Chapitre 26 — Ben

Notes de l’auteur : Voilà un chapitre sous le PDV de Ben, que je savais très attendu ! Mais vous allez peut-être me détester après la lecture de celui-ci. :x

En tout cas, bonne lecture ! o/

Dès la minute où je franchis le seuil de mon bureau, Armie se glissa derrière moi, l'air un peu grave sur le visage.

— Snoke veut te voir, dans son bureau, annonça-t-il en serrant sa tasse de café dans ses mains.

— Il ne t'a pas dit pourquoi ? demandai-je en posant ma sacoche sur le bureau.

— Pas du tout, mais il avait l'air assez... remonté.

Mon sang ne fit qu'un tour et je me figeai un instant, ce qui sembla inquiéter mon ami.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? T'es encore plus pâle que d'habitude tout d'un coup ! Et faut le faire avec ton teint de cadavre habituel !

Il essayait de plaisanter pour calmer l'atmosphère au vu de ma réaction. Mais rien n'y faisait. Malheureusement, il était bien incapable d'apaiser ce genre de situations.

— C'est encore lié à ce Finn ? osa-t-il demander. Parce que t'as été le premier à balancer ses plaintes.

— J'en ai aucune idée...

— Comment tu peux n'en avoir aucune idée ? Tu dois bien savoir pourquoi Snoke te convoque et pourquoi il a l'air aussi énervé !

— Je viens de te dire que j'en ai aucune putain d'idée !

J'étais en train de perdre mon calme et je commençai à serrer tellement mes poings que mes ongles auraient pu s'enfoncer dans ma chair.

Je ne laissai pas le temps à Armie de répliquer, ne voulant pas lui répondre quelque chose sous le coup des émotions, et quittai mon bureau pour rejoindre l'ascenseur.

J'avais beau avoir appuyé sur le bouton, cet ascenseur n'était pas près de se bouger, et je ne pus m'empêcher de le marteler. Puis je m'arrêtai brusquement et regardai brièvement les alentours du couloir.

Personne.

Je soupirai longuement et mon regard se perdit sur le plafond. Mon calme venait de totalement s'évaporer et je n'étais même pas entré dans son bureau. Forcément, il allait s'en rendre compte et l'utiliser contre moi. Comme toujours.

Quand l'ascenseur s'arrêta, je croisai brièvement Phasma. Je me contentai d'un simple signe de main pour lui faire comprendre que je n'avais pas le temps. En fait, je n'avais pas l'esprit à grand-chose. Elle allait probablement penser que je n'étais qu'un gamin qui pouvait manquer de retenue ou je ne sais quoi.

Le bureau de Snoke se trouvait au dernier étage. Le soixante-sixième. Et à chaque fois que le numéro montait d'un cran, les battements de mon cœur s'accéléraient de plus en plus. Je savais que je ne ferais pas de crise cardiaque dans cette cabine, mais je pouvais facilement y croire actuellement.

Quand les portes s'ouvrirent, j'aperçus alors son bureau. Toujours dans les mêmes tonalités rouges et qui, même avec cette énorme baie vitrée qui longeait deux murs entiers, restait toujours aussi sombre.

Le mur à ma droite était recouvert de nombreuses bibliothèques, seul mur sans la moindre fenêtre. Et à l'opposé, quelques fauteuils, une table basse, un minibar pour accueillir convenablement quelques personnes. Mais ce n'était pas mon cas aujourd'hui et j'ignorais si c'en était pire ainsi.

Au centre, se trouvait son bureau. Ce grand bureau rempli de paperasses dont il payait des tas de personnes pour s'en occuper à sa place. Et lui était posé dans son grand fauteuil pour fixer la vue gigantesque et panoramique de San Francisco.

Pendant un instant, je restai paralysé juste devant l'ascenseur et je ne pourrais pas rester ici bien longtemps, surtout parce qu'il m'avait entendu arriver. Peut-être que je devais prendre les devants pour m'asseoir en face de lui, avant qu'il me propose un de ces affreux fauteuils où il n'y aurait aucun bureau pour nous éloigner l'un de l'autre.

— Ben... Je t'en prie, installe-toi.

Son ton avait toujours été très dur, mais cette fois-ci, c'était un degré au-dessus de ce à quoi je pouvais m'attendre. J'avalai ma salive en espérant ne pas faire trop de bruit, puis je m'avançai dans la pièce. J'eus l'impression de marcher pendant de trop longues minutes étant donné le silence mortifère qui baignait ici.

Avec quelques tremblements, je m'assis sur la chaise en face de son bureau. Il continuait de fixer l'horizon et n'avait toujours pas daigné s'être tourné vers moi.

