Chapitre 27 : L'interrogatoire

Notes de l’auteur : Bonne lecture ! ^^

Amélia avait l’impression de marcher à reculons. Chaque pas qu’elle faisait et qui la rapprochait du loup la rendait malade. Ses mains tremblaient, elle peinait à se calmer. Au fond, elle n’était pas aussi sûre d’elle qu’elle le laissait paraître. Et plus elle progressait au milieu des tables et banquettes, plus elle sentait l’inquiétude lui serrer la gorge, lui nouer l’estomac. Elle regarda autour d’elle, observant, étudiant le comportement des autres filles. Elle devait se fondre dans la masse, mais la boule qui s’était formé dans sa gorge l’en empêchait.

L’adolescente jeta un regard à Mako, adossé au mur dans le fond de la pièce. Le loup sourit, lui faisant un bref signe de la tête pour l’encourager. Elle se sentit un peu mieux.

Alors elle inspira un grand coup et se jeta à l’eau.

Elle avait remarqué la manière dont se déplaçaient les filles, un pas léger, presque chaloupé. Elle tenta de les imiter, refoulant la chaleur qui lui montait aux joues. Elle se sentait tellement ridicule…

Arrivée à hauteur du loup qui lui tournait le dos et, ne sachant trop quoi faire d’autre, Amélia passa une main dans la nuque de sa cible, effleurant sa peau moite du bout des doigts. Henrik Graham se retourna à demi. Elle lui jeta un bref regard avant de s’éloigner, un sourire en coin au bout des lèvres. Elle pouvait sentir son regard peser sur elle alors qu’elle proposait un verre à un humain au regard brillant.

– Qu’est-ce qu’elle fait ? bougonnait Jagger dans son coin en se rongeant les sangs.

À ses côtés, Lemony sœur croisa les bras, un regard critique posé sur la sorcière.

– Elle est plutôt douée, fit-elle comme pour elle-même. Elle a réussi à attirer son attention sans même se servir de ses pouvoirs.

– Et maintenant ? demanda Jagger, en se tournant vers elle, anxieux.

– Maintenant on attend, répondit-elle en reculant. Reste sur tes gardes grand frère, il se pourrait qu’elle ait bientôt besoin de toi.

Puis elle se détourna. Jagger reporta un regard sur Amélia qui déambulait au milieu des filles, un sourire charmeur aux lèvres. Le loup n’était pas le seul à l’avoir remarqué, l’homme-fée voyait quelques autres clients qui la dévoraient des yeux. Il serra les poings, regrettant presque d’avoir proposé ce plan insolite. Elle besoin de lui ? N’importe quoi… cette fille était même plus puissante que toutes les personnes réunies dans cette pièce. En cas de problème, elle pourrait s’en sortir même sans lui ou Mako… Cette pensée lui serra le cœur.

Au détour d’une table, Amélia croisa Cléo.

– Tu te débrouilles très bien, lui murmura-t-elle en passant. Maintenant, attend qu’on vienne te chercher.

Pour toute réponse Amélia hocha imperceptiblement la tête et se détourna. L’article du Messager tournait en boucle dans sa tête. « Meurtres faciles et sans intérêt. » avait-il dit… Il la répugnait.

Ne sachant plus trop quoi faire et, étant de plus en plus mal à l’aise exposée à tous ces regards, Amélia ne trouva pas mieux à faire que de rejoindre les coulisses. Elle zigzaguait entre les tables, évitant soigneusement les mains baladeuses qui traînaient quand elle sentit un courant d’air froid lui frôler la peau. L’instant d’après, on lui tapota légèrement l’épaule.

En se retournant, Amélia eut toutes les peines du monde à réfréner le haut-le-cœur qui la secoua en découvrant la sylphide. Un frisson la parcourut tout entière à son touché. Eneya semblait gelée. Un air glacé l’entourait. Pas étonnant qu’elle reste en retrait, songea-t-elle lugubrement.

