Chapitre 29

Notes de l’auteur : Bonjour ! Voici le vingt-neuvième chapitre ! J'espère qu'il vous plaira :) Je compte sur vous pour me lire et me donner votre avis ! :)

Nous arrivons dans une pièce avec de nombreuses fenêtres ayant des renfoncements. Je ne peux m’empêcher de lever la tête pour observer le plafond rempli de poutres en bois. Les chandeliers par dizaine pendent du plafond, en regardant attentivement les chandelles je remarque qu’il s’agit de fausses bougies. Cela me semble logique et plus facile pour l’entretien. 

- Voici la pièce qui me semble la plus intéressante pour vos recherches, je vais maintenant vous laisser. Avez-vous des questions ?

Avec Christine, nous échangeons un bref regard. Le genre qui permet d’avoir une conversation sans mots, on se comprend et nous sachons tout. 

- Non merci beaucoup pour votre aide, lui répond Christine. 

- Très bien dans ce cas, je vous laisse, l’homme repart aussitôt en boitillant.

 

Le silence se fait long et est ponctué par les bruits réguliers des pas de Monsieur De Saint-Patri. Nous n’échangeons pas un mot avec Christine, nous attendons patiemment d’être seule pour pouvoir sortir nos gadgets en tout genre. Quelques minutes plus tard, puisque oui c’est ce qu’il lui faut pour s’éloigner suffisamment, nous laissons tomber nos sacs sur le sol dans un même fracas.

 

Chri-Chri sort son carnet avec toutes ces notes sur le lien, tandis que je prends ma caméra. J’appuie sur le bouton rouge me permettant d'enregistrer et c'est parti. 

 

- Salut mes chasseurs de fantômes en herbes ! Comment allez-vous ? De mon côté ça va super ! J'ai extrêmement hâte de vous montrer le lieu exceptionnel où nous nous trouvons avec Christine. 

 

Je tourne la caméra en sa direction, elle regarde alors dans ma direction en faisant un petit coucou de la main. Je retourne la vidéo pour montrer la pièce dans laquelle nous nous trouvons. Je m’applique à faire quelques plans de coupes, zoomant doucement sur ce qui me semblent intéressant comme les chandeliers. Une fois que j’ai tout pris en vidéos et que j’ai de la matière pour mon montage, je me décide à retourner la caméra vers mon visage. 

 

- Il s'agit du château de Blandy-les-Tours, vous en avez sûrement entendu parler sur Internet ou même dans des vidéos de mes comperses. Aujourd'hui, je veux voir avec vous, si tout ce que nous avons vu et appris dans nos recherches est vrai et cela que ce soient les images mais aussi le son. Avant de commencer notre visite, il est l'heure du serment, je ponctue ma phrase en esquissant un sourire sur le côté. 

 

Dès que Christine m’entend prononcer ces mots, elle me rejoint en grande enjambés, elle n’a pas encore eu le temps de lancer l’enregistrement de sa propre caméra. Je décale la mienne pour avoir un cadre plus large et que l'on puisse voir nos deux visages cote-à-côte. 

 

- Je jure solennellement que tout ce que vous verrez et entendez sera réel et non le fruit dans montage ou d’une machination externe, nous disons ensemble en ayant le même rythme. 

 

Ce serment est devenu un rituel pour nous. Il a pour but d’agir comme le serment que fait un témoin, ce qui l’empêche légalement de mentir et prouve la véracité de nos propos et de notre expérience. 

 

- Le maître des lieux nous a conduites ici à la salle basse de l’Auditoire. Il s'agit selon lui d'une des pièces où il y a plus de chance d'avoir des réactions d’entités. 

 

Ce que je ne dis pas à la caméra, c'est que je ne vois absolument rien me signifiant la présence d’un fantôme, je ne ressens aucune émotion négative. Une chose est certaine, cette pièce va nous mener à rien, il faudra que je trouve une excuse pour circuler autre part. 

 

- Je vais sortir mes baguettes et interroger les esprits. Cela va nous permettre de voir s'ils sont présents dans cette pièce et nous répondent. Dans le cas inverse, nous irons explorer la demeure. Si vous n’avez jamais fait d’exploration avec nous, voici un petit rappel. J’ai sur moi deux caméras, une caméra qui filme mes réactions qui est attachée à un bras, ce qui me permet de bouger et de vous faire suivre nos mouvements sans me lâcher. La seconde caméra est fixée sur mon harnais, cela va vous permettre de voir la même chose que moi. Ce que je tiens dans mes mains sont des baguettes si elles se ferment la réponse à ma question est non, à l’opposé la réponse est positive si elles s’ouvrent. Bien entendu, une réponse traduit la présence d’un fantôme, je regarde la caméra en terminant ma phrase et faisant un sourire franc. 