— Ben... Quand je t'ai proposé de rejoindre mon entreprise, tu étais exactement l'apprenti que je recherchais. Des connaissances brutes et indomptées. Je pensais que tu serais à la hauteur de ta lignée. Un nouveau Vador. Mais je crois, à mon plus grand malheur, m'être trompé.

— Je vous ai tout donné. J'ai toujours fait ce que vous m'aviez demandé, quitte à ce que ça ne soit pas dans mes valeurs.

Il fit tourner son fauteuil pour enfin se mettre face à moi. Son regard noir me fixait, clignant à peine des yeux, ce qui était d'autant plus déstabilisant. Mais encore une fois, son visage défiguré par une intense cicatrice d'une ancienne brûlure violacée qui parcourait la moitié de son visage ne me rassurait pas. Il savait que cette trace effrayait les gens et il en profitait totalement.

— Mais je crois bien connaître le problème. Tu as encore trop de ton père en toi, tu ne peux pas te détacher de lui, jeune Solo.

— Je ne parle plus à mon père ! Je l'ai renié de ma vie après ce que vous m'avez dit ! ripostai-je, haussant probablement un peu trop le ton de ma voix.

— Alors pourquoi je sens que tu regrettes encore ce choix ? Pourquoi je sens que tu veux encore renouer le contact avec lui et le reste de ta famille, avec ceux qui t'ont menti pendant toutes ces années ?

J'avais terriblement envie de me lever et de fuir d'un bond, quitte à en subir les conséquences professionnelles. Mes poings se resserrèrent contre le siège de la chaise. Ma respiration devint de plus en plus compliquée et je devais me retenir pour ne pas qu'elle devienne trop bruyante. Mais quand il laissa échapper un "Hum" un peu trop subjectif, je savais que j'étais foutu. Encore une fois. Alors, une larme m'échappa un instant.

Il se leva de son fauteuil et s'approcha lentement de moi. Cette fois-ci, je ne pus retenir mon souffle lourd.

Il posa une main sur mon épaule et j'eus un bref sursaut et il essuya cette unique larme qui avait coulé sur ma joue. Je fermai les yeux à ce moment et je pris de longues secondes avant de les rouvrir. Son pouce avait quitté mon visage, mais pas sa main sur mon épaule.

— Je t'ai vu fouiller dans les données de l'entreprise hier, bien plus tard que tes heures de travail habituelles, et surtout, pas dans un domaine dans lequel tu travailles actuellement. Pourquoi avais-tu besoin de ces données ?

Évidemment, j'avais complètement merdé sur le coup. Je méritais totalement ce qui m'arrivait.

Sa main resserra son emprise sur mon épaule et je sentis ses doigts s'enfoncer dans ma chair, quand bien même j'avais deux couches de tissu.

— Tu agis tel un voleur, comme ton père. Je t'ai pris sur le fait, Solo. Et tu le sais que tu as merdé. Tu n'as pas su couvrir tes traces, pas aussi bien que ton grand-père. Tu n'as rien de lui, le grand Dark Vador. Tu n'es qu'un enfant... Un enfant qui veut jouer aux génies de l'informatique.

J'avais terriblement envie de laisser couler une autre larme, mais la crainte de sentir encore sa peau rugueuse sur mon visage me terrifiait et était suffisante pour me contenir.

Malheureusement, son autre main se posa sur ma nuque et ce contact me laissa échapper un léger frisson. Un frisson qu'il avait perçu et qu'il commenta du même "Hum" toujours aussi dérangeant.

— Je te laisse tranquille cette fois-ci... Mais veille à ce que ça ne se reproduise plus.

Il relâcha son emprise sur moi. Mais je ne me sentais pas soulagé pour autant.

Il revint à son fauteuil et me proposa de quitter son bureau. J'eus quelques secondes d'hésitation puis je rejoignis l'ascenseur sans me tourner vers lui. J'espérais terriblement qu'il ne me retienne pas et ne m'invite pas sur ses maudits canapés.

Quand l'ascenseur referma ses portes, ma respiration se coupa un instant. Puis un long soupir. Puis de lourdes et nombreuses larmes dévalèrent sur mes joues. Je serrai mes poings jusqu'à enfoncer mes ongles dans ma chair. Et j'étais à deux doigts de m'exploser la tête contre les lumières de cet ascenseur.

Ce n'était qu'un mauvais moment. Un mauvais moment qui faisait désormais partie du passé. Ça n'allait pas se reproduire de sitôt.

Dès que j'atteignis le bon étage, je me dirigeai vers les toilettes d'une démarche rapide. Par chance, celles-ci étaient totalement vides. Je passai mon visage sous l'eau de nombreuses fois tout en évitant soigneusement mon reflet dans le miroir.