En croisant son regard à demi-aveugle, la sorcière sentit comme du plomb lui tomber sur l’estomac. Car si Eneya était là, c’était que la cible avait enfin bougé. Les choses sérieuses commençaient et Amélia sentit poindre en elle une sombre panique.

La sylphide, loin de remarquer son trouble, se contenta de se pencher sur son épaule et de lui indiquer la table du loup-garou. Étrangement, la main qu’elle posa sur l’épaule d’Amélia lui sembla moins froide que ce à quoi elle s’attendait.

– Là, dit-elle simplement.

Sa voix était cristalline, mélodieuse, et pourtant un tantinet glacée, légèrement rocailleuse. Comme si du givre s’était formé sur ses cordes vocales et n’avait jamais tout à fait fondu. Amélia repensa à la Maladie de Givre. Elle n’en avait jamais vu les effets, mais elle en avait entendu parler. Cette maladie magique vous glaçait lentement de l’intérieur, un processus long et douloureux. Rares étaient ceux qui y survivaient, et les stigmates de ces chanceux pouvaient être on ne peut plus handicapant. Amélia songea qu’Eneya avait eu de la chance. Un œil gelé, ce n’était pas cher payé en échange de la vie. Certains finissaient avec des membres de verre, des pieds, des mains complètement gelés qu’il était souvent beaucoup plus sage d’amputer afin d’éviter le retour de la maladie.

En suivant son regard de glace, Amélia croisa celui, écœurant, du loup-garou. Un sourire lubrique étirait ses lèvres. Elle ravala avec difficulté un hoquet de dégoût alors que la sylphide la poussait gentiment dans sa direction. La sorcière ne put s’empêcher de regarder en arrière. Eneya lui souriait, une expression étrangement réconfortante. Puis elle s’éloigna et retourna à son bar, signe qu’il était temps pour elle aussi d’y aller.

Alors Amélia se retourna et s’avança vers sa cible. Elle avait l’impression d’être un automate rouillé et devait prendre sur elle pour ne pas partir en courant. Les bras de son frère lui manquaient atrocement. Que n’aurait-elle pas donné pour être auprès de lui à cet instant…

Une pensée étrange lui vint alors. Si sa mère la surprenait ainsi, elle piquerait une sacrée crise. Elle l’imaginait folle de rage et détruisant tout sur son passage comme une tornade. Elle se figurait le loup, cet abruti qui la dévorait des yeux en se léchant les babines, s’écraser au sol la queue entre les jambes, terrifié par la colère de sa mère. Amélia en était certaine, si Azura Moonfall voyait comment ce porc regardait sa fille, elle le détruirait à main nue. Même son père n’aurait pas le temps de faire sauter la tête de ce malappris que déjà son épouse lui aurait fait sa fête.

Cette image la réconforta et lui donna le courage d’avancer, de se glisser auprès de lui.

Assise sur la banquette à ses côtés, Amélia devait user de toute sa patience pour ne pas s’éloigner le plus loin possible. Henrik Graham souriait de toute ses dents. Ses yeux brillaient d’une lueur répugnante qu’elle essayait d’ignorer. Il semblait déjà bien enivré, ce qui l’arrangeait grandement. Avec un peu de chance, il serait soûl assez rapidement et elle pourrait le faire parler plus vite que prévu.

Amélia l’étudia un moment, passant une main distraite dans les cheveux du loup comme le lui avait conseillé Cléo un peu plus tôt. Elle les découvrit plus doux que ce qu’elle pensait. L’adolescente l’entendait presque ronronner de plaisir, un sourire mielleux aux lèvres. Elle aurait presque trouvé la chose comique si elle n’avait pas senti l’une des mains de ce lourdaud lui effleurer la cuisse. Elle serra les dents.

De l’autre côté du rideau, Jagger veillait au grain, dévoré tant par l’inquiétude que la colère. Il serrait et desserrait les poings, brûlant de briser ce bras qui enserrait à présent la taille de la sorcière. À côté de lui, Cléo s’accouda à son épaule, un sourire de chat aux lèvres.

