Chapitre 3

Après avoir déjeuné dans un petit restaurant à deux rues du Colisée, Pierre et Gwendal se dirigèrent vers ce grand monument. Le kobold continuait de grogner, évoquant des recherches qu’il avait effectuées sur les humains.

« ...et les noix de coco, tu sais quoi ! Ils entraînent des singes à monter tout en haut des cocotiers pour attraper les noix ! En plus, ce n’est pas comme s’ils les traitaient bien, non ! Ils les traînent en laisse et les tirent, leur font du mal pour qu’ils obéissent ! Et je t’ai parlé de ce que font les humains aux éléphants ?

- Oui, et oui, c’est horrible, soupira Pierre, maintenant, tais-toi, on se fait remarquer. »

En effet, plusieurs personnes se tournaient vers eux, car Gwendal parlait particulièrement fort, avec un timbre plus percutant que celui d’une soprane lyrique léger.

Pierre l’entraîna rapidement.

Ils achetèrent deux entrées pour le Colisée (« L’argent n’est qu’une invention des humains et ne vaut rien, et n’a le pouvoir que de permettre à certains humains de tout avoir, quand d’autres n’ont rien : bientôt, il faudra payer pour vivre ! », grommela Gwendal).

Stanline fit passer le petit kobold pour un enfant de moins de dix-huit ans. Il l’avait habillé avec des vêtements humains, et dissimulé son visage sous une capuche : sans cet art du camouflage, nombreux eurent été les passants à s’enfuir en appelant les militaires ou en vociférant : « Un gatto di un metro e mezzo si è rifugiato al Colosseo! Vieni a vedere ! ». Cependant, cela dérangeait le kobold qui avait peur « d’empester l’humain ».

Ils pénétrèrent dans cet amphithéâtre qui était le symbole de Rome et de l’antique empire romain.

Ils étaient dans l’arène quand ils remarquèrent un détail dans l’hypogée qui retint leur attention.

*

Le commissaire Arsène Simenon, investigateur depuis maintenant vingt ans, avait résolu plus de cinquante affaires, et ne comptait pas s’arrêter là, et ce même s’il approchait de la cinquantaine à grande vitesse.

Cet homme disparu, dont on lui avait confié l’enquête, il était sûrement en crise de la quarantaine on ne savait où, et on le retrouverait bien vite.

Il ne se doutait pas alors qu’il était bien loin du compte et que, bientôt, quand il découvrirait la vérité, il jouerait lui-même un rôle dans cette histoire, et que, là, la chance ne lui sourirait pas…

Il avait débuté les recherches à l’endroit où les vacances de ce monsieur Stanline avaient commencé. Il interrogeait alors un habitant de la ville :

« Qu’avez-vous vu et entendu ?

- M’anfi ! J’vaquais à mes p’tites bêtes et vêla qu’tesigué on entend un boucan infernal, un cri ! Et pis rien, jusqu’à aujo’d’hui. Je ne pourrai pas lantipoter davantage, mes ‘tites vaches attendent la traite, monsieur l’inspecteur ! Désolé, hein… » 

L’interrogé était un jeune homme qui faisait plus vieux que son âge. Il était près de ses vaches quand l’inspecteur l’avait interpelé sur cette journée où Stanline avait disparu.

« Bien, un boucan infernal, un cri, puis le calme absolu. Où cela s’est-il passé ?

- Dans la forêt que vêla (le paysan s’éloigna et pointa un doigt en direction d’une sylve touffue), ‘voir ! Vous m’avez bouté la joie au coeur de votre compagnie, monsieur… »

L’inspecteur se dirigea vers la forêt, et retrouva la cabane de vacances de Stanline. Toutes ses affaires se trouvaient encore à l’intérieur. Mais aucune trace de Stanline lui-même. « Voilà une affaire qui mérite patience et méthode ! », se dit l’investigateur, confiant.

Il se frotta les mains.

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Papy
Posté le 07/11/2020
C'est bien d'évoquer le mauvais traitement que porte l'homme aux animaux.
L'argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue.
L'enquête menée à la recherche de Stanline semble bien commencer.
Hugo Melmoth
Posté le 11/11/2020
Merci Papy ! Il faut que je mette en ligne les chapitres suivants, je suis en retard. L'enquête mouline, du coup !
LilouMimi
Posté le 02/11/2020
Une question que je me pose quand j'imagine Stanline prendre pour Gwendal un billet enfant: Stanline lui-même a toujours sa taille de cinq ans, comment deux "enfants" peuvent-ils se promener sans adulte accompagnateur?
Hugo Melmoth
Posté le 03/11/2020
Bonjour LilouMimi !

Il faudra que je fasse attention, car je ne me suis pas fait comprendre : avoir moins de 18 ans ne signifie pas qu’il en a deux : en effet, les jeunes sont autorisés à ne pas être accompagnés à partir de 16 ans. Il est vrai que je n’ai pas été très précis...

A très bientôt !
H.M.
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