CHAPITRE 3

Par Smi

« Avec tes sacro-saints principes et tes idées reçues sur le mariage, tu n’as jamais voulu suivre mes conseils et tu te retrouves aujourd’hui sans aucune garantie pour la préservation de ton patrimoine professionnel ou personnel d’ailleurs! » renchérit le notaire

« Ecoute Martial, on ne va pas refaire le passé, on ne peut pas revenir en arrière, les erreurs commises doivent être assumées »

Désabusé, le quadragénaire devait s’incliner et reconnaitre en lui-même que ses propres convictions n’avaient pas étaient de bonnes conseillères.

En se mariant avec Catherine, il n’avait pas envisagé une seule seconde que leur relation puisse un jour faire l’objet d’une interprétation juridique. Il se mariait avec des sentiments, n’avait pas de fortune personnelle, pas plus que n’en avait Catherine.

Il envisageait la vie à deux, faites de satisfactions et de déceptions, pour le meilleur et pour le pire selon la formule consacrée. Ils construiraient à deux leur avenir  professionnel, familial et patrimonial. Jamais Martial n’avait imaginé qu’un jour viendrait où il faudrait faire le décompte des acquis de l’un et de l’autre.

Ce jour était malheureusement arrivé et c’était Catherine qui était initiatrice de leur séparation….ce qui changerait tout.

« Si je te suis bien, il ne reste plus qu’à fixer le rendez vous de confrontation qui d’ailleurs sera le rendez vous final. Je fais le chèque et on se serre la main, c’est ce que tu es en train de me dire ? »

Le professionnel resta de marbre. Il connaissait Martial depuis ses débuts professionnels et l’avait accompagné à maintes reprises lors des opérations d’acquisitions immobilières  réalisées par MBA.

Philippe Delviac était aux antipodes de son client ; méthodique et cartésien au sens propre du terme, il menait son étude comme un skipper son catamaran. Lui-même navigateur averti, il passait ses week-end à barrer son voiler de régate entre les îles de Patiras, Margaux et la Nouvelle dans l’estuaire de la Gironde, véritable Mississipi à la Française.

Rigoureux  et prévisible, homme de droit, il n’avait pas compris que son client ne prenne aucune disposition pour la gestion et l’avenir de sa vie conjugale. Martial quand à lui était plus impulsif, plus prompt à prendre ses décisions quelles fussent personnelles ou professionnelles et il n’avait pas souhaité entrer dans des tergiversations sans fin pour la rédaction d’un contrat qui à son sens cassait l’idée qu’il se faisait du mariage.

En arriver à faire des calculs d’apothicaires l’insupportait au plus haut point. C’était donc maintenant une affaire de professionnels et il entendait ne pas trop s’y impliquer, certain que Catherine serait elle aussi empreinte des meilleures intentions pour le partage.

« Je crois que l’on s’est tout dit, lança t il à son interlocuteur sur un ton ferme et véhément.

Se rendant compte de son animosité, il se reprit aussitôt :

« Je n’ai rien contre toi, Philippe mais tu connais très bien  Catherine et il faudra que tu sois impartial sur ce dossier ; je souhaite que nous conservions notre bonne entente et notre collaboration à l’avenir »

«J’espère que tu n’en as jamais douté » furent les derniers mots du notaire qui serra fermement la main de son client.

Martial, comme à son habitude, descendit quatre à quatre les marches de l’hôtel particulier. Sorti sur le trottoir, il fut saisit par l’humidité glaciale qui s’était abattue sur la ville durant son entrevue.

Il avait garé sa grosse Ducati sur le trottoir et commençait à regretter son choix tant la foule qui s’agglutinait avant l’ouverture des magasins  risquait de renverser le deux roues à chaque mouvement incontrôlé.

Il faut dire qu’il était tombé amoureux de la marque de moto italienne et plus particulièrement de cette Ducati Scrambler 800, modèle phare de la marque dans la catégorie néo rétro.

Martial se disait qu’il aurait pu concevoir ce modèle tant il lui correspondait. A chaque démarrage, il éprouvait le même plaisir intense.

Il actionna le démarreur électrique de l’engin, et la magie opéra une fois de plus !

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_HP_
Posté le 11/05/2020
Coucou !

Mais, du coup, on sait pas ce qu'il s'est passé la fois où il n'a pas vu la clôture ? :(
Je sais pas trop quoi te dire ^^ Franchement en 3 mois c'est top que tu aies réussi à écrire quelque chose comme ça, je suis vraiment très admirative !
A chaque chapitre on en apprend un peu plus sur ce personnage, c'est cool ! ^^
J'aime énormément et je suis très curieuse de connaitre la suite !

Des ptites remarques :p

• "ses propres convictions n’avaient pas étaient de bonnes conseillères" → n'avaient pas été
• "Il envisageait la vie à deux, faites de satisfactions et de déceptions" → faite
• "à prendre ses décisions quelles fussent personnelles ou professionnelles" → qu'elles fussent
• "Je crois que l’on s’est tout dit, lança t il à son interlocuteur" → petit détail, il manque les traits d'unions, "lança-t-il" ^^
Smi
Posté le 20/05/2020
Bonjour HP . Merci beaucoup pour ton message. Effectivement , si on ne sait pas ce qu'il s'est passé quand il n'a pas vu la clôture c'est parce qu'il va y avoir des flash back entre le présent et le passé. J'ai d'ailleurs rajouté les dates qui n'étaient pas prévu initialement afin que le lecteur ne s'y perde pas. Pour ce qui est de l'écriture en trois mois , je pense tout simplement que j'ai été inspiré sur le moment :=) et cela a été plus facile que ce que je m'imaginais.
Smi
Posté le 20/05/2020
Re HP . Je n'ai pas encore trop l'habitude du site . Désolé si j'ai découvert tes trois commentaires à retardement et j'ai répondu un peu dans le désordre. Merci encore pour ton suivi.
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