– Elle s’en sort mieux que je ne pensais.

– Je te jure que s’il lui arrive quelque chose…

– Quoi ? le coupa-t-elle sèchement. Tu vas nous piquer une crise ? Je ne crois pas qu’attaquer un membre de la police, aussi répugnant soit-il, soit une très bonne idée si tu veux continuer ton enquête tranquille. Et puis, de toute façon, je crois qu’elle est bien assez forte pour se défendre toute seule. C’est une Moonfall, ne l’oublie pas.

Jagger serra les dents pour toute réponse. Non, ça il ne risquait pas de l’oublier.

Le regard de Cléo passa successivement de la jeune fille à Jagger. Elle semblait perplexe et finit par s’écarter.

– Tu as changé Jagger. C’est amusant de te voir si concerné. On dirait presque que tu tiens à cette petite.

Il se raidit. Cléo l’observa quelques longues secondes et allait ajouter quelque chose quand on l’appela. Après un instant d’hésitation, elle se retira. Jagger, lui, ne quittait pas Amélia des yeux. La sorcière venait de servir son sixième verre au loup-garou. Combien de temps avant qu’il ne lâche enfin quelques infos, que l’homme-fée puisse l’arracher à ces bras répugnants ?

De son côté, Amélia avait l’impression de devenir folle à jouer les potiches.

– C’est vrai que vous travaillez avec l’inspecteur O’Brien ? minauda-t-elle du mieux qu’elle put.

– Et comment ! C’est même grâce à moi qu’il a été promu.

Elle laissa échapper un soupire qu’elle espérait assez admiratif. Intérieurement, elle s’agaçait de plus en plus. Mais bien sûr ! pensait-elle avec amertume. Dylan O’Brien n’a été promu que grâce à ce tas de muscle sans cervelle, pas du tout à cause de son esprit brillant et ses nombreuses enquêtes résolues. Non mais quel baratineur

Elle trouvait d’ailleurs assez incroyable qu’il ne se soit pas encore rendu compte à quel point il pouvait lui taper sur le système. Soit elle était excellente comédienne et méritait un prix, soit cet homme était le plus benêt qu’elle n’ait jamais rencontré. Comme on la perçait souvent à jour, Amélia opta pour la seconde option.

Graham afficha un sourire plus large encore et se pencha tout près d’elle, effleurant de ses lèvres l’épaule dénudée de la jeune fille. Amélia sentit aussitôt son estomac se révulser et masqua avec brio son dégoût sous un sourire. Elle craignait plus que tout qu’il ne l’entraîne dans ce fameux couloir sombre qu’elle avait aperçu en entrant dans la salle. La simple pensée de se retrouver seule avec lui dans une chambre lui donnait la nausée. Pluméria lui avait assurée qu’ils ne le laisseraient pas faire, mais l’inquiétude restait bien présente. Depuis le début de la soirée, elle avait vu de nombreuses fées accompagner des clients dans ce couloir. En tendant l’oreille, on pouvait même les entendre.

Amélia ferma les yeux et serra les dents, s’exhortant à ne pas y penser. À cet instant, elle se jura de faire fermer toutes les maisons closes du pays une fois couronnée. Aucune femme, fée ou sorcière, ne devrait être traiter ainsi.

– Mais monsieur l’inspecteur, minauda-t-elle en entortillant une mèche lavande autour de son doigt, c’est vrai que vous cafouillez dans votre enquête ?

– N’importe quoi ! pouffa le loup. Qui t’as raconté une bêtise pareille ?

Tous les journaux pauvre idiot ! avait-elle envie de hurler. À la place, elle fit mine de réfléchir, les yeux levés au plafond, avant d’afficher un grand sourire. Elle était certaine de ressembler à une parfaite idiote et eut soudain peur d’en faire trop. Elle avait tellement hâte qu’il crache le morceau, qu’elle puisse redevenir elle-même et rentrer chez elle. Elle avait l’impression de supporter ses mains baladeuses depuis des heures !