Je restai un long moment au-dessus du lavabo, légèrement recroquevillé. J'avais juste envie de disparaître pour le moment. Je n'avais plus envie de prétendre être Ben Solo, cet homme invincible, sans la moindre faiblesse. Je n'avais plus envie de porter ce masque.

Quand quelqu'un entra dans la pièce, je fus pris d'un brusque sursaut et me relevai aussitôt en espérant ne pas trop avoir une sale gueule. Ce n'était que Armie.

— Je t'ai vu partir un peu précipitamment aux toilettes et ça fait un bon bout de temps que tu y es... Je m'inquiétais un peu. Et t'as pas l'air vraiment en point...

— Ce n'est rien, mentis-je.

— Ça s'est aussi mal passé que ça avec Snoke ?

— Non. Au contraire. Il est toujours aussi satisfait par mon travail.

J'enchaînais les mensonges, comme toujours. Parce que je devais prétendre être meilleur que tout le monde dans cette entreprise. Parce que j'étais le petit-fils d'un génie et que je devais suivre ses traces, voire le dépasser.

— Alors, c'est avec Rey c'est ça ? Il s'est passé quoi entre vous deux ?

— Tout va bien entre Rey et moi. Je suis juste fatigué...

Son regard était atrocement inquiet et il n'allait pas lâcher l'affaire, autant que je détourne le problème de moi-même.

— Tu ne serais pas tenté de venir au bar avec Rey et ses collègues ? demandai-je en passant une main dans mes cheveux.

— Tu veux me montrer à quel point tu es fou d'elle, sous mes yeux ? Parce que tu ne m'auras pas aussi facilement Ben.

— Si ça te gêne tant que ça de voir des couples, t'en fais pas, tu ne seras pas le seul célibataire.

Il s'accorda un bref temps de réflexion avant de répliquer, d'un ton légèrement agacé :

— Bon, d'accord. Mais je te préviens, ça va rapidement me saouler si tu joues les guimauves avec Rey sous mes yeux.

— On verra. 

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Enaelyork
Posté le 22/12/2020
Je l'attendais cette arrivée de Snoke. Cette altercation avec Ben adaptée au monde moderne est juste géniale. Je le vois tellement tenir ce discours dans le film. Car je suis persuadée que Kylo Ren a aussi fait plein de choses contre ses valeurs.
J'imagine tellement Snoke en patron vicieux et abjecte. Cette idée de transposer ça sur l'industrie de l'informatique c'est excellent.
J'ai hâte de voir comment ça va de passer au bar mais à mon avis ça va me plaire XD

Quelque correction
Elle allait probablement penser que je n'étais qu'un gamin qui pouvait manquer de retenu--> retenue
MissRedInHell
Posté le 23/12/2020
Merci ^3^
Mes études, des expériences d'amis dans le milieu et autres actualités ont beaucoup aidé pour m'inspirer. ^3^
Comme toujours, j'aime beaucoup trop foutre le bordel XD

Merci pour la correction ^3^
Jess Swann
Posté le 22/08/2020
Ahhh Snoke! Enfin ! J'ai beaucoup aimé ce chapitre très tendu entre les deux et j'ai bien aimé la réaction de Ben, vivement la suite
J'aime beaucoup la manière dont tu adaptes The Last Jedi
MissRedInHell
Posté le 23/08/2020
Il fallait bien qu'il arrive héhé ! :D Évidemment, ça reste tout aussi une pourriture que dans les films. (':

Je me suis bien amusée à m'inspirer (beaucoup) de cette scène. :3
Jess Swann
Posté le 23/08/2020
Ahhhh vive notre ami Snoke !!
ManonSeguin
Posté le 20/08/2020
Alors là... J'hésite. Je suis un smoothie d'émotions. Vraiment. J'ai énormément de peine pour Ben que j'ai envie de prendre par la main et de sortir de cet immonde immeuble, j'ai une profonde colère pour Snoke qui agis en pervers profitant de sa position pour abuser mentalement quelqu'un....et un chouilla de joie car ce chapitre est une pure référence et adaptation de The Last Jedi. C'est terrible de se sentir aussi mélangé.

Ben 😭 J'ai mal au coeur.... J'ai peur pour lui dans cette entreprise de fous furieux. J'ai peur qu'il lui arrive quelque chose de mal, que Snoke lui veuille du mal... Je suis pas prête pour le 30 Harper ! Pas prête du tout !
MissRedInHell
Posté le 20/08/2020
Hihi ! Je l'avais dit que j'étais sadique ! /o/
Mais c'était aussi galère pour moi-même pour l'écrire, justement pour mettre tous ces éléments. :x

Non... Personne n'est prêt ;-;
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