 

Ce qui ne se passera pas ici. 

 

- Esprit es-tu là ? Je me présente, je m'appelle Mat et voici Christine. On est venu pour te parler, échanger avec toi. On ne te veut absolument aucun mal les baguettes que je tiens dans mes mains me permettront de communiquer avec toi et savoir si tu es présent ici. Si c’est bon pour toi, je t’explique leur fonctionnement. Si tu les pousses vers l'intérieur, elles vont se croiser cela veut dire non, à l’inverse si tu les pousses vers l'extérieur et qu’elles s’éloignent cela veut dire oui. Maintenant que les bases sont posées, je recommence donc : Esprit es-tu là ? 

 

Je recommence une dizaine de fois mon cinéma dans cette pièce, tout ça pour faire un accélérer de la séquence lors du montage vidéo. Puis, je décide comme prévu d’aller voir autre part si l’herbe est plus verte ailleurs.

 

- Cette pièce ne semble pas concluante, je vous propose de nous déplacer dis-je à la caméra. 

- Je pense que nous devrions aller sur le chemin de ronde des courtines répond Christine. D'après mes recherches, c'est ici que de nombreux sénéchals ont été aperçus et se baladent.

Je lui jette en regard noir, je pensais que nous allions nous rendre au donjon pour tenter de trouver la dame dont nous avions parlé il y a seulement quelques minutes, si il y a bel et bien plusieurs entités, je préfère conserver mon énergie pour elle. Elle continue sa phrase en regardant sa caméra comme si de rien n'était. Chri-Chri doit sentir mon regard noir puisqu’elle s’empresse de se justifier. 

 

- Je pense que c'est aussi mieux d'un point de vue stratégique vu qu'il ne va pas tarder à faire nuit noire. Nous ne verrons donc plus rien et cela peut-être dangereux. 

 

Elle n'a pas tort, même si ce n'est pas ce qui était prévu. Je dois même avouer qu’elle a même un petit peu raison, mais en ce qui concerne la sécurité il vaut mieux marcher ce chemin de ronde. Nous nous dirigeons en faisant attention à ne pas faire des bruits parasites ni même à glisser. Nous n’échangeons rien entre nous, nous communiquons par télépathie et par nos discours à nos caméras respectives. Christine a bien fait ses recherches même un peu trop, ce n’est pas un esprit mais deux que nous avons rencontré et communiqué sur le chemin.

 

L’obscurité qui tombait ne jouait pas en notre faveur, surtout vu le niveau des barrières en pierre et le sol que je trouve trop glissant pour être aussi proche du vide. Je n’ai pas pu leur dire non. Lors de nos discussions filmées, les divers échanges avec tous les gadgets pour faire joli et rendre plus naturel la manœuvre et mon carnet magique qui me permet d’avoir de véritables conversations. Tout ce qu’ils m’ont dit m’a bouleversé, je ne pouvais pas leur dire non. J’ai ressenti toute la peine qu’ils ont, la douleur leur de leur décès, la souffrance de leurs proches. C’était impossible de leur dire alors que ma lumière était toujours aussi visible que je n’allais pas les faire traverser et les laisser avec toutes ces émotions. Le passage du deuxième sénéchal a été très difficile, je sentais déjà mes forces s'amenuiser.

 

Je peine à me relever, Chri-Chri m’aide en me tirant par le bras. J’ai du mal à respirer malgré tout l’air qui passe. Je sais déjà que je ne vais pas garder ces images au montage. Je me force à faire mes exercices de respiration, je remplis mes poumons d’air frais. 

 

- Nous devrions rentrer. Tu as besoin de repos me dit Christine en me frottant doucement le dos.

- Hors-de-question, on ne quitte pas les lieux sans avoir visité le donjon et trouver Marie d’Harcourt. 

- Ce n’est pas sérieux. 

- Je vais bien, j’ai juste besoin de prendre un peu l’air et de me reposer quelques secondes. La route pour y aller devrait suffire.

- Te connaissant tu ne vas pas changer d’avis. 

 

Je lui réponds avec un sourire que je sais digne des plus grands chenapans. On traverse les différentes pièces, en passant du cellier qui ne me fait rien ressentir malgré la beauté des arches en briques. Lorsque nous arrivons dans le donjon je ressens une vague d’émotions trop fortes à gérer. Je ne sais pas ce qui s’est passé ici ou même si nos recherches sont bonnes mais je ne peux que vous affirmer qu’il y a un événement terrible entre ces murs. Je lève la tête pour observer le plafond et me forcer à faire vagabonder mon esprit et apprécier le bois de la charpente de la toiture du Donjon.