– Tous les journaux en parlent.

– Les journaux ? Eh bien ils racontent que des conneries, je vais te dire…

Il se pencha vers elle, soufflant son haleine fétide à la figure de la jeune fille. Elle en avait la nausée. Avait-il vraiment mangé de la viande crue ? On aurait dit que ses dents pourrissaient dans sa bouche !

– Cet idiot d’elfe qui me sert de partenaire a trouvé une piste.

– Vraiment ? s’étonna la jeune fille, sincèrement surprise.

– Pchhhhh… fit-il en plaçant un doigt griffu devant ses lèvres.

Visiblement, il était plus ivre qu’il n’en avait l’air car il dut s’y reprendre à deux reprises avant de trouver sa bouche pour y placer son doigt.

– C’est top secret ! poursuivit-il en jetant des regards alentour.

Vu tout l’alcool qu’il avait ingéré, Amélia doutait même qu’il puisse voir quoique ce soit à plus d’un mètre.

– Mais… je peux peut-être t’en parler, à toi.

Il afficha un sourire goguenard et caressa la cuisse d’Amélia. Un frisson de dégoût lui remonta l’échine. Elle retint avec difficulté une grimace, son sourire vacillant quelque peu. Les gestes de l’homme étaient patauds, ses yeux vitreux. Pendant un instant, la sorcière songea à dénoncer son manque de déontologie. Un tel abruti imbibé d’alcool n’avait décidément rien à faire dans la police. Elle se promit d’en toucher deux mots à son père ou tout du moins, d’envoyer un message anonyme à son partenaire. O’Brien devait forcément savoir que son équipier n’était pas fiable. Pourquoi diable gardait-on un pareil incapable dans les forces de l’ordres ? La police avait-elle besoin à ce points de muscles ?

Amélia jeta un coup d’œil au rideau donnant sur les coulisses. Jagger semblait prêt à sauter à la gorge du loup. S’il avait été sorcier, nul doute qu’il aurait fait exploser quelques verres et bouteilles. Elle le voyait grincer des dents d’ici. Dire que c’était son idée…

La jeune fille lui fit signe que tout allait bien avant de se rapprocher du loup, lui servant un nouveau verre. Elle était à deux doigts de le faire parler, il lui fallait encore un peu de temps.

– De toute façon, le patron n’y pige quedal, si ça se trouve c’est même rien du tout !

– Et… je peux savoir ?

Amélia papillonna des cils et glissa une main sur le bras du loup. Son sourire s’élargit.

– D’accord, mais interdiction de le répéter ! prévint-il. Si jamais j’apprenais que tu as vendu la mèche, je serai contraint de te passer les menottes.

Et à en juger par le sourire répugnant qu’il lui offrait, il imaginait déjà la scène. Amélia grimaça intérieurement, dégoûtée et chassa de son esprit la moindre image qui pourrait illustrer ce à quoi il pensait. À la place, elle mima la fermeture de ses lèvres et le loup se pencha davantage, un air de conspirateur sur le visage. Il se pencha jusqu’à effleurer la peau de son cou des lèvres, reniflant goulument son parfum. Amélia en eut la chair de poule. En son for intérieur, elle ne put s’empêcher de prier Aurora, qu’elle lui donne la force de le supporter, qu’elle ne craque pas en cours de route, mais surtout, qu’il ne remarque pas son parfum de sorcière sous ces fragrances de fleurs.

– Sur chaque lieu du crime, finit-il par dire, y avait des marques bizarres gravées au sol.

– Des marques ?

– Oui. Le patron pense qu’il s’agit d’art magique, mais je suis certain que c’est rien de bien important.

Il secoua la main comme pour chasser une mouche et s’en retourna siroter son verre.

