablement en dernier de la salle d’examen Théry n’avait pas eu l’occasion de les voir ensemble et de remarquer leur petit manège.

— Alors Théry, comment s’est passée cette semaine d’examen ? demanda Erié.

— Oh !  Tu sais, je n’ai aucune prétention au poste de prélat, je vous le laisse volontiers. J’aimerais déjà faire des études supérieures.

Petit Pas avait l’air très à l’aise avec leur nouvelle amie. C’était son caractère sociable et sa grande capacité d’adaptation qu’il admirait le plus chez lui. Il changea aussitôt de conversation pour questionner la jeune fille sur ses aptitudes au Circle Ball.

— Et toi, tu joues dans quelle équipe ? Je ne t’ai jamais vue dans un stade ?

— Et pour cause ! Jamais sélectionnée par aucun club ! Je manque d’adresse certainement.

Petit Pas parut un peu déçu mais enchaîna :

— Ne t’inquiète pas. Avec Séfan et moi pour t’apprendre les subtilités de cet art, tu seras dès l’année prochaine une pièce maîtresse de ton équipe de quartier.

Tous les deux éclatèrent de rire en voyant la mine dépitée d’Erié.

 

 

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