 

Chaque pas est une torture, j’ai déjà du mal à respirer à cause des deux voyages que j’ai offert. Ici, c’est différent, l’air est plus lourd mais respirable. Je sens des gouttes de sueur couler le long de ma colonne vertébrale, je secoue la tête et me pousse à me reprendre, tout va bien se passer et je ne ferais pas demi-tour avant d’avoir parlé avec Marie. Lorsque nous arrivons en haut de la tour, je suis essoufflée et aussi blanche qu’un cachet d’aspirine. Ma technique de ne respirer lourdement que lorsque Christine avait le dos tourné n’a fait qu’envenimer les choses. 

 

Je ne peux pas réfléchir alors que je sens toute la pression me submerger, je suis envahie par mes émotions et celle de l’entité. Je ne sais pas si il s’agit de Marie mais cette entité a vécu des choses horribles et je ne peux la laisser dans cette douleur alors que j’ai le pouvoir de l’aider. Chaque instant passé dans ces lieux doit être une souffrance extrême pour elle, c’est comme si tu ne pouvais pas échapper à ton goelier et à ta prison même après ton décès. Personne ne mérite de vivre ça. Je me concentre pour tenter de la localiser, il ne doit pas avoir 20 000 endroits où l’on peut se trouver dans un donjon. C’est très difficile pour moi de ne pas regarder vers le bas. Les escaliers me donnent le tournis alors que je l’avais déjà, si je tombe je ne sais pas comment je ferais pour me rattraper et ne pas m’écraser tout en bas. 

 

Lorsque j’atteins un palier donnant sur une fenêtre, je suis prise d’une violente douleur dans le bas-ventre. J’ai l’impression de m’avoir pris un coup-de-poing qui me coupe le souffle. Une larme coule le long de ma joue avant que je ne puisse comprendre comment j’éclate en sanglots et me laisse glisser contre le mur. Je n’arrive pas à me calmer ni même à comprendre pourquoi je suis dans cet état. Je me transforme en château d’eau, avec toute la tristesse qui m’assaillit.

 

Christine s’assoit à mes côtés et me frotte doucement le dos. Je n’avais jamais eu à faire à ce genre de situation. Patiente comme à son habitude, elle ne me brusque pas et s’active pour me sortir mon carnet et me tendre. Sans même me demander ce qui se passe, elle a compris que ce n’était pas moi qui étais maître de la situation. Ma crise de larmes ne s’atténue pas, je renifle et sens mon nez s’encombrer. L’apparition commence à apparaître devant moi, tandis que la douleur que je ressens devient plus intense.

 

- Nohour, he suis Lat. He ne eux pas ous faile de mal, zêtes-ous Larie d’Harcourt ? 

 

Je renifle de manière peu élégante et ensuite mon nez avec ma manche. Je ne sais pas le fantôme comprend ce que je dis mais elle saisit ma main et me répond sur mon carnet.

 

“Non”. 

 

C’est une réponse très concise, j’avoue ne pas avoir été très patiente, à la place de vouloir deviner, j’aurais dû lui demander de me dire son identité et si elle était bienveillante. Mes yeux sont tellement embrumés que je ne distingue rien à cinq mètres de moi. Je ne suis même pas capable de voir à quoi l’entité ressemble. Ma main est de nouveau prise par un poids invisible la guidant en dessinant diverses formes.

 

“Jeanne d’Harcourt.”

 

D’Harcourt, cela ne peut pas être une coïncidence, je détourne le regard quelques secondes pour croiser celui de Christine qui lit par-dessus mon épaule. Nous nous regardons d’un air entendu comme pour dire : “Nous sommes sur une bonne piste”. Je m’empresse d’enchaîner, l’excitation prenant le dessus : 

- Aez-ous un mien avec Larie d’Harcourt ?

 

“Oui.”

 

L’entité ne semble pas véritablement bavarde, je sens que ça va être complexe d’obtenir des informations. Ma patience va être mise à rude épreuve. Je remets une mèche grasse qui tombe devant mes yeux. 

 

- Pouvez-vous me dire quel était votre lien avec Marie d’Harcourt ?

 

“Ma soeur.”

 

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marcopoloo
Posté le 23/01/2023
A QUAND LA PUBLICATION EN PAPIER ? A QUAND LA PUBLICATION EN PAPIER ? A QUAND LA PUBLICATION EN PAPIER ? A QUAND LA PUBLICATION EN PAPIER ? A QUAND LA PUBLICATION EN PAPIER ? A QUAND LA PUBLICATION EN PAPIER ?
petitpain1
Posté le 20/01/2023
Tu as fais tellement de recherches, je suis impressionnée. Les descriptions, les lieux, tu as vraiment fais un travail de dingue et je tiens à te féliciter
Aline
Posté le 16/07/2022
J'aime bien la phrase de lancement de al vidéo et comment on voit l'évolution de sa traville de chasseuse de fantome et ce qu'elles devienntent avec Chrsitine
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