De son côté, Amélia bouillonnait. Des marques ? Elle en avait bien trouvé dans les ruines de la maison incendiée, mais elles n’avaient pas été gravées, juste dessinées… un imitateur ? Probable, très probable même. En y repensant, le tueur frappait dans les rues, jamais il ne s’était attaqué à une maison. Peut-être était-ce l’œuvre de sorciers peu scrupuleux, ils avaient dû entendre parler des marques et s’en étaient servie pour mettre leur crime sur le dos du tueur.

Profondément plongée dans ses pensées, Amélia ne remarqua pas tout de suite qu’elle s’écartait lentement du loup. Pire encore, ses mèches lavande bien lisses quelques instants plus tôt se mirent à onduler. La métamorphose lui échappait. Quand le loup se tourna vers elle, il fronça les sourcils et plissa les yeux, louchant sur ses pointes qui s’assombrissaient. En le voyant faire, Amélia blêmit et se dépêcha de rétablir l’enchantement.

Trop tard.

Henrik Graham la regardait à présent avec suspicion Une sueur froide lui coula dans le dos alors qu’il se penchait en avant, menaçant.

– Dis donc, toi, tu ne serais pas…

– Veuillez nous excuser monsieur, intervint brusquement Cléo en se plantant entre eux, elle est nouvelle et ne sait pas encore bien s’y prendre avec les clients.

Amélia la vit mettre un verre à l’étrange breuvage arc-en-ciel dans la main du loup. Alors qu’elle ouvrait la bouche pour poser des questions, la sorcière sentit qu’on la tirait en arrière. En se retournant, elle découvrit Mako, un sourire bienveillant aux lèvres, qui l’écartait doucement.

– Voici un petit cadeau de la maison, poursuivit Cléo, notre meilleur nectar de fée.

Elle le força presque à boire, le loup se laissant guider sans rechigner. Deux gorgées plus tard, Henrik Graham s’écroula avec un sourire béat.

Amélia n’avait même pas vu Cléo approcher, pas plus que Mako qui la conduisait déjà de l’autre côté de la pièce derrière les rideaux où s’agitait Jagger. Sous les ordres de l’albinos, les videurs vampires jetèrent le loup dehors. Cléo les rejoignit peu après. Face au regard inquiet de la sorcière, elle sourit, amusée.

– T’inquiète, il devrait se réveiller d’ici une heure ou deux. Il croira avoir fait le plus beau des rêves coquins, dit-elle avec un clin d’œil.  

– Merci, soupira Amélia.

– J’espère au moins que cette petite expérience vous aura servi à quelque chose, intervint Pluméria, soucieuse.

– Vous n’avez pas idée à quel point, sourit la sorcière.

Amélia remonta en vitesse à l’étage où Cléo l’aida à se débarbouiller. Quelques minutes plus tard, les filles reparurent dans l’arrière-boutique. Là, la sorcière dit au revoir aux fées, les remerciant de nouveau pour leur aide.

Pluméria semblait soulagée que l’expérience fut terminée et serra Amélia dans ses bras comme une grande sœur. Cléo, elle, la félicita avec un sourire. Ses paroles restèrent un peu crue, mais l’adolescente sentait que la fée commençait à l’apprécier. Lemony souriait. C’était la première fois qu’elle la voyait sourire depuis son arrivée et elle voyait mieux sa ressemblance avec Jagger.

Amélia était un peu triste de les quitter, mais elle se promit de les revoir et d’arranger leur situation. Maintenant qu’elle les connaissait, il devenait plus urgent que jamais de stopper le tueur et de changer les choses.

Sur le chemin du retour, Amélia souriait. Elle était heureuse de les avoir rencontrées.

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Silver Smile
Posté le 27/09/2023
Hello,

Quel chapitre ! Le rythme des dialogues nous plongeait complètement dans cette atmosphère pesante pour les personnages et nous donnait envie d'en savoir plus. Hâte de découvrir la suite.

À bientôt :)
Vous lisez